CHAPITRE 11

Par Smi

A peine avait-il passé la porte d’entrée que Martial remarqua sa présence dans la salle de sport.

Comme les fois précédentes, son regard allait se porter immédiatement sur elle, peut être même de manière insistante, peut être même de manière trop insistante.

Il l’a voyait de dos; son débardeur sportwear laissant apparaitre ses épaules bronzées.

Certaines personnes sont capables de déceler lorsqu’un regard se pose sur elles. C’est ce que Martial se disait à la seconde même où elle se retourna brusquement et sans raison.

Leurs regards se croisèrent et la magie opéra une fois de plus. Elle lui adressa un sourire discret et il baissa les yeux, faisant mine de ne pas l’avoir vue.

Il se dit en lui-même qu’il serait si simple de proposer à cette inconnue de boire un verre après la séance de sport. Mais il était comme pétrifié sous son regard, déstabilisé comme à l’époque ou il n’avait pas vingt ans et qu’il devait aborder une camarade de lycée.

Il resta plusieurs minutes le regard ailleurs, essayant de se concentrer sur les efforts physiques pour lesquels il était venu. Il ne su expliquer pourquoi l’expérience réalisée avec le professeur lui revint subitement en mémoire. Il comprit soudainement que le moment était venu de reprendre contact avec Monsieur Pingh pour un deuxième essai.  Il était prêt, il le voulait et le mystère l’attirait.

 

Quand il releva enfin les yeux, c’est elle qui le fixait. A nouveau elle lui adressa un sourire auquel il ne répondit toujours pas. Quelque chose chez cette fille l’intimidait. Peut être était ce cette attitude qui lui donnait un air particulier qu’il n’arrivait pas à définir. « Superficielle » c’est le terme qu’il cherchait. Superficielle comme l’aurait été une adolescente.

Quelques instants plus tard,  Martial se retrouvait en train de se restaurer à la cafétéria du centre de détente. Il avait pris l’habitude de manger sur le pouce après sa séance de remise en forme.

Elle vint prendre son café à trois tables de lui. Il sentait sa présence dans son dos mais ne réussit pas à se retourner. Ce geste l’aurait obligé à se lever, aller vers elle et engager la conversation. Il ne se sentait pas la force de le faire.

Il quitta les lieux sans même un signe d’au revoir. Il se dit que la timidité n’expliquait pas tout dans ce comportement inélégant. Quelque chose d’autre le bloquait avec cette femme.

Il avait déjà fait quelques pas et  failli revenir en arrière mais son bras se tendait déjà pour pousser la porte de sortie et il plongea dans la rue. Un soleil éblouissant le saisit au visage comme pour le sortir de sa torpeur.

 

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