Chapitre 21 : La Conciergerie

Notes de l’auteur : Quand Bérénice se met dans de beaux draps... :)

Le corps lourd et engourdi, Bérénice s’enfonçait dans les strates du sommeil. Pourtant, une voix alarmée la réveilla soudainement :

— Arrêtez ! Vous n'avez pas le droit ! Vous ne pouvez pas faire cela !

Dans un état de semi-conscience, Bérénice comprit que quelque chose n’allait pas. Le soleil tombait doucement à la fenêtre, indiquant la fin d’après-midi. Elle avant tant dormi ! 

— Je refuse que vous entriez dans cette chambre ! Nous avons des relations ! Emilien Decas sera outré de savoir que vous ne m'avez pas écoutée ! s’époumona Héloïse.

Accompagnée de pas à l’allure militaire, celle-ci montait les escaliers précipitamment.

— Cela m'étonne fort, c'est lui qui nous mandate, fit une voix masculine dans un rire froid.

 Héloïse aurait dû se douter que ce serait un échec. Voilà quelques semaines qu’Emilien Decas ne les portait plus dans son cœur. La nuit dernière avait été de trop.

— Comment ? Hé bien demandons-lui confirmation avant que vous ne fassiez l'erreur de votre vie !

Bérénice eut le souffle coupé. La garde impériale était là. Pour elle.

 Elle se releva, enfila à la hâte un pantalon, une chemise et récupéra sa dague cachée au fond de la penderie :

— Mon amie, je t’ai laissée trop longtemps prendre la poussière.

Pas plus longue que sa main, discrète et légère, sa dague de Tolède lui procurait une certaine joie et excitation. C’était sa compagne de tous les voyages. Elle la glissa dans sa besace et attrapa Icare :

— Icare ! chuchota-t-elle. Ils vont m'enlever. Tu devras m’aider là-dessus. Essaie de me suivre pour savoir où on m’emmène.

Effrayé, l’oiseau était frénétique. On les séparait une seconde fois. Bérénice sentit son propre cœur se serrer de terreur.

— Maman, vous allez les laisser faire ? s’écria avec désespoir Héloïse.

— Nous ne pouvons pas les arrêter, répondit Blanche. Si Bérénice n'a rien à se reprocher, elle reviendra avant la fin de la journée. C’est un ordre de mission du ministère de l’Intérieur, nous ne pouvons rien faire.

Bérénice grinça des dents. Blanche ne cachait même pas sa joie de se débarrasser d’elle.

— Écoute-moi, écoute-moi bien, supplia Bérénice en caressant Icare qui refusait de se calmer, battant des ailes à tout rompre, poussant des gémissements. Écoute-moi je t'en prie, nous avons peu de temps. Tu ne dois, sous aucun prétexte, te laisser prendre.

Elle donna à Icare sa besace dans laquelle elle conservait sa dague, le cryptex et l'exocarte, puis elle mit dans la poche de son pantalon le gemmoscope :

— Protège tout cela et je trouverai un moyen pour revenir. Apporte-les chez Dimitri, il saura quoi en faire !

Icare lui lança un dernier coup d’œil et Bérénice le poussa vers la fenêtre. De mauvais gré, il prit son envol tandis qu'Héloïse en robe de chambre apparaissait sur le seuil de la porte et derrière elle, les uniformes rouges des gardes impériaux.

— Bérénice, tu dois …

— Héloïse ! Tout va bien, la coupa Bérénice. Je vais les suivre sans histoires. Il doit sans doute y avoir une erreur.

— En général, là où on vous emmène, on n’arrive jamais « par erreur », rétorqua le capitaine.

— Et de quoi m'accuse-t-on ? demanda Bérénice sans se laisser intimider.

Il existait mille et un chefs d'accusation possibles contre elle. Bérénice se demanda seulement lequel Emilien Decas avait choisi. Elle voulait pouvoir se défendre.

— Cela ne nous concerne pas. Pour l'instant, vous devez venir avec nous !

L'un des gardes attrapa Bérénice par le bras pour la diriger vers la sortie. Elle tressaillit de douleur. Arrivé en hâte, Octave siffla :

— Attention, vous ne pouvez pas traiter une jeune fille de cette façon.

— Monsieur a raison, fit le capitaine, laissez-la prendre quelques affaires. Elle pourra marcher toute seule. Et mademoiselle, changez-vous par pitié, cette tenue est tout bonnement inacceptable !

Bérénice remercia Octave et ne put s'empêcher d'arrêter son regard sur l’officier. Tout comme ses hommes, il ressemblait aux petits soldats de plomb : même visage, même corps long et étroit, mêmes galons sur l'uniforme, les chaussures brillantes et les yeux lisses, vides d'intelligence. De parfaits exécutants.

— Ma tenue ne vous plait pas ? releva-t-elle, innocemment.

Héloïse eut un sourire, les autres restèrent interloqués devant son pantalon et sa chemise d'homme.

— Je…je…Ce n'est pas le propos !

Bérénice enfila son manteau. Avant de partir, elle prit la main d'Héloïse et lui chuchota :

— Continue ce que tu dois faire, je m'en sortirai.

— Je crierai à qui veut m’entendre cette injustice, lui répondit Héloïse sur le même ton.

Bérénice se dirigea vers les escaliers montrant le chemin à ses futurs geôliers :

— Je vous attends, messieurs.

Elle fanfaronnait, mais au fond n’en menait pas large. Sur le perron, avant d'entrer dans la voiture apprêtée, elle aperçut Icare posté sur les grilles du jardin du Luxembourg, en face de la demeure des Lépine.

Dans la voiture, Bérénice se rongea les sangs. Elle se referma sur elle-même, ignorant les soldats qui l’entouraient. L’urgence était de se préserver jusqu'à ce que Dimitri, Lysandre ou Héloïse parviennent à trouver une solution pour la sauver. Elle reconnut le quartier Saint-Michel qu’ils descendirent à toute vitesse et Notre-Dame de Paris. Ils traversèrent un pont et atteignirent l'île Saint-Louis, entourée par les rives de la Seine. Enfin, la voiture s’arrêta devant un bâtiment qui trainait une lugubre renommée :

— La conciergerie, chuchota Bérénice. Pas ici. Impossible.

La prison parisienne réservée aux prisonniers politiques. Bérénice ne s'en sortirait jamais. Elle était fichue. Muette et chancelante, elle se laissa guider à travers la grande salle des gardes. L’un de ses geôliers la fouilla avec gêne. Au moment où il sortit de sa poche le gemmoscope, Bérénice affirma :

— C’est pour ma vue. Je ne vois pas de près.

Sceptique, il testa la longue vue, puis la lui remis dans un haussement d’épaules.

Au guichet du greffier, on marqua son nom dans les registres de la prison et elle fut dirigée vers l’une des cellules :

— Vue sur l’extérieur, pas tout le monde peut en dire autant… commenta un garde.

— Et en plus, elle a des copines. Que demander de plus ? se moqua un second.

Dans la cellule, Bérénice se retrouva devant trois femmes.

 La plus âgée, une cigarette au bec, les cheveux argentés et emmêlés, le teint cireux, la robe usée, porta son attention sur Bérénice. Silencieuse, elle avait l'air aussi maligne que la seconde hébétée. Dans sa robe soignée, celle-ci pleurait sans interruption dans son chapeau, les yeux nimbés de larmes, le regard tombant. Elle était encore plus étonnée que Bérénice de se trouver là. La dernière aussi massive que revêche, impressionna Bérénice.

À son arrivée, la première lui fit un clin d’œil et ralluma une cigarette, la seconde redoubla son flot de larmes et la troisième ne cilla pas.

— Alors ma petite, tu visites ? Ils ne savent plus quoi faire pour s'amuser ces petits riches.

— J’aimerais bien, mais il semble que je sois là pour un long moment. Je me présente. Bérénice.

Elle tendit la main vers celle qui lui paraissait être la chef de la bande. Elle rit et accepta sa poignée de main :

— Je suis la vieille Margot, la pleureuse c'est Léonie et ensuite tu as Fred. Alors, quelle est ton histoire ?

Bérénice les salua chacune à leur tour et planta ses mains dans les poches :

— Je n'en ai pas la moindre idée…

— Moi non plus, sanglota Léonie en levant pour la première fois son visage de son chapeau.

 Bérénice s'assit sur sa paillasse faisant fi du manque de salubrité et de lumière.

— Tu vas tenir le coup, ma petite ? s’enquit la vieille Margot de sa voix éraillée.

Bérénice acquiesça et retint ses larmes. Une seule pleureuse suffisait dans la cellule. Pour l'heure, elle devait utiliser ses compétences pour garder son calme et trouver un moyen de s'en sortir.

Les murs datant du Moyen-Âge étaient épais comme cinq hommes. Les grilles en fer ne pouvaient être crochetées et les gardiens étaient sans doute incorruptibles. Seule, une petite fenêtre lui donnait l'illusion que le monde extérieur n'était pas si loin. Et il faisait déjà nuit.

Bérénice s’allongea sur sa paillasse. Elle devait prendre des forces, mais impossible de s’endormir. Pendant, ce qui lui sembla des heures, elle ne cessa de s’interroger sur les raisons de sa présence dans la plus dangereuse des prisons de France.

En y réfléchissant, aucun de ses actes ne pouvait justifier qu’elle soit envoyée à la Conciergerie. Les plus grands criminels, ceux qui avaient essayé de tuer l’empereur s’y trouvaient. Or, pour l'instant, elle n'avait pas touché à un seul de ses cheveux. Son esprit revint sans cesse à cette même conclusion.

De rage et d'injustice, elle se releva et se jeta sur les grilles tout en hurlant :

— Pourquoi suis-je là ? Je veux sortir !

Seuls les rires des gardes lui répondirent.

— Qu'est-ce que j'ai fait ? C'est une erreur. Je veux voir Émilien Decas !

Le silence.

— On a dit la même chose que toi en arrivant. On est tous des erreurs, ma biche. Ici, personne n’a rien fait. Et on attend tous un procès équitable depuis un bon bout de temps. Tiens, moi, bientôt j'en serai à ma quinzième année. J'attends depuis belle lurette. Mais je sais qu'on va m'enterrer ici, lâcha la vieille Margot en allumant une nouvelle cigarette.

Bérénice l'ignora et cria de nouveau en tapant fort contre la grille :

— Répondez-moi ! Vous devez me répondre !

Un des gardes se tourna vers elle et cracha :

— Tu vas la boucler maintenant ?

Des rires gras se firent entendre et la vieille Margot souffla :

— Ma jolie, moi je l'assume. J’ai essayé d’envoyer l’empereur six pieds sous terre. Quinze ans que je me traine cette décision complètement stupide.

— Moi je suis innocente, chuchota Léonie.

— Toujours la même rengaine, lança la vieille Margot de sa voix éraillée.

— Et Fred ?

— Crois-moi, tu veux pas savoir. Parfois, l'ignorance est la plus grande des vertus.

Bérénice lança un coup d’œil impressionné à Fred, apathique sur sa paillasse. La vieille Margot était la seule à avoir une conversation digne de ce nom, l'empêchant de devenir folle.

— Comment avez-vous pu vivre si longtemps ici ? soupira-t-elle.

Bérénice entendit une pierre rouler contre le mur et tressaillit. La nuit serait très longue.

— On a appris à s'organiser. Et puis on n’est pas si mal loties. On est dans une des prisons les plus luxueuses de Paris.

— Ça ne m'a pas sauté au visage, fit Bérénice, les yeux écarquillés.

 Elle ne savait pas si cette tranquillité et cet apaisement étaient une façade ou si cette vieille femme pensait vraiment ce qu'elle disait.

Un second bruit se fit entendre :

— Qu'est-ce que… ? chuchota-t-elle en se relevant.

— Oh, tu sais, il faut pas t'arrêter à chaque bruit …des rats, des gardes, des voisins…t’as toutes sortes d’animaux ici !

Le bruit revint, il semblait venir du dehors.

— Un oiseau, énonça d’un ton monocorde Fred.

Bérénice sentit le sang affluer dans son cerveau :

— Un oiseau ? Icare ! Aidez-moi ! Aidez-moi ! Il faut que j'atteigne la fenêtre.

— Elle est folle, déclara la vieille Margot. Allez, les filles.

Léonie se mit debout, faiblement, mais ce fut Fred qui la surprit. Elle se releva, les gestes aussi rigides qu'un militaire. Elle prit Bérénice, affolée, par l'estomac et la souleva comme si elle ne pesait pas plus qu'une plume. Bérénice retint un cri pour ne pas alerter les gardes et se raccrocha aux épaules de Fred. Au travers des barreaux de la fenêtre, la demi-lune rougeoyante éclairait la Seine d'une lumière funeste. Mais rien à l'horizon.

— La vue est belle ? C'est pas qu’il faut te dépêcher mais le visage de Fred vire sacrément rouge.

Bérénice allait renoncer quand soudainement, elle aperçut au loin Icare. Il voletait à distance, de peur d'être repéré. Comment l'attirer vers elle ? Bérénice descendit sa main :

— Margot ! Je peux avoir ta cigarette ?

— T'es sûre ? Parce que ça coûte une fortune au marché noir.

Bérénice tendit sa main dans sa direction et de mauvaise grâce, la plus vieille des détenues s'exécuta. Bérénice sortit sa main entre les barreaux et fit des gestes lents, en espérant que la lueur rouge de la cigarette se consumant soit perceptible par les yeux de l'oiseau mécanisé.

— Tu tiens, Fred ? chuchota-t-elle.

Sa porteuse ne dit rien, mais Bérénice sentit les mains autour de sa taille se resserrer comme un étau. Elle commençait à faiblir. Léonie, jusque-là d'une passivité à faire peur, se courba pour porter les jambes de Bérénice et soulager partiellement Fred.

— C'est bon ! Il m'a vue !

Icare fonça vers elle. Pour ne pas attirer l'attention, Bérénice, à regret, redescendit avant qu'il n'ait pu l'atteindre. Une fois à terre, elle reprit :

— À présent, mes amis pourront venir nous aider. S'ils savent où je suis, ils pourront agir. Du moins, je l'espère.

Elle se laissa tomber sur sa paillasse, le souffle coupé. Fred avait le visage écrevisse, tandis que Léonie s'était arrêtée de pleurer et que la vieille Margot la scrutait :

— Hé bien ! On peut pas dire que tu perdes du temps, toi ! Dommage que ma cigarette soit restée sur le rebord de la fenêtre.

Tout d'un coup, Léonie poussa un cri aigu et se frotta la tête douloureusement. Bérénice s'approcha et vit sur sa paillasse sa dague, enveloppée dans un tissu. Autour était accrochée un morceau de papier. Bérénice se jeta sur le paquet délivré par Icare. Elle retira la protection, cacha la lame sous sa chemise et s’exclama :

— Un mot ! Tu vas bien Léonie ?

Pour toute réponse, Léonie souffla :

— Ouvre-le.

Au moment où Bérénice déplia le papier, elle sentit du mouvement chez les gardes. Ils s'agitaient. L’un d’eux donna des ordres. Avec précipitation, elle lut dans un murmure :

— « Nous venons vous libérer. Quoi qu'il vous en coûte, vous devez être à minuit à la tour d'argent. »

L’une des quatre tours de la prison. Savaient-ils seulement que connaître l'heure n'est pas à la portée des détenus ?

— C'est la petite nouvelle, c'est ça ? Elle n’aura pas fait long feu ici, s’exclama l’un des gardes à quelques mètres d’elles.

D'un même mouvement, les quatre femmes relevèrent la tête et Bérénice reprit :

— Je crois qu'ils vont m'emmener. Je vais tout faire pour essayer d'être ce soir à la tour d'argent. Je vous compte du voyage !

— Et comment ma petite ! Débrouille-toi pour venir. Tu nous en dois bien une !

— Bérénice Vasari, approche-toi de la grille. Les autres, vous restez bien au fond de la cellule. Si une d'entre vous bouge, on lui fera passer un mauvais quart d’heure.

Bérénice laissa tomber le papier au sol et se redressa. Avant de quitter la cellule, elle se retourna et glissa sur ses lèvres la promesse de revenir pour elles.

L'architecture ancienne et les lampes à huile pour seul éclairage donnaient à la Conciergerie un air lugubre. Le premier étage du bâtiment était quasiment au niveau de la rue. Ses quatre geôliers la firent descendre dans la Grande Salle et de là, ils empruntèrent un autre chemin étroit. Bérénice commença à s'inquiéter, ils n'allaient pas la tuer dans un coin sombre ? Decas était prêt à tout.

Elle devait trouver une solution pour fausser compagnie à ses gardes et atteindre la tour d'argent avec ses compagnes de cellule.

À un moment, le passage se rétrécit. Ils descendaient des escaliers étroits à tel point que les gardes ne pouvaient encadrer Bérénice qu'en étant devant et derrière elle. N’allaient-ils pas tout simplement la jeter dans les entrailles de la terre ?

 Les murs étaient couverts d'humidité et de mousse. Ce couloir n'était donc jamais éclairé par la lumière du jour. Elle se força à prendre de grandes bouffées d'air pour ne pas se laisser envahir par l'angoisse :

— Pourquoi suis-je sortie de ma cellule ? demanda-t-elle alors que le chemin redevenait plat, mais qu'ils ne remontaient toujours pas à la surface. Je ne crois pas que des procès aient lieu à cette heure-ci, ne put-elle pas s'empêcher de rajouter.

— À neuf heures du soir ? Bien sûr que non ! Tais-toi et avance.

            Idiot. Il venait de lui indiquer qu’il ne restait plus que trois heures à Bérénice.

            À l’affut, elle se laissa guider dans le sombre couloir. Bientôt, la pente se transforma en escalier grimpant. Les marches étaient de vraies patinoires et Bérénice se concentra à chaque pas. L'air se fit de plus en plus respirable et soudain le tunnel s’acheva. Ils arrivèrent dans une pièce totalement différente de la Conciergerie. Le sol marbré, les hautes colonnes et les magnifiques voutes le prouvaient :

— Où sommes-nous ? lança Bérénice, le nez en l'air.

— Au Palais de justice.

Le Palais de justice ? Il se trouvait sur l'île de la Cité, à deux ou trois cents mètres de la Conciergerie ! Elle avait traversé un passage secret entre deux bâtiments bien distincts. 

Bérénice se retourna, faisant face à un homme. Ses yeux émaciés lançaient des éclairs et son visage terne accusait la fatigue du temps passé. Il devait avoir l'âge de son père, mais en paraissait trente de plus. Bérénice ne parvint pas à déterminer si elle le trouvait gras ou émacié tant sa morphologie était étrange. Il semblait avoir minci à une telle vitesse que son corps avait fondu laissant un ventre partiellement bedonnant, des bras partiellement larges, un cou partiellement épais et des jambes aussi fines que sa canne.

 Et sa canne…Sans elle, il n'aurait pas pu faire un pas dans sa direction. Elle était ce que Bérénice avait vu de plus beau. L’acajou incrusté de diamants, de rubis et de pierres diorites réfléchissait la lumière dans toute la pièce. L'homme était aussi terne et invisible que sa canne brillait.

Il s'assit sur l’unique fauteuil de la pièce. « Apparemment, je n'aurais pas droit aux mêmes égards » se dit Bérénice.

 Les gardes se tinrent à une distance respectueuse.

— Je ne sais pas si c'est de l'ignorance ou de l'irrespect, fit le vieil homme de sa voix caverneuse, mais vous ne semblez pas avoir appris de votre impertinence. Votre bref séjour en prison n’a pas encore fait son effet.

Bérénice ouvrit la bouche pour répliquer quand le garde sur sa droite lui donna un coup au genou, la forçant à courber l’échine. Elle ravala sa fierté et s’exécuta.

— Fort bien, soupira-t-il. J'imagine que vous avez une petite idée de qui je suis ?

— Oui votre Majesté, souffla Bérénice, le cœur battant, songeant à sa dague contre son ventre.

Au beau milieu de la soirée, l’oncle de Lysandre et Dimitri, l'empereur Louis en personne, avait pris la peine de venir au Palais de Justice pour avoir une petite conversation avec elle. Trop d’honneur. Ce qu'il ignorait, c’était que Bérénice était pressée. Aux douze coups de minuit, elle devrait se trouver au sommet d'une des tours de sa prison.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Fannie
Posté le 28/01/2021
Bérénice en prison ? Il ne manquait plus que ça !  ;-) C’est là qu’on pourra vraiment se faire une idée des capacités d’Icare.
La manière dont elle a été emmenée m’a dressé les cheveux sur la tête. Elle n’a même pas le droit de savoir de quoi on l’accuse. J’aime bien ses camarades de cellule ; on voit que chacune a sa personnalité, même si elles sont peu décrites. Comme ça a déjà été mentionné dans les commentaires, d’une part je trouve qu’elle reste très (voire trop) peu de temps, puisqu’elle ne passe même pas une nuit en cellule, et d’autre part, ce rendez-vous dans la tour est étrange, étant donné qu’elle n’est pas censée pouvoir se déplacer librement.
Je me demande ce que lui veulent l’empereur et son équipe. Si ces « braves » gens ne connaissent pas l’existence d’Icare et du cryptex, que peuvent-ils bien lui vouloir ? Il faut croire que d’une certaine manière, son père leur cause encore des soucis, bien qu’ils l’aient tué.
Coquilles et remarques :
— sa dague de Tolède lui procurait une certaine joie et excitation. [Cette tournure cloche ; « une certaine joie et de l’excitation », « une certaine joie et une certaine excitation », « une certaine joie mêlée d’excitation » ?]
— Maman, vous allez les laisser faire ? s’écria avec désespoir Héloïse [« s’écria Héloïse avec désespoir » serait plus naturel]
— Écoute-moi je t'en prie, nous avons peu de temps. [Virgule après « Écoute-moi ».]
— puis elle mit dans la poche de son pantalon le gemmoscope [« elle mit le gemmoscope dans la poche de son pantalon » serait plus naturel]
— Héloïse ! Tout va bien, la coupa Bérénice [« coupa Bérénice » passe mieux que « la coupa »]
— Et mademoiselle, changez-vous par pitié, cette tenue est tout bonnement inacceptable ! [Il faudrait placer « par pitié » entre deux virgules.]
— Ma tenue ne vous plait pas ? releva-t-elle, innocemment. [Pas de virgule avant « innocemment ».]
— Je crierai à qui veut m’entendre cette injustice [« Je crierai cette injustice à qui veut m’entendre » serait plus naturel]
— Elle fanfaronnait, mais au fond n’en menait pas large. [Je dirais « Elle fanfaronnait, mais au fond, elle n’en menait pas large ».]
— Sceptique, il testa la longue vue, puis la lui remis dans un haussement d’épaules [la longue-vue / la lui remit]
— La conciergerie, chuchota Bérénice. Pas ici. Impossible. [La Conciergerie]
— Silencieuse, elle avait l'air aussi maligne que la seconde hébétée. [La phrase cloche ; « elle avait l'air aussi maligne que la seconde semblait hébétée ».]
— La dernière aussi massive que revêche, impressionna Bérénice. [Il faudrait placer « aussi massive que revêche » entre deux virgules.]
— Alors ma petite, tu visites ? Ils ne savent plus quoi faire pour s'amuser ces petits riches. [Virgules : avant « ma petite » et avant « ces petits riches ».]
— Je me présente. Bérénice. [Ponctuation. « Je me présente : Bérénice. »]
— Elle tendit la main vers celle qui lui paraissait être la chef de la bande. Elle rit et accepta sa poignée de main [« Celle-ci rit » ou « la chef de la bande, qui rit ».]
— Je suis la vieille Margot, la pleureuse c'est Léonie et ensuite tu as Fred. [Virgule après « pleureuse ».]
— Bérénice s'assit sur sa paillasse faisant fi du manque de salubrité et de lumière. [Virgule avant « faisant fi ».]
— Seule, une petite fenêtre lui donnait l'illusion que le monde extérieur n'était pas si loin. [Pas de virgule après « Seule ».]
— Pendant, ce qui lui sembla des heures, elle ne cessa de s’interroger [Pas de virgule après « Pendant ».]
— Tu vas la boucler maintenant ? [Virgule avant « maintenant ».]
— Moi je suis innocente, chuchota Léonie. [Virgule après « moi ».]
— Ça ne m'a pas sauté au visage, fit Bérénice, les yeux écarquillés. [Je ne connais pas cette expression. Serait-ce un régionalisme ? Je dirais plutôt « Ça ne m’a pas sauté aux yeux. »]
— Un oiseau, énonça d’un ton monocorde Fred [« énonça Fred sur un ton monocorde » serait plus naturel ; j’ai mis « sur un ton » pour éviter d’avoir deux « d » d’affilée]
— C'est pas qu’il faut te dépêcher mais le visage de Fred [Virgule avant « mais ».]
— Bérénice tendit sa main dans sa direction et de mauvaise grâce, la plus vieille des détenues s'exécuta. [Il faudrait placer « de mauvaise grâce » entre deux virgules.]
— Autour était accrochée un morceau de papier [accroché]
— Un mot ! Tu vas bien Léonie ? [Virgule avant « Léonie ».]
— Savaient-ils seulement que connaître l'heure n'est pas à la portée des détenus ? [n’était pas]
— Je vous compte du voyage ! [Pour moi, cette phrase n’est pas correcte. « Vous serez du voyage » ou « Je vous considère comme étant du voyage », peut-être ?]
— Et comment ma petite ! Débrouille-toi pour venir. [Virgule avant « ma petite ».]
— elle se retourna et glissa sur ses lèvres la promesse de revenir pour elles [entre ses lèvres]
— Bérénice commença à s'inquiéter, ils n'allaient pas la tuer dans un coin sombre ? [Une question sans inversion du sujet dans la narration ne me semble pas être une bonne idée. Je propose : « Bérénice commença à s'inquiéter : iraient-ils la tuer dans un coin sombre ? » ou «Bérénice commença à s'inquiéter : ils n'allaient pas la tuer dans un coin sombre, n’est-ce pas ?»]
— Pourquoi suis-je sortie de ma cellule ? demanda-t-elle alors que le chemin redevenait plat, mais qu'ils ne remontaient toujours pas à la surface. Je ne crois pas que des procès aient lieu à cette heure-ci, ne put-elle pas s'empêcher de rajouter. [Premièrement, ce n’est pas une bonne idée de mettre deux incises dans la même réplique de dialogue. Deuxièmement, « ne put-elle pas s'empêcher de rajouter » est une acrobatie langagière. Je te conseille de passer à la ligne pour écrire, dans une phrase de narration, qu’elle n’a pas pu s’empêcher d’ajouter cette dernière remarque.]
— Il venait de lui indiquer qu’il ne restait plus que trois heures à Bérénice. [« Il venait d’indiquer à Bérénice qu’il ne lui restait plus que trois heures » serait plus logique.]
— Au Palais de justice. [Contrairement à tous les autres palais de justice, celui-ci a droit à deux majuscules, selon Larousse : « Au Palais de Justice ».]
— Ses yeux émaciés lançaient des éclairs et son visage terne accusait la fatigue du temps passé. [Les yeux ne peuvent pas être émaciés et tu emploies le même mot un peu plus loin. Je propose : Ses yeux enfoncés (sous ses arcades sourcilières).]
— « Apparemment, je n'aurais pas droit aux mêmes égards » se dit Bérénice [je n’aurai ; futur simple]
— mais vous ne semblez pas avoir appris de votre impertinence. [C’est une variante « d’apprendre de ses erreurs », j’imagine ; mais je crois que c’est une expression figée. À mon avis, il faudrait trouver autre chose.]
— Fort bien, soupira-t-il. J'imagine que vous avez une petite idée de qui je suis ? [Ce n’est pas correct : « une (petite) idée de » doit être suivi d’un substantif, par exemple « de mon identité », « de la personne que je suis ». Voir ici : http://www.academie-francaise.fr/ils-ont-reflechi-sur-comment-faire]
— Oui votre Majesté, souffla Bérénice [Virgule après « oui » / Votre Majesté]
— Trop d’honneur. [C’était (lui faire) trop d’honneur.]
Luna
Posté le 21/07/2020
Coucou Arabella ♥

Désolée pour cette trop longue absence. Je suis enfin de retour, j’ai désormais tout mon temps et je vais pouvoir dévorer la fin de ton histoire !

C’est un super chapitre très rythmé que j’entame pour ma reprise ! Je ne m’attendais pas à ces nouveaux rebondissements (décidément, tu les maîtrises vraiment bien), d’abord que Bérénice soit arrêtée, puis qu’on la conduise devant ce fameux empereur qu’on découvre enfin. Tu ne dis pas grand-chose de lui et pourtant quelques mots suffisent pour en avoir une image assez menaçante. Il n’a pas l’air d’être un gentil papy…

Bref, vraiment rien à redire, j’attends de voir ce que l’empereur attend d’elle et surtout comment Bérénice va parvenir à s’échapper. Je suis sûre qu’Héloïse va remuer ciel et terre pour libérer son amie.

À très vite ;)
Arabella
Posté le 14/09/2020
coucou Luna, désolée d'avoir été absente, j'ai pris de loooonnnguesss vacances loin d'internet ! Donc je ne t'en veux pas pour ton absence et puis tu devais te reposer du CAPES accompli ! je suis contente que tu aies été surprise par ce chapitre (me dire que je maîtrise les rebondissements...Wouahouuu j'ai toujours l'impression de faire des trucs nuls !) je suis contente également que les premières impressions sur l'empereur semble assez réussies. Merci beaucoup encore, tes commentaires me reboostent !!!!
Alice_Lath
Posté le 26/04/2020
Eh bien, sacré chapitre et l'empereur! On le voit enfin! Mais je me demande ce qu'il doit bien vouloir, surtout que Bérénice est pas passée par la case isolement, aussitôt dans une bonne cellule, y'a baleine sous gravillon. Je me demande ce qu'elle va nous trouver pour réussir à s'évader à 4 de la Conciergerie, puis surtout assurer leurs cavalcades derrière avec toute la police de Paris au cul. Puis elle a pas été fouillée à l'entrée? Normalement, ils retirent tout objet potentiellement dangereux huhu
Arabella
Posté le 27/04/2020
coucou Alice ! contente que ça te plaise. l'empereur n'est finalement pas si essentiel que ça. J'espère que l'échappée belle te plaira et sera à la hauteur du bourbier dans lequel elle s'est mise. Alors pour la fouille, il faut que je corrige et précise qu'on la fouille mais qu'elle parvient à cacher sa dague. Merci pour tes commentaires, ils sont géniaux !
peneplop
Posté le 23/02/2020
Coucou ! C'était un super chapitre ! Plein d'actions, de destins qui se croisent et se lient, de personnages au caractère fort, de lieux très bien décrits (la mousse sur les murs..... j'adore !). Bérénice est comme je l'imagine, forte tête ! J'ai super hâte de savoir ce qui lui vaut de rencontrer l'empereur... Je ne sais pas comment tu vas faire pour la faire sortir de là, elle et ses co-détenues. Je ne suis pas sûre que Bérénice en ai la moindre idée non plus :D
Arabella
Posté le 03/03/2020
recoucou Peneplop ! merci pour ton commentaire ! je suis contente que la description de la Conciergerie te plaise. Les 3 chapitres consacrés à cet espace me faisaient peur. Je n'étais pas sûre qu'ils aient leur place dans le roman, qu'ils soient cohérents avec le reste. merci beaucoup pour tes commentaires qui me font toujours super plaisir ! Des bisous :)
Gabhany
Posté le 05/02/2020
Eh bien, il s'en passe des choses, c'est chouette ! Je n'ai pas compris pourquoi elle était arrêtée, à cause de son intrusion au ministère des Habiles ? Dans ce cas Dimitri est en danger aussi non ?
Les codétenues sont intrigantes, j'ai trouvé qu'elles étaient bien dépeintes, leur entente et leur solidarité me paraît cohérente.
Je suis curieuse de voir comment Bérénice va se débrouiller pour arriver en haut de la tour, ça me paraît difficile mais je sais qu'elle est pleine de ressources. J'ai adoré le petit coté badass dans ce chapitre d'ailleurs !
Et l'entrevue avec l'empereur… hyper intrigant ! J'ai hâte de savoir ce qu'il lui veut !
Arabella
Posté le 19/02/2020
Recoucou gabhany ! Merci pour ton commentaire! je suis contente que ce chapitre te plaise ! Je voulais qu'elle soit badass, j'ai toujours peu que Bérénice soit fade donc ca me fait plaisir ce que tu dis ! Pour Dimitri, on verra pour la suite, mais en effet, Bérénice est arrêtée pour son intrusion au ministère, mais au fond ce n'est qu'un prétexte. Merci encore pour ton super message ! Ca donne envie d'écrire !!!
Rachael
Posté le 05/02/2020
Ouch, voilà Bérénice à la conciergerie ! Bérénice ne s’ennuie pas, et nous non plus. C’est une bonne idée d’utiliser cette prison historique ! Ses nouvelles amies sont intéressantes…
Pour critiquer un peu, j’ai trouvé la fin du chapitre un peu facile, dans le sens où les éléments semblent se combiner pur lui assurer de ne pas rester trop longtemps en cellule. En fait, c’est la demande d’être en haut de la tour carrée qui m’a semblé étrange : dans une prison on ne circule pas à sa guise.
Bon sinon, ce petit rendez-vous avec l’empereur, c’est intrigant. Que lui veut-il exactement ? Pourquoi l’a-t-il fait arrêter ?

Détails
demanda Bérénice sans en démordre : sans en démordre ne me parait pas très approprié ici. Ce serait plutôt quelque chose du genre : « sans se laisser intimider »
essayant le moins possible d’accorder de l’attention : essayant d’accorder le moins possible d’attention ?
dans laquelle la plupart des soldats se reposaient : bizarre cette tournure. On se demande si la plupart des soldats s’y reposent habituellement, ou si à cet instant la plupart des soldats (mais quels soldats ?) s’y reposent
Celle-ci pleurait sans interruption dans son chapeau, les yeux nimbés de larmes, le regard tombant et les robes soignées : l’énumération est étrange, avec les robes pour finir, qui ne va pas trop avec le reste…
Bérénice entendit une pierre roulée : rouler ?
dans la plus dangereuse des prisons de France : pourquoi la plus dangereuse ?
aucun de tous ses actes : aucun de ses actes ?
depuis belles lurettes : depuis belle lurette
pour parvenir à s'échapper de ses gardes : pour parvenir à s'échapper ? pour parvenir fausser compagnie à ses gardes ?
Il prit quelques minutes à s'approcher : Il mit quelques minutes à s'approcher ?
Arabella
Posté le 19/02/2020
coucou Rachael ! désolée pour l'absence ! merci pour ton commentaire ! je suis contente que ça te plaise, notamment l'usage de la Conciergerie ! Je me suis amusée à l'écrire, entre les détenues, le lieu...la pauvre Bérénice, je la mets en prison et en plus ça me plait ! Enfin merci pour tous les détails, que je vais corriger! pour la fin, j'ai conscience un peu de la facilité scénaristique que j'ai prise...j'ai longtemps hésité, mais j'étais pas fan d'en faire une edmond Dantes au féminin et qu'elle reste des plombes dans ce triste lieu. Finalement, j'avais l'impression qu'il fallait qu'elle s'échappe vite ! tu me diras si le chapitre de l'échappée tient le coup ! merci encore !!!
Sorryf
Posté le 03/02/2020
"Emilien Decas sera outrée" -> Outré

Olala ça craint pour Bérénice ! mais quelle classe elle a quand elle se fait embarquer <3 !
et sa team de choc qui va la faire évader, j'ai hate de voir ça ! Je me demande quand meme comment elle pourra aller dans la tour nord, elle et ses codétenues, il faudra qu'elles sortent de leur cellule, ça a pas l'air si simple.
Les codeténues, d'ailleurs, je les ai beaucoup aimées ! j'espère qu'elles pourront toutes s'évader !
Arabella
Posté le 19/02/2020
Désolée pour le retard Sorryf ! J'ai fait à moitié la morte. Oups ! j'ai féminisé le perso le moins féminin de toute l'histoire ! je vais corriger ce "outrée". Je suis contente que ce chapitre te plaise ! le challenge est un peu fort, j'espère qu'ils réussiront à s'en sortir haut la main ! Je me suis amusée à faire ces personnages de codétenues, j'aimerais les utiliser pour la suite , mais je n'en suis pas sûre, elles restent des perso secondaires ! Merci pour ton commentaire ! bisousss
Keina
Posté le 30/01/2020
Alors je te rassure : il se passe tellement de choses en ce moment dans ton histoire que je n'ai pas du tout l'impression que c'est trop long ! Là, Bérénice en prison, c'est un sacré rebondissement ! Surtout avec l'objectif que tu lui donnes : se rendre dans une tour à minuit, avec ses codétenues... je me demande comment elle va réussir ce tour de force ! En attendant, je me demande bien aussi ce que l'Empereur a à lui dire...
Arabella
Posté le 01/02/2020
Coucou Keina ! merci pour ton retour! Tes commentaires sont toujours tellement positifs et adorables ! tu me rassures vraiment ! Voui, il me semblait logique qu'elle finisse a un moment par se faire attraper ! Oui...Quelques heures pour retourner en prison et s'échapper...J'aime les défis :) (en vérité j'espère que ça va passer !!!!) En espérant que la suite te plaise, j'espère réussir à la poster la semaine prochaine ! Elle aura droit à l'empereur mais pas seulement ! des bisous :)
Vous lisez