Chapitre 2

Surtout que lui aussi aurait paniqué si ses membres disparaissaient sans explication. Les yeux bleus du Sawada se portèrent sur l’horizon. L’océan apparaissait derrière la falaise et la tour des Néants surplombait désormais le ciel. Ces grosses constructions, extrêmement modulables, dominaient chaque Face, plantées en son centre, impossible à rater. Impossible aussi d’oublier qui dominait sur la Plateforme. Sans les Néants, l’endroit ne serait qu’une expérience magique instable, trop dangereuse pour abriter autre chose que des colons aventuriers. Niko soupira et ferma les yeux alors que la bulle redevenait un havre obscure.

- Réveille-moi.

Personne n’acquiesça, mais le poids d’une couverture s’ajouta sur lui. Ridicule. Il ne craignait pas le froid.

***

Face n°9 de l’icosaèdre, japonaise – Ville : Torii – Entrepôts extérieurs

 

Année 2012, Terre, Monde 4 / Année 2512, 4e Platefrome

Pas même celui d’un vent violent marin. L’orphelinat s’était établit dans un des entrepôts de la basse ville. Situé à l’extérieure de la grotte, sur la pente descendant jusqu’à l’océan, l’endroit était soumis aux caprices des vents, des marées et des tempêtes. L’humidité constante permettait de trouver des loyers extrêment bas, et une certaine répugnance des forces de l’ordre à y faire leurs tournées. Niko ajusta son veston en regardant un de ses lieutenants le rejoindre au pas de course, suivit de près par Natsuki.

- Ni…Sawada-sama. Ils ne sont plus là !

L’Héritier s’attarda sur la gosse à peine plus jeune que lui avant de se concentrer sur le lieutenant. Après le salut protocolaire, des informations plus précises vinrent éclairer les paroles de l’adolescente.

- Le périmètre est sécurisé, monsieur. Nous avons attaqué discrètement, mais ils ont tout de même pu riposter. Cinq pertes chez nous, dix chez eux. Le directeur est ligoté dans son bureau en compagnie de sa secrétaire. Des carnets laissent à soupçonner un trafic.

- Repos. Passez devant. Natsuki, rentre chez toi, je t’informerai si ton gang est concerné.

- Monsieur. , le lieutenant se glissa devant lui, l’empêchant de passer.

- Hn ?

L’homme désignait un soldat, même si le terme crevette semblait plus approprié. Le crustacé s’inclina profondément, déclinant son identité. Mitsu Takano. Informaticien. L’Héritier posa un regard interrogateur sur le lieutenant, qui se racla la gorge.

- Il y a un ordinateur crypté dans le bureau. J’ai cru bon de faire appel à un spécialiste. S’il s’agit de trafic, il saura comprendre, il est normalement assigné aux voyages géo-portails.

- …Bonne initiative.

Le jeune homme se détourna, ignorant la courbette rapide et le départ de Natsuki, pour continuer son chemin jusqu’à l’entrée de l’orphelinat, laissant à Nanami le soin de gérer lieutenant et informaticien. La crevette n’avait même pas osé le regarder dans les yeux. Restait à espérer qu’elle ne vomirait pas sur la scène. Niko traversa la petite cours à découvert, le corps attentif à tout signe suspect. Un lieu sécurisé restait une menace potentielle. Devant lui, différents hangars se dressaient sur plusieurs mètres de hauteurs, empilés les uns sur les autres, défiants équilibre et l’océan qui s’écrasait sur leurs arrières. Les vagues remontaient parfois jusqu’aux premières bâtisses de l’entrepôt, rendant nécessaire l’accès par des passerelles. L’Héritier fronça le nez : la rouille avait décoré les structures d’orange et de brun, avec le hurlement du vent et le grincement des passerelles, il plaignait les orphelins qui avaient été parqués ici. Les pauvres gosses devaient être effrayés en permanence.

Un garde l’accueillit à la porte pour lui ouvrir et lui procurer des chaussons à passer par-dessus ses chaussures pour ne pas les abîmer. Niko hésita – un peu de sang n’allait pas l’arrêter – mais un coup d’œil à son secrétaire le persuada de sacrifier le style au pratique : il avait encore d’autres rendez-vous. L’intérieur était bien moins sinistre que l’extérieur. Presque…agréable. L’Héritier attendit après Nanami et l’informaticien – la crevette avait quelque réticences à traverser les passerelles – avant de s’enfoncer plus en avant. Sous leur pas une moquette épaisse s’enfonçait, des lumières tamisées éclairaient les pièces de manière chaleureuse. Ils devaient être dans un salon ? Ou quelque chose du genre. Peut-être que le titre d’orphelinat n’était pas si usurpé que ça finalement. L’endroit n’avait rien d’un hôtel de luxe, mais des rescapés de guerre ne demandait guère d’entretien. Le salon s’ouvrait sur un long couloir sans lumière.

- Le sol n’est pas stable, monsieur.

Un soldat lui proposait son bras. Niko leva un sourcil devant le ridicule de la proposition et fixa un instant l’impertinent. Non. L’endroit n’était pas à la colère. Il nota le nom de l’homme et continua son chemin, ses yeux s’habituant à l’obscurité. Un bruit mouillé monta du sol alors que ce dernier vacillait sous son poids. Il baissa les yeux et les fronça avant de demander de la lumière. Un haut-le-corps puis des bruits de régurgitation suivirent son ordre. L’informaticien. Niko ramena son pied de manière à conserver son équilibre : le sol était constitué d’un amas de membres et de sang empilés sur lesquels on avait jeté quelques planches pour ménager un passage. Pas d’enfants. Heureusement. Sans attendre, l’Héritier traversa la zone du carnage : le couloir continuait sur d’autres, plus ou moins étroits, sans réelle apparence uniforme. Plusieurs containeurs métalliques avaient dû être réunis pour former l’habitation. Il enjamba avec soin l’une des jointures et plissa le nez en voyant le reste de la construction : les pièces étaient remplies de couchettes superposées. Les couches dégradées aux chaînes rouillées se déroulaient dans le cube de métal, plus ou moins bien alignés.

- Les enfants ? - Ils ont été évacués. Le bureau du directeur est sur votre gauche.

Nanami l’avait dépassé tout en lui répondant et montrait le chemin du bras. Il traînait l’informaticien de l’autre, les doigts fermement ancrés dans le col du pauvre être. C’était à se demander comment il avait pu être diplômé du corps des cadets Sawada. Niko s’introduit dans le bureau et plissa légèrement le nez face à l’odeur. De la peur, du sang, et probablement d’autres fluides biologiques : l’endroit puait, sans aucune fenêtre pour améliorer la situation. La pièce était spartiate, pensée pour le fonctionnel et construite avec des matériaux de récupération. Les quelques armoires présentes avaient été retournées par ses hommes, les documents étalés au sol dans l’attente d’un tri plus précis. Une planche posée sur des trépieds avait dû servir de bureau avant de supporter le poids d’un type à la gorge tranchée, le corps affalé sur ce qui devait être un clavier d’ordinateur. Bon sang, il espérait que le sang n’avait pas trop abîmé le matériel. La pièce sentait l’amateurisme à plein nez.

- Nanami…qui est en charge ici ?

- Le lieutenant Wen, monsieur. L’équipe est fraîchement diplômée, ils servent de réserve.

Amateurisme expliqué. Trop de corps, une intervention sans délicatesse. Niko haussa les épaules mentalement et s’intéressa aux rescapés du massacre. Un homme, une femme, et une petite forme tremblante. Un enfant ? Les trois avaient un pistolet pointé sur leur tête, séparés de force probablement. Le gamin n’avait d’yeux que pour la femme.

- Mitsu. L’ordi. Trouve leur registre marchand, puis les contacts.

Un léger gémissement résonna dans la salle et l’Héritier faillit lever les yeux au ciel face au maniérisme de l’ingénieur. Le cadavre fut repoussé sur le côté pour faire place à l’informaticien.

- Mets les fichiers des gamins vendus sur une clef à part.

Un nouvel hochement de tête. La crevette s’était enfin mise au travail et le silence revint dans la pièce, seulement perturbé par les cliquetis du clavier et le bruissement des feuilles. Le secrétaire s’était penché sur le tas de paperasses, sa tablette à la main. Efficace, il ne lui fallut que quelques minutes avant de revenir vers Niko. L’Héritier jeta un coup d’œil à l’écran.

- ….Sakura Mazane.

La femme tressaillit. Il la regarda brièvement avant de revenir à sa lecture, prolongeant le silence. Les informations étaient frugales en réalité. Difficile de savoir qui de la femme ou de l’homme était le responsable de cet orphelinat. Les noms étaient corrects, une rapide recherche dans la base de données de la police avait révélé des passés chargés et peu élogieux. Niko rendit la tablette à Nanami, il était mal placé pour juger des actions d’autrui, mais vendre des enfants sur son territoire, sans autorisation, nécessitait une remise à l’ordre. Il se baissa jusqu’à arriver au même niveau que la jeune femme, plongeant ses yeux bleus dans ceux noirs et effrayés. Elle était maigre, presque squelettique, le visage marqué par l’usage de drogues. Des cernes noires la maquillait d’un air d’animal captif et ses narines dilatées trahissait son addiction à l’Azurée, une poudre communément utilisée par ceux trop pauvres pour s’offrir de l’opium terrien. Niko finit par sourire : un trait fin et sévère qui soulignait l’air glacial de son visage.

- Je vais te faire une proposition.

La femme se tendit. Un léger bruis résonna derrière le bureau. L’ordinateur avait fini la copie des fichiers. Niko plissa les yeux et se redressa un peu pour jeter un regard noir à l’ingénieur avant de reprendre son emprise sur la femme. L’atmosphère s’était refroidie, l’énergie se concentrant autour de l’Héritier qui tirait lentement un poignard d’une de ses poches.

- Tue-le, et ton fils sera sauf. La meilleure des éducations. Un futur brillant.

Elle se détacha des yeux bleus pour regarder son enfant. Bâillonné par une main adulte, le petit était trop terrifié pour pleurer. Il essaya bien de bouger pour la rejoindre, mais le soldat le tenait trop solidement. La femme prit une respiration rauque. Niko pouvait presque sentir son cœur s’agiter et l’angoisse bloquer sa gorge. Il attendait, le couteau tendu, fasciné par la réflexion de la jeune femme. Malgré les marques sur son visage, il ne lui aurait pas donné plus de trente ans. Au grand maximum. Le regard effrayé se fit tout à coup résolu et le sourire de Niko devint cruel alors qu’elle se détachait de son fils pour fixer la lame. Les doigts amaigris se refermèrent sur le manche du poignard, suivit d’un gémissement. Impossible de savoir qui de l’enfant ou de l’homme l’avait poussé. Niko se redressa et fit un signe au garde de lâcher la femme avant de se reculer pour mieux observer le spectacle. Le directeur – c’était lui, le doute n’était plus permis – essaya de se lever, préférant sans doute une balle à la lame qui s’approchait de lui. Un des soldats le frappa au genou pour le faire tomber.

- Pitié, je…

Il avait des yeux exorbités. Des veines prêtes à exploser. Niko regarda la femme s’approcher, hésiter. L’Héritier fit un signe discret à l’homme tenant l’enfant de lui libérer sa bouche. Aussitôt un gémissement en sortit, suivit de pleurs et d’appels. La mère regarda son fils et un rictus la défigura. Elle se jeta sur sa victime, enfonçant la lame dans les côtes. Un bruit sourd. L’homme hurla et se débattit. Un autre garde vint aider à le tenir tandis que la femme retirait le poignard pour le replanter. Les côtes l’empêchaient d’atteindre le cœur. Encore. Son rictus se transforma en rire fou et ses mains enfoncèrent finalement le couteau dans le ventre. Elle avait dû penser que ce serait plus simple.

Les cris devinrent des râles avant de s’estomper totalement. L’homme était méconnaissable, défiguré par la folie rageuse de sa victime. Le jeune mafieux observa un instant le dos encore raide de la femme. Sa poitrine se levait rapidement, essoufflée par l’effort du meurtre. Quelques minutes passèrent avant qu’elle ne s’arrondisse pour se recroqueviller autour du couteau.

- Laissez-nous.

La voix de l’Héritier résonna par-dessus les sanglots de l’enfant. Il s’approcha de la meurtrière et lui parla à voix basse tout en récupérant son arme avec des gestes mesurés. Conscient de la fragilité de l’instant, il resta délicat et concentré. Nanami attrapa l’informaticien par le bras en ne le voyant pas réagir. Mitsu était resté fixé sur la femme.

- Prends tes affaires et file.

Les ordres avaient été presque sifflés. D’autres gardes prirent la relève pour lui arracher son sac et le traîner à l’extérieur. Le bureau se vida et bientôt Niko fut seul avec la femme et son fils. Sitôt libéré, le gamin avait plongé dans les bras de sa mère. Nanami hésita avant de fermer la porte, capturant l’image des doigts ensanglantés sur les joues rondes, remplaçant les larmes par de larges traînées rouges. Un signe de tête de son patron le résigna : Niko pouvait se défendre face à une femme affaiblie et un gamin.

***

Les sanglots lui perçaient les oreilles malgré le vacarme des vagues et du vent. Niko resserra sa prise sur son paquet. Volumineux, l’amas de couvertures laissait parfois voir une touffe de cheveux noirs. Sous les yeux de ses hommes, le jeune Sawada franchit les passerelles le visage fermé.

- Jetez les cadavres à l’eau. Mitsu. Tu nous suis.

Nanami jeta un coup d’œil à l’informaticien. Il n’était pas certain de vouloir accueillir la crevette pour une heure de transport. Les remontées acides de Mitsu s’élevaient encore malgré un bain forcé dans les eaux glaciales de l’océan. La tête gelée et outrée du jeune ingénieur l’avait à peine consolé : ça puait.

- Tu l’as entendu. Monte. Allez.

L’Héritier avait déjà disparu à l’intérieur de la bulle, laissant le reste aux soins de son secrétaire. Il avait beau le bercer, le paquet continuait de chouiner dans ses bras. Sans essayer de le raisonner, Niko rajusta sa prise pour poser la tête de l’enfant contre son cou. Les mauvais souvenirs passeraient, mais pour l’instant, toute parole aurait été ridicule et déplacée. Il valait mieux que le petit pleure jusqu’à s’épuiser et enfin dormir.

- Alors ? Quels résultats ?

Mitsu écarquilla un peu les yeux. Trembla.

- J’ai besoin de regarder les données plus en détails Sawada-sama. Je n’ai pu que copier le disque dur.

-  Tu as le trajet jusqu’au domaine. Assied-toi.

Mitsu s’inclina et s’installa en face, geignant mentalement sur son sort. Il sentait sur lui toute la froideur du regard de l’Héritier. Une heure ? C’était bien trop peu. Il aurait à peine le temps de créer une copie propre du disque dur. Peut-être de trier quelques informations.

- 59 minutes.

Il leva légèrement la tête pour regarder son chef. Niko avait déjà détourné son attention sur la tablette tendue par Nanami. C’en était surréaliste. Son chef, couvert de sang, travaillait tranquillement, un gosse en travers de l’épaule. La chemise s’était déchirée durant l’intervention et l’ingénieur pouvait deviner les nuances que le sang avait apportées au noir. Il ne pouvait détacher ses yeux de la peau blanche qui pointait en dessous. De la peau. Vivante. Seule preuve que son patron restait humain. Mitsu déglutit et secoua sa tête avant de récupérer son ordinateur. Grillant les étapes, il ne se fatigua pas à faire une copie des données ou à faire attention à ne rien contaminer. Non. Ses clics l’emmenèrent directement dans les fichiers, les clusters, à chercher….chercher quoi ?

Il détestait cette famille.

Cette tension continue.

Il allait demander à être muté aux champs. Personne ne viendrait l’y retrouver.

Niko observa l’informaticien en prenant garde de ne pas remonter ses cils. Il n’arrivait toujours pas à lui faire confiance et si l’heure donnée se retrouvait être stérile, et bien la place serait libérée. Les incapables étaient au moins un engrais fertile pour les nombreux jardins du domaine Sawada. C’était le minimum.

La traversée de Torii se fit en sens inverse sans encombre. Heureusement, des embouteillages vinrent donner un sursis à Mitsu qui fouillait chaque fichier sans oser s’arrêter. L’enfant s’était endormi d’épuisement à mi-chemin et dormait désormais dans un petit nid aménagé par la bulle à la demande de son propriétaire. Niko s’attardait quelques fois sur le visage rougit par les larmes, inquiet de ne pas voir la respiration de sa jeune charge. Il serait plus rassuré une fois arrivé au domaine : le petit partirait directement vers l’infirmerie avant d’être installé chez les jeunes cadets pour profiter de douze ans de formation aux frais des Sawada. Libre à lui ensuite de choisir s’il désirait continuer dans l’armée ou rembourser la famille d’une autre manière.

- Alors ? Quels résultats ?

L’informaticien sursauta et jeta un coup d’œil par un des panneaux translucides. L’ascension de la falaise était passée inaperçue. Mitsu regarda son patron, puis l’enfant à ses côtés. Le puzzle prenait doucement sens. Se secouant, il retourna son écran pour le pointer vers Niko et montrer quelques lignes.

- Leurs comptes, principalement. Il y a peu de contacts établis. La plupart sont codés et il faudra l’équipe de déchiffrement dessus. Les heures de livraisons sont en clair par contre. Je vous envoie le fichier. Il y en avait plusieurs de prévus dans la semaine.

Évidemment, vu l’intervention, Mitsu n’était pas sûr que toutes ces dates n’aient pas été annulées. L’Héritier devait se faire la même réflexion au vu de son air peut-être encore plus sombre que d’ordinaire.

- Des infos sur les gosses ?

- La ville d’enlèvement. Rien de plus. Des prix parfois, ceux déjà payés je suppose.

L’air se refroidit dans l’habitacle. Niko ferma les yeux et respira avant de tourner l’écran vers son secrétaire. Les fichiers comprenaient des centaines de lignes complétées. Des centaines de gamins kidnappés ou vendus – impossible de savoir – sur la Face Japonaise pour être envoyés probablement sur toute la Plateforme, et pour ce qu’il en savait, peut-être même sur d’autres mondes, ou dans d’autres univers. Mitsu se racla la gorge pour récupérer son ordinateur. Quelques manipulations et il affichait à nouveau son écran.

- Pas mal de photos aussi. Ils ont dû monter un commerce de…

- Suffit. Envoie ça à Nanami, il le gérera.

Niko s’était tendu sur son siège, contenant avec peine une rage grandissante ; les images l’attisant d’autant plus qu’il lui était désormais impossible d’ignorer l’âge des gosses, bien au-dessous des normes tolérées.

- Il faut faire quelque chose contre ça !

La voix de l’informaticien s’était enhardie, probablement l’excitation. L’Héritier lui envoya son ordinateur dans le ventre et un regard glacial. Mitsu s’étouffa avec la suite de sa tirade et marmonna des excuses avant de se réfugier derrière son ordinateur. Les lèvres de Niko se plissèrent dans un rictus méprisant et il se leva pour poser ses mains sur les parois de la bulle afin de la modeler en profondeur. Quelques minutes et un mur organique noir séparait le sous-fifre du patron et de son secrétaire. Nanami tenta prudemment :

- Monsieur…

- Je n’arrive pas à croire qu’il ait été diplômé !

- …c’est l’un des meilleurs de sa catégorie.

- L’état de nos troupes doit être navrante ! Aï est probablement meilleure que lui.

- Monsieur.

Niko eut un geste agacé. Oui, comparer un adulte entraîné à sa sœur de 10 ans était probablement ridicule. Comme toute cette situation : comment se pouvait-il qu’un trafic d’une telle envergure lui ait échappé ?

- Doit-il être éliminé ?

- Tu me poses vraiment cette question ?

Le secrétaire se raidit brièvement au ton avant de se reprendre pour s’installer à côté du Sawada. Niko se mordait l’intérieur de la joue, le regard perdu dans le vide. Des enfants kidnappés. Nanami soupira et posa sa main sur l’épaule à peine sortie de l’adolescence.

- Peut-être devrions-nous envoyer des hommes enquêter ?

- Sans blague…

Leur système habituel de renseignement avait échoué. Niko secoua son épaule pour la libérer et prit son visage entre ses mains pour réfléchir. Les espions déjà placés n’avaient servi à rien, il fallait du sang neuf, mais la rue se méfiait toujours des nouveaux arrivants. Ils n’avaient pas le temps de gagner la confiance des gens. Nanami suivit le même raisonnement.

- Des gosses.

- Hn.

Niko peinait à mettre intentionnellement en danger les membres de son ancien gang. Sa main gauche saisit son téléphone et il joua un instant avec avant de se résigner. Natsuki devait attendre de ses nouvelles de toute façon. Elle allait enfin lui être utile.

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Sorryf
Posté le 02/03/2019
Bon... J'ai beaucoup aimé la crevette aussi ! le pauvre, lui aussi il fait un taf de merde dans lequel il est mal considéré, et j'ai beaucoup d'empathie pour ces persos XD
J'espère qu'il va pas mourir, quand meme O.O ! Nanami va pas laisser faire ça ! (il avait l'air de s'en foutre un peu alors j'ai peur)
Niko est un gros sadique psycopathe, j'aimerai pas bosser pour lui.
J'ai un peu de mal à comprendre cette histoire de bulle, il faudrait que je relise.
Cette histoire d'enlèvement de gosses, bordel, mais que fait la police ? c'est affreux ! 
Je constate que l'heureux élu n'est toujours pas là... tant pis, j'attend :p
Bon chapitre, très glauque, mais j'ai un peu rigolé par moments (le garde qui veut tenir le bras du héros... la malheureuse crevette...) c'est bien dosé ! 
Omecihuatl
Posté le 02/03/2019
<br />Son destin est un mystère =D les jardins Sawada ont besoin d'engrais des fois ! Faut penser à eux aussi !<br /><br />Je ne comprends pas. Niko est adorable pourtant. Vraiment. Un choupi. N'empêche x) je dois me retenir pour ne pas le faire encore plus inatteignable ( dans les premières versions c'était devenu vraiment difficile de s'attacher à lui).  Oh ? Qu'est-ce que tu n'as pas compris sur les bulles ? Faut t'être que je reformule !  L'heureux élu ne va pas tarder. Il aime trop la rue du coup il y batifole encore un peu =D  ^o^/ Merci !  
Keina
Posté le 14/03/2019
Me revoilà !
J'aime beaucoup l'ambiance malsaine qui se dégage de ce chapitre, l'attitude froide-mais-qui-cache-certainement-un-coeur de Niko, et puis le tout petit paragraphe du point de vue du petit informaticien a commencé à faire battre mon coeur de shippeuse ! 
Que dire de plus à part j'adore ? J'ai la sensation qu'il y a plein de mystères, plein de complots là-dessous, mais vous distillez les informations avec tout ce qu'il faut de retenue pour éveiller l'attention sans étouffer le lecteur dans les explications. Le fait qu'on soit focalisé sur Niko permet de ne pas s'éparpiller, et de rester concentré sur ses préoccupations. Je me pose plein de questions à ce stade - pourquoi ces enlèvements d'enfants, est-ce que la famille Sawada n'a-t-elle pas elle aussi des choses à cacher, comment fonctionne cet univers, est-ce que le petit informaticien va se faire renvoyer ou partir de lui-même, etc. 
Bref, la suite, vite !
 
Omecihuatl
Posté le 14/03/2019
<br /> Je réponds en retard pardon TT_TT ( et après l'appel sur le journal mais bon =D ).  Je suis ravie d'avoir réussi à éveiller ta curiosité ^o^/ Le coeur de Niko existe-t-il ? C'est une grande question =D et les talents de shippeurs vont créer beaucoup de bâteaux sur ces chapitres =D  J'espère que la suite sera à la hauteur de tes questions !  A bientôt ! 
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