Chapitre 2 ou comment nous avons traversé un couloir étrangement inutile pour aller en enfer

Par cirano

La porte était… plutôt un portail en fait… gigantesque et avec la forme d’une porte d’église, en forme d’ogive, ses armatures étaient constituées de têtes humaines carbonisées qui hurlaient avec des torrents de sang leur sortaient par les yeux et la bouche. Derrière la grille en métal rouillé on apercevait un long couloir dont les murs et le plafond étaient constitués de mains. Le sol pour ça part, se payait le luxe d’être pavé d’yeux.

– Qui a construit cette horreur ? ai-je demandé, extrêmement troublé par les visages qui donnaient l’impression de nous fixer malgré leurs orbites vides.

– Je me rappelle plus son nom, mais c’est un bon forgeron, a fait mon maître en détaillant la porte.

Ok donc c’était quelqu’un de chez nous qui avait construit ça, ça ne faisait pas très « paradis friendly » tout de même, je m’apprêtais à faire la réflexion, mais j’ai senti un liquide qui mouillait mon pied à travers mes sandales. C’était du sang, évidemment que c’était du sang. J’ai fait un bon en arrière, mais ma sandale a glissé et je me suis étalé de tout mon long sur les nuages, avec la flaque de sang qui avançait, tachant mes vêtements.

– DEPUIS QUAND LES NUAGES ÇA GLISSE ??? ai-je dit, passablement énervé.

Mon maître me regarda, intrigué, puis dit tout en retournant à la contemplation de la porte :

– C’est pas des nuages c’est comme partout, c’est du carrelage, sauf qu’Il a changé la texture.

Ha oui bien sûr Il avait changé la texture ! Et puis quoi encore ?

– Ha oui bien sûr Il a changé la texture ! Et puis quoi encore ? ai-je dit. Mais depuis quand c’est du carrelage partout ?

Mon maître ne me répondit pas tout de suite.

– Plus pratique, dit-il d’un air distrait.

Puis d’une voix affirmée :

– On entre.

Il fit quelques pas, leva sa jambe et envoya un coup de pied bien vénère, encore plus que sur la porte de l’aile 666, sur la serrure qui fut complètement arrachée et propulsée en ligne droite dans le lointain au fond du couloir. Pour ce qui est du reste, la grille ne fut pas arrachée de ses gonds, juste pliée en deux comme si ça avait été du papier aluminium. L’arche de la porte s’était dangereusement affaissée vers l’intérieur. Les têtes qui la constituaient s’étaient arrêtées de hurler, et le sang avait arrêté de couler de leur bouche et de leurs yeux, qui semblaient fixer mon maître. Après quelques secondes, semblant reprendre leurs esprits, elles se sont rapidement tournées pour regarder droit devant et ont repris leurs gémissements avec un peu moins d’entrain qu’il y avait quelques minutes.

– Tu viens ? dit mon maître qui s’était penché au-dessus de moi en me tendant la main.

Il m’aida à me relever.

– On a pris de l’argent ? ai-je demandé sur un ton faussement concerné.

– Évidemment que non, pourquoi on aurait besoin d’argent en enfer ? répondit mon maître perturbé par la question.

– Ho je sais pas, peut être pour rembourser les gens qui possèdent les portes que vous allez défoncer ? ai-je dit sarcastique.

Mon maître souffla du nez puis dit, tout en marchant vers le portail :

– En avant !

Je l’ai suivi sans un mot, mais au moment ou j’ai posé mon pied sur le sol du couloir, j’ai entendu un petit couic. J’ai regardé au sol pour constater, effaré, la dizaine d’yeux que j’avais écrasé avec ma sandale. Tout de suite après, une dizaine de cris de douleur horribles et assourdissants sortirent du « plancher ».

– Il est long ce couloir ? ai-je demandé, un peu exaspéré.

– HAAAaaaAAAAAAAaAAAAAaaaaAAA HAAAaaaAAAAAAAaAAAAAaaaaAAA, hurlaient les yeux sur lesquels mon maître se tenait

– Probablement, il faut qu’on arrive à la vraie porte, répondit-il d’une voix dans laquelle pointait l’inquiétude.

– Comment ça la vraie porte, c’est pas le truc immonde que tu… que vous venez de défoncer la vraie porte ? me suis-je exclamé un peu plus exaspéré.

– HAA HAAA HAAAAaaaAAaAAAaaAAaAAAAAAaaaaaAAAAA, continuèrent les yeux que moi et mon maître écrasions

– Non, c’est plus… comme un panneau.

– Un quoi ? ai je demandé complètement exaspéré en m’adossant au mur fait en mains.

– Un avertissement si tu préfères, a répondu mon maître en me regardant d’un air curieux pendant que j’enlevais l’écharpe de ma toge pour la couper en deux.

– HAAAAAaaAAaAA HAaaAAAA HAAAAAaaAaAAAAAAAAAaaaAAAAAaAAAAA

Il fallait préciser que mon maître devait peser sacrément lourd avec ces deux mètres cinquante.

– Ha, un panneau sanglant et hurlant fait de têtes d’yeux et de mains avec écrit dessus « s’il vous plait l’entrée est déconseillée aux enfants de moins de 8 ans », ai-je lancé distraitement pendant que j’essayais nerveusement d’enrouler mes chaussures des bouts d’écharpe que j’avais coupés.

Le mur en paume était assez confortable, il faut dire que j’avais eu quelques sueurs froides en m’y adossant, car pour dire vrai, je l’avais complètement oublié. Les mains s’étaient mises à bouger doucement et ce n’était pas désagréable. Je me serais attendu à ce qu’elles m’attrapent en tentent de me tirer dans un gigantesque bain de sang, mais non. Donc, toujours contre mon mur j’ai posé mes sandales enroulées dans mes bouts d’écharpe sur les yeux.

– HaaaaaaaaaaaaAAaaaa, répondirent-ils un peu moins fort.

– Ça a l’air de marché, il me reste quelques bouts d’écharpe, vous en voulez pour vos AAAAAAGGHHAABORDELDEMERDEMAISQUEQUOIESTCEQUECESTQUECA, ai-je hurlé, un peu paniqué.

Une des mains qui était à hauteur de ma tête avait enfoncé un doigt dans mon oreille. J’avais fait un bon assez magistral et je m’étais étalé de tout mon long sur le sol qui s’était remis à hurler de plus belle. Mon maître était mort de rire et entre deux respirations trouva la force de dire :

– Viens me les enfiler, tes bouts d’écharpe, si tu y tiens tant, mais hors de question que je touche ces murs.

Toujours sous le choc, j’ai marché à quatre pattes jusqu’aux sandales de mon maître pour lui enfiler ces satanés bouts de tissus. Les yeux et le sol en général étaient recouverts d’une sorte de liquide visqueux dont j’étais recouvert, en plus du sang évidemment. Une fois les pieds de mon maître enroulé dans mon écharpe, nous nous sommes mis en route vers la vraie porte des enfers. Les yeux hurlaient un peu moins, ce qui était agréable, mais le véritable problème était les mains qui s’étaient complètement réveillées. Apparemment je n’étais pas à leur gout, car elles m’avaient laissé tranquille, par contre, mon maître… Ho mon maître, j’ai vu une des mains se détacher du mur jusqu’au coude rien que pour lui mettre une main aux fesses. C’était plutôt tordant, mais lui était très silencieux, je pouvais sentir son agacement monter à chacune de ces agressions.

– Ça va ? ai-je demandé. Vous voulez qu’on coure jusqu’à la porte ? ai-je continué.

– Ok deux secondes, répondit-il en s’arrêtant.

Il tira son épée et en quelques gestes, trancha les mains qui tentaient de l’atteindre. Il se permit d’ailleurs de faire en plus cinq longues et profondes entailles au hasard sur les murs. Les cris diminuèrent fortement en intensité. Après un long blanc, les mains s’écartèrent le plus possible de mon maître, de sorte que le couloir doublait presque en largeur à notre hauteur. Ensuite, mon maître se pencha pour fixer le sol dans les yeux.

– J’espère que vous avez aussi des oreilles parce que je préviens ...

Il tira sa rapière en remettant son épée à sa ceinture.

– Si j’entends encore un seul cri, je crève les yeux avant de marcher dessus.

Les cris s’arrêtèrent complètement, mon maître enleva les bouts d’écharpe qui entouraient ses sandales, les jeta au sol, puis se remit en route, impassible. Effectivement les cris avaient cessé, on n’entendait plus que des petits couinements. Comme le couloir s’était fort élargi, sur les bords il y avait une fine bande sur laquelle il n’y avait pas d’yeux, j’ai alors entrepris, comme un équilibriste de marcher dessus. Heureusement les mains, qui semblaient reconnaissantes de mon entreprise, commencèrent à tenir mes vêtements pour m’éviter de tomber. Ça me faisait un peu pitié, mais lorsque j’ai vu que les mains qui se trouvaient au niveau du sol se tendaient sous les pieds de mon maître pour se faire écraser à la place des yeux j’ai demandé :

– Vous avez des ailes non ?

– Quoi ? a crié mon maître qui était parti loin devant.

Il faut dire qu’il allait vachement plus vite que moi, faisant le guignol sur le bord du couloir.

– Vous avez des ailes non ? ai-je crié.

– Parle plus fort ! cria mon maître tout en s’arrêtant.

J’ai abandonné mon idée, il ne manquerait plus qu’il fasse demi-tour pour m’entendre.

– Attend j’arrive, cria mon maître.

– Et merde, ai-je murmuré. NON C’EST PAS LA PEINE DE…

Les mains m’avaient lâché et je m’étais étalé au sol. J’ai jeté un regard désolé au mur, puis au sol et je me suis empressé de remonter sur le bord où les mains m’ont récupéré. Les bruits de couinement se rapprochaient avec les grandes enjambées de mon maître.

– Tu n’es pas très rapide, me fit-il remarquer en arrivant à ma hauteur.

Merci maître, merci beaucoup.

– Vous n’avez pas des ailes ? ai-je demandé.

– Évidemment, pourquoi ? répondit mon maître.

– Bha, je sais pas, ai-je fait innocemment. Ce serait peut-être plus confortable d’aller au bout du couloir en utilisant vos ailes non ?

– J’aime bien marcher tu sais, me répondit-il

– Ce serait surement plus rapide d’y aller en utilisant vos ailes alors, ai-je répondu innocemment, mais d’une voix ou pointait l’agacement.

– Pas vraiment, le couloir est fort étroit, me répondit-il.

– Ce serait plus cool d’y aller en utilisant vos ailes ! ai-je fait d’une voix plus du tout innocente et un peu plus agacée.

– Quoi ? me répondit-il

– Ho c’est bon allez-y en volant s’il vous plait, et attendez-moi à la porte, ai-je répondu complètement agacée.

Mon maître haussa les épaules, se mit à flotter à quelques centimètres au-dessus du sol en yeux et parti à toute vitesse vers le bout du couloir. Donc il savait voler sans utiliser ses ailes.

– Mais oui évidemment, ai-je soupiré.

Une main me tapota le haut du crâne.

– Pas de problèmes, ai-je fait en faisant un pouce en l’air.

J’ai marché comme ça en équilibre sur le couloir pendant une bonne demi-heure avant de voir le moindre changement. Le sol en yeux et les murs en mains s’arrêtaient brusquement et laissaient la place à un couloir en béton mal éclairé. C’était quelque chose d’assez étrange, car normalement au paradis il n’y avait pas de problèmes de luminosité. L’ombre, ou l’obscurité en général n’existait simplement pas. D’ailleurs, caché dans l’ombre, se trouvait mon maître, assis sur le sol en m’attendant.

– C’est pas trop tôt ! m’a-t-il crié en me voyant arriver.

– J’ai fait le plus vite que j’ai pu, ai-je dit, essoufflé.

Le fait d’être essoufflé était assez nouveau pour moi, et ça témoignait certainement qu’on commençait à s’éloigner du paradis.

– C’est normal que tu fatigues, c’est parce qu’on s’éloigne du paradis, me dit mon maître en se levant.

C’est à ce moment-là que j’ai appris qu’on pouvait être essoufflé en dehors du paradis.

– Ha bon ? Vous le sentez aussi ? ai-je demandé en sautant sur le sol du couloir en béton.

– Évidemment, mais en tant qu’ange, je suis plus habitué, c’est pas ma première mission hors du paradis, me répondit-il en posant sa main sur mon épaule.

– Ça fait bizarre, ai-je soufflé en m’asseyant au sol. Ça veut dire qu’on est en enfer ?

– Non, on est encore bien loin, je ne saurais pas te dire vu que l’entrée a changé depuis la dernière fois que je suis venu. Mais ça ne va pas s’améliorer, me répondit-il en s’asseyant à côté de moi.

– Je dois m’attendre à d’autres mauvaises surprises dans le genre ? ai-je demandé.

– Tu sens des choses particulières dans ta gorge ? Ton ventre ? Ou dans tes bras ou tes jambes ? me demanda-t-il assez gentiment.

– Non, pas grand-chose dans mon ventre. Mais c’est vrai que j’ai l’impression que mes jambes piques, à l’intérieur, pourquoi ça fait ça ? ai-je demandé un peu paniqué.

– Haha ne t’en fait pas, c’est tout à fait normal tu fais travailler tes muscles, répondit-il. Rien d’autre ?

Je me suis tut pendant quelques secondes, me concentrant sur mon corps qui n’avait jamais été aussi lourd et aussi douloureux.

– Ma gorge, ai-je dit, inquiet.

– Quoi ta gorge, a demandé mon maître

– Bha comme vous avez dit, ai-je répondu.

– Développe, répondit mon maître, un petit sourire au bord des lèvres.

– Elle pique, ou elle griffe, on dirait qu’il y a quelque chose dedans, me suis-je énervé, trouvant que la situation ne portait pas du tout à sourire.

– C’est la soif, maintenant que l’on quitte le paradis nous allons devoir boire et manger. Et certains de mes pouvoirs ne marchent pas en dehors du paradis, dit-il d’un ton didactique.

Il se tut pendant quelques secondes, semblant réfléchir, puis dit :

– Il y a d’autres trucs que tu découvriras en temps voulu, finit-il.

– Ouai, mais pour le coup je m’attendais pas à ce que ça soit aussi désagréable la soif, vous n’auriez pas de l’eau où un truc du genre contre ça ? ai-je demandé.

– Tu ne devrais pas te désaltérer tout de suite. La soif est la sensation la plus proche de l’expérience divine, me dit-il d’un ton trop sérieux pour être sérieux.

– C’est complètement con, répondis-je, incrédule

– Ouai, t’as raison, me dit-il en soufflant du nez.

Il tendit le bras en tournant sa paume vers le haut, souffla un grand coup et soudain, comme sortie d’un ballon invisible qui viendrait juste d’éclater, une bouteille de Contrex apparue.

– Pourquoi ? demandais-je choqué.

– Comment-ça pourquoi ? dit mon maître intrigué.

– Bha la bouteille ? répondis-je troublé.

– Pour boire, fit mon maître qui ne me comprenait pas.

– Oui, mais la bouteille, pourquoi la bouteille ? m’énervai-je

– Et bien, c’est compliqué de transporter l’eau sans, je pense, tenta-t-il de m’expliquer, de plus en plus confus.

– Mais non la marque, criai-je en pointant la bouteille.

– Ho… tu n’aimes pas la Contrex ? s’exclama-t-il doucement, avec une aire comme s’il avait tout compris.

Je me suis frappé le visage de la paume de ma main. Mon maître repris d’un ton infantilisant :

– Il suffisait de le dire ! Tu veux quoi comme eau ?

– La bouteille… commençai-je

– Oui ? demanda-t-il toujours sur le même ton.

– Vous la créez vous-même ou vous la piquez sur terre, finis-je, plus calme, en lui prenant la bouteille des mains.

Il se leva et attendit que j’aie fini de boire pour me répondre :

– Je ne suis pas très sûr, je sais faire les deux, mais c’est plus facile d’en « piquer » une quelque part comme tu dis, mais ce genre de chose va devenir carrément galère plus on va s’approcher de la porte.

Il m’aida à me lever en me tirant par le bras, je ne lui répondis pas. Nous nous sommes mis à marcher dans l’obscurité, en direction de la vraie porte. Mon maître prit aussi quelques gorgées d’eau puis rangea la bouteille dans une des nombreuses poches de sa robe.

– Vous ne la faites pas disparaitre ? ai-je demandé.

– Non, c’est crevant ce genre de tours de passe-passe, je préfère la porter. Répondit-il plus sérieux.

Nous avons alors marché dans ce couloir sombre et bétonné pendant de longues minutes, les pas de mon maître faisaient un bruit sec tandis que les miens ressemblaient plus à des petits couinements mouillés, je n’avais pas réussi à détacher les bouts de mon écharpe de mes sandales. Il y avait à intervalle régulier de petites lumières fixées au mur, qui faisaient que nous ne marchions pas dans le noir complet. Mais de toute façon mes yeux s’étaient rapidement adaptés à l’obscurité. Pour passer le temps, je me suis mis à compter le nombre de pas que séparait chaque lampe, et après plus d’une heure, je me suis rendu compte que nous ralentissions, ou alors que les lampes étaient de plus en plus écartées. Et puis j’avais aussi de plus en plus de mal à marcher en ligne droite, et mes yeux se fermaient tout seuls. On s’approchait encore de la porte et j’ai déduit tout seul que c’était probablement de la fatigue que je ressentais.

– Maître ? ai-je demandé

– Oui ? répondit-il en se retournant vers moi.

– Je commence à être fatigué, on pourrait faire une pause, je pense que j’ai besoin de dormir, lui ai-je annoncé.

Mon maître ferma les yeux, souffla une fois, bien fort, puis fit apparaître dans sa main deux canettes de boisson énergisante, il m’en lança une :

– Attrape !

Elle me frappa en pleine face, sur le nez pour être précis. Après le choc, par réflex j’ai porté mes mains à mon visage, autant pour me protéger que pour voir l’état de mon nez. Évidemment avec la surprise et la fatigue, mon mouvement était un peu rapide et je ne l’ai pas arrêté assez tôt. Je me suis donné un deuxième coup sur le nez qui l’acheva et se mit à saigner. Mon maître étouffa difficilement un rire devant la scène, ouvrit sa canette et l’afonna. En me plaignant, j’ai ramassé la mienne qui, bien qu’un peu cabossée, était toujours hermétiquement fermée. Je l’ai ouverte et j’ai commencé à boire.

– On y est bientôt ! me dit mon maître. Encore un petit quart d’heure et on devrait voir la vraie porte.

– Pas trop tôt, grognai-je en posant ma canette à moitié vide sur mon nez qui pissait toujours le sang.

– Allé un peut d’entrain, tu avais l’air plus motivé quand on était toujours au paradis, me rétorqua-t-il.

J’ai tiré la langue à mon maître, celui-ci sourit puis repartit, sa canette vide en main.

– Allé, et essaye de ne pas te remettre à trainer ! me lança-t-il.

– Gnagnagna, argumentai-je, un peu sur les nerfs.

Mais il avait raison, en une dizaine de minutes de marche, nous pouvions apercevoir une zone plus éclairée au bout du couloir. Et en quinze, nous étions face à la porte. Elle était en acier, au mur était accroché une clef. Et en grand, en plein milieu était écrit « SCP-087 »

Et c’est comme cela qu’en plusieurs heures de marche, dans un couloir, d’abord exaspérant, mais sympathique avec lequel mon maître a été un peu dur puis bêtement en béton, mon maître et moi sommes arrivés à la vraie porte des enfers.

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Isapass
Posté le 21/11/2020
Excellent ce couloir en têtes, en yeux et en mains ! Visuellement, ça marche super bien et j’étais partagée entre dégoût et rire. Le rire l’a largement emporté grâce aux mains baladeuses mais néanmoins aidantes.
Bien vu aussi les besoins bassement terrestres qui apparaissent à mesure qu’on s’éloigne du paradis !
cirano
Posté le 02/02/2021
haaaa chouette trop content que ça te plaise ! je dois t'avouer que j'étais plutôt fière de cette idée xD
Encore merci pour ton commentaire, ça me fait beaucoup trop plaisir !
Liné
Posté le 11/11/2020
Hahaaaa ça a beau être bien visuel et dégueulasse, ces bouts de corps qui forment le tunnel... j'ai pas pu m'empêcher de rire ! Le mélange des tons entre l'horreur de l'expérience et le point de vue décalé des personnages est super ;-)
cirano
Posté le 02/02/2021
Merciiiiii ça me fait trop plaisir que tu ais bien aimé ! Et je pense que le fait que ce que j'écris arrive à faire rire est vraiment ma plus grande fierté !
Gabhany
Posté le 19/12/2019
Ok alors au début j'ai hésité entre beuark et l'éclat de rire, ben j'ai ri même devant les scènes dans le couloir de mains et d'yeux XD Elios est beaucoup trop drôle dans ce chapitre. Je crois que mon passage préféré c'est le coup de la bouteille de Contrex XD
cirano
Posté le 19/12/2019
Hooo chouette :D merci pour ton commentaire ça me fait trop plaisir ^-^ je suis content que ça continue à te plaire :D
Encore merci !
Hinata
Posté le 10/11/2019
Quitte à commenter, autant lire la suite je me suis dit XD Donc me voilà ici !
Ce chapitre poursuit très bien le premier ! Aaron est excellent mais Elios aussi est beaucoup trop drôle XD

Petites remarques :
- ouvrit sa canette et l’afonna. > c'est drôle je connais pas ce verbe mais j'ai très bien compris ! C'est une expression belge c'est ça ?
- Allé un peut d’entrain : tu écris souvent "Allé" au lieu d'"allez" je crois, et il y a une faute de frappe à "peu" ;)
- Le sol pour ça part, se payait le luxe d’être pavé d’yeux. > faute de frappe à "sa" et j'ai trouve la phrase un peu maladroite

Les passages qui m'ont (vraiment) trop fait rire XD :
– Je me rappelle plus son nom, mais c’est un bon forgeron,
- c’est du carrelage XD
"Ha oui bien sûr Il avait changé la texture ! Et puis quoi encore ?
– Ha oui bien sûr Il a changé la texture ! Et puis quoi encore ? ai-je dit." C'est le genre de blagues qui marche qu'une fois mais qu'est-ce que c'est drôle XD
– Ho je sais pas, peut être pour rembourser les gens qui possèdent les portes que vous allez défoncer ? >>> je croyais qu'il allait dire "pour le Passeur" XD Je lis trop de mythologie grecque ^^"
- j’ai vu une des mains se détacher du mur jusqu’au coude rien que pour lui mettre une main aux fesses. > yes, on l'attendait haha ^^
– J’espère que vous avez aussi des oreilles XD
- Non, c’est crevant ce genre de tours de passe-passe, je préfère la porter.

J'ai beaucoup aimé les "effets secondaires" de la vie hors du paradis ! C'est une super idée vraiment ^^
C'est cool parce qu'on est à fond dans l'histoire alors qu'on sait même pas pourquoi exactement encore ils vont aux Enfers haha XD

Je vais lire la suite rapidement, à très bientôt ;)
cirano
Posté le 10/11/2019
Heeeey merci pour ton commentaire, ça fait vraiment trop plaisir ^_^

Merci pour les remarques je vais aller corriger ça de suite :D et oui afonner est un belgicisme (et je le savais même pas avant que Renarde me le fasse remarquer xD )

Je suis super content d'avoir réussi à te faire rire ^_^ mais du coup à chaque chapitre j'ai la pression de pas réussir à être aussi drôle xD
Et pour le coup ça me rend super fier d'avoir réussi à écrire un truc dans lequel on rentre facilement ^_^

Un très grand merci encore pour ton commentaire, j'espère que la suite te plairas :D !!!
Hinata
Posté le 10/11/2019
Mais de rien, j'ai plutôt l'impression de rien dire du tout à part que ton histoire me fait marrer, mais bon XD

Haha je comprends tellement cette pression, mais ne t'en fais pas, ça va le faire ! (en plus l'impression d'accumulation persiste, perso un chapitre isolé est incapable de changer mon appréciation d'une histoire ! ;)
cirano
Posté le 10/11/2019
ça va, ça me rassure un peu, mais j'ai l'impression qu'a un moment je vais arriver à court de trucs drôle à raconter xD Mais bon à ce moment je me reposerais sur ma capacité à partir dans des délires que même je comprends plus xD (je tease, mais j'en revient toujours pas de à quoi Saint Pierre va ressembler xD )
El
Posté le 29/10/2019
Mais bon sang, ce couloir ultra glauque qui en fait est juste un gros blagueur xD Ce que j'ai adoré je crois que c'est le moment où les mains aident Aaron, c'est trop X3 Ce décalage monumentale est délicieux !
cirano
Posté le 29/10/2019
Et bien ça va te surprendre, mais c'était complètement voulu ce décalage xD
Je suis super content que ça t'ai plu en tout cas :D
Sorryf
Posté le 27/10/2019
beurk dégueu ce chapitre T.T
mais rigolo ! la main aux fesses m'a fait rire, et le maitre qui revient pour écouter XD les yeux qui crient moins fort parce que le héros à mis du tissu sur ses chaussures xDDD et plein d'autres.
Par contre, arrivée à la fin, quand j'ai lu ""SCP-087" mon sang s'est glacé mécaniquement. j'ai des très mauvais souvenirs de SCP. Trèèèèès mauvais *pleure*
*pleure*
(en vrai je m'en rappelle pas bien j'ai tout occulté)

la suite !
cirano
Posté le 27/10/2019
Merci pour ton commentaire ^_^
Et désolé pour le SCP, je pense qu'on a été autant traumatisé tous les deux XD il fallait que j'évacue ça dans une histoire XD et après t'inquiète pas trop, je suis pas un as non plus pour écrire des histoire d'horreur, j'èspère que ça te fera plus rire que pleurer ^_^

Et oui oui, vendredi ^_^
Renarde
Posté le 27/10/2019
"Ho je sais pas, peut être pour rembourser les gens qui possèdent les portes qui vous allez défoncer ? ai-je dit sarcastique." Plutôt "Ho je sais pas, peut être pour rembourser les gens qui possèdent les portes QUE vous allez défoncer ? ai-je dit sarcastique." Je suppose ?

Je coince toujours sur ces descriptions/dialogues.
– J’espère que vous avez aussi des oreilles parce que je préviens, il tira sa rapière en remettant son épée à sa ceinture. Si j’entends encore un seul cri, je crève les yeux avant de marcher dessus.

Je ne sais pas s'il y a une règle, mais je suppose que tu ne peux inclure qu'un verbe de dialogue dans un dialogue (dire, répondre, murmurer, exclamer....), ce qui donnerait :
- J'espère que vous avez aussi des oreilles, prévint-il en échangeant son épée contre sa rapière, si j'entends encore un seul cri, je crève les yeux avant de marcher dessus.

ou alors tu sépares :

- J'espère que vous avez aussi des oreilles.
A ces mots, il tira sa rapière en remettant son épée à sa ceinture
- Parce que je préviens : si j’entends encore un seul cri, je crève les yeux avant de marcher dessus.

Tu as réussi à faire à la fois un truc super glauque et super marrant. J'adore le coup de la porte qui gémit avec moins d'entrain et les mains baladeuses, Et ce parterre d'yeux, berk.... Heureusement qu'Aaron a un peu d'humanité !
cirano
Posté le 27/10/2019
Hey merci pour ton commentaire, oui effectivement c'était un "que" et pas un "qui" ^_^
Et j'ai séparé le dialogue, il faut que je fasse plus attention à ce genre de trucs ! Mais merci de les soulever :D
Et je pense que si ça n'avait pas été aussi glauque ça aurait moins bien marché, être dans l'excès ça aide ^_^

Encore un grand merci pour ce commentaire !! :D
Joke
Posté le 26/10/2019
Tu me fais rire, mais purée tu me fais riiiiiiiiiiire XD XD XD.

Bon je commence par te noter tous mes moments préférés.

- Qui a construit cette horreur ? XD le mec qui se demande qui est l'architecte de la porte des enfers, génial, ça va trop bien avec ton perso ce genre de pensées décalées et trop drôles XD

La réponse de l'ange sur un ton appréciateur "c'était un bon forgeron" mais LOL j'en pouvais plus.

Le coup des bouches qui s'arrêtent de hurler, genre en mode whattt? quand l'ange défonce la porte d'un coup de pied, puis qui reprennent "avec moins d'entrain" mais comme je me suis marrée XD XD XD j'imaginais exactement le truc.

Les yeux qui crient Haaahhh quand on leur marche dessus mon dieu c'est tellement horrible, mais la façon dont tu l'écris est tellement drôle, c'est complètement barré j'aime trop!

Le coup de Aaron qui essaie de les préserver en mettant des écharpes sur ses chaussures pour leur faire moins mal ohhhh il est trop gentil, j'adore son réflexe!

Les murs en main mais MDR!!!
Quand il explique qu'elles le calculent pas mais qu'elles foutent une main à l'Ange j'ai trop rigolé XD

Et alors quand on arrive à cette phrase, j'ai carrément pleuré de rire:
"Ensuite, mon maître se pencha pour fixer le sol dans les yeux."

C'est trop un coup de génie cette phrase, j'adore.

Ensuite en vrac, j'ai adoré le moment où il suggère à son maître de voler (pour éviter de faire souffrir en marchant sur les yeux et l'autre qui n'entend rien et qui revient sur ses pas noooooon XD, le dialogue autour de la bouteille (oh, t'aimes pas la contrex? ), la sensation d'essouflement qui lui signifie qu'ils s'éloignent du paradis, le coup de la soif, de la douleur, c'est vraiment, vraiment sympa.

J'ai un tout petit peu moins aimé le coup de la canette, j'ai trouvé ça un peu redondant avec la bouteille, je sais pas, c'est le seul truc dont j'ai été un peu moins fan et qui m'a un peu sortie du truc.
Je crois que c'est parce que tout le reste est hyper original et déjanté, on lit ça avec une sorte de jubilation, et là du coup ça m'a fait redescendre un tout petit peu, mais bon c'est vraiment un détail.

Et d'une manière générale, j'adore le concept de passer un chapitre sur une traversée de couloir.
Bref, j'espère que tu continues c'est vraiment rafraîchissant, et je vais me ruer sur ton chapitre 3 dès qu'il arrivera :)
cirano
Posté le 26/10/2019
Hooo c'est super sympa ! ton commentaire me fait vraiment trop plaisir ^_^ je suis vraiment content de t'avoir encore fait rire.
Et c'est cool que tu aimes bien l'idée de passer un chapitre à traverser un couloir, dans le prochain chapitre ils vont descendre un escalier ^_^'
Pour le coup de la canette, c'est le fait que Élios la fait apparaître qui t'as sorti de l'histoire ou c'est le fait que Aaron se la prenne dans la gueule ? Si j'en fais un peu moins sur l'invocation de la canette tu pense que ça irais ?


Et ne t'inquiètes pas je continue, j'aime beaucoup écrire cette histoire, et j'ai encore pleins d'idées pour la suite ^_^
en plus avoir un gentil commentaire comme ça, ça motive :D

Encore un très grand merci pour ton commentaire ! ^_^
Joke
Posté le 27/10/2019
De rien c'était vraiment trop drôle!
Pour la canette c'est l'épisode entier en fait, je l'ai trouvé de trop, sûrement parce que j'avais bien rigolé avec l'apparition de la bouteille et le dialogue qui s'ensuivait, du coup, comme tu le répètes avec la canette ça casse un peu le truc, je sais pas expliquer pourquoi, comme si tu utilisais deux fois la même blague peut-être...
Mais en même temps les blagues qui se répètent ça peut être quelque chose qui fonctionne bien aussi, je suis la première parfois à apprécier l'humour récurrent, alors je suis pas sûre de moi en te disant ça...
Peut-être que ça marcherait mieux si tu déplaçais ce passage dans un futur chapitre?
Ou alors c'est peut-être la marque "monster" je sais pas, ça fait peut-être trop actuel, bon tu vas me dire contrex aussi, mais je sais pas, je trouvais que ça passait moins bien.

Et ensuite le fait qu'il la prenne dans la tête aussi, ouais.. mais encore une fois c'est un détail, attends d'avoir d'autres avis!
Si ça se trouve plein de lecteurs vont aimer ce passage!

Trop bien de savoir que tu as plein d'idées, et wouhouu un escalier, ça promet :)
cirano
Posté le 27/10/2019
Oui je comprend tout à fait ce que ça peut avoir de dérangeant, j'ai changé le passage en me concentrant beaucoup moins sur l'invocation de la canette, tu saurais me dire si ça passe mieux ? Et peut être qu'il faudrait aussi que je diminue la partie ou il se la prend dans la tête, pour que la scène soit plus dynamique ? Mais bon après si vraiment c'est pas rattrapable je supprimerai juste, c'est pas très grave ^_^

Et ouai, j'ai bien la pression avec l'escalier, mais en même temps c'est un bon exercice, essayer de faire un chapitre intéressant et agréable à lire sans avoir recours à un environnement un peu barré ^_^
Joke
Posté le 27/10/2019
Oh non pourquoi t'as changé direct!
C'était juste un avis!
Si ça se trouve plein de gens auraient bien aimé!
JE REFUSE CETTE RESPONSABILITEEEEEE

Bon bah j'ai lu vite fait le passage, j'ai mieux aimé "boisson énergisante" et aussi la façon dont elles apparaissent, par contre j'étais trop triste qu'Elios ricane alors que son apprenti se met à saigner du nez, le pauvre :(
ça m'a rendu Elios hyper antipathique...
Si c'est l'impression que tu veux donner ça marche par contre!

BON EH JE TE PREVIENS je ne dirai plus quand j'aime moins un détail, si tu le changes direct derrière! C'est pas le but du tout!
Je me trompe plein de fois en tant que lectrice, sur beaucoup de choses, alors change pas avant d'avoir plusieurs ressentis :)
Ok?
Et tout à fait d'accord avec toi sur le côté utiliser un environnement classique pour en faire quelque chose d'innovant, tu t'en sors super bien, je trouve que c'est une super contrainte libératrice d'écriture!
cirano
Posté le 27/10/2019
Haha xD ne t'inquiète pas j'ai aussi changé directement Parce que je n'était pas complètement content de cette scène et qu'elle m'avais posé des problèmes à l'écriture xD mais dac promis je changerai plus directement, j'attendrai d'avoir plus d'avis ^_^
Ha et pour le coup non c'est absolument pas voulu de rendre Hélios anthipatique :/ et ça c'est un vrai problème pour le coup, la scène est comique (sans vouloir me jeter des fleurs) mais Aaron qui se prend une canette puis qui se cogne le visage involontairement ça le fait rire, mais le terme "ricaner" à sûrement été mal choisi :/

Et encore merci ^_^ !!!
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