Chapitre 19

Cet homme était un monstre. Juste un monstre. Rien qu’un monstre.

Son frère, en ce moment même, devait être « chouchouté » par des personnes, et le vieillard n’attendait que le moment où il n’aurait plus besoin du jeune garçon. Peut-être que ce dernier n’était même pas ici ! Peut-être était-il dans une maison comme il y en avait des milliers à Paris : impossible à déceler.

Elle fut forcée de regarder de nouveau les scientifiques, qui allaient se mettre à l’œuvre.

Soudain, une alarme incendie retentit. C’était un ton strident, un cri aigu… L’un des gardes sortit discrètement, pour revenir, effaré, moins d’une minute plus tard.

« Il faut évacuer tous les bâtiments, monsieur ! dit le garde d’une voix soudain presque aussi stridente et suraigüe que l’alarme. La zone C quatre est la proie des flammes ! Et le feu se rapproche dangereusement du reste du bâtiment. De plus, quand l’assurance verra que vous avez installé une alarme incendie seulement dans la zone scientifique… Et qu’elle verra la zone scientifique.

- Je me moque de l’alarme incendie ! Évacuez les scientifiques et brûlez tout !

- Et les animaux ?

- Oubliez les animaux. »

Cette fois, Enola ne put s’empêcher de réagir face à cette atrocité : c’était une horreur ! Ils ne pouvaient pas laisser brûler tous ces animaux. Déjà, ils en torturaient certains. Alors les tuer tous ! De plus, brûler était peut-être la pire des morts !

Elle lança au vieillard :

« Vous n’êtes qu’un monstre !  Vous avez assez d’effectifs pour sauver tous ces animaux ! Pourquoi ne le faites-vous pas ! »

Un garde s’approchait déjà pour la faire taire. Le temps pressait, le feu n’attendrait pas. Mais le vieil homme répondit, tout en faisant un geste au garde pour qu’il ne fasse rien :

« Vous voulez sauver les animaux ? Alors protégez-les. Je n’ai nullement besoin de vous. Restez ici, et essayez d’en sauver le plus possible. De mon côté, je vais prendre… un animal. Pour vous faire plaisir. »

Il ricana, avant de partir au fond de la salle chercher un petit chiot, enfermé dans une cage, semblable à celui trouvé par Enola, presque une semaine auparavant, dans une voiture, enfermé lui aussi.

Il prit la cage, puis sortit à la suite des scientifiques, comme de Thomas - qu'on emmenait de force - et bientôt des gardes.

La porte se ferma.

Ils avaient abandonné Enola, la laissant à son triste sort peu enviable.

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