Chapitre 22

Une jeune femme se tenait là, devant la lycéenne et le jeune garçon, les dévisageant de ses yeux vert clair. Elle était plutôt petite, environ un mètre cinquante, peut-être légèrement plus.

Elle avait une longue crinière brune, ondulée, qui tombait en cascade sur ses épaules, un petit nez, des courbes féminines visibles, un visage fin et gracieux. Elle était musclée au niveau des bras.

Ses fossettes, enfin, étaient très visibles. Car cette femme souriait à Thomas. D’un gentil sourire sympathique. Un sourire aimant.

« Sa mère ? », se demanda Enola.

*

Elle les emmena dans le salon.

Quand elle marchait, elle avait une démarche gracieuse et assurée, de même que chacun de ses gestes. Chacun d'eux donnaient le sentiment d'avoir été pensés au préalable.

Elle prépara du thé pour Enola et elle, le jeune homme n’appréciant pas cette mixture. Enfin, elle se présenta à la jeune fille :

« Je m’appelle Jeanne. Je suis sa tante. Ou plutôt, sa grand-tante. ».

Elle jeta un coup de tête en direction de Thomas, qui buvait un verre d’eau très lentement. « Pourquoi venez-vous ici ? », demanda-elle soudain.

L’adolescente secoua la tête. Elle était étonnée que son acolyte n’ait pas prévenue sa dénommée grand-tante, avant de lui rendre visite.

Qu’avait-il fait, dans ce cas, durant les jours qu’elle avait passés à l’hôpital ?

Elle le regarda, guettant une réponse de sa part. Il finit par lancer en direction des deux femmes qui le dévisageaient :

« C’est vrai, je ne t’ai pas prévenu de ma visite. Nous avons des preuves, mais peut-être insuffisantes (surtout si l’on considère notre âge), pour arrêter… du moins pour prouver à la police nationale qu’il faut arrêter... ton frère. ». Il reprit sa respiration, but de nouveau une gorgée de son verre, puis précisa : « Mon grand-père, pas John.

- Qui est…, commença Enola.

- Mon autre frère, en plus du grand-père d’Alain…

- Thomas, corrigea l’intéressé.

- …Mort il y a de cela quatre ans, à l’âge vénérable de quatre-vingt douze ans. », finit par ajouter Jeanne.

Elle leur demanda ensuite de leur passer les « preuves » en question. Quand ce fut fait, elle leur dit de rester là, de prendre quelques gâteaux, qu’il y avait des livres dans le salon, et quelques journaux « pour adolescents » (la jeune lycéenne préféra ne pas aller voir ce que c’était), puis, enfin, la grand-tante de Thomas, vieille et pourtant si jeune, prit des lunettes posées sur la table, et partit s’enfermer dans son bureau pour étudier les documents.

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