Chapitre 10

Notes de l’auteur : Merci à vous lecteurs ! Je me rends bien compte qu'avoir la moitié de l'histoire en anglais ce doit être perturbant ! Je vous envoie des carrés de chocolat virtuels pour vous remercier !

    Je rangeai mon livre, pris un bonbon dans le panier de l’hôtesse et reportai mon attention sur la dentelle lumineuse de Genève visible par le hublot.
    — Tu connais les transports ou tu as prévu de prendre un taxi ?
    J’enlevai un écouteur et secouai la tête.
    — Taxi. Je ne suis venue qu’une fois, et je suis trop fatiguée pour aller m’amuser dans le métro.
    — Je dois passer par l’immigration, fit Ergis en baissant la voix. Pars devant et attends-moi près des taxis.
    Je baillai.
    — Tu en as pour longtemps ?
    Je n’avais jamais imaginé que les télépathes aient des contraintes de voyage différentes, et vu l’heure je ne me sentais pas particulièrement curieuse. Moi mon visa était prêt depuis six mois c’était tout ce que j’avais besoin de savoir.
    — Normalement non.
    Je posai ma tête en arrière sur le siège et fermai les yeux. Le bruit de l’avion changea au déploiement des flats et un ronflement sourd indiqua la sortie des trains d’atterrissage. Je me bouchai le nez pour tenter de décoincer mes oreilles.
    — Est-ce qu’on peut communiquer dans un avion ?
    — Pourquoi est-ce qu’on ne pourrait pas ?
    — Je n’en sais rien, justement !
    Je me tournai à nouveau vers le hublot où les petits bâtiments et voitures grossissaient à vue d’oeil. J’étais censée être à moitié télépathe moi aussi, mais pour l’instant m’apprendre à m’en servir semblait être le cadet des soucis d’Ergis et Aldan.
    — Est-ce compliqué d’apprendre à communiquer ?
    J’obtins pour toute réponse un « Shhh » et un regard noir. Je pinçai les lèvres et remis mes écouteurs.
    Je me calai dans le siège, serrai les dents le temps que l’avion se pose puis rangeai mes affaires, vérifiai que je n’avais pas laissé mon passeport dans la pochette, et me plongeai à nouveau dans mon livre. Quitte à attendre, autant ne pas le faire debout dans les courants d’air sur un parking d’aéroport.
    Je laissai Ergis suivre la foule et quitter lentement l’avion, puis vérifiai encore mes affaires - et sous le siège d’Ergis et débarquai à mon tour. Je suivi la passerelle jusqu’au hall et me calai dans un coin pour désactiver le mode avion et prévenir Steve que j’étais bien arrivée. Une notification m’indiqua que j’avais des messages d’Aldan sur WhatsApp.

   Let me know when you arrive.
    Are you there yet ?
    Where is E ? He doesn’t answer.

    I got sidetracked into a library by the cover of a magazine saying it had a full four-pages review of new skincare products for colored skins.
    I was increasingly confused as to how Aldan could be friends with Ergis. From all I had seen, they were polar opposites, and Ergis was behaving more or less as if I was still a suspect.

    All fine at the airport.
    E said he was going to the immigration.

    I walked towards the exit, seriously considering the idea that maybe they were together, and were just being discrete. I wouldn’t have bet on it but it could be. I shrugged the question off. It didn’t concern me, after all. I should simply be happy that thanks to them I maybe had a chance to finally fix my life. Their lives were theirs.

    Thanks
    Tell me when he’s back

    I found an information desk, asked for the nearest spot to get a cab, and followed the directions to a brightly lit trottoir lined with cars. I checked my phone to see if Ergis was finished already and sat on a bench, then sent him my location on google.

    What’s the hotel name again ?

    I smiled. Ergis said Aldan wasn’t used to text much, but I wouldn’t have guessed that. Maybe he was stressed because from where he was he could not help if Ergis needed it.

    Hotel du parc des eaux vives

    I opened the magazine I’d bought after leaving the plane and looked for the article.
    — Miss ? Do you need a cab ?
    I looked up to see a taxi driver in front of me and squeezed my desperately too light bag on my knees.
    — Not now. I’m waiting for my husband, he went to find a place to change the baby’s diaper.
    I felt bad as soon as the lie came out but it was too late. The driver smiled and handed me a business card.
    — If you need a car and there are none waiting, you can call this number.
    I thanked him, stored the card in the credit card slit on my phone cover and prayed that this specific driver would get a course before Ergis found me, without baby.

    Wow ! fancy place

    Had he googled it ? It was almost midnight. I’m sure he had better things to do. Like sleeping, to care for his health. Nevertheless I felt grateful not to be waiting alone.

    Says the one who keeps a live octopus in a car sized tank !

    I watched with relief a middle-aged man in a suit climb in the taxi driver’s car.

    Do you know why octopi are common in telepaths houses ?

    E said they can communicate

    — Victoire !
    I turned around to see Ergis waving at me and showing me an empty cab.

    E is back

    I pulled my luggage to the taxi and gladly sat in the back seat.
    — Where are you going ? Asked the driver.
    — Quai du général Guisan 34. I said.

    Until the 80s they were used to communicate through long distances
    For weaker telepaths
    Like telepathic phones, in a way
    They make great pets, so we kept them
    Good, then I wish you good night.

    I felt like a child who just had a toy been taken away. This definitely was the most interesting piece of information about my newfound culture I had learnt so far. I wanted to ask how octopi phoning worked. Why it disappeared. How far it could reach. If all species could do it. If Bobby could talk to the crow.
    — Il y a quoi de prévu demain ? Asked Ergis.
    — Um… Je vais m’occuper un peu du bébé pendant que mon frère et sa fiancée courent partout et font monter leurs niveaux de cortisol. Et si je peux j’essaierai d’avoir deux mots seule avec lui pour voir ce qu’il peut me dire.
    Aldan had said goodnight so now I didn’t dare sending any of my questions. Instead I sighted and opened Instagram.
    — Et ta mère ?
    My phone buzzed again.
    — Elle n’arrive que samedi matin, dis-je en rouvrant WhatsApp.

    Please call if you can tomorrow morning
    I have no appointments
    I want to teach you how to listen

    Damn you telepaths. Is giving your discussion partners emotional rollercoasters a tradition or what ?

    I will !
    Thanks !

    I decided to wish him good night too and pressed send. Then I noticed that Ergis had opened a notebook and was taking notes.
    — Il habite où ton frère ?
    — C’est un interrogatoire ?
    J’entraperçus le regard noir que j’anticipais.
    — Steve Quess-Bellamy, individu masculin, né le vingt janvier 1984 à Los Angeles, Etats-Unis d’Amérique. Habite au 23 Chemin des Flombards, 1224 Chêne-Bougeries, Suisse, avec sa fiancée Laetizia Shelley et leur fille Amélia. Tu veux aussi son numéro de téléphone et sa plaque d’immatriculation ?
    — Urgh. Pourquoi est-ce que je suis venu déjà ?
    — Aucune idée. Aldan et toi avez réussi à me faire assez peur…
    Shhh ! Mais c’est pas vrai ! Tu penses que les chauffeurs de taxi sont sourds ou quoi ?
    Je retins un couinement de douleur et fermai les yeux le temps que la migraine se dissipe.
    Je rouvris mon téléphone.

    C’est quoi « la commission » ?

     Soupir agacé.
    En retour je reçus un lien vers une page internet en .gouv.fr. expliquant par le menu détail que la France, comme tous les pays de l’ONU, avait un membre de droit siégeant à la commission des affaires télépathes, dont les attributions étaient d’assurer la bonne entente entre espèces, traiter les contentieux des législations nationales et internationale spécifiques aux télépathes, et la gérer les cas de chimères.
    Je suivis un autre lien vers la page officielle de la commission où je trouvai avec horreur confirmation de la jurisprudence concernant ma situation, et regardai la liste des membres actuels pour voir si j’avais déjà entendu parler de l’un d’eux et manquait m’étouffer.

    Aldan est un des représentants russes ?!

    Tu pensais qu’il était sénégalais ?

    Pourquoi il a le même nom de famille que toi ?

    C’est ton frère ?

    C’est toi qui m’interroges, maintenant ?

    Je regardai les lumières de la ville disparaître sur notre gauche au moment où nous passâmes le pont et arrivèrent sur le quai Gustave-Ador.

    C’est un cousin.
    Les noms de famille sont transmis par la mère chez nous.

    La réponse ne fit que me rendre encore plus confuse, mais je préférai ouvrir ma vitre et prendre l’air frais.
    Je vis avec une certaine anticipation le taxi tourner devant le consulat de Corée en direction de l’hôtel. J’allais me prendre une bonne douche - une qui ne devient pas froide au bout de douze minutes,  m’étaler sur le lit et avec de la chance demain j’aurais plus de patience pour supporter Ergis.

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Coeurdange_974
Posté le 22/11/2022
beaucoup de 'et' dans cette phrase :)

"Je me calai dans le siège et serrai les dents le temps que l’avion se pose puis rangeai mes affaires et vérifiai que je n’avais pas laissé mon passeport dans la pochette, et me plongeai à nouveau dans mon livre. "
Coeurdange_974
Posté le 22/11/2022
brightly light trottoir --> brightly lit sidewalk ?
Camille Octavie
Posté le 22/11/2022
Bonsoir ! Merci beaucoup pour ces remarques !
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