Chapitre 18

Notes de l’auteur : Bonjour ! Voici le dix-huitième chapitre ! J'espère qu'il vous plaira :) Je compte sur vous pour me lire et me donner votre avis ! :)

Je suis diplômée, c’est officiel… Je n’ai qu’à tendre les bras pour toucher mon but et passer mon second entretien pour avoir un poste à l'hôpital de mes rêves. Tout mon travail, tous mes efforts seront enfin récompensés. Je vérifie une dernière fois ma tenue, ma chemise blanche est bien rentrée dans mon pantalon de costume taille haute. Je tire sur mon blazer tout aussi noir pour le lisser et effacer des plis invisibles. Je ressers ma queue de cheval rousse tout en vérifiant que je n’ai pas de bosse. Une fois que je suis certaine d’être aussi parfaite que possible, je me redresse sur mon fauteuil et inspecte les alentours. Être dans un hôpital est toujours aussi difficile pour moi, il y a toujours autant de personnes qui me regardent et tentent de communiquer avec moi. Les ignorer est une mission complexe surtout lorsque je tente de suivre une conversation, je ne compte plus le nombre de fois où j’ai dû demander de répéter ce que l’on me disait. 

Avec ma vision périphérique, je distingue une dame qui attend dans le même couloir exiguë que moi. Les bureaux des dirigeants sont dans une aile privée, cela permet d’avoir un certain calme, tout en étant assez proche des locaux pour toutes les urgences. Il ne faut pas oublier qu’avant de devenir des membres de l'administration, les personnels étaient des génies dans leur domaine, ils étaient des dieux vivants et une petite sélection ont pu devenir des membres respectés de cette administration. Rien n’est plus difficile que cela, il faut se démarquer continuellement dans son travail pour espérer pouvoir être sélectionné. Une fois cela fait, il faut réussir une série d'entretiens pour démontrer qu’ils sont apte à gérer un tel établissement. Ce n’est pas facile, il ne suffit pas de signer des dossiers et d’avoir réalisé quelques études. 

Je refuse de regarder la femme à ma droite. Je dois cependant avoir ma réponse pour être certaine et m’enlever une certaine pression. Je décide de jouer sur ma nervosité plus que visible pour en avoir le cœur net et savoir si elle existe véritablement. Je me lève et commence à arpenter la salle en long, large et en travers. Mimant le besoin de me dégourdir les jambes et de m’étirer, je tends les bras jusqu’à lui toucher le bras gauche. Dès que je sens son contact, je pousse un petit soupir. C’est bon, elle existe vraiment. Je ne vais pas devoir faire semblant de ne pas la voir. 

- Pardon, je n’avais pas bien mesuré la distance. Je suis désolée.

J’en profite alors pour la détailler. C’est une femme avec de très beaux cheveux blancs et gris, qui permettent d’adoucir son visage rond. Ses yeux bleus très clairs me donnent l’impression de pouvoir me transpercer en me regardant assez longtemps. Elle porte un jean avec un ourlet apparent, un t-shirt blanc et des bottines marrons. 

- Pas de soucis, jeune fille. 

Elle me lance un sourire rempli de gentillesse et baisse le regard vers son magazine. Je me demande ce qu’elle fait ici, pourquoi attend-elle dans ce couloir ? Vu son âge avancé, je ne pense pas qu’elle soit ici pour l’entretien. Il y a différents bureaux dans cette aile, il s’agit peut-être d’une autre personne. Ma délicatesse et mon professionnalisme m’empêchent de lui poser cette question. 

Ma curiosité ne me lâche pas, ce qui est bon signe. J’en oublie presque mon stress pré-entretien, celui-ci revient relativement vite lorsque je vois Alex sortir du bureau du directeur. Mes sens sont en alerte, je n'aime pas du tout ce que je vois. Le directeur a un grand sourire plaqué sur son visage et serre joyeusement la main de mon camarade de classe. 

Mais que fait-il ici ? Je pensais m'être débarrassée de lui en terminant mes études. Si j’avais su qu’il postulait aussi pour ce poste, je ne serais jamais venu. Je ne pourrai rivaliser contre lui, il a beau être insupportable, il est intelligent et doué.  Il a dû sentir mon regard posé sur lui puisqu’il lève les yeux dans ma direction. Il ne fait même pas l'effort de me saluer de manière cordiale, il m'ignore royalement. Je ne peux m’empêcher de le suivre du regard, comme si un fil me liait à lui. Une fois qu'il s'est éloigné en disant un dernier au revoir au directeur, celui-ci se tourne vers moi et m'accueille d'une manière très distinguée.

Le directeur est plus grand que ce que j’avais vu dans mes recherches, il me surplombe d'une tête et ses cheveux grisonnants, même s’ils sont peu nombreux, et ses lunettes lui donnent un certain âge. En l’observant attentivement, je note que sa posture est très mauvaise, cela ne m’étonnerait pas si j’apprenais qu’il avait des problèmes de dos. Je me retiens de lui prodiguer des conseils pour améliorer sa posture, je ne veux pas paraître pour une madame je-sais-tout. Chri-Chri m’a bien fait comprendre qu’il n’est pas pertinent de toujours dire ce que l’on observe et ce que l’on peut en conclure, notamment quand les personnes sont plus âgées que nous et qu’ils ont un enseignement supérieur. Même si j’ai envie de partager mon savoir et que l’on confirme mes propos, je préfère conserver toutes mes chances pour ce poste. 

L’entretien se déroule bien, je me détends au fur et à mesure des questions. Je n’ai pas l’impression d’avoir dit de bêtises, je sors de l’entretien plus qu’heureuse de ma prestation. Il ne me reste plus qu’à attendre, le directeur m’a informé que le processus de recrutement allait encore durer deux semaines. Si je n’ai pas de réponses d’ici là, il faudra en conclure que je n’ai pas été sélectionné. Suite à cela, j’ai réussi à avoir des informations de premières nécessités comme le nombre de personnes ayant été sélectionné pour cet entretien. 8. J’ai huit personnes qui sont directement en compétition avec moi, dont le numéro 1 de ma promotion. Cela ne va pas être du gâteau de travailler ici. Il faut absolument que le directeur prenne en compte les stages en tant qu’interne et ce qu’on nous avons échangé. Même si cela est fait, je ne suis pas certaine d’obtenir le travail, Alex semblait très satisfait de son entretien et a un certain talent pour se faire apprécier des autres. 

Je rentre à la maison, mitigée quant aux résultats mais heureuse de pouvoir barrer ce stress de ma liste de choses à faire. Sur le chemin, je sens les fourmillements qui font maintenant partie de mon quotidien. Une vague d’angoisse me traverse, je n’ose pas me retourner. J’accélère la cadence, je suis suivie. Je ne me retourne pas, il y a deux options : soit je suis suivie comme ce qui arrive à des femmes tous les jours et je dois courir, soit je suis suivie par des fantômes et je ne dois absolument pas montrer que je ressens leurs présences.

J’envoie un message à Nic pour me rassurer, la conversation avec Christine n’a pas été rétablie. Nous n’avons jamais été aussi longtemps sans contact. Je me suis renfermée dans ma bulle, respectant avec plus que de raison mes engagements envers mes frères. Je ne veux pas en parler, j’ai peur d’en voir encore plus si je l’accepte. Mon amie est la seule personne qui est au courant des événements, même si elle me manque plus je reste loin d’elle, plus je reste loin des conséquences. Je tente de réfléchir à tout ce que je peux faire, il est impossible pour moi de le toucher et sans contact je ne peux pas distinguer le réel de l’imaginaire. Mon cerveau va dans tous les sens, je ne peux pas me concentrer sur une seule idée claire.

Chaque pas est un effort, mon corps est tétanisé, mon esprit me demande de fuir le plus loin possible mais mon corps ne veut pas réagir. J’ai l’impression d’entendre mon cœur frapper contre mes tempes. La sensation ne disparaît pas, elle augmente au fur et à mesure. L’air parisien rempli de pollution se transforme, c’est une nouvelle odeur qui me prend à la gorge, m’empêchant de respirer convenablement. Je ressens un mélange de soufre, de fumée. L’aura est si lourde, je regarde les gens autour de moi, j’ai l’impression que je vais m’écrouler. Pour me rassurer, je sors mon porte-clé magique, je touche cette arme de self-défense en me forçant à ravaler mes larmes.

Je m’accroche à mon téléphone, il faut que je trouve une solution pour me sortir de cette situation. Je n’ai pas assez de connaissances concernant ce monde qui m’entoure, je sais juste que les vampires n’aiment pas l’ail et qu’ils n’apparaissent pas sur les photos. Attends une minute, est-ce que cela fonctionne pour les fantômes ?

Cela va me permettre de répondre à une question et de savoir comment réagir à la situation. Avec ma main tremblante, je prends mon téléphone pour faire comme si j’allais faire un selfie. Le clic de l’appareil m’assure avoir bien immortalisé ce moment et si je me fais assassinée dans la rue au moins j’aurais une photo du tueur. L’humour n’arrive pas à me faire dédramatiser la situation. Je continue de marcher en cliquant sur l'icône de la galerie. Lors de mon premier regard sur la photo, je vois bien un homme derrière moi, il faut donc suivre la première option et fuir le plus loin possible. Cependant, un détail attire mon attention. Une aura bleue est présente tout autour de la personne et ce n’est certainement pas naturelle. Je décide d’en prendre plusieurs autres photos, je n’ai plus de raisons de partir en courant. Il ne peut rien m’arriver. 

Je me stoppe et ressors mon téléphone, je fais défiler tous les clichés et je suis assommée par la quantité de personnes autour d’aura autour de moi. J’ai l’impression qu’il y a un véritable rassemblement. Maintenant que je sais qu’ils sont présents, je ressens leurs touchés, j’entends leurs voix… 

J’avale ma salive, mon égoïsme prend le dessus même si j’entends le désespoir dans leurs voix. J’ai toujours aimé être présente pour les autres, résoudre leurs maux mais ici ce n’est pas dans mes compétences, j’ai beaucoup trop de lacunes. Même si la peur est plus que présente, que l’envie de vomir me prend, une petite voix me souffle que je suis la seule à les voir et à pouvoir les aider. En passant le pas de ma porte, je souffle et prends une grande décision. Je vais faire comme toujours pour combler mes lacunes : étudier. Je prendrai une décision après.

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marcopoloo
Posté le 23/01/2023
INCROYABLE ! INCROYABLE ! INCROYABLE ! INCROYABLE ! INCROYABLE ! INCROYABLE ! INCROYABLE ! INCROYABLE ! INCROYABLE ! INCROYABLE ! INCROYABLE ! INCROYABLE ! INCROYABLE ! INCROYABLE ! INCROYABLE !
petitpain1
Posté le 20/01/2023
Plus je continue la lecture et plus je suis impressionnée par le talent dont tu fais preuve. Je ne m'ennuie à aucun moment de ma lecture ! J'ai envie de terminer ton histoire et en même temps de prendre mon temps pour ne pas quitter tes personnages et ton univers.
Aline
Posté le 16/07/2022
Bravo Mathilde pour être diplomer. Par contre, la scène m'a fait un peu peur lorsqu'elle se retrouve entourées de fantômes et qu'elle ne sait pas comment réagir et si il sagit vraimen de fantôme
Aliam JCR
Posté le 14/10/2022
Merci beaucoup pour ton commentaire et ton soutien ! 🥰 J'espère que tu vas aimer la suite !
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