Chapitre 2

Il était tard. Caroline sortait du bar accompagnée de son amie. Il fallait qu’elle rentre se coucher à l’hôtel car le lendemain elle repartait pour la France dans l’après midi. Mais elle était tellement heureuse de retrouver son amie d’enfance à New York qu’elle accepta sa proposition d’aller en boîte de nuit. En temps normal, elle n’aimait pas les clubs. A Paris, il n’y avait que des hommes saouls et pervers qui la collaient parce qu’elle était jeune, blonde et fine. Mais pour faire plaisir à son amie, elle accepta. 

Les deux jeunes femmes marchèrent dans les rues de la ville, joyeuses, en parlant un peu fort à cause de l'alcool. Elles passèrent dans une petite ruelle peu accueillante. Des deux côtés, des immeubles les surplombaient. Un chat noir passa devant elles en feulant. L’amie de Caroline poussa un cri.

_ Ah ah, ce n’était qu’un chat !

Caroline sourit et reprit la route. Son amie était restée en arrière. L’hôtesse de l’air se retourna.

_ Bon eh bien tu avances ? On ne va pas rester là toute la...

La jeune femme était allongée par terre inconsciente. Caroline courut vers elle. L’inquiétude se lisait sur son visage. Elle appela son amie, la secoua, mais celle-ci n’ouvrit pas les yeux. Alors qu’elle sortait son téléphone pour appeler le 911, quelqu’un la frappa à la tête. Étourdie, elle essaya tant bien que mal de se relever pour faire face à la menace. Elle entrevit un homme avec une capuche, un couteau à la main. Caroline voulut s’enfuir en courant mais elle trébucha sur des ordures. Elle tomba à genoux sur le sol dur et froid. Elle se retourna, l’homme était tout près. Il se pencha sur elle. La peur l’empêchait de bouger.

_ N’aie pas peur.

Sa voix était grasse et son haleine puait l’alcool et la cigarette. Caroline crut reconnaître un accent allemand, mais elle n’était pas sûre. L’homme souleva la jeune femme dans ses bras pour la poser sur ses genoux et lui enfonça doucement son couteau dans le ventre.

_ Endors-toi.

Il embrassa alors ses lèvres de façon répugnante avant de se lever et de partir comme si de rien n’était. Un jeune homme le croisa et, lorsqu’il vit les deux femmes allongées par terre, il accourut. Il s’agenouilla près de Caroline. Celle-ci gémissait de douleur.

_ Aidez… moi.

Elle réussit à voir son visage fin, ses cheveux bruns, sa grande bouche et ses yeux verts.

_ Aidez-nous.

Le jeune homme retira le couteau doucement de la plaie. A ce moment-là les sirènes de la police se firent entendre.

***