Chapitre 20

Notes de l’auteur : Bonjour ! Voici le vingtième chapitre ! J'espère qu'il vous plaira :) Je compte sur vous pour me lire et me donner votre avis ! :)

Je ne suis pas complètement réveillée, mon cerveau n’est pas au maximum de ses capacités, ce qui explique peut-être mon incapacité à faire une phrase. Je ne me concentre que sur la fatigue qui est toujours présente et ma joue qui est en feu après avoir dormi dessus. Je n’ai pas besoin de voir mon reflet pour deviner que j’ai fière allure avec mes cheveux en bataille et les yeux verts à peine ouverts.

- Je vois que je tombe bien dit Christine en analysant l’état de ma chambre.

Elle me surplombe de toute sa grandeur et se dirige vers le mur rempli de notes. Elle analyse sans un bruit vers les preuves du début de ma folie. Elle touche les cordes reliées entre elles et suit le chemin. Je la regarde analyser mes pensées, mon raisonnement. J’ai l’impression de lui donner accès à une partie très intime de moi-même. Ce qu’elle analyse est le résultat de ce que j’évite et tait depuis des semaines. Je suis tentée de ranger tous les papiers éparpillés sur le sol, étant donné que j’ai pris l’habitude d’accueillir mes invités dans un environnement très propre et organisé, digne d’un catalogue Ikea. Je commence à tout rassembler pour faire une pile. 

- Ne prends pas la peine de ranger, je suis venue à l’improviste dit-elle en se retournant.

Improviste ne rime pas avec ma famille, je ne peux m’empêcher de lui lancer un regard interrogateur. Comment a-t-elle réussi à passer la sécurité des Leroi ? Aucun de mes frères ne la laisserait me rejoindre dans ma chambre sans l’annoncer. 

- J’ai rencontré Seb, il m’a laissé entrer. J’ai dû le convaincre de ne pas te prévenir, il m’en devait une, ce n’était pas si compliqué. Si c’était Thomas qui était chez toi, j’aurais dû passer par la fenêtre. 

- Pourquoi Seb, t’es redevable ?

Je n’avais même pas besoin de lui demander pourquoi Thommy ne la laisserait pas passer. Ils ne se sont jamais appréciés, dès qu’ils sont ensemble je préfère être le plus loin possible. C’est comme lorsque l’on voit un orage, tu es attiré par les couleurs mais il vaut mieux rester à l’intérieur pour éviter de te prendre un éclair. 

- C’est une autre histoire, aujourd’hui je suis venue pour parler de toi et de tes fantômes. Je suppose enfin je peux le conclure aussi vu le bazard qui se trouve dans ta chambre et la cause de tes recherches, que les effets secondaires suite à ta chute n’ont pas disparu. J’ai beaucoup réfléchi et j’ai voulu laisser le temps à ton organisme de s’habituer mais ce n'est clairement pas le cas. 

- Je vais très bien, je ne sais pas de quoi tu veux parler, je ne vois pas de fantômes. J’ai eu un coup de chaud une fois à cause d’une mauvaise chute mais ce n’a rien à voir avec des symptômes. 

- Attention, je pourrais réviser mon jugement de ne pas en parler à tes frères. Je suis venue ici pour t'aider et t’apporter mon soutien psychologique pour t'aider à avancer et à démêler ce qui se passe. J’ai fait beaucoup de recherches pendant que tu m’ignorais et m’évitais. 

- Je ne t’ignorais pas et ne t’évitais pas.

Bien entendu que je l’évitais et je l'ignorais comme la peste. C’est l’une des décisions les plus stupides que j’ai prise. En y réfléchissant, je sais pourquoi j’ai décidé de ne pas lui parler. En éloignant le seul témoin de cette expérience, j’avais l’impression de la rendre moins réelle et qu’elle n’avait jamais existé. 

- Menteuse, tu voulais fuir la réalité en repoussant le seul témoin.

- Je déteste quand tu fais ça. 

- Toi aussi tu m’as manqué. 

Elle me rejoint en quelques enjambées et s'assoit en face de moi. Elle me fait le sourire le plus sincère qu’il puisse exister en ouvrant ses bras et en m'invitant en refermant ses mains plusieurs fois à me blottir dans ses bras. Dès que je l’enlace, je fonds en larmes et me transforme en borne à incendie.

- Je suis tellement désolée, tu m’as tellement manqué. 

Voir ma meilleure amie me fait ressortir toutes les émotions que j’avais enfouies en moi. Je ne me contrôle plus, j’explose sans réfléchir à ce que l’on pourrait penser de moi. Toute la peur, l’incompréhension que j’ai retenu pendant des semaines ressortent. Chri-Chri me console en me tapant doucement sur la tête.

- Je suis là. On va trouver une solution. 

- Qu’est-ce qui cloche chez moi ? Tu penses que je suis folle ? 

J’ai les yeux rouges avec des petits boutons qui se forment à cause des larmes. Mon nez devient tout rouge et la morve commence à couler, je l’essuie de manière très peu gracieuse avec mon poignet gauche. 

- Rien ne cloche chez toi. 

Je me retire de son étreinte et la dévisage. 

- Chri-Chri je vois des putains de fantômes. Ça ne s’arrête pas, jamais, je n’ai aucune pause, il n’y a pas de bouton stop. On me parle tout le temps, on s’accroche à moi, me suit, je ne peux pas faire la distinction entre le réel et ça. 

Je sens mes joues devenir rouges, la colère commence à pointer le bout de son nez. Mon regard se pose sur mes recherches étendues sur le sol. Dans un geste rempli de rage, je les saisit et les balance dans toute ma chambre. Je me prépare à me lever pour arracher les ficelles qui relient toutes mes notes. Je veux tout faire disparaître, tout brûler pour me faire du bien. 

- Souffle, calme toi. Inspire par le nez… 1…2…3…4…5… Expire par la bouche…1 ... 2 ... 3 ... 4 ... 5… On recommence…

Après avoir répété ce cycle plusieurs fois. Je commence à m’apaiser.

- Tu vas mieux ?

- Non. Je veux retourner à ma vie d’avant.

Je secoue la tête de droite à gauche. Les larmes commencent à vouloir remonter. Je sens ma mâchoire inférieure trembler, je sais que je ne vais pas tarder à me remettre à pleurer.

- Ce que je vais te dire ne va pas te plaire mais c’est la vérité pure. Tu ne peux pas revenir à ta vie d’avant. Tu as seulement deux choix qui s’offrent à toi : apprendre à vivre avec et en faire une force ou te morfondre et plonger dans un enfer psychologique où tu vas refouler tes sentiments.

- Je ne peux pas faire ça. Ils n’arrêtent pas de me demander de l’aide et de m'agripper, qu’est-ce que je peux faire mois-à-part leur dire que je ne suis pas une putain de machine à voyager dans les temps pour les ressusciter ? 

Je regarde le sol, les yeux embués. J’ai honte d’avouer une telle faiblesse. C’est la première fois que je ne me sens pas capable et que je sais que je ne vais pas réussir à faire quelque chose. J’ai toujours été certaine de pouvoir réussir ce que je voulais si je m’en donnais les moyens, c’est la désillusion.  

- Tu ne t’en sens pas capable maintenant mais bientôt ça sera aussi naturel que de respirer.

Chri-Chri me regarde avec ses yeux d’amie mais aussi de psychologue. Elle analyse toutes mes réactions, mes réponses.  Ses jambes sont regroupées sur le côté tandis que tout son poids repose sur son bras gauche. Sa position n’a rien à voir avec ce qu’on a l'habitude de voir dans les entretiens habituels. Tant mieux je préfère ça. 

- Je ne pense pas que ce soit possible.

- Et moi si. Rappelle-moi, pourquoi as- tu souhaité devenir cardiologue ?

Sans réfléchir, je lui réponds.

- Pour aider les personnes. Je veux mettre ma pierre à l’édifice et enlever un peu de peine au monde. 

- Ton discours est digne de toutes les miss de concours de beauté. 

Je la dévisage, profondément touchée qu’elle se moque de ma raison d’être alors que j’ai besoin de son soutien. 

- Tu n’es pas censée me remonter le moral et m’encourager ? lui dis-je en lui balançant au visage la première chose qui me tombe sous la main.

- Pardon, je ne voulais pas me moquer de toi. Ta formulation m'a simplement fait rire. 

- C’est pas grave, je t’aurais dis la même chose si tu l’avais formulé comme ça.

Je ne peux m’empêcher de laisser échapper un petit rire. Un blanc s’installe doucement entre mon amie et moi. Il nourrit la pièce, le seul bruit est celui de nos respirations. Comme une enfant, je focalise mon attention sur mes pieds et commence à trifouiller mes chaussettes. Je décide de rompre ce silence, en lui posant la question qui me brûle mes lèvres.

- Je suis censée faire quoi Chri-Chri ?

Je relève mes yeux vers elle, les yeux toujours prêts à se transformer en innondation.

- Tu veux la réponse de ton amie ou de la psychologue ?

- Est-ce que ta réponse va véritablement différer ?

- Non… Je pense que tu devrais affronter ce problème et en faire une force. L’inconnu est une forme de torture pscyhologique, surtout pour toi. Tu dois savoir ce qui t’attend et comment vivre avec. Tu m’as dit que tu souhaitais mettre ta pierre à l’édifice et aider les personnes. Il semblerait que tu aies le pouvoir d’aider une partie de la population que peu de médecins peuvent aider. Je me doute que tu vas vouloir te débarrasser de ce problème mais même dans ce cas-là, tu vas devoir comprendre comment tu en es arrivé là. 

- Et pour cela…

- Tu dois retourner à la maison hantée. 

- Je dois retourner à la maison hantée. 

Dit-on en même temps.

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marcopoloo
Posté le 23/01/2023
WAHOU ! WAHOU ! WAHOU ! WAHOU ! WAHOU ! WAHOU ! WAHOU ! WAHOU ! WAHOU ! WAHOU ! WAHOU ! WAHOU ! WAHOU ! WAHOU ! WAHOU ! WAHOU ! WAHOU ! WAHOU ! WAHOU ! WAHOU ! WAHOU ! WAHOU ! WAHOU ! WAHOU !
petitpain1
Posté le 20/01/2023
C'est bien Christine, je suis contente. Mat commence doucement à se remettre de son traumatisme et on voit qu'elle tente de refaire surface. Je suis contente de ce chapitre
Aline
Posté le 16/07/2022
C'est Christine !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Je suis tro contente de la retrouver !

C'est l'un de mes personnages préferes, je trouve qu'elle est vraiment une bonne amie et qu'elle apporte un cote trop bien.
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