Chapitre 18 : Un louka au citron

Notes de l’auteur : Coucou ! Voici un chapitre de transition, j'espère qu'il n'est pas trop rushé. J'ai un gros doute sur le discours du Baroudeur, dites-moi ce que vous en pensez^^

Après une semaine de chevauché en direction de l’est, ils atteignirent un village paumé de colons, Tabarnak. Un tas de cabanes frêles qui se serraient les unes aux autres pour lutter contre le vent rouge du désert. Tabarnak était l’un des rares endroits du Fourvien où les Estiens fragiles avaient osé poser leurs bagages. Une erreur, au vu de l’architecture congestionnée du patelin.

Le Baroudeur eut droit à un accueil médusé bien que respectueux. Tous les colons avaient entendu qu’il s’était joint à la Compagnie, aussi étaient-il assez surpris de le voir débarquer en compagnie de deux barbares. Il traversa le village jusqu’au centre, croulant sous les regards curieux. Le maire l’attendait devant le saloon municipal. Ce n’était pas le même que lors de son précédent passage, il ne le reconnut que grâce au soleil d’or épinglé à son veston.

- Êtes-vous bien le Long-Marcheur ?

- Non, vous voyez bien que je marche pas, je chevauche.

Le maire cligna des yeux.

- Bien sûr que je suis le Long-Marcheur. Et je préfère Baroudeur.

Le vieil homme tout en rondeur qui lui faisait face fronça les sourcils. Son cerveau n’arrivait visiblement pas à suivre.

- Eh bien… je dois vous demander, Lo… Baroudeur, si vous êtes ici au nom de la Compagnie ou…

- Non. La Compagnie, je l’emmerde. J’espère que c’est aussi votre cas.

Le maire jeta un œil anxieux en direction de l’emblème reconnaissable placardé au dessus du saloon.

- Nous… nous avons dû nous soumettre lors du passages des Auto… des soldats de la République…

- Bah vous allez m’enlevez ça et me laisser rentrer dans vot’ taverne parce que je vous signale que je me crâme la nuque, là.

- Heu… d’accord… entrez, je vous pris.

Le Baroudeur sauta de scelle et confia les rênes de son cheval à un garçon qui avait l’air d’être là pour ça, avant de pénétrer dans l’atmosphère chargée du saloon. L’endroit était une taverne, tout ce qu’il y avait de plus classique, sauf qu’on appelait ça un saloon parce qu’on était en Nouvelleterre et qu’il était municipal. Il servait donc aussi de mairie et de bureau de vote, ce qui donnait généralement des soirées électorales bien arrosées. Il y avait pas de clients à l’intérieur - ils étaient tous sortis pour assister à son arrivée -, le barman en revanche était comme toujours vissé à son comptoir, en train de nettoyer un verre déjà propre. Le Baroudeur s’y installa, accompagné d’un Kotla amusé et d’une Sora impressionnée. Elle dévorait le décor avec de grands yeux émerveillés. Il n’y avait rien de bien transcendant, pourtant. Juste du bois sale, des lustres cassés et une odeur entêtante de whisky.

- Un louka s’il vous plaît, commanda le nouveau venu. Tu veux quoi Sora ?

- Heu…

Le Baroudeur eut un sourire.

- Deux loukas, en fait, lança-t-il au barman.

Ce dernier hocha simplement la tête, il était muet. Cela en faisait un très bon interlocuteur pour les queues de pelle qui s’échouaient sur son comptoir.

- J’espère que ce que tu veux lui faire boire n’est pas trop alcoolisé, siffla Kotla avec méfiance.

- Je suis blessé que tu puisses penser ça.

Le Pokla soupira.

- Du lait au miel, si vous avez, demande-t-il dans un estien tout à fait correct.

Le barman hocha encore une fois la tête sans s’étonner de voir un barbare parler sa langue. Le sang-froid était un pré-requis important pour exercer son métier.

- Baroudeur, que voulez-vous ? s’enquit le maire qui s’était glissé derrière avec une discrétion surprenante.

- Me reposer, bouffer, et faire un petit discours en place publique. Y a pas mal de choses à revoir dans ce village.

- Avez-vous des cartes ou des denrées exotiques à nous vendre ?

- Nope.

Le maire fronça les sourcils.

- Dans ce cas je ne vois pas pourquoi je vous offrirai tout cela.

Le Baroudeur pivota vers lui.

- Écoutez-moi bien. Je vais vous laisser le choix de décider si vous serez mes amis ou mes ennemis. Et vous, derrière, approchez-vous ! Vous êtes plus concernés que ce vieux !

Les villageois qui l’observaient depuis l’extérieur pénétrèrent timidement dans le saloon. C’était principalement des enfants couverts de boue et des femmes en chaleur.

- Bon, faut croire que je vais devoir faire mon discours avant de m’être reposé, l’hospitalité laisse à désirer ici. Enfin bref, passons. Si je suis venu ici, c’est d’abord pour faire une pause dans mon voyage, mais aussi pour vous parler d’un truc. J’aimerais d’abord que ceux qui n’aiment pas la Compagnie lèvent la main, et n’ayez pas peur, hein, je bosse plus pour la République.

Un silence effaré accueillit sa tirade. Aucune main ne se leva, hormis celles de Kotla et Sora. Le Baroudeur grogna. Les fameux colons qui bravaient l’inconnu étaient plus lâches qu’on pourrait le penser. Un tintement retentit derrière lui, le barman venait de poser un verre à moitié rempli sur son comptoir pour lever la main. Un silence encore plus dense s’abattit sur l’assemblée. Alors, les enfants furent les premiers à se signaler, suivis par le reste des curieux. Une forêt de paumes ouvertes s’offrit au regard, et bientôt plus personne n’eut les mains baissées.

- Bon, maintenant qu’on est d’accord, je vais vous parler franchement, déclara le Baroudeur sans dissimuler sa satisfaction. J’ai le projet de foutre mon pied au cul de la Compagnie. Pour cela, je dois rassembler tous ceux qui vivent en Nouvelleterre. Tous. Oui, y compris les barbares. On sera forts que si on s’unit tous. J’y veillerai. Et faudra se battre. Sauf que ça sera pas comme quand la Compagnie est passée vous voir, là vous aurez des moyens, des alliés, et des chances de victoire. Alors ouais, faudra se battre. Mais vous êtes bien placés pour savoir qu’on obtient rien en brassant de l’air. N’est-ce pas la liberté que vous êtes venus chercher ici ? N’est-ce pas la République que vous avez fui ? Et maintenant elle vient jouer les trouble-fête avec son armée de soldats lobotomisés ! Sauf qu’on va pas la laisser faire, parce que cette terre, c’est celle de la liberté, des possibles, de la renaissance. Donc, ouais, je vais vous demander de vous battre, mais pas pour moi, pour vous mêmes. Ce sera pas sympa, c’est sûr, mais je vous le demanderai si on avait pas une bonne chance de foutre une raclée mémorable à la Compagnie. Je suis pas un idéaliste, vous le savez. Mais j’y crois. Je veux instaurer un nouveau pays qui fera face à la République : la Fédération de Nouvelleterre. À tous ceux qui aiment être libres, à tous ceux qui ont joyeusement défloré la Grande Vierge, je ne vous demanderai qu’une chose : est-ce que vous me suivrez ?

Ce n’était plus un silence qui baignait la salle, c’était un vide acoustique abyssale. Même les mouches avaient cessé de voler. Les colons mirent plusieurs secondes à détacher leurs yeux du Baroudeur. Ils échangèrent des regards chargés de sentiments contraires. Lui attendait, cachant son angoisse. Il ne savait vraiment pas s’il avait bien fait de lâcher tout ça. Les secondes, les minutes s’étiraient sans que les villageois ne sachent comment réagir. Ce fut donc une sorte de providence qui fit débarquer une furie échevelée dans le saloon.

- Baroudeur ! cria-t-elle.

Elle traversa la salle en jouant des coudes, sa longue crinière rouge bien reconnaissable avait pris l’aspect d’un nuage d’orage.

- Furie ? Mais qu’est-ce que tu fous là ?

- Tu la connais ? s’étonna Kotla.

Il reçut un grognement en réponse. Pendant ce temps, Furie les avait rejoints.

- Faut qu’on parle, lança-t-elle.

- Excuse-moi, je suis légèrement occupé là.

Elle chassa une mèche pourpre qui masquait ses yeux ambrés et le foudroya d’un regard des plus irritants.

- Y a plus important. Faut qu’on parle.

- Plus tard, siffla-t-il. Retiens tes ovaires un peu.

Les sourcils rouges de la jeune femme s’enfoncèrent sur ses yeux hautains.

- T’es toujours dégoûté de t’être fait avoir la dernière fois ? ricana-t-elle.

- T’es toujours en chien sur moi ?

Elle ignora la remarque et retrouva un air sérieux malgré la rage qui bouillonnait sous sa peau halée.

- C’est urgent, Grizzly.

Ce fut à lui de pousser un soupir tonitruant.

- Est-ce que je pourrais avoir mon louka au moins ?

Le barman répondit en posant une chope rempli d’un liquide rose mousseux sur le comptoir. Il attrapa la boisson et prit le temps de savourer une gorgée avant de se tourner vers l’assemblée qui n’avait toujours pas pipé mot.

- J’vous laisse cogiter, je vois que vous êtes un peu lents, moi vous voyez je suis obligé de vous quitter.

Il se tourna vers Furie.

- J’espère pour toi que c’est important.

Elle ne répondit pas et se contenta de taper le sol de sa botte d’un air impatient.

- Je t’accompagne, fit Kotla alors que Sora amorçait un geste pour le suivre.

- Nan c’est bon, reposez-vous. Vous en faites pas, je me ferai pas avoir deux fois.

Les deux Appâs hochèrent la tête, peu convaincus. Le Baroudeur se détourna d’eux pour suivre Furie. Elle l’attira entre deux maison à l’abris des oreilles indiscrètes.

- Bon, qu’est-ce que tu me veux ? demanda-t-il en croisant les bras.

Elle lança ses cheveux derrière son épaule d’un mouvement horripilant avant de daigner lui répondre.

- Je pensais que tu avais été chopé par la Compagnie, dit-elle.

- Si c’est pour me raconter ma propre histoire c’est pas la peine.

- Oh ça va, là.

- Viens en au fait.

Elle passa une main dans sa chevelure de rubis, l’acier de sa prothèse scintilla au soleil. À chaque fois qu’elle touchait ses mèches, il était pris d’une méchante envie de les lui couper.

- On est traqués, Frimousse.

Quand le surnom parvint à ses oreilles, il dut mobiliser tout son sang-froid pour ne pas lui casser les dents.

- Explique-toi, éructa-t-il d’une voix sombre.

Elle ne dissimula pas sa satisfaction de l’avoir énervé et brossa encore sa crinière avec ses doigts métalliques.

- Y a deux chasseurs de prime qui ont été payés une fortune par la République pour nous ramener tous les deux à la Compagnie, et pas nécessairement en bon état.

- Comment tu sais ça ?

- Ils ont attaqué un de mes repaires. Je me suis cachée dans une planque et je les ai entendus parler.

- Soit. Mais bon, ce sont pas les premiers.

- Tu comprends pas, Frimousse, il s’agit pas d’Albert ni de Luc, là on parle d’assassins qui ont failli m’attraper. Je les ai vus, je peux te dire qu’ils représentent un vrai danger pour nous.

- Appelle-moi encore une fois Frimousse et tu boufferas de la purée pour le restant de ta vie.

- Qu’est-ce t’es superficiel.

Il serra le poing.

- Oh, ça va ! Tu veux pas en savoir plus ? Tu flippes pas un tout petit peu ?

Il haussa les épaules.

- J’ai d’autres loups rayés à fouetter, moi. Qu’ils viennent, ils seront reçus par une balle entre les deux yeux.

- Tu penses bien que si je ne les ai pas déjà tués, c’est qu’ils ne sont pas si faciles à descendre.

- Non je pense que si tu ne les as pas déjà tuées c’est parce que t’es pas douée.

Elle haussa un sourcil dédaigneux.

- Dit celui qui s’est fait détrousser de la manière la plus conne possible.

- Continue à croire que tu as gagné.

- C’est pas le sujet de croire. T’as cru que tu pouvais me sauter après que je t’ai fait boire, et tu m’as sauté. Mais t’as perdu ton trésor en retour. Moi je trouve que c’est plutôt équitable, si on fait abstraction de l’humiliation.

- Quand on vend son corps pour une carte, on vient pas trop se la ramener.

- Quand on sort des réparties aussi merdiques non plus.

Le Baroudeur crut qu’il allait définitivement lui écraser le nez, mais il vit apparaître quelque chose dans son regard, quelque chose qu’il n’aurait jamais pensé trouver : de l’humilité.

- Écoute Grizzly, je crois que le monde est en train de changer. La Compagnie arpente Nouvelleterre, les barbares se font massacrer. C’est que le début de la transformation, mais ça ne fait aucun doute : on aura bientôt droit à une nouvelle République. Sans compter les deux connards qui ont décidé qu’ils ne nous lâcheraient pas jusqu’à la mort. Ça me donne envie d’aller plus loin. Personne n’a franchi les Pics-Frontière, je te propose de le faire. Là-bas, on sera débarrassés de la République et de ses suppôts.

Le Baroudeur la considéra d’un air grave.

- Ça sert à rien de faire ça. Tôt ou tard on finira par être rattrapés. Là où les gens libres iront, la Compagnie les poursuivra. Faut arrêter de fuir. Faut faire face.

Furie cligna des yeux.

- Jamais j’aurais cru d’entendre dire ça… souffla-t-elle.

- Les gens changent, qu’est-ce que tu veux.

- C’est peine perdu. On ne peut pas lutter contre la République.

Il s’autorisa à relever un peu le menton.

- Figure-toi qu’il y a moins d’un mois, les Kaplas ont réussi à vaincre trois Segments de la Compagnie dirigés par le général Spart. Et devine qui les a aidés faire ça ?

Elle eut un mouvement de recul.

- Je pensais que ce n’était qu’une rumeur…

- Et non. J’ai moi-même mis une balle dans la poitrine de Spart.

Il se délecta de la surprise troublée que Furie laissa paraître.

- Pourquoi tu as fait ça ? s’enquit-elle.

- Pour chasser la Compagnie. Aider, quoi. J’avais une bonne raison.

Les yeux ambrés de la voyageuse reprirent un peu de leur mépris.

- Je ne me préoccupe pas des autres, je pensais que c’était aussi ton cas.

- Non. Plus maintenant. Et si tu ne te préoccupes pas des autres, alors lâche-moi la grappe.

Il se détourna pour retourner au saloon.

- Attends.

Furie affichait un air lourd qu’il ne lui connaissait pas.

- Les deux chasseurs de prime sont un homme et une femme habillés en noir. Ils se font appelés « Mains de l’Ombre ». Comme ça, tu sauras. Moi, je vais passer les Pics-Frontière.

- Ok. Adieu, alors.

Elle ne put retenir un sourire moqueur.

- Adieu, Frimousse.

Il ne releva pas et la chassa de son champ de vision.

Il inspira profondément avant d’entrer dans le saloon. À la place du silence qu’il avait quitté, il trouva un brouhaha animé. Enfin, jusqu’à ce qu’il entre. Tous les regards convergèrent vers lui tandis que toutes les bouches se fermaient. Il traversa la taverne en sens inverse pour atteindre Sora et Kotla. Ce dernier était débout sur le comptoir.

- Je peux savoir ce que tu fais, perché comme ça ?

- J’ai complété ton discours. Ça les a plongés dans un grand débat et…

Un gloussement l’interrompit. Sora triturait une de ses mèche, les joues rougies.

- Je t’avais dit de pas boire ce breuvage ! s’exclama Kotla.

- C’était un peu bizarre mais… hi hi… pas mauvais.

Elle avait vidé son louka. Et celui du Baroudeur, en passant.

- Il en faut peu pour te beurrer, constata-t-il d’un air grinçant. Et quand on est poli, on boit pas dans le verre des autres.

- Dé… désolée… hi hi…

- Baroudeur !

L’intéressé se tourna vers un gamin hirsute qui le fixait d’un air déterminé du haut de ses trois pommes.

- Moi je veux me battre !

Il le considéra d’un œil sceptique.

- Certes. Tu as quel âge ?

- Huit ans.

- Je crains que tu ne sois…

- Long-Marcheur !

Cette fois c’était une jeune fille qui s’avançait, une main sur le cœur.

- Moi aussi je me battrai !

- Vous pouvez compter sur moi également ! s’écria un vieillard depuis le fond de la salle.

- Avec ça on va pas aller loin…

- Moi aussi, Baroudeur ! clama un homme dans la trentaine.

- Moi aussi !

- Je me battrai !

- Laissez-moi vous rejoindre !

- Moi aussi !

Le Baroudeur fut enseveli sous les déclarations, médusé. Lorsque chacun eut crié son assentiment, le silence retomba, attentif.

- Que doit-on faire ? reprit la jeune fille.

Kotla fit un pas en avant.

- Pour l’instant on ne se bat pas. Je vous l’ai expliqué, il faut réunir le plus de monde possible. Allez dans les autres villages, recrutez les gens, prenez contact avec les tribus locales ! Pour qu’on puisse construire une grande alliance, il faut que chacun y mette du sien ! Êtes-vous partants ?

Il eut droit à une avalanche d’affirmations et de hochements de tête vigoureux. Le Baroudeur retint un sourire fier.

- Je me rends à Mangrova, lança-t-il, pour convaincre la reine Saktia de joindre les forces du Marêt aux nôtres. Avec ça, la Compagnie à de quoi trembler !

Il leva sa chope vide.

- Je compte sur vous, et à bas la Compagnie !

- À BAS LA COMPAGNIE !

Le saloon fut englouti dans une cacophonie enthousiaste tandis que les commandes affluaient au comptoir. Ils échafaudaient déjà des plans pour rallier leur voisins.

- Moi qui les pensaient peureux, souffla le Baroudeur.

- Rappelle-toi que la plupart d’entre eux ont bravé la mort pour fuir la tyrannie de la République, ils ne vont pas se laisser faire aussi facilement. Moi ça ne m’étonne pas, en tout cas.

- Mouais. Mais c’est pas avec cinquante pèquenauds qu’on va faire grand chose.

- Ce n’est qu’un début. S’ils arrivent à convaincre les villages environnants de la même manière, le nombre d’alliés va devenir exponentiel.

Le Baroudeur ne répondit pas, les yeux fixés sur l’assemblée enthousiaste.

Soudain, un coup de feu retentit. Un corps tomba, à sa droite. Il se tourna pour voir le maire cracher du sang, sa chemise s’imbibant de rouge. Il fit volte-face vers une des fenêtres d’où venait le tir. Il y reconnut Furie, nonchalamment assise à cheval sur le rebord malgré la foule silencieuse qui la disséquait du regard.

- Je peux savoir ce que tu fous ?!

- Je t’aide, Frimousse. Ce gars est payé par la Compagnie pour garder ce village à l’œil. Il a été mis au poste lorsque Spart a fait main basse sur le village.

- C’est vrai ? demanda le Baroudeur aux habitants.

Ceux-ci hochèrent la tête, surpris mais visiblement pas malheureux que leur maire soit en train de se vider de son sang.

Ah, en fait il était déjà mort.

- Je croyais que tu voulais partir, fit-il sans plus de considération pour le cadavre.

- Effectivement, mais je voulais me saouler un peu avant, et du coup j’ai surpris votre manège. T’es sacrément ambitieux, mon grizzly.

Il poussa un grognement digne de son surnom. Elle descendit du rebord de la fenêtre pour le rejoindre, les villageois s’écartant sur son passage.

- Je sais pas encore si je vais t’aider, moi, mais en tout cas je te souhaite bonne chance.

- Fais comme tu veux j’en ai rien à foutre.

Elle eut un léger rire.

- Je ne vais pas me gêner. Un louka au citron s’il vous plaît, dit-elle en s’asseyant. Et remplissez la chope de ce pauvre grizzly, vous voyez bien qu’il désespère.

- Hi hi, commenta Sora.

Le barman s’exécuta tandis que le Baroudeur fixait Furie, se demandant s’il préférait la baffer ou la gifler.

- Merci, susurra-t-elle. Bien !

Elle se tourna vers l’assemblée.

- Trinquons pour la liberté ! s’exclama-t-elle en frappant sa chope avec elle du Baroudeur.

Cette phrase fut reprise alors qu’une demi-douzaine de litres d’alcool finissait par terre.

Elle engloutit son louka sans que son regard ne perde en malice. Après un temps, le Baroudeur décida de l’imiter et se laissa aller à la fête

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Pluma Atramenta
Posté le 04/06/2020
Coucou ! Comme d'habitude, tu as une très belle écriture et j'aime bien le tournant que prend cette histoire.... Une révolte ! Il y aura une révolte !
Mais malgré toute la beauté de ce roman, je te tique un peu sur Kotla. Il est toujours là et pourtant, on ne le décrit jamais (ou très peu) et il manque un peu de caractérisation. Peut-être faudrait-il un peu plus l'élaborer. :)
En tout cas, j'aimais - et j'aime toujours - le personnage de Chiara.
Puisse ta licorne te faire sillonner la Voie Lactée !
Pluma.
AudreyLys
Posté le 04/06/2020
Coucou ! Merci^^
C'est une bonne remarque, c'est vrai qu'il est toujours là mais sans vraiment être là^^ D'ailleurs il y a plusieurs autres personnages dont je dois retravailler la caractérisation.
Que ton dragon t'emmène voir des galaxies nouvelles !
Sorryf
Posté le 04/04/2020
Je trouve pas que c'est un chapitre de transition, il se passe beaucoup de choses dedans !
Le discours de Frimousse... oups... du Baroudeur est très bien rendu ! et le gros blanc qui suit aussi xD
Kotla a géré ! j'aurais bien aimé voir comment il s'y est pris, mais j'aime bien que ce soit caché, le Baroudeur doit rager un peu xDDD
J'ai ADORAY Furie ! j'espère qu'on la reverra meme si elle traverse les pics, j'aimerais qu'elle change d'avis et vienne en aide a Frimousse :D C'est un perso super !
Sora bourrée m'a fait rire aussi !
J'aime vraiment toute cette petite équipe ! et la manière dont le Baroudeur change fait vraiment plaisir à voir !

au tout début, "ils atteignirent un village paumé" -> je trouve que c'est un peu familier pour de la narration. Pareil pour "des femmes en chaleur" whaaaaat ? Je me doute bien que c'est les pensées de Frimousse (adieu Barou), mais comme tu écris à la 3eme personne, ça fait bizarre. ptêtre ajouter un "pensa-t-il", je sais pas.
AudreyLys
Posté le 04/04/2020
Oui, disons que c'est un chapitre entre deux arcs scénaristiques.
Moi je le trouve nul son discours x) Merci !
XD grave il est trop jaloux.
Oh, trop cool merci <3 moi aussi je l'adore alors je vais essayer de la faire revenir !
XD
Merci <3

Pourtant c'est pas la première fois que j'intègre du vocabulaire courant/vulgaire dans la narration. "Femme en chaleur" je t'avoue j'ai hésité, je crois que je vais remplacer par "commères avides" ou un truc du genre. Je vais voir pour mieux insérer les remarques intérieures de Bichou, merci pour ta remarque.
Je vais arrêter la publi du Baroudeur, j'ai plus l'inspiration, je vais reprendre DE.

Bisous à toi Sorryf des Bois ~
Vous lisez