Chapitre 25 : Lueur

Par Zoju
Notes de l’auteur : Je ne vous cache pas que je garde beaucoup d'incertitudes sur ce chapitre notamment la première partie. Je l'aime beaucoup, mais je crains que cela ne soit un peu trop éparpillé. N'hésitez pas à me donner votre avis. J'espère qu'il vous plaira ! Bonne lecture ! :-)

La brume s’étalait devant ses yeux. Après avoir ingurgité l’immonde breuvage de la purification, Lydia avait rapidement sombré pour se retrouver dans son monde des rêves habituel. Elle ignora pourquoi, elle fut gagnée par la déception. Peut-être avait-elle naïvement cru que quelque chose évoluerait par l’éveil de son pouvoir, toutefois elle avait beau survoler l’endroit du regard, elle ne nota aucun changement. Un soupire las traversa ses lèvres et c’est d’un pas mécanique qu’elle se mit en marche. Avançant un pied devant l’autre, elle s’enfonça toujours plus loin dans cet épais brouillard qui l’opprimait. Il n’y avait plus qu’à attendre que Cassia la rappelle à elle, c’est-à-dire une éternité pour la jeune fille. Tandis qu’elle continuait à errer au hasard, quelque chose de surprenant se passa. Une légère brise lui caressa la nuque, soulevant au passage ses mèches cuivrées. Lydia s’arrêta aussitôt, le corps tendu à l’extrême, prête à réagir. C’est alors qu’elle les vit. Deux lumières vertes flottant dans les airs étaient apparues au loin et semblaient la fixer.

- Il y a quelqu’un ? demanda-t-elle d’une voix craintive.

Aucune réponse. Elle réitéra sa question, mais à nouveau le silence s’imposa à elle. D’abord hésitante, puis avec plus d’assurance, elle se dirigea vers la clarté. Toutefois, au fur et à mesure qu’elle se rapprochait, sa cible paraissait reculer. Inconsciemment, ses jambes pressèrent le pas jusqu’à filer à toute vitesse. Aussi légère que le vent, elle s’immergea plus profondément dans les brumes. Loin d’éprouver une quelconque peur, elle se surprit à ressentir un désir toujours plus grandissant. Sa cadence s’accéléra. Il lui fallait aller plus vite. Ses pieds s’emmêlèrent entre eux et elle chuta. Son corps roula sur lui-même plusieurs fois avant de s’immobiliser le visage face contre terre. Lydia se releva vivement et sans s’inquiéter des douleurs qui s’emparaient d’elle, elle reprit sa course. Elle sentait qu’elle y était presque. Toutefois, malgré ses efforts toujours plus effrénés, son objectif demeurait désespérément hors d’atteinte. Un grondement monta soudain et l’Héritière s’arrêta net. Le bruit avait cessé. Les secondes s’écoulèrent sans que rien de nouveau se passât, puis une voix s’éleva.

- Qui………es……… tu ?

Le cœur de la jeune fille s’emballa en l’entendant. Cette voix, comment aurait-elle pu l’oublier ? C’était la même que dans son rêve de cette nuit. Plus étouffée et rocailleuse, Lydia reconnut immédiatement la chaleur de son timbre. Loin de s’inquiéter de sa présence en ces lieux, elle ressentit naitre au creux de sa poitrine un intense soulagement. 

- LYDIA, hurla-t-elle aussitôt en espérant cette fois-ci que ses mots le touchèrent.

À nouveau, rien ne se produisit. Alors que la déception s’emparait une nouvelle fois d’elle, la voix de l’inconnu revient. À l’instar d’un torrent violent se déversant sur elle, ses oreilles furent assaillies par son prénom que l’on scandait sans répit, désespérément Ses tympans protestèrent de douleur. N’en pouvant plus, l’Héritière planqua ses mains contre ses oreilles en priant pour que tout cela s’arrête. Comme si l’inconnu avait entendu sa requête, le bruit cessa dans l’instant. Le souffle court, Lydia se redressa et remarqua que les lueurs jades avaient disparu. Une ombre se dressa brusquement dans son dos. La jeune fille fit volteface. La lumière olivâtre était désormais tout proche. Toutefois, ce qui frappa le plus Lydia, ce fut la forme floue qui se tenait devant elle. Enfoncées à la hauteur de ce qui devait probablement être un visage, les deux orbites vertes paraissaient la fixer intensément. Lydia les contempla sans bouger. Le temps semblait s’être arrêté. L’ombre se mouva engendra par la même occasion une nouvelle brise. Un frisson parcourut l’Héritière, mais elle ne fit rien pour se réchauffer. Son attention presque extatique restait rivée sur cette nuance émeraude. Lentement, elle leva la main et l’approcha de la forme.

- Qui es-tu ? lui demanda-t-elle à son tour.

Ses doigts se refermèrent sur le vide. L’ombre se tordit subitement et le grondement refit surface. Inquiète, Lydia se pencha vers elle. À peine eut-elle fait un geste dans sa direction qu’une bourrasque louvoya autour d’elle pour ensuite la plaquer au sol. La silhouette était sur elle et pour la première fois depuis qu’elle l’avait vue, l’Héritière eut peur. Entravée par une force invisible, elle tenta de se débattre, malheureusement c’était sans espoir. L’aura désormais menaçante s’inclina en avant. Soudain, des centaines d’images envahirent l’esprit de la future Grande Sage et elle n’eut pas d’autre choix que de se laissa engloutir.

 

Elle courait, riant aux éclats, en s’efforçant d’échapper à une vieille dame qui la poursuivait en l’invectivant copieusement. Ses pas la menèrent dans une ruelle adjacente et elle se faufila dans une petite ouverture donnant sur une cour intérieure. Une famille de chat se trouvait blottie dans un panier dans un coin du lieu. L’Héritière s’agenouilla et sortit une souris morte cachée dans sa poche qu’elle leur tendit. Le paysage changea et elle se vit danser sur un sol de marbre. Un visage apparut dans son champ de vision. Il s’agissait d’un homme plutôt jeune, le teint légèrement hâlé avec de longs cheveux noirs accrochés à l’aide de plume. Son regard rieur se porta sur elle et il lui sourit. Lydia ignora d’où vient cette étrange sensation, mais son cœur s’emballa subitement. Pourtant son euphorie retomba quelque peu lorsqu’elle croisa les yeux sévères d’un garçon se tenant un peu plus loin. Celui-ci ne cessait de la dévisager avec un air de reproche. Cheveux bruns, les iris sombres, l’Héritière eut l’impression de le connaitre. Toutefois, elle n’eut pas le temps de s’en préoccuper davantage que son monde changea à nous. Pièce sinistre. Sentiment de colère et de peur. Goût amer en bouche. Ventre rond. Nouvel univers. Il neigeait dehors. Ses chaussures s’enfonçaient dans la couche blanche. Une branche craqua et un renard lui passa devant. Les images se mirent à tourner de plus en plus vite. Un défilé de soldats. Un bouquet de fleurs. Une robe bleue. Une foule à ses pieds. Il lui fut bientôt impossible de distinguer quoi que ce soit. Puis d’un coup, tout s’arrêta et seule une scène se présenta à elle. Une magnifique femme, les yeux rougis par les larmes et dont les boucles blondes tombaient en cascade sur ses épaules, se tenait devant elle. Elle hurlait, mais Lydia ne perçut rien. La peur lui prit à la gorge quand ses prunelles se posèrent sur une pierre de taille impressionnante se trouvant au fond de la salle. Avant de pouvoir comprendre ce qu’il lui arrivait, la femme fondit sur elle. L’Héritière tenta d’esquiver, mais son corps refusa l’ordre. C’est impuissante qu’elle vît l’inconnue lui lacérer la peau avec ses ongles et l’empoigner pour l’attirer vers ce rocher qui la terrorisait tant. Lydia ouvrit la bouche et cria.

 

Lorsque Lydia souleva ses paupières, elle se trouvait couchée par terre. Son regard se porta sur le plafond et elle comprit qu’elle était revenue dans sa réalité. Elle se passa la main sur le visage pour remettre de l’ordre dans son esprit qui semblait avoir subi de plein fouet une tornade particulièrement violente. Des images inconnues continuaient à s’imposer à elle sans qu’elle ne puisse saisir leur sens véritable. Ce n’est que quand elle tourna la tête qu’elle remarqua Cassia, aussi pâle que la mort, qui la contemplait. Avec beaucoup de précautions, la prêtresse se plaça à ses côtés.

- Comment vous sentez-vous, mademoiselle Lydia ?

- Un peu confuse. Qu’est-ce qui s’est passé ?

- Vous êtes subitement tombé de votre chaise avant que votre corps ne soit pris de convulsions.

Elle se tut un instant avant s’enquérir.

- Qu’avez-vous vécu lors de cette séance ?

L’Héritière ne répondit rien dans un premier temps, tout simplement qu’elle n’en avait aucune envie. Toutefois, sachant que cela ne servait à rien de nier un quelconque changement, elle s’autorisa à révéler une part de la vérité.

- Il y avait deux lueurs vertes dans le brouillard ainsi que du vent.

Lorsqu’elle reporta son attention sur son interlocutrice, elle fut surprise de lui trouver un air particulièrement lugubre.

- Un problème ? demanda-t-elle.

Cassia se ressaisit aussitôt et se redressa vivement.

- Rien qui puisse vous préoccuper, lui assura-t-elle. Vous avez besoin de repos. Je vous ramène dans votre chambre.

- Vous savez de quoi il s’agit, insista l’Héritière en ignorant la remarque de la prêtresse.

- Aucune certitude, je dois aller en parler aux Anciens.

Lydia se redressa et tenta de passer outre la nausée qui la gagnait à chaque mouvement.

- Je viens avec vous ! 

Son vis-à-vis la fixait avec gravité.

- Il n’en est pas question. Faites ce que je vous dis et tout ira bien.

Elle lui empoigna le bras et la força à sortir de la pièce et à la suivre. À une intersection, ils croisèrent un groupe de serviteurs qui récurait le sol. Une idée lui vint lorsqu’elle remarqua la présence d’Ugo en grande conversation avec l’un de ses collègues.

- Excusez-moi, s’exclama-t-elle.

Tous les yeux se posèrent sur elle et Cassia s’arrêta net. Sans se préoccuper du regard noir que lui lançait son ainée, Lydia poursuivit :

- Est-ce que l’un d’entre vous pourrait allez me chercher du thé à la cuisine ?

Comme elle l’avait espéré, le fils de Mati réagit en premier.

- Je m’en occupe, mademoiselle.

Sans demander son reste, il s’empressa de s’exécuter et disparut dans les escaliers qui menaient au sous-sol. Après un dernier signe aux domestiques subsistant, les deux femmes reprirent leur marche. Elles arrivèrent rapidement à destination et l’instant d’après, Cassia était parti rejoindre les anciens. Angeline n’était plus dans ses appartements, mais il était fort probable qu’elle revienne sous peu pour faire les retouches sur sa robe. Quelqu’un frappa à sa porte et Ugo apparut les bras chargés d’un lourd plateau. Les papilles de la jeune fille se mirent à saliver quand elle remarqua les nombreux biscuits qui s’y trouvaient. Elle les pointa du doigt.

- À qui dois-je ce merveilleux goûter ?

- Madame Pott, l’informa-t-il un sourire aux lèvres. Elle juge scandaleux que les anciens te prennent pour un moineau. Passe lui rendre visite quand tu le souhaites, elle se fera un devoir de te nourrir correctement.

Tandis que Lydia éclatait de rire, elle s’empara d’une douceur et l’engloutit avec délice. Le jeune homme l’observa une étrange expression sur le visage avant de s’enquérir avec sérieux :

- Pourquoi voulais-tu me voir ?

L’Héritière s'accorda un sourire devant la perspicacité de son interlocuteur.

- Cassia doit parler aux anciens de ce qui s’est passé pendant ma séance de purification. J’ai besoin de savoir ce qu’ils vont se dire. Tu pourrais t’en charger ? Si oui, pars directement, tu risques de manquer leurs échanges.

Il opina du chef.

- Je vais voir ce que je peux faire. Je reviens dès que possible.

Il tourna les talons, mais elle l’interpella juste avant qu’il ne pose sa main sur la poignée.

- Fais attention à toi, le pria-t-elle.

Un coin de sa lèvre se releva.

- Toujours.

Il ne perdit pas une minute de plus et la seconde d’après Lydia était de nouveau seule. Il n’y avait plus qu’à espérer qu’elle eût fait le bon choix.

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Xanne
Posté le 10/04/2021
Salut Zoju !

Me voilà enfin pour commenter ta nouvelle publication.

Ce chapitre marque un nouveau tournant pour Lydia. Pour la première fois depuis qu’elle fait ses séances de purification, elle voit autre chose que l’éternel brouillard. Je ne sais pas trop quoi penser de l’ombre et des lumières vertes (on en a déjà parlé), mais les explications ne vont sûrement pas tarder.

Je me trompe peut-être, mais je crois que les images que Lydia voit sont des souvenirs des autres Grandes Sages qui lui ont précédées.

Le fait que Cassia ne veuille pas que Lydia entende ce que les anciens ont à dire sur le peu que l’Héritière a révélé est très frustrant, mais c’est encourageant de voir Lydia chercher un moyen d’obtenir des réponses via Ugo. Dans cette histoire, les personnages ont souvent des problèmes de communication. Tout le monde garde ses secrets et refusent d’en parler. Les deux fois où des secrets sont révélés (je fais référence à la relation entre Cassia et Hogg et au fait qu’Angie et Ugo sont les enfants de Mati), ça se passe plutôt bien, il y a une sorte de confiance qui s’installe. J’espère que cette dynamique va prendre le dessus sur les cachotteries au fil du roman, on verra bien.

Juste une petite remarque encore : il y a souvent des fautes d’inattention dans tes récentes publications. Ce n’est pas très grave et ça peut être facilement corrigé, mais ça me sort trop souvent de ma lecture et c’est dommage.

Coquilles, remarques et suggestions :

« cet épais brouillard qui l’étouffait. » Le mot « étouffer » est peut-être un peu fort. Étouffer me rappelle l’asphyxie, or Lydia semble pouvoir respirer normalement. Peut-être que « opprimer » ou un mot similaire serait plus adéquat ?

« Il n’avait plus qu’à attendre que Cassia la rappelle à elle » Il ? On parle de Lydia ici, donc « elle », non ? Ou alors tu voulais dire « Il n’y avait plus qu’à attendre », dans ce cas tu as oublié le « y ».

« Tandis qu’elle continuait à errer au hasard, quelque chose de surprenant se passa. Une légère brise lui caressa la nuque, soulevant au passage ses mèches cuivrées. Lydia s’arrêta aussitôt, le corps tendu à l’extrême, prête à réagir.»
J’aime beaucoup ce passage. Il est très visuel et il éveille la curiosité, on a envie d’en savoir plus sur ce qui va suivre. On est comme Lydia, tendu à l’extrême, impatient de lire la suite.

« Deux lumières vertes flottant dans les airs étaient apparues au loin et semblaient la fixer. » Dans cette phrase, les lumières vertes sont décrits comme des yeux qui observent la jeune fille, c’est bien amené.

« Qui es-tu ? » Ce n’est que lors de ma deuxième lecture que cette question me fait penser à la tempête des échos dans la saga La Passe-Miroir.

« en aspirant cette fois-ci que ses mots le touchèrent. » -> En espérant ?

« la voix de l’inconnu revient. » -> revint, au passé ?

« ses oreilles furent assaillies pour son prénom » -> par son prénom ?

« son prénom que l’on scandait sans répit, désespérément. » C’est très personnel, mais je trouve que l’adverbe à la fin fait tache.

« Cela avait commencé par un murmure pour rapidement se transformer en hurlement. » Ce n’est pas logique avec le « À l’instar d’un torrent violent se déversant sur elle » donné au début. J’imaginais quelque chose de très vif, comme un soudain grondement d’orage. Il faudrait peut-être évoquer le murmure plus tôt, par exemple au moment où Lydia marche sans réel but dans le brouillard, puis y revenir pour le définir comme l’origine du torrent sonore.

« La lumière olivâtre était désormais tout proche. Toutefois, ce qui frappa le plus Lydia, ce fut la forme floue qui se tenait devant elle. » J’ai du mal à évaluer les distances dans cette description, la lumière et la forme floue sont-elles détachées l’une de l’autre ?
« Toutefois, à peine eût-elle fait un geste dans sa direction » Je pense que le « toutefois » au début est en trop, il coupe l’action.

« Elle courait en riant aux éclats en s’efforçant d’échapper » Ça fait deux « en + participe présent » à la suite.

« les pupilles sombres » les pupilles sont toujours sombres chez les gens. Tu voulais peut-être parler des iris ?

« Il neige dehors. Ses chaussures s’enfoncent dans la couche blanche. » Les verbes devraient être au passé.

« Une robe bleue. Une foule à ses pieds. » Je crois que ça fait référence à la cérémonie de présentation, n’est-ce pas ?

« un groupe de serviteur » -> serviteurs au pluriel, je crois.

« Puis sans demander son reste » Le « Puis » est peut-être de trop.
Lydia et les pâtisseries ^^ C’est un trait de caractère qui me plaît beaucoup chez elle <3

Voilà, c’est tout pour l’instant. Comme d’habitude, j’ai pris du plaisir à retrouver ton héroïne si singulière, j’espère rapidement connaître la suite de son histoire.

À bientôt !

Xanne
Zoju
Posté le 10/04/2021
Salut Xanne ! Merci pour tes retours toujours aussi instructifs et ta fidélité sur cette histoire (malgré les petites inattentions de ma part) qui me fait très plaisir.

Je suis contente que ce chapitre engendre des questions. En ce qui concerne les non-dits, tu as tout à fait raison aussi bien les personnes qui entoure Lydia et que cette dernière, personne ne semble jouer franc jeu avec l'autre, préférant se taire et mentir plutôt que parler. Chacun réfléchit avant tout à ses propres intérêts et ne souhaite en aucun cas se faire dépasser par les autres.

Je vais de ce pas corriger les nombreuses coquilles qui ne devraient même pas être là. Encore désolée. En ce qui concerne la forme, je vais réfléchir à une manière de préciser la description. C'est une silhouette qui ressemble à un corps et les lumières vertes sont à la hauteur des yeux.

Je m'amuse toujours autant à faire manger Lydia. Ce qui me fait rire dans cette scène, c'est qu'elle a beau être pressé, elle prend d'abord le temps de manger un bout. S'il y a bien quelque chose qui ne change pas avec elle, c'est son plaisir de manger. Le jour où elle refusera un bon repas, soit il est empoisonné, soit il y a quelque chose qui la tracasse grandement. XD

Encore merci pour ton passage et je te dis à bientôt pour la suite ! :-)
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