Chapitre 2 : Sous la protection des tresses - Nouvelle version

Notes de l’auteur : Version du 06/09/2022

Je suis navrée, j’ai dû m’interrompre dans la rédaction et voici mes souvenirs qui s’éparpillent. Eskandar est au plus mal. La plaie est violacée, et il a fallu lui préparer un mélange de pavot, de saule et de valériane dans l’espoir de juguler au moins la douleur. Mes mains ont pioché dans les pots laissés par Trebonia Seneca. Cela me touche d’une étrange façon. Tous ces gestes, broyer, macérer, ces décoctions... L’odeur des simples amères me transportent en un lieu et un temps où le nom d’Eskandar ne m’était rien. Je suis ici et ailleurs, sa douleur me transpose dans mon passé. Enfin, il semble s’être calmé à présent. Une nouvelle écorchure s’est ouverte à sa nuque. Autour sa peau s’effrite en croûtes noirâtres, comme sur sa joue et sur son bras : une ombre a dû échapper à ma vigilance. Le temps de bouger la table pour lui faire face et je vais pouvoir reprendre mon récit, en espérant pouvoir retrouver mes souvenirs éparpillés. Ce n’est pas simple. Surtout en voulant être honnête. Je remplis les trous par des répliques de mon invention, je tente de raccommoder les évènements, mais la vérité est un arbre aux mille feuilles. Je ne fais guère qu’en couvrir une. D’autres facettes existent, et toutes ne suffiraient pas à retranscrire la vérité, car alors il faudrait compter les feuilles mortes des automnes passés ainsi que les bourgeons des printemps à venir. La vérité n’est pas un point dans le présent. Elle échappe à l’espace et au temps. 

Enfin, je m’égare, c’est l’encre et la nuit qui me font ça. Je dois me concentrer, le temps court et nous ne sommes qu’aux prémices. À ce moment, tout ne faisait alors que commencer. « Rappelle-toi, Vara » je me répète « rappelle-toi ». Il faut que je me rappelle de ce jour chaud et sec du mois d’Iunius.

En sortant de la prison, Crassus portait le corps inerte sur son épaule comme s’il s’agissait d’un agneau, avec une légèreté guillerette qui contrastait avec la sécheresse d’Eskandar. La nuque raide, il avait dépassé les légionnaires et avançait à grands pas secs, sans ralentir. Toujours sans cesser de craquer ses doigts. Je trottais derrière, mes jambes ne me permettaient pas de m’aligner avec les siennes. Nous passâmes la porte puis l’atrium. Je saluai le vieil esclave de garde et le petit chien. Crassus – décidé à irriter Eskandar – déposa en sifflotant son fardeau sur une banquette près de l’impluvium avant de repartir non sans m’avoir fait promettre de passer le voir le lendemain matin. Je promis. Il me fallait de l’argent, j’avais cet espoir d’économiser assez pour mon rêve. Un rêve qui ne remonte qu’à quelques jours et qui me semble déjà si lointain... Après avoir scruté le prisonnier, Eskandar m’arrêta d’un geste sec alors que je l’accompagnai vers le tablinum de Domitia : 

— Tu surveilles Orazio. Je m’occupe de Domitia. Vérifie qu’il se réveille bien et qu’il n’est pas devenu plus stupide. J’aurais besoin de lui pour l’argent des paris.  

Sans attendre de réponse, il balaya le rideau du tablinum si fort que je craignis un instant qu’il le déchirât. Son profil en bec d’aigle se dessina dans le clair-obscur de la pièce, puis il disparut. Je n’avais même pas pu placer une phrase. Que faire alors ? Je fixai le prisonnier avec amertume. À cause de lui, je risquais de manquer la confrontation. À cause de lui, Eskandar et moi avions écopé de cette affaire en plus du cas du Marionnettiste, à cause de lui nous n’avions pas le temps d’avancer. Il était un frein. Et, tandis que j’observais la dentelure de sang sur sa mâchoire, j’en vins à espère qu’il ne se réveillât tout simplement pas. Je me demandais ce qu’il pouvait bien voir au cours de son voyage dans l’inconscience. Voyait-il lui aussi ces visions grotesques que moi je voyais évanouie ? Égrainait-il les vies ? Serait-il encore seulement humain après avoir ainsi traversé plusieurs existences ? L’inconscience. Oui, l’inconscience me fascinait, me fascine toujours. Il avait des bleus et des plaies là où la torture l’avait fourragé. Une ecchymose particulièrement grande s’étalait sur sa poitrine. Elle se soulevait avec difficulté au rythme de sa respiration. Quelque part, Orazio avait eu de la chance : de ce que je voyais, les instruments n’avaient fait que l’effleurer. 

Un papillonnement de paupière survint. Je me penchai sur lui afin de le secouer quelque peu : 

— Debout, Orazio. Réveille-toi. 

Il grommela, se retourna, et enfin ouvrit les yeux. Je ne dis rien. Je savais qu’alors il ignorait s’il voyageait toujours dans l’au-delà. Il fallait du temps à l’âme pour regagner le corps. Puis, peu à peu, une lueur se fit plus vive, il examinait le plafond sans bouger, d’un souffle heurté. Ses blessures devaient le faire souffrir. Et le spectacle était impressionnant : la domus de Domitia s’avérait un bijou d’architecture. Les caisses du plafond abritaient dans l'écrin de ses coffres quelques feuilles de vigne peintes qui s'entrelaçaient avec souplesse. Le pinceau des artisans avait plâtré le reste de rouge, dans le même ton que les frises géométriques qui sillonnaient la structure de l’atrium.

Son regard se posa sur moi. Et j’eus le droit à ses premières paroles directes depuis que je suivais son cas : 

— T’es la gamine moche qui traîne avec Eskandar. Pourquoi on dirait que t’es vieille alors que t’es jeune ? 

Il se redressa difficilement, à moitié allongé sur la banquette. Visiblement, la pompe du décor ne suffit pas à ralentir l’afflux de ses injures : 

— Eh bien, ça rapporte de piller légalement. C’est donc ça les voleurs de bonne famille ? Je suppose qu’eux au moins, on leur propose pas le gibet ou la falaise. Ils vont...

— Tais-toi. Ou j’appuie là.

Un effleurement sur sa côte que je devinais fêlée suffit à lui arracher une grimace. Il se laissa retomber contre le mur. Je lui pardonnai en partie son amertume. Moi-même je ne savais plus quoi dire quand je me trouvais chez Domitia : quelque chose là-bas me donnait envie de m’effacer. Peut-être car sa maison valait plus cher que tout le temps que je pourrais passer à lire le courrier de Crassus ? Peut-être parce que ça voulait dire d’une certaine manière que sa maison valait davantage que ma vie ? Il y avait de quoi mettre mal à l’aise. Devant nous couraient une enfilade de fresques : des gladiateurs, des dauphins ou des bacchantes à demi nues au milieu de la représentation d'un jardin luxuriant. Aux coins des oliviers peints, de sobres rappels indiquaient les bienfaits dont la consule Domitia Cato et sa famille avaient inondé Esquiliae. Sous nos pieds se dévoilait une riche mosaïque de carreaux bleus et blanc. On devinait des motifs religieux se dessiner dessus. Ce labyrinthe à l’allure d’océan contrastait avec délice avec l'ocre des murs. Le ciel se reflétait dans le bassin de l'impluvium, garni sur son pourtour par des plantes grasses et des marbres tirés de la mythologie hellène. Leur éclat lumineux évoquait celui des nuages dupliqués à la surface de l'eau. Un bronze trônait au centre de la vasque, représentant un enfant en plein jeu avec une oie. Les bras potelés s'enfonçaient dans les plumes et une fraction de seconde, n’importe quel visiteur aurait pu croire que tous deux se tireraient de leur gangue de métal pour chahuter en criant. Je préférai alors mettre notre invité en garde : 

— Ne vole rien. Je le saurai et je le dirai à Eskandar et Domitia. Je ne me paierai pas une mauvaise conscience pour toi. 

Orazio voulut répondre, puis se ravisa, sentant un peu de sang perler sur sa peau. Il glissa son index sur sa tempe et huma les traînées rouges sur ses doigts. On eut dit une bête. Une bête satisfaite de sa propre odeur. Au même moment, la voix aiguë de Domitia retentit dans l’atrium : 

— ... explications ! C'est un scandale, Eskandar ! Je croule sous les plaintes !

L’entretien se passait donc plus mal qu’escompté : j’ignorais que Domitia avait été informée de cette histoire. J’avais l’espoir que nous aurions quitté Esquiliae avant que le courrier n’arrive. Je savais qu’il me serait reproché de ne pas avoir su contrôler Eskandar, qu’elle comptait sur moi pour l’empêcher de se mettre les grandes familles à dos. Elle pouvait parler, je ne l’aurais pas fait. Eskandar est mon maître, il aurait pu être mon ami sans ce lien de domination qui m’enchaîne à lui. Et dans tous les cas, je ne dois rien à Domitia. Je sais où se trouve ma loyauté : Eskandar est un adulte, je ne me suis jamais sentie de porter une existence autre que la mienne. 

En tout cas, il valait mieux que cette brouille passât inaperçue. Je ne voulais pas que la rumeur d’une mésentente entre Domitia et Eskandar se répandît en ville, certains comme les Flavius se jetteraient sur l’occasion et mon maître risquait fort d’être victime d’un fâcheux accident. Il y avait une lune, le poète Scaeva avait été égorgé par son esclave barbier, officiellement faute de l’affranchir sur son testament, mais personne n’était dupe : le patriarche Flavius n’avait pas apprécié sa dernière épigramme sur le pillage du territoire Laudes lors de son mandat de gouverneur. Que pouvait-il donc réserver à Eskandar qui avait fait casser un testament en sa faveur et l’avait ainsi privé de cinq millions de statères ? Sans parler des autres. La liste de nos ennemis aurait pu remplir un volume entier du Voyageur de Somerina. En petits caractères. Je jetai un coup d'œil dans l’atrium, mais aucun client de Domitia n’y traînait, il n'y avait que nous, le portier et deux esclaves occupés à briquer l’atrium. Au moins, l’honneur était sauf de ce côté. 

— Eh bien, gloussait Orazio, voilà qui a l’air drôle. Eskandar, se faire humilier... Je n’imaginais pas qu’on m’avait amené ici pour me faire plaisir. Vous faites plaisir comme ça à tous vos prisonniers ?

Je devinais sans peine que pour lui, entendre Eskandar se faire sermonner par sa patronne avait quelque chose de très satisfaisant, au-delà de du sursis que lui offrait cette convocation. Ce devait même être jouissif. Soudain debout, oubliant son état, il se rapprocha des tabliers doublant les rideaux où les croisillons resserrés ne lui permirent pas de jeter un œil. Il maudit tout bas la prudence de Domitia.  

— Il a tué un esclave, résonna la voix d'Eskandar. Sa justification n'était pas suffisante. 

— Ce n'est pas à toi d'en juger ! 

La consule Domitia pépiait presque, couvrant le son des brosses des deux esclaves occupés à récurer l'atrium. 

— Il est le propriétaire, ajouta-t-elle un peu plus bas. Un curateur. Un honnête père de famille. Tu n'avais pas à le mettre à l'amende publiquement. Je reçois lettre de plainte sur lettre de plainte.

— Il est le propriétaire et le meurtrier, grogna Eskandar. La loi est claire : il doit apporter une preuve que l'esclave méritait de mourir. Il ne l'a pas fait. 

— Je connais la loi, Eskandar. La loi, c'est l'opinion publique, pas les papiers qui sortent du palais ou du Sénat. Une nouvelle incartade de ce type et je devrais te lâcher. Le prince cherche à dégager quelques sièges de magistrature pour y placer la famille de sa nouvelle femme du clan Fulvi. Le Sénat est plein à craquer et les volontaires au départ ne se bousculent pas. Je ne risquerai pas ma place pour toi.

Silence. Orazio étouffa un pouffement.

— Passons, soupira Domitia. Il y a un autre cas épineux pour lequel je t'ai convoqué. En plus de tes erreurs habituelles.

— Je m'en sors très bien. Vous aurez les résultats pour les prochaines Juvéniales. 

— Non, Eskandar. Non. Le questeur Pollonius me nargue. Il convoite mon siège. Tu m'as caché qu'on en a retrouvé un nouveau corps sur les rives du Tartare ce matin. Depuis quand me caches-tu des choses ? Tu m'es redevable, je te protège, je t'ai trouvé cette charge de juge. Ne deviens pas ingrat. Ne deviens pas stupide.

Orazio se délectait. On eût dit qu’on versait du petit lait à un chat. L’œil brillant sous ses mèches rousses, il se mordillait la lèvre de plaisir. Ses doigts tapotaient le mur avec fébrilité. Une brise souleva légèrement le tissu et je pus apercevoir la bibliothèque en citronnier de Pharaonide de la consule ainsi que les multiples rouleaux – plus que je n’en ai jamais vu, y compris chez notre protectrice actuelle Trebonia Seneca. Je me demandai alors si cela valait le coup d’avoir lu tout cela, puis me rappelai que non : après tout, on n’avait jamais vu un philosophe heureux. Derrière, les esclaves ramassaient leurs seaux et se levèrent pour aller nettoyer ailleurs. 

— Dans tous les cas, reprit la consule Domitia sur un ton plus calme, maintenant, tu suivras certaines de mes règles. Sans ça, tu demeureras la risée des tribunaux de la Quinque et moi, je ne pourrais plus soutenir le regard du prince.

— Mais...

Cette fois, la voix de Domitia se fit aussi tranchante que la bise :

— Ce n'était pas une suggestion, Eskandar. Vara ! Fais-le entrer !

Je me levai et m’adressai à Orazio : 

— C'est le moment d'y aller. Fini le voyeurisme. 

Il me sourit plus fort encore, je remarquai à ce moment ses canines un peu de travers et un peu trop pointues. Je n’aimais pas sa tête de celui qui aimait à jouer au plus malin. Mais je savais que le lui révéler reviendrait à augmenter son plaisir : je ne dis rien. Je soulevai le rideau et aussitôt il prit un air sérieux de rigueur, mais on devinait à ses lèvres tremblantes que la moquerie rôdait. Nous entrâmes ensemble dans le tablinum d’une des plus grandes éminences d’Esquiliae : Domitia Cato. 

La pièce respirait le bon goût et l'érudition. Des bustes pointaient leurs profils hiératiques vers le centre, moulés en bronze ou sculptés dans un étrange marbre rose chair. Je reconnaissais quelques consuls, guerrières et philosophes. Le burin avait figé leurs traits en une attitude sévère, avec quelque chose de noir dans la mine qui évoquait Eskandar. Ce dernier nous tournait le dos, le coude négligemment déposé sur l'accoudoir d'un siège curule tapissé de coussins. Les murs ocre éclaircissaient quelque peu les meubles aux pieds d'ivoire et aux reflets d'or. Derrière la consule volaient au gré de la brise les rideaux révélant le jardin. Une bouffée de fleurs montait de cette échappée de soleil que les lampes à huile peinaient à concurrencer, leur éclat affaibli par la puissance du jour.

— Bonjour, Orazio, l'accueillit Domitia, et merci d'avoir accepté mon invitation. Merci Vara de t’être occupée de notre invité. 

J’inclinai la tête :

— Je suis ravie d’être digne de votre confiance.

Je relevai les yeux. La consule arborait ces sillons qui trahissaient aussi bien l'âge que les marques d'une chaude et constante vigueur endurcie par le passage des années. Les ridules autour de son regard se figeaient en un masque d'ironie permanent, quelle que soit l'expression qu'arboraient ses lèvres fines, presque inexistantes, mais éloquentes. Elle dégageait cette solidité d'un maintien droit, sans tomber dans la raideur. Son regard promenait une autorité que peu de choses ne pouvaient plus effrayer. Autour de son crâne, ses tresses se bariolaient de gris par endroit, nattées en diadème, et sur son cou pendaient des breloques d'or et de grenats dont chaque chaînon pouvait bien racheter ma liberté. Le tissu de sa robe scintillait d’une superposition diaprures évoquant la couleur glauque des vagues de la mer l'hiver. Les années passaient et Domitia demeurait, pareille à elle-même. 

Je hochai sobrement la tête. Inutile de m’épancher, je devinais à son regard acéré qu’elle me reparlerait de cette histoire de corps dans le Tartare et de curateur malmené sitôt Orazio et Eskandar évacués. D'un geste des doigts, Domitia invita Orazio à s'asseoir à gauche d'Eskandar, face à son bureau où une bourse laissait miroiter des statères d'argent. Il ne se fit pas prier et une fois installé, je le vis fixer avec insistance un bol d'olives sur la marqueterie. Sans doute n’avait-il pas mangé depuis un certain temps en prison. Domitia le rapprocha du bout des doigts. 

— Vous m'avez pas vraiment laissé le choix pour l’invitation, commenta Orazio d’un ton dégagé. Votre Crassus, là, il n'y est pas allé de main morte. Je savais pas qu’on en était à recruter des ours dans vos légions. Entre ça et la gamine nabote que vous vous traînez...

Aussitôt, Eskandar siffla :

— Impol...

Un geste de la consule le renvoya se murer dans le silence de sa frustration. Visiblement satisfait, Orazio se détendit. Je m’adossais contre une étagère, les bras croisés, songeuse. Je n’aimais pas voir la consule passer à ce misérable tous ses caprices. Je devinais alors – à raison - qu’Orazio avait quelque chose de l’enfant à qui il suffit de céder une fois pour qu’il ne cesse de vouloir repousser les limites. Avec le recul, à présent, j’imagine que Domitia flattait simplement sa vanité afin d’en faire son obligé. Pouvoir se targuer du soutien de la consule, voilà de quoi rengorger les plus petits. C’était s’acheter une loyauté bon marché. Elle avança les coudes, les yeux plantés dans ceux d’Orazio. 

— Je suis navrée pour le désagrément, agréa Domitia en souriant. Le juge Eskandar ignore comment se faire apprécier de ses pairs, et je crains que vous n'ayez été victime de quelques tensions entre mon commandant et lui. Soyez assuré que je m'en désole.

Si un regard pouvait tuer, Eskandar aurait écorché vif Orazio sur-le-champ, puis utilisé sa peau pour en faire une tapisserie de luxe. Conforté dans sa vanité, Orazio tendit la main vers le bol d'olives et entreprit de les picorer.

— Alors, lança-t-il après s'être décidé à poser le récipient directement sur ses genoux pour plus de confort, qu'est-ce que vous me voulez ? 

La consule Domitia tapota son bureau du bout des ongles. Les politesses se terminaient donc là, bas les masques.

— As-tu entendu parler du fameux Marionnettiste Rouge ?

— Comme tout le monde. Vous avez besoin de moi pour quoi ?

Eskandar étouffa un râle tandis que le sourire de sa patronne s'accentuait. Elle se pencha vers lui, ses bracelets tintant. Son œil pétillait de malicieux calculs, et moi, j’appréhendais la suite, toujours dissimulée dans les ombres.

— Tu es vif, pépia-t-elle avec son étrange voix suraiguë. Parfait. Disons que nous savons qu'il a fréquenté ton arène. 

Je vis Orazio froncer les sourcils, puis sourire, de son sourire moqueur, presque carnassier. 

— Il est pas au courant, votre ami. Vous lui avez parlé de ce que vous vouliez me proposer ? Parce que la bourse sur la table, c'est mon argent. Je reconnais le cuir de la bourse.

Il me fallut quelques secondes et la mine épouvantable d’Eskandar pour comprendre où Orazio voulait en venir. Le visage de mon maître se rembrunit, ses orbites se creusèrent, on eût dit les cratères noirs d’un volcan. À mesure que la forfaiture se dévoilait à lui, son nez palpitait de plus en plus fort, jusqu’à ce qu’il se levât dans un claquement de toge. 

— Vous avez détourné l'argent, consule ? s'exclama-t-il d’une voix rugueuse. L'argent d’Esquiliae ? Pour que je retarde son exécution ? Dans mon dos ? Pour... pour...

— Tu n'es pas le seul à faire des cachotteries, Eskandar. Ne me dissimule plus de corps et je n'en serai plus réduite à ce type de grossiers expédients. Oui, je voulais faire venir Orazio ici, malgré ta promptitude à vouloir me mettre des bâtons dans les roues. J'avais besoin de vérifier quelque chose. Il n'y avait pas d'autres solutions, sans quoi il aurait été exécuté sur-le-champ après son procès. Tu n’es pas facile, tu sais.

Orazio reposa le bol sur le bureau, vide en dehors d'une poignée de noyaux soigneusement sucés. Qu’il se repaisse donc de sa bassesse, je songeais, lui et Domitia nous paieraient cet affront. Muette, mais furieuse, je frôlais mon pugio en me demandant ce que la consule dirait d’une baignade tardive de son nouveau protégé dans le Tartare. Cousu dans un sac, lesté de noyaux d’olive et de billes de plomb. Protégé qui poursuivit d’ailleurs, visiblement à l’aise :

— Vous voulez donc que j'aide votre juge à attraper ce marionnettiste en échange de ma grâce. Parce que comme il a fréquenté mon arène, il me laissera l'approcher. Pas mal, mais y'a un souci...

Il prit le temps de se suçoter les doigts. Une brise monta du jardin et enveloppa la pièce d'une tiédeur étouffante. Moi, je me sentais glacée.

— ... Je le connais pas ce type. Je l’ai vu de loin, mais je lui ai jamais parlé. Vous avez une source qui vous dit qu’il se laissera approcher ?

— Si cela ne tenait qu'à moi, gronda le juge, je...

— La source est sûre, Orazio. Tu auras l'occasion de le vérifier par toi-même.

— Si vous le dites... Même si j’ai du mal à voir pourquoi. 

Eskandar se leva. La chaise frappa le sol avec une telle brusquerie que le son retentit jusque dans le jardin, où une mésange s'envola à tire-d'aile. Puis, blême et sombre à la fois, ébranlé par la fureur, mon maître s'avança vers l'atrium. Aussitôt, j’ouvris le rideau, prête à s'engouffrer à sa suite. Les bijoux de la consule cliquetèrent quand elle se leva et leurs éclats métalliques jetèrent une lueur glacée dans la pièce. Sa voix se fit doucereuse, avec cette tonalité soprano qui donnait au timbre une persistance semblable à la vibration du bronze lorsqu'on le martelait d'un bout de bois.

— Eskandar, tu n'as pas d'autres alternatives. Cet homme joue avec les lois, tu ne pourras rien faire si tu t'obstines à rester cantonné aux textes. C'est ta plus grande faiblesse, tout Esquiliae le sait. Penses-tu qu'une créature aussi rusée l'ignore ? Orazio te permettra de le surprendre...

— J'ai du travail.

Tout était dit. Sur ces mots, je rabattais le rideau derrière Eskandar, occultant toute possibilité à Orazio d'apercevoir son expression. L’humiliation s’arrêtait là. Notre humiliation, car la dignité de mon maître était également la mienne. Une fois dehors, je serrai fort la main rêche d’Eskandar, au moins le temps que nous atteignons la rue. Orazio nous le paierait, il ne méritait pas cette faveur. Il ne méritait pas ce sursis. Du moins, je le pensais. Car aujourd’hui, je sais qu’Orazio doit être pris en pitié, et qu’il eût mieux fallu pour lui de ne pas succomber aux flatteries de Domitia. Et alors que je couvre le rouleau d’encre, une larme coule sur le papier tandis que je me souviens de lui. Comme j’ignorais à cet instant comment sa désinvolture me deviendrait chère...

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Tac
Posté le 11/11/2022
Yo !
Je vois plein de qualités à ton texte, je sens qu'il y a un background bien travaillé, avec des intrigues qui s'emmêlent et des personnages aux ambitions bien différentes qui vont s'entrechoquer, le tout dans un univers que tu sembles prendre plaisir à décrire.
Mais j'ai pas trop accroché (on peut pas s'accrocher partout, n'est-il pas !), en ce moment je suis pas trop combats et gladiateurs. Cela étant, je te souhaite quand même de t'éclater à l'écriture de ce texte ! il me semble que tu y travailles depuis longtemps, en plus, j'espère que tu es arrivée, ou arriveras bientôt, à une version qui te satisferas \o/
Plein de bisous !
Romane
Posté le 04/11/2022
Je plonge avec plaisir dans ton histoire! Je trouve tes personnages vraiment très vivants et délicats dans leur construction. Tes dialogues sont aussi très bons et ta plume est vraiment fluide ! Une belle découverte !
Nyubinette
Posté le 19/02/2022
Encore de nouveaux personnages hauts en couleurs et une intrigue palpitante. Je me demande qui est ce marionnettiste rouge, s'il a avoir avec le prologue.

Tes dialogues sont très vivants, entrecoupés d'incises qui nous permettent une bonne visualisation.

Trop chouette. Désolée pour l'absence de caractères constructifs pour l'instant. Une fois que j'aurais une meilleure idée de l'histoire je pourrais mieux voir sur le fond. La forme me fait rêver pour l'instant.

Merci pour le partage de cette aventure.
Alice_Lath
Posté le 24/02/2022
Qui sait pour le lien avec le prologue haha
Oh, nice si je réussis mes dialogues, c'est pas toujours évident
Et tkt pour le côté constructif, me faire chaud au coeur comme ça, ça me construit très bien pour la suite, si tu savais :')
Merci encore, Nyub
Louison-
Posté le 12/01/2022
Oh ! Alors c'est avec ce chapitre que je t'annonce officiellement que... I'm in ! Hahaha, c'est vraiment cool ce sentiment à la lecture quand on commence un bouquin et que vient le fameux moment : oh wow, ok je kiffe. (fameux moment qui ne vient pas toujours mais là il est venu x))

Là, pour le coup j'ai eu aucun souci de compréhension, je n'ai vraiment rien qui m'aurait gênée à relever. Ton rythme est excellent :D Et j'aime parce que je me plonge pleinement dans ton univers, dans cette ambiance de Rome Antique, et je sais pas, on sent qu'il y a du travail documentaire derrière et ça fait vraiment, vraiment plaisir, de se trouver dans un univers pareil, aussi bien bossé. Alors bravo pour ça <3

Ensuite, ce que j'ai particulièrement aimé dans ce chapitre, c'est ta gestion des personnages ! Même les "mineurs" (comme Aggripine) sont superbement caractérisés, et bref, là on a des fortes têtes qui s'affrontent et, juste, j'adore. J'aime si beaucoup l'insolence d'Orazio (rah quand il prend son bol d'olives sur ses genoux !!), le côté obtus d'Eskandar, le fait qu'il se fasse reprendre par la console, et évidemment ta consule, rusée, qui pèse graaaave dans le game (trop chouette sa tactique pour maintenir Orazio en vie !).

Enfin voilà, pour le coup je suis vraiment comblée. L'intrigue avance d'un bon pas, on a un schéma d'action qui se dessine très vite et ça c'est chouette ^^ Je me réjouis de continuer bientôt !

Voilouille, la biiiiiise <3
Alice_Lath
Posté le 19/01/2022
Coucou Louison et je suis vraiment désolée pour le long temps de réponse :') Je me suis dit que je devais te répondre, puis j'ai oublié la notif et voilà, je me retrouve là comme une quiche

J'suis ravie que tu aies eu ce sentiment de kiffance, vraiment, ça me fait frémir mon potit coeur
Pour le rythme, je dis rien, mais la galère devrait commencer à un moment dans l'histoire haha je préfère pas vendre du rêve, je pense que j'ai eu du souci à créer la même chose longtemps

Arf mes personnages chéris <3 Si tu savais comme ça me fait plaisir que tu les kiffes, c'est une belle brochette de bras cassés, mais j'y tiens

Merci beaucoup pour tout encore Louison et gros bisous sur toi
ClairePitot
Posté le 16/11/2021
Hey!

J'adore les personnages, surtout Orazio qui je trouve a beaucoup de répartie. La petite Agrippine me fait de la peine avec son teint jaunâtre. Hâte de lire la suite!
Alice_Lath
Posté le 16/11/2021
Ptdr Claire, salut salut et merci pour ton com ! Contente qu'Orazio te plaise, par contre y'a que le teint jaunâtre qui te fait de la peine ? Allez, on en reparle quand tu rentres hahaha bonne soirée à toi !
Pandasama
Posté le 14/11/2021
Salut !

Alors déjà, j’aime beaucoup tes descriptions que je trouve très élégantes. Après avoir fait connaissance avec Orazio dans le chapitre précédent, c’est au tour d’Eskandar et des deux c’est lui que je préfère. On sent qu’il est trop rigide pour son propre bien. Son manque de souplesse joue contre lui et j’ai hâte de savoir comment ce personnage va évoluer.
Alice_Lath
Posté le 16/11/2021
Hello Panda ! Merci beaucoup pour ton retour, ça fait super plaisir <3 et navrée pour le délai de réponse :')
On a donc quelqu'un de la team Eskandar ici hahaha c'est bien, ça change !
Merci beaucoup pour ton gentil com en tout cas, ça fait vla plaisir <3
Hastur
Posté le 12/11/2021
Hello !

Eh eh, un vrai schtroumf à lunettes ! Ca va être extra ! :D

Dans la droite lignée de mon sentiment précédent, un grand plaisir de naviguer dans les pensées et les sens d'Orazio. J'apprécie son côté gredin en toute détente dans une place de pouvoir, sa nonchalance.

L'action prend tout son temps aussi, d'abord il surprend une conversation. Tu ne nous jettes pas tout à la tronche, du coup on a le temps de découvrir et d'apprécier en même temps qu'Orazio, le lien entre la consule et Eskandar.

Enfin bref, ça va être un régal à suivre! :)

A bientôt !
Alice_Lath
Posté le 12/11/2021
Yooo Hastur !
Oui hahahaha enfin, je te rassure, il aura l'occasion de prouver que sa complexité va au-delà du schtroumpf à lunettes (même si... y'a un air haha)
Jsuis contente que tu accroches avec Orazio, comme on risque de l'avoir dans les pattes un moment
Merci encore pour tes retours et n'hésite pas à me signaler toute piste d'amélioration si jamais tu en vois !!
Merci encore <3 Bisous
Aramis
Posté le 22/10/2021
Je commence par les petites remarques, mais genre trois fois rien :

- Cette fois, la voix se para de la rigueur de l'hiver, aussi tranchante d'un bris de verre >> "qu'un bris de verre ?"

- Puis, peu à peu, à mesure que la mesure de la forfaiture se révélait à lui, son visage se rembrunit encore, >> Petite répétition sur la mesure

Et heu je crois que c'est tout hahahaha
J'ai adoré ma lecture, les métaphore sont vraiment efficaces et belles

- Orazio dut la refixer une seconde fois pour s'assurer qu'il s'agissait juste là d'une gamine particulièrement laide. Toute analogie avec le divin Amour s'éloigna aussitôt de son esprit. >> je sais qu'on t'a déjà notifié le refixer, donc je vais me contenter de dire que juste le retournement de considération est super bien géré et m'a beaucoup fais rire.

J'ai de la peine pour Eskandar parce que je m'identifie aux types psychorigides mais quel pieds de le voir se faire démonter hahahahha franchement la satisfaction d'Orazio se communique très bien, et les dynamiques entre personnages sont un bonbon. Agrippine est aussi bien campée que Pustu malgré qu'elle soit secondaire et ça, ça fait plaisir (autant que de savoir que ce bon Pustu revient héhé) et Aspasie, quelle classe. On adore qu'elle mette des petites baffes psychologiques à Eskandar, finalement je vais peut-être changer de ship, moi, hein.
Bref, un plaisir, encore, et grande hâte de découvrir la suite !
Alice_Lath
Posté le 23/10/2021
Hey hey heeeey Aramis ! Beh ça fait plaisir de te revoir ici :')
Je note pour les deux boulettes haha, effectivement, c'est embêtant, je vais corriger cela

J'suis contente que tu aies aimé la lecture sinon ! Et oui, Orazio est un personnage finalement assez facile à prendre en main haha, je le voyais bien peser les choses et observer après coup seulement

Pour Eskandar, je te rassure, il aura son heure pour briller haha. Aspasie, c'est la big boss, j'suis contente que ça soit bien rendu ! Donc prête à changer de ship ? Eh bien haha

En tout cas, merci encore pour tes coms et tes remarques, c'est très précieux !!
JeannieC.
Posté le 29/09/2021
Hey heyyy !
>> "Orazio dut la refixer une seconde fois" pour moi il y a redite entre "refixer" et "une seconde fois", je serais pour simplement "fixer" ^^
>> "Toute analogie avec le divin Amour s'éloigna aussitôt de son esprit. " Ahah mais la déception xD Et gars, sérieusement xD
>> La Consule m'a fait sourire aussi avec le détail de sa voix un peu aigüe ^^
>> "Cette pensée tira Orazio de ses velléités littéraires pour de bon." ahah
>> "— Vous avez détourné l'argent, consule ? s'exclama le juge. L'argent de Romazia ? Pour que je retarde son exécution ? Dans mon dos ? Pour... pour..." Aha cette réplique ! Il est au bout de sa vie le pauvre Eskandar, l'atterrissage est difficile x)

Eh bien encore un chapitre très plaisant. La dynamique entre Eskandar et Orazio est bien gérée, j'ai souri à plusieurs reprises aux petites vannes de ce dernier et à son mode un peu "yolo" de façade. Voir Eskandar se prendre une pilée était assez marrant aussi. Leur collaboration forcée promet d'être épicée.
Toujours de belles descriptions, le réveil d'Orazio, l'arrivée dans la salle, le passage avec les bustes des empereurs et intellectuels... C'est hyper immersif. Quant à la consule elle en impose, et en même temps il y a ce petit détail super original de sa voie qui pépie - pas courant dans les figures un peu plus archétypales de dirigeant(e)s qui en jettent. Tous les personnages sont très humains, avec leurs petits défauts, leurs tics, pas mal de détails marquants voire amusants, ça me plaît beaucoup !
Héhéhé et très bien joué, la ruse de la consule pour avoir Orazio !
Alice_Lath
Posté le 30/09/2021
Helloooo!
Effectivement, merci pour la remarque sur "refixer", il y a un petit pléonasme qui traîne bien ici hahaha
Écoute, Orazio a l'œil qui glisse on va dire haha et oui, Eskandar commence l'histoire déjà épuisé
Je suis contente que leur relation apparaisse comme chouette ! Dans ces premiers chapitres, j'ai un peu moins l'occasion de la développer, donc tant mieux si la vibe se transmet bien ! Et oui, la pilée d'Eskandar 🥲
Et tant mieux si c'est immersif! J'essayais vraiment de travailler cela, donc si c'est bien rendu, je suis ravie
Puis jsuis contente que les défauts des persos te plaisent aussi ! Je me suis juste dit qu'on est pas, nous autres humains, des images de catalogue, enfin en grande majorité. Nos défauts sont plus amusants !
Merci encore pour ton commentaire, je suis vraiment ravie ❤
Merci, merci,
Zoubi
Le Saltimbanque
Posté le 12/09/2021
Yep, c'est du tout bon.

Je rejoins le commentaire précédent sur les personnages. C'est vraiment maitrisé de bout en bout.

En plus je trouve que ce chapitre n'a pas les défauts que j'ai pu trouvé dans les précédents. Tout y est à sa place, bien dosé, bien rythmé.

J'ADORE la ruse de la consule pour garder Orazio en vie. C'est vraiment bien pensé, et les coups d'intrigue comme ça entre les personnages touchent vraiment un point sensible chez moi.

Voili voilouuu
Alice_Lath
Posté le 13/09/2021
Yess, bon, c'est qu'on part sur les bonnes rails !

Et si t'aimes les ptits coups de poignard dans le dos entre persos, tu vas être servi je pense. J'espère. Je crois.

Merci encore, et tu t'es lâché haha t'as tout lu d'une traite, je suis impressionnée
Mathilde Blue
Posté le 08/09/2021
Coucou !

Encore une fois, j’ai énormément apprécié ce chapitre :) La dynamique entre les personnages est vraiment super bien gérée, et on plonge vraiment dans leurs échanges ^^ Ils se complètent tous à la perfection. On se doutait un peu de pourquoi la consule voulait voir Orazio (enfin disons que le résumé donnait de gros indices), mais c’était un plaisir de la découvrir, elle a clairement une sacrée poigne et il faut avouer que c’était assez amusant de la voir engueuler Eskandar comme ça ^^ Je rejoignais totalement l’avis d’Orazio x) J’aime bien la nonchalance dont il fait preuve d’ailleurs, ça tranche vraiment bien avec la raideur d’Eskandar, c’est assez drôle à suivre ! donc en tout c’est très chouette d’avoir une femme consule !

Pour la suite j’imagine bien qu’Eskandar va finir par admettre qu’il a besoin d’Orazio, mais je suppose que leur collaboration sera loin d’être de toute repos. Je me demande bien comment ils vont tenter d’attraper ce fameux Marionnettiste Rouge ^^

Quelques petites notes :

J’ai eu un peu de mal avec le premier paragraphe, j’ai dû le relire pour être sûre d’avoir bien compris les questionnements d’Orazio :)

« Agrippine relâcha sa prise et, le souffle court, le front embué, le prisonnier put néanmoins se soutenir seul. »
Tu utilises le prénom d’Agrippine, mais Orazio ne le découvre que quelques paragraphes plus tard ^^

« Tu m'as caché qu'on en a retrouvé un nouveau corps sur les rives du Tartare ce matin. »
Je crois que le « en » est en trop !

« Une entêtante bouffée de fleurs montait de cette échappée de soleil que les lampes à huile peinaient à concurrencer, leurs ombres fantasmagoriques affaiblies par la puissance du jour. »
Alors j’ai eu un petit bug sur cette phrase, je ne sais pas si c’est le « entêtante bouffée » ou autre chose, mais voilà ^^’

« Elle dégageait cette solidité d'un maintien droit, sans tomber dans la raideur, et d'un regard que peu de choses ne pouvaient plus effrayer. »
Mmh, j’ai un peu tilté sur la formulation de la phrase, je pense que « d’un regard » et un peu trop éloigné de « cette solidité » donc on s’y perd un peu :)

« Eskandar étouffa un râle tandis que le sourire de sa patronne s'accentua. »
Il me semble que l’imparfait serait plus adapté au « tandis que » !

Voilà pour ce chapitre ! À bientôt :D
Alice_Lath
Posté le 09/09/2021
Helloooo ! Merci beaucoup pour toutes tes petites remarques, j'ai retapé le tout haha ! Pour le premier paragraphe, je verrai, j'attends un peu avant d'aviser si je le retape
Jsuis contente que les persos plaisent haha, j'les aime bien ces deux idiots. Oui, pour la convocation de la consule, disons qu'on est pas vraiment sur le cul, surtout quand on a lu le résumé. Après, leur collaboration... On verra hahaha

Et oui, une femme consule ! Quitte à faire de la fantasy, autant modifier des trucs huhuhu j'me dis que ça diminue pas forcément l'immersion dans un contexte faussement historique de saupoudrer un peu de droit des femmes.

Merci pour tout encore ! Vraiment ! Ça m'aide beaucoup !
Rienthal
Posté le 05/09/2021
On commence à voir tout s'assembler pour esquisser des péripéties complexes. En tout cas la consule a de la poigne elle est excellente. Enfin il en faut vu les ânes que sont les personnages masculins. En tout cas j'aime bien la manière dont tu l'esquisse, même si je doute que dans l'antiquité une femme aurait pu devenir consul.

Blague à part j'ai hâte de voir comment ces deux messieurs qui ne s'apprécient pas des masses vont pouvoir bosser ensemble.

J'ai hâte de lire la suite.
Alice_Lath
Posté le 05/09/2021
Hello hello !
Oui, en effet... La complexité hahahaha... hahaha... *croise les doigts pour pas se perdre dans les méandres des sous-intrigues* Et oui, les hommes sont... un peu butés
Tout à fait, jamais une femme n'aurait été consule. Les droits des femmes sont une des libertés historiques que j'ai prise, en plus d'anachronismes assumés que tu découvriras plus tard. Je me disais que quitte à ne pas vraiment faire de l'historique, autant en changer quelques aspects hahaha

Merci encore Riri, vraiment, tes commentaires m'ont fait extrêmement plaisir !
Edouard PArle
Posté le 03/09/2021
Hey !
Ton Univers inspiré de Rome est très riche et sympa à découvrir. J'aime bien la complexité de tes personnages et ton style d'écriture.
Quelques remarques :
"si l'un d'entre dissimulait en son sein" Il manque "eux"
"puissante des soutiens" il manque le point
"quand cette âne bâté d'Eskandar" -> cet
Bien à toi
Alice_Lath
Posté le 03/09/2021
Salut Édouard! Je suis ravie que ça te plaise toujours et que mes personnages aient pu te convaincre un peu plus par rapport au chapitre précédent 😄
Aaaaah, les bouleeeeettes, partout des boulettes ! Je corrige tout cela, merci pour ton observation !
Et merci encore pour tes retours ! 🦔
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