Chapitre 1 : Le tournoi

Notes de l’auteur : Bonne découverte de ce premier chapitre !

Éblouie par le soleil couchant, Erine longe la petite allée qui conduit à l'internat. L'air est frais et au loin, les montagnes enneigées baignent dans la lumière. La saison chaude se termine à peine et, pourtant, les premières neiges sont déjà tombées depuis plusieurs jours. L'hiver s'annonce rude. Malgré la splendeur du paysage, la jeune femme est inquiète de ce soudain changement climatique. Elle vit dans l'école, entre les murs de l'Enceinte de la Ligue depuis son enfance et passe chaque jour sur ce chemin ; et chaque jour elle admire ce paysage qu'elle connaît par cœur. En dix-huit ans, c'est la première fois que les montagnes revêtent leur manteau blanc si tôt. 

Erine resserre un peu plus son manteau, le vent vif la faisant frissonner. Elle se met alors à repenser avec nostalgie aux années précédentes. Normalement, à cette époque, après les cours, elle et ses amis ont pour habitude de se baigner dans le lac derrière les bâtiments des classes. Là, ils s'allongent dans l'herbe folle pour profiter des derniers rayons de soleil. 

Elle arrive devant la porte de l'internat. Elle va pour la pousser, mais entend le brouhaha d'une foule d'élèves provenant des terrains d'entraînement de l'autre côté du bâtiment. Malgré le froid, elle contourne rapidement la bâtisse et parvient au terrain. Comme chaque avant-dernier jour de la semaine, se déroulent les compétitions inter-filières de leur école. Erine s'approche au plus près de l'arène où les compétiteurs se tiennent et aperçoit son meilleur ami, Sehan, qu'elle connaît depuis l'enfance. Il est avec son grand frère, Loan, accoudé à la barrière en bois blanc qui sépare les spectateurs des compétiteurs. 

— Quel est le thème de ce soir ? demande la jeune femme en parvenant à leur niveau. 

— Les sensations, lui répond Sehan sans même la regarder, trop concentré sur ce qu'il se déroule sur le terrain. 

Erine remarque alors que contrairement à son frère, il porte des vêtements de sport tachés et sentant le brûlé. Elle en déduit qu'il participe aux jeux. 

— Tu peux m'en dire plus ? 

— Tu dois esquiver les coups de ton adversaire tout en ayant les yeux bandés, tu ne vois pas avec quel élément, ni à quelle distance ton adversaire t'attaque, c'est donc à toi d'être plus malin que lui. 

— La compétition de la semaine dernière qui consistait à faire des figures artistiques avec le feu et l'eau était plus pacifique, marmonne-t-elle, lasse de ces interminables concours de force. 

— Mais tellement plus ennuyante ... 

Erine se contente de soupirer et pose ses yeux sur l’arène où s'affrontent plusieurs élèves de sa classe. Il s'agit majoritairement de garçons, plus ou moins encouragés par leurs supportrices et amies. De part et d'autre du terrain, voltigent des flammes éteintes par de puissants jets d'eau et des rafales de vent se lèvent parfois pour rencontrer un mur de terre. Lors de ces jeux, les niveaux de maîtrises des élèves sont constamment mis en compétition. Tous sont des Contrôleurs, des personnes capables de manipuler, voire même de créer, les quatre éléments : le feu, l'eau, la terre et l'air. Les grades de maîtrise, quant à eux, varient. Certains ne contrôlent qu'un seul élément, parfois bien, parfois mal, et d'autres, comme Erine et ses amis, possèdent la maîtrise totale des quatre. Laorelon, l'Académie des Gardiens Élémentaires, est le seul endroit de tout l'univers réservé à l'apprentissage de ces dons si précieux. Tous les Contrôleurs ou presque ont grandi entre ses murs, y passant quinze années de leur vie. Les enfants l'intègrent très jeunes, vers l'âge de six ans, période où les dons se manifestent. 

Il ne reste que deux concurrents sur le terrain. La demi-finale de cette compétition va bientôt débuter avec encore quatre personnes en lice. Sehan saute de la barrière où il s'est assis depuis quelques minutes afin de regagner la piste. C'est à nouveau à son tour de combattre. D’une main, il tend à Erine le foulard qui lui bandera les yeux. 

— Si tu veux bien me faire honneur ? demande-t-il, tout sourire. 

— Avec plaisir !

Elle se saisit de l’étoffe et Loan l'aide à enjamber la barrière. Lorsqu'il ne reste plus que des garçons dans la compétition, la tradition veut qu'une fille les accompagne jusqu'au milieu du terrain et les prépare au combat. Erine va donc avec Sehan. Lorsqu'un premier coup de sifflet retentit, elle lui bande les yeux et lui fait faire quelques pas afin qu'il perde ses repères. Au deuxième coup, elle regagne la barrière auprès de Loan et au troisième, la bataille débute. 

Elle reste d'abord concentrée sur les mouvements de son ami. Toujours très précis et appliqué, il esquive chacun des coups de son adversaire. Dans ce genre de compétition, les participants ont uniquement le droit d'utiliser leurs pouvoirs. Il est interdit d'attaquer les concurrents à la force des poings ou avec une arme. Chacun a un élément qui l'avantage plus qu'un autre. Sehan manie l'air avec aisance et balaie du revers de la main chacune des boules de feu qui lui arrivent dessus. Le jeune homme façonne les éléments à la perfection. 

Sehan s'élève au-dessus du sol grâce à son pouvoir, évitant ainsi un torrent d'eau. Pour l'instant, il joue la victime, celui qui esquive, celui qui prend les coups, mais dans quelques instants, les rôles s'inverseront et tous savent que son adversaire ne résistera pas longtemps face à la puissance de ses pouvoirs. 

Erine lève les yeux vers Loan, imperturbable devant le spectacle. Il observe les gestes de son petit frère, tentant parfois de lui donner quelques conseils. C’est l'euphorie. Les premiers combats manquent souvent d'action, mais les derniers, regroupant les meilleurs élèves, donnent lieu à de belles batailles. 

— Pourquoi tu ne participes pas ce soir ? questionne Erine. 

Loan esquisse un sourire et fait son regard malicieux.

— Parce que je les battrais tous. 

— Quelle modestie ! ironise-t-elle en riant.

— Et toi, pourquoi tu ne participes pas ? 

Elle le regarde en affichant la même expression que lui.

— Parce que je les battrais tous. 

Il la dévisage en riant, mais ne relève pas. Ils se comprennent et savent que chacun plaisante. Cependant, tous deux savent qu'il y a une pointe de vrai dans ce qu'ils disent. Loan appartient à ceux qu'on nomme les Contrôleurs Absolus, créant et maniant les éléments et leurs dérivés par leur seule pensée. Erine, bien qu'elle flirte avec la catégorie ultime, se situe à celle d'en dessous, les Contrôleurs Innés, capables des mêmes prouesses que les Absolus, à la différence qu'ils ne sont que rarement en mesure de manier les matières non élémentaires. Il existe cinq classes répertoriant les niveaux de maîtrise : Absolu, Inné, Médian, Initié et Primaire. 

La jeune femme frissonne de plus belle en constatant que le soleil et sa chaleur se sont volatilisés derrière les montagnes. Elle les regarde une nouvelle fois : on n'en distingue pratiquement plus le sommet, seulement la neige qui brille dans le noir. Percevant certainement la détresse qui envahit son amie face à cette image, Loan passe ses bras forts autour de ses épaules.

— Pourquoi trouves-tu cela anormal ? 

— Pourquoi devrais-je trouver ça normal ? rétorque-t-elle sans cesser de fixer les montagnes. Si tu as suivi les informations récemment, des changements climatiques brusques ont eu lieu un peu partout dans l'univers. 

— Ce n'est pas la première fois que le temps nous joue des tours, dit-il en prenant un air rassurant. 

Elle a envie de lui exposer toute une série de raisons pour lui prouver que ces phénomènes climatiques ne sont pas habituels. Mais elle sait qu'il lui sortirait une ribambelle de contre-arguments visant uniquement à la rassurer. Pourtant, son expression démontre également une certaine inquiétude. Elle le soupçonne d'en savoir probablement plus que ce qu'il veut bien lui dire. Mais comme bien souvent, lorsque le sujet devient sérieux, il se tait et reporte son attention sur les combats qui se jouent sous leurs yeux. 

Désormais, Sehan mène la bataille et son adversaire peine à suivre la cadence. Il l'attaque successivement avec l'eau, l'air, la terre et le feu, ce qui déstabilise au plus haut point son rival. Lorsqu'il l’emporte sur ce dernier et se qualifie pour la finale, Erine le félicite, affichant un air joyeux. Après quelques minutes de pause, elle l'accompagne une nouvelle fois pour le préparer pour son dernier combat. Elle lui bande les yeux et sachant d'avance qu'il sortira vainqueur, elle quitte l'arène et retourne à l'internat.

En entrant dans le bâtiment, Erine attarde son regard sur le blason de la Ligue, dépeint en relief sur la porte de verre. En dessous de celui-ci, le nom de l'école est gravé : Laorelon, un savant mélange des quatre noms des fondateurs de l'organisation. L'Académie des Contrôleurs a ainsi été nommée en leur honneur. 

Fondée voilà plus de deux mille ans, la mission de la Ligue a été de joindre les nombreuses planètes d'un système jusqu’alors désuni. Au commencement, Orfey, le cœur de l'univers, s'est regroupée avec les neufs planètes l'avoisinant, on les appelle encore « les dix unifiées ». Ensemble, elles ont formé la première république de la Ligue. 

Suite à cela, l'organisation et les Contrôleurs n'ont cessé d'étendre leur pouvoir et leur domination sur le reste de l'espace. La Ligue en compte désormais plus de sept-cents planètes. La plus éloignée de Orfey se trouve à plusieurs mois de voyage et les plus excentrées échappent plus ou moins au contrôle de la Ligue. Certains systèmes, plus proches du noyau, refusent d'entrer dans l'organisation et conservent leur totale indépendance. Le code de la Ligue interdit tout échange commercial avec les « non-membres », et ces planètes autonomes doivent assurer seules leur défense en cas d'attaque interne ou externe. Elles ne bénéficient pas des accords de la Ligue en ce qui concerne la protection physique et morale des populations ou le respect des personnes. Selon la règle, l'organisation se doit seulement d'intervenir sur ses terres et ne pas se mêler des affaires de ceux qui ont choisi de rester autonomes.

Tous les élèves de l'école connaissent par cœur leur Histoire, partout sur les murs des bâtiments publics ou même ceux de l'école, des fresques représentant les grands récits sont peintes ou sculptées. 

Erine traverse le large hall d'entrée de l'internat, se dirigeant vers l'escalier qui mène aux chambres. Celui-ci est clair et les murs ne sont autre qu'une vaste carte de l'espace dans laquelle la jeune femme aime perdre son regard, s'imaginant lesquels de ces différents lieux, sa future carrière dans la Ligue pourrait l'amener à visiter. 

En parvenant à la chambre qu'elle partage avec ses trois meilleures amies, elle se laisse tomber dans un fauteuil. C'est seulement après avoir émis un long soupir, qu'elle remarque la présence de Anaiel.

— Où sont les autres ? fait Erine en se redressant.

Anaiel ferme le livre qu'elle a entre les mains et enlève une mèche blonde de devant ses yeux, l'envoyant se fondre dans le reste de ses courts cheveux lisses. Elle s'assied au bord de son lit. Elle n'a pas encore enlevé l'uniforme qu'elle porte chaque jour pour les cours. 

— Elles sont allées voir les compétitions de ce soir, finit-elle par répondre.

Erine ne se souvient pas les avoir vues parmi la foule. Mais elle aurait dû se douter de leur présence. Elles ne ratent aucune des compétitions hebdomadaires, mais ne participent que très rarement, ou seulement à celles de leurs spécialisations. Les tournois de certaines filières font davantage travailler les méninges que les muscles et ne sont pas favorisés par les organisateurs car les élèves préfèrent le spectacle et l'action.

— Pourquoi tu n'es pas allée avec elles ?

Anaiel la dévisage comme si la réponse était évidente. En effet, contrairement à ses amies, Anaiel déteste les compétitions inter-filières qu'elle juge trop puériles et contre-productives. Erine acquiesce d'un signe de tête et ne relève pas. Elle ne veut pas entrer une nouvelle fois dans un débat sur le sujet. Leurs points de vue divergent totalement et la discussion sera sans fin. 

Erine balaye leur chambre du regard. Chaque soir, elle a ce réflexe. Une façon de s'assurer qu'elle est bien chez elle. Erine, Anaiel, Déanna et Miolaine partagent cette chambre depuis douze ans. Au fil des années, elles n'ont que trop pris leurs marques. Les étagères regorgent de toutes sortes de gadgets et autres babioles toutes aussi inutiles les unes que les autres, au grand damne de Miolaine qui, d’un naturel ordonné, passe ses soirées à aligner les bibelots et les livres. Des vêtements sont éparpillés un peu partout et le seul bureau de la chambre est recouvert de multiples livres et cahiers dont elles ne se servent jamais. La direction de l'école laisse aux élèves une très grande liberté en ce qui concerne la gestion de leur chambre. On estimait à juste titre qu'y habiter pendant plus de quinze ans leur donnait le droit de les personnaliser de façon à se sentir le plus possible à l'aise et comme chez eux.

Après son habituelle inspection visuelle, Erine reporte son regard sur Anaiel. Elle s'est allongée, preuve qu'elle est restée silencieuse plus longtemps qu'elle ne l'a cru. 

Soudain, la porte de la chambre s'ouvre sur Déanna et Miolaine.

— Déjà rentrées ? leur lance Erine en retombant sur le lit, les jeux sont finis ?

— Oui, répond Déanna.

— Les enfantillages sont enfin terminés pour ce soir, marmonne Anaiel.

Déanna la fusille du regard. 

— Je suppose que Sehan a gagné, fait Erine sans prendre en considération la remarque de Anaiel. 

— Oui, répond Miolaine en s'asseyant sur le lit à côté de son amie, c'était une belle finale. 

Erine entend une nouvelle fois Anaiel marmonner quant à l'inutilité et la stupidité des compétitions, surtout celles des combats, mais elle ne relève pas. Déanna, à son tour, grommelle quelque chose d'incompréhensible et part s'enfermer dans la salle de bain. Erine attrape un vêtement plus confortable que son uniforme et est heureuse de le troquer contre une douce combinaison en coton. Quand Déanna sort de la salle de bain et traverse la chambre, une brise de vent les fait frissonner. Déanna peut contrôler l'air et la terre. Au fil du temps, les quatre amies ont dû s'habituer à ce que le vent souffle au milieu de la chambre. Erine et Miolaine manipulent toutes deux les quatre éléments. Quant à Anaiel, elle modèle l'eau et l'air. 

En attendant de descendre pour le dîner, Erine s'endort à moitié en pensant aux prochains jours qu'elle passera chez elle. Chaque quinzaine, les élèves de la Ligue rentrent dans leur famille. La jeune femme a grandi dans l'école et s'y sent davantage chez elle que n'importe où ailleurs. Abandonnée par son amant, la mère d'Erine, Swana Hanz, vit seule et travaille beaucoup. Jahnathan Malcombe, son père, est un haut gradé de l'institut de recherche et des armées spatiales. La branche de la Ligue chargée de préserver l'ordre dans l'espace et venir en aide aux populations sinistrées par des guerres, groupes terroristes ou catastrophes naturelles. Un boulot qui le tient éloigné de Orfey plus de la moitié de l'année. Tout le monde connaît le Capitaine Malcombe, et avant lui, son père et son grand-père, ayant connu de glorieuses carrières au sein de l'organisation.

La seule chose qu'Erine a hérité de son géniteur sont ses pouvoirs. Pas même son nom et c'est ainsi qu'elle porte celui de sa mère. La jeune femme n'a jamais cherché à comprendre l'histoire d'amour de ses parents, sachant simplement qu'ils ont été amants, tandis que lui était déjà marié. Erine a un demi-frère de son âge au sein de l'école, Elric, avec qui elle ne s'entend pas du tout.

            Plusieurs coups répétés sur la porte réveillent doucement la jeune femme. Anaiel se lève pour ouvrir et elle peut ainsi voir Sehan par l'entrebâillement de la porte. Trois ans les séparent, mais le jeune homme ressemble beaucoup à son frère aîné, Loan. À quelques détails près. Bien que réfléchi et mature, Seha, affiche un caractère plus extraverti et fougueux, aimant tout le temps être dans l'action et s'ennuyant rapidement. À l'inverse, Loan, profitant de quelques années d'expérience supplémentaires, aborde un tempérament plus posé. Étant tous deux des Contrôleurs Absolus, ils affichent presque constamment un air fier dont leurs amis se sont accommodés. Cependant, ils ont reçu de leur mère une excellente éducation et une gentillesse sans limite qui vient contrebalancer leur imposant charisme.

— Il est l'heure d'aller dîner ! annonce Sehan, se léchant les babines. 

Ce dernier propulse une énorme bourrasque dans la chambre qui fait fermer les couvertures des livres que Miolaine et Déanna étudient. Une seconde enveloppe Erine tout entière alors que celle-ci ne se lève pas assez vite au goût de son ami. 

— Je viens ! braille-t-elle en protégeant son visage des rafales. 

Le vent ne cesse que lorsqu'elle pose un pied hors de son lit. Erine enfile des petits chaussons, semblables à ceux des danseuses, qu'elle affectionne énormément pour leur confort et leur élégance. 

De retour au niveau du hall, le petit groupe bifurque en direction du grand réfectoire dans l'aile ouest du bâtiment. Depuis l'autre bout du couloir, on peut sentir les délicieuses effluves de nourriture qui s'échappent de la salle. Marchant en tête du cortège, Sehan énumère une liste de plats qui lui font envie pour son dîner. 

— Et si on prenait un peu de tout et qu'on partageait ? lance-t-il gaiement. 

— C'est déjà ce que tu as proposé hier soir et tu as finalement tellement aimé ton plat qu'on n'a pas pu y goûter ! lui renvoie Déanna. 

— Je vous laisserai vous servir avant de goûter ! promet-il, affichant la même moue qu'un enfant impatient d'avoir une friandise. 

— Très bien ! répondent tous les autres en chœur.


 

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Yoomzie
Posté le 10/05/2021
Bonjour ! Je viens de lire ton premier chapitre, et, si tu le permets, vais le "critiquer". Je tiens cependant à rappeler que c'est un avis subjectif et personnel, mais surtout bienveillant.

Pour le moment, nous n'avons pas vu l'histoire ou l'intrigue du roman, donc je ne peux pas vraiment juger ce point-là. Cependant, j'aimerais rapporter quelques petites choses dans ta manière d'écrire qui me font tiquer, si on peut le dire comme ça (je rappelle, c'est bienveillant, et un avis personnel, je ne veux que t'aider à améliorer ton manuscrit).

Tout d'abord, une des premières choses qui m'a frappé lorsque j'ai lu le chapitre, c'est les descriptions, qui ne sont... pas là. Outre la description de la chambre d'Erine et ses amies, très complète d'ailleurs, on ne sait absolument pas à quoi ressemble les personnages ou l'arène. Pour cette dernière, une vague description irait très bien, puisqu'on ne la voit pas beaucoup, mais, pour le coup, on ne peut pas du tout se représenter l'aspect d'Erine, Sehan, ou n'importe qui d'autre... Pour moi qui aime bien imaginer les scènes du livre que je lis, j'avoue que c'est embêtant ^^' !

Deuxième petite chose qui me chiffonne : ton livre est au présent. Je coinçois que c'est un style, mais la plupart des romans sont tout de même écrit au passé, la plupart du temps. Au début, je me suis dit que j'allais m'habituer, mais finalement, j'ai juste l'impression que le style est plat. Je ne sais pas si d'autres personnes auraient eut moins de mal avec ça, pour le coup, il se peut que ce soit juste moi qui soit trop habituée au passé.

Troisièmement, j'ai l'impression que les échanges entre tes personnages sont étranges : je comprends que Erine aille voir ses amis (même si elle les repère parmi une foule sûrement incroyable), mais pourquoi ne se disent-ils pas bonjour, ou quelque chose du genre ? De plus, elle semble se ficher du combat de Sehan, et part sans aucune raison apparente. Et puis, Loan qui semble lire dans ses pensées... C'est à moitié plausible d'après moi.

De plus, l'enchaînement des actions me paraît un peu étrange. Comme dit précédemment, pourquoi Erine n'assiste-t-elle pas au match de son ami, pourquoi s'endort-elle, pourquoi le chapitre s'arrête-t-il aussi abruptement (et à mon sens sans cause valable de l'arrêter) ? On a envie de dire "Tiens-donc, ce ne serait pas pour faire avancer les présentations des personnages principaux, ça ?". Et petit truc que je ne savais pas où caser : pourquoi ne pas simplement dire samedi au lieu "d'avant-dernier jour de la semaine" ?

Enfin, point très important à mon sens, j'ai l'impression que tu interromps toi-même ton propre texte. Il se passe un événement ou un dialogue, BAM, explication d'un truc de ton univers, puis d'un coup, sans prévenir, on revient à la bataille de Sehan. Ça coupe le rythme, en plus des actions un peu aléatoires, et on est juste perdus et surchargés d'informations. Tu n'es pas obligée d'expliquer tout ton univers dans ton premier chapitre ! Étale-le, et, plutôt que d'alterner entre ce que ressent Erine et des pavés narratifs sur le lore, éparpille les informations ! Je sais, c'est facile à dire comme ça, mais tu vas voir, sans ces interruptions incessantes, le texte sera déjà allégé. Mieux vaut "cacher" les informations que les dire frontalement. Rien que le passage "Quand Déanna sort de la salle de bain et traverse la chambre, une brise de vent les fait frissonner. Déanna peut contrôler l'air et la terre. Au fil du temps, les quatre amies ont dû s'habituer à ce que le vent souffle au milieu de la chambre."
Déjà, répétition de nom, je vais te taper sur les doigts (oui oui j'ai prit la confiance, mais c'est pour ton bien). Bref, je trouve la deuxième phrase beaucoup trop frontale, et surtout, pourquoi une brise de vent apparaîtrait-elle ? J'ai l'impression que c'est juste une excuse pour donner son pouvoir...

Dernière mini-chose qui me tracasse dans ce premier chapitre, pas bien grave, c'est les répétitions des noms des personnages. Elles sont bien trop nombreuses.

Et, enfin, petite coquille après le réveil de Erine, tu as écrit Seha au lieu de Sehan ;)

En espérant que mon commentaire puisse t'aider dans ta réécriture et que mes remarques ne t'ont pas blessées. Bonne journée !
Maristochats
Posté le 11/05/2021
Bonjour,
tout d'abord, merci à toi d'avoir pris le temps de donner ton avis et de relever les points qui t'ont chiffonné.

Je prends ton commentaire comme il est, soit un avis très subjectif. Ce roman est disponible sur d'autres plateforme de ce style et c'est bien la première fois qu'on me relève ces points, du moins en terme négatif. Habituellement, justement, on me dit que les descriptions sont très bonnes et qu'on se projette très bien dans le décor… tu as tout à fait le droit d'avoir ton avis et de ne pas avoir réussi à te projeter, je te fais nullement un reproche, je fais juste part de ma surprise ;)

J'ai pris l'exemple des descriptions, mais ne vais pas forcement revenir sur tous tes points. Comme le fait d'écrire au présent, c'est très personnel, dernièrement, je ne lis quasiment que des romans au présents, les éditeurs et libraires ne sortent quasiment que ça, je m'y suis habituée et par exemple, pour moi, un récit au passé, m'ennuie désormais et même je trouve souvent ça lourd ^^ Comme quoi, beaucoup de choses sont très personnelles.

Juste petite précision que je souhaite aussi apporter, les noms propres ne sont pas considérés comme des répétitions, ce pourquoi je préfère les utiliser souvent plutôt que de chercher mille manières différentes de nommer une personne ;) Certains pourraient trouver ça "lourd", ce n'est pas mon cas.

En tout cas, je te remercie d'avoir pris le temps de rédiger ce commentaire. Je verrai ce que j'en garde ;)

Bien à toi
Vous lisez