CHAPITRE 13

Par Taranee

PRESENT : JIO

 

            La porte se referma sur lui et il se jeta contre le battant, frappant de toutes ses forces.

- Sors-moi de là, Addal ! Fais-moi sortir ! Tu n’as pas le droit de me retenir ici ! Tu n’avais pas le droit de me ramener !

La voix du mage de téléportation lui parvint de l’autre côté, calme, mêlée d’une pointe d’amertume.

- je n’avais pas le choix, Jio. Comprends-le.

- Je ne comprendrai rien du tout ! Je t’ai dit d’ouvrir la porte ! Où est Nethan ?! Que lui avez-vous fait ?!

- Elle est en sécurité.

- Menteur ! s’écria-t-il immédiatement, sous le coup de la colère : Tu n’es qu’un sale menteur ! Tu mens à tout le monde, même à Soö ! Tu crois que je ne sais pas pour toi et Nilt ?!

Il espérait que cela déstabiliserait Addal et ce fut le cas. Pendant un moment, il n’y eut plus aucun bruit de l’autre côté de la porte. Jio cessa de tambouriner contre le panneau de bois. Puis la voix du mage s’éleva de nouveau, froide, tranchante.

- Je ne te mens pas. Mets-toi bien ça dans le crâne : Nethan va bien. Elle dort.

- Laisse-moi la voir ! Je veux la voir de mes propres yeux ! puis, baissant d’un ton parce qu’il sentait sa voix se casser, il ajouta : Vous êtes des ordures, tous autant que vous êtes.

Il entendit un soupir. Cela ne fit qu’attiser sa colère. Des larmes de fureur lui brûlaient les yeux. Il avait envie de hurler, encore et encore. Il posa son front contre le battant de la porte et, dans un murmure féroce, déclara :

- Je te déteste, Addal. Je vous déteste tous.

Il y eut un moment de silence. Puis la voix du mage de téléportation lui parvint de nouveau. Plus faible, empreinte de lassitude.

- Tout serait plus simple, Jio, si… si tu te contentais de suivre les règles.

- Je ne suivrai pas les règles d’un détraqué comme Soö ! cria-t-il.

Aucune réponse. Il entendit un bruit de pas qui s’éloignaient. Il frappa contre la porte.

            Retour à la case départ. Il s’était encore fait capturer. Il ne s’en sortirait pas aussi facilement que la dernière fois, il en avait conscience. Quel imbécile il faisait ! Et il ne savait même pas comment allait Elijah ! Il eut envie de se frapper, de s’insulter. Mais il garda le silence, serra les dents, leva la tête. La pièce dans laquelle il se trouvait était petite, mansardée. Elle contenait en tout et pour tout un vieux matelas enfoncé et un broc d’eau. Pas de fenêtre. Un seul éclairage : une boule qui luisait faiblement. Bien loin du « confort » de son ancienne chambre à la guilde. Il frissonna, plongea la tête entre ses coudes, et resta prostré, là, contre la porte, se demandant si Nethan allait bien, si elle était encore en vie.

            Il dut attendre plusieurs minutes, ou peut-être plusieurs heures, il n’avait aucun moyen de se repérer dans le temps, avant que quelqu’un ne vienne ouvrir la porte. Jio, qui avait réussi à plonger dans un demi-sommeil agité, ouvrit les yeux. Il vit d’abord une paire de bottes noires, puis un pantalon de cuir noir, et une chemise. Une cotte de mailles, noire. Une barbe, un menton, un nez large, un air pervers, un regard méchant sous des sourcils broussailleux. Le jeune homme bondit à l’autre bout de la petite pièce. Cela fit rire Allisen Soll.

- Tu me fais pitié, gamin. Tu ressembles à une bête traquée.

C’était blessant. C’était vrai. Jio serra les dents et les poings pour s’empêcher d’aller frapper son ennemi de toujours. Il lui adressa un long regard assassin qui ne perturba pas le mercenaire.

- Tu as perdu de ta verve. Fuir ne te réussit pas.

- Va-t’en si tu es venu te pavaner devant moi.

Un sourire carnassier s’étira sur les lèvres de Soll.

- Je te reconnais mieux.

- Ne prétendez pas me connaître. Dites-moi ce que vous faites ici.

Le garçon sentait la colère remonter en lui. Il ne pouvait toujours pas utiliser sa magie. Mais il se doutait bien qu’on ne l’aurait pas laissé faire s’il l’avait pu.

- Moi, j’étais venu discuter un peu. Mais tu n’as pas l’air disposé à causer. Donc contente-toi de me suivre.

Jio ne bougea pas. Il jaugea son ancien mentor d’un regard méprisant. Ce n’était plus exactement la même personne. Quelque chose avait changé. Il cherchait à fuir le contact visuel, il se pavanait moins, lui qui n’avait que ça à faire… Il semblait vouloir cacher quelque chose. Remarquant le regard insistant de Jio, Allisen Soll se dépêcha jusqu’à lui et l’attrapa brutalement par le bras. Ils sortirent dans le couloir. Il n’y avait absolument personne. Ils n’étaient donc pas dans l’aile des chambres, ni au rez-de-chaussée, vers les salles d’entraînement et le réfectoire.

            Soll marchait vite. Jio avait du mal à le suivre, malgré ses longues jambes qui lui permettaient de faire de grandes foulées. Il savait où on l’amenait. Qui aurait voulu le voir, à cet instant, à part Soö ? Mais lui n’avait aucune envie de le voir. Il aurait voulu rester loin de cet homme, ne plus jamais le croiser. Il aurait voulu ne jamais revenir ici. Il avait fui une fois, on l’avait rattrapé. Il avait réessayé, et il s’était encore fait capturer. Pouvait-on appeler cela de la malchance ? N’était-il pas, finalement, destiné à rester ici, à la guilde ? Était-il voué à être un mercenaire, qu’il le veuille ou non ? Ce bâtiment qu’il avait longtemps arpenté et tant haï, cette forteresse cachée au milieu des montagnes… Pourrait-il en sortir un jour ? Plus on approchait de la tour dont Soö avait fait son bureau, plus la main d’Allisen se resserrait autour de son bras. D’un coup sec, Jio se dégagea.

- Vous me faites mal.

- Pauvre enfant.

Mais en disant cela, il avait l’air plus distrait que moqueur. Qu’est-ce qui l’attendait là-haut pour que même Allisen perde son attitude arrogante et exécrable ? Jio sentait l’inquiétude l’envahir. Il préféra l’enfouir au fond de lui, la recouvrir de la colère qui le hantait. Et enfin, alors qu’il était forcé de se pincer pour garder son calme, la porte apparut devant eux. Allisen l’ouvrit, fit entrer Jio, et la referma derrière lui.

            La pièce n’avait pas changé, depuis toutes ces semaines. Les poissons nageaient paisiblement dans l’eau, sous le sol transparent. Il y avait toujours ce trône, au fond de la salle, et sur le trône, il y avait Soö. L’homme arborait un vague sourire et dardait son regard d’améthyste sur l’adolescent. Il semblait calme, les tons pâles de sa peau étaient réhaussés par la toge colorée qu’il portait par-dessus sa tunique. Un grand anneau d’or décorait son oreille droite. Ses cheveux mi-longs étaient lâchés. Dès qu’il le vit, Jio fut prit d’une pulsion violente, d’une envie irrépressible de faire la peau à cet homme. Et lorsque le chef de la guilde prit la parole, ce fut à grand peine qu’il se retint de se jeter sur lui.

- Bon retour à la maison, Jio. Tu as l’air un peu… mal en point.

Jio lui répondit par un grognement. Les mercenaires qui accompagnaient Addal ne s’étaient pas laissé prier pour le malmener au moindre geste brusque qu’il faisait. Avec le combat de la veille, le jeune homme avait affreusement mal aux côtes. Un coup avait orné sa joue d’un joli bleu qui devait maintenant virer au violet. En ajoutant cela aux cernes qui entouraient ses yeux, il devait avoir l’air tout droit sorti d’une grotte.

- Je suppose que tu sais pourquoi tu es là.

- Vous n’aviez pas le droit de me forcer à revenir ! J’ai rompu notre marché, je n’ai plus rien à faire ici !

- Mais moi je ne l’ai pas rompu. répondit Soö d’un ton insupportablement calme : De plus, dois-je te rappeler que, même sans ce contrat, tu restes un mercenaire en fuite ? Jio… Rends-toi à l’évidence : C’est toi qui es en tort.

- Vous ! s’écria-t-il d’un ton véhément : Si vous n’aviez pas besoin de moi, vous m’auriez simplement tué.

- Sûrement. Tu devrais donc t’estimer heureux d’être encore en vie.

Jio poussa un rire sarcastique.

- Ben voyons ! Je devrais m’estimer chanceux, vous dites ? Mais j’aurais préféré crever plutôt que d’être ici !

- Jio, calme-toi, voyons. Tant de haine dans une si jolie bouche…

- Taisez-vous ! hurla-t-il : TAISEZ-VOUS ! Vous n’avez pas le droit de me donner des ordres ! Je ne suis pas un mercenaire !

Sa magie s’était réactivée tout à coup. Les effets de l’effaceur de pouvoirs avaient dû s’estomper. Un sabre s’était formé dans la main de Jio sans même qu’il ne l’eut senti. Cela eut pour effet de faire rire Soö.

- Tu comptes me tuer, Jio ? Enfin… Tu t’es amélioré. Utiliser ta magie t’est redevenu naturel.

Sans répondre, Jio se jeta sur le maître de la guilde qui, sans gaspiller son énergie, attrapa le bras qui tenait l’arme, empêchant Jio de s’enfuir. L’adolescent tira d’un coup sec dans le vain espoir de se dégager de la prise. Soö avait beaucoup de force.

- Veux-tu bien cesser ce caprice ? dit-il.

Pour toute réponse, Jio réussit à asséner un coup de pied au maître de la guilde qui lâcha sa prise, stupéfait. Jio revint à l’attaque, Soö évita sans difficulté son coup.

- Dernier avertissement, Jio : Calme-toi ou tu le regretteras. Tu me fais perdre un temps précieux.

Il n’arrivait pas à se calmer. Il ne voulait pas. Soö avait pris Nethan, lui avait volé son enfance et celle de Maz. Il était trop en colère pour se calmer. Il devait se défouler, il devait le faire avant de devenir fou. Le sabre disparut au profit de plusieurs couteaux qu’il lança successivement en direction de Soö. S’il le tuait, il serait tranquille. S’il le tuait, peut-être qu’il n’aurait plus à fuir, peut-être qu’il serait libéré de la guilde… Jio darda ses yeux bruns sur Soö dans un regard plein de haine. Des larmes dévalaient ses joues, accumulation de frustration, de peur, de hargne.

- Vous n’êtes qu’une ordure égoïste. articula-t-il en détachant chaque syllabe.

Sur ces mots, il esquissa un mouvement pour lancer sa dernière lame. Soö l’esquiva lestement et s’approcha du jeune homme. Ce dernier tenta de le repousser mais le chef de la guilde ne lui en laissa pas le temps. Il saisit le garçon au poignet et lui tordit le bras sans une once de pitié. Jio hurla. Soö le força à s’agenouiller, puis à s’allonger par terre, sur le ventre. L’adolescent se débattait en vain. Soö se pencha sur lui et murmura, tout près de son oreille :

- Cela fait maintenant plus de dix ans que j’ai appris à vivre sans mes pouvoirs, gamin. Ne crois pas pouvoir me battre si facilement : je reste le maître de la guilde.

Puis, élevant la voix à l’intention de deux hommes qui venaient d’entrer, il ajouta :

- Emmenez-le. Il n’est pas en état de discuter. Attendez qu’il se calme.

À l’instant où Soö se leva, Jio bondit, tentant de s’échapper. Tentant. Aussitôt, l’un des deux hommes, le moins grand, l’attrapa et le maintint d’une poigne de fer. L’adolescent n’était plus le même. Il était animé par une colère sauvage qu’il ne parvenait plus à contrôler. Et tandis qu’on l’emmenait, il se débattait, sous le regard mi-amusé mi-désolé de Soö. Les menaces et les promesses de mort dévalèrent sa langue en un flot continu jusqu’à ce que le maître de la guilde disparaisse de sa vue.

 

PRESENT :  SOÖ

 

Une main poussa Jio à l’intérieur du bureau.

- Sale gosse ! s’exclama une voix.

Le jeune garçon adressa un regard noir à son interlocuteur invisible puis se retourna vers Soö qui l’attendait, les pieds sur la table. La porte se ferma et un silence pesant s’installa entre les deux hommes. Jio semblait s’être calmé. Ou, du moins, il contenait ses envies meurtrières. L’adolescent braquait son regard perçant et glacial sur Soö et le maître de la guilde se surprit à douter de pouvoir soutenir un tel regard. Il ferma les yeux, secoua la tête. Ce n’était qu’un gosse. Rien qu’un gosse. Il ne pouvait rien faire. Soö rouvrit les yeux, les porta sure son hôte.

- Tu es calmé ?

- J’ai cassé le nez d’un de vos hommes.

Il rit. Jio avait du cran. Il était révolté, c’était normal. Mais ça n’allait pas durer longtemps.

- Tu vas finir par te faire beaucoup d’ennemis. Il faut que tu cesses de te comporter ainsi.

- Peu importe, ce n’est pas comme si je comptais rester ici plus longtemps.

Soö se cala au fond de son siège, analysant l’adolescent qui se trouvait en face de lui. Jio avait grandi. Physiquement, oui. Mais surtout mentalement. Il avait… évolué. Mais il ne s’était pas encore totalement défait de l’emprise que Soö exerçait sur lui. Bien. Le travail ne serait pas à refaire.

- On m’a dit que vous vouliez me voir. reprit l’adolescent.

- Tu es prêt à discuter, maintenant.

- Tout dépendra de vous.

- Reprenons la discussion que nous avions commencé tout à l’heure.

Deux heures étaient passées depuis le malheureux incident. Jio avait mis deux heures à calmer sa colère. Et encore… Pas totalement, puis ce que cela avait couté son nez à un homme. Il était encore instable, il allait falloir alterner entre la douceur et la sévérité.

- Je n’aime pas perdre mon temps, Jio. Et tu m’en fais perdre beaucoup trop.

- …

- Comprends-le : tu as accepté de passer un marché avec moi. Tu n’as pas le droit de le rompre ainsi. Tu avais des responsabilités. Tu les as reniées pour aller faire mumuse sur l’autre face.

L’expression de l’adolescent s’assombrit. Son ton était hostile lorsqu’il répondit.

- Vous n’êtes pas en mesure de me reprocher quoi que ce soit. Vous avez enfreint les règles, vous les avez retournées à votre avantage.

- Je ne les ai donc pas réellement enfreintes.

Le garçon sembla sur le point de répliquer, mais il s’en abstint. Il se contenta de lui adresser un regard méprisant. Soö avait perdu la confiance relative que lui portait Jio. Mais rien n’était irréparable. Ce lien, il allait le reconstruire, de gré ou de force.

- Jio, remets-toi au travail immédiatement. Je n’ai plus la patience d’attendre que tu aies fini tes caprices. Je veux retrouver mes pouvoirs.

- Vous voulez. Répondit-il d’un ton réprobateur : Vous voulez. Mais moi je ne veux pas. Alors, Soö ? Qu’allez-vous faire si je refuse de coopérer.

L’intéressé sourit. Ce sourire méchant et triomphant qu’il avait lorsqu’il écrivait les lettres à son père, c’est celui-là qu’il adressa à Jio.

- Voyons, mon garçon. J’avais déjà envisagé cette possibilité. Il ne faut pas se demander ce que je vais faire, mais plutôt, ce que j’ai fait.

C’est avec un délicieux sentiment de victoire qu’il vit le masque de l’inquiétude recouvrir le visage du mage d’ombre malgré sa tentative d’enfouir ce sentiment.

- Dois-je te rappeler que ta jeune amie, Nethan, est aussi entre mes mains ?

Jio serra les dents. Il commençait à ployer. Soö posa sa carte principale.

- Mais ce n’est pas le plus important. Tu te doutes bien que j’ai été obligé de punir ton insolence envers moi, Jio.

Soö voyait toute la haine que lui portait l’adolescent. Cette expression, il l’avait vue tant de fois sur son propre visage, lorsqu’il vivait avec son père… Pendant un court instant, il se demanda si ses actions étaient légitimes. Mais il se débarrassa très vite du sentiment de culpabilité qui était associé à cette question. Dans ce monde sans pitié où l’égoïsme primait sur tout autre instinct, chacun devait se débrouiller pour avancer seul, quitter à écraser tous les autres. Rien n’était trop grand, rien n’était trop cruel pour les objectifs que s’était fixés Soö. Et si son comportement ressemblait à celui de son père, alors tant pis. Il avait soif. Soif de vengeance, soif de retrouvailles. Depuis le temps qu’il cherchait Nilt… Il ne devait pas abandonner ce but. Aussi reprit-il son discours, d’un ton où pointait la cruauté malsaine d’un homme qui aime voir souffrir ses pairs.

- Ton autre amie, Maz, celle que tu as abandonnée, elle est au plus mal. Il semblerait qu’on ait malencontreusement versé du poison dans son verre. Dans son état, il ne doit plus lui rester longtemps. Peut-être trois jours, grand maximum.

- Espèce de… commença Jio en le foudroyant du regard.

Mais Soö l’interrompit.

- Je ne le répèterai pas, Jio : Reprends ton travail avec maître Ebremo. Immédiatement. Ou alors Maz mourra.

- Si Maz meurt, rétorqua l’adolescent d’une voix mal-assurée, vous ne pourrez plus me forcer à briser votre sceau.

- Si Maz meurt, siffla le maître de la guilde, c’est à Nethan que je m’en prendrai. Puis à ce jeune homme aux yeux d’or que mes hommes ont laissé évanoui à Kerron. Et si tu ne veux toujours pas travailler, je me tournerai vers Ewan et ses amis.

Il sentit Jio défaillir, hésiter. Il asséna son dernier coup.

- Je trouve toujours un moyen d’arriver à mes fins, Jio. Peu importe si je dois te briser, je te ferai coopérer.

Silence. La respiration de son invité s’était accélérée. Il reprit.

- Tu ne penses pas qu’il serait mieux pour chacun de nous qu’il y ait le moins de victimes à déplorer ?

Toujours aucune réponse. La partie était gagnée. Soö ordonna à ses hommes de ramener Jio dans sa chambre. Trois jours. C’est le temps qu’il restait à ce garçon pour prendre une décision.  Après quoi, Maz mourrait s’il refusait de coopérer. Soö avait beaucoup hésité à user de cette méthode. Il n’aimait pas vraiment friand de ce genre de chantage lâche et cruel, mais il n’avait plus le choix. Jio l’avait poussé dans ses retranchements. Soö avait besoin de lui. Après réflexion, aucun autre mage d’ombre ne pouvait faire l’affaire. Le chef de la guilde prit une grande inspiration. Il tourna son regard violet vers la porte.

- Qu’on amène la fillette. ordonna-t-il.

Il y eut du mouvement derrière la porte. Ses mercenaires l’avaient entendu.

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