Chapitre 25 : La vérité

Notes de l’auteur : Vocabulaire antique :

*Lithophyte : En grec "Litho" signifie pierre, et "phyte" plante : lithophyte, est donc une plante qui pousse sur de la roche.

**L'Hydre de Lerne : Créature légendaire ressemblant à un serpent et ayant selon les versions 3 têtes à 100 têtes. Tuer ce monstre était un des 12 travaux d'Hercule.

Dès le moment où le sol s’est refermé sur nous, Hadès crie de colère et la cavité où nous sommes se met à trembler. Une secousse me fait perdre l’équilibre et l’instant d’une seconde, un battement rapide palpite contre mon corps. Je me rends compte qu’il s’agit de son propre cœur.   

Malgré l’obscurité, on y voit très bien grâce à une étrange lumière bleutée émanant des chevaux. Plus loin j’aperçois une rangée de braseros rappelant mon arrivée aux Enfers. Le quadrige s’arrête net et le roi des Enfers me repousse avec force contre la structure du char. Il est furieux.   

— Descends de là, Perséphone, Koré ou qui que tu sois ! ordonne-t-il.  

Je tremble trop pour bouger, mais Hadès frappe du poing sur son quadrige, faisant vibrer toute la charpente métallique. Je sursaute et m’exécute, terrifiée. Les chevaux sont agités et hennissent. Je vais à leur rencontre pour tâcher de les apaiser. Il vocifère dans des langues que je ne comprends pas. Puis, il se tourne vers moi et lève un doigt accusateur.  

— Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu fais tout cela ! crie Hadès.  

Effrayée, je tente de mettre de la distance entre nous en contournant le char.   

— Cela ne te suffisait pas de bafouer les règles de l’hospitalité et de me voler mon casque ? Cela t’amuse de chercher à m’humilier ? Il a fallu que tu jures sur le Styx ! N’as-tu donc aucun honneur ! hurle-t-il en frappant du poing sur un rocher, qui se fissure instantanément.  

— Je n’ai que faire de l’honneur ! Je mentirai et volerai encore si cela me permet d’atteindre mon objectif ! Je suis prête à tout ! je rétorque, blessée par ses propos.   

Les larmes coulent sur mes joues. Il me terrifie. Je continue mon manège pour avoir un obstacle entre nous. Je sursaute à chaque cri de colère qui s’échappe de ses lèvres. Sa démarche rappelle celle d’un prédateur.   

Il s’élance et finit par se jeter sur moi. Le dieu des morts m’attrape par les poignets et me plaque contre la paroi. Apeurée, je me débats de toutes mes forces. Plus je lutte et plus il serre son emprise, mais je ne peux céder ainsi, il en va de ma survie !  

— Tu n’es qu’une voleuse et une vulgaire menteuse ! Je vous ai fait confiance à toi et Hermès ! La plaisanterie a assez duré et tu vas devoir en payer les conséquences, pauvre écervelée !  

Sous la colère, il me secoue avec force et libère une de mes mains pour attraper son glaive qu’il place sous mon cou. Je sens la lame glacée sur ma peau. Son visage n’est qu’à quelques centimètres du mien et tout ce que je peux lire dans ses yeux n’est que fureur. Il va m’exécuter, j’en suis persuadée !  

Mon instinct me hurle de me faire quelque chose avant qu’il ne me tue. Je ne peux pas mourir encore ! Je le refuse ! Je pose ma main libérée contre la paroi et en appelle au feu ardent qui brûle en moi. Mon pouvoir se déverse dans la roche et convoque la nature lithophyte* cachée dans les tréfonds de la terre. Des tentacules blanchâtres jaillissent et repoussent Hadès. Il est projeté dans les airs, mais retombe avec aisance. Je me laisse glisser sur le sol et porte la main à mon cou. Il n’a eu le temps que d’entailler ma peau. En quelques parades, la plante a été taillée en pièce.   

Il pourrait se jeter sur moi, mais il reste à distance. Je reprends ma respiration, mais garde mes mains ancrées au sol, prête à me défendre. J’ai pu le surprendre une fois, mais ma prochaine riposte devra être plus puissante. Cependant, le roi des Enfers n’avance plus.  

— Laissez-moi vous prévenir que je me battrai jusqu’au bout altesse, je menace.  

Interloqué, Hadès me fixe comme s’il me voyait pour la première fois. Il souffle et observe les alentours.  

— Qui est ton père ? demande-t-il en levant son glaive dans ma direction.  

— Je n’ai pas de père, je rétorque sans ciller.  

Il serre les dents et je devine qu’il cherche à calmer sa colère pour me poser des questions.   

— Qui est celle qui t’a donné la vie alors ? poursuit-il exaspéré.  

Je respire profondément. Même si cela me déplait de me cacher derrière ma mère, je prends finalement conscience qu’en dévoilant ma véritable identité, il ne pourra me tuer, car je suis une déesse et je peux enfin l’assumer ! Un sourire se dessine sur mes lèvres. Hadès arque ses sourcils épais.  

— Je suis la fille de la grande Déméter, déesse de l’agriculture et des moissons, adulées des mortels, protectrice de la Terre et membre des Cronides.  

Réciter les titres honorifiques de ma mère est aussi glorifiant que terrifiant. Les yeux du roi des Enfers s’écarquillent. Ses lèvres s’entrouvrent, mais aucun mot n’en réchappe. Sa colère semble s’évanouir. Je me relève avec dignité tout en gardant une main contre la paroi. En pleine réflexion, Hadès se caresse la barbe puis ricane.  

— Voyez-vous ça. Alors c’est ta mère qui t’envoie…  

— Je n’ai rien à voir avec elle ! je le coupe sèchement.  

Ma voix dévoile trop de la rancœur renfermée dans mon cœur. Subitement, de nouveaux tentacules pulvérisent la roche et foncent sur le roi des Enfers. Ils gigotent dans tous les sens tels des serpents et attaquent le dieu des morts de chaque côté. Il parvient à les esquiver en roulant au sol. Son poignet fait des moulinets si rapides avec sa lame noire. Il tranche chaque plante qui ose s’approcher de lui.   

Ses sourcils épais se froncent et un sourire se dessine sur le coin de ses lèvres. Il secoue la tête.  

— Piètre voleuse et piètre déesse, quelle déception ce doit être pour Déméter de voir sa propre bâtarde maîtriser si mal son pouvoir. Est-ce pour cela qu’elle te garde cachée, Koré ? demande-t-il.  

Ses mots sont aussi puissants qu’un coup de lame en moi. J’essaye de ne pas songer à elle. Tous les souvenirs reliés à ma mère ont le goût de la colère, de la tristesse et de la culpabilité. Je ne veux pas savoir ce qu’elle pense de moi, car cela fait bien trop mal. Mais qu’un inconnu se permette une telle insulte, cela réveille tout cette colère qui sommeille au fond de mon cœur ! De rage, je crie.  

Les plantes qui jaillissent sont encore plus virulentes dans leurs attaques. Elles fendent l’air, claquent comme des fouets. L’une d’entre elles parvient enfin à le faire trébucher et ôter son sourire arrogant.  

— Avec tout le respect que je vous dois, mon nom est Perséphone ! je m’exclame d’un ton plus sûr.  

Les serpents végétaux finissent par désarmer Hadès. Son glaive retombe plus loin. En un éclair, il attrape les deux dagues dans son dos et cisaille mes pauvres plantes répondant à ma détresse intérieure. Il gagne du terrain alors j’en appelle encore toujours plus.   

— Depuis quand ta mère projette-t-elle de s’emparer de mon royaume ?   

— Je vous répète que je n’ai rien à voir avec elle ! je crie furieusement. 

Ici, sous terre, je peux enfin assumer qui je suis ! Mon cœur bat la chamade, mais je vais lui montrer que je suis plus qu’une piètre voleuse ! Je puise dans mon pouvoir. Il en arrive par dizaine ! Du sol au plafond, la nature invoquée prend les allures de l’Hydre de Lerrne**. Créature aux centaines de têtes, qui dit-on, une fois coupées, repoussaient instantanément.   

Hadès se débat et l’éclat argenté de ses lames scintille à chaque attaque. Bientôt, le sol se retrouve jonché de plantes mortes. Je manque de souffle et sens rapidement une fatigue extrême m’envahir. Un hennissement attire mon attention. C’est seulement à cet instant que je m’aperçois de la terreur qui s’est emparée des chevaux. Des fissures ont surgi sur les parois rocheuses et un bruit sourd gronde au-dessus de nos têtes.  

Tout à coup, telle une ombre, un brouillard sombre apparaît. Je n’ai plus de souffle. Je suffoque avec la terrible sensation de me noyer à nouveau ! En un battement de cils, il décime tout ce que je venais de créer. Les filaments blancs des plantes noircissent et flétrissent. C’est donc cela le pouvoir du roi des Enfers.  

Profitant de l’effet de surprise, le dieu des morts se rue sur moi et retire mes mains de la paroi. Ses doigts enferment mes poignets avec fermeté et nous tombons dans la terre. Je me débats tel un animal enragé, mais Hadès me domine. Ses jambes m’enserrent de part et d’autre et mes bras sont retenus au-dessus de ma tête. Il m’empêche de déverser mon pouvoir dans les sols. Je tente de me mouvoir, mais je sais déjà avec horreur que sa force l’emportera encore. Des larmes de rages coulent sur mes joues. Néanmoins, je me contorsionne dans tous les sens pour retirer ce corps immense qui m’écrase.  

— Mais vas-tu cesser de te débattre ! Tu vois bien que tu vas faire s’effondrer le tunnel ! hurle-t-il à quelques centimètres de mon visage.  

— Jamais ! Je ne m’arrêterai jamais, vous m’entendez ! Je ferai tout pour sauver Médusa ! je réplique sur le même ton.  

Le regard que je lui lance est plein de hargne. Je serre les dents et dans ma lutte lui assène un coup de tête. La douleur est fulgurante et un liquide chaud s’écoule de mon nez. Hadès lève les yeux au ciel. Il s’écarte légèrement et cesse de me secouer. Il fronce les sourcils.  

Je tressaille en comprenant ce que je viens de faire. Je ne sais pas ce qui m’a pris. Pourquoi ai-je mentionné le nom de mon amie ? Nos respirations saccadées brisent le silence qui nous a soudainement envahis.  

Une extrême fatigue s’empare de tout mon être. Je suis épuisée : épuisée de lutter sans cesse, épuisée par mon pouvoir, épuisée par cette course folle pour délivrer Médusa. Je dois me rendre à l’évidence : j’ai perdu. Il est plus fort que moi et personne ne viendra cette fois me porter secours.  

Je ferme les yeux et ne bouge plus en attendant la sentence. La pression sur mon poignet gauche disparaît. Je sens l’effleurement d’un doigt au-dessus de ma lèvre.   

— Ton sang, il n’a pas entièrement la couleur de l’ichor, observe-t-il, intrigué.  

Je penche la tête sur le côté et m’essuie le nez d’un revers de main.  

— Qu’est-ce que cela peut bien vous faire ! je m’exclame.  

Il hausse les sourcils, surpris. Je peux sentir le souffle de sa respiration sur ma peau.  

— J’aimerais comprendre ce que tu es avant de prendre une décision, dit-il d’une voix grave.  

Hadès ne bouge pas et attend une réponse. Je suis comme une biche mise à terre par un ours, attendant de se faire dévorer. Je soupire et détourne la tête.   

— Toute mon existence, j’ai été empoisonnée pour ne jamais dévoiler mon aura divine. Ma mère me gardait cachée loin de tout pour me protéger des hommes et des dieux comme vous. Je n’ai jamais été véritablement une déesse, j’avoue d’une voix blanche.  

Du coin de l’œil, je note ses sourcils froncés, tâchant d’examiner ce que je viens de lui confier. Je ne lis plus de colère dans les yeux du roi des Enfers.  

— Qui est Médusa ? demande-t-il.  

Je déglutis péniblement, tentant désespérément de ravaler un sanglot. Quelle cuisante humiliation.   

— Médusa est mon amie. Une mortelle, injustement punie, j’explique en fuyant son regard.  

Hadès s’écarte et s’accroupit près de moi. Je me redresse et pose ma tête sur mes genoux. Malgré la dureté de son visage, je crois déceler au fond de ses yeux une évidente concentration.  

— Il faut m’en dire plus et pas de mensonges cette fois, dit-il d’une voix rauque.  

— Vous comptez me tuer pour me faire subir mille tortures après ?   

— Cela dépendra de toi, répond-il, énigmatique. 

Qu’ai-je à perdre à lui avouer toute la vérité ? Cela me permettra certainement de gagner du temps. J’inspire un grand coup et masse mes poignets douloureux. Je baisse les yeux et raconte.  

— Nous nous sommes déjà rencontrés vous et moi. Un soir d’été dans la ville d’Henna. C’était la première fois que je m’éloignais de la maison. Je ne le savais pas ce jour-là, mais vous étiez en compagnie, je suppose, de vos frères.   

Je sens le poids du regard d’Hadès sur moi, mais il ne dit rien.  

— Le roi des océans a jeté son dévolu sur Médusa, la belle rousse qui a remporté la dance du Gaï Tanáki. Malgré son refus il la poursuivit jusque dans le temple pour assouvir ses pulsions.  

Je serre les dents et relève la tête. Cette fois c’est lui qui garde les yeux baissés.   

— Le lendemain, Athéna s’est vengée de la profanation de son temple sur la victime. Ma mère n’a rien fait pour l’en empêcher. C’était pour me donner une leçon pour avoir désobéi et avoir bravé ses interdits.  

Je ferme mes paupières, comme si je pouvais oublier les images terrifiantes de cette journée.  

— Maudite et enfermée à Athènes, je dois aller la libérer, car elle ne mérite pas ce châtiment, je termine presque dans un murmure.   

Je soupire et regarde à nouveau Hadès. Ses yeux sont rivés sur le sol et sa mâchoire s’est contractée. Perdu dans ses pensées, je n’ose bouger. Il ne doit même pas se souvenir de cette nuit. Comment garder la trace d’une simple soirée alors que l’on vit depuis des centaines de milliers d’années. Un roi n’a que faire, j’imagine, de ce genre d’histoire. Il est à la tête d’un royaume encore plus vaste que la terre.   

Le dieu des morts ne dit rien. Son silence pesant me rend mal à l’aise. Je reste assise et laisse mes doigts dessiner dans la poussière, attendant le moment où la sentence s’abattra. Mon pouvoir s’est rendormi au fond de moi.  

— Ton aura divine disparaît, je la sens faiblir, s’étonne-t-il.  

— Mon pouvoir s’éteint comme des flammes balayées par le vent. Ma mère a mutilé cette part de moi. Elle ne voulait pas prendre le risque que l’on puisse détecter ma véritable identité, je réponds, honteuse.  

— Cela explique pourquoi l’on a si peu aperçu Déméter ces années, observe-t-il plus pour lui-même.  

— Elle allait finir par me présenter aux autres membres du Panthéon. Cependant, avant cela, je devais demander la protection d’Athéna, car ma mère refusait de me voir m’éloigner d’elle ou pire me marier. Je n’avais aucun droit sur ma vie, alors je me suis enfuie, je raconte. 

Hadès se frotte le visage, puis lève les yeux au plafond d’un air las. Il secoue la tête en laissant échapper un râle.  

— Donc, si je comprends bien, au lieu de profiter de ta liberté pour faire ce que bon te semble, tu as décidé d’affronter toutes sortes de divinités et de t’introduire dans mon palais pour me voler ? annonce-t-il d’un ton ironique.   

— Comment pourrais-je profiter de ma liberté lorsque je sais qu’une innocente est enfermée par ma faute ! je m’exclame.   

— Ce n’était pas de ta faute, les dieux sont cruels par nature. T’opposer à leur volonté, surtout celle de Déméter, n’y changera rien, crois-moi, déclare-t-il, le regard assombri.  

Je ne comprends pas le sens de ses dernières paroles, mais je refuse un tel défaitisme !  

— Selon vous je devrais me contenter de baisser la tête et accepter toutes les injustices commises ? Et bien je ne l’accepte pas ! je m’écrie en tapant du poing.  

— Je n’approuve aucunement le comportement de mes frères, mais lutter contre la volonté des dieux ne peut apporter que le malheur, je le sais, car c’est chez moi que viennent pleurer les âmes des mortels.  

— Et bien, ne pensez-vous pas qu’il est temps que quelqu’un se dresse enfin contre eux ?  

Hadès ricane et secoue la tête. J’ai la désagréable sensation qu’il se moque de moi. Néanmoins, j’entraperçois le rôle qu’il doit jouer en tant que roi des Enfers à sa place, je ne supporterais pas de voir arriver par centaines ces mortels qui meurent à cause de l’ego froissé de certaines divinités.  

— Tu es jeune et impulsive, cela explique bien des choses, répond-il le regard dans le vague.  

— Et vous, trop vieux et privilégié pour agir ! je rétorque.  

Aussitôt, je porte les mains sur ma bouche tandis que lui sort de sa torpeur et écarquille les yeux. Mes mots ont été plus rapides que ma raison.   

— Tu penses que c’est un privilège que de gouverner les Enfers ? C’est bien la preuve que tu es trop jeune pour comprendre ce monde ! s’écrit-il, en cachant difficilement son exaspération.   

J’ouvre la bouche pour répliquer mais m’abstiens. Je le vois serrer les dents et respirer fort. Je mets sa patience à l’épreuve, c’est certain. Il contient la colère qui aurait pu exploser une nouvelle fois. Le silence s’installe entre nous. Le dieu des morts se relève et me toise de toute sa grandeur. Il s’éloigne. D’une main, il finit par prendre appui sur le char et de l’autre se masse la tempe. Tout comme leur maître, l’attelage semble s’être calmé. Hadès soupire et paraît harassé.  

Je dois être plus prudente. Je suis vulnérable et totalement à sa merci. Après tout ce que j’ai fait contre lui, cette conversation me donne un sursis non négligeable. À mon tour, je me lève. Je récupère la chlamyde noire pour m’en couvrir. Un étrangement picotement se fait ressentir dans mon dos. Certainement, me suis-je blessée durant notre lutte, je regarderais plus tard. Je m’approche de lui.  

— Je ne suis pas fière d’être venue dérober votre casque et je tiens à vous présenter mes excuses pour cela, je déclare, d’une voix que j’espère plus douce.  

Hadès ricane et me jette un regard en coin.  

— J’imagine que cette brillante idée vient de notre cher Hermès ?   

—  J’en avais besoin pour pénétrer la demeure d’Athéna, je me justifie.  

— Je serai curieux de connaître son plan pour défier la déesse de la sagesse, dit Hadès en levant les yeux au plafond.  

— Qu’avez-vous fait de lui ? je demande, inquiète.  

Je tente de me rassurer en me disant qu’il ne peut l’avoir tué ni même blessé, il est le fils préféré de Zeus. Comme tout à l’heure à la surface, le dieu des morts ne réagit pas.   

Hadès pose un pied dans la nacelle et me fait signe d’approcher.  

— Monte, ordonne-t-il.  

— Que comptez-vous faire de moi ? je questionne, prudente. 

— Tu es bien contestataire pour une prisonnière. Pour l’instant, je l’ignore. Néanmoins, un dieu aviné doit certainement espérer qu’on le libère, répond-il sans me regarder.  

Mon cœur s’accélère. Hermès est sain et sauf ! Un sourire se dessine sur mes lèvres et il disparaît aussitôt quand je vois Hadès me fixer avec intensité. Étrangement, après tout ce que j’ai pu faire, je ne m’attendais pas à ce qu’il me permette de raconter mon histoire. Si l’on avait volé un objet d’une si grande valeur à ma mère, je n’imagine pas les tourments dont elle serait capable !   

Le quadrige s’élance à vive allure dans les tunnels des Enfers. Hadès tient les rênes et regarde au loin. Je ne sais quoi penser de cet échange. Compte-t-il m’enfermer à jamais pour l’avoir humilié ? 
 

 
 

 

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dollykitten
Posté le 22/02/2023
L'histoire se complexifie et milles questions se posent. Tellement de retournements de situation dans ton histoire! c'est toujours aussi passionnant. S'il s'agissait d'un livre papier je l'aurais probablement déjà dévoré en entier tellement l'histoire est prenante!

NB: cela réveille tout cette colère qui sommeille
LorenzoBook
Posté le 08/01/2023
La façon dont tu nous réalise tous c’est suspens est quand même incroyable, Jiji tu as cette façon si incroyable écrire ! Hades est tellement incroyable et toutes les émotions sont si bien retranscrite !
Ella Miller
Posté le 07/01/2023
Ouaou!! (mille excuses mais je ne trouve pas d'autre expression).
Ce chapitre démarre très fort !
De plus, l'échange entre Perséphone et Hadès est bien savoureux. Ce dieu des Enfers laisse perplexe et vraiment, comme à chaque fois : "vite, la suite !"
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