— Tu ne nous as rien dit ! ragea Théodora en jetant l’enveloppe sur le bureau.
Eos tressaillit mais eut le bon sens de ne pas nier, le visage blême. De larges cernes soulignaient ses yeux. Un silence de mort emplissait désormais la pièce où ils s’étaient rassemblés dès le matin venu, même si Théodora doutait que qui que ce soit ait réussi à trouver le sommeil.
— Théo…
Elle fusilla Camille du regard, annihilant la phrase qu’iel avait sur le bout de la langue.
— Tu as gardé pour toi celle que tu as découverte dans la grange, cracha-t-elle en reportant son attention sur Eos. Tu savais que nous étions en danger, que Connor était dans les environs, et tu n’as rien dit ! Et voilà qu’il attaque le refuge ! Pour quoi au juste ? Te transmettre un message ? Nous faire peur ?
Elle pivota vers Loup, debout près de la fenêtre, qui réprima un sursaut.
— Et toi… Je te faisais confiance ! Et tu as gardé le silence !
— Ne t’en prends pas à lui, rétorqua Eos. Il a seulement fait ce que je lui avais demandé.
— Merveilleux, ironisa-t-elle.
Leurs regards se percutèrent de plein fouet, vert pomme contre vert forêt. La colère de l’une s’opposait à la lassitude de l’autre. Depuis qu’Eos et Camille les avaient rejoints après que les coups de feu aient cessé, Théodora ne parvenait pas à réprimer sa rage grondante, qui supplantait la terreur qu’elle avait ressentie, le souvenir des pleurs des enfants, le vent de panique qui avait soufflé sur le refuge.
— J’aurais dû vous en parler, admit Eos. J’aurais dû… Sauf que les militaires ont fouillé la grange, que nous avons ensuite décidé d’infiltrer leur base, et que cette lettre n’était plus ma priorité.
Il détourna la tête, la mâchoire crispée.
— Je… ne l’ai pas lue.
La colère de Théodora s’apaisa, un tout petit peu. Elle percevait la peur qu’Eos s’efforçait de dissimuler, trahie par le tremblement de ses mains agrippées au bord du bureau.
— Je ne savais pas quoi en faire alors que… nous avions déjà d’autres problèmes plus importants.
— Nous n’aurions jamais pu deviner que Connor s’était allié à Bravo, soupira Iris. Nous étions dans une impasse dans tous les cas. Et nous pouvons tout aussi bien penser que cette attaque a eu lieu parce que nous avons infiltré leur base. Inutile de ressasser ce qu’Eos aurait dû faire ou non ; nous devons nous concentrer sur ce que nous allons faire maintenant.
Théodora pinça les lèvres.
— Que dit la lettre ? demanda-t-elle à son frère.
Le regard d’Eos dériva sur l’enveloppe posée sur le bureau de bois clair. Celui de Théodora s’attarda sur son visage, les affres de la fatigue, l’appréhension qui lui nouait la gorge et pâlissait sa peau. Une pointe de culpabilité lui piqua le cœur. Elle étouffa ses excuses avant qu’elles n’émergent. D’abord, ils devaient se concentrer sur la menace que représentait Connor. Leurs états d’âme viendraient en temps voulu.
— Et si la lettre était un piège ? murmura Loup.
Eos releva la tête vers lui, Théodora se tourna. Un éclat d’étonnement dansait sur son visage.
— Un piège ?
Loup rougit.
— Peut-être qu’elle contient un explosif, du poison… Quelque chose comme ça. Je ne sais pas, mais elles sont destinées à Eos. Le blesser permettrait d’affaiblir les barrières autour du refuge, non ?
L’ombre d’un sourire effleura les lèvres d’Eos, sourire touché, presque tendre. Théodora sentit un écho frémir sur sa bouche, mais sa colère la rattrapa.
— Ne t’inquiète pas pour les barrières, répondit Eos. Elles tiendront suffisamment longtemps pour… vous permettre de vous organiser si je n’étais plus là.
Théodora retint un soupir excédé. Si Eos avait une clairvoyance troublante sur de nombreux sujets, il demeurait complètement aveugle en ce qui le concernait.
— À vrai dire, je m’inquiétais plus pour toi que pour les barrières, bafouilla Loup.
— Oh…
— Imbécile, marmonna Théodora, suffisamment fort pour que son frère l’entende.
Eos grimaça, mais il s’abstint de réagir au commentaire de la jeune femme.
— Je ne pense pas que Connor s’en prendra à moi de manière aussi directe, répondit-il, le regard braqué sur Loup. Sinon, il ne nous aurait pas laissés quitter la base militaire alors qu’ils avaient l’avantage, et… cette nuit, il aurait pu…
Il déglutit, incapable de terminer sa phrase. Théodora aperçut Camille frémir du coin de l’œil.
— Il veut quelque chose… Et je suppose qu’il nous en dira davantage dans cette lettre, si c’en est vraiment une.
— Comment a-t-il su où trouver le refuge ? demanda Iris en fronçant les sourcils. J’ai du mal à croire que notre expédition soit la seule réponse. S’ils ont installé la base dans cette région, qu’il avait déjà pris soin de laisser une lettre dans la grange…
Thaïs pressa sa main avec douceur.
— Et s’il ne savait pas pour la grange ? dit-elle d’une petite voix.
Elle repoussa nerveusement une mèche derrière son oreille, consciente des visages désormais tournés vers elle.
— Ce n’était peut-être qu’un lieu parmi d’autres, explicita-t-elle. Les militaires ratissent la région, ils en ont peut-être laissé dans tous les lieux où nous étions susceptibles de nous rendre.
Théodora écarquilla les yeux.
— Tu veux dire qu’il aurait pu laisser des enveloppes n’importe où dans l’hypothèse où nous tomberions dessus par hasard ? Ce serait un travail colossal, complètement démesuré…
— Mais cela lui ressemblerait bien, acheva Eos.
Théodora acquiesça, la gorge nouée. Connor aimait les histoires, les mises en scène… Et s’il était prêt à aller jusque-là pour leur faire parvenir un simple message, alors jusqu’où serait-il prêt à aller pour mettre la main sur le refuge ? Pour faire tomber la barrière qu’il savait ne pas pouvoir franchir ? Cette nuit n’était-elle qu’un avant-goût de ce qu’il pouvait faire ?
— Mais cela n’explique pas ce qui l’a attiré dans la région, répliqua Camille en se mordillant un ongle.
Un bruit de déchirure détourna son attention avant qu’elle ne puisse répondre ; Eos avait fendu l’enveloppe d’un geste colérique. La forêt dans son regard s’assombrissait, grondait dans un fracas silencieux, tandis que ses yeux survolaient les mots que l’on discernait derrière la transparence du papier, qui se froissa entre ses doigts. Son nez se fronça, sa mâchoire se crispa, ses lèvres se pincèrent dans une expression proche de celle de Théodora. À cet instant, une violence bien enfouie au fond d’elle se réveilla, revint caresser son esprit. Si Connor les approchait, elle se chargerait de lui régler son compte. Avec de l’acier s’il le fallait.
— Il nous propose une rencontre.
Théodora en resta bouche bée quelques instants.
— Il est sérieux ?
La grimace d’Eos répondit pour lui.
— C’est tout ? l’interrogea Camille en haussant un sourcil. Et que veut-il en échange ?
Eos passa une main lasse sur son visage.
— Il n’en dit pas davantage sur ses intentions. Mais…
Un soupir douloureux fila entre ses dents, un sifflement presque, comme s’il se sentait pris au piège. Il tendit la lettre à Théodora, qui l’attrapa avec un geste brusque. Camille s’approcha pour lire par-dessus son épaule.
Eos,
Je m’adresse à toi tout particulièrement en souvenir de notre relation et du temps passé ensemble, mais tous les membres de votre refuge sont bien entendu concernés. Cela fait plus d’un an que nos routes se sont séparées désormais. Ne serait-il pas temps pour nous de renouer ? Cette dispute était futile, je sais que tu en as conscience. Nous n’aurions pas dû laisser quelques mots dictés par la colère prendre autant d’ampleur. Je fais donc appel à ton bon sens aujourd’hui pour que nous trouvions un terrain d’entente, dans l’intérêt du refuge.
Je serai bref, rassure-toi. Votre visite à la base militaire de Bravo ne s’est pas faite sans dommage pour nous. Malgré cela, l’armée a fait preuve de mansuétude en vous laissant partir. J’espère que tu en tiendras compte, car tu sais mieux que quiconque que tu n’es pas innocent dans cette affaire, en dépit de ce que tu voudras sans doute faire croire. Tu as tué un de nos militaires, un autre a été blessé, et vous nous avez volé un certain nombre de choses. Tu sais désormais de quoi nous sommes capables, mais le gouvernement de la ville Bravo est toutefois prêt à fermer les yeux sur vos actes, sur tes actes tout particulièrement. Le refuge restera en paix si vous acceptez une rencontre le jour de l’équinoxe d’automne, dans la vieille grange à l’orée de la forêt. Viens avec qui tu voudras, amenez des armes si cela vous rassure : je ne veux pas me battre. Je souhaite simplement discuter avec toi, Eos.
Transmets mes amitiés à Théodora.
Connor
Théodora frémit de rage. Elle se dépêcha de faire passer la lettre à Iris et Thaïs pour qu’elles puissent en prendre connaissance avant qu’elle ne soit tentée de la déchirer. Quoique, elle pourrait toujours renvoyer les confettis à Connor.
— C’est…
Un grognement de frustration lui échappa. Aucun mot n’était assez fort pour décrire son dégoût.
— Révulsant ? proposa Iris.
Camille acquiesça avec une grimace tandis que la lettre passait entre les mains de Loup, qui se figea, les joues empourprées par la gêne. Il la survola des yeux, mais Théodora fronça les sourcils en remarquant son manège ; il ne semblait pas voir les mots, ou il ne les lisait pas tout du moins. Loup s’empressa de la reposer sur le bureau. Le rouge de ses joues s’accentua en dépit de sa peau hâlée lorsqu’il comprit que Théodora l’avait remarqué. Il détourna aussitôt la tête avec une expression coupable. Le pli sur le front de Théodora se creusa davantage.
— Loup ?
— Je…
Les mots de Loup se coincèrent dans sa gorge. Il inspira…
— Jenesaispaslire, avoua-t-il d’une traite.
La peine souffla la colère de Théodora comme le vent soulève des brins de paille, tandis qu’un silence assourdissant tombait sur la pièce. Elle ne voyait que le profil de Loup, mais c’était suffisamment pour discerner le rouge honte sur ses joues, le brun triste de ses yeux brillants.
— Connor affirme que Bravo peut demander justice vis-à-vis du militaire que j’ai tué, expliqua Eos, sans que le moindre trouble ne brouille son regard. Mais il ajoute qu’ils sont prêts à oublier cet incident si je me montre coopératif. Ce n’est qu’un tissu de menaces voilées et de chantage, sous couvert d’une prétendue mansuétude.
Elle battit des cils avec étonnement face à sa réaction placide, mais Loup releva le menton avec gratitude. Ni besoin de compassion ni besoin de peine… Loup désirait seulement qu’on fasse l’impasse sur son illettrisme, sur ses joues écarlates. Théodora adressa un imperceptible hochement de tête à son frère ; ils devaient se concentrer sur Connor, sur ce qu’il avait fait, sur ce qu’il voulait désormais.
Elle s’empara de la lettre abandonnée sur le bureau, la parcourut une nouvelle fois d’un œil incisif. Les braises de sa fureur s’embrasèrent.
— Rien ne va dans ce torchon, siffla-t-elle. Une dispute futile ? Quelques mots dictés par la colère ? Il se fout du monde ? Ce connard t’a…
Le regard d’Eos l’arrêta, presque suppliant. Elle ravala sa hargne, l’amertume qui l’a suivait depuis cette scission, cette confiance trahie par l’une des seules personnes à qui elle l’avait accordé. Elle avait adulé Connor comme un grand frère, comme celui qui leur avait offert une chance de vivre.
Et tout n’avait été que mensonges.
Mensonges qui avaient fini par brûler…
Théodora en avait assez d’être trahie par ceux qui auraient dû les protéger, ceux qui avaient promis de le faire. Elle voulait revoir Connor pour lui cracher sa haine au visage. Pour lui montrer qu’elle n’était plus l’adolescente effrayée perdue sur les routes, qu’elle n’avait jamais eu besoin de lui.
— J’irai.
Eos leva un visage empli d’appréhension vers elle.
— C’est un piège, répliqua-t-il. Il veut quelque chose de nous.
— Il n’aura rien.
Rien que mon mépris.
Rien que ma colère.
Rien que ma haine.
Théodora n’était qu’une humaine qui se battrait aux côtés des Anormaux ; Connor possédait un Don mais avait préféré s’allier aux Hommes qui les avaient toujours rejetés.
— Nous savons tous qu’il ne laissera pas le refuge en paix tant qu’il n’aura pas obtenu ce qu’il voulait. Et s’il dit vrai ? S’il parvient à forcer la barrière ? S’il peut ensuite te traîner devant la justice de Bravo ?
— Le refuge nous protège.
Pourtant, la voix d’Eos trembla, comme s’il se mettait à douter des protections qu’il avait créées. Théodora était certaine qu’il n’était pas aussi insensible au chantage de Connor qu’il le laissait paraître. Il ferma les yeux, inspira profondément…
— Mais tu as raison. Il ne nous laissera pas en paix tant qu’il n’aura pas obtenu ce qu’il voulait. Nous irons ensemble.
— Je vous accompagnerai, affirma Camille avec un sourire malicieux qui allégea l’atmosphère pesante. Connor sera ravi.
— Je veillerai sur le refuge avec Thaïs dans ce cas, déclara Iris. Je vais réorganiser les tours de garde pour couvrir plus de terrain et poser des pièges.
— Je peux vous accompagner aussi, souffla Loup, la tête basse. Si… Si vous avez besoin d’aide, si mon Don peut vous être utile.
Eos acquiesça doucement, Théodora lui adressa un sourire chaleureux. Elle avait oublié la pointe de rancune qu’elle avait ressentie à l’égard de Loup en découvrant qu’il avait lui aussi gardé le secret sur la lettre. Ce n’était pas sa responsabilité. Et dire qu’à peine arrivé dans ce lieu où il aurait dû être en sécurité, il subissait déjà une attaque militaire… Eos en entendrait parler en revanche. Elle comprenait que son frère préfère garder pour lui certaines choses, comme l’origine de la scission avec Connor, qu’ils avaient cru appartenir au passé, mais cette lettre concernait la sécurité du refuge.
— L’équinoxe est dans cinq jours, observa Camille. Il faudrait que nous partions en avance pour détecter d’éventuels pièges et laisser le temps à Eos d’installer des protections autour de la grange.
La réunion fut levée peu après. Loup fut le premier à sortir de la pièce, d’un pas trop pressé qui révélait son malaise. Les autres le suivirent sans tarder tandis que Théodora restait seule face à Eos, qui ne put réprimer une grimace en s’asseyant sur la chaise derrière le bureau. Il passa une main sur son genou comme si cela pouvait faire disparaître la blessure.
— Tu n’aurais pas dû courir au milieu de la forêt cette nuit. Tu es loin d’être remis.
— Je ne suis pas certain que tu sois restée pour me faire ce reproche.
Elle pinça les lèvres sans répondre. Ses émotions bouillonnaient en elles, mais la colère qu’elle avait exprimée au cours de leur discussion l’avait vidée de ses forces et elle n’avait plus l’énergie de les laisser émerger.
— Je n’aime pas quand tu me mens, laissa-t-elle tomber.
La culpabilité assombrit le visage d’Eos, voile trouble qui brouillait son regard.
— Je sais.
Il ferma les yeux. Sa main remonta vers son bras, à l’endroit où s’étalaient les points de suture et sa légère brûlure, s’arrêta avant de les toucher.
— Je ne savais pas ce que cela signifiait, je ne voulais pas vous inquiéter avant d’en savoir davantage, puis la menace des militaires a pris le dessus et j’ai repoussé ce problème dans un coin de mon esprit.
Il rouvrit lentement ses paupières, plongea son regard dans celui de sa sœur.
— Je ne te pensais pas trop faible pour partager cette découverte avec toi, si c’est ce que tu penses.
Théodora ouvrit la bouche pour réfuter, ravala ses mots un instant avant qu’ils ne s’échappent… Eos avait vu juste. Elle lui en voulait parce qu’il lui avait caché la vérité, et peut-être également parce qu’elle avait cru qu’il la croyait trop faible, trop vulnérable, pour la tenir informée.
C’est faux, murmura une voix chaleureuse dans son esprit. Tu n’es pas faible. Et tu as contribué à construire cet endroit, tu as la force de le protéger. Tu es chez toi.
— Et puis… reprit Eos sans la regarder. Je crois que… j’avais peur d’y réfléchir, de comprendre ce que tout cela signifiait. Cela n’avait rien à voir avec toi, ou avec quiconque au refuge.
Théodora sentit une vague de tristesse rouler dans son ventre. Elle détailla le profil d’Eos en silence ; une pincée de soleil dessinait un triangle sur sa joue, une émotion étrange jouait avec ses traits, quelque chose entre la crainte, la fatigue et la mélancolie.
— Tu es certain de vouloir te rendre à cette rencontre ? Tu… n’es pas obligé, tu n’as pas à te forcer.
— Je n’ai pas vraiment le choix. Il continuera de menacer le refuge. Tu imagines des attaques toutes les nuits ? Ce ne serait pas vivable, ni pour les plus jeunes ni pour nous. Nous nous sommes promis en fondant cet endroit que nous y serions tous en sécurité.
Il tourna de nouveau la tête dans sa direction avec un sourire contrit que Théodora savait forcé. Parce qu’à cet instant, elle devinait que son frère n’avait pas la force de sourire, qu’il ne le faisait que pour elle.
— Je suis désolé de t’avoir menti. C’était stupide.
— Ne le fais plus, s’il te plaît.
Dans ce monde, ils ne pouvaient pas se le permettre. Cette fois, un sourire chaleureux fleurit sur les lèvres de Théodora. Elle attrapa l’enveloppe esseulée et la roula en boule. D’un geste calculé et marqué par une affection palpable, elle la jeta sur Eos. La boulette de papier rebondit contre son épaule, mais il eut le réflexe de la rattraper avant qu’elle ne touche le sol et haussa un sourcil, presque amusé.
— Nous allons renvoyer Connor d’où il vient ; il ne menacera plus le refuge. Et ça ne lui fera pas de mal de se faire botter les fesses.
Le regard d’Eos s’éclaircit tandis qu’il prenait conscience que les mots de Théodora étaient une proposition de paix, que la colère l’avait enfin désertée, en partie tout du moins. Elle pensait sincèrement ce qu’elle disait pourtant. Que pouvait Connor contre le refuge ? La plupart de ceux qui se trouvaient ici avaient choisi cet endroit, Eos et Théodora, lorsque Connor empruntait une autre voie avec d’autres. Une place dans une Ville-Acier ? C’est ce qu’il leur avait fait miroiter ? Elle serra les dents à cette pensée.
Les Villes-Acier étaient l’une des pires créations de l’Homme.
Elles abritaient leur violence
leur cruauté
leur certitude que le monde leur appartenait
que la Nature n’était qu’un obstacle.
Connor était un imbécile de penser qu’il y aurait sa place.
Car il n’y avait pas de place pour les gens comme eux dans ces lieux bâtis par la folie et l’orgueil démesuré des Hommes.
Eos et elle étaient bien placés pour le savoir.
Bon je pâtis de toutes les lectures que j'ai pu faire depuis tes derniers chapitres, et ma mémoire n'est plus ce qu'elle était (a -t- elle déjà été ? Là est la vraie question je crois). Du coup j'avais oublié pas mal de détails, notamment la lettre laissée dans la grange ; je n'avais pas imaginé une seule seconde que Connor pouvait laisser des lettres un peu partout et je trouve ça assez astucieux. (Enfin même si ça met nos héros en mauvaise posture)
Je ne sais pas si c'est volontaire de ta part, tu me diras : je trouve que y a un côté légèrement absurde, désespérément illusoire, dans les vélléités de défense jusqu'auboutistes de nos héros. Je comprends qu'ils veulent défendre leur refuge, mais ils ne sont qu'une poignée d'enfants/ados face à la puissance de la deuxième plus grande ville de France. Que peuvent-ils faire ? A terme, ils vont être balayés, pour moi cela sonne comme une évidence. J'aurais plutôt tendance, dans leur cas, à vouloir fuir et recréer le refuge ailleurs. Certes ils ont des pouvoirs, mais contre une armée, ils m'apparaissent dérisoires - ou alors ces jeunes gens sont bien plus puissants que ce qui n'a été sous-entendu jusqu' présent, du moins tel que je l'ai compris.
Tout ça pour moi donne un petit aspect tragique, sombre, à ce chapitre, où selon moi il y a un brin d'espoir mais ma raison fataliste n'y croit pas (qu'ils vont s'en sortir).
En tout cas on n'a jamais été aussi proches de découvrir les secrets du passé en lien avec Connor !
Plein de bisous !
Haha, je compatis x) Mais oui ça me semblait plus logique qu'il ait cherché à laisser des lettres partout pour être sûr qu'au moins l'une d'entre elles soient découvertes ! Même si Eos a préféré en faire des confettis oups.
Ah oui il y a un côté complètement désespéré à leur situation, ils savent qu'ils sont impuissants au fond, c'est d'ailleurs pour ça qu'ils cèdent et décident de se rendre à la rencontre avec Connor. C'est une forme de reddition, même s'ils ne se l'avouent pas, donc il y a en effet un certain fatalisme.
Merci pour ton commentaire ! Plein de bisous !
Ouverture de la fameuse lettre ! Enfin, de la deuxième lettre (puisque Connor y fait référence à leur récente attaque) ? Faut-il comprendre que la première lettre disait à peu de choses près la même chose ?
Ce rendez-vous, ça sent le traquenard. Mais, bon, ça paraît sage de voir ce que Connor leur veut. Y a peut-être moyen de négocier, qui sait. Sinon, l’autre option c’est soit la fuite, soit faire tomber toute la base. Mais, même en supposant qu’ils l’emportent sur les soldats, on imagine que la ville Bravo en enverrait juste d’autres. Le combat risque d’être sans fin, jusqu’à ce que les enfants perdent… Ils sont dans une sale situation !
J’ai hâte de voir où tout ça va nous mener. ^^
En passant, une petites coquilles :
« Un silence de mort emplissait désormais dans la pièce » → « emplissait désormais la pièce » plutôt ?
Bon courage pour l’IRL !
Je te laisserai découvrir ce qu'il y a à comprendre sur le rapport d'Eos et Théodora aux Villes-Acier :p Mais oui on verra des Villes-Acier dans l'histoire (ce ne serait pas drôle sinon) ^^
Pour les deux lettres, elles disaient sensiblement la même chose ! La première n'évoquait juste pas les évènements de la base militaire puisqu'ils n'avaient pas encore eu lieu !
Oui ils n'ont plus vraiment le choix, Connor les a un peu coincés maintenant et s'ils refusent ils vont vite se retrouver dans une situation intenable... Et puis peut-être que Connor est honnête, qui sait ? (Théodora va me frapper haha)
Bien vu pour la coquille !
Merci pour ton commentaire, ça me fait toujours très plaisir !