Chapitre 19 : Suspects rassemblement !

 

    Il est vingt heures, le laboratoire du commissariat s'est transformé en une salle de réception où Rodes arrive en même temps que Tracy, ils sont accueillis par Jameson. 

 

    Rodes : — J’ai hâte d’en finir avec cette affaire. Tout est prêt de ton côté ? 

 

    Jameson : — De mon côté, ça va. On m’a chargé de faire l’hôte d’accueil, les gens arrivent petit à petit. Selon ce que l’on m'a dit, le spectacle commence dans une heure. Vous pouvez aller vous restaurer au fond, mais la soirée reste sans alcool. On représente quand même la loi sinon on a des petits gâteaux et des sodas sans glace.

 

    — Vous avez du café ? 

 

    — Oui, la vieille cafetière marche encore et on a aussi de l’eau.

 

    — Dawkins a fait exploser le budget à ce que je vois.

 

    Tracy : — Elle craint votre soirée ! Peter, on ne va pas rester longtemps ? 

 

    — Maximum deux heures. 

 

    — La prochaine fois, c’est moi qui décide où on passe la soirée. Mes collègues sont là-bas. Que font-ils là ? 

 

    — Allons les saluer ! 

 

    Rodes et Tracy se dirigent vers les docteurs Parrish, Atlan et Jascard. Arrivés en face d'eux, ils se serrent les mains.  

 

    Docteur Charles Atlan : — Bonjour, inspecteur. Vous nous avez invité pour nous informer de vos conclusions sur le meurtre de Janis Martin.

 

    Rodes : — Effectivement docteur, tous les suspects seront réunis ce soir dans cette pièce. 

 

    — Mais, je ne pensais plus être un suspect avec mon alibi. 

 

    — Aucun alibi n'est infaillible même si il faut admettre que le votre est excellent. 

 

    — Vous pensez peut-être que j’ai envoyé quelqu'un à ma place en prison pendant que je commettais le meurtre ou alors qu’on a commis le crime à une autre heure et que quelqu'un a usé d’un stratagème pour faire croire que le crime a eu lieu plus tard. 

 

    — Vous avez de drôles de théories ! J’avoue ne pas y avoir pensé, mais vous êtes dans le vrai. Maintenant que vous êtes entrés, je peux vous le confier à vous tous. Dès que vous avez croisé mon collègue Jameson, il a pris vos empreintes qui seront comparées par notre équipe scientifique à celles qu'on a retrouvées sur les lieux du crime.

 

    — Mais où avez-vous trouvé les empreintes ? Sur la victime ? Sur la poignée de la porte ? 

 

    — Non, vous me décevez docteur, tout ça n’importe qui sait qu'il ne doit pas y toucher. 

 

    — Alors où ? Sur un interrupteur, un robinet, une serviette ? 

 

    — Vous êtes toujours aussi fan de polar !

 

    — J’adore cette ambiance, en plus vous nous faites toutes ces petites confidences. Ça n’a rien d’anodin ! Je sais, c’est pour voir nos réactions. Je pari que c'est pour faire monter la pression. 

 

   — Non, vous faites erreur. 

 

   — Et tous ces policiers à la porte, c’est pour dire au meurtrier qu'il ferait mieux de se rendre.

 

   — Non, c’est juste une soirée au commissariat. ( Rodes se tourne vers le couple Parrish ) Je vois que votre couple se porte bien.

 

    Docteur Alan Parrish : — Oui, après une longue discussion, Leslie a décidé de redonner une nouvelle chance à notre couple.

 

    Au même moment, une dizaine de jeunes filles arrivent dans la salle. 

 

    Docteur Julien Jascard : — Au moins, cette soirée promet, je vous laisse, je vais voir si je peux intéresser une de ces demoiselles. 

 

    Tracy : — Elles sont toutes suspectes ?

 

    Rodes : — Oui, on n’a pas vraiment pu les disculper, elles sont donc théoriquement toujours sur notre liste, ce sont les ex du docteur Parrish, apparemment c’est pas vraiment un adepte du concept « You're the one I love. Baby, it's like that I will never stop. Cause I know what I got »

 

    Leslie : — Tu ne m’épargneras donc jamais aucune humiliation ! 

 

    Alan : — Vous aviez vraiment besoin de les inviter en même temps que Leslie ? 

 

    Rodes : — Pour être franc, ce n’est pas moi qui ai fait la liste des invités. 

 

    Alan va retrouver sa femme qui s'est éloignée du groupe. 

 

    Leslie : — C’est la goutte d'eau qui fait déborder le vase ! Je n’en peux plus, j’ai dû voir un vrai défilé de mes propres yeux, mais cette fois, je demande le divorce. 

 

    Alan : — Ne nous fais pas ça ! Je t’aime. 

 

    — Je t’aime, je t’aime, tu ne sais dire que ça. Mais je vois bien que dans ta bouche ce ne sont que des mots sans sens et puis, l’amour a ses limites. 

 

    — Ma chérie, je sais que j’ai dépassé les limites de la bienséance mais j'ai changé, je ne vois plus les choses comme avant, il faut que tu me crois, j’ai une mst.

 

    — Depuis quand le sais-tu ? 

 

    — Une bonne semaine. 

 

    — Et tu ne disais rien ! C’est grave ? 

 

    — Non, j’ai un bon traitement mais la maladie m’a vraiment changé. Je ne te tromperai plus jamais. 

 

    — Oui, tu ne me tromperas plus car je te quitte. Tout le monde me disait : quitte ce type, il ne te mérite pas. Des amis m'ont envoyé des offres pour travailler loin d’ici et moi comme une idiote j’ai toujours refusé.

 

    — Tu avais raison, ce ne sont que des envieux de notre bonheur. 

 

    — Quel bonheur d’être avec toi, tu plaisantes ! J’ai eu plusieurs propositions d’autres hôpitaux en dehors de la ville, j’ai toujours hésité, je pensais que m'éloigner serait une erreur pour notre couple, mais c’est fini, je prendrai mes dispositions dès demain matin.   

 

    Dans un autre coin de la pièce Walker parle avec Dawkins.

 

    Walker : — Vous avez eu le temps de lire les papiers que je vous ai fournis ? 

 

    Dawkins : — Oui, je sais vous n'êtes pas le premier à me le dire. Je lis lentement, j’ai mis deux heures enfin après les avoir lus, j’ai considéré que même si ils ne prouvent pas le trafic de drogue du cartel, ces papiers devaient contenir une information assez importante pour les poursuivre. J’ai donc passé le dossier à un gars de la brigade financière, il est là ce soir. Il m’a confirmé avoir mis le doigt sur quelque chose et je vous assure que si le cartel ne se fait pas arrêter pour meurtre ce soir,  il se fera arrêter pour fraude fiscale. 

 

    — Ces accusations tiendront-elles ? 

 

    — J'espère. Regardez par là ! On a de la visite. Le maire, son frère et Maître Gardin viennent d'arriver. 

 

    — Avec qui le maire parle-t-il ? 

 

    — La mère de Janis Martin. 

 

    — Vous avez invité la mère de la victime ? 

 

    — Oui, elle a bien le droit de confronter le tueur de son enfant.  

 

    Comme a pu constater le capitaine Walker, Madame Martin et le maire parlent ensemble.

 

    Le maire : — Comment te sens-tu ? 

 

    Madame Martin : — J’ai eu de meilleures jours, je pense énormément à la proposition de ma fille. 

 

    — Que t’a-t-elle proposé ? 

 

    — Elle veut que je vienne vivre chez elle. 

 

    — Je ne te croyais pas si attachée à elle ! Tu as toujours été si libre. Tu penses à ton indépendance. 

 

    — Je pense surtout à me rapprocher de ma fille. Sans le savoir, j’avais déjà perdu l’autre depuis longtemps, je ne veux pas faire deux fois la même erreur. Au fond, tu étais plus proche d’elle que moi.

 

    — J’essayais juste de rattraper le temps que l'on n’a pas eu mais elle serait certainement encore en vie si elle ne m’avait jamais connu. 

 

    — Tu ne lui a rien fait ? 

 

    — Non, jamais je n’aurais pu lui faire le moindre mal volontairement. 

 

    — Alors qu'as-tu fais de mal ?

 

    — Je ne lui ai jamais dit non. 

 

    — Ne dis pas de sottises ! Tu crois que je lui disais non. Elle avait un regard malicieux. Personne ne lui a jamais tenu tête. Même quand elle faisait des bêtises. Je la grondais un peu et pourtant je sais que ça lui passait complètement par-dessus la tête.

 

    — Il faut dire qu'elle te ressemblait tellement, elle avait tes jolies yeux.

 

    — Non, elle avait les tiens et ton sourire enjôleur.

 

    Marsha arrive, elle voit sa mère et elle vient la saluer.

 

    Marsha : — Salut maman, je ne m’attendais pas à te voir là.

 

    Madame Martin : — Salut ma chérie ! La police m’a gentiment invitée alors me voilà.

 

    — Ils ne manquent pas d’air, je vais dire deux mots à ces policiers. 

 

    — Ce n’est rien. Et puis grâce à cela, j’ai pu revoir une vieille connaissance. 

 

    — Maman, tu n’es pas croyable, tu lui fais les yeux doux, je te connais par cœur, c'est un de tes ex.

 

    — Arrête de te la jouer ! Je suis ta mère et tu es ma fille alors comporte-toi comme telle.

 

    — Très bien, maman. Je vais te laisser ton espace. 

 

    Marsha s’éloigne un peu, laissant sa mère flirter avec le maire.

 

    Madame Martin : — Je ne sais pas pourquoi, elle réagit comme ça, elle a toujours été ainsi. Je lui ai pourtant toujours laissé sa liberté mais elle n'a pas mon caractère ou celui de sa sœur. Elle est si conventionnelle. 

 

    Le maire : — Ce n’est pas toi, mais on voit tout de même que c'est bien ta fille. Je ressens en elle une femme confiante en elle.  Que fait-elle ?

 

    — Je n’en suis pas très fière pour tout te dire. C'est une arnaqueuse ! Enfin, elle a un travail mais ce travail n'est pas celui dont une mère peut se vanter. 

 

    — Ça ne doit pas être aussi terrible que tu le penses ! 

 

    — Elle se prétend voyante. 

 

    — Elle est douée ?

 

    — Elle sait y faire, dans sa profession. Du moment que les gens croient à ses mensonges, ça marche bien. Je me rappelle la fois où elle m’a raconté qu’elle avait extorqué une fortune à un pro de l’informatique et cet idiot lui rend encore parfois des services. 

 

    — Elle l’a vraiment extorqué ?

 

    — Elle lui raconte des bobards et il lui file un fric de dingue, j’appelle ça de l’extorsion.  

 

    — Quel service lui a-t-il rendu ?

 

    — Je sais seulement qu'il lui a retrouvé un téléphone portable.

 

    — Ce n’est qu'un petit service.

 

    — Je sais mais c’est déjà pas mal.

 

    Le frère du maire s’avance vers le capitaine Walker, une nouvelle conversation commence. 

 

    Pascal Folder : — Mon avocat m’a indiqué que vous étiez Walker. 

 

    Walker : — Il ne s’est pas trompé, je suis bien le capitaine Walker.

 

    — Si vous ne le saviez pas, je suis Pascal Folder. 

 

    — Je sais exactement qui vous êtes monsieur Folder.  

 

    — Vous savez aussi ce que votre nièce a fait. Je veux récupérer les papiers que votre nièce m’a dérobés. 

 

    — Vous pouvez les récupérer mais j’en ai fait plusieurs copies dont une a été donnée à un service de police qui devrait vous recontacter très prochainement.  

 

    — Vous osez me menacer !

 

    — Non, je ne menace personne et je vous l’assure, ce n'est ni ma nièce ou moi qui vous arrêtera. Il y a un service spécial qui se chargera de votre cas et celui de votre petite entreprise.

 

    — C’est ce qu’on verra ! J’ai le bras long.

 

    — Vous en aurez besoin pour vous sortir de là.  

 

    Maxime Gardin s’approche de Rodes.

 

    Maître Gardin : — Je me demande bien ce que je fais là ? 

 

    Rodes : — Vous n’avez franchement aucune idée ! 

 

    — Non, je ne vois pas.

 

    — Puisque vous donnez votre langue au chat, je vais vous le dire. C’est tout bête ! On a pensé à vous. Vu que vous avez défendu la moitié de nos suspects, on sait dit que vous seriez content de représenter celui qu'on désignera ce soir.

 

    — J’ai pas que ça à faire ! Ça va durer encore longtemps votre cirque ? 

 

    — Vu que le dernier invité vient d’arriver, si je me rappelle bien, un ancien client à vous. Daniel Rambaldi. Je pense donc qu'on va bientôt pouvoir passer à notre grand final.

 

    Marsha s’approche de Daniel. 

 

    Marsha : — Que fais-tu là ? Tu viens te livrer à la police !

 

    Daniel : — Non. Pourquoi je ferai cela ? Je sais que ça te ferait plaisir, mais non. Et toi ! Ne me dis pas ! Tu es là pour une séance de spiritisme. Je sais que ces policiers sont loin d’être malins. Mais ils devraient savoir que tes esprits ne t’ont jamais dit une chose d’utile.

 

    — Tu n’aurais pas dû te moquer de moi, je viens de te lancer une malédiction. 

 

    — Je ne suis pas un de tes clients crédules, je sais ce que tu fais. Tes menaces n'ont aucun effet sur moi. Et en réfléchissant bien, j’ai compris que c'était toi qui avait planqué le téléphone de ta sœur chez moi.  

 

    Le lieutenant Dawkins ayant entendu toute la scène, il s’approche derrière Marsha.  

 

    Dawkins : — C’est vrai ça ?

 

    Marsha : — Oui, j’ai demandé à un de mes clients de retrouver le téléphone de Janis pour moi, il l'a retrouvé dans une poubelle à deux cent mètres de l’appartement de Janis. Il a vidé son contenu et de par mon métier, je n’ai eu aucune difficulté à m’introduire chez cet abruti. 

 

    Daniel : — Cette fois, tu ne t’en sortiras pas. Lieutenant ! Je vous demande de l’arrêter ! 

 

    Dawkins : — Pour quelle charge ?

 

    — Vous avez entendu sa confession ! 

 

    — Des histoires comme ça, j’en entend des tonnes. N’ayant pas lu ses droits à  mademoiselle Martin, n’importe quel avocat de seconde zone vous dira que ce témoignage ne peut pas être présenté devant un tribunal.  Sans preuve, je ne peux rien faire. Maintenant je vous laisse Daniel, j’ai un vrai crime à résoudre.  

 

    Marsha : — Merci encore Lieutenant. 

 

    Dawkins : — Vous devriez passer à autre chose, il n’est jamais bon de s’accrocher au passé.  

 

    — Vous pensez à quelque chose de précis ?

 

    Dawkins se dit à lui-même qu'il doit sortir une phrase qui le mettra en valeur.  

 

    Dawkins : — Évidemment je pense toujours à une chose précise, mais là je dois conclure la soirée. 

 

    Hank n’est pas fière de lui, il se demande bien si Marsha ne va pas mal interpréter sa dernière phrase mais il est vingt et une heures, ce n’est plus le moment de penser à cela. Dawkins s’avance au centre de la salle, il tape du pied pour attirer l’attention de la salle puis il commence son discours avec une voix forte. 

 

    Dawkins : — Je tiens tout d’abord à remercier toutes les personnes qui sont venues ici ce soir. Si vous ne le savez pas encore, je peux vous le dire maintenant l’objectif de cette soirée est de résoudre le meurtre de Janis Martin, c’était une fille heureuse qui aimait aider son prochain. Je tiens aussi à remercier toute l’équipe de notre laboratoire qui n’a pas arrêté de travailler ce soir pour répondre à cette question : Qui a tué Janis Martin ? Monsieur Jameson avez vous la réponse ? 

 

    Jameson : — Oui je l’ai et elle se trouve dans cette enveloppe. 

 

    Jameson apporte l’enveloppe à Dawkins. 

 

    Dawkins : — Je sais que ce n'est pas la soirée des oscars puisque vous êtes tous nominés mais c'est tout de même un grand moment pour nous. Alors trêve de bavardages. ( Il ouvre l’enveloppe) Et le meurtrier est ...

 

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