Chapitre 20 : Mais c’était évident !

 

    Lors de la soirée de la grande révélation, le capitaine Walker vient voir sa nièce.

 

    Walker : — Je t’ai invité ici pour t’annoncer une bonne nouvelle pour toi.

 

    Rita : — Je vois ça ! Tu as même sorti les grands moyens pour cette soirée ! Tu n’as pourtant pas l’air malade ! Je sais. Tu as gagné au loto ? 

 

    — Non, je me sentais mal de t’avoir fait perdre ton poste alors pour me racheter un peu, je t’ai trouvé un poste avec mes relations. 

 

    — Je peux savoir qui sont ces personnes ? 

 

    — Des personnes en qui on peut avoir confiance. 

 

    — Tu n’as pas besoin de faire ça pour moi.

 

    — Tu ne veux pas savoir en quoi consiste le job avant de le refuser ?

 

    — Qui te dit que je vais refuser ? 

 

    — Ton regard ! 

 

    — Je suis juste méfiante ! 

 

    — Si tu acceptes, tu vas travailler pour moi.

 

    — Je n’ai pas fait l’école de police.

 

    — Tu n’en as pas besoin pour travailler au laboratoire de la police. 

 

    — C’est bien payé ?

 

    — Tu ne rouleras pas sur l’or mais la paie est correcte. 

 

    — Si je ne me trompe pas, les trois quarts du cartel sont là ? Qu’est-ce que ça veut dire ? 

 

    — Ils viennent te chercher, j’ai dû balancer ma source. 

 

    — Tu plaisantes ! 

 

    — Évidemment, ma chérie ! C’est ton petit bonus. Tu vas pouvoir assister à leur arrestation. 

 

    — Et ils vont rester en prison un bon bout de temps ? 

 

    — Tout dépendra du juge, mais je ne les vois pas se sortir de là de si tôt. 

 

    — Tu me rassures !

 

    Une équipe de policiers arrête les membres du cartel présents à la soirée.  

 

    Après une nuit bien remplie, le lieutenant Dawkins appelle son père au petit matin, celui-ci l’interroge.

 

    Monsieur Dawkins : — Alors ta soirée s’est bien déroulée? 

 

    Lieutenant Dawkins : — Plutôt bien !

 

    — Que veux-tu dire avec ton plutôt bien ? Tu sais que ça m’énerve les gens qui parlent comme toi. Tu pourrais me donner plus de détails et répondre simplement à ma question. Mais non, tu me sors deux mots. Ne m’appelle pas si tu ne veux pas parler à ton père. Je vois bien que tu as des choses plus importantes à faire. 

 

    — Que vas-tu t'imaginer ? Tu t’es levé du pied gauche ! Je n’ai rien dit de mal !

 

    — Pourquoi faut-il toujours que je te tire les vers du nez ?

 

    — Va savoir ! Tu te rappelles qui disait toujours : «  Ce gosse quand il commence on ne peut plus le faire taire. Une vraie pipelette, on dirait ta mère ! »

 

    — J'ai peut-être dit cela il y a longtemps, mais bon tu dois admettre que cela s’est arrangé grâce à moi. Tu es grand maintenant, tu devrais savoir t’exprimer normalement. 

 

    — Je le sais.

 

    — Alors, que voulais-tu dire avec ton plutôt bien ? J’aimerais savoir ! Qu’est-ce qui s’est passé à cette soirée ? Tu as résolu ton affaire ?

 

    — Cette affaire est classée.

 

    — Il ne t'a fallu qu’une nuit ! Comment as-tu fait ?

 

    — J’ai fait marcher mes petites cellules grises. D'abord, il faut dire que j’avais déjà ma petite idée sur ce qui avait bien pu se passer, par exemple j'ai toujours pensé que le mobile du crime était la jalousie. 

 

    — Qu’est-ce qui t’a amené à cette conclusion ?

 

    — Janis Martin était une femme joyeuse qui s’amusait beaucoup. 

 

    — Le bonheur des uns, tape sur les nerfs des autres. 

 

    — J’aurais pas dit mieux.

 

    — Et tu crois qu’une autre personne a voulu lui faire passer un message ! 

 

    — Si il y avait bien un message je pense que c’était «  I’m sorry that you, seems to be confused, he belongs to me, the boy is mine ».

 

    — Donc si je comprends bien, ton meurtrier était une meurtrière. Mais c'est pas commun une femme qui en étrangle une autre. 

 

    — Tu as raison, il faut pas mal de forces et un sacré tempérament pour résister face à l’horreur du crime, ce qui m’a fait penser à une personne qui avait l’habitude de toucher des corps.

 

    — Je vois où tu veux en venir. Quelqu'un qui travaille dans le milieu médical, tout comme la victime. Tu avais plusieurs suspectes de ce type. 

 

    — Oui sinon ce serait trop simple.

 

    — Alors comment as-tu fait ? 

 

    — J'ai suivi ton conseil. 

 

    — Lequel ? C’est que je t’en donne tellement. 

 

    — C’est vrai ! Que ferais-je sans toi ! Soyons sérieux ! Tu te rappelles quand tu m'as dit de lire un manuel. J’ai donc suivi le manuel du parfait policier, en rassemblant tous les suspects au même endroit. 

 

    — Et ils sont venus ? 

 

    — Oui, ça t'étonne ?

 

    — Je ne sais pas mais chaque fois que je vois ça à la télévision, ça me semble irréel ! Je me suis demandé plus d’une fois, mais pourquoi le meurtrier ne prétexte pas qu'il a un empêchement.

 

    — Peut-être parce que les gens obéissent à la police.

 

    — À qui veux-tu faire croire ces fadaises ? 

 

    — Très bien, disons qu'ils viennent pour ne pas paraître encore plus coupables.

 

    — Une fois qu’ils étaient tous réunis comment as-tu fait avouer la coupable ?

 

    — Pour cela, j’ai dû créer une ambiance angoissante et je me suis fait aider par un psychologue.

 

    — Tu as besoin de l’aide d’un psychologue pour faire peur ?

 

    — Non, il m’a apporté une aide pour mieux cerner le comportement de mes suspects.  

 

    — Comment s’appelle ton psychologue ? 

 

    — Le docteur Charles Atlan, une fois que je l'ai rayé de ma liste de suspects. Je suis allé le voir dans une autre optique. C’est un passionné de polar et il aimait vraiment la victime, ce qui m’a permis de le convaincre de m’aider. J’ai partagé avec lui mes impressions et nous avons envisagé un moyen de faire croire à la tueuse qu’elle était piégée. 

 

    — Ne me dis pas que ta soirée n'était qu'un gros bluff. 

 

    — J’avais pas mal d’indices qui me menaient à elle, mais au final je n’avais rien de concret, alors on peut dire que j'ai bluffé.

 

    — Et elle a avoué ? 

 

    — J’avais tout prévu pour la faire avouer, lors de la soirée, j’ai fait courir le bruit qu’on avait retrouvé des empreintes sur le lieu du crime. 

 

    — Tu avais des empreintes à comparer ?

 

    — Non, mais j’avais un laboratoire rempli de laborantins que tout le monde pouvait voir en train de bosser devant des ordinateurs.

 

    — Et c'est tout ?

 

    — J’avais aussi une estrade et une enveloppe. 

 

    — Et il y avait quoi dans cette enveloppe ? 

 

    — Mon bluff, en ouvrant l’enveloppe je jetais ma dernière carte. Puis j’ai dit : Et le meurtrier est... Et c’est à ce moment qu’elle m’a soudain interrompue. 

 

    — Qui t’a interrompue ?

 

    — Tracy Birmingham. 

 

    — C'est pas la copine de ton partenaire ?

 

    — Tu te rappelles du nom de la copine de mon partenaire ! Je suis impressionné ! J’ai dû t’en parler une fois. 

 

    — Y’a pas de quoi être impressionné ! Je t’écoute parfois ! 

 

    — Et pourtant je le suis. 

 

    — Revenons à ton affaire ! Tu as parlé d’indices ?

 

    — Je crois que le fait qu'elle sorte avec Peter était déjà un bon indice. Quelle fille saine d’esprit peut sortir avec cet hurluberlu ?

 

    — T’es franchement pas sympa avec lui, il doit être dévasté. 

 

    — Ne t’en fait pas pour lui, il doit déjà avoir sa prochaine victime dans son viseur. La prochaine fois, je commencerai par vérifier l'alibi de sa future copine, on ne sait jamais.

 

    — Ça peut arriver à tout le monde, ne le blâme pas, mais il t’a aidé sur cette affaire ? 

 

    — Oui pour tout te dire, c’est en relisant son premier rapport que j’ai vu clair dans toute cette affaire. 

 

    — Et que disait ce rapport ? 

 

    — Beaucoup de bêtises, mais il avait une théorie sur la bande des pink ladies. 

 

    — Il parlait de Grease dans son rapport. 

 

    — Oui il essaie toujours de distraire son lecteur même dans un rapport de police, je trouve cela inutile mais tu sais, c’est ce détail qui m’a fait réaliser ce qui s’est réellement passé.  Surtout que la première fois que j’ai vu Tracy, elle était à l’accueil de l’hôpital. 

 

    — Et alors ?

 

    — Les blouses des infirmières dans l’hôpital de notre victime sont roses et tout est parti de là. C’était si évident quand j’ai réalisé ce qui n’allait pas dans l’attitude de cette infirmière.

 

    — Mais pourquoi a-t-elle tué son amie ? 

 

    — Comme elle a tout balancé, je peux bien te le dire sans aucun doute. Elle se considérait un peu comme la star de l’hôpital et elle a pris la nouvelle infirmière sous son aile. Elle lui a fait découvrir les bons coins où aller, elle a partagé de bons moments avec elle, mais au bout d'un moment l’élève a dépassé le maître. Elle lui a piqué ses flirts, cette erreur fut fatale pour Janis. En plus, Janis prenait toute la lumière, après s'être servie de Tracy, elle a même osé l’abandonner. C'est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

 

    — Je suis sûr que si elle n’avait pas approché, l’objet de son affection. Janis serait toujours en vie.

 

    — C’est discutable, bien sûr ça a été un déclencheur mais je pense plutôt que Tracy s’est reconnue en Janis et je crois qu'elle n’a pas apprécié ce qu'elle a vu.

 

    — Tu vas faire quoi maintenant ? 

 

    — Je laisse la main aux juges, ce n’est plus mon affaire surtout que j’ai d’autres choses à faire, je sors avec ma nouvelle copine, c’est pour ça que je t’appelle. 

 

    — T’as une copine ? 

 

    — Oui, elle s’appelle Marsha. 

 

    — Tu ne vas pas me la présenter ? 

 

    — Pas avant que ce soit devenu très sérieux entre nous. 

 

    — En gros, je la croiserais si vous tenez jusqu'au mariage. 

 

    — Plutôt deux ans après. 

 

    — Je ne serais même pas invité à ton mariage ! 

 

    — Qui parle de mariage, on vient de se rencontrer. 

 

    Il raccroche. 

 

    Marsha s’approche du lieutenant Dawkins. 

 

    Marsha : — T’as fini ton coup de fil ?

 

    Hank : — Oui, mon père me prédisait mon futur avec toi.

 

    — Ton père a des dons cachés ? 

 

    — Non, il fait semblant comme toi.

 

    — Tu sais, ce n’est pas dur de te prédire ton avenir même pour la fausse voyante que je suis. 

 

    — Et quelle est ta prévision ? 

 

    — Comme tu travailles à la criminelle je dirais : Ils vécurent heureux et eurent beaucoup de crimes à résoudre. 

 

    Au commissariat, Rodes reste tranquille devant son bureau, Jameson passe devant lui.

 

    Jameson : — Ça ne va pas? Dawkins n’est pas avec toi ?

 

    Rodes : — Hank a des projets personnels, je couvre ses arrières en plus si j’ai vraiment besoin de lui, j’ai son portable. Quant à ce qui ne va pas dans ma vie, laisse moi réfléchir ! Non, je sais, mon ex est une meurtrière. Je me demande bien comment j'ai fait pour ne pas remarquer ça plus tôt !

 

    — C’était pas marqué sur son front !

 

    — Tout de même, on peut se poser des questions sur mon flair. 

 

    — Ne dis pas de bêtises, ton surnom au commissariat est bien Pluto ? 

 

    — Oui.

 

    — Si Dawkins t’appelle Pluto, c'est que t'as un sacré flair, mon pote. 

 

    — Tu as parfaitement raison, dès que le téléphone sonnera je me lancerai sur une nouvelle affaire. 

 

    — J’ai jamais vu quelqu'un aussi motivé que toi. On dirait presque que tu souhaites recevoir l’annonce d’un futur meurtre. 

 

    — C’est juste mon job et avec un peu de chance, ce sera quelqu'un de célèbre la prochaine fois.

 

    — Je croise les doigts pour toi.


 

 

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