Chapitre 11 : Le refus de Bérénice

— Alors Bérénice, où est ma fille ? répéta Blanche, inquisitrice. Nous avions expressément demandé à ce qu’elle reste à la maison et elle a disparu.

— Bérénice, tu n’as pas l’air bien réveillé, fit Charles en la secouant, joueur.

            Bérénice releva la tête vers Blanche qui la scrutait avec sévérité. De toute sa stature, elle masquait la lumière du lustre, lui donnant un air encore plus menaçant. Cette femme, que Bérénice avait souvent vue alitée, lui semblait imposante aujourd’hui.

Elle se releva, se frotta les yeux ensommeillés tout en se rappelant la cruelle absence d’Icare. Charles s’assit à ses côtés et elle répondit :

— Je ne sais pas. On est sortie très longtemps… Il faisait froid. Elle était avec moi quand je me suis endormie. Pourquoi ? Qu’est-ce qui se passe ?

À plusieurs reprises, Héloïse avait disparu sans en informer Bérénice. Mais jamais elle n’avait pu en savoir plus. Épuisée, elle ne savait comment réagir. Elle ignorait où se trouvait son amie, devait-elle la couvrir ?

— Eh bien, dans ce cas auriez-vous une idée d’où elle pourrait se trouver ? susurra Blanche.

— Aucune, souffla Bérénice. Vous savez bien qu’Héloïse part souvent de son côté. Votre fille a l’habitude de mener sa propre vie.

Avec ses épais cheveux blonds remontés en chignon torsadé sur son oreille, ses yeux verts perçants et ses traits délicats, Blanche avait la même allure féline que sa fille. Seulement, là où Héloïse rayonnait d’une beauté solaire, Blanche était distante et lunatique. Du moins, avec Bérénice. Elle plissa les yeux dans sa direction :

— Allons dans le bureau d’Octave, Bérénice. Nous y serons mieux pour discuter. Charles, laisse-nous.

Relevant d’une main sa robe en taffetas de soie bleu, Blanche se tourna vers les escaliers. Elle n’attendit pas Bérénice qui soupira, puis lui emboita le pas.

Soudainement, la maison se fit lugubre, presque froide malgré les odeurs de poudre, les parfums et le feu de cheminée.

— Savez-vous ma petite Bérénice, qu’Héloïse fera bientôt son entrée dans la haute société ? reprit Blanche d’un ton faussement badin, alors qu’elles gravissaient les escaliers. Nous plaçons de hauts espoirs en elle. Elle épousera l’un des meilleurs partis de France, j’en suis certaine.

            Faisait-elle la conversation ou essayait-elle d’arracher des confidences ? Bérénice, sur ses gardes, répondit : 

— Ah oui ? Lequel ?

« Blanche n’a pas la moindre idée du caractère indépendant de sa fille ! » se dit Bérénice en levant les yeux au ciel.

— Quelqu’un issu d’une véritable dynastie, doté d’un puissant emblème.

            Comme à l’accoutumée, elle n’écoutait qu’à moitié les babillages de Blanche. Chaque membre de la famille avait pris cette habitude et Bérénice ne faisait pas exception à la règle.

— Nous mettons absolument tout en œuvre pour que vous ayez également ce privilège, ma petite Bérénice. Vous, mariée à un bon parti ? Ne serait-ce pas charmant ?

            Arrivées devant le bureau d’Octave, Blanche frappa plusieurs fois à la porte, tandis que Bérénice restait figée sur la dernière marche de l’escalier : Blanche voulait la marier !

Si Blanche pensait lui faire plaisir, elle lui offrait un cadeau empoisonné. Bérénice avait bien autre chose en tête que de servir d’héroïne romanesque à la mère Lépine. De toute façon, sans titre, ni fortune pour y prétendre, elle ne risquait rien.

— Entrez ! s’exclama la voix forte d’Octave. Ah ! Très bien ! Blanche, c’est vous et je vois que vous êtes avec Bérénice, parfait, parfait !

Bérénice serra les poings, bien décidée à ne pas se faire malmener par les parents d’Héloïse. Cette entrevue était bien trop orchestrée pour être honnête.

 Elle se glissa à la suite de Blanche dans le bureau d’Octave en replaçant machinalement son châle sur ses épaules dans un geste défensif.

Octave Lépine était de ces hommes qui vous faisait une forte impression. Il n’était pas beau, mais dégageait une certaine aura. Ses cheveux sombres et sa barbe étaient parfaitement taillés, ses lunettes immaculées, son costume sans un pli… Il y avait chez lui quelque chose d’aseptisé, de trop propre. Réglé comme une horloge, parfaitement soigné, poli à l’extrême, raffiné et discret, il lui semblait beaucoup trop impeccable pour être honnête.

            Si Octave Lépine prenait le temps de lui parler, c'était qu'il jugeait l'affaire importante… Était-il vraiment inquiet pour Héloïse ? Ce n’était pas vraiment la première fois que sa fille disparaissait.

— Installez-vous, fit Octave en se relevant, la main tendue vers les fauteuils Louis XV qui encadraient son bureau imposant.

Octave se rassit et replaça chacun de ses livres, referma ses comptes, rangea son stylo dans un silence de plomb.  Cette minutie la rendit encore plus nerveuse.

« Le désordre est le nid nécessaire à un esprit inventif. » s’exclamait souvent son père en repoussant du bras les tâches ménagères.

 Blanche s’impatientait, tapotant le bureau de son époux de ses mains élégantes. N'y tenant plus, elle lâcha :

— Bérénice, nous sommes ravis de vous avoir à nos côtés. Cependant, Nous avons des raisons de croire que vous n’êtes pas étrangère à la disparition d’Héloïse ! Où se trouve-t-elle ? Octave vous avait expressément informé que nous ne voulions pas qu’elle sorte.

— Je l’ignore. Elle est partie sans me prévenir ! répondit Bérénice en se tournant vers Blanche. Je n’ai aucune idée de ce que Héloïse a bien pu faire ! Je ne sais pas comment vous aider !

—  Bien au contraire, la coupa Octave d’un ton grave. Vous pourriez nous être utile.

— Je ne sais vraiment pas où Héloïse peut se trouver. Je pensais qu’elle…

Blanche balaya d’un revers de main ses inquiétudes et reprit d’un ton faussement maternel :

— Nous voulons bien vous croire. Héloïse est partie sans nous en informer et nous avons hâte qu’elle rentre. Elle pourra nous expliquer ce qu’une jeune femme de son âge et de son rang fait à errer dans les rues de Paris ! Mais…nous voulons nous assurer que vous soyez étrangère à son comportement.

Bérénice se redressa, pas sûre de comprendre. Blanche reprit sa respiration :

— …Héloïse a longtemps vécu en internat. Depuis deux ans, elle est revenue chez nous, à Paris, pour faire son entrée dans la bonne société. Elle a davantage été protégée que vous. Elle, elle n’a pas navigué par monts et par vaux. Elle n’a pas eu la même…éducation.

            Une insulte à peine voilée.

— …. Or, depuis que vous êtes ici, Héloïse s’autorise trop de libertés ! surenchérit Octave. Elle nous répond, disparait à tout va, refuse les bons partis…Votre compagnie, comment dire…

— Je n’ai instillé aucun vent de rébellion en elle, affirma Bérénice.

            Octave allait prendre la parole, mais Blanche le coupa dans un sourire mielleux :

— Dans ce cas, peut-être pourriez-vous nous aider à nous réconcilier avec Héloïse en nous en apprenant plus sur elle… où elle va, ce qu’elle fait, si ses connaissances sont dignes d’elle… Rien de bien méchant. Et si, par hasard, ses jugements ne vous semblaient pas convenir à son rang, vous pourriez nous en informer. Pour le bien d’Héloïse, bien sûr.

            Bérénice aurait dû s'en douter. Héloïse sera tellement furieuse d’apprendre à quel point ses parents lui accordaient peu de confiance. Cette demande ne faisait que confirmer ses doutes. Blanche et Octave étaient inquiets de ce qu’Héloïse pouvait manigancer. Tout comme elle.

             Ils ne cachaient même pas leurs intentions. Ils étaient si confiants qu’ils ne prenaient pas la peine d’arrondir les angles. Bérénice, les mains arrimées aux poignées de son fauteuil retint avec difficulté sa colère :

— Vous me demandez d’espionner Héloïse pour votre compte ? Elle serait ravie de l’apprendre.

            La diplomatie n’avait jamais été son fort, mais à quoi bon tourner autour du pot ?

— En effet, conclut posément Octave, satisfait de s’être fait comprendre rapidement.

            La question était cornélienne : trahir les Lépine ou trahir leur fille ? Héloïse avait été un véritable soutien et une amie pour elle, mais ses parents l’avaient accueillie sous leur toit.

 — Je refuse, lâcha-t-elle, finalement.

Blanche jeta un coup d’œil incrédule à son mari.

— Vous refusez ? gronda Octave. Petite sotte ! 

Sous la colère, toute marque de politesse avait été gommée. 

— Je ne peux pas surveiller Héloïse pour vous. Ce ne serait pas honnête. 

— Vous ne trahissez pas Héloïse. Au contraire, vous l’aidez ! Et puis, nous faisons confiance à votre bon sens, reprit Blanche.

      L’assurance de Blanche se fissurait. Bérénice mettait ses nerfs à rude épreuve.

— J’ai des principes, madame. J’ai une immense gratitude envers vous pour votre accueil, mais j’ai espoir qu’en contrepartie vous ne me demandiez pas cela. Mon honneur est en jeu.

— Votre honneur ? En avez-vous seulement jeune fille ? reprit Octave.

Son ton était dur. Il chercher à la provoquer.

— Vous n’êtes ici, que parce que nous rendons une faveur à votre défunt père. Personne à Paris ne sait que vous êtes la fille d’Antoine Savary, le plus grand ministre des Habiles. Nous avons pris de gros risques pour vous. Ne l’oubliez pas !

      Elle ne cilla pas. Sans le savoir, Octave venait de confirmer une de ses découvertes, et plus encore… son père avait été ministre ! Bérénice bouillonnait à l’intérieur. Elle aurait tant voulu les questionner.

— Je sais et je vous en remercie. Pourtant, je ne peux pas faire ça à Héloïse.

— Nous vous logeons. Nous nous occupons de vous comme de nos propres enfants !  Qu’est-ce qui peut nous empêcher de vous mettre à la porte ? siffla Blanche, hors d’elle.

— Rien, mais j’espère que vous ne ferez pas.

— Ah bon ? Et qu’est-ce qui nous retiendrait ? reprit Octave en invitant son épouse au calme.

— Votre emblème, Nordebert. Héloïse m’a expliqué que vous ne pouviez pas trahir vos promesses. Je ne sais pas pour quelles raisons, vous vous êtes engagés auprès de mon père. Peut-être, devez-vous avoir une dette à son égard. En me chassant de chez vous, vous manqueriez à votre parole. Je ne peux vraiment pas trahir Héloïse, mais s’il vous plaît, laissez-moi rester.

            Un fouet s’abattit contre sa joue. Bérénice vacilla. Étourdie, désorientée, elle se serait écroulée si elle n’avait pas été assise. Elle écarquilla grand les yeux, tétanisée. Toute sa bravade disparue en un claquement de doigt.

— Blanche ! s’écria Octave en se relevant.

L’air narquois, Blanche pointa du doigt les pieds du fauteuil de Bérénice. Une épaisse mèche brune reposait sur le sol. C’était bien ses propres cheveux !

— Que… ? Que se passe-t-il ? Mes cheveux ?

A retardement, elle sentit une brulure sur le cou. Une épaisse boursouflure longeait sa jugulaire. En retirant sa main de sa blessure, elle perçut des gouttes de sang sur les doigts.

— Comment ? Que m’avez-vous fait ?

Ni Octave, ni Blanche n’avaient bougé d’un centimètre.

— Nous tiendrons parole, cracha Octave entre ses dents. Mais nous vous demandons de respecter nos façons de faire. Votre éducation n’est pas celle d’Héloïse. Si vous voulez continuer à jouer les sauvageonnes et vagabonder dans les rues de Paris, cela ne regarde que vous. Mais n'entrainez pas Héloïse là-dedans.

            Déstabilisée, Bérénice se leva pour fuir. Blanche prit alors la parole pour la première fois depuis l’incident :

— Prenez-le pour un avertissement Bérénice. Ne vous mettez plus en travers de notre chemin.

            Bérénice se figea sur le seuil de la porte, le visage tourné vers l’emblème des Lépine, Nordebert.  Les yeux couleur de feu, la queue s’agitant dans un rythme frénétique, jamais Bérénice ne l’avait vu aussi vivant. Il était aux pieds de Blanche, sa queue métallique battant l’air furieusement.

            A sa pointe, des traces de sang.

L’attaque venait de Nordebert. Le renard, alter ego de Blanche, avait ressenti la colère de sa maîtresse et l’avait agressée.

             Sans mot, Bérénice redescendit les escaliers.

Elle s’écroula sur la chaise de son bureau et reprit doucement ses esprits. En face d’elle, un miroir lui faisait face. Elle aperçut son reflet. Ses yeux étaient rougis et gonflés, son teint blafard et ses cheveux, bien plus courts d’un côté que de l’autre. 

— Peut-être que j’atteins un point de rupture ? souffla-t-elle à son reflet dans le miroir.

Depuis des semaines, elle allait de catastrophe en catastrophe et semblait elle-même creuser son propre trou au lieu de remonter la pente. Elle fit courir ses doigts sur la blessure qui longeait une partie de sa gorge. Elle devait trouver un moyen pour cacher cela.

On toqua à la porte, sans doute Charles qui venait aux nouvelles.

— Je suis fatiguée. J’ai besoin d'être seule, s’écria-t-elle.

— Bérénice, laisse-moi entrer, j'ai une bonne nouvelle ! fit la voix excitée d'Héloïse au travers de la porte.

La fille Lépine était rentrée de ses vadrouilles. Si ses parents savaient. 

— Je suis au fond du lit Héloïse. Tu me la diras demain, d'accord ?

— Il y a un souci ? Tu es malade ? C’est vraiment important !

— Je peux entrer ? Peut-être qu’il faudrait te faire ausculter… Je vais prévenir maman.

— Non, surtout pas ! l’arrêta Bérénice, vivement. Elle sentit Héloïse se figer derrière la porte. Elle reprit avant qu’elle n’ait eu l’idée de rentrer : Je me sens un peu faible, ce soir tout sera rentré dans l’ordre.

Elle ne voulait surtout pas qu’Héloïse la voit dans un tel état. Surtout, à cause de ses parents ! Bérénice n’avait pas soupçonné tant de complicité entre les deux époux. Lorsqu’il s’agissait de parvenir à leurs fins, ils s’entendaient finalement très bien.

— D'accord, je te laisse la bonne nouvelle au pied de la porte. Récupère-la vite avant que Charles n'ait l'idée de fouiner. Si tu as besoin de moi, je serais en bas !

Bérénice retint sa respiration. Elle veilla à entendre les pas d’Héloïse redescendre les escaliers et lorsqu’elle s’en fut assurée, osa franchir la porte. Quelle déception lorsqu’elle vit une lettre décachetée au lieu de son précieux emblème. Elle avait tant espéré le retrouver !

Elle récupéra la lettre et s’assit sur son lit pour la lire. C’était l’écriture de Lysandre Cœurderoy :

 

Chère Bérénice, je me permets de vous écrire pour partager avec vous une belle découverte que j’ai faite aujourd’hui-même au ministère des Habiles. En amatrice de la faune que doit être toute bonne géographe, je suis persuadé que vous ne resterez pas insensible à l’oiseau au pelage le plus étonnant qu’il m’ait été donné de voir. Sa couleur quasi anthracite est si singulière ! Je me souviens en avoir vu un semblable une fois dans ma vie. Nous étions ensemble et cet oiseau était assez agile pour arrêter un voleur en pleine rue ! Aujourd’hui, celui que j’ai vu, bien qu’en pleine forme, manquait de compagnie. J’espère que cette nouvelle ravivera d’aussi beaux souvenirs pour vous que pour moi et qu’ils seront porteurs d’espoir. Je vous souhaite du courage dans la suite de vos pérégrinations parisiennes,

Avec tout mon respect,

Lysandre Cœurderoy

 

Bérénice s’y reprit à plusieurs fois pour achever la lettre et se releva brusquement :

— Icare est au ministère des Habiles ! Pourquoi ? Comment a-t-il pu se retrouver là ? Personne ne me laissera rentrer et récupérer mon emblème sans explications… Misère !

            Un emblème aussi vivant et inconnu… le ministère devait en faire des choux gras !

« Réfléchis… Réfléchis Bérénice… Comment peux-tu récupérer Icare ? »

Peut-être Lysandre pouvait-il l’aider ? Après tout, il avait pu monter les étages pour rejoindre Dimitri Chapelier. Non, c’était impossible ! Si Lysandre avait pris tant de précautions pour l’informer, c’est qu’il n’était pas en mesure d’en faire davantage pour elle.

« Prévenez-moi par Armand. Il vous laissera sa carte. »

Bérénice se souvint de Dimitri Chapelier !

Elle croisa son reflet dans le miroir. Pour l’instant sa préoccupation était Icare, les querelles de la famille Lépine attendraient.

Elle se changea, masqua ses blessures et sortit de sa chambre. Elle ignora Blanche qui avait repris sa place sur le canapé, égale à elle-même. Cette attitude n’était qu’une façade. Bérénice se glissa dans le hall d’entrée où se trouvait le téléphone. Elle prit le combiné.

— Je voudrais contacter Armand Bisaillon, je vous prie, chuchota Bérénice, surveillant d’un œil Blanche dans le salon.

— A son domicile ou son travail ? lui répondit la voix aiguë de l’opératrice.

— Essayez les deux, je vous prie.

À la seconde reprise, Armand décrocha. Il se trouvait au ministère.

— C’est Bérénice Vasari. Je ne sais pas si vous vous rappelez de…

— Bonjour, je me souviens très bien de vous ! Comment puis-je vous aider ? répondit la voix chaleureuse d’Armand.

— J’aurais besoin de vous voir, pour une affaire personnelle. C’est assez urgent.

— Vraiment ?

Bérénice l’affirma vivement. Surpris, il réfléchit, puis suggéra :

— Impossible avant demain après-midi. Rejoignez-moi au champ de Mars, j’y serai pour la présentation d’une nouvelle machine volante. Cela vous irait ?

— Oh ! Ce serait parfait ! Merci infiniment ! A demain alors !  

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Fannie
Posté le 14/01/2021
Comme d’autres plumes, j’ai eu l’impression que Blanche avait changé radicalement. Cependant, à mon avis il n’y a pas grand-chose à modifier. Tu peux simplement laisser entendre au début qu’ils prennent un peu Bérénice de haut, qu’ils n’approuvent pas vraiment son mode de vie, et préciser qu’on sent qu’il y a autre chose derrière les airs alanguis de Blanche. Héloïse aussi présente un contraste entre son apparence, sa manière de se mouvoir, et son caractère.
Quand j’étais jeune, je suis partie en vacances avec une famille riche pour garder les enfants. (J’ai eu ce travail par une copine). Au début, ils se sont montrés tout gentils pour faire bonne impression, mais ils me prenaient de haut, et dès que je causais la moindre contrariété à madame, elle devenait très dure. Donc ça me semble cohérent, pour autant que tu aies semé quelques petits indices.
Si les parents Lépine pensent que Bérénice a de l’influence sur Héloïse, c’est finalement assez logique qu’ils tentent de retourner cette influence dans le sens qui leur convient. Ils devraient lui demander d’inciter Héloïse à être plus « sage » et de la dénoncer si elle refusait. En faisant ça, ils placent Bérénice au milieu d’un conflit de loyauté. Il lui faut du courage pour s’opposer à eux et je trouve que ça se sent. Tu pourrais peut-être insister là-dessus.
La menace de renvoi me paraît logique également : c’est une tentative de manipulation pour la faire collaborer en lui faisant peur. C’est très bien que les Lépine disent à Bérénice qu’ils lui font une faveur en l’hébergeant. Ça correspond tout à fait au comportement des gens de ce genre, avec une petite pointe de condescendance, de préférence.  ;-) Mais Bérénice, qui vient d’apprendre que son père a été ministre, ne peut pas avoir tellement d’aplomb qu’elle se mette à leur raconter cette histoire d’emblème et de promesse. À mon avis, tu devrais supprimer le passage qui va de « Ah bon   ? Et qu’est-ce qui nous retiendrait ? » jusqu’à « vous manqueriez à votre parole ». Le fait que Bérénice refuse de surveiller Héloïse tout en leur demandant de la garder chez eux devrait suffire à énerver Blanche : malgré leur tentative d’intimidation, elle reste sur ses positions. Ils se sentent impuissants face à sa loyauté envers leur fille et ça, c’est un motif de colère.
Je trouve aussi étrange que Bérénice aille téléphoner juste après cette scène tendue. Ou alors il faut qu’elle soit restée un moment à réfléchir dans sa chambre et que les parents Lépine soient sortis, ce qui expliquerait comment Héloïse a pu rentrer sans qu’ils s’en aperçoivent.
Quant à l’emblème, c’est très intéressant qu’il puisse soudain se réveiller sous l’influence de la colère de sa maîtresse, mais ça mine un peu mon hypothèse sur les pierres-batteries. :-)
Coquilles remarques :
— Alors Bérénice, où est ma fille ? répéta Blanche, inquisitrice. Nous avions expressément demandé à ce qu’elle reste à la maison et elle a disparu. [Virgule avant « Bérénice » / demandé qu’elle reste.]
— Bérénice, tu n’as pas l’air bien réveillé, fit Charles en la secouant, joueur [réveillée]
— De toute sa stature, elle masquait la lumière du lustre, lui donnant un air encore plus menaçant. [Tournée comme ça, la phrase dit que Blanche donne au lustre un air encore plus menaçant. Je propose : « ce qui lui donnait un air (...) ».]
— Elle se releva, se frotta les yeux ensommeillés tout en se rappelant la cruelle absence d’Icare. [Je dirais plutôt « frotta ses yeux ensommeillés ».]
— Eh bien, dans ce cas auriez-vous une idée d’où elle pourrait se trouver ? [une idée de l’endroit où]
— Avec ses épais cheveux blonds remontés en chignon torsadé sur son oreille, ses yeux verts perçants et ses traits délicats [Comme il y a « les yeux » plus loin dans le même paragraphe, je propose « ses iris verts ».]
— Savez-vous ma petite Bérénice, qu’Héloïse fera bientôt son entrée [Virgule avant « ma petite ».]
— Faisait-elle la conversation ou essayait-elle d’arracher des confidences ? [de lui arracher]
— « Blanche n’a pas la moindre idée du caractère indépendant de sa fille ! » se dit Bérénice en levant les yeux au ciel. [Virgule avant l’incise.]
— Arrivées devant le bureau d’Octave, Blanche frappa plusieurs fois à la porte, tandis que Bérénice restait figée sur la dernière marche de l’escalier [Syntaxe disjointe : je propose « Arrivée » pour Blanche seule, puisqu’elle est devant le bureau alors que Bérénice est encore en retrait.]
— Si Blanche pensait lui faire plaisir, elle lui offrait un cadeau empoisonné. [Tu pourrais peut-être éviter de répéter son prénom ? Tu le répètes souvent dans ce passage.]
— De toute façon, sans titre, ni fortune pour y prétendre, elle ne risquait rien. [Pas de virgule avant « ni ».]
— Cette entrevue était bien trop orchestrée pour être honnête. [On dit que qqch est bien orchestré ; je propose donc « était trop bien orchestrée » ou « était beaucoup trop bien orchestrée ». / Comme tu emploies l’expression « pour être honnête » un peu plus loin, il faudrait trouver autre chose ; innocente, anodine, spontanée, cordiale ?]
— Octave Lépine était de ces hommes qui vous faisait une forte impression. [Je dirais « qui vous font » parce que ce genre d’hommes a toujours existé et existera toujours. En tout cas, il faut mettre le verbe au pluriel.]
— Octave se rassit et replaça chacun de ses livres [Tu répètes un peu trop son prénom.]
— « Le désordre est le nid nécessaire à un esprit inventif. » s’exclamait souvent son père en repoussant du bras les tâches ménagères. [S’il s’exclame, il faut un point d’exclamation. / Virgule avant l’incise.]
— Cependant, Nous avons des raisons de croire / Octave vous avait expressément informé que nous ne voulions pas qu’elle sorte [nous avons / informée / normalement, dans ce genre de famille, on ne désigne pas les gens par leur prénom en s’adressant à des tiers]
— Je n’ai aucune idée de ce que Héloïse a bien pu faire ! [ce qu’Héloïse]
— Octave allait prendre la parole, mais Blanche le coupa dans un sourire mielleux [Il y a déjà « la coupa » un peu plus haut ; je propose « le devança », parce qu’elle ne l’interrompt même pas.]
— Héloïse sera tellement furieuse d’apprendre à quel point ses parents lui accordaient peu de confiance. [Concordance des temps : serait / point d’exclamation]
— Bérénice, les mains arrimées aux poignées de son fauteuil retint avec difficulté sa colère [Il faudrait placer « les mains arrimées aux poignées de son fauteuil » entre deux virgules.]
— La question était cornélienne : trahir les Lépine ou trahir leur fille ? [Je dirais « Le dilemme était cornélien ».]
— Je refuse, lâcha-t-elle, finalement. [Pas de virgule avant «  finalement ».]
— Au contraire, vous l’aidez ! Et puis, nous faisons confiance à votre bon sens, reprit Blanche. [Je ne mettrais pas de virgule après « Et puis » ; on la met quand on emploie « et puis » dans le sens de « d’ailleurs ».]
— J’ai une immense gratitude envers vous pour votre accueil, mais j’ai espoir qu’en contrepartie vous ne me demandiez pas cela. [Je dirais « vous ne me demanderez pas » ; c'est plus affirmatif.]
— Votre honneur ? En avez-vous seulement jeune fille ? reprit Octave. [Virgule avant « jeune fille ». / Je ne dirais pas « reprit Octave » puisqu’il pose juste une question provocatrice ; je propose « lança Octave » ou « répartit Octave », « riposta Octave ».]
— Son ton était dur. Il chercher à la provoquer. [Il cherchait.]
— Rien, mais j’espère que vous ne ferez pas [ne le ferez pas]
— Je ne sais pas pour quelles raisons, vous vous êtes engagés auprès de mon père. [« Je ne sais pas pour quelles raisons vous vous êtes engagés auprès de mon père » (sans virgule) ou « Pour je ne sais quelles raisons, vous vous êtes engagés auprès de mon père » (avec la virgule).]
— Peut-être, devez-vous avoir une dette à son égard. [Pas de virgule parce qu’il y a inversion du sujet.]
— Elle écarquilla grand les yeux, tétanisée. Toute sa bravade disparue en un claquement de doigt [« écarquilla grand » est un pléonasme parce qu’« écarquiller » veut dire « ouvrir grand » / disparut / de doigts.]
— L’air narquois, Blanche pointa du doigt les pieds du fauteuil de Bérénice. Une épaisse mèche brune reposait sur le sol. C’était bien ses propres cheveux ! [« ses propres cheveux » peut laisser penser que ce sont ceux de Blanche ; je mettrais simplement « ses cheveux ».]
— A retardement, elle sentit une brulure sur le cou. [À / sur son cou.]
— Ni Octave, ni Blanche n’avaient bougé d’un centimètre. [Pas de virgule avant « ni ».]
— Prenez-le pour un avertissement Bérénice. [Virgule avant « Bérénice ».]
— A sa pointe, des traces de sang. [À]
— Sans mot, Bérénice redescendit les escaliers. [« Sans un mot » ou « Sans mot dire ».]
— Ses yeux étaient rougis et gonflés, son teint blafard et ses cheveux, bien plus courts d’un côté que de l’autre. [C’est après avoir pleuré un moment qu’on a les yeux rougis et gonflés, pas juste après une dispute.]
— Depuis des semaines, elle allait de catastrophe en catastrophe et semblait elle-même creuser son propre trou au lieu de remonter la pente. [La combinaison d’« elle-même » et de « son propre trou » est redondante.]
— La fille Lépine était rentrée de ses vadrouilles. Si ses parents savaient. [Points de suspension après « savaient ».]
— Je suis au fond du lit Héloïse. Tu me la diras demain, d'accord ? [Virgule avant « Héloïse ».]
— Non, surtout pas ! l’arrêta Bérénice, vivement. Elle sentit Héloïse se figer derrière la porte. Elle reprit avant qu’elle n’ait eu l’idée de rentrer : Je me sens un peu faible, ce soir tout sera rentré dans l’ordre. [Le verbe « l’arrêta » ne me semble pas adéquat ; je propose « s’écria vivement Bérénice ». / Il faudrait passer à la ligne avant « Elle sentit » et avant « — Je me sens un peu faible ». / Je mettrais un point ou un point-virgule après « faible ».]
— Elle ne voulait surtout pas qu’Héloïse la voit dans un tel état. Surtout, à cause de ses parents ! [la voie ; subjonctif / pas de virgule après « Surtout ».]
— Si tu as besoin de moi, je serais en bas ! [je serai ; futur simple]
—une belle découverte que j’ai faite aujourd’hui-même au ministère des Habiles [que j’ai faite / aujourd’hui même]
— Personne ne me laissera rentrer et récupérer mon emblème sans explications [« entrer » serait préférable]
— Un emblème aussi vivant et inconnu… le ministère devait en faire des choux gras ! [en faire ses choux gras]
— Pour l’instant sa préoccupation était Icare, les querelles de la famille Lépine attendraient. [Virgule après « Pour l’instant » et point ou point-virgule après « Icare ».]
— Elle se changea, masqua ses blessures et sortit de sa chambre. [Il faudrait aussi qu’elle arrange ses cheveux.]
— Elle prit le combiné. [Je propose « saisit »]
— A son domicile ou son travail ? lui répondit la voix aiguë de l’opératrice. [À / « aiguë » est la graphie classique ; la graphie rectifiée est « aigüe ».]
— C’est Bérénice Vasari. Je ne sais pas si vous vous rappelez de… [Il faut enlever « de » ; on se rappelle qqch.]
— Rejoignez-moi au champ de Mars, j’y serai [au Champ-de-Mars ; pour ça aussi, tu varies l’orthographe...]
— Oh ! Ce serait parfait ! Merci infiniment ! A demain alors ! [À demain, alors !]
Luna
Posté le 09/05/2020
Oh la la j’ai beaucoup aimé ce changement de Blanche en début de chapitre, elle qui semblait si amorphe est devenue redoutable ici. On sent que la disparition de sa fille a réveillé quelque chose en elle. Au début, je l’aimais bien ce renard, mais finalement je ne sais plus xD sa réaction est très intéressante en tout cas, elle nous montre que les emblèmes ne sont pas si endormis que ça, ils peuvent encore réagir aux émotions extrêmes de leurs maîtres.

J’ai l’impression que ce chapitre va créer un point de rupture pour Bérénice. Elle connait maintenant les intentions (du moins une partie) des Lépine et elle sait qu’elle peut se fier à Lysandre, dans une certaine mesure au moins. J’ai hâte de voir leur chemins se croiser de nouveau !

Quelques remarques :
>> « Comme à l’accoutumée, elle n’écoutait qu’à moitié les babillages de Blanche. » : cette phrase donne l’impression que Bérénice n’écoute pas vraiment Blanche, alors que juste au-dessus tu nous la décris comme étant sur ses gardes, à l’affût d’un indice qui lui dirait si elle veut lui faire avouer quelque chose ou si elle lui confie des informations.
>> J’ai repéré une petite répétition : « Cette entrevue était bien trop orchestrée pour être honnête. » et quelques lignes plus bas « Réglé comme une horloge, parfaitement soigné, poli à l’extrême, raffiné et discret, il lui semblait beaucoup trop impeccable pour être honnête. » Je pense que tu peux garder aisément les deux phrases, mais simplement remplacer l’expression « pour être honnête » de l’une par quelque chose de similaire, afin que ça ne soit pas redondant.
>> « Héloïse sera tellement furieuse d’apprendre à quel point ses parents lui accordaient peu de confiance. » : je ne suis pas une pro de la concordance des temps, mais il me semble ici qu’il faudrait remplacer « sera » par « serait » puisqu’on est dans la narration et pas dans le dialogue.
>> « Rien, mais j’espère que vous ne ferez pas. » : il manque un « le », non ?
>> J’ai l’impression qu’il y a un tiret de trop ici ou qu’il manque une réplique de Bérénice :
— Je suis au fond du lit Héloïse. Tu me la diras demain, d'accord ?
— Il y a un souci ? Tu es malade ? C’est vraiment important !
— Je peux entrer ? Peut-être qu’il faudrait te faire ausculter… Je vais prévenir maman.
>> J’ai parcouru les autres retours qui t’ont été faits, histoire d’essayer voir si mes impressions convergeaient ou non et si je n’allais pas dire des choses trop redondantes. Je suis assez d’accord avec certaines plumes qui t’ont souligné le léger décalage entre l’accusation des Lépine et leur demande d’espionner Héloïse. Je crois comprendre ce que tu as voulu faire par tes explications, mais ça paraît un peu abrupte quand même. En revanche, j’ai trouvé le changement d’attitude de Blanche très intéressant comme je te le disais plus haut, elle nous révèle enfin sa vraie nature et ça permet un rebondissement très efficace à mon sens. Pour ce qui est de la lettre à la fin, j’ai trouvé que c’était également un excellent moyen de faire repartir de plus belle l’intrigue en nous donnant furieusement envie de lire le chapitre suivant !

En tout cas je me régale toujours autant, à très vite pour la suite ! ♥
Arabella
Posté le 18/05/2020
coucou Luna, désolée pour la réponse tardive à ton commentaire. C'est toujours un plaisir de voir à quel point tes réponses sont longues et développées. Elles me permettent tellement de retravailler le texte...Surtout pour ce chapitre qui est difficile (je le retravaille éternellement, sans être satisfaite). Enfin, merci beaucoup pour les compliments et les remarques. Je note tout cela pour la prochaine correction (je corrige la fin en ce moment, mais je vais recorriger cette partie...vive les corrections). Merci merci merci ! <3
Alice_Lath
Posté le 21/04/2020
Beh alors, moi qui avais encore un peu d'espoir dans Octave, finalement compliqué de le garder haha, purée, ils sont pas sympaaas... N'empêche, cette attaque de l'emblème me fait encore plus me questionner sur la nature des liens qui les lient avec leurs propriétaires. Est-ce qu'on pourrait les pirater par exemple? Puis je sais pas, quelque chose dans ces deux dernières parties me rappelle un peu La Croisée des Mondes huhu, et j'aime bien!
Arabella
Posté le 21/04/2020
recoucou Alice héhé. Octave est un personnage complexe, il est pas tout noir, mais il est vraiment pas tout blanc...Je suis moins sympa avec Blanche... héhé. Pour les emblèmes, c'est une excellente idée de les pirater. je n'y avais pas pensé parce qu'Internet n'existe pas dans cet univers...mais en effet, j'ai été inspirée par la Croisée des Mondes, je l'avoue :) des bisous
Keina
Posté le 14/01/2020
Oh là là, mais la maman Lépine, c'est une vraie peste, en fait ! Et les emblèmes sont loin d'être aussi inoffensifs qu'on pouvait le supposer au début... En tout cas, pour ma part, j'ai bien retrouvé l'ambiance guindée d'une bonne famille au début du XXe siècle (sans doute parce que je sors tout juste du visionnage de la dernière saisons de "Anne with an e" ahah), et je comprends tout à fait l'esprit de révolte d'Héloïse et l'indignation de Bérénice. Elle va être gaie, l'ambiance, après ça ! Mais bon, il y a d'autres sujets de préoccupation, comme Icare à récupérer...
Arabella
Posté le 15/01/2020
Recoucou Keina ! Merci pour ton message. Avant tout : J'ADORE ANNE WITH AN E ! (j'ai binge-watché la dernière saison en 2 jours hihi, donc je te comprends ! ) Oui, j'avoue que les autres lectrices étaient beaucoup plus mitigées sur cette scène et le retournement de situation. J'ai voulu un peu produire la même bourgeoisie guindée que dans Anne. Pour moi, ces gens peuvent partir au quart de tour dès qu'on ne va pas dans leur sens, donc le comportement de me Blanche ne me semblait pas si fou. Hihi, oui, ca met une bonne ambiance ! je ne te gâche pas la suite, mais j'ai l'impression que cela t'a plu ! merci mille fois pour tes messages ! Des bisous :)
Rachael
Posté le 26/11/2019
Désolée de ne pas être venue plus tôt…
Ce chapitre dévoile une facette tout à fait nouvelle de la famille d’Héloïse. J’avoue que j’ai eu un peu de mal avec cette scène entre les parents et Bérénice. Je n’ai pas réussi à y adhérer. Pour commencer le ton agressif m’a surpris, de même que leur panique soudaine. Je ne comprends pas trop l’enchaînement de de la scène, ni les sujets abordés par les Lépine. Ils disent à Bérénice qu’elle a une mauvaise influence sur Héloïse, puis ils lui demandent de la surveiller ce qui ne m’a pas paru très cohérent, ou du moins je n’ai pas bien compris leur raisonnement. On ne savait pas non plus qu’Héloïse vivait une vie indépendante, cela aurait été mieux de le découvrir plus tôt, puisque Bérénice le savait déjà.
Bah, et puis je n’ai pas compris comment Bérénice peut être si sure qu’ils ne la renverront pas. Cette histoire d’engagement vis-à-vis de son père, on n’en avait encore jamais entendu parler, alors ça sort tout d’un coup de manière un peu surprenante.
J’ai vu que Gabhany t’avait fait des remarques un peu du même ordre, je suis assez d’accord avec ce qu’elle dit aussi.
D’un autre côté, c’est une scène complexe, avec ces gens qui dévoilent leur vraie personnalité, c’est normal que ce soit compliqué à retranscrire, je suis sûre que tu vas arriver à la rendre plus convaincante.
A bientôt !
Détails
susurra ironique Blanche : susurra Blanche, ironique ? Ou susurra Blanche avec ironie ? pourquoi est-elle ironique, d’ailleurs ? ce n’est pas très clair pour moi…
Réglé comme une horloge, parfaitement soigné, poli à l’extrême, raffiné et discret, Bérénice le trouvait trop impeccable pour être honnête : phrase un peu disjointe, car changement de sujet.
Répétition : savoir ce qu’elle fait. Rien de bien méchant : où elle va, ce qu’elle fait :
Héloïse sera tellement furieuse : discours indirect, Héloïse serait tellement furieuse
Nous nous occupons de vous comme nos propres enfants ! comme de nos propres enfants
Arabella
Posté le 01/12/2019
Coucou Rachael, merci beaucoup pour ton retour (tu as plus confiance en moi pour mettre en ordre ce chapitre que je n'en ai ! haha). Pour revenir sur tous les points (légèrement différents de ceux de Gabhany):
-La surprise est vraiment trop surprenante (désolée pour l'humour). Je pense du coup distiller des petites informations dans les précédents chapitres pour montrer les réserves des Lépine sur Bérénice. Après pour ce qui est de leur ton très dur, je pense qu'il peut être vrai, dans le sens où ils se croient au dessus d'elle et n'hésite pas à l'écraser. Donc je pense que cet effet de surprise, la révélation de cette personnalité cruelle peut être intéressante, mais n'hésite pas à me le dire, si tu n'es pas d'accord !
-c'est vrai que pour l'idée de la mauvaise influence et dire qu'ils veulent que Bérénice surveillent Héloise, c'est maladroit. Cela peut sembler contradictoire. Il me semblait que cela pouvait être compris dans le sens où, ils essaient d'acheter Bérénice et pensent qu'elle peut l'être. Même si elle est une mauvaise influence pour Héloise, si elle joue le rôle d'espionne, ils sont prêts à passer outre. Pour la vie indépendante d'Héloise je l'évoque (peut-être trop légèrement !!!) dans le précédent chapitre et j'ai essayé de montrer qu'elle se distinguait de sa famille.
-En fait Bérénice est persuadée qu'ils ne la renverront pas grâce à l'histoire de leur emblème racontée par Héloise dans le chapitre 7 sur les emblèmes. Ils ont un code de l'honneur et en s'étant engagé à l'accepter chez eux, ils ne peuvent pas revenir sur leur parole. C'est plus fort qu'eux. ils ont un fort sens du devoir. Je ne sais pas si c'est toujours clair et je devrais sans doute mieux réexpliquer tout cela.
Je note toutes tes remarques et détails pour la réécriture de ce chapitre qui, à mon avis, sera associée à de sacrées migraines! Merci beaucoup pour ton précieux retour !
Gabhany
Posté le 21/11/2019
Coucou Arabella !
Alors j'ai plusieurs choses à dire sur ce chapitre :
- j'ai été étonnée de l'attitude belliqueuse des parents Lépine. Je ne comprends pas pourquoi ils croient que Bérénice est responsable de la fugue d'Héloïse. Enfin si je devine, mais rien ne nous fait penser dans les chapitres précédents que les parents désapprouvent que leur fille fréquente Bérénice. Du coup leur attitude très virulente envers Bérénice me paraît incohérente.
- je comprends le refus de Bérénice, j'aurais fait pareil, mais pour autant je la trouve plutôt présomptueuse de leur envoyer qu'ils ne peuvent pas la renvoyer. Et pourquoi veulent-ils la renvoyer d'ailleurs ? J'ai l'impression que la prétendue influence de Bérénice sur Héloïse n'est qu'un prétexte pour eux. Donc la question est pourquoi veulent-ils se débarasser d'elle ?
-Je trouve que la fin va un peu vite. Je m'explique : Bérénice vient de se faire agresser par ceux qui se prétendent ses amis et bienfaiteurs, elle chasse sa seule amie, et ensuite plop ! tout disparait avec la lettre de Lysandre et ensuite elle va tout de suite téléphoner (d'ailleurs, j'ai été surprise qu'on la laisse téléphoner vu ce qui vient de se passer). En fait la lettre passe un peu inaperçue entre l'agression par l'emblème et le coup de téléphone, est-ce que ce ne serait pas plus cohérent au niveau rythme des révélations de couper le chapitre juste avant l'arrivée d'Héloïse ? Ce n'est qu'une suggestion hein, mais je trouve que le rythme de cete fin de chapitre dessert un peu l'intrigue.
Désolée pour le pavé, j'aime toujours autant ton histoire hein ! ;)
Arabella
Posté le 01/12/2019
Coucou Gabhany ! Merci pour ce retour détaillé qui m'aide beaucoup !
-En 1er : En effet, je pense modifier les précédents chapitres pour mettre en évidence les réserves des Lépine au sujet de Bérénice. Après ce chapitre se veut déroutant et leur cruauté (mais ce serait intéressant d'avoir votre retour la dessus !!!) me semble légitime car ce sont des personnes qui se moquent des sentiments des autres. Ce qui compte c'est ce qu'ils veulent eux, Bérénice en refusant de se soumettre, les agace et les pousse à agir de la pire des façons. J'ai l'impression (mais dis moi si tu n'es pas d'accord) qu'en évoquant leurs réserves dans les chapitres précédents, cela permettra de quand même faire l'effet de surprise dans ce chapitre tout en conservant leur cruauté.
-En 2ème: le refus de Bérénice, je me suis posée la question aussi. Fait-elle mauvaise fille ? Ingrate? Je me suis dit que si j'étais aussi affreuse que les Lépine, je menacerais (voire le ferais vraiment) de la renvoyer. Ils sont ennuyés par le lien qu'entretiennent les deux jeunes femmes et le fait qu'elles soient toutes les deux très indépendantes. En s'associant à Bérénice, Héloise devient plus difficilement controlable pour ses parents. Peut-etre n'est pas assez visible. Après, les Lépine sont également fachés avec Bérénice pour d'autres raisons...héhé
-3ème : je suis consciente que la fin est dense, et ne suis pas du tout surprise par ce que tu dis. J'avoue que tout ce chapitre me semble autant compliqué que nécessaire. Du coup, je galère à lui donner une bonne fin. c'est une bonne idée que tu suggères. Avant, le chapitre S'ARRETAIT à la lettre. Si je supprime tout ce qui a été écrit après la lettre, serait ce mieux? Et est ce que le chapitre suivant serait compréhensible? J'ai peur qu'on se demande ce qu'elle va faire avec les Habiles, non ?
En tout cas merci pour tous tes retours qui m'aident beaucoup. Je trouve très pertinentes tes remarques (qui m'aident autant qu'elles me poussent à me poser d'autres questions.... aie aie aie j'ai mal à la tête !!!) et si tu as le courage, n'hésite pas à me donner ton avis sur cette réponse. Des bisous :)
peneplop
Posté le 18/11/2019
Coucou !

J'ai été étonnée par l'attitude de Blanche. Je ne me souvenais pas qu'elle était aussi froide. Je me rappelle d'une femme plutôt maussade et fatiguée. Idem pour le père d'Héloïse. En fait, je n'ai jamais senti qu'ils désapprouvaient la manière de vivre de Bérénice. L'arrivée de Bérénice chez eux, à l'époque, était plutôt passée inaperçue. Comme la lecture date, je me demande si je n'ai pas oublié. Donc en fait, leur changement de comportement soudain m'a désarçonnée. Je les trouve subitement très cruels...

Un peu dans le même genre, je ne me souvenais pas que Bérénice avait remarqué qu'Héloïse se sauvait de temps en temps. Est-ce que j'ai loupé ça ?

C'est intéressant d'en apprendre plus sur le fonctionnement des Emblèmes. Je me souviens t'avoir dit que je trouvais que Blanche ressemblait à leur renard ;) Donc il réagit aux émotions de sa maîtresse. Chouette (si le tome 2 des Elus voit le jour, tu seras étonnée ;) !!! Je pensais aussi que contrairement à Icare, il était tout mou à cause de la pierre qui ne l'alimente plus suffisamment ? En tout cas, le coup de l'emblème qui ne peut trahir sa promesse, c'est vraiment bien vu !

L'annonce de Blanche est surprenante. Héloïse a disparu (j'ai cru qu'elle avait été enlevée sur le coup !) et, de fil en aiguille, Blanche annonce à Bérénice qu'elle s'est mise en chasse de son futur mari. En entrant dans le bureau, je me suis dis qu'on allait lui présenter un homme. Et pas du tout :D

En tout cas, niveau intrigue, c'est vraiment stimulant. On chemine en même temps que Bérénice. Je ne sais pas encore où tu nous emmènes, mais je te suis ;)
Arabella
Posté le 01/12/2019
Coucou Peneplop ! Blanche était une femme alanguie, sans être vraiment fatiguée. Elle jouait des airs de chat de salon tout en étant une femme redoutable. Je note quand même tous les indices que tu m'a donnés pour faire en sorte que cette scène soit moins brutale. je sais que vous êtes trois à m'avoir dit être gênée par cette scène, je voulais faire un coup de théâtre, un vrai effet de surprise, mais peut etre que j'y suis allée trop fort. Difficile le dosage. Donc je vais faire comme tu m'as dit, distiller très finement quelques petites infos pour expliquer davantage ce comportement. Après, ce sont des bourgeois qui accueillent une jeune femme. Ils ne lui doivent rien, peuvent devenir cruels. Et beaucoup de personnes pensant être supérieurs aux autres ont ce comportement il me semble. J'ai l'impression qu'en effet, je n'ai pas assez montré leur hostilité avant, mais que leur cruauté est logique. Pour Héloise, je ne le dis que dans le chapitre précédent (Alter ego) qu'elle part souvent. Mais c'était un petit cailloux distillé pour ce chapitre (et d'autres). Pour Icare et les autres emblèmes, je te laisse découvrir au fil des chapitres. La pierre est un élément pour rendre les emblèmes vivant, mais ce n'est pas le seul hihi. Merci en tout cas pour ton retour long et détaillé qui va beaucoup m'aider pour donner du sens à ce chapitre difficile !
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