Chapitre 20 : Le médaillon [1/2]

Notes de l’auteur : Hello !
C'est bientôt l'anniversaire de la création d'Amélia Moonfall (et oui, mon projet va bientôt avoir deux ans ! que d'émotion... TvT) enfin bref ! Pour l'occasion je pensais réaliser une illustration, elle sera visible sur mon Instagram (@lunatique16_) le 20 décembre, si tout va bien. Alors, comme j'ai un peu de temps devant moi, je me demandais, y a-t-il une scène en particulier que vous appréciez et que vous voudriez voir illustrée pour l'occasion ? A la base j'avais prévu de faire un simple portrait d'Amélia (l'anniversaire du personnage étant le lendemain), mais je me dis que ce serait une expérience assez intéressante de illustrer une scène, peut-être même que j'en ferai d'autres.
Voilà, donc si vous avez des idées, n'hésitez pas à me le dire en commentaire ou à me contacter via Instagram, je serai ravie de découvrir vos propositions ^^

En attendant, bonne lecture !

[Chapitre relu]

Alors qu’il s’apprêtait à se détourner à son tour, Jagger remarqua une silhouette se mouvoir dans l’ombre. En l’apercevant, il fronça les sourcils et secoua la tête. Mais que faisait-elle là, bon sang ? Un soupir exaspéré lui échappa.

Après un rapide coup d’œil alentour, Jagger fit le tour de la rue et se retrouva derrière elle. Puis, silencieusement, il s’approcha et attrapa la jeune fille par le bras. Elle sursauta vivement avant de se tourner vers lui.

– Je ne t’avais pas demandé de ne pas revenir ici toute seule ? gronda-t-il en traînant Amélia un peu plus loin dans la ruelle. C’est dangereux pour une sorcière de jouer les touristes par ici, tu devrais le savoir, non ?

– Je suis désolée, mais il fallait que je te voie.

Jagger se tendit aussitôt.

– Quoi, c’est en rapport avec l’enquête ? Tu as découvert quelque chose ?

L’inquiétude de l’adolescent monta d’un cran. Y avait-il eu une nouvelle victime ? Allait-elle lui annoncer une nouvelle catastrophe ?

Ignorant tout des pensées de son compagnon, Amélia plongea une main dans l’une de ses poches et en sortit le vieux médaillon qu’elle avait découvert dans ses vêtements quelques jours plus tôt. Quand elle releva les yeux pour le lui tendre, elle découvrit Jagger bouche bée, fixant le bijou sans y croire.

– C’est bien à toi, non ? J’ai oublié de te le rendre la dernière fois qu’on s’est vu. Je me suis dit qu’il devait t’être précieux.

Jagger ouvrit la bouche mais ne sut que dire. Son médaillon… c’était elle qui l’avait depuis le début ?

Des millions de questions se bousculaient dans sa tête, mais pas une ne parvint à franchir ses lèvres. Quelles chances y avaient-il pour que ce soit elle, parmi les milliers de personnes vivant à Riverfield qui ait retrouvé son précieux médaillon ? Jagger n’avait pas besoin de calculer, il les savait infimes.

D’une main hésitante, il prit le pendentif et le porta à son cœur comme un trésor. Il s’attendait presque à le voir disparaître à nouveau et le serra plus fort dans ses mains. En le découvrant si palpable, bien réel, Jagger eut un soupir de soulagement. Un fin sourire étira ses lèvres alors qu’il passait rapidement le médaillon autour de son cou, pressé de retrouver la sensation du bijou sur sa poitrine. L’adolescent l’observa encore quelques instants, puis le glissa sous ses vêtements. Un frisson le parcourut tout entier alors qu’il sentait son contact froid sur sa peau. Une sensation familière.

Amélia sourit. Elle savait qu’elle avait eu raison de le prendre ce matin avant de partir. Et voir la joie briller dans le regard de Jagger, ce soulagement qui semblait avoir enlevé un poids énorme de ses épaules… c’était merveilleux.

– Ah ! et je devais te donner ça aussi, poursuivit la jeune fille.

Jagger la regarda fouiller dans une autre poche et en sortir une petite bourse en toile qu’elle lui fourra dans les mains. Le jeune homme parut perplexe quelques instants, il ne se souvenait pas avoir perdu autre chose. Alors, quand ses yeux se posèrent sur ce que contenait la bourse, Jagger manqua s’étouffer.

Deux pièces d’or, une demi-douzaine d’argent et une bonne vingtaine de bronze.

Jagger n’en croyait pas ses yeux, jamais il n’avait tenu autant d’argent entre ses mains. Et quand il reposa son regard sur Amélia, il sentit la panique l’envahir. D’un mouvement rapide il referma la bourse et la cacha dans sa cape avant d’entraîner Amélia le plus loin possible, regardant de tout côté comme une bête traquée.

– Non mais t’es malade ? s’exclama-t-il le plus bas possible en sortant du Quartier des Fées. Tu veux nous faire tuer ou quoi ?

Jagger s’arrêta finalement sur la Place d’Aurora. La musique des saltimbanques se mêlaient au roulis de l’eau de la fontaine, pourtant Jagger ne prêta attention ni à l’un, ni à l’autre. Dressé devant Amélia, il semblait à deux doigts d’exploser, tout soulagement d’avoir retrouvé son médaillon envolé. La jeune fille ne comprenait pas.

– J’ai simplement pensé que tu pourrais avoir besoin de ta première paye, c’est tout. Je ne vois vraiment pas où est le mal.

Jagger soupira, passant une main sur son visage. Il semblait exténué et étrangement las.

– Amélia, dit-il lentement, tu sais combien il y a dans cette bourse ?

– Évidement, c’est moi qui l’ai remplie.

– Et tu te rends bien compte que, dans la misère du quartier dans lequel je vis, ça équivaut à une vraie petite fortune et que certains seraient prêts à tuer pour avoir ne serait-ce que le cinquième de cette somme ?

Amélia ouvrit la bouche mais ne trouva rien à répondre.

– Oh…

Jagger lui jeta un regard équivoque et la sorcière s’empourpra. Soudain mal à l’aise, elle fixa ses pieds, comme une petite fille prise en faute.

– Désolée… je n’avais pas pensé à ça.

Et c’était vrai. En préparant la somme la veille, elle n’avait pensé qu’à la réaction de Jagger, à ce qu’il pourrait faire avec cet argent. Elle avait pensé à la petite Lily dont il lui avait parlé, à sa mère et son autre sœur. Elle n’avait pensé qu’au confort que la somme pourrait leur apporter.

Pas au danger qu’elle pourrait lui faire courir.

Jagger soupira de plus belle et, sans lâcher son poignet, continua de la traîner jusqu’aux grilles du Parc de Lune. Ce ne fut qu’une fois à l’abri sous les branches d’un grand saule que le jeune homme se décida enfin à la lâcher. En se retournant, il découvrit une Amélia à l’air maussade. Il la voyait ruminer ses pensées, se fustiger intérieurement pour sa bêtise. Pas possible… bougonna-t-il dans sa tête avant de planter un regard turquoise dans celui de la sorcière.

– Il serait vraiment temps que tu te rentres dans le crâne que les rues ne sont pas sûres, asséna-t-il froidement, surtout dans mon quartier si tu es une sorcière en plus d’avoir beaucoup d’argent dans la poche. Tu n’as pas l’air de te rendre compte du danger que tu peux courir. Tu as beau avoir des pouvoirs, j’ai vu des voleurs tendre des embuscades si bien ficelées que même des sorciers de passage y sont tombés. Détroussés, souvent battus, parfois même tués, ils n’en ressortent jamais victorieux. Alors – par pitié – arrête de jouer les invincibles parce que tu ne l’es pas.

Amélia le regarda, effarée de se faire remonter les bretelles ainsi. Ce n’était pas tant qu’il fût une fée – Emily ne s’étaient jamais gênée pour la gronder quand il le fallait – mais plutôt le ton qu’il avait employé. Un ton qui lui semblait étrangement familier et qu’elle associa rapidement à celui de son frère quand elle faisait une bêtise. Un ton sévère avec cette pointe d’inquiétude si caractéristique des aînés de fratrie.

Le ton d’un grand frère qui s’inquiète.

En d’autres circonstances, Amélia aurait sûrement pu en rire, mais ce que lui expliqua Jagger la glaça d’effroi. Une sombre culpabilité germa dans son esprit, l’enserrant si fort qu’elle oublia presque d’en respirer. On lui renvoyait sa naïveté avec tant de force que s’en devenait véritablement douloureux. Elle, pas invincible… alors qu’on avait passé toute sa vie à lui répéter le contraire, que sa famille était la plus puissante, sa magie la plus forte…

Quelque chose en elle se serra. Elle sentait son essence s’enrouler autour de son cœur, comme pour le protéger de ces mots assassins. Elle baissa les yeux, serra les pans de sa robe dans ses mains. Ses yeux lui piquèrent. Elle se sentait comme une petite fille, et se rendit brusquement compte que c’était ce qu’elle était, ce que les autres voyait. Elle avait grandi dans une bulle, bien à l’écart de tout danger. Comment ne pas être aussi crédule à sa place ?

– Désolée…

Jagger l’observa longuement, soudain mal à l’aise. Il n’aimait pas la voir ainsi et se sentit presque coupable de la gronder de la sorte. Mais il savait ses mots justes et ne comptait pas revenir en arrière. Elle devait comprendre que le danger était présent autant pour lui que pour elle, peu importe qui étaient leurs parents.

Sa colère en partie évacuée, Jagger laissa échapper un nouveau soupir d’entre ses lèvres. Il se frotta le visage, comme pour se réveiller et passa une main dans ses cheveux.

– C’est bon, finit-il par dire. Et merci, ajouta-t-il avec un sourire alors qu’elle relevait les yeux. Tu avais raison, nous avons vraiment besoin de cet argent.

Un faible sourire effleura ses lèvres. Amélia se sentait étrangement soulagée qu’il ne lui en veuille pas. Puis Jagger ressortit la bourse et plongea le nez dedans, observant avec plus d’attention son contenu.

– Tes parents ne vont pas hurler en voyant que tout cet argent a disparu ? Je sais que ce n’est pas grand-chose pour une sorcière, mais quand même…

– Ne t’inquiète pas pour ça, sourit-elle.

Jagger esquissa un sourire en coin. Elle semblait avoir retrouvé du poil de la bête. Il préférait la voir ainsi.

– Cet argent m’appartient, poursuivit-elle, je l’ai gagné honnêtement.

– Vraiment ?

Jagger croisa les bras et leva un sourcil, perplexe. Il se demandait bien comment une princesse comme elle aurait pu gagner de l’argent. À tous les coups, c’étaient ses parents qui le lui avaient donné. Amélia n’avait pas besoin de lire dans les pensées pour voir le cheminement de celles du garçon dans son regard et ce constat la blessa dans son orgueil. Il ne la voyait vraiment pas travailler.

Remontée à bloc, Amélia se redressa et mit les poings sur les hanches. Elle avait bien conscience que les difficultés qu’elle avait pu traverser ne dépasseraient jamais celles de Jagger ou des autres fées, mais elle tenait à lui faire comprendre qu’elle n’était pas une petite princesse pourrie gâtée – du moins, pas vraiment – et qu’elle savait mettre la main à la patte quand il le fallait.

– Eh bien oui, et je peux t’assurer que ce n’était vraiment pas marrant. Mon père m’a proposé de l’assister dans son travail de bureau il y a quelques années. C’était d’un ennui mortel et ça m’a pris des semaines pour trier tous ses vieux dossiers, mais la prime en valait la peine. Il a juste fallu que je cache bien l’argent, ma mère ne veux pas que j’en ai. Elle prétend que ça me « déconcentre dans mes études pour devenir une bonne princesse ». Comme si acheter des bonbons et des jeux pour amuser mon frère allait freiner mon apprentissage de petite princesse parfaite, grimaça-t-elle bougonne.

– C’est bizarre, mais je ne vois aucune princesse parfaite dans les environs, lança Jagger avec un sourire de chat en faisant mine de regarder alentour les yeux plissés. On dirait que ta mère avait raison.

– Hé !

Amélia lui cogna l’épaule, vexée. Jagger, lui, explosa de rire. En l’entendant, la jeune fille s’immobilisa, surprise. C’était presque… étrange, de l’entendre rire. Mais aussi charmant. Amélia l’observa longuement alors qu’il reprenait son souffle, et, quand leurs regards se croisèrent, elle se souvint brusquement de ce qu’il venait de lui dire. Son irritation revint aussitôt et elle fit la moue.

– Si c’est comme ça, je reprends ton salaire ! menaça-t-elle en tendant une main vers lui.

– Ah non ! Donner c’est donner, reprendre c’est voler.

Il avait dit ça avec tant de sérieux qu’Amélia en resta comme deux ronds de flan.

Il y eut un silence, puis, n’y tenant plus, l’adolescente éclata de rire à son tour. Mais qui donc disait encore ça ?

Jagger sourit en la regardant se tenir le ventre. Il trouvait son rire très beau. Puis se fit la remarque qu’il n’aurait jamais dû avoir ce genre de pensée et secoua vivement la tête pour la faire disparaître.

– Marchons, proposa-t-il alors qu’elle reprenait son souffle.

Et ils déambulèrent sur les chemins du parc dans un silence contemplatif.

Après la disparition d’Emily, Amélia ne pensait pas pouvoir rire à nouveau avec quelqu’un d’autre que son frère. Pourtant, elle s’était rapidement faite à la présence de Jagger à ses côtés et se sentait étonnement légère à cet instant. En y repensant, elle eut presque honte de ressentir une telle joie alors que son amie, elle, ne rirait plus.

Amélia secoua la tête, chassant ses pensées sombres et chercha à la place un nouveau sujet de conversation. Bien qu’elle aimât la compagnie de Jagger et son silence reposant, elle commençait à sentir un certain malaise monter en elle. Il fallait qu’ils parlent, mais par où commencer ?

L’image du médaillon qu’elle venait de lui rendre lui revint en mémoire, elle s’y accrocha.

– J’ai remarqué que ton médaillon était assez ancien, c’est un héritage de famille ?

– Oui, répondit Jagger avec un faible sourire.

Il passa une main dessus dans un geste instinctif.

– Il me vient de ma mère.

– Elle faisait partie d’une grande famille de fée ? J’ai vu les armoiries gravées au dos.

– Plus ou moins, marmonna-t-il sombrement. Disons que c’était il y a longtemps. Il n’y a plus rien de grand dans notre famille, aujourd’hui.

Amélia le regarda du coin de l’œil. Il semblait amer et triste, le turquoise de ses yeux assombrit, comme hanté par un lointain passé. Elle détourna le regard, pinça les lèvres. Mais quelle idiote ! se fustigea-t-elle. Elle aurait voulu se donner des claques. Un autre sujet, vite !

– Et l’inscription au dos, elle veut dire quoi ?

– « La douceur du miel ne console pas de la piqûre de l’abeille. » ? demanda-t-il, visiblement surprit.

– Oui.

Jagger se frotta l’arrière de la tête. Comment expliquer ça ? Il y avait si longtemps qu’il n’y avait pas pensé… Il se força à plonger loin dans ses souvenirs. Que lui avait dit sa mère déjà, quand il le lui avait demandé ? Ah, oui…

– C’est un vieux proverbe de fée. Il nous met en garde contre les conséquences de nos actions.

– Les conséquences de nos actions… répéta la jeune fille, songeuse.

– Chacun de nos actes entraîne inévitablement des conséquences, expliqua-t-il, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Beaucoup font des choses sans réfléchir et ne pensent pas au bien ou au mal qu’ils peuvent provoquer en le faisant.

Amélia repensa à la petite vendeuse de fleur de la Grand-rue. Certains l’avaient simplement ignoré, d’autres l’avaient délibérément bousculé, sans même se demander ce qui lui arriverait si elle venait à tomber. Emily avait été la seule à la soutenir. Amélia se souvenait encore de la détresse de la petite au milieu de la foule, de la reconnaissance dans ses yeux en voyant Emily la rejoindre, puis la joie au moment de lui offrir ses fleurs…

Chaque acte engendre une conséquence…

Amélia médita longuement ces mots quand le visage de la fée mutilée lui revint en mémoire.

– Dis, reprit-elle en se tournant soudain vers Jagger, je me demandais, qui était la fée avec qui tu parlais ?

– Oh, jalouse ?

– Même pas en rêve, ricana la sorcière.

Il sourit à son tour.

– Non, non, bien sûr. Elle s’appelle Cléo, poursuivit-il. C’est une amie d’enfance.

– Qu’est-il arrivé à ses ailes ?

Jagger sembla soudain mal à l’aise et détourna les yeux. Amélia regretta aussitôt ses mots, se houspillant intérieurement. Maudite curiosité mal placée !

– Pardon, dit-elle rapidement, je n’aurai pas dû demander, ça ne me regarde pas.

Jagger finit par hausser des épaules. Après tout, Cléo ne s’en cachait pas, quel mal y avait-il à lui répondre ?

Il prit une grande inspiration et se lança.

– Elle les a perdues lors d’une agression il y a quelques années, expliqua-t-il. Cléo a toujours vécu dans la rue, alors elle a dû apprendre à chaparder pour survivre. Et, un soir, elle a volé la mauvaise personne. Si mes souvenirs sont bons, il s’agissait d’un sorcier particulièrement acerbe avec tout le monde. Il était accompagné de deux loups-garous, je crois. Et, en découvrant Cléo la main dans le sac – littéralement – ils ont décidé de la punir en lui déchirant les ailes après l’avoir passé à tabac. Je ne sais pas par quel miracle elle est parvenue à s’échapper, mais elle a réussi à s’enfuir et les a rapidement semés dans les petites rues du quartier.

À cette explication, Amélia sentit la nausée lui retourner l’estomac. Quelle horreur… Comment pouvait-on se montrer aussi abject ? Arracher les ailes d’une fée… c’était comme arracher un bras ou une jambe à une sorcière. C’était inhumain, monstrueux. Personne de censé de ferait vivre un calvaire pareil à un autre être vivant !

Puis Amélia repensa brusquement à la scène qu’elle avait surprise avant d’être piégée par la pixie. Loup Cellier… était-ce lui ? Sûrement… Elle ne voyait pas d’autre sorcier aussi malfaisant que lui et traînant en permanence avec ces molosses de loups-garous. Il était assez tordu pour malmener un pauvre couple en plein milieu de la rue devant témoins, l’imaginer s’en prendre à une gamine des rues n’était pas difficile…

– C’est horrible… commenta-t-elle simplement, faute d’autres mots pour décrire le dégoût qu’elle ressentait.

–  Elle m’a raconté qu’un homme l’a trouvé à demi-consciente dans la rue et l’a emmenée jusqu’à Pluméria Shugar. Elle ne s’est jamais vraiment souvenue de son visage et a fini par laisser cette affaire derrière elle. Et Pluméria l’a recueilli dans son bordel.

Un silence. Il soupira.

– Il faut savoir qu’une fée incapable de voler n’est plus vraiment une fée. C’est dur à vivre.

– J’imagine…

Amélia réfléchit un instant. Pluméria Shugar… ce nom lui disait quelque chose. Elle se souvint alors de cet article paru quelques années plus tôt dans les journaux. Il y faisait état d’attaques perpétrées par des brutes suite à une rumeur qui affirmait que l’établissement cachait un refuge pour fée. Illégal, bien sûr. Le bordel avait failli brûler, et toutes les fées y résidant avec.

Amélia se souvenait vaguement d’une interview de Mystia Aura, condamnant ces actes de barbarie avant de faire un nouveau scandale, permettant aux fées du bordel d’éviter la horde de journalistes qui voulaient absolument les interroger sur les évènements.

– Le Bijou de Braise, c’est ça ?

– Tu connais ? s’étonna l’homme-fée.

– De nom seulement. J’ai entendu dire que le bordel dissimulait un refuge pour fée en danger. Dommage que ce soit illégal. Même si ça n’empêche pas certaines personnalités de leur faire des dons importants.

– C’est vrai, souffla Jagger. Mais ça ne suffit pas à tout payer, donc la plupart des fées recueillies se retrouvent à devoir travailler pour le bordel.

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Zoju
Posté le 22/10/2021
Salut ! Alors déjà bravo pour les deux ans d'existence de cette histoire ! Si je devais te proposer une scène pour répondre à ta demande, ce serait peut-être Amélia et Jagger dans le magasin de bonbon. C'est la première qui m'est venu à l'esprit, mais ça a été dur de le faire ;-)

Mais revenons à ce chapitre. De nouveau, très agréable moment de lecture. On sent la confiance entre Amélia et Jagger se renforcé. J'ai bien souri quand il la taquine sur ses questions sur Cléo. J'ai bien aimé le passage où Jagger lui tape sur les doigts. Il a bien raison et Amélia devrait se montrer plus prudente. Si j'avais juste une petite remarque sur ce passage, ce serait quand elle lui remet le médaillon. Je trouve qu'il manque un petit dialogue du côté de Jagger. Même s'il est sous le coup de l'émotion, je trouverais logique qu'il pose tout de même quelques questions. Pas accusatrice, mais simplement pour savoir et peut-être pourquoi est-ce qu'elle ne le lui a pas donné plus tôt.

Vient ensuite les éléments sur la famille du jeune homme, comme je n'ai plus tous les détails en tête (il faudrait que je relise le tout), j'ai l'impression d'être passé à côté de quelque chose d'important avec ces allusions sur les ancêtres, comme pour Emily et c'est très frustrant.

Quoi qu'il en soit, chouette partie. Tes personnages continuent à évoluer tout doucement et à se connaitre. Pour l'instant, on a beaucoup de pistes. Je suis curieuse de voir comment l'action va évoluer. C'est assez calme, mais on sent que les choses commencent à changer. Hâte de découvrir ça ! Courage pour la suite ! ;-)
Lunatique16
Posté le 22/10/2021
Salut ! Merci pour ton commentaire ^-^
Déjà, bonne idée pour l'illustration, je n'y avais pas pensé, je pense que je vais faire un croquis bientôt !
Ensuite, je suis contente que cette partie t'ai plu, j'ai hâte d'avoir ton avis sur la suite. Pour ce qui est du dialogue dont tu parlais, je dois avouer que c'est une bonne idée, je n'y avais pas pensé, merci !
Quant à la famille de Jagger, tu n'a rien loupé, fut un temps où elle faisait partie de l'aristocratie féerique avant sa chute, en atteste les armoiries sur son médaillon, mais tout à changé et Jagger comme sa mère n'ont jamais connu cette époque.

Encore merci pour ton commentaire, et promis, ça avancera bientôt x)

À bientôt !
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