CHAPITRE 25

Par Taranee
Notes de l’auteur : Bon, ça ne vous concerne pas encore mais aujourd'hui, j'ai terminé cette histoire ! Il ne me reste donc plus qu'à poster tous les chapitres que j'ai d'avance (ne vous inquiétez pas, je ne vais pas tout faire d'un coup !)
Mais je vais sûrement en poster plus à la fois ou le faire plus souvent parce qu'il y en a encore beaucoup !

PRESENT : ELIJAH

 

            La salle était froide et inhospitalière. Les rayons du soleils, ténus, filtraient à travers la vitre crasseuse et venaient directement se poser sur les paupières fermées d’Elijah. Il en était venu à retourner dans cette pièce qu’il avait trouvée par hasard, une nuit. Enfaite, ce n’était pas la première fois qu’il y revenait. Quelques jours après sa dispute avec Jake au sujet de son ami, il s’y était rendu. Il aimait cette pièce, malgré son caractère peu accueillant. Elle semblait hors du temps. Le seul endroit où on pouvait trouver une fenêtre. Personne ou presque n’avait réussi à la trouver.

- Encore ici ? fit une voix à sa gauche.

Elijah ouvrit les yeux et les dirigea vers Jake qui venait d’entrer.

            McDorsey portait une chemise ample et mal rentrée dans son pantalon. Ses cheveux châtains se dressaient en plusieurs épis et son cache-œil était desserré. Rien qu’à son expression on pouvait voir que ces dernières heures avaient été exténuantes pour lui. Il avait certainement dû réagir très vite et envoyer une équipe en mission d’urgence pour faire sortir le corps du vieil homme du repère. Peut-être avait-il appelé sa famille, s’il en avait.

- Tu n’es pas venu à la fête de tout à l’heure, ni à la réunion des équipes de terrain.

- J’ai toujours trouvé ça sordide d’organiser une fête à la mort de quelqu’un.

- À chacun son avis, je suppose. Mais tu ne peux pas te permettre de louper les réunions de l’équipe, surtout avec ce qu’on prépare.

- Oh. Alors c’est pour me réprimander que tu es venu jusqu’ici ? Je suis affreusement désolé, vénéré maître, je ne recommencerai plus. railla le jeune adulte.

- Sérieusement, Elijah. Parfois, j’ai l’impression que t’as un grain. Finalement, tu es aussi versatile que moi.

- Oh, je t’en prie, McDorsey. Ne me compare pas à un cinglé dans ton genre.

Jake poussa un soupir et s’assit aux côtés d’Elijah. Ils restèrent là, en silence, jusqu’à ce que le leader des Libellules reprenne la parole.

- Tu te sens coupable à cause de ton échec.

- Je n’ai pas échoué.

- Bien sûr que si. Je ne vais pas te mentir, Meyer. Je pensais que tu réussirais à le sauver. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé mais, d’une manière ou d’une autre, quelque chose a fait que tu as échoué. La preuve : le papi est mort juste après ton intervention.

- Tais-toi. S’il te plaît.

Ça faisait mal, de s’entendre dire qu’on avait échoué. Chacun des mots de Jake venait se planter dans la peau du jeune homme, dans son cœur et dans son âme et y laissait une petite blessure. Mais ce n’était que la vérité après tout. Elijah n’avait pas réussi à sauver cet homme ; il n’avait pas été plus fort que ce fléau qui anéantissait les mages, un à un.

- Tu sais, commença Jake en s’allongeant, les mains derrière la tête, des morts, tu vas en voir quelques-uns, d’ici la fin de notre plan. Et tu vas certainement devoir tuer une personne, à un moment ou à un autre. Bref. Pas la peine de t’encombrer l’esprit avec une culpabilité qui ne devrait pas exister puisque la faute ne te revient pas entièrement.

Elijah poussa un ricanement. Décidément, McDorsey avait une façon bien à lui de consoler les gens. Mais d’une certaine manière, ça marchait. Dire la vérité telle qu’elle était, tranchante et amère, lui hottait un poids qu’il gardait sur ses épaules depuis bien trop longtemps : le poids du mensonge. Il ne répondit pas, cependant, et profita du silence que Jake lui offrait, le savourant presque religieusement. On n’entendait que le bruit étouffé de leurs respirations et, au bout d’un moment, ils échangèrent un long regard. Un regard profond et intense, comme s’ils essayaient chacun de décrypter l’autre. Puis, finalement, leurs têtes se rapprochèrent, leurs souffles se mêlèrent, il faisait chaud. Elijah transpirait et il voyait Jake se rapprocher. Les lèvres du chef des Libellules s’entrouvraient et il se rapprochait encore, encore. Et lorsqu’il ne resta plus entre leurs deux visages que quelques millimètres, les lèvres de McDorsey s’étirèrent en un sourire malicieux et il murmura.

- Je ne sais ce que tu as crû, Meyer, mais ton cœur semble s’être emballé très vite.

Il se recula. Les joues d’Elijah rougissaient.

- Bref. Reprit Jake : J’étais venu te dire que Nethan te cherchait. Elle doit être dans votre chambre ou alors au « bistrot ». En tout cas, je crois qu’elle a quelque chose à te dire.

- Je vais y aller.

- C’est pas mes affaires. Tu peux rester si t’as envie.

Rester ? Alors que le cœur d’Elijah battait à un rythme effréné et qu’il sentait ses joues chauffer ? Rester en sachant qu’il n’allait pas pouvoir regarder Jake dans les yeux sans se souvenir de ce qu’il venait de se passer ? Alors que Nethan l’attendait certainement, qu’elle comptait sur lui ? Non. Il ne pouvait pas rester dans ces conditions. Il se râcla la gorge, tira sur le col de son t-shirt, et se détourna de Jake.

- Elijah ? l’entendit-il demander : Je t’ai vraiment mis mal à l’aise ? Je pensais que tu prendrais ça comme une blague…

- C’est bon, laisse tomber.

Il partit. Il ne fallait pas faire ça, McDorsey n’aurait jamais dû s’approcher autant et… Bref. Cela pouvait porter à confusion.

 

***

 

            Nethan l’attendait, en effet, au « bistrot ». Et lorsqu’elle le vit arriver, elle lui attrapa doucement le bras et l’entraîna dans les couloirs. Puis elle se planta devant lui, mains sur les hanches, attendant vraisemblablement quelque chose. Comme un malaise s’installait, Elijah se décida à prendre la parole.

- Euh… Tu voulais me voir ?

- Ça fait deux jours que je veux te parler.

- Vraiment ? Désolé, j’étais très occupé. Tu sais, avec les missions à la surface. Les chasseurs de prime cherchent à rapatrier des mages vers le LERM, donc…

- Ne mens pas : Ethan m’a dit qu’Evvy s’inquiétait de ne pas t’avoir vu aux trois dernières missions. Tu faisais quoi pendant la journée ?

- Rien du tout.

Il baissa la tête. Nethan s’inquiétait. Il ne voulait pas de ça, il ne voulait pas que la fillette se préoccupe de lui. Elle avait une vie, des amis, elle s’entendait avec tout le monde, ici.

- Elijah, Elijah. Regarde-moi.

Il le fit.

- C’est bien ce que je pensais. Dit l’enfant en soupirant : T’es complètement épuisé. T’as le moral au plus bas.

- Non, enfin oui. Ou peut-être, je ne sais pas.

- Ça en dit long. Écoute. On va faire un truc. J’ai tout prévu. Tu te rappelles de nos sorties clandestines, quand le repère nous a recueillis ? La directrice, Hilde, était toujours furieuse quand on revenait.

 

PASSE :

 

            Elijah ouvrit la fenêtre et, jetant un regard inquiet par-dessus son épaule, fit signe à Nethan de venir. La fillette sortit bientôt de sa cachette et rejoignit son ami. Le jeune homme la prit maladroitement dans ses bras et la souleva pour lui permettre de passer par la fenêtre. Il l’entendit atterrir sur le parquet, à l’intérieur, et à son tour, passa par-dessus la traverse pour entrer dans la pièce. Le couloir était vide, heureusement. Les deux amis ne comptaient même plus le nombre de fois, ces derniers mois, où ils avaient dû soudoyer un enfant qui passait pour qu’il n’aille rien répéter à Hilde.

            Ils traversèrent le bâtiment à pas de loup, se crispant à chaque fois que leurs pieds se posaient sur une latte de parquet grinçante. Des échos de joyeuses conversations se faisaient entendre dans le salon. Tant mieux. Ça leur simplifierait la tâche pour passer sans se faire remarquer. Au bout de cinq bonnes minutes de marche d’escargot, ils parvinrent enfin au pied des escaliers. Elijah passa le premier. D’abord un pied. La marche craqua sous son poids, il se pétrifia. Une poignée de secondes passa, personne ne vint. Il reprit son ascension, suivi bientôt par sa jeune amie. Ils comptaient leurs pas, prêtant une attention toute particulière aux bruits qui s’échappaient du rez-de-chaussée. Plus que huit marches. Sept. Six, cinq. Quatre.

- Vous croyez aller où comme ça ?

Les épaules du jeune homme retombèrent mollement. Il se retourna, serrant les dents, prêt à endurer le sermon de la directrice. Cette dernière les scrutait avec un regard sévère depuis le bas des marches. Les bras croisés, elle semblait prêt à en découdre.

- Salut, Hilde ! s’exclama Elijah d’un ton faussement enjoué : Tu vas bien ?

L’intéressée lui adressa une moue sceptique.

- Tu peux encore améliorer ton jeu d’acteur, Meyer.  Mais bon sang, où est-ce que vous étiez encore passés ?

- On n’était vraiment pas loin, c’est promis ! On est juste allés faire un tour dans la rue ! Je te jure qu’on ne s’est pas trop éloigné du foyer !

- Que tu te balades Elijah, ce n’est pas le problème. Tu es bientôt majeur, je me fiche bien de ce que tu peux faire. En revanche, tu entraînes Nethan dans tes bêtises et je ne supporterai pas qu’une petite fille aussi mignonne devienne une personne têtue comme toi !

- Hein ?

- Tu m’as très bien entendue, Elijah ! Tu as une mauvaise influence sur elle. Et d’abord, quand vous sortez vous balader en secret, faites au moins en sorte de rentrer avant le dîner ! C’est compris ?

- Oui, oui. On fera attention la prochaine fois.

- Bon. Tant mieux.

Elijah hocha la tête et attrapa la main de Nethan pour la faire passer devant lui. La fillette monta le reste des marches et disparut dans le couloir du premier étage. À ce moment seulement, le mage de soins redescendit les escaliers pour rejoindre la directrice du repère.

- Elijah, attaqua-t-elle, je ne veux pas que tu te mettes en danger inutilement. Le LERM et les chasseurs vous recherchent encore activement, il va falloir encore un peu de temps pour que ça se calme.

- Je sais. Mais on ne peut pas rester enfermés ici. Ce n’est pas pour ça qu’on s’est échappés du labo.

-  Dans ce cas, vas te promener. Mais n’emmène pas Nethan. Tu le sais, au fond de toi, tu ne peux pas assurer sa protection tout seul.

Il fronça les sourcils.

- Je protégerai Neth au péril de ma vie. J’en suis capable. Nous n’avons pas besoin d’être accompagnés par d’autres gens quand nous nous promenons. Ça ne passerait pas inaperçu dans le dédale.

- Je te demande juste de rester prudent. Ne fais pas de choses inutilement dangereuses.

- Je ferai attention.

Il commença à partir. Derrière lui, Hilde lança :

- Et la prochaine fois, passez par la porte pour sortir ! Vous allez finir par vous casser le cou à force de sortir par la fenêtre du premier étage !

Le jeune homme poussa un petit rire et continua d’avancer.

 

PRESENT :

 

- Ouais, je me rappelle de nos sorties. dit Elijah dans un sourire nostalgique.

- Eh bien c’est l’heure de recommencer.

- Pardon ?

Il n’était pas sûr de comprendre où voulait en venir la petite fille. Nethan lui fit un clin d’œil et lui saisit la main.

- Suis-moi. On a encore trois heures avant le coucher du soleil. Evvy nous attend déjà.

- Quoi ? Mais, attend… De quoi est-ce que tu…

- Dépêche-toi !

Elle l’entraîna dans les coursives du bâtiment souterrain, se repérant sans aucune difficulté dans la demi-pénombre grâce à la lumière qu’elle produisait du bout de son doigt. Ils coururent à en perdre haleine et finirent par arriver devant la porte d’’entrée du repère des Libellules. Evvy était là. Elle adressa un sourire lumineux aux deux amis puis énonça ses recommandations.

- Vous faites attention, vous n’allez pas dans des endroits où il y a beaucoup de chasseurs, au moindre problème, vous prenez la fuite et vous m’appelez ! Vous n’êtes pas en mission alors n’essayez même pas d’aller sauver des mages. Cette fin d’après-midi est à vous, profitez-en. Je guetterai à la porte, revenez dans deux heures trente, au maximum. Et surtout Elijah, vide-toi l’esprit un bon coup.

Le garçon, confus, regardait tour à tour Evvy et Nethan qui semblaient toutes deux excitées. Oui. C’était bien ce qu’il pensait. Il lâcha la main de sa jeune amie alorrs qu’Evvy commençait déjà à ouvrir la porte.

- Eh, oh ! Attendez un peu. Evvy : tu es en train de nous faire sortir clandestinement de la base ?

- T’occupe Elijah. Tant que tu reviens avant l’heure de fermeture, Jake s’en fiche. Je l’ai déjà fait plein de fois !

- Mais c’est dangereux ! Il y a plein de gens dehors et ma tête est toujours affichée dans les journaux et Nethan…

- Enfile-ça. coupa la fillette en lui tendant une casquette : Pour le reste, arrête un peu de te tracasser. Je t’assure que tu as besoin de prendre l’air. Allez, en route !

Et avant qu’il n’ait eu le temps de protester, elle le poussa dans le tunnel sombre de la voie de TMIZ. Il eut juste le temps de voir Evvy leur faire un dernier « au revoir » avant qu’elle ne ferme la porte. Elijah n’eut même pas le temps de se rendre compte qu’il était dans le noir car, dans la main de Nethan apparut un orbe lumineux qui éclaira le tunnel d’une lumière vive et chaleureuse.

- Tu sais produire autant de lumière avec ta magie ? Je ne pensais pas que tu avais autant de puissance…

- Tu serais étonné du nombre de choses que je peux faire avec mes pouvoirs. répondit Nethan en haussant les épaules.

Elijah décida de ne pas s’attarder sur la réponse de son amie. Ça l’aurait rendu curieux et il aurait été tenté de poser plus de questions. Il se contenta donc de prendre la tête de leur duo et de guider la jeune mageresse à travers les anciennes voies de TMIZ jusqu’aux escaliers de sortie. Les franchir en compagnie de Nethan procura une sensation étrange à Elijah. Il avait de nouveau l’impression de s’enfuir du LERM, de monter vers la liberté. Et là-haut, la lumière du jour les appâtait, malgré les quelques nuages gris qui naviguaient dans le ciel.

            Une joyeuse brise les accueillit à la sortie, rafraîchissant leurs joues. Nethan sourit et renversa la tête, donnant son visage à la lumière réconfortante du soleil. C’est vrai, pensa Elijah, Nethan n’est sortie qu’une fois depuis qu’on est arrivés chez les libellules. La lumière du jour doit lui manquer. Il remarqua alors que la peau de la fillette avait pâli. Elle paraissait frêle, un coup de vent trop brusque aurait pu l’emporter. Il soupira. Il ne fallait pas penser à ce genre de choses. Il ferma les yeux, se vida la tête, et fit apparaître un sourire sur ses lèvres.

- Tu viens ? demanda-t-il à sa jeune amie.

Elle hocha la tête et lui prit la main comme une petite sœur l’aurait fait. Il sentit des picotements lui parcourir le bras. Il était heureux d’être ici, de s’éloigner du monde souterrain où il devait toujours penser à quelque chose et où il ressassait sans cesse ses vieux souvenirs. Il serra un peu plus la main de Nethan et se mit en marche.

            Il commençait à bien connaître cette partie du Dédale et n’eut donc aucun mal à retrouver son chemin pour arriver dans le quartier pauvre. Les rues grouillaient de monde, à cette heure. Les gens rentraient du travail et tout le monde se pressait dans les quartiers comme des fourmis qui s’activaient dans une fourmilière. Les deux mages slalomaient dans la foule, évitant les regards des passants. Ils s’arrêtèrent devant l’étal d’un marchand ambulant, achetèrent deux pains aux herbes et aux épices, une spécialité de la ville voisine, et réussirent à s’écarter de toute la population. Ils se posèrent sur un banc, pas très loin d’un vieil ivrogne qui dormait par terre à poings fermés. Nethan croqua dans son pain avec un soupir de contentement qui fit sourire le jeune. Elijah se décontracta, s’autorisa à sourire sincèrement et même à fermer les yeux. Il faisait bon, malgré les nuages, la ville était de bonne humeur.

- On marche un peu ? proposa Nethan alors qu’il ouvrait les yeux.

Il acquiesça et se leva, imité par son amie. Pendant l’heure qui suivit, ils déambulèrent dans les rues de Nirim, prenant le temps de l’explorer et d’observer ce qui les entourait comme jamais ils ne l’avaient fait avant. La mégapole se construisait autour d’une haute tour qui se dressait là, comme une flèche pointant vers le ciel. C’était la citée la plus moderne et avancée de toute la face sciento-magique et les maisons en chaume et en torchis se mêlaient à celles en acier et en fer, conférant à la ville un aspect hors du temps qui faisait son charme. Ils longèrent le canal qui traversait le quartier populaire puis le traversèrent grâce à un des nombreux ponts de bois qui l’enjambaient. Ils marchèrent encore une bonne dizaine de minutes puis, tout en observant les coupoles qui coiffaient les toits des bâtiments du quartier religieux, Elijah prit parole :

-Il va bientôt falloir rentrer, Nethan. Il ne faudrait pas qu’on rate la fermeture de la porte du repère.

Il n’entendit que le début de la phrase de la fillette avant qu’elle ne lâche sa main dans un cri. Elijah fit volte-face et, dans le même temps, évita de justesse le chasseur de primes qui allait l’attraper. Ils étaient quatre. Quatre chasseurs qui les encadraient tous les deux. Une femme avait attrapé Nethan et la ceinturait avec force. La petite criait, hurlait le nom du jeune homme, se débattait avec force. Un autre chasseur, un homme qui se déplaçait avec une étonnante vélocité malgré son ventre bien rond, se jeta sur Elijah, un revolver à la main. Le mage de soin évita sa prise et courut en direction de son amie qui était déjà emportée par la femme. Il sentit qu’on l’attrapait, quelque chose de froid venait entourer son poignet droit. Une paire de menottes. Il donna un coup en arrière, entendit un juron. Il avait atteint sa cible. Il continua sa course et attrapa le bras de Nethan juste avant qu’elle ne disparaisse dans le véhicule volant stationné sur la place. La femme lui donna un coup dans les côtes. Violent. Douloureux. Il serra les dents, ne lâcha pas prise. Elle essaya de le frapper une deuxième fois, il para l’attaque avec son pied. Elle jura.

- Bon sang ! Mon collègue m’avait dit que tu n’avais opposé aucune résistance quand il avait failli t’avoir !

- Lâche mon amie !

Elle eut un sourire cruel.

- Même pas en rêve, mon ange.

Le combat reprit. Un homme retenait Nethan. Les trois chasseurs qui restaient s’acharnaient sur Elijah. Il n’avait qu’une main, il ne pouvait pas bouger. Il n’allait pas pouvoir tenir longtemps. Il fallait qu’il sorte son amie de ce véhicule. Un coup le cueillit soudain au flanc. Brutal et plein de force. Il lâcha prise, recula de deux pas. Tomba. Il réussit à se relever au moment où les portes du véhicule se fermaient. Nethan poussa un dernier cri désespéré et disparut. Elijah sentit qu’on tirait sur son t-shirt. Il se retourna et poussa le chasseur qui essayait de l’attraper de toutes ses forces. Le véhicule démarrait. Il se mit à courir.

- Nethan !

Il prenait de la vitesse, la voiture aussi. Les passants le regardaient curieusement. Il entendait les pas des trois chasseurs qui le poursuivaient.

- Non, non !

Il accéléra, courut à en perdre haleine. Le véhicule disparut au coin d’une rue. Elijah ne pouvait plus courir. Pas assez endurant, pas assez sportif. Il s’arrêta, les mains sur les genoux. Il avait semé les trois chasseurs. Où était-il ? II regarda autour de lui. Une rue assez large, le canal. Il se trouvait aux limites du quartier populaire. Il entendit soudain une ribambelle de cris, des insultes, des ordres. Les chasseurs étaient là. Il se dépêcha de se fondre dans la foule.

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