Chapitre 15

La veille, j'avais longuement hésité à venir chez Ben et à avoir une discussion sérieuse. Mais je m'étais défilé au dernier moment. Parce que j'étais persuadée que nous enchaînerions encore et encore la même discussion. Malheureusement, je m'attendais encore à ce qu'il nie la situation et qu'il espérait que la remise en question ne soit que de mon côté.

Alors, j'avais abandonné l'idée de le revoir pour le moment et j'essayais tant bien que mal à ce qu'il ne parasite plus mes pensées à ce point. Malheureusement, cette dispute dont Finn avait été témoin, je n'en cessais de me la rappeler en boucle.

Même si mon esprit naviguait encore dans le brouillard, j'avais accepté de suivre mes amis au bar après le travail. Pendant un instant, l'idée que Ben ne vienne pas m'angoissa terriblement. Mais pourquoi alors que nous faisions que nous disputer ?

Comme d'habitude, chacun commanda une bière et nous nous assîmes à notre table habituelle. Il était encore tôt pour croiser la foule abondante du bar et Maz, la propriétaire, vint nous échanger quelques mots. Elle semblait assez heureuse qu'on fasse partie de ses habitués et qu'on amène autant de bonheur entre nous. Ces quelques mots ravirent immédiatement notre groupe, comme un petit brin de soleil dans notre journée. Mais, personnellement, je n'arrivais pas à me détacher de mes pensées envahissantes.

Ben.

Le sujet arriva rapidement sur la table et ce, via Poe.

— Est-ce que Ben a prévu de venir ?

Je sentis le regard lourd de Finn sur moi et je me tournai vers lui, probablement l'air un peu trop désespéré. Puis je revins vers Poe, prenant mon verre en main.

— Non... Pas ce soir.

Mon ton était bien plus grave que je ne l'aurais cru et je vis alors de la surprise sur le visage de celui-ci et Rose. Tout le monde savait qu'il se passait quelque chose entre Ben et moi.

Heureusement, personne n'osa aborder plus en détail le sujet. Ils avaient compris qu'il y avait quelques problèmes, mais que, ce soir, on voulait tous un peu profiter de la soirée.

On avait enchaîné les bières et les jeux débiles. L'alcool était bien monté et je riais presque à en oublier mes problèmes. Mais l'alcool n'étancherait jamais tout. Il m'en donnait juste l'illusion, juste le temps d'une soirée.

Ce fut à ce moment que je reçus un appel de Ben. Je pris quelques secondes pour lui répondre – notamment parce que j'avais du mal à y croire.

— Est-ce que je peux te parler ? me demanda-t-il assez rapidement.

— Euh... Ouais. Je vais juste sortir pour mieux t'entendre.

J'abandonnai alors mon groupe d'amis, légèrement inquiets pour moi, et je tentai de me frayer un chemin parmi la foule.

Dès que j'atteignis enfin la sortie, ce fut à ma plus grande surprise que mon regard croisa celui de Ben, de l'autre côté de la rue. Il m'adressa un sourire assez malin et chacun d'entre nous raccrocha avant que je le rejoigne sur son bout de trottoir.

— Je tiens quand même à te dire que je suis bien bourré... Peut-être un peu trop pour venir dans cet état, commença-t-il en passant une main dans ses cheveux.

Il évita mon regard un instant, comme s'il avait honte.

— Ne t'en fais pas, moi aussi, tentai-je de le rassurer.

Son regard se posa de nouveau sur moi et il m'adressa un timide sourire.

— Là, je vais vraiment faire quelque chose que je vais regretter le lendemain...

— On peut dire qu'on oubliera le lendemain.

— Tu n'oublieras pas, lâcha-t-il comme s'il était un peu désespéré.

Je pris ses mains dans les miennes. Au vu des derniers évènements, j'aurais plutôt eu envie de me braquer et d'éviter tout contact physique, mais en voyant son air hagard, ma légère haine s'envola.

— Dis-moi tout...

J'allais probablement le regretter. Mais j'avais besoin de savoir. Et puis, il fallait bien qu'on avance tous les deux dans cette situation.

— Rey... Tu avais raison. Je t'aime.

Ses yeux s'humidifièrent et il laissa échapper une longue expiration, comme si cette révélation avait été extrêmement douloureuse.

— Et on a un faux couple. Tu m'as bien fait comprendre que tu ne voudrais rien de plus qu'un faux couple. Sauf que t'as pas arrêté de jouer avec les limites et j'avais aucune idée de tes intentions...

Je me sentis soudainement très mal d'entendre ça, mais je ne dis rien pour le laisser continuer. En tout cas, je me rendais compte que j'avais probablement terriblement merdé.

— Tu m'as embrassé un soir... Je n'attendais que ça... Mais je savais que je n'aurais que des faux espoirs si je m'attendais à ce que ça aille plus loin.

Je me rendis alors compte que ce soir, c'était ses limites que j'avais enfreintes, pas celles de notre faux couple. Je l'avais blessé.

— Est-ce que tu t'enfonces dans des disputes ou dans un rôle de connard juste pour... éviter ça ?

— En partie. Je crois... J'ai pensé à plusieurs reprises de te demander d'arrêter ce faux couple... Mais j'ai pas eu le courage pour. Et puis, je t'aurais foutu dans la merde.

Je retrouvais le Ben qui parlait vraiment avec son cœur, avec ce qui le touchait réellement. Il avait enlevé son masque et venait totalement de se mettre à nu. Je voyais que ça le brisait de l'intérieur vu les quelques larmes qui coulèrent sur ses joues.

— Mais ça ne sera jamais réciproque et je comprends totalement...

Sur le moment, je fus incapable de déterminer exactement ce que je ressentais pour lui, mais je savais que les quelques moments où on avait pu se rapprocher avaient beaucoup compté pour moi.

Je lâchai alors ses mains pour prendre son visage entre celles-ci. Mes yeux ne pouvaient les quitter les siens, dans un long silence. J'avais envie de lui répondre, mais je ne savais pas quoi dire, et, en même temps, j'avais terriblement envie de lui dire quelque chose. Si seulement je n'étais pas complètement perdue...

Néanmoins, je ne pouvais nier mon attirance naissante à son égard. Même s'il avait parfois réussi à m'énerver de temps à autre, désormais, je comprenais un peu mieux. Et puis, surtout, il y avait eu ces quelques moments de tendresse... De toute manière,

— Je peux mettre mes sentiments de côté si tu as vraiment besoin de ce faux couple, lâcha-t-il à demi-voix.

— Non... Ne fais pas ça, le suppliai-je en rapprochant mes lèvres des siennes.

Il fronça un instant ses sourcils avant de répliquer :

— Tu veux vraiment m'embrasser là ?

— Oui... Je veux que tu m'embrasses et je veux terriblement t'embrasser...

— T'en es sûre ? Parce que c'est en dehors de nos règles...

— Là, je veux juste embrasser Ben Solo, un homme sensible et qui m'attire terriblement, pas le Ben qui a joué les faux petits-amis jusqu'à maintenant.

Ces quelques paroles le perturbèrent pendant quelques secondes, les quelques secondes qui me séparaient de ses lèvres. Ma bouche avait délicatement rencontré la sienne et je tenais toujours aussi fermement son visage entre mes mains. Quelques mèches de ses cheveux frôlèrent mes doigts.

Il agrippa ma taille et plaqua son corps contre le mien et je n'avais pas envie d'arrêter ce baiser. Alors je le prolongeai de plus belle. Peut-être que c'était l'alcool qui nous avait poussés vers cette voie au début, mais, désormais, je sentais que ce n'était plus une substance qui nous contrôlait.

Puis on s'arrêta un moment et mes yeux ne pouvaient quitter les siens. Mes pouces caressaient délicatement ses joues et mes mains descendirent lentement vers son cou. Je m'emparai de son col de sa chemise pour l'embrasser de plus belle.

— Mais qu'est-ce qu'il se passe entre vous deux ?

Nos lèvres se détachèrent immédiatement et nous nous retournâmes vers cette voix familière. Finn. Il attendait notre réponse alors que nous étions tous les deux bien collés à l'autre, ce qui renforçait son incompréhension, et probablement aussi son agacement.

— Est-ce que je vais enfin avoir une explication claire de votre couple ? J'y comprends plus rien !

Ben et moi échangeâmes un regard inquiet et perdu. Nous n'avions pas prévu la suite, et encore moins de nous faire surprendre de la sorte. D'habitude, nous avions toujours un mensonge de prêt, ou presque. Mais cette fois-ci, on ne savait même pas si on devait mentir...

Néanmoins, je sentis le regard insistant de Ben sur moi. Visiblement, c'était à moi de prendre les devants et même de choisir là où nous mènerait tout ça. Étonnamment, j'étais maîtresse de la situation.

— On a discuté... Et ça va un peu mieux, annonçai-je en espérant qu'il ne pose pas davantage de questions.

— Vraiment ?

Finn n'avait vraiment pas envie de me croire et ça semblait un brin agacer Ben. Mais il n'avait pas une expression aussi exagérée que d'habitude sur son visage. Probablement à cause des larmes encore visibles sur ses joues.

— Je t'expliquerai plus tard, promis.

Je n'allais pas lui parler de notre faux couple, c'était une évidence. Mais je trouverais forcément quelque chose à lui dire, quelque chose qui pourrait être en partie vrai. Je voulais juste calmer les tensions, quitte à ce que ce ne soit qu'une solution de passage...

— Bon d'accord... Est-ce que vous venez profiter de la fin de la soirée ou vous allez rester dehors à vous rouler des pelles pour le reste de la soirée ?

— On peut aussi se rouler des pelles à l'intérieur, rétorquai-je par pure provocation.

— Je ne suis pas sûr de vouloir vraiment assister à ça...

Immédiatement, mon regard croisa celui de Ben et nos yeux étaient empreints de la même étincelle pleine de malice. Alors que mes lèvres s'approchèrent des siennes une énième fois, il s'empara de mon visage pour plaquer nos lèvres. Même si ce ne fut qu'un bref baiser et juste pour le jeu, il n'en était pas moins intense et satisfaisant.

— Je crois que je vais rentrer dans le bar sans vous attendre... Vous deux, vous me dégoûtez !

Même s'il était agacé par notre comportement, c'était bien plus de l'amusement qui prenait le dessus. Dès que Finn retourna à l'intérieur, Ben et moi éclatâmes de rire, spontanément. Puis quand on s'arrêta, nos yeux se croisèrent de nouveau.

— Tu veux vraiment retourner à l'intérieur et qu'on se roule des pelles là-bas ? me lança-t-il un arquant un sourcil.

— Quoi ? Tu ne m'en crois pas capable ?

— Non... C'est juste qu'on n'était pas vraiment proche comme couple, ça va probablement étonner tous tes amis... Et d'ailleurs, faudra vraiment qu'on reparle de tout ça demain, quand on aura dessaoulé.

— Pour que tu me dises que tu regrettes ?

— J'en sais rien...

Il y avait un brin d'inquiétude dans son timbre et j'étais encore trop bourrée pour envisager de quelconques conséquences.

Avant qu'on se perde dans d'autres discussions, nous retournâmes dans le bar, prêts à profiter de la soirée. Nous allions suspendre un peu le temps et on verrait dans quelle merde on s'était fourgué le lendemain, quand on aurait dessaoulé.

Poe et Rose s'étonnèrent de la présence de Ben, mais ça n'empêcha pas ce dernier à tranquillement s'intégrer à notre groupe. Et même si nous avions tous beaucoup bu, Poe proposa une dernière tournée de shots.

Puis on échangea comme si de rien n'était...

Plusieurs fois, mon regard croisa celui de Ben. Il y avait une étrange gêne entre nous. Mais en même temps, aucun d'entre nous ne savait quelles étaient nos réelles limites... Où s'arrêtait vraiment notre faux couple ? Et puis, je n'arrivais même pas à nous si nous étions vraiment ensemble ou pas... De toute manière, on verrait bien le lendemain...

*

Nous étions restés encore une bonne dizaine de minutes jusqu'à ce que chacun décide qu'il était temps de rentrer chez lui. Il était minuit bien passé et nous commencions tous à fatiguer.

Sur quelques mètres, Ben et moi étions silencieux et nous nous contentions de regarder les nombreux réverbères allumés et les nombreuses voitures qui circulaient sur notre chemin. Puis mon regard croisa le sien et je compris qu'il ne m'avait pas quitté des yeux durant notre trajet.

Pendant un instant, je montai sur un banc et regardai le ciel.

— Qu'est-ce que tu fais ? s'enquit-il, légèrement perdu.

— Je voulais voir la lune... C'est une pleine lune ! Regarde-la !

— T'as bien bu pour t'extasier dessus, rétorqua-t-il en riant.

— Hé ! Te fous de ma gueule ! Toi aussi t'es complètement bourré ! Donc me fais pas la morale !

— En effet... Je vois un peu flou... Et toi aussi... Je suis flou de toi.

— Mais qu'est-ce que tu racontes encore ?

Un brusque éclat de rire me prit et je perdis alors mon équilibre. Je fus à deux doigts de tomber, mais Ben réagit aussitôt pour me maintenir et me rattraper, au cas où.

— Descends de là avant que tu te fasses mal, m'ordonna-t-il d'une douce voix.

— Mais tu vas me rattraper. Ça devrait aller non ?

— Je vais carrément te porter si tu refuses de descendre...

Il y avait un air à la fois très enjôleur et provocateur dans sa voix et c'était beaucoup trop tentant de lui résister pour ne pas lui faire. Alors, je lui fis une fausse mine boudeuse, juste pour qu'il s'exécute.

— Ne viens pas pleurer après alors...

Il monta sur le banc et il me laissa poser délicatement mes bras sur ses épaules. Puis il me souleva pour me prendre dans ses bras. Je ne pus m'empêcher de lâcher un petit cri. Un cri que j'arrêtai en plein milieu en me rappelant quelle heure nous étions.

— Tu veux que je te lâche ? s'enquit-il, un brin inquiet.

— Non...

Mon regard se perdit dans le sien et ma tête se posa sur son épaule, fermant un instant les yeux. Je sentis sa respiration sur mon bras qui l'enlaçait.

J'ignorais vraiment ce que je recherchais réellement à ce moment et encore moins quelles conclusions j'en tirerais. Mais j'étais agréablement surprise d'apprécier cet échange de tendresse sans me soucier des conséquences. Peut-être qu'il avait en partie raison... Dans le fond, je fuyais probablement mes réels problèmes, quitte à me retrouver dans de sales situations.

Il me porta jusqu'à notre immeuble — en même temps, il n'y restait plus que quelques mètres à parcourir. Et puis, j'avais à peine senti le temps passer.

— Tu veux dormir chez moi ou pas ? me proposa-t-il alors que j'avais encore la tête collée à lui.

Je lui répondis à l'affirmative par un simple "Mmm". Je n'étais pas si fatiguée que ça, mais je commençais à bien trop apprécier me retrouver dans ses bras, surtout lorsque j'étais alcoolisée.

— Par contre, je vais devoir te lâcher pour ouvrir la porte, m'annonça-t-il à demi-voix.

— Bon, d'accord...

Avec une petite moue mutuelle, il me relâcha et je ne pus m'empêcher de coller une nouvelle fois mes lèvres sur les siennes. Mes mains s'agripèrent à sa longue chevelure noire et il posa ses mains sur ma taille.

Jusqu'à maintenant, je n'avais pas envisagé l'idée qu'on puisse aller vraiment plus loin ce soir. Peut-être que le sexe serait peut-être un peu de trop pour ce soir, surtout que nous étions encore dans le flou pour trop de sujets...

Il finit par se détacher de moi pour ouvrir la porte et nous nous dirigeâmes silencieusement jusqu'à l'ascenseur.

— Tu l'as déjà fait dans un ascenseur ? me demanda-t-il, un sourire en coin.

— Euh... Non. Ne me dis pas que–

— Non ! J'ai pas envie qu'on fasse quoi que ce soit dans un ascenseur ! se rectifia-t-il aussitôt, un peu embarrassé.

— Toi tu t'es retrouvé dans la merde dans un ascenseur !

Il commençait à devenir un peu rouge et à éviter mon regard tout en riant. Il avait forcément une sale anecdote derrière la tête.

— On peut dire ça comme ça... Mais je n'en parlerai pas.

Je lui lançai un petit regard malin en espérant pouvoir le faire céder, mais ce fut vain puisque nous venions d'arriver à destination. Il en profita pour s'extirper de l'ascenseur comme si de rien n'était et m'invita dans son appartement.

— Je peux te proposer de dormir dans mon lit ou te laisser mon lit... ou comme tu veux...

Il était légèrement mal à l'aise. Il ne voulait probablement pas m'imposer une situation qui ne me conviendrait pas, mais je savais déjà à quoi m'en tenir en venant dormir chez lui.

— Tu crois vraiment qu'on va dormir séparément ? le taquinai-je en riant.

— Tu aurais totalement le droit...

— Certes, mais j'ai envie de dormir avec toi... dans tes bras... Comme on l'a fait à un moment.

Il me prit alors par la main et me conduisit jusqu'à sa chambre. Nous nous allongeâmes en même temps et ma tête vint immédiatement se caler sur son torse tandis que ses mains se posèrent sur ma taille. Mon regard se leva lentement vers lui.

— Tu veux dormir ? lui demandai-je timidement.

— J'en sais rien... Toi oui ?

— J'en sais rien non plus...

Nos respirations se mêlèrent pendant un bref instant, jusqu'à ce que je me relève pour le chevaucher. Je le regardais longuement dans les yeux, en prenant son visage entre mes mains. Ses mains se faufilèrent sous ma jupe et remontèrent jusqu'à mes fesses.

Je me penchai pour rapprocher mes lèvres des siennes et l'embrasser langoureusement. Mes lèvres suçaient délicatement les siennes alors que ses mains s'accrochaient à mon derrière.

Je n'avais aucune idée d'où ça allait nous mener, mais c'était extrêmement doux. Chacun de nos gestes était lent, précis. On prenait le temps de juger la réaction de l'autre et on avançait petit à petit.

À la fin de ce long baiser, je plaquai mon torse contre le sien et le regardai intensément. Seules les lumières de la ville nous éclairaient à travers sa fenêtre et c'était suffisant pour voir toute la tendresse que dégageaient ses yeux.

Une de mes mains glissa jusqu'à ses cheveux et j'enroulai une mèche sur mon index, jouant délicatement avec. Il les avait bien plus longs que la moyenne et, désormais, je trouvais ça terriblement attirant. Et puis, à chaque fois, ils étaient si doux et légers. Mais je le trouvais bien plus sexy quand il y passait une main. Dans ce genre de moments, j'apercevais un brin d'innocence.

Petit à petit, je me rendais compte qu'il s'était construit un masque pour cacher sa solitude, mais un masque qui pouvait se briser à tout moment. Je voyais de plus en plus ses fêlures et il avait parfois accepté de le mettre de côté quelque temps. Mais ce soir, il l'avait totalement abandonné...

En serait-il de même demain ?

Je finis par m'allonger à ses côtés sans dire un mot, fermant automatiquement les yeux. Je sentais la fatigue m'envahir et je ne pouvais plus lui résister, même si ce n'était que pour passer la soirée à se regarder.

Et ma tête posée sur son épaule, je m'endormis en entendant le battement de son cœur, prête à repousser toutes les conséquences pour demain...