Chapitre 23

Quelques biscuits ? 

Le grand nain eut un petit rire, imperceptible. Il semblait en savoir long sur eux : Rose affectionnant particulièrement ces biscuits, elle ne put dissimuler son ravissement, ce que Pierre jugea peu professionnel.

- Volontiers. Cela fait plus d’une semaine que nous marchons, bougeons, et que je me trimballe ces deux, là… 

- Je vois. Donc ! Oh, mais excusez-moi… Je ne me suis toujours pas présenté à cet humain. Sean Islythit. Capitaine, si je puis dire, des Gardiens de la Pierre. Donc, vos autorisations ? 

Ses gardes, sûrement moins plaisants que lui, affichèrent un rictus méprisant.

- Voici, sourit Rose en sortant une enveloppe cachetée (A.P.E.M.A., comme on pouvait s’en douter).

Le Capitaine des gnomes prit le temps d’en parcourir le contenu, puis acquiesça, au grand soulagement de Pierre et de Rose, et sous le regard ébahi des nains-gardes. L’un d’entre eux lâcha un petit « hic ! » à peine audible. Pourtant, le Gardien principal se tourna vers lui, ce qui lui valut l’admiration de Pierre, qui croyait avoir l’ouïe la plus fine du monde.

- Sortez, vous deux. Ceci est une discussion privée ! 

Les gardes, respectueusement soumis, sortirent précipitamment par une issue invisible à l’œil nu.

- Bien. Autorisation accordée. Veuillez maintenant me lire le mot de votre hiérarchie… 

Rose s'employa à lire la lettre qu’elle venait à peine d’ouvrir.

 

Cher monsieur Islythit,

En tant que collègue et ami, j’aimerais vous prévenir de ce qu’il risque très fortement d’arriver. En effet, un… 

 

Rose s’arrêta.

- Il vaudrait mieux que vous la lisiez vous-même. Ce n’est pas personnel, plutôt confidentiel. Secret défense, si vous voulez. 

Sean attrapa la lettre, qui faisait deux pages entières, et se mit à lire en silence. Plus il avançait dans sa lecture, puis il se ratatinait sur sa chaise médaillon. Quand il eut finit, il scruta Rose et Pierre. L’étonnement, une pointe de tristesse, aussi, mêlée à une certaine anxiété se lurent dans ses yeux.

- Hum… En avez-vous pris connaissance, madame Park ?

- Oui, bien entendu.

- Bien. Je vais demander à ce que l’on vous ouvre. Puis je préviendrai mes subordonnés. Je… Bonne journée., clôtura-t-il, voyant que Pierre ouvrait la bouche.

Rose et Pierre sortirent. Gwendal était là, qui parlait toujours avec les mêmes nains, une bonne dizaine, particulièrement enjoués.

- Gwendal, on s’en va, tu rappliques immédiatement, dépêche-toi, au lieu de déranger ces Gardiens. Ils vont finir par se prendre un blâme par ta faute. 

Gwendal galopa. Rose le mit rapidement au courant de la situation.

- On a l’autorisation. On y va maintenant. 

Ils traversèrent le portail qui donnait sur la Pierre…

Ils allaient réussir.

Pierre sourit, pour la première fois depuis deux jours.

Réussir, aboutir. Cette pensée lui redonnait de la force…

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