CHAPITRE 2

Par Taranee

CHAPITRE 2 :

PRESENT : JIO

 

 

            Jio aurait pu perdre son calme, il aurait pu essayer de s’enfuir ou pire : se jeter sur Allisen Soll, mais il ne le fit pas. Non. Il s’avança simplement, dans le plus grand calme, et s’assit en face du monstre noir, de l’autre côté du bureau. Le silence qui s’était installé se prolongea un moment, moment durant lequel le prisonnier et son hôte s’affrontèrent du regard. Puis Allisen s’enfonça dans son siège, croisant les bras, et un sourire ironique apparut sur ses lèvres.

- Ça faisait longtemps Jio. Tu as toujours cette même passion pour les duels de regard on dirait.

- Ne tourne pas autour du pot. C’est toi qui as ordonné ma capture ?

- Si c’est moi qui l’aie ordonnée ?! (il poussa un rire, comme s’il n’avait jamais rien entendu de plus stupide) Non ! C’est le maître des mercenaires.

- Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il vient faire ici ? Il ne se mêle pas des histoires de désertion au sein de la guilde. Qu’est-ce qu’il veut ?

- Tu étais devenu plutôt important avec ton pouvoir, tu sais, une désertion comme la tienne, ça ne passe pas inaperçu.

- Ne mens pas ! Que cherche le maître ?

- Il veut te voir. Il a un service à te… demander. Je suis là pour les négociations. J’ai longuement insisté pour m’occuper personnellement de ton cas et le maître a fini par accepter. Je ne connais pas les détails, il t’expliquera lui-même, mais je sais qu’il veut utiliser ton pouvoir pour quelque chose qui lui tient à cœur. Il a besoin d’un mage d’ombres. Et il se trouve que tu es le plus facile à trouver. Comme quoi, te réfugier dans le domaine du Duc Nowise n’était pas la meilleure idée que tu puisses avoir.

Le jeune homme garda son calme. Surtout, ne pas montrer qu’il bouillonnait, ne pas montrer sa peur, sa colère, ne pas réagir, sinon il prouverait qu’il n’avait pas changé, qu’il était comme avant, finalement.

- Qu’est-ce qui te fait croire que je vais accepter de travailler ici pour le compte du maître Soö ?

- Mais mon jeune ami, tu te doutes bien que tu n’as pas le choix !

Il s’en doutait. Mais il se demanda par quels moyens ils allaient le forcer à coopérer.

- Et que comptes-tu faire, si je refuse ?

Le sourire ironique affiché au visage de son interlocuteur devint un sourire cruel, carnassier, qui laissait voir les dents d’Allisen Soll. Jio détesta ce sourire.

- Allons, petit, j’ai plein de moyens de te forcer à coopérer, mais tout serait bien mieux si la décision venait de toi. Mais si tu tiens vraiment à résister, rappelle-toi que tu n’es pas en position de force et que tu n’as pas utilisé ta magie depuis plusieurs années. Tu n’as plus ton niveau d’antan, tu ne peux rien faire face à mes hommes. Si tu nous aides, on te laissera tranquille pour toujours. Fini la guilde, tu pourras enfin vivre sans te cacher. Et puis… Il y a Maz.

Maz ? Son amie d’enfance, Maz ? Alors comme ça elle était encore ici. Ils avaient partagé tellement de choses ensemble, traversé tellement d’épreuves, Maz était plus qu’une amie, elle avait été sa famille, et elle l’était toujours un peu.

- Maz est un bon élément, reprit le cavalier noir, un très bon élément, même. Et il serait vraiment fâcheux d’avoir à lui faire du mal. Mais si cela s’avère nécessaire, je le ferai. Après tout, tu as plus de valeur qu’elle aux yeux du maître.

C’est à ce moment que Jio perdit son calme. Il se leva brusquement, renversant sa chaise, et frappa sur la table, provoquant une réaction chez les gardes du corps qui surveillaient Soll.

- Ne t’avise pas de la toucher, Allisen Soll. Tu peux faire ce que tu veux, tu peux ME faire ce que tu veux, mais ne vas pas l’emmener dans tes putains d’histoires ! Elle n’a rien à voir avec ce qu’il se passe ici !

- Dans ce cas, sa protection repose uniquement sur tes épaules. C’est à toi de choisir, Jio. Mais je suppose que tu sais ce que tu as à faire, gamin.

Le jeune homme aurait voulu se jeter sur lui et prendre n’importe quel objet tranchant pour lui lacérer le visage mais les deux gardes le maintenaient en joue, avec leurs armes, et il n’aurait pas eu le temps d’esquisser un mouvement vers le cavalier noir avant de mourir. Il se sentait démuni, vulnérable. Impuissant. Il haït Soll de lui faire ressentir ça finalement, il poussa un soupir frustré, baissa la tête et murmura tout bas, comme s’il ne voulait même pas l’entendre :

- D’accord. J’accepte.

Un air triomphant vint se peindre sur le visage du vieux mercenaire.

- J’aime mieux ça. dit-il : On va te conduire dans une des chambres de la guilde, quelqu’un viendra te chercher pour l’entrevue avec le maître.

            Sur ces mots, il fit un signe à ses hommes qui vinrent encadrer le jeune garçon et l’accompagner jusqu’à la porte où l’homme à la cape prit le relais. Tandis qu’ils traversaient les couloirs, l’homme dit d’une voix atone, sans se retourner :

- Je suppose qu’ils ont obtenu ce qu’ils voulaient de toi.

-…

- Je m’appelle Addal, au fait. Ce serait injuste que je connaisse ton nom et que ce ne soit pas réciproque de ton côté.

Puis, comme Jio se murait dans le silence, la conversation s’arrêta. Les deux hommes parcoururent encore quelques couloirs, montèrent une volée de marches et, enfin, ils parvinrent devant la porte ouverte d’une chambre. Et pas n’importe laquelle. C’était son ancienne chambre, du temps où il était mercenaire.

L’endroit n’avait pas changé, durant toutes ces années, et Jio était presque sûr que personne ne l’avait occupée depuis son départ. Pas ton départ. Ta désertion. L’adolescent chassa cette pensée de son esprit et reprit sa contemplation. La pièce était mansardée et peu lumineuse. Un vieux lit était posé dans un coin. Le matelas n’était pas bien épais, ni en très bon état, et la couverture n’aurait pas été capable de réchauffer qui que ce soit. Il y avait pour tout autre meuble une étagère, seul rangement. Le parquet grinçait, des courants d’air s’engouffraient dans la chambre par les interstices entre les vieilles pierres qui constituaient les murs. Cela rappela des souvenirs à Jio. Il poussa un soupir. Avait-il bien fait de revenir ? Serait-il capable de s’adapter à son ancienne vie ? Il sentit une main le pousser doucement dans la pièce. Addal lui adressa un regard chargé d’une compassion qui rendit l’adolescent furieux. Et il ferma la porte. Jio entendit un léger cliquètement dans la serrure. C’est à ce moment-là qu’il réalisa pleinement qu’il était bel et bien là en tant que prisonnier.

 

PASSE :

 

            Leur chemin dura des heures et, lassé d’essayer de fuir, le garçon finit par s’endormir. Quand il se réveilla, il n’était plus sur le cheval du cavalier noir mais dans une charrette grillagée, en compagnie de ses quatre camarades. La charrette était à l’arrêt. Cette immobilité l’avait réveillé. Il tourna la tête et vit Maz à côté de lui, qui l’observait sans un mot. La petite semblait en proie à un flot de puissants sentiments et elle sursauta lorsque Jio lui tapota doucement l’épaule.

- Comment je suis arrivé là ? demanda-t-il.

- L’homme avec le cheval noir t’a posé sur le banc, tout à l’heure, tu dormais, Ewan aussi dormait, d’ailleurs, je ne sais pas comment vous avez fait pour vous endormir.

Le garçonnet haussa les épaules et porta son attention sur l’endroit où ils se trouvaient. Devant lui s’étendait une colline rocheuse. Et sur cette colline se tenait, magistral et lugubre, un immense bâtiment de pierre grise orné d’une large tour qui dominait la montagne. Le petit garçon douta que le frisson qui le parcourut fut causé par la fraicheur ambiante. Mu par un élan spontané, il saisit la main de Maz et la serra. La fillette lui rendit son étreinte, murmurant une phrase, juste une :

- On va s’en sortir.

Soudain, la cage s’ouvrit et les mercenaires empoignèrent les enfants, séparant les filles des deux garçons. Maz et Jio s’échangèrent un dernier regard et, par la même occasion, une promesse silencieuse de se revoir sous peu. On conduisit les jeunes gens dans un bâtiment à part, caché derrière les parois rocheuses. Jio résista lorsqu’on voulut le faire entrer dans une cellule grise et froide pourvue de deux couchettes inconfortables mais un homme robuste le poussa à l’intérieur et referma la porte. Il faisait noir, il faisait froid. Ewan, son camarade, avait une magie de feu et essaya de l’utiliser mais il ne réussit qu’à produire une étincelle qui s’éteignit presque instantanément. Les cellules étaient protégées par une barrière anti-magie. Jio se recroquevilla et, bientôt, ses yeux noirs se fermèrent. Il sombra dans un sommeil agité, perturbé par les souvenirs de la nuit, le meurtre de Rosind, les mercenaires.

 

PRESENT :

 

            Lorsqu’ Addal revint le chercher, Jio ne lui jeta même pas un regard, perdu dans ses pensées, regardant, au loin, un animal sauvage qui se promenait dans les rochers. Le mage de téléportation s’avança souplement et se racla la gorge. Jio se retourna et vit qu’il lui tendait un plateau chargé d’un morceau de pain et d’un verre d’eau. Il s’excusa, prétendant que c’était tout ce qu’il avait réussi à dénicher dans les réserves presque vides de nourriture. L’adolescent s’empara du verre d’eau et le but goulument mais laissa la tranche de pain. Son estomac noué aurait protesté s’il avait essayé de la manger. Puis il se leva en silence, comprenant que l’homme à la cape attendait qu’il le suive. Le silence régnait sur le bâtiment aussi, perturbé seulement par le bruit de leurs pas. Mais sous le crâne de Jio, les pensées allaient bon train et le mal de tête commençaient à se faire sentir. Il se posait une multitude de question et des souvenirs de son passé l’assaillaient sans qu’il puisse les repousser. Il avait envie de pleurer, de crier, de frapper, mais il ne voulait pas le faire devant eux. Alors qu’ils traversaient les bâtiments de la base, Jio croisa quelques visages familiers qui le regardèrent soit avec mépris, soit comme un mort revenu à la vie. Il était presque sûr de ne pas aimer ces regards et redoutait le moment où il allait devoir entrer dans la salle commune pour prendre son repas avec les autres. Ils passèrent devant les salles d’entraînement et le jeune homme dut fournir un effort considérable pour se retenir d’aller hurler sur un des maîtres d’armes quand une jeune recrue tomba et se fit tabasser pour la seule raison de son manque d’habileté avec les armes.

- Ça ne m’avait pas manqué. marmonna-t-il après être passé.

Non, ça ne lui avait pas manqué, ça ne lui aurait manqué pour rien au monde. Cette atmosphère qui baignait les lieux, la peur, la hantise qui voilait les yeux de chacun des mercenaires, les passages à tabac quand on essayait de s’enfuir, se rebeller, cette violence qui se dégageait de l’endroit. Tout ça… C’était malsain. Et le pire, c’est que l’existence d’un tel endroit ne dérangeait pas le gouvernement de l’alliance KENP[1] qui avait souvent recours à la guilde de mercenaires lorsqu’elle devait se fournir en puissants mages pour des missions importantes. En pensant au gouvernement, il pensa à l’assemblée des nobles mages, qui constituait ce gouvernement, et à son maître, le Duc Nowise, qui faisait partie de cette assemblée. Il ressentit un dégoût passager à l’idée que son maître en personne acceptait la présence d’un lieu pareil, puis se rasséréna en se disant que cette opinion ne faisait peut-être pas l’unanimité à l’assemblée.

- Eh.

La voix vint interrompre le flot incessant de pensées qui venaient traverser son esprit et il sursauta. L’homme à la cape portait sur lui un regard inquiet et lui touchait l’épaule tout en gardant une main sur la poignée en argent d’une porte ornée de décorations. Il se dégagea brusquement « Ne me touchez pas », et Addal enleva vivement sa main. Il ouvrit finalement la porte et, devant les yeux étonnés du jeune mage d’ombres, apparut un endroit aussi beau qu’apaisant.

            Ils se trouvaient au dernier étage d’une tour et la pièce était vaste et circulaire. L’endroit était rempli d’une eau claire dans laquelle une multitude de poissons colorés nageaient tranquillement. Un sort avait dû être lancé car l’eau gardait sa forme et que l’on pouvait marcher dessus sans y plonger jusqu’aux tibias. Des colonnes écarlates étaient plantées, soutenant un plafond haut et blanc où ondulaient les reflets de l’aquarium géant. La pièce était éclairée d’une immense vitre qui occupait une grande partie du mur et la silhouette svelte d’une personne se découpait dans la lumière crue du jour. Tout à coup, Addal avait disparu et Jio se retrouva seul avec cet homme. Au début, il resta loin de lui, l’observant tel un chasseur observerait sa proie. Mais il se doutait bien que, dans cette métaphore et vu la situation dans laquelle il était, c’était lui, la proie. Il finit par s’’approcher, d’un pas lent et méfiant. Il s’arrêta à 3 mètres de la personne et put à présent certifier que c’était un homme. Un homme de dos, vêtu d’un assemblage complexe d’étoffes colorées, les cheveux blond platine relevés en un chignon décoré d’un peigne doré finement forgé. Lorsqu’il se tourna, offrant son visage au traits fins à son visiteur, Jio eut d’instinct l’impression de devoir se méfier de cet homme. Il lui souriait chaleureusement et posait sur lui un regard violet et calme qui eut pour seul effet de faire reculer Jio d’un pas.

- Ne t’enfuis pas, Jio. Pas encore. Je dois te parler d’abord.

L’intéressé s’arrêta dans son élan et se retourna. Cet homme… Il avait comme un pouvoir de persuasion. Jio ne se sentait pas en sécurité, il se sentait pris au piège, comme nu, face à cet homme aux regard perçant qui semblait lire en lui. Il reprit d’une voix douce, presque paternelle.

- Je suppose que tu as dû être un peu secoué par les manières… brusques d’Allisen Soll. Tu dois certainement être en colère en ce moment.

Pas en ce moment, non. Même si la colère reviendrait à l’assaut à l’instant où il poserait le pied en dehors de cette pièce, il n’en ressentait aucune once à cet instant. Mais plutôt une sorte de curiosité, de l’intérêt face à cet homme qu’il n’avait jamais vu et qui, pourtant, avait joué un si grand rôle dans son passé.

- Pourquoi ?

- Plaît-il ?

- Pourquoi ? répéta le garçon : Pourquoi vous m’avez ramené ici ? Pourquoi avez-vous besoin de moi ? Pourquoi moi, et pas un autre mage ?

- C’est une question intéressante. Je pourrais te répondre que c’était mon droit, de te ramener. Après tout, même si tu t’es enfui, tu fais encore partie de notre clan. Tu es encore un mercenaire.

- Mais je ne veux pas en être un !

L’homme, le maître de la guilde, ne tressaillit même pas, comme s’il s’attendait à cette réaction, et continua ce qu’il était en train de dire.

- Je pourrais t’avoir choisi, toi, parmi les quelques autres mages d’ombres de Sambremonde, car tu as du potentiel, car tu étais le plus facile à attraper aussi, puisque tu n’as plus l’habitude d’utiliser la magie. Mais la raison pour laquelle c’est toi qui te trouves devant moi en ce moment importe peu. Ce qui importe, c’est ce que tu vas m’apporter.

- Et qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que je peux vous apporter de plus que ce que vous avez déjà, au diable ?

- Je m’appelle Soö. Je suis intimement lié à une personne que tu connais : le Duc Nowise.

A l’entente de ce nom, le jeune homme tressauta. Le Duc Nowise ? Son maître ? Que venait-il faire dans cette histoire ?

- Le Duc est mon père, continua Soö, et c’est aussi la personne que j’ai le plus haï. Tu ne comprendras peut-être pas, je ne te demande pas de comprendre, mais sache que cette personne a fait beaucoup de mal, elle est pervertie. Le Duc est redoutablement stratège et, plus que tout, c’est un manipulateur aguerri, avide de pouvoir.

- C’est un partisan de l’enfant lumière[2] !

- C’est un partisan de la supériorité des mages blancs. Comme tu dois le savoir, la magie se divise en deux classes piliers : la magie blanche, celle de la lumière, et la magie noire, celle de l’ombre. Pour Nowise, les mages blancs doivent régner en maîtres sur notre face. Pire encore : il abhorre la magie noire qu’il juge dangereuse et illégitime. Il veut la détruire. Si tu as réussi à rester en vie à ses côtés, c’est que tu n’as pas dû utiliser ta magie.

Le petit jeu du maître de la guilde commençait à agacer Jio qui n’avait qu’une envie : mettre un terme à ce discours sur la perversité de son maître. Soö dut le remarquer car il changea brusquement de sujet.

- Je veux que tu m’aides à détruire cet homme, ce qu’il a construit. Je veux qu’il voie sa vie et ses projets s’écrouler devant ses yeux. Je ne te demande pas d’être un héros, je veux le voir souffrir, mais pour des raisons personnelles.

- Et en quoi serais-je plus apte que quelqu’un d’autre à le détruire ?

- Cet homme m’a apposé un sceau, voilà plusieurs années maintenant. Un sceau de magie blanche qui m’empêche d’utiliser pleinement ma magie. C’est là que tu interviens. Le sceau a été fabriqué par ses soins, avec son pouvoir : celui de la lumière. Il peut donc être détruit avec une magie des ombres. Tu devines quelle sera ta tâche. Mais tu ne peux pas essayer maintenant, tu es trop faible, une barrière a été posée sur le sceau et doit être détruite. Il faudra donc que tu t’entraînes avant de tenter quoi que ce soit.

- Si je le fais, vous me laisserez tranquille.

- Bien entendu. Tu seras libéré de la guilde.

- J’ai une autre condition.

Le sourire de Soö s’agrandit en une expression satisfaite, comme s’il était fier de l’adolescent.

- Quand j’aurais détruit votre sceau, je veux que vous libériez aussi mon amie, Maz.

- La jeune Maz Akell… Je vois… C’est un bon élément, cela signifiera une grande perte pour la guilde, mais ça doit être concevable.

- Dans ce cas… J’accepte.

Il tendit la main et le maître des mercenaires la serra. Tout chez cet homme dérangeait Jio, et il ne savait pas s’il avait pris la bonne décision en acceptant ce marché. Il n’avait aucune envie de trahir son maître, le Duc Nowise, mais il le faisait au prix de sa liberté, et de celle de Maz. Une fois la poignée de main échangée, il s’en alla, retournant errer dans les couloirs gris du domaine, Addal le reconduisit à sa chambre mais il ne ferma pas la porte à clef, cette fois, et l’adolescent lui en fut reconnaissant.

 

[1] Alliance du Keruen, de l’Eüll, du pays de Nam et du Psal contre les pays du nord et de l’est. L’alliance s’est faite naturellement entre les pays du Sud, durant la guerre qui a ravagé la face 1 de Sambremonde.

[2] Un groupe de personnes ayant pour but de maintenir la paix et le bien-être dans Sambremonde.

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Maé
Posté le 30/06/2022
Hello !

C’était un chapitre intéressant, on change de décor ! On en apprend un peu plus sur le passé de Jio à travers la narration du présent, les conditions dans lesquelles il a grandi par exemple.

De manière générale j’ai trouvé ce chapitre plus fluide que le précédent, il est moins chargé d’informations ce qui le rend plus facile à comprendre et on entre mieux dans cet univers en y étant plongé peu à peu. Ta plume est toujours aussi agréable à lire !

Le personnage de Jio nous est de plus en plus sympathique même s’il garde une grande part de mystère. On voit en filigrane la tension entre le maître de guilde et son père, la relation entre les deux et comment Jio va se trouver plus ou moins coincé entre les deux. Ça nous invite à lire la suite car l’intrigue commence à poindre. Et un personnage encore énigmatique qui n’est pas apparu nous intrigue car on voit que Jio tient à elle mais en même temps il a quitté la guilde sans elle donc on se pause pas mal de questions !

En revanche comme pour le chapitre précédent, et les suivants j’imagine, je ne suis toujours pas fan, par goût personnel et totalement arbitraire soyons francs, de l’absence d’intégration des souvenirs dans une narration continue et des notes de bas de page mais voilà ce n’est que mon avis XD

Quelques petites remarques aussi :


« Tu peux faire ce que tu veux, tu peux ME faire ce que tu veux, mais ne vas pas l’emmener dans tes putains d’histoires ! » => ne va pas (impératif présent 2è personne sg)

« Il sentit une main le pousser doucement dans la pièce. » / « La petite semblait en proie à un flot de puissants sentiments et elle sursauta lorsque Jio lui tapota doucement l’épaule. » => doucement

Le silence régnait sur le bâtiment aussi, perturbé seulement par le bruit de leurs pas. » => L’usage de « aussi » est étrange, ce serait plus correct si c’était : « Le silence régnait aussi sur le bâtiment, perturbé seulement par le bruit de leurs pas. ».

« En pensant au gouvernement, il pensa à l’assemblée des nobles mages, qui constituait ce gouvernement, et à son maître, le Duc Nowise, qui faisait partie de cette assemblée. » => penser x2, plutôt remplacer un des deux par « songer » par exemple ?

« Même si la colère reviendrait à l’assaut à l’instant où il poserait le pied en dehors de cette pièce, il n’en ressentait aucune once à cet instant. » => instant x2

« Le Duc est mon père, continua Soö, et c’est aussi la personne que j’ai le plus haï. » => haïe

On se retrouve au chapitre suivant,

A la revoyure !
Taranee
Posté le 01/07/2022
Merci pour ton commentaire positif et aussi pour les critiques que tu fais.
Pour les notes de bas de page, je suis d'accord : ça laisse à désirer. Mais je ne savais pas trop comment les intégrer à l'histoire. Au niveau des souvenirs, tu vas devoir t'y faire car ils sont présent de cette façon tout au long du récit ^^'. J'ai trouvé que c'était le meilleur moyen de les insérer. C'est comme s'ils constituaient une deuxième histoire en parallèle la première.
Je suis contente de recevoir tes commentaires !

A bientôt !
PS : Je me rends compte que j'ai répondu à ton commentaire du chapitre 3 avant celui du chapitre 2...
Canopus
Posté le 14/02/2022
Encore une fois, je trouve le chapitre très bien écrit ^^ En plus l'histoire est prenante et Jio très attachant!

Tes persos sont génial, on sent bien le contrôle de soit que Jio a, bravo d'avoir réussi à nous faire passé ça. Et on sent bien que Soll est détestable... il m'exaspère tout autant XD quand au chef de la guilde... on ne sait pas trop quoi en penser non plus.

Encore une fois, tes descriptions sont génial! on voit vraiment dans quelles conditions vivent les mercenaires et comment ils sont traités. Bravo!

Enfin, le retour dans le passé est très bien intégré! Le fait de revenir dessus comme une pensée de Jio est très bien ^^

Voilà, c'est très sympa à lire, continu !!
Taranee
Posté le 14/02/2022
Coucou !
Contente que tu aies réussi à cerner (ou pas) les personnages. En effet, mon but était que Soö, le chef de la guilde, soit un personnage assez difficile à cerner, qu'on ne sache pas trop quelles sont ses intentions.
Merci pour ton commentaire !
Canopus
Posté le 15/02/2022
En tout cas, ils sont très bien écrit, bravo ^^
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