Chapitre 2 – Derniers rayons d'été

Par Belette

Chapitre 2 

4 septembre

Derniers rayons d’été

 

 

DRIIIIING !

Le hurlement strident de la sonnette me tira du sommeil. J’ouvris un œil en me demandant qui pouvait bien se trouver à la porte. Ma mère était partie travailler et m’avait laissée seule à la maison. Ne désirant pas vraiment en connaître la réponse, je replongeai sous mes draps, espérant que la personne qui attendait en bas s’en irait. Je voulais profiter de ma dernière grasse matinée avant plusieurs jours.

DRIIIIING ! DRIIIIING !

Apparemment, mon visiteur s’obstinait. Les sonneries se firent insistantes, comme s’il savait que j’étais là et voulait me forcer à descendre.

– Pas moyen de dormir un peu, grognai-je.

De mauvaise grâce, je sortis de mon cocon chaud et passai un sweat traînant au pied du lit, ne prenant pas la peine de dissimuler mon bas de pyjama. J’avais bien une vague idée de qui pouvait insister autant. Le visiteur appuya une énième fois sur la sonnette.

– Oui, j’arrive ! râlai-je, en dévalant les escaliers à toute vitesse. 

Le carillon ininterrompu me vrillait les tympans. Je tournai les clefs dans la serrure et ouvris la porte sur la charmante personne qui venait de me priver d’une partie de mon audition.

– Tu en as mis du temps, dis donc ! 

Je contemplai d’un air las la fille rousse qui venait d’entrer en habituée chez moi, et, comme d’habitude, je refermai la porte derrière elle.

– Je me suis doutée que c’était toi, Abygaëlle.

– Qui d’autre ? s’exclama-t-elle, tout sourire.

Je soupirai, riant intérieurement. Ma meilleure amie avait la sale habitude de s’inviter selon son bon plaisir chez moi, privilégiant généralement les matins où j’avais prévu de dormir.

Elle m’observa de haut en bas, avisant mes mèches indisciplinées et mes pieds nus.

– Ah, je vois, Miss Marmotte profite de la vie.

Elle me gratifia de son air de mère déçue.

– Comment peux-tu dormir un jour pareil ?

– Qu’est-ce que ce jour peut bien avoir de spécial ?

– Réfléchis un peu …

– Ce n’est pourtant ni ton anniversaire, ni le mien … Oh, non ! J’ai raté la rediffusion de la Fashion Week dont tu me rabats les oreilles depuis une semaine ? Me moquai-je.

Elle me donna une bourrade, en secouant la tête d’un air exaspéré.

– Tu ferais bien de t’y intéresser un peu plus, commenta-t-elle en pointant du menton mon bas de pyjama élimé.

– Je regarderai le jour où les mannequins porteront tes créations, lui assurai-je avec un sourire taquin.

Elle rit et prit une pose ridicule, la poitrine en avant et la bouche en cul de poule, battant des cils.

– Qu’est-ce qui m’irait le mieux ? Styliste ou mannequin ?

Aby, c’était un mètre soixante-dix et trois kilos en trop. Une tornade rousse, aux boucles aussi expansives que sa personnalité. Et elle était jolie. Très jolie, même. Une fille charismatique et joyeuse que tout le monde appréciait, ne serait-ce parce qu’elle mettait un peu de bonheur et de dynamisme dans la vie de tous ceux qui la croisaient. Et comme si cette beauté n’avait pas suffit, elle était d’un charme incontestable. Loin d’être une coquille vide, elle était lumineuse, et tous étaient attirés comme des papillons de nuit. Les garçons en particulier.

Ses histoires d’amour ne duraient jamais très longtemps cependant : elle butinait de personnalité en personnalité, constamment insatisfaite de ce qu’elle trouvait derrière le masque. Derrière ses airs superficiels, c’était une grande romantique, en réalité. Encore une petite fille à la recherche du prince charmant, par certains aspects. Mais cela personne ne le savait, elle se gardait bien de le montrer, cachée derrière une façade de sourires.

Les autres filles du lycée se heurtaient sans cesse à ce masque brillant et redoublaient d’efforts pour détourner l’attention sur elles. Mais Aby n’y prêtait pas la moindre attention : elle mordait dans la vie à pleines dents sans se soucier ni du passé, ni des autres.

Je l’admirai pour cette force. J’aurais voulu pouvoir vivre avec la même confiance, rayonner aussi fort qu’elle le faisait. A la place, je restai cachée dans son ombre rassurante, repoussant toujours le moment où il faudrait m’élancer seule.

– C’est le dernier jour des vacances ! s’exclama-t-elle.

– Je suis au courant.

– Tu ne comptais tout de même pas passer ta journée à dormir, alors qu’il fait beau ?

Je lui accordais que le soleil brillait et que vingt-cinq degrés avaient la qualité de beau temps sous le ciel de Normandie.

– En fait, si, répondis-je d’un ton enjoué, c’est exactement ce que j’avais l’intention de faire !

La vérité c’est que mes insomnies m’avaient tenue éveillée très tard, la nuit passée, et que les cauchemars qui peuplaient mon sommeil m’épuisaient. 

Elle sortit un sac de plage, un sourire scintillant s’épanouissant sur son visage. C’était la phase persuasion.

– Hors de question que je te laisse gâcher une si belle journée. On va à la plage !

Elle me lança son Regard-Qui-Tue-N°3, celui qui indiquait que toutes protestations seraient inutiles. Je n’étais pas de taille à lutter.

– Attends-moi en bas, capitulai-je.

Un sourire triomphant lui remonta jusqu’aux oreilles.

Je remontai dans ma chambre pour m’habiller. Tout en enfilant le premier maillot qui me tomba sous la main, je songeai, qu’en réalité, j’étais très heureuse qu’elle soit venue me chercher ce matin. L’été avait été long et les semaines où elle avait été absente, je m’étais franchement ennuyée.

La matinée étant déjà bien avancée, nous complétâmes les provisions qu’Aby avait déjà prises, prévoyant un pique-nique sur la plage. Je verrouillai consciencieusement la porte et nous descendîmes d’un pas joyeux le chemin crayeux. Le soleil baignait d’une chaleur dorée ma peau et les oiseaux se livraient à un concert multicolore, leurs voix cristallines se mêlant au bruit des vagues, contre les falaises à quelques mètres d’ici. L’air était plein de sel et de vent. De l’odeur chaude de l’herbe séchée, aussi. 

Je lançai un regard affectueux à la vieille maison normande derrière nous, ses briques et ses murs blanchis à la chaux se dressant courageusement face aux embruns qui la frappaient sans relâche. Elle me faisait l’effet d’une vieille dame avec ses pignons peints en bleu ciel et les bacs de fleurs encadrant le vieux porche. 

Je crois que je n’aurais habité ailleurs pour rien au monde. 

Mes parents étaient tous les deux norvégiens, mais ils avaient décidé de faire leur vie ici, à Etretat, terre d’où la famille de mon père était originaire. En arrivant, ils s’étaient installés dans la vieille maison familiale, avec ma canonique grande-tante qui était morte depuis cette époque. Nous avions alors hérité de la vieille bâtisse et de ses colombages délicats.

Aby avait cependant, comme souvent, le regard focalisé sur la maison voisine, tandis que nous dévalions le sentier. C’était la réplique exacte de la mienne, jumelles égarées au sommet de la falaise. Elles n’auraient pourtant pas pu être plus différentes. Tandis que la nôtre avait un petit jardin propre et fleuri, ainsi qu’une cour tapissée de gravillons blancs, le terrain voisin n’était qu’herbes hautes et chiendent. Ses briques avaient perdu de leur lustre, la peinture sur les boiseries avait été dévorée par le sel et ses fenêtres n’étaient plus que des taches d’encre poussiéreuses. Comme une jumelle fantomatique.

« Le Clos des Pendues ».

Le doux nom de la maison hantée du coin.

Les locataires s’étaient succédés à un rythme soutenu lorsque j’étais petite. Certains, amateurs de sensations fortes, avaient sans doute été attirés par la réputation de la maison, mais aucun n’était resté bien longtemps. Cela faisait maintenant des années que la grille d’entrée rouillée était surmontée d’un panneau « à vendre » et d’un « à louer » désespérés. Les propriétaires ne rêvaient que de s’en débarrasser, je suppose.

Evidemment, je n’avais jamais vu le moindre fantôme ou autre zombie dans le jardin, mais la superstition était très ancienne, profondément implantée dans les esprits. On racontait qu’il y avait un vieux cimetière païen dans le petit bosquet, à l’arrière du terrain, mais surtout que des sorcières avaient été pendues au sommet de la falaise lors de la Grande Inquisition, d’où le surnom.

Quoi qu’il en soit, de nombreux incidents s’étaient produits durant l’histoire de cette bâtisse – que personne n’avait osé démolir –, souvent plus dus au délabrement constant qu’à de quelconques présences maléfiques. Mais c’était ainsi et je craignais que la situation n’évolue pas de sitôt.

Nous dépassâmes les grilles de fer forgé qui clôturaient notre propriété et avançâmes vers celle du Clos des Pendues. Je vis Aby frissonner.

– Elle me donne la chair de poule cette baraque. Je ne comprends vraiment pas pourquoi vous continuez à habiter à côté.

– C’est juste une vieille maison, Aby, soupirai-je. Et si je vois un jour un fantôme se balader dans le jardin, tu en seras la première avertie.

Elle m’adressa un regard noir, froissée par mon mépris pour ces choses-là. Aby était superstitieuse. Je lui déposai un baiser sur la joue pour l’adoucir.

– Tu regardes trop de films d’horreur, plaisantai-je. Je te le répète, il n’y a aucun fantôme là dedans, juste une tonne d’araignées.

Elle balaya mes paroles d’un geste dédaigneux ; nous avions souvent eu cette discussion et elle ne faisait que tourner en rond.

Ici, tout le monde avait peur de ce vieux tas de planches, à mon plus grand désespoir. Enfants, on nous interdisait de venir faire du vélo dans les parages et certains parents avaient même interdits à leur progéniture de venir à mes goûters d’anniversaire, lorsque nous étions plus jeunes, à cause de la proximité avec la propriété. Plus tard, la répulsion s’était mue en défi et nombreux étaient les garçons de notre âge à s’y rendre en secret, afin d’éprouver leur virilité. Des chasseurs de fantômes étaient même venus un jour y tourner un reportage, mais ils étaient repartis bredouille.

À vrai dire, je suspectais les habitants d’Etretat d’être avant tout attachés à l’histoire de la bâtisse ; qu’elle soit réellement hantée ou pas n’avait finalement que peu d’importance, il s’agissait simplement d’y croire. Le mythe était plus précieux que la décevante réalité. Car des vestiges du cimetière païen, je n’avais jamais rien trouvé. Pas la moindre tombe ou feu follet. Rien du tout mis à part de l’herbe humide et de la boue.

C’était sans doute un peu risible, mais c’était ainsi ici. 

Si une tuile tombait et assommait quelqu’un, c’était maléfice. Il était sans doute plus facile d’accuser des forces maléfiques de tous nos maux que de faire face à l’effroyable vérité. 

Nous étions seuls.

Et c’est bien cela que nous trouvions insupportable.

 

Aby posa son sac sur le sable et s’étira en baillant. Nous sortîmes chacune une natte de plage de notre sac commun, et, après avoir enduit ma peau claire de crème solaire, je me couchai sur le ventre malgré la dureté des galets, observant les alentours.

La plage était relativement calme : la rentrée était déjà passée pour la plupart des gens, il n’y avait que les lycéens et les plus jeunes qui profitaient d’un sursis de quelques jours. Seul un petit groupe de collégiens jouait en riant à l’autre bout de la crique, au pied des falaises, armés de seaux. 

Le soleil s’infiltrait par tous les pores de ma peau, engourdissant tous mes sens de chaleur duveteuse. J’enfonçai plus encore mon visage entre mes bras croisés, savourant l’odeur ambrée et familière de ma peau nimbée de lumière, un arôme de sable et de crème solaire. Même les yeux fermés, je ne pouvais me soustraire à la lumière ; elle incendiait l’intérieur de mes paupières et piquait ma peau d’or. Mes pensées disparurent lentement, mon esprit s’abandonnant à la tranquillité originelle, enveloppée dans une coquille solaire.

– Tu ne veux pas te baigner ? lança tout à coup Aby.

– Non merci, murmurai-je d’une voix enroué et lointaine.

– Tu deviendrais frileuse ? railla-t-elle. Pourtant, l’eau de Norvège doit être autrement plus froide !

Je relevai la tête de mes bras et reposai mon visage de façon à pouvoir la regarder. Elle s’agitait sur sa natte, ajustant tantôt son maillot de bain sur sa poitrine, réarrangeant ses boucles indisciplinées…

Elle avait toujours eu du mal à supporter le silence. Je savais à quel point mon goût du calme la désarmait parfois ; elle avait autant besoin de parler et d’échanger que moi de m’enfouir dans l’inconscience.

– On n’y a pas été cette année, répondis-je dans un souffle. Ma mère ne se sentait pas prête à affronter… ses souvenirs.

Tous les étés, nous partions en famille quelques semaines dans la maison de mes grands-parents, en Norvège. C’était une des rares occasions que nous avions de les voir, et puis mes parents tenaient absolument à ce que Daniel et moi voyions ce pays qui était autant le nôtre que le leur. C’était un voyage que nous avions toujours beaucoup apprécié, mon petit frère et moi. La nature y était belle, grandiose, et ma grand-mère nous avait tant tourné la tête de ses contes, que ce pays en était devenu un lieu magique, empli de créatures merveilleuses. Je me rendais compte aujourd’hui que cette terre était pour moi le refuge de mon enfance. Et qu’elle me manquait terriblement.

– J’ai même peur que nous n’y retournions jamais, pensais-je à voix haute.

– Laisse-lui un peu de temps, conseilla mon amie avec un regard doux.

Je repensai à l’air hagard de ma mère le soir, à ses cheveux décoiffés et aux cernes qui étaient apparus sous ses yeux, elle que j’avais toujours vu rire, toujours vu se battre. Elle perdait souvent contact avec la réalité, maintenant, comme happée par un écho d’autrefois, par des souvenirs à présent douloureux. 

Je repensai à ses sanglots la nuit qui me serraient le coeur et me donnaient envie de hurler. 

– J’ai juste peur qu’elle ne s’en relève jamais, conclus-je d’un ton tremblant. Ma mère me manque.

Elle ne releva pas, respectant notre accord tacite de silence quant à l’état psychologique de ma mère, puis s’allongea à mes côtés en soupirant d’aise.

– Enfin une journée pas trop pourrie cet été, commenta-t-elle.

Je fermai à nouveau les yeux et me laissait submerger par le bien-être, chassant les idées noires. Je voulais oublier que dès le lendemain je serais de nouveau enfermée dans une cage, plongée dans un monde aux couleurs fades. 

Je n’avais jamais aimé l’école. Ce n’était pas que je n’aimais pas apprendre, mais les savoirs dispensés dans les manuels me laissaient froide. Les réponses à mes questions ne s’y trouvaient pas, et je me sentais mieux un alto calé contre la joue, ou le visage battu par le vent, aux commandes d’une planche à voile. Je ne supportais pas la tiédeur moite des salles de classe, et le vol des goélands qui passaient devant les fenêtres amplifiait mes accès de claustrophobie.

Quant aux cours de récréation… Les subtilités du jeu social qui s’y déroulait m’avaient toujours échappées. J’étais d’une nature taciturne, méfiante, voir un peu grognon parfois. Les autres m’avaient sans doute toujours trouvée à côté de la plaque, mais tant que j’avais eu ma musique et l’amitié d’Abygaëlle, cela m’avait été relativement égal. Je crois qu’au fond, je m’intéressais plus à ces grands oiseaux qui traversaient le ciel qu’aux autres humains autour de moi.

Les choses me paraissaient plus simples en leur compagnie.

Un petit picotement se déplaçant le long de mon mollet me tira de ma rêverie et alla se loger dans le creux de mon genou. Je sursautai et me dévissai le cou pour en identifier l’origine.

– On dirait que tu as de la visite, commenta mon amie, sans relever la tête pour autant.

Un petit crabe était logé au creux de ma peau chaude. Il se laissa docilement faire lorsque je tendis la main pour l’attraper, n’esquissant pas le moindre geste de fuite, se lovant au contraire dans ma paume. Sa petite carapace luisante d’eau était d’un vert jade profond et ses minuscules yeux noirs frétillaient dans tous les sens, attentifs ; ses mandibules frémissant dans un cliquetis chuintant.

– Je ne comprends pas ce que tu me racontes, tu sais, lui murmurai-je en effleurant son dos humide.

– C’est quoi, cette fois-ci ? me questionna Aby, les yeux plissés à cause du soleil.

– Un crabe.

– Encore ? Ça fait des années que je te vois faire, et, pourtant, je crois que ça m’étonnera toujours, rit-elle en secouant la tête.

Je lui tirai la langue et elle rit plus fort.

J’avais toujours aimé les animaux d’un amour inconditionnel, d’aussi loin que je m’en souvienne. Petite, mon père nous emmenait caresser les moutons du voisin en Norvège ; le souvenir de mes mains d’enfant plongées dans l’ouate blanche et l’odeur musquée des bêtes était l’un des plus anciens que je possédais, un des plus forts, tout empli qu’il était d’une béatitude douce et simple. Nous avions passé des heures aussi, sur le petit bateau de mon grand-père, à observer les baleines et les orques, au loin. Sans doute était-ce à cause de cette fascination qu’ils exerçaient sur moi, mais j’avais dès lors entretenu un rapport très particulier avec eux, et ils me faisaient confiance assez rapidement. Cela avait parfois pris des proportions un peu plus dérangeantes, notamment vis à vis des autres enfants. Lorsque j’avais compris que nourrir les rouge-gorges à la main n’était pas très courant, j’avais vite cessé, gênée par les regards que l’on me lançait.

Je faisais donc aujourd’hui mon possible pour éviter ce genre de démonstration en publique. La dernière fois que c’était arrivé, les conséquences en avaient été assez dramatiques.

Je m’apprêtais à me relever pour aller remettre le crabe à la mer, quand, sur la plage, une ombre attira mon attention. Je me figeai et mis ma main en visière afin d’identifier la personne qui venait vers nous. Une silhouette masculine se découpait sur le mur blanc de la falaise, ondulant d’une démarche nonchalante. En le reconnaissant, je réprimai un rire. Un petit sourire aux lèvres, je secouai la tête et me tournai vers Abygaëlle, qui n’avait encore rien remarqué.

– Tu savais qu’il viendrait, n’est-ce pas ? lui demandai-je en riant. Tu es incorrigible, tu le sais, ça ?

– De qui ?

– Eric.

Ce simple prénom lui fit l’effet d’une décharge électrique. Elle se redressa instantanément, abandonnant sans aucuns remords apparents sa paresse. Ses yeux, ravis et brillants, papillonnèrent à la recherche de sa silhouette. Eric était un vieux coup de cœur, et voilà deux longues années qu’ils jouaient à se tourner autour.

Elle arrangea d’un geste expert ses boucles rousses et mordit ses lèvres pour les rendre plus rouges. Je me moquai intérieurement d’elle.

Il brandit son portable en arrivant à portée de voix, en maillot de bain et un sac de sport sur l’épaule.

– Salut, Aby ! s’exclama-t-il, la gratifiant d’un sourire enjôleur. C’est sympa de m’avoir proposé de venir vous rejoindre !

Aby me lança un regard désolé auquel je répondis en levant les yeux au ciel, faisant tout mon possible pour ne pas éclater de rire. Elle était si prévisible.

– Tu comptais sur mon soutien ? soufflai-je.

– Il m’a dit qu’il ne faisait rien jusqu’à midi, je n’ai pas pu résister, avoua-t-elle, la mine désolée, se mordillant les lèvres. Tu ne m’en veux pas trop, hein ?

Je secouai la tête pour lui assurer que non : si cette visite lui faisait plaisir, ça me convenait parfaitement. Nous nous levâmes pour le saluer et Aby endossa son rôle de séductrice, un sourire radieux illuminant son visage parfait.

– Vous avez vu le temps d’aujourd’hui ? lança Eric pour entamer la conversation.

– Oui, qui a dit que la Normandie était un coin pourri, s’enthousiasma mon amie.

– Pas un souffle de vent …

– Ouais, j’espère que ça ne sera pas comme ça trop longtemps, pour la planche à voile, n’est-ce pas, Nolwenn ? On a des compétitions à préparer !

La Normandie bénéficiait d’un climat plutôt venteux, ce dont nous profitions bien, Eric et moi, puisque nous appartenions au même club de planche à voile. Mais aujourd’hui, il n’y avait pas le moindre souffle de vent, rendant la chaleur d’autant plus cuisante en plein soleil.

Aby riait à quelque chose que lui racontait le jeune homme quand je sortis de mes pensées, et, n’ayant pas la moindre idée de leur sujet de conversation, je décidai que c’était le bon moment pour m’éclipser. Mieux valait laisser Abygaëlle mener seule ses tentatives d’approches.

Je marmonnai une vague excuse, puis leur tournai le dos pour ramener le crabe, toujours dans ma main, à son milieu naturel. Aucun des deux ne remarqua mon départ. 

Les deux bords de la plage s’achevaient brutalement contre les falaises, les galets lisses cédaient alors la place à un amoncellement de rochers et de morceaux de falaise, rongés par les va-et-viens des marées. Je dépassai le groupe d’enfants armés de seaux et d’épuisettes, prenant d’assaut les grottes de craies. Je fus assaillies par les souvenirs de nos propres expéditions à Abygaëlle et à moi, nous inventant des histoires de pirates ou de dragons de mer à terrasser.

Une fois le petit crustacé déposé dans une mare, un peu à l’écart, je fis tranquillement demi-tour vers nos serviettes, prenant tout mon temps pour profiter de ma solitude. Les vagues s’écrasaient contre les galets avec un craquement répétitif et apaisant. Je me laissai emporter par cette rythmique océanique, savourant les tons de bleu et de vert de ses notes.

Quand je fus en mesure de distinguer Aby et Éric, quelques minutes plus tard, celui-ci lui adressait un petit signe de main avant de repartir vers la route côtière, plus haut.

– Eric te salue, me lança-t-elle quand j’arrivai à sa hauteur, rayonnante, il vient de partir, un appel urgent.

– Oh, fis-je, tu dois être bouleversée ! me moquai-je, la main sur le cœur.

Elle me tira la langue avant de soupirer.

– Bon, d’accord, admit-elle, j’aurais dû te prévenir qu’il viendrait. Désolée, Nolwenn. C’est bon, tu es contente ?

J’éclatai de rire.

– En tout cas, ajouta-t-elle le sourire aux lèvres, il a fini par me proposer un ciné. Je commençais à croire qu’il était gay !

– C’est génial ! m’exclamai-je. Quand y allez-vous ?

– Samedi après-midi. Mais je ne sais pas quel film il veut aller voir.

– Ne me fais pas croire que tu y vas pour le film, lui fis-je remarquer en riant.

Elle piqua un fard et se laissa retomber sur sa serviette, les bras écartés.

– La rentrée ne commence pas si mal finalement, lâcha-t-elle, un sourire niais sur le visage. Tu vois que ce n’était pas une mauvaise idée d’aller à la plage. Que ferais-tu sans moi, franchement ?

– La grasse mat’ !

– Ingrate !

 

Nous passâmes le reste de l’après-midi étendues sur les galets, avalant nos sandwichs en papotant. La journée avait fini aussi belle qu’elle avait commencé : un ciel bleu parsemé de quelques nuages. Mais lorsque l’église sonna sept heures du soir, la pluie se mit à tomber et nous délogea.

– “Qui a dit que la Normandie était un coin pourri ?“ N’est-ce pas ? L’imitai-je d’une voix aiguë avant de nous séparer.

– C’est ça, grogna mon amie en m’assenant une tape sur la tête, à demain !

Je gravis en courant le chemin remontant vers chez moi, me protégeant de la pluie torrentielle avec mon sac. C’était un vrai déluge qui s’abattait à présent sur nous, faisant du soleil un bien lointain souvenir. Je dépassai la grille du Clos des Pendues, sans lui accorder un seul regard, et poussai celle de notre jardin. Le sol était couvert de flaques d’eau qui m’éclaboussaient les chevilles. Je courus vers la porte, sprintant sur les dix derniers mètres. De l’autre côté de la barrière blanche, l’imposante maison voisine jetait une ombre sinistre jusque dans notre jardin. Elle sortit de ma vue lorsque je me heurtai à notre lourde porte en bois, enfin au sec sous le perron.

Je pris une longue inspiration avant de peser de tout mon poids sur la poignée et de l’ouvrir.

Une demi-seconde suffit pour que la chape sinistre, qui s’était emparée de la maison depuis bientôt un an, me tombe sur les épaules.

Le cliquètement des touches de l’ordinateur attira mon attention. Je trouvais ma mère dans son bureau, penchée sur ses dossiers d’avocate et tapotant par intermittence sur le clavier. Elle se remettait enfin au travail, c’était une bonne chose.

Après l’accident, elle avait pris deux longs mois de repos le temps d’encaisser le choc et de réorganiser nos vies. Il avait été question de vendre la maison à un moment – parcourir ses longs couloirs vides lui était devenu insupportable –, voir de changer de ville, mais elle avait fini par estimer que ça ne faciliterait pas les choses. Elle travaillait dans un groupement d’avocats basé au Havre, mais elle était souvent amenée à se déplacer sur toute la région et particulièrement sur Rouen pour rencontrer des clients ou pour se rendre au tribunal. Les premiers mois, elle n’avait pas quitté la maison. Elle traitait ses dossiers depuis le salon, se contentait de très rares voyages jusqu’au Havre lorsque c’était indispensable, et refusait de s’éloigner de moi. Cela m’avait asphyxiée, mais je n’avais rien dit.

Nous nous étions finalement disputées à ce sujet et elle avait fini par se faire prendre en charge par un psychiatre, anti-dépresseurs à l’appui. Lentement, elle était sortie un peu de sa torpeur et les journées étaient redevenues plus sereines. Mais la nuit, je l’entendais encore pleurer dans son lit et ses sanglots me déchiraient le coeur. Je battais en retraite dans ma chambre et me bouchais les oreilles pour ne pas l’entendre. Pour ne plus rien entendre.

Après les pleurs viendrait le vide. Leurs visages se faisaient déjà plus flous et j’étais désormais incapable d’invoquer leurs voix. C’était presque pire que le chagrin.

Elle m’entendit rentrer et se retourna pour me saluer. Elle me sourit tristement, puis se leva, se massant la nuque d’un air las.

– Je monte me coucher, je suis lessivée, m’annonça-t-elle. Cette séance cet après-midi m’a achevée. Le repas est sur la table si tu as faim. Tu peux mettre le lave-vaisselle en marche, s’il te plaît ?

Elle me posa un baiser sur le front.

– Bonne nuit, ma chérie.

– À demain.

J’aurais aimé qu’elle reste, même cinq minutes. Que nous parlions de tout et de rien comme nous le faisions avant, quand elle était l’astre qui régnait sur cette maison, dictant sa météo. Finalement, c’était peut-être toujours un peu le cas, dans la mesure où le baromètre était figé sur « Pluie ou vent » depuis des mois. Mais comme tous les jours, nous étions désynchronisées : elle partait quand j’arrivais. J’avais perdu les repères de notre relation.

Je me contentai d’un yaourt, puis remis l’assiette et les couverts propres, qu’elle avait laissés à mon intention, dans le placard. La table nettoyée, j’éteignis les lumières et montai dans ma chambre. J’ouvris la fenêtre et m’assis sur le rebord. 

Demain, je ferais ma rentrée en terminale, et, pour une raison que je n’arrivais pas à identifier, cela m’effrayait un peu. J’essayai de calmer ma respiration et la boule qui s’était installée dans ma gorge, mais elle y resta coincée jusqu’à ce que je m’endorme.

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Cléo
Posté le 28/01/2021
Encore un bon chapitre. Comme Alice j'ai trouvé que Aby servait plus de prétexte à poursuivre l'exposition de ton propre personnage, et je vois qu'en commentaire tu dis que tu as l'impression qu'elle ne veut pas participer à l'histoire xD Je connais ce genre de perso qui n'en fait qu'à sa tête haha.

J'ai beaucoup apprécié les descriptions des deux maisons normandes et des paysages (sans doute parce que je suis très familière d'Etretat et donc je retrouve cet environnement avec plaisir). J'imagine qu'on va en savoir plus sur la maison hantée dans la suite, et j'avoue que j'ai hâte haha xD
Belette
Posté le 13/02/2021
Oui, Aby a un rôle assez superficiel au début, il faut attendre un peu pour qu'elle se dévoile plus. Pourtant elle me sert à dire beaucoup de choses, surtout de par son absence et de la relation qu'elle a avec Nolwenn... mais il faudra attendre un peu plus loin pour que vous voyez tout ça.
Je réfléchis à mettre cet aspect en avant plus tôt, ça serait dommage que vous vous désintéressiez de l'histoire parce que les personnages sont trop plats au début... Mais la difficulté c'est de ne rien spoiler haha, un vrai sac de noeuds !
N'hésite pas si tu trouves toujours que les persos sont plats plus loin dans l'histoire, c'est difficile de juger depuis l'intérieur de l'histoire :)

Ahhhh je suis trop contente que l'ambiance d'Etretat te plaise <3 J'y suis jamais allée, donc je suis soulagée que ça reste crédible haha !
Il faudra attendre pour la maison hantée ;)
Alice_Lath
Posté le 20/01/2021
Yo yo yooo !
J'ai à nouveau beaucoup apprécié ce chapitre je dois dire. Bon Aby a vraiment un côté "perso secondaire de meilleure amie qui force sa pote renfermée à faire des trucs", mais c'est bien le seul défaut que je trouve à cette histoire pour le moment. Tu décris de manière précise et limpide et tu sais trouver les petits détails qui rendent le tout vraisemblable,
C'est riche, mais sans être too much, on apprécie le personnage de Nolwenn ainsi que son environnement
Encore un très beau chapitre je dois dire
Belette
Posté le 20/01/2021
Alors pour Aby, c'est effectivement un problème avec lequel j'ai dû mal à me dépatouiller, parce qu'elle est beaucoup plus que ça pourtant... Mais j'ai du mal à lui faire prendre la place que j'aimerais qu'elle ait, comme si elle ne voulait pas participer à l'histoire haha. J'essaie de nuancer du mieux que je peux par la suite, mais je pense que ça se verra mieux dans les prochains chapitres que je n'ai pas postés sur PA (j'espère en tout cas, hésite surtout pas à me faire un retour là-dessus si elle continue à être en mode potiche)...
Merci encore pour tes retours <3
Shangaï
Posté le 12/12/2020
Salut !
Ton second chapitre est bien mené et pose les bases. J'ai aimé le contraste entre les amies. Elles sont différentes mais ont les sens très proches et surtout leur relation fait très naturelle !
J'ai aimé la description de la maison voisine et de la superstition qui semble vivre dans le coeur de tous les habitants du coin. Je suppose que cette information est importante et j'ai hâte d'en savoir plus à propos de cette maison !
Tes descriptions sont toujours aussi belle et juste :)

Petit remarque, tes incises après un dialogue ne doivent pas prendre de majuscule. Ex: "blabla ! s'exclama machin et non S'exclama" :)

A bientôt !
Belette
Posté le 16/12/2020
Je ne suis pas trop satisfaite de ces premiers chapitres un peu mous après celui avec l'accident, mais j'ai pas trouvé mieux pour introduire le reste de l'histoire... Donc ton avis est super précieux ! Hésite pas à me dire si tu trouves ça trop lent, surtout :)

Haha oui, la maison hantée va servir, mais sans doute pas de la façon que tu crois hihihi :3

Merci pour ta remarque ! Scrivener me met les majuscules automatiquement, faut que je regarde pour désactiver tout ça...
Sinead
Posté le 26/11/2020
Bonsoir,

Ton écriture est tellement fluide que je suis toujours surprise en arrivant au bas de la page. Ce chapitre est doux et marque bien le contraste avec le quotidien à la maison, la distance entre la jeune fille et sa mère.
Un détail : " toutes protestations seraient inutiles " je pense que ça s'écrit plus au singulier.
Belette
Posté le 02/12/2020
Rholala merci pour toute cette gentillesse, ça me motive beaucoup ! :)
Merci pour la correction aussi !
Lunatique16
Posté le 07/11/2020
Re-Salut !

Un chapitre très intéressant (bien qu'un peu long je trouve). J'adore la relation entre Abygaëlle et Nolwenn, je la trouve adorable. Elle me fait énormément penser à une amie à moi, aussi dynamique, attachante, incroyablement insupportable et parfaitement irrespectueuse des grasses matinées. Un vrai rayon de soleil dans ma vie quoi ! Et l'une des rares personnes à réussir à me faire sortir de ma tanière. (Très honnêtement, je déteste le soleil, 25° en été c'est le rêve pour moi !)

Cette maison hantée m'intrigue beaucoup. Je me demande quels secrets elle peut bien cacher...
Je trouve aussi la relation entre Nolwenn et les animaux particulièrement troublante. C'est sûr que ça sort du lot de pouvoir approcher n'importe quel animal comme elle le fait (ou plutôt d'être approché par n'importe quel animal).

Voilà, à bientôt ! ^^
Belette
Posté le 09/11/2020
Merci beaucoup pour tous tes retours, ça me fait super plaisir ! :D

C'est le contenu du chapitre que trouve longuet ou les 4k mots ?
Ca me fait super plaisir si tu arrives à retrouver une de tes amitiés réelles dans la relation entre Abygaëlle et Nolwenn ! Il faudra patienter un peu pour la maison hantée, mais elle servira héhé... ;)

Merci encore et bonne lecture pour la suite !
Lunatique16
Posté le 09/11/2020
Disons que sur écran ça fait un peu long (normalement je préfère les livres papier, mais il y a tellement de pépite ici que je ne peut pas m'empêcher de venir !). Mais sinon le contenu va très bien, ne t'inquiète pas ! Il est même très drôle avec Aby, et la fin m'a serré le cœur... J'espère tellement que les choses s'améliorent entre Nolwenn et sa maman !
Elf
Posté le 09/09/2020
Coucou !

Chapitre assez doux, mélancolique. J'aime beaucoup Aby, c'est une beau rayon de soleil pour Nolwenn <3 Elle apporte de la légèreté qui est bienvenue !
La maison hantée m'intéresse... aura-t-on des mystères ?!
On voit que la vie de Nolwenn a été bouleversé mais sans évoquer l'accident... Tous ses souvenirs qu'elle invoque en disent long sur sa tristesse... Et cette mère, quelle horreur aussi pour elle ! C'est touchant.

J'ai noté quelques petites remarques :
« Me moquai-je » → mettre un « m » minuscule

« Encore une petite fille à la recherche du prince charmant, par certains aspects. » reformuler 'Par certains aspects encore une petite fille à la recherche du prince charmant' ?
« L’été avait été long et les semaines où elle avait été absente, je m’étais franchement ennuyée. » → reformuler 'l'été avait été long, je m'étais franchement ennuyée les semaines où elle avait été absente' ?
« Ici, tout le monde avait peur de ce vieux tas de planches, à mon plus grand désespoir. » → reformuler 'A mon plus grand désespoir, tout le monde avait peur de ce vieux tas de planches ici'
« on nous interdisait de venir faire du vélo dans les parages et certains parents avaient même interdits à leur progéniture » → répétition interdit

J'ai hâte de découvrir la suite ! Bonne écriture ;P
Kisses :)
Belette
Posté le 12/09/2020
Merci pour ton commentaire @Elf ! <3 J'espère que la suite te plaira :)
Merci aussi pour les corrections de phrases, je vais reprendre ça :)
Enoxa
Posté le 25/08/2020
Hey !

Voilà pour les petites coquilles :

Et comme si cette beauté n’avait pas suffit → suffi

Mes parents étaient tous les deux norvégiens → plutôt Norvégiens

Les locataires s’étaient succédés → succédé

il n’y a aucun fantôme là dedans → là-dedans

certains parents avaient même interdits à leur progéniture → interdit

– Non merci, murmurai-je d’une voix enroué et lointaine → enrouée

J’étais d’une nature taciturne, méfiante, voir un peu grognon parfois → grognonne

pour éviter ce genre de démonstration en publique → public

Je fus assaillies par les souvenirs de nos propres expéditions → assaillie

Alors, j’aime bien ce chapitre : il est bien ficelé. Toujours ces magnifiques descriptions qui respirent : j’ai vraiment l’impression de vivre ce moment à la plage. Le soleil, le bruit des vagues, les galets… Évidemment, cette partie est moins forte en émotions, c’est plus calme. Et en même temps, on sent encore les souffrances de Nolwenn. Les choix des mots sont bons : les sous-entendus sont présents et on s’immerge vraiment dans ses pensées (il faut dire que je m’identifie beaucoup elle :P).
Une autre chose qui m’a vraiment frappé est le silence : j’ai encore un souvenir un peu diffus du chapitre précédent, mais, dedans, il me semblait y percevoir encore cet attachement à la musique. On sent la fracture. Même si elle était présente à la fin de la partie d’avant, là, elle est là concrètement. Je vais pas dire que c’est fantastique et lancer des fleurs, parce que c’est assez triste en soi, mais ça ne me fait que plus anticiper la guérison des différents personnages. Leur développement, leurs émotions sont des choses auxquelles j’attache beaucoup d’importance et je ne peux que patienter pour voir les tiens sortir du cocon et prendre leur envol.
Je ne sais pas quoi dire d’autre. Il y a tellement de possibilités qui s’ouvre pour la suite. On est encore au balbutiement, on ne sait pas encore à quoi s’attendre. On ne peut qu’être surpris et c’est une bonne chose ;)

Bonne suite !
Enoxa
Belette
Posté le 12/09/2020
Hey ! Merci beaucoup pour la correction des coquilles déjà, je vais reprendre ça !
Je suis super contente que ce chapitre t'ai plu et te donne envie de lire la suite ! J'ai essayé de travailler la rupture entre le avant/après avec la musique, je suis soulagée que ça se voit haha ! Merci encore pour ton commentaire, j'espère que la suite te plaira ;)
Zoju
Posté le 23/08/2020
Salut ! Après un chapitre assez bouleversant, on trouve ici un chapitre plus calme. J’ai bien aimé lire ces deux premiers textes. Ton style d’écrire est très agréable à lire et cela se lit facilement. Je trouve le personnage de Nolwenn plutôt intéressant. J’ai beaucoup aimé la fin du premier chapitre qui semble bien résumer son état d’esprit. C’est une personne à qui on s’attache. J’ai l’impression qu’elle a des goûts simples. J’ai bien aimé la partie avec le crabe.

En ce qui concerne ce chapitre, on change de ton et l’accident est peu évoqué. Toutefois, l’ambiance que ce soit entre Nolwenn et sa mère ou avec Aby montre que la douleur est encore fort présente. Ce chapitre plante bien le décor et l’on sent que la maison voisine va amener quelque chose. C’est très intrigant les mystères qu’il y a autour. Curieuse de voir comment ton histoire va évoluer, car pour le moment c’est encore assez floue.

Juste une petite remarque en ce qui concerne les pensées de Nolwenn. Dans ce chapitre, tu mentionnes à deux reprises et je pense aussi dans le chapitre précédent que la mère pleure la nuit. Je pense que tu pourrais en supprimer un ou alors le reformuler, car c’est dit un peu de la même manière. Pour le reste c’est un bon chapitre que j’ai pris plaisir à lire. Hâte de connaître la suite ! :-)
Belette
Posté le 12/09/2020
Hey ! Merci d'être passée lire et encore plus pour ton gentil commentaire ! Tu as tout à fait raison pour ta remarque sur les pleurs de sa mère, je l'ajoute à la liste des corrections. ;)
J'espère que la suite te plaira, et encore merci ! :D
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