Chapitre 13

Durant plusieurs heures, les prétoriens étudièrent minutieusement les sentinelles peu motivées qui gardaient la muraille. Leur comportement hasardeux rendait les rondes difficiles à prévoir, mais comme il se déroulait une bonne vingtaine de minutes entre chacune d’elles cela n’avait rien d’inquiétant. Les occupants de Brevois ne redoutaient pas une infiltration et ne cherchaient qu’à repérer une attaque massive. Cela jouerait en faveur des Erelliens.

Ils attendirent toutefois le milieu de la nuit, juste après le passage d’une patrouille ensommeillée, pour reprendre leur avancée. Prudents malgré le couvert de l’obscurité, ils progressèrent lentement vers la palissade afin d’atténuer le bruit de leurs pas et d’éviter de trébucher sur une pierre enfouie ou un arbuste dépouillé par le froid. Ils s’accroupirent ensuite dans la neige au pied de leur destination et patientèrent jusqu’à la prochaine la ronde.

Elle arriva une poignée de minutes plus tard, marchant au-dessus d’eux sans que ses membres, occupés à parler d’alcool et de jeux d’argent, les remarquent. Les prétoriens échangèrent un bref sourire devant tant de nonchalance, puis attendirent que les voix s’éloignent pour sortir leur matériel d’escalade.

Le grappin plana silencieusement par-dessus de la muraille et atterrit sur le chemin de garde dans un claquement mat. Soreth tira sur son attache jusqu’à ce qu’il vienne se bloquer contre le rebord des échalas et tendit l’oreille sans bouger, prêt à s’enfuir à la moindre alerte. Après quelques instants sans que rien ne se produise, il donna la corde à Lyne qui avait insisté pour passer la première. Elle escalada la palissade en une dizaine de secondes, puis se hissa derrière et disparut du champ de vision du prince. Elle réapparut juste après, à son grand soulagement, et lui indiqua d’un signe de main que la voie était libre.

Lorsqu’il atteignit le haut de l’enceinte à son tour, Soreth put enfin contempler la silhouette de Brevois. Comme il l’avait supposé, celui-ci était composé de modestes maisons en granite auxquelles étaient accolées des petites extensions en bois. Aucune d’elles ne semblait abîmée ou brûlée, et seuls l’odeur nauséabonde et les gardes négligents révélaient que le village n’était pas simplement endormi.

Le prince réprima un frisson en ramassant leur corde. Le silence le mettait mal à l’aise, et la puanteur ravivait sa migraine. Il avait hâte que leur mission se termine. Moins troublée que lui et son appréhension chassée par l’adrénaline, Lyne scruta l’obscurité pendant qu’il rangeait leur matériel, puis lui emboîta le pas aussi furtivement qu’elle le pouvait. Elle se débrouillait relativement bien pour se déplacer, ne faisant grincer que quelques planches disjointes de temps à autre, mais avait encore du mal à maîtriser son environnement et laisser parfois son épée heurter la palissade dans un bruit mat. Lorsque cela se produisait, les prétoriens s’immobilisaient pour surveiller les alentours, et ne repartaient que quand ils étaient certains de ne pas avoir été remarqués.

Il leur fallut une quinzaine de minutes pour trouver une échelle. Cette fois, Soreth passa en premier. Il voulait pouvoir réagir si quelqu’un entendait sa partenaire.

Dès que ses bottes eurent touché le sol enneigé, il se faufila dans l’ombre d’une maison pour guetter les ruelles voisines, la main posée sur la poignée de sa dague. Lyne le rejoignit plus discrètement qu’il l’espérait, ne cognant qu’une fois son pied à l’un des barreaux et sans avoir alerté qui que ce soit.

Il lui adressa un signe de tête approbateur, soulagé de pouvoir compter sur la guerrière alors que ses propres compétences vacillaient. Son malaise s’était renforcé depuis qu’il avait foulé le sol du village, et il avait maintenant le ventre noué et les jambes flageolantes. Il connaissait ces symptômes, ceux de la peur, mais ne s’expliquait pas leur origine. Brevois était loin d’être sa pire mission. Il manquait toutefois de temps pour comprendre ce qui lui arrivait et se contenta de garder ses émotions sous contrôle pendant qu’ils s’engageaient dans les allées blanchies du hameau. Il avait une mission à accomplir, une pour laquelle il ne se déroberait pas.

Leur objectif était double. Tout d’abord découvrir ce qu’il était advenu des survivants de l’attaque et les secourir. Ensuite, déterminer si les pillards pourraient de s'en prendre à un autre village. Ils se dirigèrent donc vers la place centrale, où les bandits s’étaient installés, espérant y trouver des prisonniers ou un brigand à interroger. Soreth progressait habituellement dans ce genre de situation en passant d’un toit à l’autre, mais il estimait que sa protectrice n’était pas encore pas prête et avait opté pour une méthode plus conventionnelle.

Si celle-ci leur permit de traverser le premier quart du hameau sans risquer de se blesser, elle montra ses limites lorsque la lanterne d’une patrouille apparut non loin d’eux. Le prétorien hésita à leur tendre une embuscade, ils ne devaient pas être plus de trois, mais jaugea qu’une attaque trop rapide nuirait au sauvetage des survivants. À la place, ils s’engouffrèrent hâtivement dans une maison à la porte entrouverte.

Tandis que Lyne refermait silencieusement l’huis derrière eux, le prince se colla à la fenêtre la plus proche et regarda passer les brigands. Ils étaient deux, un homme et une femme, et portaient d’épais vêtements de laine effilochés sur lesquels étaient enfilés des plastrons de cuir vétustes dépourvus de blason. Ils tenaient chacun une lance dans leurs mains gantées et complétaient leurs armements avec une épée usée pour l’une et une hache courte pour l’autre. Ce n’était pas de l’équipement de première main, mais sa qualité signifiait, à l’instar de leurs patrouilles, qu’ils étaient plus organisés qu’une simple bande de pillards. Si les soldats erelliens les avaient sous-estimés, il n’y avait rien d’étonnant à ce qu’ils n’aient plus donné de nouvelles.

Tandis que les gardes s’éloignaient d’un pas tranquille, Lyne interpella son partenaire à mi-voix.

— Viens voir, il y a du sang séché sur le sol.

Intrigué, Soreth la rejoignit sans un bruit et inspecta le coin de plancher qu’elle lui montrait du doigt. Il lui fallut quelques instants pour se réhabituer à l’obscurité, mais dès que ce fut fait il remarqua à son tour les taches sombres qui maculaient l’entrée.

— Vu la quantité, ajouta tristement la guerrière, celui ou celle qui l’a perdu a retrouvé ses ancêtres.

Soreth opina en repoussant le malaise qui l’envahissait et examina les alentours afin de comprendre ce qui s’était passé.

— Quelqu’un a laissé notre mort se vider de son sang puis à traîné son corps à l’extérieur, sans doute pour le faire brûler. Les traces s’entremêlent par contre sur le palier avec d’autres qui proviennent des escaliers.

Lyne leva les yeux vers le couloir obscur au-dessus d’eux.

— Dans ce cas, il ne nous reste qu’une chose à faire.

La partie supérieure du bâtiment était plus étroite à cause de son toit triangulaire, mais on avait réussi à y rentrer quatre lits de paille de taille variée et deux commodes en chêne. Elles gisaient maintenant sur le plancher, vidées de tout ce qu’elles avaient pu contenir. Quant au destin des habitants, il était aisé à reconstituer au vu des flaques de sang séchées disséminées dans la pièce.

À chacune de ces découvertes macabres, le dégoût et la colère des prétoriens augmentaient. Soreth parvenait à maîtriser ses émotions, du moins celles qui ne lui tordaient pas les entrailles, mais ce n’était pas le cas de son équipière dont la fureur était de plus en plus palpable. Si bien que lorsqu’ils eurent fini d’inspecter la chambre, elle serra rageusement la poignée de son épée et s’exprima d’une voix plus forte que la discrétion ne le recommandait.

— Ils ont tué tout le monde ! Quels genres d’humains auraient pu faire ça ?

— Ils sont venus pour cela, acquiesça tristement le prince, et ils n’ont pas hésité un instant. Ils ont dû recevoir l’ordre de ne laisser aucun survivant.

Le silence retomba alors que les prétoriens réalisaient pleinement l’horreur de l’attaque. Puis, la mâchoire serrée par la colère, Lyne déclara entre ses dents.

— S’il n’y a pas de prisonniers, nous n’avons pas besoin de ménager leurs bourreaux.

Elle dégaina ensuite sa lame et se dirigea d’un pas décidé vers les escaliers. Malgré sa vivacité et sa détermination, son partenaire la retint en posant une main fatiguée sur son épaule.

— Attends. Où vas-tu ?

— Retrouver la patrouille de tout à l’heure, répondit la guerrière d’une voix qui ne laissait pas de place à la contestation, ils ne s’en tireront pas comme ça.

— Il faut les retrouver, oui. Mais les tuer, cela ne servira à rien si nous ne savons pas ce qu’ils font ici.

Lyne hésita, ses prunelles brillant d’une rage meurtrière, puis rengaina son arme avec déception. Soreth la remercia d’un faible hochement de tête. La fouille de la pièce lui avait coûté plus d’énergie qu’elle ne l’aurait dû.

Et s’il avait espéré que l’air frais le revigore, il se rendit compte en ressortant dans les rues blanchies que son état ne faisait qu’empirer. Des troubles oculaires s’étaient ajoutés à ses symptômes, voilant son regard et lui causant parfois des hallucinations. Il lui arrivait ainsi d’apercevoir des taches de sang éparpillées dans la neige ou d’imaginer des fers rouillés autour de ses poignets. Ces visions irréelles le distrayaient et l’empêchaient de surveiller convenablement les alentours pendant qu’il pistait la patrouille. Il le cachait à Lyne du mieux qu’il le pouvait, soucieux de préserver sa concentration et, avec elle, les chances de succès de leur mission. Ils ne pouvaient plus échouer maintenant.

Ils retrouvèrent les gardes installés sous un appentis à l’abri du vent, à quelques mètres d’un vieux puits. Assis confortablement sur un banc, ils jouaient aux dés à la lueur de leur lanterne en se partageant une pipe à l’odeur âcre. Les prétoriens s’arrêtèrent dès qu’ils les virent et s’accroupirent dans l’ombre du mur le plus proche. Ils avancèrent ensuite jusqu’à parvenir à distinguer leurs voix, puis tendirent l’oreille pour surveiller la conversation.

Guère intéressante au début, les brigands parlaient surtout de la partie à laquelle ils s’adonnaient, elle prit une meilleure tournure au bout de quelques minutes, lorsque l’homme s’exclama à travers son épaisse barbe brune.

— Par mes ancêtres ! Tu es en train de me plumer.

— Ne t’inquiète pas, lui répondit son interlocutrice amusée par sa malchance, avec tout ce qu’on va récupérer en rentrant à Hauteroche tu te rendras même pas compte de ce que t’as perdu.

— J’espère bien ! Allez, encore une manche et on retourne au travail. Faudrait pas que le chef nous tombe dessus. J’ai pas envie de finir au bûcher.

— Tu te tracasses trop, Jacob. Ce chef la, il est pas autant sur les nerfs que la patronne. Il va pas nous faire brûler pour un peu de retard dans une ronde. Surtout qu’il n’y a personne dans ce foutu de village.

— Et les soldats, demanda l’homme en lui tendant la pipe, t’appelles ça personne ?

— C’était il y a plus de deux semaines, soupira sa partenaire de jeu, depuis on se contente de patrouiller et il se passe rien. Enfin il y a eu ce crétin de commerçant, mais il n’avait que des plantes. J’en ai ma claque de marcher pour rien, moi ! Si j’avais voulu être garde j’aurais signé chez… ben chez les gardes !

— On savait que le travail serait spécial quand on nous a embauché. Mais, crois moi, les gardes ne payent pas aussi bien. On est plus ici pour très longtemps en plus. Le chef a dit que la cargaison ne tarderait pas à être prête.

— Très bien, très bien. Ça me pose pas de problème si tu ne veux pas te refaire, mais par pitié, tais-toi et lance ces fichus dés !

Tandis que les cubes d’os s’entrechoquaient dans la gamelle, Lyne prit la parole en s’appliquant pour chuchoter malgré sa colère.

— Si ce n’étaient que des pillards, leur cargaison serait prête depuis un moment. Que comptent-ils récupérer en restant ici ?

Soreth acquiesça, la mâchoire serrée. Son esprit abondait dans le sens de la guerrière et estimait qu’ils avaient besoin de plus d’information, mais son instinct lui criait de se contenter de celles qu’ils venaient d’obtenir et de s’enfuir le plus vite possible. C’était la première fois que ses sens, auxquels il devait la vie, le trahissaient de la sorte. Cela l’inquiétait. Sans son intuition un prétorien n’était qu’un mort en sursis, et un pion bien inutile de l’histoire.

Afin de ne pas céder à la panique, il repensa au sort des habitants de Brevois et laissa sa colère repousser sa peur.

— Il va falloir poser des questions si nous voulons des réponses. Ces deux-là semblent prêts à nous en fournir.

Il réfléchit un instant, puis ajouta.

— Je me charge de l’homme, il a l’air plus enclin à parler. Toi, neutralise sa partenaire.

La guerrière hocha la tête alors que la lueur dans ses prunelles se ravivait. Cette nuit, la justice se passerait de tribunal.

Les prétoriens se mirent en mouvement dès que les bandits reprirent leur patrouille, se faufilant silencieusement dans leur dos, puis se rapprochant rapidement. Heureusement pour eux, leurs proies discutaient à voix haute, ce qui couvrait les erreurs de débutantes de Lyne et celles issues de la fatigue de son équipier.

Lorsqu’il resta finalement moins de cinq pas entre les deux groupes, Lyne déclencha l’assaut. Son épée déjà tirée, elle bondit avec fureur sur la brigande et la frappa de toutes ses forces à la nuque. L’acier traversa la protection de cuir de la malheureuse et s’enfonça dans sa chair sans lui laisser le temps de crier. Propulsée sur la droite par le coup, elle heurta le mur le plus proche et s’affaissa en rougissant la neige autour d’elle.

L’attaque attira l’attention de Jacob, qui tourna sa lance vers la guerrière dans un mouvement de panique. Sautant sur l’opportunité qu’il lui offrait, Soreth lui attrapa le bras et le projeta violemment par terre. Il laissa échapper un premier gémissement en touchant le sol, puis un second, plus long, lorsque le genou du prince pressa sa mâchoire pour l’empêcher d’alerter ses camarades. Il essaya de se dégager à l’aide de son bras droit, égaré par la douleur, mais ne réussit qu’à se retrouver entraver par la jambe libre du prétorien, qui lui assena plusieurs coups de poing afin de le calmer. Lyne en profita pour souffler la flamme de la lanterne tombée derrière eux, laissant la nuit recouvrir la scène.

Saisissant rapidement qu’il ne s’en sortirait pas par la force, Jacob cessa de se débattre et se résigna à son sort. Soreth le fit patienter durant plusieurs minutes afin d’accroître son anxiété, puis prit la parole d’une voix plus assurée qu’il ne l’était.

— Je vais retirer mon genou. Si tu tentes d’alerter qui que ce soit, ma partenaire fera en sorte que ce soit ton dernier cri. Compris ?

Pour appuyer la question, Lyne planta sa lame ensanglantée à quelques centimètres du bandit. Même dans l’obscurité, le prétorien vit pâlir le visage de son interlocuteur, qui acquiesça avec ferveur. Il souleva alors juste assez sa jambe pour le laisser parler.

— Il des choses qui nous intriguent par ici. Tu as intérêt à nous les éclaircir si tu tiens à rester en vie.

— D’accord. D’accord. Je vous expliquerai ce que vous voulez.

— Quelle cargaison préparez-vous et où allez-vous la livrer ? demanda le prince en incluant volontairement une question dont il devinait déjà la réponse.

— Le chef a indiqué qu’on l’escorterait à Hauteroche quand elle serait prête, mais je n’ai aucune idée de ce qu’il y a dedans.

— Si tu ne sais rien, maugréa la guerrière en soulevant son épée, tu ne sers à…

— Attendez ! Vous énervez pas ! C’est juste qu’on nous a dit de rassembler les corps des villageois sur la grande place et de les faire brûler. Quand les braises ont fini par s’éteindre, ils ont trafiqué je ne sais quoi avec et nous ont interdit de nous en approcher. Ça ne nous empêche pour autant pas de voir la lumière qui s’en dégage la nuit. Il y a rien de normal là-dedans, ça je peux vous l’assurer.

Intrigué par la description du brigand, Soreth hocha la tête pour l’encourager.

— Pour qui travaillez-vous ?

— Ce n’est pas très clair, commença Jacob avant de se reprendre en remarquant le regard que lui jetait la prétorienne. Enfin ! Je veux dire actuellement c’est Wilan qui supervise l’opération, mais au départ il obéissait à une grande femme brune effrayante. Beaucoup semblaient la connaître, mais moi je ne l’avait jamais vu. Elle est partie avec plusieurs bandes depuis une dizaine de jours. Personne s’en plaint.

Même si la description était trop vague pour une quelconque identification, le prince la rangea dans un coin de sa tête. Comme il le soupçonnait, l’attaque de Brevois ne devait rien au hasard.

— Avez-vous croisé du monde depuis que vous êtes ici ?

— Ouais, un marchand pas très riche et surtout un groupe de soldats erelliens. La cheffe avait prévu que des militaires se radineraient, alors on leur a tendu une embuscade à l’entrée du village.

Il marqua une pause en voyant Lyne se raidir, mais reprit lorsque Soreth lui fit signe de poursuivre.

— Ça a failli ne pas suffire. Ils nous ont massacrés et ont manqué de s’enfuir. Cela aurait même été le cas si les ordres n’avaient pas été aussi clairs : soit on ramenait leurs corps soit on rejoignait les morts sur le bûcher. Heureusement qu’on était plus nombreux à ce moment-là…

La phrase plana un instant dans la nuit, puis Jacob demanda avec anxiété.

— Vous n’êtes pas des Erelliens au moins ?

Soreth grimaça et sa protectrice leva son épée. Il secoua néanmoins la tête pour lui indiquer de la rabaisser. La disparition de leur interlocuteur ne serait pas une grande perte, mais ils n’avaient pas besoin d’en arriver là. À la place, il resserra sa prise et assena en faisant mine de ne pas comprendre ce que le prisonnier avait insinué.

— Si tu espère que nous sommes aussi facile à berner qu’eux, ou que nous sommes trop faible pour te tuer, tu vas rejoindre ta camarade plus vite que prévu.

Celui-ci hocha péniblement la tête, raclant la neige de sa joue, et s’empressa de s’excuser.

— Pardon ! Je ne voulais pas vous insulter.

Le prince relâcha légèrement la pression de son genou, laissant croire qu’il était satisfait.

— Où pouvons-nous trouver ce Wilan ?

— Le chef s’est installé dans une grande maison au sud, mais vous n’entrerez jamais. Elle est trop bien gardée.

— Ça, c’est notre problème. Toi, réjouis-toi seulement d’avoir vaincu la mort.

— Merc…

Le poing du prétorien heurta la mâchoire du bandit et l’assomma sur le champ. Au-dessus d’eux, Lyne rengaina son arme et sortit des liens de son sac. Léguant le prisonnier à ses soins, Soreth, épuisé d’avoir aussi longtemps lutté contre sa peur, se releva avec difficulté. Le monde se mit aussitôt à tourner autour de lui, et il dut prendre appui sur le mur le plus proche pour éviter de tomber. Il s’efforça alors d’oublier les hurlements alentour et adressa une prière silencieuse à ses ancêtres. Le temps que Lyne termine de s’occuper de Jacob, il se tenait à nouveau droit.

Ils déplacèrent leur captif dans une bergerie abandonnée, puis échangèrent à mi-voix et repartirent discrètement vers l’esplanade de Brevois. Même si l’interrogatoire les avait renseignés sur ce qu’ils allaient y trouver, ni l’angoisse ni les hallucinations ne quittaient Soreth. Au contraire, il avait maintenant l’impression que sa bouche était remplie de cendre et voyait des ombres bouger sans laisser de trace dans la neige. Malgré ses efforts pour le cacher à Lyne, elle lui jetait de plus en plus de regards inquiets. Il n’était pas sûr de ce qu’il lui répondrait lorsqu’elle lui demanderait ce qu’il se passait, mais il espérait que leur mission trop avancée pour qu’ils puissent l’abandonner. Ils n’avaient pas le droit d’échouer. Pas après tout ces morts.

Ils atteignirent la grande place une vingtaine de minutes plus tard, non sans quelques détours afin d’éviter des patrouilles aussi peu zélées que la première. L’odeur de la chair brûlée empestait encore les environs malgré le vent et rendait l’air âpre et difficile à respirer. Pris de nausées à une dizaine de mètres de l’arrivée, les prétoriens s’arrêtèrent dans l’ombre d’une maisonnette pour couvrir leur bouche et leur nez.

Relégué depuis quelques minutes à l’arrière par son équipière, Soreth manqua de chuter quand ils repartirent. Il se retint en s’appuyant contre l’habitation qu’ils longeaient et, les jambes flageolantes, l’utilisa pour effectuer les dix derniers pas qui le séparaient de l’esplanade. Ils furent les plus difficiles de la soirée, mais lui laissèrent le temps de détailler le visage emmitouflé de Lyne lorsqu’elle se pencha au coin de la rue pour jeter un œil à la place. Stupéfaction. Horreur. Tristesse. Colère. Rien à quoi il ne s’était pas attendu, mais une amplitude qui dépassait de loin ce qu’il avait envisagé.

Les lèvres serrées pour ne pas crier, la guerrière écrasa une larme qui roulait le long de sa joue et murmura d’une voix tremblante.

— Comment est-ce possible ?

Soreth répondit à sa détresse par un regard compatissant, puis se tourna à son tour vers le parvis et jura au mépris de toute discrétion.

— Par Erell !

Un énorme monticule de cendre et d’os se dressait au milieu du sol enneigé de l’esplanade. L’obscurité aurait dû le rendu difficilement discernable, mais de pâles lueurs blanches en jaillissaient pour se perdre dans la nuit, donnant l’impression que quelqu’un avait eu l’audace d’enfouir des lanternes à l’intérieur du monceau funeste. Hélas bien loin d’adoucir le spectacle, celles-ci dévoilaient à la fois la taille abominable du bûcher et les restes des corps que les flammes n’avaient pas entièrement dévorés. D’autant qu’aucun flocon ne s’était posé sur les cendres des villageois, comme si elles étaient encore chaudes des jours après avoir brûlé.

Lyne reprit ses esprits la première. Le visage blême, elle tourna des yeux rougis vers le prince.

— Ne bouge pas. Je vais voir.

Celui-ci voulut l’accompagner, mais il se résigna à l’attendre lorsqu’il se rendit compte qu’il n’avait plus la force d’ouvrir la bouche. Il se contenta donc d’acquiescer avant de s’asseoir dans la neige pour soulager ses muscles fatigués.

Le dos collé au mur de pierres froides, il regarda son équipière se fondre dans l’obscurité, puis se recentra sur le tas de cendres où elle ne tarderait pas à réapparaître. Il sentait en même temps son énergie l’abandonner et ses cicatrices se réveiller douloureusement les unes après les autres. Sans qu’il comprenne pourquoi, la colère et la révulsion que lui inspirait le carnage ne lui donnèrent même plus la détermination d’en affronter les coupables. Il ne voulait plus que deux choses : fuir loin d’ici et dormir aussi longtemps qu’il le pourrait.

Pour oublier la souffrance et les cris, il ferma les yeux et chercha les lignes d’Eff qui courraient sous le village. Il n’avait rien à en faire, mais leur présence le réconfortait toujours. Leurs délicates ondulations le calmaient et leur permanence lui rappelait que, quoiqu’il arrive, la vie continuait.

Son action n’eut cependant pas l’effet escompté. Plutôt que le quiétude qui accompagnait habituellement ses méditations, il fut pris d’un brusque haut-le-cœur, lui donnant l’impression qu’on venait de lui frapper l’estomac. Tout en essayant de retrouver son souffle, il constata que les flux environnants n’avaient rien de tranquille ou d’immuable, et qu’ils ressemblaient plus à des torrents frénétiques qu’à des rivières sereines. La coupable était facile à désigner, car au centre de la place, à la racine même du bûcher, une puissante source corrompue plongeait furieusement dans la terre, perturbant l’écoulement de toutes les lignes qui la croisaient. C’était la première fois que Soreth en rencontrait une pareille. Il estimait d'ailleurs que « corrompue » était un terme incomplet, mais n’en trouvait pas de meilleur pour décrire le chaos qu’elle provoquait autour d’elle.

Comprenant instinctivement qu’il y avait un lien entre l’état des flux d’Eff et le sien, il se rendit compte que, contrairement à ce qu’il pensait, ce n’était pas ses sens de guerrier qui l’avaient abandonné, mais ceux de galweid. Il sourit faiblement en rouvrant les yeux. Au moins, il savait ce qu’il affrontait.

De retour dans le monde matériel, le prétorien distingua au centre de la place la silhouette auréolée de sa partenaire, creusant les cendres à l’aide de son épée afin d’en extirper l’une des étranges sources brillantes. Si le dégoût se lisait dans sa posture, l’accablement et la fureur dominaient. Comme une promesse pour les coupables, ou une menace pour ceux qui voudraient l’arrêter. Il regretta soudainement de l’avoir arraché à Lonvois, de l’avoir poussé à troquer la plus belle ville du royaume contre ce que l’humanité avait de pire à offrir, et soupira longuement. Elle était ici à cause de sa faiblesse. Elle était ici par sa faute.

Ignorant ses sombres pensées, mais tout aussi occupée par les siennes, Lyne le rejoignit moins d’une minute plus tard, couverte de suie et une aura pâle autour du poignet gauche. Elle ne lui révéla toutefois pas sa trouvaille en arrivant et l’interrogea avec inquiétude à la place.

— Que se passe-t-il ? Es-tu blessé ?

Soreth grimaça en imaginant le visage qu’il devait avoir pour qu’elle soit autant troublée, puis s’efforça de sourire et secoua légèrement la tête.

— Je n’ai rien. C’est juste cet endroit qui sape mes forces.

— Dépêchons-nous de partir alors. Tu commences à plus ressembler à un mort qu’à un vivant.

Bien que pressé de s’en aller, le prince rejeta la proposition.

— Je tiendrai jusqu’à ce que nous en ayons fini.

Les prétoriens devaient collecter un maximum d’informations pour Milford, et il refusait de quitter la grande place tant qu’il n’était pas sûr qu’ils en sachent assez. Il n’aurait pas l’énergie d’y retourner.

— Montre-moi ce que tu as ramassé, s’il te plaît.

Si la moue dubitative de son interlocutrice lui fit comprendre que leurs priorités n’étaient pas les mêmes, elle déplia néanmoins sa main gantée noire de suie et révéla une sphère en verre opaque de quelques centimètres de diamètre, au sommet de laquelle était insérée une petite pointe métallique.

— Est-ce bien un calix ? demanda-t-elle d’une voix intriguée.

— Absolument, il a d’ailleurs l’air presque plein.

Soreth ferma les yeux pour analyser l’artefact et sentit un frisson le parcourir alors que les ténèbres s’amassaient autour de lui. Il les rouvrit immédiatement pour s’échapper, et retrouva avec soulagement la nuit et son équipière au visage charbonneux. Le souffle haletant, il chercha quelques secondes sa respiration avant de reprendre la parole.

— Il est corrompu lui aussi. C’est incompréhensible.

— Comment ça corrompu ? N’est-il pas juste censé stocker l’énergie des lignes d’Eff ? En as-tu repéré par ici ?

Les questions de la guerrière rappelèrent à son partenaire qu’il ne lui avait pas fait part de ses découvertes, et il s’efforça de calmer celles qui s’agitaient dans son esprit pour répondre aux siennes.

— Il y a une source au milieu de la place, sous le bûcher. Ce n’est pas rare que les villages s’installent plus ou moins volontairement à proximité de l’une d’elles. La végétation y pousse mieux et les gens y vivent en meilleure santé.

— Je suppose qu’ils l’utilisent aussi lorsqu’ils le peuvent, comme avec ces calix.

Le prince acquiesça doucement, pour éviter d’accentuer sa migraine. S’il fallait des centaines d’années à une source comme celle de Brevois pour fabriquer un catalyseur, il était beaucoup plus facile de créer des calix. Composés de verre, de poudre de gemme et d’une pointe orichalque, ils stockaient temporairement l’énergie et la dégageaient lorsqu’ils étaient brisés. Correctement utilisés, ils permettaient de préserver la vie d’un mourant, d’amplifier les capacités d’un combattant ou même de forger une arme remarquable. Cela les rendait moins rares que les pierres d’Eff, mais tout de même très prisés.

— Cela les aidait sûrement à subvenir à leurs besoins. Ils devaient en produire une dizaine par an pour ne pas endommager la source. Les pillards n’ont pas cette retenue.

— Ce que je ne comprends pas, c’est que s’ils sont là pour les calix, cette mise en scène macabre n’a pas d’intérêt. Sauf si ça a un lien avec la corruption dont tu as parlé.

— Je ne sais pas non plus ce qu’ils y gagneraient. Il me faudrait plus de temps pour analyser ce qui se passe. Les lignes s’agitent agressivement dans tous les sens. Je n’ai jamais vu ça. Tout ce dont je suis sûr, c’est que mon corps n’apprécie pas.

— Filons alors, déclara Lyne en laissant le globe tomber dans la neige, nous n’avons plus rien à faire ici.

— Vers le sud. Nous avons besoin d’avoir une petite discussion avec leur chef.

L’idée sembla plaire à la guerrière, mais elle ne se mit pas en route et évalua à la place son partenaire avec inquiétude.

— T’en sens-tu capable ?

Il hocha la tête malgré les ombres qui obscurcissaient son champ de vision et sa paralysie. Il était hors de question qu’il soit une gêne leur mission.

— Ne t’en fais pas. Je me débrouillerai dès que nous nous serons éloignés.

La prétorienne le dévisagea derrière son écharpe, sans qu’il ne sache si elle souriait ou maugréait, puis lui tendit la main.

— Allons-y !

Soreth la saisit d’une paume tremblante et serra les dents en se relevant. Son corps était encore plus douloureux debout qu’assis. Il lâcha toutefois sa protectrice avec détermination, et réussit à faire quelques foulées avant que ses jambes ne cèdent sous poids.

Lyne le rattrapa juste avant qu’il ne s’écroule dans la neige, le redressa silencieusement et passa un bras autour de sa taille pour l’empêcher de tomber. Il esquissa une grimace de dépit, à laquelle elle répondit par un regard compatissant, puis ils s’éloignèrent de la place. Laissant derrière eux une piste aux pas étranges et un spectacle sinistre qu’ils n’étaient pas près d’oublier.

Malgré le couvert de la nuit, les prétoriens redoublèrent de discrétion à cause de l’état de Soreth. Ce dernier, incapable de marcher seul, se faisait porter par Lyne tout en lui indiquant les abris et raccourcis qu’elle n’avait pas encore appris à voir. Une vingtaine de minutes et deux patrouilles évitées plus tard, l’une en se tapissant au fond d’une ruelle enneigée et l’autre en se cachant derrière un tas de bois, le prince demanda à sa partenaire de le laisser se débrouiller.

Elle accepta après une poignée de récriminations inquiètes et l’entraîna dans une petite place couverte de poudreuse, où elle put le lâcher sans craindre qu’il se blesse. Ses jambes flageolèrent dès qu’elle s’écarta. Il l’empêcha toutefois de revenir d’un signe de main et, le cœur tambourinant dans sa poitrine, fit quelques pas malhabiles. Ils furent dénués de grâces et à peine plus dignes que ceux d’un nourrisson, mais lui permirent de retrouver doucement le contrôle de son corps.

Il marcha encore quelques minutes en rond, puis retourna en quelques foulées vers sa protectrice souriante et se retint de la serrer dans ses bras. Il avait toujours la migraine et l’estomac noué, mais les hallucinations s’étaient tues. Il était à nouveau lui-même.

Même si son équipier allait mieux, Lyne lui refusa le rôle d’éclaireur et continua d’ouvrir la marche quand ils repartirent. Bien plus rapides qu’auparavant, ils se trouvaient à moins de deux cents de mètres de l’endroit où ils avaient franchi la muraille, et à autant de leur prochain objectif, lorsque le vent s’amplifia et chassa un peu de la puanteur des lieux. Quelques instants plus tard, les chiens se mirent à aboyer.

Le premier hurlement fut bref, mais retentit dans tout le village. Pour l’animal excité qui le poussait, il s’agissait de prévenir une intrusion sur son territoire. Pour les prétoriens fatigués qui l’entendaient, il s’agissait de la promesse d’une grosse complication. D’autant que son écho disparaissait à peine dans les ruelles quand d’autres y raisonnèrent à leur tour, indiquant que la meute se réveillait. Lyne tourna un regard inquiet vers son équipier, puis l’imita tandis qu’il dégainait son arme et ordonnait.

— On se replie ! On retourne aux chevaux !

Sa protectrice sur les talons, le prince s’élança vers la muraille en pestant mentalement. Les chiens avaient mal choisi leur heure. Les prétoriens n’avaient pas terminé leur mission, mais avec une morte et un prisonnier ils ne pouvaient plus espérer se faire passer pour des animaux sauvages. Fuir était leur seule chance s’ils ne voulaient pas finir comme leurs compatriotes.

Le premier molosse se fit entendre bien avant de se faire voir. D’abord par le bruit de sa course folle, puis par celui de ses grognements et de sa respiration saccadée. Il apparut finalement au détour d’une ruelle, masse sombre, puissante et véloce. Sa charge soulevait autour de lui un halo de neige qui lui conférait l’aspect d’une créature mythique, mais ce n’était qu’une bête dressée pour tuer que Soreth n’avait pas l’intention de laisser faire.

Lorsqu’ils aperçurent l’animal, les prétoriens modifièrent leur itinéraire pour lui faire face et en finir rapidement. Le temps se suspendit tandis que les combattants s’approchaient, puis le molosse bondit la gueule ouverte, les dents prêtent à déchiqueter tout ce qu’elles trouveraient sur leur passage. Le prince l’esquiva d’un bond sur le côté et frappa à l’aveuglette de son pommeau dès il sentit le corps musclé le frôler. Le coup n’élimina pas l’animal, mais altéra suffisamment sa trajectoire pour l’envoyer rouler dans la neige. L’épée de Lyne s’abattit sur son crâne alors qu’il essayait de se relever, puis les prétoriens reprirent leur fuite éperdue. D’autres aboiements approchaient déjà.

Ils se débarrassèrent de plusieurs chiens avant d’atteindre la muraille. Hélas, même s’ils s’en sortaient rapidement à chaque fois, les cris de leurs maîtres ne cessaient de gagner du terrain. Si bien qu’alors que Soreth aidait sa partenaire à grimper sur le chemin de ronde, une première flèche se ficha à quelques mètres d’eux. Le prince jura en reprenant sa fuite. Leur situation venait d’empirer.

Un deuxième trait les manqua de peu moins d’une minute plus tard, tandis qu’ils couraient le long de la palissade, leur indiquant qu’ils étaient repérés et n’avaient plus le temps de descendre conventionnellement. Leurs regards se croisèrent pendant qu’ils évaluaient leurs options, puis une lueur de panique traversa les yeux de Lyne quand elle comprit ce qui allait arriver.

Elle n’hésita pourtant pas une seconde et sauta la première au-dessus des pieux en bois. Son équipier la suivit, priant ses ancêtres pour qu’ils ne tombent pas sur un rocher. Coutumier de genre d’acrobatie, il se réceptionna en roulant doucement dans la neige pendant que sa partenaire s’enfonçait de plusieurs centimètres dans le manteau blanc.

Elle se releva heureusement quelques secondes plus tard, désorientée et couverte de poudreuse, mais indemne. Le prétorien lui attrapa la main, soulagé, et l’entraîna en direction de leurs chevaux. Maintenant qu’ils avaient quitté l’enceinte de Brevois, les brigands allaient devoir ouvrir les portes du village pour les poursuivre. Cela leur donnerait une avance raisonnable. Rassuré par cette idée et les pensées de plus en plus claires, Soreth accueillit avec autant de surprise que de douleur la flèche qui lui déchira le mollet.

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MichaelLambert
Posté le 10/12/2022
Bonjour Vincent !

Je retrouve ici l'efficacité qui m'avait attiré dans ton prologue !

Un détail me chipote : c'est un vrai travail d'équilibriste de rendre crédible une opération aussi risquée avec un personnage qui s'affaiblit et veut le cacher à sa partenaire. Il doit avoir vraiment confiance en sa propre expérience et en Lyne pour ne pas abandonner. Or quand tu dis qu'il trouve que Lyne n'est pas assez prête pour passer par les toits, personnellement ça m'a fait douter : s'il ne la sent pas comment peut-il remettre sa vie entre ses mains ?

J'aime bien la révélation de l'énergie corrompue, c'est un beau mystère et un bel enjeu à venir. Je me suis demandé si tu ne pouvais pas un peu plus le préparer en faisant en sorte que dès ses premiers malaises Soreth se rende compte que quelque chose cloche dans ses perceptions des lignes d'Eff ?

Et alors le cliffhanger de la fin : suspendu à un mollet transpercé d'une flèche... waouw ! Très fort !

A très bientôt pour la suite !
Vincent Meriel
Posté le 10/12/2022
Bonjour Michaël, merci pour ton retour.
Il aura fallu préparer un peu le terrain pour ce chapitre, mais c'est vrai qu'on y retrouve les sensations du prologue ^^

Je ne crois pas que Soreth soit très cohérent dans sa démarche (il faudrait peut-être que je le montre plus vite), mais il est tiraillé entre sa volonté de finir la mission et son malaise, ce qui ne le pousse pas aux meilleurs choix ^^' Il a confiance en Lyne pour le garder en vie au mieux, ça lui suffit à prendre des risques assez inconsidérés.

Je vais réfléchir à cette histoire avec les lignes d'Eff, à la base je ne veux pas trop ralentir l'action et j'aime bien l'effet de surprise, mais si cela peut faire monter la tension c'est une idée intéressante.

À bientôt et bonne journée.
Camille Octavie
Posté le 29/11/2022
Bonjour !
Je suis au taquet ! J'ai vu la notification j'ai sauté dessus XD.
Super moments d'action ! C'est très clair et bien décrit!
Et tellement de suspense à la fin...

> Je trouve la première description de la "cheffe" un peu lourde. Le brigand n'a pas l'air futé, le "l'air patibulaire" m'a paru un peu en décalage. J'aurai bien vu "une grande brune moche " (pour rester générale); ou au contraire un focus-détail de type "une brune avec un oeil qui dit merde à l'autre"...
> Le morceau de dialogue où le brigand se rend compte qu'ils sont peut-être Erelliens sonne pas très naturel.
> Attention aux coups de poings pour "assomer", je suis pas spécialiste, mais dans la vraie vie je sais que on meurt beaucoup plus facilement de coups de poings que ce que netflix / hollywood montre. La mâchoire ça marche bien pour "assomer", parce que ça secoue le cerveau dans le crâne, mais sans médecine moderne il faut pas grand chose pour ne jamais se réveiller.
> "Si la moue dubitative de son interlocutrice lui fit comprendre que leurs priorités n’étaient pas le même", il doit y avoir un oubli de mot ou une typo :)

Bonne continuation !
Vincent Meriel
Posté le 30/11/2022
Bonjour, merci pour cette motivation et tes retours !

J'hésitais un peu à poster un chapitre finissant ainsi sans rien mettre derrière, mais il fallait bien avancer :P (la suite vendredi soir si j'ai le temps de finir)
Je vais retravailler un peu tes remarques sur les dialogues, elles sont très pertinentes.
Pour avoir pour le coup fait huit ans d'art-martiaux, on peut effectivement tuer ou gravement blesser quelqu'un d'un coup de poing, mais il faut frapper de manière un peu particulière. C'est plus facile de sonner (la douleur suffit pour que ça marche un peu partout), et je pense qu'effectivement assommer proprement est le plus dur. La mâchoire est l'endroit le plus connu, alors je prends peu de risque. J'estime de toute façon que comme c'est possible c'est dans les compétences de Lyne et Soreth ^^

À bientôt, je me dépêche pour la suite :P
Camille Octavie
Posté le 30/11/2022
Merci pour ton retour ! C'est cool d'avoir l'avis de quelqu'un qui connait, moi je n'ai que la vision "médicale" ;) Je garde ton commentaire dans un coin, moi aussi j'ai des scènes de combat et je me suis beaucoup torturé l'esprit pour savoir jusqu'à quel point on pouvait "prédire" le résultat des coups...
Vincent Meriel
Posté le 02/12/2022
Je suis sur que tu trouveras plein de gens pour t'aider, mais si tu as des questions n'hésites pas ^^
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