Chapitre 17 – Les frondeurs et la barricadeuse

Par Cerise

Comme promis, Léonce passa à la brasserie informer Fostine de l’imminence de la rencontre, et comme promis, elle s’y rendit le soir même, accompagné de Hugo portant précieusement le carnet.

Rien ne signalait plus que la dernière fois une quelconque présence. Ils ne prirent pas la peine de frapper, se glissèrent entre les pilotis, et poussèrent le panneau de bois.

L’éclairage tamisé de leur précédente visite avait laissé place à une lumière vive dispensée par plusieurs appliques murales aux abats jours dépareillés. Une dizaine de paires d’yeux les fixaient à leur sortie de la trappe, sans animosité, mais avec méfiance. Fostine la première se rétablit sur le sol, et Hugo, la suivant, aperçut enfin Léonce. Il portait à deux mains un plateau chargé de tasses aux dorures en partie effacées, ainsi que d’une théière fumante et ventrue. Le docker fronça les sourcils à leur vue, posa son chargement incongru entre ses larges mains calleuses sur un guéridon et, tout en servant l'odorant breuvage, entreprit de les présenter.

Le début de la réunion parut horriblement ennuyeux à Hugo. Léonce n’ayant que brièvement expliqué la raison de leur visite, l’ordre du jour avait été respecté, et se retrouvait disséqué point par point : le nombre toujours croissant de voyants au Conseil Maïorale de Lämird, la localisation de la future tour-sentinelle du Pont-Vieux, les possibles nouvelles recrues au sein des frondeurs — de parfaits inconnus pour Hugo comme pour Fostine. D’ennui, le jeune garçon avait ressorti le carnet, et en feuilletait lentement les pages, la rousse penchée sur son épaule.

– C’est à toi ?

Le coup de coude accompagnant le chuchotement manqua de le lui faire tomber des mains. Le retenant de justesse, il se tourna vers une petite femme entre deux âges, aux beaux yeux noirs et au sourire facile révélant une incisive cassée, assise sur un tabouret à côté de lui. La bouche toujours entrouverte, elle l’encourageait du regard, attendant sa réponse :

– Non, non, c’est celui d’un ami, Léonce voulait que je vous le montre.

– Je peux ?

– Oui, euh, bien sûr.

Il lui passa maladroitement le cahier, tentant de ne pas déranger plus le conciliabule. Ce ne fut pas lui pourtant qui interrompit la conversation, mais l’exclamation étouffée de sa voisine lorsqu’elle atteignit le portrait de Vitto. Bon gré mal gré, le carnet se retrouva au centre de l’attention, et bien rodé maintenant, Hugo déroula ce qu’il savait.

Les discussions s’animèrent. D’autres visages furent reconnus, certains portés disparus. Fostine n’en ratait pas une miette, se retenant de s’immiscer dans la conversation par peur d’être chassée. Hugo tentait d’en suivre le fil : on parlait d’envoyer deux ou trois frondeurs à Ardtus rencontrer leur contact sur place et d’entendre prononcer le nom de sa ville natale lui rappelait les siens. La pensée de ses parents, sans nouvelle, inquiets probablement, lui traversait régulièrement l’esprit, et il se sentait un peu coupable. Le souvenir de son départ, ce qui lui semblait être plusieurs mois auparavant, refit surface et avec lui l’image de Philidor. Il lui manquait. Il se demanda furtivement s’il avait commencé un nouveau cahier.

Un nom familier lui fit dresser l’oreille.

– Tu sais bien qu’à Ardtus maintenant, on doit passer par Milli ! C’est elle qui a pris la relève de Thiebaut, vu qu’il doit rester discret suite à sa bévue il y a six mois.

– Je ne l’ai jamais vu, elle est bien il paraît, droite et tout, et la tête bien faite.

Hugo ne put s’en empêcher, et s’adressa à l’homme qui avait prit la parole en dernier :

– C’est Milli qui dont vous parlez ?

– Hé bien, Milli, celle qui est des frondeurs d’Ardtus. Chez les barricadeurs !

– Grande, l’air toujours décidé, avec des yeux qui vous attrapent et vous empêchent de regarder ailleurs ?

– Ma foi, oui, ça y ressemble.

Hugo retomba contre le dossier du banc coffre qu’il partageait avec Fostine. Son regard suspicieux ne la lâchait pas, et elle finit par lui demander :

– Alors ?

– Alors quoi ?

– Alors c’est qui cette Milli ?


 

Hugo l’avait rencontré enfant, tandis qu’ils courraient les rues, elle fuyant un père trop pesant, lui explorant ses talents naissants. Deux ans mais à peine plus grande que lui, il la connaissait déjà de réputation, en tant que meneuse d’une bande de tactiles sauvageons en guérilla contre les apprentis goûteurs du quartier. Elle lui avait sauvé la mise, une fois, alors qu’il s’était par mégarde mis à dos le plus belliqueux d’entre eux.

Hugo s’en souvenait avec la netteté qu’ont les mésaventures barbouillées de peur. Il avait sept ans, presque huit, et s’emparait de la moindre occasion pour vagabonder dans les rues adjacentes à la recherche de nouvelles expériences auxquelles confronter ses talents balbutiants. Il s’était laissé entraîner par une mélodie inconnue, un instrument jamais entendu, ni chez son père ni dans la famille de sa mère. Furetant le nez en l’air, il avait atteint sans y prendre garde une rue inexplorée. Lorsque la musique s'était tu sans qu’il en trouve l’origine, il s’était rendu compte de sa bêtise, et s’était arrêté au milieu de la voie inconnue.

La peur avait enflé dans son ventre, prenant la place de ses entrailles, de ses poumons, de son cœur même qui tapait fort poussé contre ses côtes. S’il restait immobile, à l’intérieur un kaléidoscope d’histoires se bousculait dans sa tête, dans lesquelles il finissait invariablement seul, dans le noir, loin de ses parents.

Admora — il ne la connaissait pas alors, et n’avait appris son nom que plus tard — l’avait vu depuis son échoppe et s’était abaissé jusqu’à lui. Petite femme rondelette au doux visage affable, elle avait calmé son angoisse et l’avait ramené à son comptoir pour lui donner une brioche au sucre. Le temps qu’il l’avale, elle lui avait expliqué comment rentrer chez lui et, après lui avoir promis de repasser la voir, il s’était éclipsé, le cœur léger et la poche alourdie d’une autre brioche afin de retrouver sa maison.

Les sens saturés de sucre, il gambadait en évitant les flaques d’eau de la veille, lorsqu’il se sentit happé. Un gamin de douze ans, poussé trop vite en graine, le tenait par le bras, entouré de trois goûteurs prêts à en découdre. Il ne connaissait pas leurs noms, mais leur réputation de terreur des rues était parvenue jusqu’à lui.

La suite, il ne s’en souvenait plus bien. Il avait épuisé sa réserve d’adrénaline un peu plus tôt, et les enjeux le dépassaient. Il ne comprit que plus tard. Ce dont il se rappela par contre, c’est d’une gamine hirsute entourée d’une nuée de loqueteux qui avaient fondu sur ses persécuteurs. Ils avaient sans conteste l’avantage du nombre, et Milli — car c’était elle — lui avouerai plus tard que sinon, elle ne serait jamais intervenue.

Il ne s’était jamais auparavant retrouvé dans l’une de ces batailles de gamins qui, racontée de bouche à oreille jusqu’à lui prenait l’aspect de combats héroïques et grandioses, mais qui, de là où il se trouvait, se résumait à balancer pieds et poings le plus fort possible en espérant toucher un point sensible.

En moins d’une minute, ses assaillants fuyaient, Hugo avait pour la deuxième fois de la journée goûté aux relents acides de la peur brute, et il avait rencontré plus de nouvelles personnes que lors des six derniers mois de sa vie. Il chercha comment remercier sa libératrice, mais elle balaya ses bégaiements d’une main, et le quitta sur ces paroles mystérieuses :

– Ne remange pas les brioches d’Admora, on sera pas là à chaque fois pour te sauver la peau.


 

Fostine le sortit de sa rêverie :

– Mais alors, si tu la connais bien cette Milli, peut-être qu’on peut…

– Qu’on peut quoi ?

– Et bien, jouer les intermédiaires, et profiter du voyage. Pour en savoir un peu plus !

Hugo restait songeur. La reconversion de Milli ne le surprenait pas vraiment. Il n’en savait pas beaucoup plus sur les doubles-talents, et brûlait de revoir Philidor. S'allier aux frondeurs pour rentrer à Ardtus le tentait beaucoup.

La sage réunion tournait aux apartés enflammés. Il se leva et s’approcha de Léonce qui, assis dans un coin, feuilletait à nouveau le cahier, recomptant sur ses doigts le nombre total de disparus identifiés :

– Vitto, trois, Madeline, quatre…

– Léonce ?

Il redressa rapidement la tête, en même temps que l'annulaire de sa main droite. Hugo sentit la présence de Fostine dans son dos, le coude pressé légèrement contre son flanc dans une incitation à poursuivre :

– Euh, tu ne le sais peut-être pas, enfin, sûrement pas d’ailleurs, mais je connais Milli. Je la connais très bien même, elle, et son frère, Jen, et du coup, peut-être que..

– Que quoi ?

– Et bien, peut-être que ça pourrait être une bonne idée que je vienne avec vous à Ardtus ?

Le coude s’enfonça plus profondément dans ses côtes, et il poursuivit :

– Et Fostine aussi, elle pourrait…

Il chercha un instant ce qui pourrait bien justifier la présence de Fostine avec eux, mais ne trouva pas. Ce fut elle qui, son air bravache accroché au museau, continua :

– Je pourrais en apprendre plus sur les techniques des frondeurs, enfin, des barricadeurs, qu’on pourrait réutiliser à Lämird ? Et puis aussi, sur leur système d’inscription ? Et je pourrais leur montrer de nouvelles façons de se protéger des sentinelles ?

Léonce se mordit les lèvres, retenant une remarque. Fostine redressa encore son nez pointu, et sans se démonter poursuivit :

– Oui, regarde, j’ai élaboré toute une panoplie de chapeau, qu’on peut plier et emporter partout pour en changer souvent. J'ai là le foulard, simple, mais efficace, la baigneuse, bon, ça ne couvre pas bien le visage, la charlotte, déjà mieux, le…

– Suffit.

Le ton péremptoire de Léonce interrompit net la rousse. Autour d’elle, une demi-douzaine de coiffes de toutes sortes, tire-bouchonnées d’avoir été fourrées dans des poches trop étroites, achevaient de se déplier dans un froufroutement.

Hugo comprit pourquoi Léonce avait pris la charge indirecte de ce petit groupe : lorsqu’il parlait ainsi, on avait pour seule envie de l’écouter. Son sourire enjoué avait disparu. Il semblait avoir pris une tête de plus, et quelques années.

– Bon, les mioches, je sais pas ce que vous espérez, mais il est hors de question que vous veniez. C’est pas des batailles de gamins, là, on parle de gens qui disparaissent. Si vous ne voulez pas être les prochains, tenez-vous à carreau. Loin de nous.

C’était fini. Il leur désigna la trappe, sans un mot de plus. Un instant, Hugo crut que Fostine allait répliquer, mais même elle parut sentir qu’il s’agissait d’une cause perdue. Cela ne l’empêcha pas de fourrer rageusement ses chapeaux au fond de ses poches, en tapant bien des pieds au cas où sa bouche pincée ne suffise pas pour comprendre sa frustration.

Au moment de passer la trappe, Léonce réalisa quelque chose : le cahier avait réintégré la sacoche de Hugo. Prenant sur lui, il adoucit son ton, tenta de faire meilleure figure et lui demanda s’il consentait à le lui confier.

Fostine l’attendait déjà sous la maison, il entendait sa voix pester et s’éloigner. Il hésitait : Léonce et les frondeurs en auraient l'utilité. Et lui-même ? Il regarda à nouveau Léonce et trancha :

– Je le garde. Faites ce que vous avez à faire, mais nous aussi, on en a besoin.

Et il disparut sous le plancher.

Déjà, Fostine atteignait la lisière de la forêt de pilotis. Courbé en deux, il marchait difficilement, mais il se sentait léger : peu lui importait qu’il soit seul, avec Fostine, ou tous les frondeurs. C’est à lui que Philidor avait donné le cahier. C’est lui qui rechercherait les autres doubles-talents — et qui les retrouverait.

Fostine l’attendait dans la courette. Ils ne prononcèrent pas un mot lorsqu’ils se dirigèrent vers le vieux portillon qui, étonnamment, n’émit aucune protestation à leur passage.

Au premier pied posé dans la rue, Hugo se raidit. Les sons de la nuit, étouffés par la brume, s’émaillaient de voix d’hommes inhabituellement nombreuses et calmes à cette heure-ci. Des mots, chuchotés, brefs, une ou deux syllabes, pas plus. Pas les chansons paillardes des dockers avinés.

Fostine, inconsciente de son malaise, s’avançait déjà en direction du bruit que lui seul percevait. Hugo l’attrapa par le bras, murmurant à son oreille un « chut » le plus étouffé possible. Qui pouvait dire si des otiques se trouvaient parmi eux ?

Il avisa de l’autre côté de la rue une lourde porte en bois, entrouverte, derrière laquelle il devinait la pénombre d’une cour. Il la désigna du doigt à Fostine, qui la regarda, puis tourna la tête, et se raidit. Hugo comprit : les hommes venaient de pivoter au coin de la rue, et elle, elle les avait vus.

L’ombre du bâtiment couvrit leur course silencieuse, et ils se faufilèrent entre les battants de bois sans même avoir à les manœuvrer. Le cœur battant, Hugo s’agenouilla contre la porte, et malgré les protestations muettes de Fostine, glissa un œil.

Ils étaient une vingtaine. En formation, une douzaine de gardes-chasse, portant pour la majorité un artefact dressé au vent vers la maison de Léonce. Au centre, en groupe désordonné, des sentinelles. Le reflet brillant de leurs monocles ne trompait pas, et Hugo se figea, plus immobile qu’une statue.

Leur sensibilité au mouvement représentait l’un de leurs talents. S’ils ne bougeaient pas, et si par chance elles continuaient de fixer la porte d’entrée, sombre et semblant abandonnée, alors ils avaient une chance de s’en sortir. Peut-être.

Il sentit une mèche légère lui effleurer l’oreille, et juste après le souffle chaud de Fostine lui chatouilla le front. Courbée, prenant appui sur son dos, elle s'approchait pour juger de la situation. Il n’osait pas lui dire de ne pas se pencher, il était pétrifié, et entièrement absorbé par l’avancée des hommes vers la porte.

Par la suite, il s’était souvent dit que s’il avait eu plus de courage, plus de vivacité, il aurait trouvé un moyen de les détourner, ou de les retenir. Mais en l’instant présent, la seule chose qui empêchait ses jambes de plier sous lui, c’est que ses genoux touchaient déjà terre.

Il sentit Fostine reculer et glisser la main dans le sac qu’il portait en bandoulière. Ses yeux restaient rivés sur les gardes-chasses à vingt pas de lui, qui se déployaient devant l'entrée. Dans le jardin, les sentinelles scrutaient la maison et les environs à la recherche d’un mouvement, d’une lumière, de n’importe quoi confirmant la présence en ces lieux d’indésirables.

La vieille porte aux gonds vermoulus vola en éclat au moment où Fostine le tirait fermement vers l’arrière. Son ouïe se retrouva saturée par mille informations, là où un instant auparavant un silence trop lourd régnait. Confusément, il entendit les mêmes voix que plus tôt, lançant des ordres, sans plus se soucier de discrétion, des pas battant trop fort le bois de la coursive, des portes qui claquaient et des bruits de courses précipitées sur le bois sec d’un plancher.

Il eut envie de se boucher les oreilles, mais contrairement aux yeux, elles ne disposaient pas de paupières pour se soustraire à l’inévitable. Malgré lui, il attendait le moment où la voix de Léonce lui parviendrait, celle de la femme aussi, à la dent cassée, les meubles renversés, les coups peut-être.

Sans réfléchir, il s’éloignait derrière Fostine, se glissant dans un passage aveugle courant entre deux bâtisses, se faufilant dans un jardinet et sautant une clôture. Il ne savait comment, elle avait attrapé l’artefact de Philidor au fond de son sac et semblait s’en servir pour leur trouver un échappatoire. Les bruits lui parvenaient plus indistincts désormais, comme brouillés par les échos et les rebonds contre les façades.

Ils se trouvaient loin maintenant, mais il reconnut malgré tout la voix de la femme assise précédemment à ses côtés lorsqu’elle rugit enfin, d’un hurlement viscéral interrompu trop brutalement. D’autres voix l’atteignaient tandis qu’ils couraient toujours, il ne les démêla pas, son sang battait à ses oreilles et assourdissait tout.

Ils avaient rejoint un autre quartier maintenant, Fostine le dirigeait, il ne regardait pas où ils allaient, il se laissait guider, le cœur toujours là bas. Que s’était-il passé ? Comment savaient-ils où ils étaient ? Et si… Un instant, il eut encore plus peur, peur que Léonce pense qu’ils les avaient roulés, qu’ils les avaient vendus, et à nouveau l’envie d’y retourner, de faire quelque chose, au moins essayer, le tortura, ne serait-ce que pour prouver que ce n’était pas le cas.

Mais la prise de Fostine avait glissé de son bras à sa main, et elle serrait fort, en rythme, sans s’arrêter de marcher. Depuis qu’ils avaient passé la clôture, elle marquait la mesure. Il reprit son souffle — ils trottaient désormais, à pas précipités — et serra brièvement sa paume en retour. Ralentissant encore, elle le regarda, et le tira sur un pas de porte enfoncé profondément dans la pénombre.

Hors d'haleine, il demanda :

– Et maintenant, on fait quoi ?

Elle ne répondit pas, et seulement alors il vit son œil, celui visible, perlé de larmes. L’artefact. Si elle s’était accrochée à celui d’une sentinelle, alors… Alors elle avait tout vu.

– Fostine, est-ce que Léonce… ? Et les autres ?

Mais elle secoua la tête, retirant vivement le monocle :

– Pas maintenant. Pas le temps.

Elle rangea le monocle dans une poche, et sortit d’une autre un béret vert olive, qu’elle lui enfonça jusqu’aux oreilles. D’un geste efficace, elle l’arrangea, et glissa sa frange trop longue sous l’ourlet, avant de nouer habilement autour de ses propres cheveux un foulard. En quelque seconde, sa tignasse rousse avait disparu, plaquée sous un morceau de coton jaune moutarde. Enfin, elle lui répondit :

– Maintenant ? On se cache.

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Sorryf
Posté le 18/02/2020
olala... j'étais en colère contre Léonce qui les vire (faut vraiment pas avoir de coeur pour refuser les chapeaux de Fostine è.é) mais en fait heureusement qu'il l'a fait.
Mili a l'air d'être un personnage intéressant, je l'aime déjà et j'ai hate de la rencontrer !
Fostine et Hugo sont vraiment un chouette duo !
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