Chapitre 15

Avant les formes, Solola détecta une odeur. L’odeur d’une propreté acre et chirurgicale. Derrière le bourdonnement de ses oreilles, il lui sembla entendre des murmures. Jamais sa tête ne lui avait parue si lourde et douloureuse. L’avait-on assommée ? De toutes ses forces, Solola tentait d’ouvrir les yeux. Mais une vive lumière blanche lui brulait les rétines dès que ses paupières s’écartaient d’un millimètre. Après plusieurs efforts qui parurent insurmontables, une grande fatigue s’empara d’elle et elle sombra de nouveau.

Au fur et à mesure qu’elle revenait à elle, la lumière semblait moins vive, le bourdonnement moins présent. Sa tête cependant, la faisait toujours autant souffrir. Lorsqu’elle parvint finalement à ouvrir les yeux, les murmures s’étaient tus. Elle découvrit alors une chambre immaculée, sans fenêtre, nue de tout ornement. A ses côtés, une petite machine ponctuait les battements de son cœur d’un petit bip régulier.  A l’autre bout de la pièce, un homme la dévisageait. Dès que leurs regards se rencontrèrent et avant que Solola n’ait put parler, l’homme en blouse blanche s’adressa à son Holopad.

- Elle est réveillée.

Solola scrutait cet homme sans âge et sans expression à la recherche d’une explication. Il lui faisait l’effet d’une page blanche, usée sans n’avoir jamais servi. Mécaniquement, il lui apporta des vêtements ainsi qu’un plateau repas.

- Mangez et habillez-vous. Lorsque ça sera fait, cliquez sur ce bouton et je viendrai vous chercher. Elle vous attend.

Le regard interrogateur et passablement inquiet de Solola ne le poussa pas à donner plus d’explications. Arrivé devant la porte, juste avant de sortir il se retourna, arborant toujours l’air blasée de celui fatigué de répéter les mêmes phrases chaque jour.

- Je sais que vous n’avez pas faim, mais si vous ambitionnez de mettre un pied devant l’autre, vous n’avez pas le choix.

Il avait tort, Solola avait une faim de loup. Cependant l’idée de consommer de la nourriture préparée par elle ne savait qui, dans un endroit inconnu, entourée par de personnes dont elle ne connaissait pas les intentions ne lui paraissait pas être la meilleure idée. Sollicitant toute l’énergie qu’elle pouvait trouver en elle, Solola entreprit de se lever. Ses pieds rencontrèrent à peine le carrelage froid que sa vue se brouilla. Une nausée terrible lui noua l’estomac et elle dû se rasseoir. Trop faible pour marcher, son corps criait famine. Son plateau repas lui faisait de l’œil. Elle examina sa nourriture, la sentit, puis attaqua le repas en se disant qu’elle n’avait pas le choix et que de toute façon, si quelqu’un avait voulu l’empoisonner, il avait eu tout le loisir de le faire lorsqu’elle était inconsciente.

Tandis que la nourriture glissait le long de son œsophage, elle senti la nausée reculer et ses forces refluer. Malgré la migraine, elle fut bientôt capable de réfléchir plus clairement aux derniers évènements. La réalité virtuelle lui revint en mémoire, le rire du professeur Lawal aussi, et finalement la présence de Marcelin dans les buissons. Quoi qu’il lui soit arrivé, son ami ne devait pas être loin et cette pensée la réconforta.

Les vêtements posés à côté de son plateau n’étaient pas les siens. Il s’agissait d’un uniforme composé d’un blaser et d’un pantalon bleu marine ainsi que d’une chemise blanche. L’aspect stricte du costume ne laissait en rien présager de sa texture étonnamment souple. Solola n’avait jamais rien porté d’aussi confortable et pourtant vu de l’extérieur, elle donnait l’impression de s’être mise sur son trente et un.

Une fois prête et impatiente d’en apprendre plus, Solola pressa le bouton de son doigt moite d’inquiétude. L’homme présent à son réveil entra immédiatement dans la salle, si bien qu’elle le soupçonna d’avoir attendu tout ce temps devant la porte. Sans dire un mot, il lui fit signe de le suivre. Pourtant Solola ne bougea pas. Depuis sont entrée dans labo de Lawal, elle se faisait trimbaler de droite à gauche sans qu’elle n’ait son mot à dire. Son libre arbitre était aux abonnés absents et malgré le fait qu’elle ne puisse pas s’enfuir, elle tenait à reprendre ne serait-ce qu’un petit peu le contrôle.

- Comment vous appelez-vous, s’il vous plait ?

Un éclair d’étonnement traversa le visage de son interlocuteur, vite rattrapé par son air désabusé.

- Ça dépend des jours.

Désarçonnée par cette réponse incongrue, Solola était tout de même bien décidée à ne pas se laisser faire.

- Excusez mon manque de précision, donc. Comment vous appelez-vous aujourd’hui ?

- Jean.

- Enchantée Jean. Et votre nom de famille ?

A présent, l’ennui du fameux Jean semblait se transformer en réel agacement. Solola se sentit étrangement rassurée de voir une émotion humaine peindre le visage de l’homme qui lui faisait face.

- Nous n’avons pas de nom ici.

Cette fois-ci, Solola ne put cacher son étonnement.

- Ah bon ? Et pourriez-vous me dire ce qu’est exactement cet endroit où les noms de famille n’existent pas ?

   - Je tente justement de vous amener là où on pourra tout vous expliquer, mais si vous préférez rester en chambre pour méditer n’hésitez surtout pas.

Jean était à présent clairement agacé. Solola décida de ne pas le provoquer davantage mais se permit tout de même de passer devant lui. Elle avait beau n’avoir aucune idée de l’endroit où elle se trouvait, ni de là où elle était censée aller, elle avait besoin de sentir qu’elle était encore capable de décider pour elle-même.

Arrivée dans le long couloir immaculé, Solola lança ses yeux à l’assaut de tous les indices qu’elle pouvait trouver sur ce lieu ou sur la localisation de Marcelin. Derrière-elle, la blouse blanche la suivait silencieusement. Son pas était si aérien qu’elle pouvait à peine le distinguer. Seule sa voix murmurant de temps en temps un « droite » ou un « gauche » l’assurait de sa présence.

Au bout de quelques minutes de marche, elle le sentit s’arrêter. Ils étaient arrivés avant qu’elle n’ait pu mémoriser un seul détail. Dans ce dédale de couloirs, rien ne ressortait. Tous les murs étaient blancs, les portes identiques, le parquet parfaitement lisse. Aucune déco, aucune fantaisie. Solola se demanda même comment son accompagnateur pouvait être sûr d’être arrivé au bon endroit. Ce lieu s’emblait être fait pour que l’on s’y perde.

Jean lui indiqua une porte et toqua sans attendre. Elle le remercia d’un sourire, comme si elle lui avait personnellement demandé de l’escorter. Solola approcha sa main légèrement tremblante de la poignée. Elle était anxieuse, mais cette peur n’avait rien à voir avec celle ressentie lors de la session de réalité virtuelle. Quelque chose en elle était différent. Un autre sentiment, qu’elle n’arrivait pas encore à identifier avait pris le dessus.

Sa main atteignit la poignée au moment où une voix étouffée leur indiquait d’entrer. A l’intérieur, les murs latéraux étaient couverts de livres et de dossiers. Solola n’en avait jamais vu autant, réunis au même endroit, depuis la numérisation massive des documents. Au fond, le mur était déguisé en large baie-vitrée donnant l’illusion d’une vue imprenable baignant la salle d’une magnifique lumière naturelle. Un large bureau transparent trônait au milieu de la pièce et derrière celui-ci, une femme.

Contrairement à Jean, il se dégageait de cette femme d’une cinquantaine d’années un charisme extraordinaire. Ses longs cheveux blancs légèrement ondulés encadraient le visage sérieux et déterminé d’une battante. Les deux femmes se dévisagèrent un moment, jusqu’à ce que Solola soit invitée par les mains gantés de son interlocutrice à s’assoir en face d’elle.

- Bonjour Solola. Je m’appelle Cordélia.

En entendant ce nom, le cœur de Solola manqua un battement. Était-elle vraiment en face de LA Cordélia ? Celle qu’elle avait entendu parler avec le Directeur de la Deter ? Celle par qui tous les derniers évènements étaient arrivés ?

D’un geste de la main, elle lui désigna un verre sur son bureau.

- Pour ton mal de tête.

Solola ne jeta pas même un regard au verre et se mura dans son immobilité. Devant son manque de réaction, Cordélia enchaina.

- Tu dois avoir beaucoup de questions et je suis là pour y répondre.

Solola avait, en effet, tellement de questions à lui poser qu’aucune ne franchissait ses lèvres. Jean, qui se tenait près de la porte, devait certainement s’amuser de voir celle dont la langue était si bien pendue un instant plus tôt, se murer dans le silence (si tant est qu’il puisse ressentir de l’amusement bien sûr). Solola décida finalement de commencer par la question la plus évidente.

- Où sommes-nous et qui êtes-vous ?

- Nous sommes actuellement au siège de la Direction Nationale de Surveillance des Talents à Risque, autrement connue sous le nom de DNSTR et je suis sa Directrice Générale. Notre but est de surveiller les Différents ayant un Talent à risque, c’est-à-dire pouvant être utilisé à mauvais escient. Nous avons la lourde tâche d’encadrer la détection des Talents des Différents et de faire en sorte qu’ils ne s’en servent pas pour voler, blesser, tuer, arnaquer ou autre.

            Solola n’avait jamais entendu parler de la DNSTR et au regard de ce qu’elle venait d’en apprendre, elle n’avait strictement aucune idée de ce qu’elle venait y faire. Comment avait-elle pu faire mauvais usage d’un Talent qu’elle n’était même pas certaine d’avoir découvert ?

            - Pourquoi suis-je ici ?

Le regard perçant de Cordélia ne quittait pas une seconde celui de Solola qui avait du mal à ne pas baisser les yeux. La prestance de cette femme et la force inouï qui se dégageait d’elle l’intimidait, mais Solola sentait gronder en elle quelque chose qui surpassait tout. Elle soutenait donc son regard à la recherche des réponses qu’elle s’estimait en droit d’obtenir.

- Tu es ici car tu viens de découvrir ton Talent. Tu as le pouvoir de disparaitre.

Le ventre de Solola se noua. Cordélia venait de lui confirmer ce qu’elle pensait encore n’être qu’un rêve, ou un cauchemar. Depuis toute petite, elle avait imaginé ce jour où elle découvrirait qui elle était. Elle s’était visualisée fière, enthousiaste, excitée… Pourtant, les circonstances actuelles la contraignaient plutôt à la prudence. Plus perdue qu’autre chose, Solola avait conscience que cette conversation serait certainement bien plus que la confirmation de son Talent. Devant le stoïcisme de Solola, Cordélia poursuivi ses explications sans plus attendre de réaction.

- Comme tu le sais, chaque Talent a sa contrepartie, chaque pouvoir sa responsabilité, chaque possibilité sa contrainte. Disparaitre est un Talent exigent, peut-être le plus exigent de tous. Il requiert un degré de maîtrise particulièrement poussé qui ne peut s’atteindre que grâce à une formation de très haut niveau. C’est ce que nous te proposons ici, en échange de quoi tu intégreras la DNSTR en tant qu’agent et tu nous aideras à intervenir auprès des Talents déviants.

Bien que soulagée de ne pas être dans ce bureau pour se faire remonter les bretelles, Solola restait sur ses gardes. Elle se souvenait du ton menaçant de Cordélia face au Directeur Onesime Dubois. Finalement, elle se saisit du verre et le vida d’un trait. Ses maux de tête lui brouillaient l’esprit et elle avait besoin de toutes ses capacités pour affronter cette conversation.

- Je vous prie de m’excuser si je ne saute pas au plafond mais, j’avoue avoir du mal à vous croire. Il est rare d’endormir et de kidnapper quelqu’un pour finalement lui proposer une super formation et un avenir brillant.

Un sourire de satisfaction éclaira le visage de Cordélia qui s’installa plus profondément dans son siège.

- Je comprends, ce n’est pas ordinaire. Mais nous ne sommes pas une organisation comme les autres. Si vous devenez agent de la DNSTR, vous deviendrez le caillou dans la chaussure d’individus puissants qui n’ont aucune intention de se laisser entraver. Si l’existence de la DNSTR est devinée par beaucoup, l’identité de ses membres et sa localisation doivent rester secrets pour notre sécurité. Les méthodes du professeur Lawal ne sont peut-être pas toujours les plus douces, mais en l’occurrence il n’avait pas d’autre choix.

- Et si je refuse ? Si je refuse de vous rejoindre ?

Si la DNSTR était une organisation secrète, avait-elle réellement la possibilité de faire un choix maintenant qu’elle y avait pénétré ? Solola se battait contre le sentiment d’avoir subi ces dernières heures et il lui paraissait impossible de faire un choix éclairé dans ces circonstances.

- Tu en as tout à fait le droit. A ton arrivée, tu as subi une légère intervention, très peu invasive, qui visait à installer une Armémoire : une armoire à mémoire. Il s’agit d’un compartiment dans ton cerveau qui stockera toutes les informations et souvenirs liés à la DNSTR. Cet outil indispensable a plusieurs vertus. Il nous permet de disparaître de la mémoire de nos agents temporairement, si quelqu’un tente de leur soutirer des informations ou si nous suspectons une trahison par exemple, ou définitivement s’il émet le souhait à n’importe quel moment de quitter la DNSTR. L’une des premières choses que tu apprendras ici, c’est l’acte volontaire de vider définitivement ton Armémoire en cas de danger. A n’utiliser qu’en dernier recours évidemment.

Cordélia marqua un temps d’arrêt, laissant le temps à Solola de digérer cette nouvelle information.

- Pour en revenir à ta question, si tu refuses, ton Armémoire te sera retirée et tu n’auras plus aucun souvenir de ces dernières vingt-quatre heures. Tu pourras tout simplement reprendre le cours normal de ta vie.

Solola aurait voulu s’indigner de cette opération subie sans son consentement, mais elle en comprenait la nécessité. De plus, le fait d’avoir cette possibilité de tout effacer lui apportait un certain réconfort et la conscience d’avoir un choix crucial à effectuer. Elle se contenta donc d’acquiescer, réfléchissant déjà à sa prochaine question. Pour le moment, Cordélia lui répondait avec la plus grande patience et ne montrait aucun signe d’agacement, mais les réponses dont elle avait besoin étaient si nombreuses que chaque question devait viser juste.

- L’expérimentation de la Deter… sur la solitude. Quel est son véritable objectif ?

Avec cette question, elle tentait un coup de poker. Sans équivoque, elle désignait Cordélia comme étant la réelle commanditaire du test, mais elle sous-entendait également que son objectif n’était pas celui annoncé par Onésime.

Cordélia ne s’y trompa pas. Loin de paraître étonnée, elle scruta plus intensément Solola. Elle semblait voir en elle quelque chose de nouveau, quelque chose qui éveillait sa curiosité. Lorsqu’elle reprit la parole, son ton avait imperceptiblement changé. La bienveillance sereine qu’elle dégageait était toujours là, mais elle sembla pour la première fois depuis le début de leur conversation, s’adresser à une adulte et non plus à une adolescente.

- L’expérimentation a été mise en place dans toutes les Ecoles de Détermination du pays simultanément afin de répondre à un besoin urgent. Celui de te trouver. Nous avons actuellement un dossier compliqué à gérer, avec un Talent à la dérive que nous avons du mal à appréhender. Nous te brieferons sur le sujet un peu plus tard. Toujours est-il que nous avons besoin d’un Talent comme le tien et que le meilleur moyen de le détecter rapidement passe par un sentiment profond d’isolement et une confrontation directe à la mort.

- Et les autres étudiants ? Ceux qui ont disparu ?

- Le scénario de réalité virtuelle auquel tu as participé était le même pour tous. Dans les cas non concluants, les étudiants ont été écartés afin qu’ils bénéficient d’un suivi psychologique approprié et qu’ils ne préviennent pas les suivants. Nous avons conscience du traumatisme que peut engendrer ce genre de simulation, c’est pourquoi nous nous refusons de les généraliser, malgré le désir de certains, comme le professeur Lawal, qui prônent avant tout la productivité. Dans certains cas urgents pourtant, je permets que nous y ayons recours.

Solola se recula sur sa chaise et entreprit de se masser les tempes. Ses maux de tête avaient presque disparu, mais elle avait besoin de temps pour digérer toutes ces informations. Or Cordélia ne la quittait pas du regard, clairement en attente d’une décision. Le projet qui lui était proposé s’opposait en tous points aux scénarios qu’elle avait pu imaginer en rêvant d’une vie banale.

Quelques jours auparavant, Solola n’aurait certainement jamais accepté ce genre de proposition. Elle n’y aurait pas accordé une seule seconde de réflexion. Depuis la session de réalité virtuelle, pourtant, une émotion plus forte que toutes les autres avait émergé. La colère. Une colère noire contre elle-même, contre la réaction qu’elle avait eu face au danger, contre sa propre impuissance. Elle aurait voulu être de celles qui se battent, de celles qui, comme les héroïnes de ses romans, tentent le tout pour le tout et meurent dignement en cas d’échec. Solola détestait le réflexe minable qu’elle avait eu de se recroqueviller dans un coin en espérant s’en sortir miraculeusement. Finalement, c’est cette colère, cette frustration qui prit la décision.

- J’accepte. J’accepte de vous rejoindre.

Le sourire de Cordélia s’élargit mais Solola interrompit son mouvement avant même qu’elle ne se lève.

- A une condition.

Cordélia laissa retomber ses bras sur les accoudoirs de son fauteuil.

- Je t’écoute.

- Je ne veux pas seulement apprendre à maîtriser mon Talent. Je veux apprendre à me battre. Physiquement.

La directrice ne répondit pas. Lentement et sans lâcher les yeux de Solola, elle lui tendit une main que Solola serra fermement.

- Bienvenue à la DNSTR.

La bibliothèque se fendilla, laissant apparaitre une ouverture cachée. Un jeune homme en sortit.

- Je te présente Miko. C’est lui qui t’apprendra à maîtriser ton Talent. Il te renseignera également sur ta mission et tout ce que tu dois savoir au sujet de notre organisation.

En apercevant le jeune homme, Solola eu un étrange pressentiment. Plutôt grand et élancé, sa peau couleur chocolat au lait était parsemée de tâches plus claires que Solola n’avait jamais vues ailleurs. Ses yeux bleus gris contrastaient avec le noir de ses cheveux crépus et renvoyaient vers Solola un mépris à peine dissimulé. Ce n’est pourtant pas son physique atypique qui la fit réagir, mais plutôt la réaction de son propre corps. Au moment où leurs regards se rencontrèrent, son rythme cardiaque entama une course contre la montre, ses mains se transformèrent en fontaine et son ventre se mit à fourmiller. Jamais elle n’avait été en face d’une personne dont le Talent déclenchait d’aussi vives réactions. Pour que les signaux d’alerte soient aussi forts, son Talent devait forcément être d’une extrême puissance. Solola ne put soutenir son regard plus longtemps et se promit de découvrir le plus vite possible à quoi elle avait affaire.

- Hugo ? appela Cordélia.

- Nous sommes vendredi Madame, lui intima Miko.

- Ah oui excuse-moi, Jean. Je peux te laisser guider Solola dans ses premiers pas ?

Jean inclina la tête et invita Solola à le suivre. D’un signe de la main, elle prit congé de la Directrice et de son acolyte et quitta avec soulagement le bureau. Côte à côte, Miko et Cordélia continuèrent à fixer la porte après le départ de Solola.

- Avec tout le respect que je vous dois, Madame, elle finira comme tous les autres.

- Avec tout le respect que j’ai pour toi, Miko, je ne te croyais pas capable de faire preuve d’un tel manque de discernement. Elle est différente et elle n’en a pas encore conscience. Cette rage en elle, fait en sorte qu’elle ne la quitte jamais. Alors peut-être, elle y arrivera.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Zoju
Posté le 02/06/2021
Salut ! Après une absence beaucoup trop longue à mon goût pour cette histoire me revoilà. Est-ce que je le regrette ? Définitivement ! Surtout en lisant ce chapitre qui m'a emportée du début jusqu'à la fin. C'était vraiment prenant et la suite n'annonce tout aussi bien !
J'aime beaucoup l'évolution de Solola dans ce chapitre. Je rejoins l'avis de MariKy sur ce point. Elle a beaucoup changé depuis le tout premier chapitre où elle souhaitait être banal. Elle avait déjà bien changé ces derniers chapitres, mais le fait qu'elle accepte la proposition de Cordélia va la propulser dans une autre dimension. En tout cas, on suit bien le cheminement de ses pensées tout au long de ce chapitre et on a aucun mal à comprendre sa décision. Je me demande comment ça va se passer pour elle. Si j'ai bien compris c'est pour trouver une personne capable de se rendre invisible qu'ils ont durci les tests à la Deter ? Ce pouvoir semble bien correspondre à Solola qui a toujours voulu se fondre dans la masse. Maintenant, cela va la mettre au devant de la scène ! Le personnage de Jean/Hugo m'a tout de suite intriguée. Je me demande bien qui il est et pourquoi il change de prénom de cette manière. Et Miko, Solola risque de bien en baver avec lui. Je me demande comment tout ça va évoluer. En tout cas, une chose est sûre, je vais revenir très vite. J'ai pris beaucoup de plaisir à te lire. Hâte de connaitre la suite ! :-)
MadelinePerlef
Posté le 04/06/2021
Hello Zoju!
J'ai moi même eu une période moins productive, ce qui explique certainement aussi que tu aies décroché ;)
En tout cas je suis super heureuse de te retrouver et encore plus si la suite continue à te plaire !
En effet c'est bien ça, c'était pour trouver quelqu'un qui sait disparaître (c'est reprécisé dans un prochain chapitre au cas où ça ne soit pas très clair)

J'espère que les prochains chapitres te plairont également ;)
Merci pour ton commentaire en tout cas !
MariKy
Posté le 02/03/2021
Oh la la, que de changements dans ce chapitre ! Le récit prend une toute nouvelle tournure, on sent qu'on se dirige sur davantage d'action...
Tout en gardant ces pointes d'humour qui font le charme de ton histoire ;-) j'adore l'idée de ce type qui change de nom en fonction des jours de la semaine, j'ai ri en lisant ce "nous sommes vendredi, madame" XD
Solola a bien changé depuis les premiers jours, la voilà qui s'embarque dans une carrière à haut risque... avec un formateur plutôt intéressant ! Ai-je tort de penser que ce n'est pas forcement le Talent qui a provoqué pareille réaction ?? Nous verrons bien !
Quand elle a posé ses conditions, je m'attendais à ce qu'elle évoque Marcellin ! J'espère qu'elle aura au moins l'occasion de le rassurer sur son sort !
MadelinePerlef
Posté le 13/03/2021
Hello MariKy,
Merci beaucoup pour ton commentaire ! Oui nous entrons dans le vif du sujet ! hehe
Pour Miko je ne me prononce pas sur ton pronostique et je te laisserai la surprise ;)
Vous lisez