Chapitre 11 Nouveau Territoire

Par Cathie

Toute la matinée, les voyageurs progressent lentement sur les sentiers raides et caillouteux. Puis, petit à petit, le chemin s’aplanit, s’élargit, la montagne se fait vallon et leur progression plus aisée. Mais ils ne rencontrent personne.

Le soleil est sur le point de disparaitre derrière le col franchi le matin quand ils arrivent à une grosse ferme dont les bâtiments décrépis encerclent une cour aussi déserte que la contrée qu’ils viennent de traverser.

— Je commence à être fatiguée, déclare Copine, on pourrait peut-être s’arrêter ici, pour la nuit.

— Je ne pense pas que ce soit une auberge, mais on peut demander l’hospitalité, s’il y a quelqu’un à qui s’adresser, répond le chevalier.

Copine a déjà traversée la moitié de la cour en direction de l’entrée du bâtiment principal quand le chevalier la rattrape :

— Ne nous précipitons pas, quand même, ça peut être dangereux !

Copine s’arrête, incertaine et se retourne vers son compagnon qui insiste :

— C’est un peu trop calme ! Où peuvent bien être les gens ? À moins que…

Du coin de l’œil, il lui a semblé percevoir un mouvement derrière la fenêtre d’une dépendance. Un doigt sur les lèvres, il avance sans bruit jusqu’à la fenêtre entrouverte, et il jette un coup d’œil dans la pièce : avec des gestes d’une extrême lenteur, une vieille femme pose laborieusement deux assiettes sur une table à laquelle est installé un vieillard qui la regarde, immobile.

Comme ils n’ont vraiment pas l’air dangereux, le jeune homme fait signe à Copine de le rejoindre et il toque à la fenêtre. Très lentement, les deux vieilles têtes se retournent et le considèrent avec… effroi ? À moins que ce ne soit de la perplexité, le chevalier n’est pas sûr. En tout état de cause, il lui faut prendre la situation en main :

— Excusez-moi de vous déranger, dit-il en poussant la fenêtre. Mes compagnons et moi venons du royaume voisin et aimerions faire halte pour la nuit. Je peux vous dédommager, bien sûr, ajoute-t-il en prenant conscience de la vétusté des lieux.

Au moment où le chevalier se prépare à répéter sa requête, la vieille femme hoche la tête et répond, d’un filet de voix :

— Du royaume voisin, que vous dites ? Quelle chance, vous allez pouvoir nous donner des nouvelles de cette pauvre femme avec son nouveau-né ! Est-ce qu’ils sont arrivés à bon port ?

— Je… Heu… bafouille le chevalier complètement pris au dépourvu.

— Peut-être, Madame, propose Copine doucement, si vous pouvez nous en dire un peu plus…

D’une voix aussi chevrotante que celle de sa compagne, le vieillard répond :

— Allons, ma Colombe, comment que tu veux qu’y sachent ? Le royaume voisin, c’est grand, et ces jeunes-là…

Puis, s’adressant aux voyageurs, il ajoute :

— Faites pas attention à ma femme, elle a perdu le temps qui passe, depuis que… Elle cause d’un jeune couple qu’on a recueilli, y a tellement longtemps qu’on était tout juste marié. C’est peut-être pour ça…

— C’est que j’me fais tellement de soucis, l’interrompt la vieille. C’est trop injuste ! Pensez donc, chassés par le roi en plein hiver, lui si malade, elle prête à mettre bas !

— Une tragédie en vrai, ne peut s’empêcher d’ajouter le vieil homme. Le pauvre garçon, y est mort quelques heures avant que son petiot y naisse !

— La mère, elle a maudit le roi et tout le royaume, reprend la vieille, et comment qu’on aurait pu lui en vouloir !

— On l’a aidée à repasser la frontière, elle voulait rejoindre sa famille avec son mouflet, termine le vieux.

Puis, se tournant à nouveau vers sa femme qu’il regarde en secouant la tête :

— Mais ça, c’était y a ben longtemps, sauf qu’elle perd le temps qui passe !

Se levant alors péniblement, le vieux se dirige vers la porte qu’il entrebâille :

— Mais entrez, les jeunes, venez vous reposer et partager notre pauvre diner.

Avant d’accepter l’invitation, le chevalier va desceller son fidèle destrier qui s’éloigne aussitôt à la recherche de quelques touffes d’herbe. Quand le jeune homme revient s’attabler avec leurs hôtes, Copine leur demande pourquoi ils n’ont rencontré personne sur la route.

Le vieux couple évoquent alors une situation glaçante : ils sont seuls car tous ceux qui le pouvaient sont descendus dans la vallée pour se battre contre - ou être dévoré par, on ne sait plus trop - le monstre qui a pris ses quartiers dans le royaume, il y a de cela…

—  La semaine dernière, dit la femme.

—  Mais non, cela fait des mois, peut-être des années, rectifie le vieillard.

Avec une émotion intense, ils évoquent l’arrivée des soldats du roi, venus d’abord convaincre les jeunes filles de les suivre, car elles pouvaient, par leur sacrifice, sauver leur famille et le royaume du sort atroce dont les menaçait l’Abomination. La plupart était partie, accompagnée des jeunes gens bien décidés à sauver leurs sœurs, fiancée, ou cousines et à débarrasser le royaume de cette vermine.

Ni les uns ni les autres n’étaient revenus. Plus tard, c’est les enfants qu’on avait voulu arracher à leurs parents pour les donner en pâture à un monstre qu’on n’arrivait ni à rassasier ni à déloger. Mais les mères avaient juré qu’on passerait sur leur corps avant de toucher à leur progéniture et les pères qu’il faudrait passer sur le leur avant d’arriver aux femmes, si bien que des familles entières, les unes après les autres, avaient suivi les soldats.

— Y sont pas encore venu nous chercher, mais ça va pas tarder, conclu le vieil homme, avant de demander à brûle pourpoint :

— Votre monture, Chevalier, est-elle bien installée ?

Laissant copine avec leurs hôtes, le chevalier décide d’aller s’en s’assurer. Il trouve le cheval au fond de la cour, car ce dernier préfère dormir à la belle étoile plutôt que dans l’écurie vide, sale et abandonnée ; mais il apprécierait une substantielle ration d’avoine. Tout en s’exécutant, le chevalier, perplexe et assez soucieux, lui fait part de ses découvertes.

— Ma fois, Cow-boy, déclare le cheval, si ce monstre était un dragon, voilà qui arrangerait bien nos affaires !

— La description qu’en font nos hôtes n’est pas concluante sur ce point, cela pourrait être un ogre ou une épidémie. Il ne fait aucun doute que la situation est grave, mais je ne sais pas trop quoi penser.

— Une chose à la fois, Cow-boy, pour l’instant, ce que j’en pense moi, c’est que nous avons tous besoin d’une bonne nuit de repos.

« Pour une fois qu’on est d’accord », pense le chevalier en repartant vers la cuisine où Copine est en train de faire la vaisselle.

Dès qu’elle le voit, elle lui indique un torchon et lui tend les pauvres assiettes ébréchées. S’étant assurée que leurs hôtes ne l’entendent pas, elle murmure :

— Je ne sais pas comment on peut s’y prendre, mais il faut aider à ces pauvres gens !

Le chevalier fait la moue :

— Je ne demanderais pas mieux, moi, mais ce monstre-ci… Il est un peu too much, comme dirait mon fidèle destrier, non ?

— C’est ce qu’il dit, ton destrier ? demande Copine.

— Pas exactement, admet le chevalier. Si j’ai bien compris le fond de sa pensée, je dirais même qu’il pense que nous avons de la chance ! C’est juste que je ne suis pas sûr d’être de son…

Un éclat de voix interrompt le chevalier : campée sur des jambes vacillantes, la vieille fermière semble tenir tête à son mari, les poings sur les hanches :

— La prophétie les a annoncés, grince-t-elle. J’en suis sûre !

— Parfait ! marmonne le chevalier en faisant une grimace. On avait eu droit à une malédiction, voilà maintenant la prophétie !

Mais Copine s’exclame :

— Une prophétie ? Sur quoi, sur qui ? Dites-moi, Madame, en connaissez-vous la formulation exacte ?    

La vieille se tourne lentement vers la jeune fille et lui adresse un sourire reconnaissant. Puis elle ferme les yeux et Copine se demande si elle ne s’est pas assoupie quand elle murmure :

--  Celui qui, aveuglé par la rage et le désespoir, a maudit le pays, reviendra d’au delà des montagnes pour se racheter, et deviendra son souverain plein de compassion. 

— Ne l’écoutez pas, interrompt le vieil homme, en tirant sa femme vers lui, elle radote. La prophétie dit : « qui a traversé les océans » Et on y mentionne un dragon, nommément, je crois…

— Ah ! fait Copine, déçue, ça ne semble pas parler de nous.

— En effet, confirme le chevalier qui se surprend à se sentir soulagé, ceci est notre première visite dans votre belle contrée. Je suis plein de compassion, je pense, et à la recherche d’un dragon, mais c’est pour des raisons personnelles. Et je n’ai jamais maudit personne.

— Ceci dit, reprend Copine, les prophéties ne sont pas une science exacte, il faut en découvrir la substantifique moelle ! Peut-être si nous en retrouvions la source…

Le vieil homme se lève alors et déclare :

— Moi, ce que j’en dit… mais vu qu’vous êtes arrivés jusqu’ici, poussez donc jusqu’à la capitale et demandez audience au roi, y doit savoir, lui.

Puis, sans transition, il annonce :

— C’est l’heure d’aller se coucher pour nous ! Vous pouvez vous installer où vous voulez.

Le chevalier s’apprête à souhaiter une bonne nuit à ses hôtes quand la vieille femme se précipite vers lui et, s’accrochant à son bras, déclare d’une voix forte :

— Vous êtes celui qu’on nous a annoncé, Chevalier, celui qui vient nous sauver !

Le chevalier, pris de court, la retient avant qu’elle ne perde l’équilibre, puis lui répond de sa voix la plus rassurante :

— Je ne demanderais pas mieux, Madame, et je vous promets d’aller voir ce que je peux faire… je… je ne peux pas faire mieux pour l’instant.

La vieille femme éclate alors en sanglot et s’enfuit d’un pas hésitant. Le vieil homme considère le chevalier attentivement quelques instants, puis en guise de salut, il marmonne :

— Quand même, elle se trompe rarement sur ces choses-là.

Puis il tourne les talons et disparaît derrière la vieille femme.

 

Quand ils arrivent dans la capitale, après plusieurs jours d’un voyage où ils n’ont pas été gênés par la circulation, les voyageurs décident de se rendre directement au château qui surplombe le bourg. Une avenue plutôt large, bordée des façades décrépites de maisons autrefois cossues, les mène jusqu’aux portes de l’imposant château.

De chaque côté du pont-levis, deux vieux gardes somnolents laissent passer les voyageurs qui pénètrent dans une vaste cour. Sur leur gauche, les derniers rayons du soleil pénètrent dans une salle d’audience dont les portes sont grandes ouvertes.

— Peut-être que le roi nous attend, déclare le cheval en se dirigeant vers la salle.

— Ce ne serait pas mieux si c’était moi qui passais le premier, demande le chevalier ?

— Mieux ? Comme… conforme au protocole ? demande le cheval. Alors, dans ce cas-là, My Lady, à vous l’honneur, n’est-ce pas, Chevalier !

Le chevalier laisse passer Copine et le cheval lui emboite le pas.

Recroquevillé sur l’énorme trône qui siège à l’autre bout de l’immense espace, une petite silhouette emmitouflée dans une cape d’hermine, se met à faire de grands signes dès qu’elle aperçoit les voyageurs :

— Ha, Troubadour ! Vous tombez bien ! Venez donc me chanter quelques vers de votre composition pour faire danser votre Dame et me faire oublier mes tourments !

Surpris par l’étrange accueil, le chevalier s’approche, toujours flanqué du cheval et de Copine :

— Je ne suis pas troubadour, Sire, je suis chevalier. Je… heu… me débrouille pour ce qui est des danses de bases, mais j’ai peur de n’avoir aucun talent particulier ni pour jouer d’un instrument ni pour la poésie.

Copine confirme :

— Majesté, il chante faux et je ne danse pas !

Comme le roi continue à les dévisage sans un mot, elle ajoute :

— Et vous nous en voyez désolés : il est évident qu’un peu de musique égaierait considérablement l’atmosphère.

Le roi semble alors remarquer le cheval :

— Excusez-moi ! Bien sûr, vous êtes chevalier. J’ai bien peur de perdre la tête… ce qui pourrait être une solution. Mais qui êtes-vous, alors, et qu’êtes-vous venus faire dans mon malheureux royaume ?

— Nous sommes venus vous proposer nos services, Sire, si vous en avez l’utilité.

Les yeux du roi se voilent de désespoir.   

— Vos services ? Vous êtes bien aimables, mes Enfants ; et bien imprudents. Savez-vous qui je suis ? Je suis le Roi Maudit d’un royaume dévasté par un dragon immonde !

— Vous êtes sûr qu’il s’agit d’un dragon ? demande le chevalier.

Un éclair de colère s’allume dans son regard et le souverain crache :

— Bien peu de gens l’ont vu et sont revenus le dire, mais il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un dragon de la plus cruelle et maléfique sorte, un dragon à queue bleue ! Ils sont très rares, horriblement dangereux, pratiquement impossibles à vaincre. Complètement imprévisibles, ils n’ont aucune qualité rédhibitoire. Ils ne gardent aucun trésor, ne défendent aucun idéal, ils sont le mal incarné venu détruire et saccager.

Sans transition, la colère du roi tombe et il se met à leur parler, d’une voix tremblante, de sa fille unique, poétesse pleine de talent et de confiance en elle, à la beauté et aux illusions sans égales. Quand l’horrible monstre s’était abattu sur le royaume, elle avait été d’accord avec sa mère, elle-même magicienne, que le dragon ne serait pas vaincu par la force. Mais elle s’était alors imaginée qu’elle seule pouvait sauver son peuple… parce que ce monstre était un prince ensorcelé qui tomberait amoureux dès qu’il poserait les yeux sur elle, et reprendrait aussitôt sa forme charmante.

— Contre l’avis formel de sa mère, poursuit tristement le roi, mais avec ma bénédiction - où avais-je la tête, grand dieux - elle est partie. C’est qu’elle savait se montrer convaincante et il y avait urgence : chaque jour, le dragon s’abattait sur un village et avalait tout ce qu’il y trouvait de comestible ; et ce qui est comestible pour un dragon est sans commune mesure avec ce qui l’est pour nous autres humains, laissez-moi vous le dire ! Ainsi, jour après jour, il ne laissait derrière lui que terreur et désolation.

En proie à l’horrible vision, le roi baisse la tête et semble se ratatiner un peu plus sur son trône. Copine et le chevalier se regardent, indécis. Finalement la jeune fille murmure :

— Les choses ne se sont pas passées comme prévu, n’est-ce pas ?

Le roi relève le nez et regarde ses visiteurs, inconsolable :

— Hélas, le monstre s’est joué de nous : prétendant qu’il était myope, il a attiré la princesse jusque dans son antre où elle est devenue son otage. Pour garantir sa survie, il a exigé que lui soit fourni du ravitaillement, dont des jeunes filles, en quantité non négligeable et de plus en plus fréquemment. Hélas, cet abject marché devint vite insupportable pour mon ainé qui, à nouveau contre l’avis de sa mère, parti affronter le dragon. Il n’est jamais revenu ! Le cadet est parti à sa recherche… pour revenir peu après, atrocement brûlé et traumatisé, avec un message du dragon : les deux ainés avaient été sacrifiés et il allait se déchainer sur le pays si on ne le ravitaillait pas.

— Quelle horreur ! ne peut s’empêcher de murmurer Copine.

— Vous ne croyez pas si bien dire, mon enfant, reprend le roi d’une voix morne. Mon cadet n’a survécu à ses blessures que quelques jours, et sa mère, le cœur brisé, est morte de chagrin peu après.

En espérant un miracle et dans l’espoir de contenir le saccage, le roi avait demandé aux citoyens de faire l’effort de nourrir le monstre, mais les ressources du pays étaient épuisées et ce qu’il restait de la population devenait de plus en plus difficile à convaincre du bien-fondé de leur sacrifice.

— Le royaume est au bord du gouffre, exsangue, dévasté, gémit le roi ! J’ai bien peur que vous n’arriviez trop tard ! Mon dernier espoir est que le dragon vienne me chercher et que je me sois fait tellement de mauvais sang qu’il s’empoisonne en me dévorant !

— Mais la prophétie, Majesté, insiste Copine, est-ce qu’elle n’annonce pas…

— Hélas, mon Enfant, comment y croire encore ? N’est-elle pas le fruit de l’imagination désespéré d’un peuple condamné ?

— Probablement, commente le chevalier.

— Mais absolument pas, s’exclame Copine. C’est au contraire un motif d’espoir, le présage d’une solution ! Il faut prendre ce genre de chose au sérieux, en tant qu’apprentie magicienne, je sais de quoi je parle.

— Une magicienne ? répète le roi en se redressant et en observant la jeune fille. Je vous ai dit que ma reine était une magicienne, de celle, rare, qui accepte de se marier. Je me suis souvent demandé ce qu’il serait advenu si je l’avais écoutée ! Elle prenait tout cela très au sérieux : malédiction, prophétie, elle collectait la moindre rumeur qu’elle consignait dans des registres. Vous pouvez aller les consulter si le cœur vous en dit, ils sont rangés dans la bibliothèque attenante à mon cabinet.

— Vous nous avez déjà amplement renseignés, Sire, interrompt le chevalier. Mais où se trouve le monstre ? Se terre-t-il dans un endroit inaccessible et éloigné ?

— Pas du tout, Chevalier. Il s’est installé dans les ruines d’une ancienne forteresse, pas très loin d’ici. C’est relativement facile d’accès : quand vous sortez du château, vous tournez à droite, vous prenez l’avenue principale pour traverser la ville ; à la porte fortifiée, vous prenez à gauche, vous longez les murs sur environ 200 mètres, puis, au croisement, vous prenez à droite vers les montagnes. Après, c’est tout droit, et, normalement, c’est indiqué. Vous en avez pour une journée de chemins praticables. Si vous n’êtes pas sûr, demandez la Forteresse, tout le monde connaît. Depuis des générations, c’est le théâtre des jeux de nos apprentis chevaliers : c’est grand, assez isolé, il n’y a rien à défendre à proximité et personne ne sait plus ni par qui ni pourquoi ce fort a été construit. Hélas, quand je pense à tous ceux qui ont cru, en allant affronter ce monstre, qu’ils allaient simplement « jouer pour de vrai » !

Après une longue pause, le roi conclut, dans un dernier sursaut d’énergie :

— Le dragon, vous ne pouvez pas le rater : il se cache dans le cercle intérieur et il surveille les abords de son repaire du haut de la première butte… ce qui fait qu’il ne peut pas vous rater non plus ! Aussi, je vous en prie, réfléchissez bien avant de vous lancer dans cette aventure ! J’ai déjà tant de morts sur la conscience.

— Nous avons pris la mesure de la situation, Sire, déclare Copine, ne vous en faites pas pour…

— Et si, par miracle, l’interrompt le roi, vous veniez à bout de cette vermine, je ne pourrais même pas vous récompenser, car mes caisses sont dans le même état que mon royaume, vides ; je ne pourrais pas non plus vous donner la main de la princesse, comme le veut la coutume, mais ça, vous l’aviez déjà compris.

— Ne vous inquiétez pas, murmure le chevalier, il est un peu tôt pour parler de récompense, et pour ce qui est des princesses…

— En ce cas, mes enfants, j’éviterai de vous souhaiter bonne chance. Pour ma part, j’ai besoin de faire un somme, cette vie ne m’est supportable qu’au prix de siestes fréquentes et, le plus souvent, incontrôlables.

Et sans autre forme de procès, le roi pique du nez dans son col d’hermine et se met à ronfler.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Laeti8469
Posté le 31/01/2020
La rencontre avec les deux vieillards a la frontiere n'est pas sans intéret, mais je m'attendais a ce que les trois voyageurs rencontrent au moins un ou deux obstacles avant de parvenir a passer de l'autre coté. Cela semble trop facile, on s'attend a un retournement dramatique concernant cette frontiere, mentionnée comme dangereuse depuis si longtemps, hors rien ne se passe.

Idem, ils arrivent a la ville et pénetre le chateau sans obstacles. C'est trop facile. Si la route était aussi simple, alors tu as facilement un ou deux chapitres a supprimer. On s'attend a des rebondissements sur le chemin, ce qui permettrait de redéfinir les personnages et de reaffirmer leurs enjeux. Au lieu de ca, tu as un chevalier qui rale toujours autant, se comporte comme un enfant, qui ne cherche pas activement a prouver son courage ou son intelligence. Il passe son temps a se plaindre, a hésiter. A mi-chemin dans l'histoire, il faut maintenant que son arc dramatique évolu, que sa personnalité change en fonction des aventures et des rencontres.

"N’est-elle pas le fruit de l’imagination désespéré d’un peuple condamné ?" = joli!

Tiens, il est maintenant question d'une magicienne qui s'est marié et est devenue reine? On ne s'y retrouve plus avec toutes ces magiciennes, décidemment!

Le roi qui parle du dragon a la queue bleu: voila une information qui aurait pu etre donnée par le berger dans le chapitre précédant, et d'avantage mis en valeur. De cette facon, lorsque le roi prononce le nom du dragon dans ce chapitre, le lecteur et les voyageurs le reconnaissent immédiatement et comprenne l'immensité de la menace.
Cathie
Posté le 31/01/2020
Merci pour tous ces coms, Laeti , tout ça est terriblement pertinent, bien observé et très précieux. Je vois bien les problèmes et dès début de solutions. Et j’ai peut-être les outils de structure pour les résoudre maintenant ;-)
Miaoo!
Posté le 16/12/2019
D’une voix lente, avec force hésitations, digressions et interruptions
Re-moi ...😏 .. juste une virgule oubliée après « force » ...
Je poursuis la lecture ..
Cathie
Posté le 16/12/2019
Oui, c’est bizarre, en fait je voulais dire be nombreuses hésitations. Je vais changer.
Miaoo!
Posté le 16/12/2019
Mais copine s’exclame : Copine ...

Une avenue plutôt large, bordée des façades décrépites de maisons autrefois cossues, les mène jusqu’aux portes de l’imposant château.
Une virgule entre « décrépites »et  »de »

Merci de mettre Copine ( mienne aussi pour le coup 🤣) à l’honneur avec son bon sens ... cela met du baume aux souvenirs de mon enfance : éternels petits garçons, héros incontestés de toute une littérature ...
Cathie
Posté le 17/12/2019
Oui,hein, t’as vu comment je t’ai retourné l’affaire , ni vue ni connu, je t’embrouille ... et t’as pas fini, avec les surprises. Enfin, tout ça, c’est grâce à Dramatica. Avant, il partait tout seul, le chevalier, et c’était nettement moins rigolos
Merci pour les coquilles, je corrige.
Vous lisez