Chapitre 1 : L'Académie des quatre éléments

Par Elgonor
Notes de l’auteur : Je rappelle que le chapitre est en cours de création, il y a aussi quelques « zones manquantes » que je complète au fur et à mesure

Jour 1 : Quand j’y repense, ce projet était vraiment titanesque, quand Razd Draktorne est venu me trouver dans mon atelier pour me présenter le projet, j’ai cru au début à une farce. Mais il était sérieux…

Ce serait la première fois de l’Histoire que la maçonnerie artisanale et la magie collaboreraient.

C’était vraiment un pari fou… Mais je ne regrette pas d’y avoir participé.

 

Journal écrit par Steric Presmire,

Grand architecte royal et créateur de l’ordre des magartisans


 

 

 

Kristoff finit de gravir le sentier, le soleil éclaira son visage, c’était un beau jeune homme de presque un mètre quatre-vingt qui possédait une bonne condition physique. Kristoff avait des cheveux ébouriffés, de couleur poivre et sel, il possédait un regard vif, et des yeux étincelants qui renfermaient une profonde mélancolie. Sous son nez légèrement tordu ajoutait une touche de singularité, une bouche rieuse était dessinée. Kristoff était vétu d'une chemise blanche couverte d’un veston en cuir, un pantalon marron avec des nuances de vert qui avait la particularité d’avoir plusieurs poches pratiques. Il portait ses vêtements collés au corps, afin d’avoir une meilleure mobilité de mouvement. À sa ceinture pendait une bourse et, accroché à son dos, pendait un sac à dos de voyage. Les habitants des villages forestiers étaient souvent habillés ainsi, car la teinture marron-vert permettait un meilleur camouflage pour la chasse.

 

Au cours de son trajet en direction de l’académie, il avait croisé quelques caravanes marchandes remontant vers les montagnes, quelques groupes divers partant à l’aventure ou à la recherche de travail, des gardes en patrouille et quelques pèlerins. Ces derniers se rendaient sûrement au sanctuaire des Clairvoyants situé dans les hauteurs du Pic-du-Nord afin d’effectuer leur pèlerinage annuel.

 

Du haut de la colline, Kristoff pouvait apercevoir l’Académie qui se situait en contrebas ainsi que le village en forme de croissant lune qui entourait celui-ci. La structure se trouvait dans une immense plaine entourée de collines, près d’un grand lac turquoise où on pouvait voir naviguer quelques goélettes, caravelles, et bateaux de pêche rentrant au port.

Sur le chemin qui menait à l’académie, de nombreux adolescents avançaient d’un pas décidé vers l’école magique. Tous avaient été convoqués le premier janvier de l’année de leurs seize ans.

 

Dans les livres que Kristoff avait lus, le nom de Razd Draktorne était mentionné à plusieurs reprises. C’était lui qui à la tête d’un groupe de mages avait lancé la construction de l’Académie quatre cents ans auparavant, afin d’apprendre aux adolescents à contrôler leurs pouvoirs.

Sa grande renommée était essentiellement due au fait que c’était lui le tout premier mage, le mage originel. Les légendes racontent que ce sont les élémentaires primordiaux eux-mêmes qui lui auraient insufflé la magie et que, depuis cet instant, il avait la capacité de contrôler les quatre éléments.

 

L’académie était construite près du lac de Maenori, au nord du Bois de la Vie éternelle. C’était le seul endroit sur l’île où il était autorisé d’apprendre la magie. En effet, cela permettait d’éviter les accidents, car un novice non formé ne pouvait pas contrôler ses pouvoirs magiques et la magie finissait inexorablement par le rendre fou voir le consumer.

Le bâtiment avait été construit magiquement, aucun doute possible là-dessus, car l’architecture était réellement unique en son genre.

La structure était construite sur un îlot de terre qui flottait au milieu d’un cratère volcanique. Pour accéder à l’îlot à pied, il fallait traverser un village puis un pont de pierre qui semblait avoir été directement taillé dans le marbre. Façonnées de chaque côté, deux grandes arches habillaient le pont dans toute sa longueur et en se penchant Kristoff s’aperçut que de petites ouvertures laissaient de l’eau s’en échapper, telles des cascades sans fin.

À quelques mètres de l’entrée du village se trouver un immense bâtiment une écurie avait été construite, apparemment on y trouvait principalement des chevaux.

Lorsqu’il passa devant, Kristoff devint nostalgique. Les hennissements des chevaux lui étaient très familiers. En effet, ces sons lui rappelaient que c’était son père qui lui avait appris à monter à cheval. Ce souvenir était pour lui à la fois agréable et à la fois douloureux.

 

Kristoff arriva à l’entrée du village, l’artère principale qui menait à l’académie était bondée à cette heure-ci. Le jeune homme s’approcha d’un des plans de la ville. Le centre de la demi-lune était la zone commerçante, et les deux extrémités du croissant représentaient les logements du personnel de l’académie. Un détail venait briser la symétrie du plan : la partie basse de la lune abritait un port construit au bord du lac. C’était sûrement par là qu’étaient acheminés les approvisionnements.

Kristoff emprunta l’avenue principale, le chemin le plus court vers son objectif. Sur chaque échoppe se trouvait une enseigne avec l’emblème du métier exercé par le commerçant ; une chope pour l’auberge, une bobine de fil pour le tisserand, une enclume pour le forgeron. Le bruit et l’odeur de la vie urbaine l’assaillaient de toute part.

— Vous rigolez, monsieur ? Ces tissus ont été colorés par mes soins, avec des colorants de qualités ! Le teinturier était en pleine négociation, il agitait ses mains tachées de plusieurs couleurs indéfinissables.

— Je ne sais pas, c’est quand même une somme tout de même. Le client avait une moue hésitante.

— Regardez ce vert étincelant, de la poudre récoltée sur les ailes d’un Slimeur, et des pistils de lys émeraude. Le teinturier c’était retourné, il fouillait parmi ses flacons de colorants et en prit deux dans ses mains. Les voilaaaaaaa, sentez-moi ça, regardez-moi cette teinte MAGNIFIQUE.

— Hum… Bon OK, vous m’avez convaincu, je vous prends un morceau de chaque, et si cela plaît à madame je reviendrai passer commande. Le client mit la main à sa ceinture, et en sortit une bourse en cuir noir, gravé d’un P.

après que le client eu fini sa transaction et fut repartit le regard de Kristoff se posa sur le magasin.

L’échoppe du teinturier ne lui servait que pour la vente de ses produits, car l’endroit était bien trop petit et plusieurs piles de tissu de toutes les couleurs y prenaient presque toute la place. Son atelier devait se trouver près du cours d’eau, car il se souvenait que les teinturiers utilisaient énormément d’eau pour leur métier.

En poursuivant son chemin, le jeune homme aperçut un forgeron qui tapait désespérément avec son marteau sur de grands clous. Ce dernier était en plein embattage et était aidé de ses deux filles. Le cercle de la future roue rougissait et enflammé le bois de la jante à son contact, ce qui obligeait une de ses filles à l’arroser régulièrement.

Sa deuxième fille quant à elle concluait une vente de plusieurs outils de jardins tels que des pelles, des pioches et des bêches.

En continuant sur l’avenue, Kris reconnut une odeur qui embaumait la rue, l’odeur des petits pains à la cannelle et au gingembre. Une foule de monde attendait devant la boulangerie.

— Les pains sortent du four, profitez en braves gens. Un jeune homme, le visage et les mains tachaient de farine, avait ouvert la fenêtre et l’odeur en devenait encore plus attractive.

 

Sur la gauche de Kristoff, ce qui semblait être les apprenties d’une tisserande, s’occupaient du foulage de la laine. Elles piétinaient le fil dans une auge abondamment remplie d’eau, pour améliorer sa qualité tandis que la tisserande filait sur son métier à tisser.

— Pardon m’sieur. Un jeune coursier bouscula le forestier qui se rattrapa in-extrémiste.

— Ce n’est… Bon, il est déjà parti. Kristoff n’avait pu distinguer du coursier qu’un chaperon brun, avec le haut de la capuche rafistolé.

Les échoppes avaient presque toutes été construites avec étage. Le jeune garçon savait que c’était surtout pour la praticité, il était récurant de voir l’artisan et sa famille loger au-dessus du magasin.

 

Kristoff avait presque fini de traverser l’avenue principale, mais une échoppe sur la gauche au fond d’une ruelle retint son attention. Un parfum délicat s’échappait de la ruelle. Elle était décorée d’une multitude de plantes, certaines s’accrochaient aux bâtiments et y grimpaient, d’autres préféraient tapisser le sol. Parmi les variétés, certaines étaient aromatiques, d’autres, médicinales, et d’autres encore n’avaient pour seul but que d’embellir la ruelle.

Kristoff avançait à pas de loup dans la ruelle, émerveillé par ce jardin improvisé qui poussait parmi les pavés de pierre et les bâtiments à étages. Il ne remarqua qu’au dernier instant une jeune femme, en robe rouge, semblable aux pétales des fleurs de camélia qui poussaient près de sa porte. Elle se redressa sur elle-même tout en époussetant sa robe puis se retourna vers le jeune garçon, les yeux brillants de surprises.

—Euh… Bonjour. Désolé je ne voulais pas vous faire peur. J’ai été attiré ici comme un papillon est attiré par une larme embrasée¹. Un sourire se dessina sur les lèvres de Kristoff, tandis que la jeune femme le dévisageait de ses grands yeux noisette. Ce petit coin fleuri me rappelle un peu mon village. Je me nomme Kristoff. Le silence devenait pesant et les joues du garçon commençaient à se tinter de rouge. Et vous ?

La jeune fille regardait autour d’elle à la recherche de quelque chose, tendit une main vers l’intrus en face d'elle puis fit volte-face et parti en courant dans la maison.

—Bon Kris, c’est bien. Tu as toujours un succès fou avec les filles…

Le futur étudiant la mine abattue quitta l’impasse fleurie et entreprit son chemin sur l’artère principale, en direction de l’académie.

 

Kristoff se trouvait maintenant devant le pont de marbre blanc, il était encore plus beau vu de près. Il devait mesurer une trentaine de pieds de large. Le pont était ouvert au ciel, et les arches qui l’entourait de part et d’autre était épuré et laissait voir le paysage qui entourait l’académie.

Tandis qu’il finissait de traverser le pont, il s’aperçut qu’un groupe se formait dès sa sortie

 

Ça y est, enfin, il y était, l’académie se dressait là, devant lui. Kristoff pouvait maintenant admirer une magnifique architecture en marbre gris qui défiait les lois de la nature. Quand il leva les yeux, il aperçut des escaliers qui flottaient dans les airs, ainsi que des fontaines dont l’eau, au lieu de s’écoulait grâce à la gravité, remontait jusqu’à leur source. De plus, l’îlot était éclairé par une source de lumière qui semblait rayonner des arbres, comme si l’île était auto-éclairée.

 

Le groupe avança et Kristoff se cloîtra dans son silence afin en continuant la visite, afin d’être sûr de ne rien rater de ces nombreuses merveilles.

Sur sa droite se trouvait aussi une écurie, mais celle-ci était plus spécifique que la première. Elle était assez grande pour contenir les montures des professeurs, des visiteurs de marque et celles des élèves ayant la capacité d’en dresser. Elle possédait également une rampe d’accès pour les voyageurs qui arrivaient par la voie des airs.

 

En tendant l’oreille vers l’écurie, Kristoff réussit à entendre quelques sons s’en échapper : il crut reconnaître le glapissement d’un aigle à peine adulte, mais lorsqu’il s’approcha il se rendit compte que c’était en fait un griffon. C’était une créature peu commune, peut être celle d’un professeur. Le son qu’il entendit ensuite était plutôt rare, mais sa mère lui en avait déjà parlé. C’était le rée mélancolique d’un cerf Émeraude. D’après sa mère, ce nom ne venait pas de la couleur de sa robe, mais de l’endroit où il était né. Au milieu de la forêt du même nom qui se trouve au nord-est de l’île. Ce cervidé avait la particularité d’avoir un bois supplémentaire qui poussait au centre de son crâne. Les feuilles qui y poussaient étaient d’un vert émeraude. C’était un animal sacré pour le peuple des Vulpins. Car quand le cerf sentait ses dernières heures arriver, il cherchait l’endroit qui lui servirait de tombe. Puis il sacrifiait alors ses dernières forces vitales afin d’alimenter son bois central, qui deviendrait, avec le temps, un arbre au cœur d’émeraude. La mère de Kristoff lui avait raconté que ces arbres pouvaient exceptionnellement faire pousser un fruit quand les conditions les plus favorables étaient réunies. Ce fruit avait, paraît-il, des vertus curatives exceptionnelles.

 

Tout à coup, un hurlement fit sortir Kristoff de ses songes. C’était toujours impressionnant de voir un loup des steppes. En effet, il ressemblait à ses cousins, les loups classiques, mais ils étaient plus grands et possédaient la taille d’un poney et la robustesse d’un taureau. Dans leur regard on pouvait lire le lien qui les liés à leur maître ainsi que leur loyauté sans faille. D’ailleurs, on pouvait observer près de lui une silhouette qui s’occupait de nettoyer son pelage. Malgré la gueule monstrueuse de l’animal et ses énormes crocs, le loup avait l’air d’apprécier l’attention de son maître.

Le brouhaha assourdissant empêcha Kristoff d’identifier le reste des espèces qui se trouvaient dans l’écurie. Il continua alors son chemin en espérant tout de même voir d’autres spécimens.

 

En tournant la tête vers la gauche, il vit des champs, un petit bois, un petit étang et un bâtiment avec écrit ALCHIMIE. La zone était loin d’être déserte, quelques étudiants coupaient, cueillaient et ramassaient de quoi alimenter les vapeurs qui s’échappaient d’un bâtiment nommé « apothicaire ».

Perdu dans ses pensées, sans même s’en rendre compte Kristoff se retrouva nez à nez avec une statue mesurant 4 mètres de haut sur 2 mètres de large.

Il n’arrivait pas à identifier ce qu’était ce bloc devant lui et il dut prendre du recul afin de mieux détailler cette sculpture. L’apprenti magicien remarqua alors qu’il y avait plusieurs de ces statuts dans le jardin, une pour chaque élémentaire primordial. Celui devant lui représentait l’élément tellurique, un colossal golem de pierre. En regardant les yeux du golem on pouvait ressentir une puissante aura qui s’en dégageait, une aura de puissance et de résistance, comme si la statue était vivante et qu’elle voulait partager sa force avec nous.

 

Quand Kristoff dépassa l’énorme statue du Golem de pierre, il entra dans la cour de l’Académie et ne sut plus où poser son regard, et il n’était pas le seul dans ce cas, tous les nouveaux élèves étaient aussi émerveillés que lui.

Au centre du jardin, un chêne des marais trempait ses racines dans un bassin translucide qui l’entourait. À la base de ses branches principales, une source d’eau sortait d’un creux et ruisselait sur l’écorce lisse de l’arbre. Le bassin qui encerclait le chêne se séparait en quatre petits ruisseaux qui suivaient les quatre points cardinaux. Chacun passait devant les statues qui représentaient un esprit élémentaire. Pour pouvoir traverser les ruisseaux, plusieurs passerelles de bois étaient présentent, elles rappelaient à Kristoff des racines qui s’entremêlaient.

 

L’eau limpide permettait de voir quelques-unes des espèces aquatiques qui y nageaient, poissons d’or et d’argent, quelques grenouilles à crête et tritons arc-en-ciel.

Plusieurs massifs de fleurs multicolores ornaient le jardin, quelques arches de bois blanc nacré étaient assaillies de plantes grimpantes, rosiers, bignones et glycines. Des bancs et des tables étaient installés ici et là, pour que les élèves et les professeurs profitent de ce lieu de détente.

 

Avec toutes ces merveilles, Kristoff n’avait même pas remarqué qu’un orc aux cheveux gris clair était juste à côté de lui. Il était massif, il avait les cheveux coiffés avec des tresses qui se finissaient par des ossements de petits animaux. Quand Kristoff croisa son regard, il remarqua des yeux verts, une mâchoire carrée, un nez écrasé et des oreilles se finissant en pointe. Malgré sa couleur de peau marron-vert, il dégageait un charisme certain

 

Kristoff remarqua vite que de nombreux étudiants dévisageaient également l’orc, qui malgré tout restait imperturbable.

Ce fut justement en regardant les élèves que Kristoff entra en collision avec celui-ci et fut éjecté de ses pensées.

— Oups, pardon, souffla Kristoff un peu intimidé par l’imposant physique de son interlocuteur

— Ce n’est rien. L’orc avait prononcé ces quelques mots et s’était retourné pour suivre son chemin vers l’entrée de l’académie.

Comme l’imaginait Kristoff, sa voix était rauque et remplie d’assurance, mais il crut aussi y déceler une pointe de tristesse.

 

Kristoff regarda alors devant lui, les deux portes d’entrée étaient grandes ouvertes, elles devaient mesurer trois mètre de haut et avaient l’air très lourdes. « Impossible de les pousser à main nue, le majordome doit être vachement musclé », pensa-t-il avant de s’engouffrer dans l’établissement.

 

Une première chose que Kristoff remarqua était l’énorme plan de l’académie brodé sur une tapisserie murale. D’ailleurs en y regardant de plus près, on avait l’impression que la bordure respirait.

— Faites donc enfermer le directeur pour ses fautes de goût, cette broderie est immonde…

Kristoff se retourna vers un jeune blondinet bien coiffé, qui, avec son uniforme de qualité et son blason représentant un aigle, la facture de ses habits en disait long sur la richesse de sa famille. C’était lui l’auteur de ces paroles. Un petit groupe qui entourait le garçon se mit à rire. Satisfait, il eut un brin de sourire qui prit forme à la commissure de ses lèvres, sa remarque avait eu l’effet escompté.

— On dirait bien que la bienséance et la courtoisie vous font défaut jeune homme. Je ne tolérerai aucun manquement à ces règles. Si vous avez besoin d’une information concernant l’architecture de l’académie, je vous saurais gré de me montrer le respect dû à une dame.

Quelques cris s’échappèrent du petit groupe, la réponse était parvenue du plan lui-même. La broderie avait commencé par se mouvoir, puis un visage avait été modelé, directement dans le tissu, avant de réprimander le jeune homme.

— Ou… O...Oui… Madame ! Les joues du jeune blondinet avaient rougi et il avait répondu en bafouillant, entre surprise et honte, comme un jeune enfant qui essaie de se justifier après un flagrant délit d’idiotie.

Le visage paraissait tous les dévisager, puis la carte brisa le silence.

— Bien. Il me tarde de notre prochaine rencontre. Le visage se fondit ensuite dans la broderie et un silence s’installa de nouveau avant que les groupes ne se dispersent.

 

Les heures passaient et de nouveaux étudiants franchissaient les portes de l’académie au compte-gouttes. Au vu de leur accoutrement, certains semblaient venir de l’autre bout de l’île. Tous se devaient d’être présents pour la cérémonie élémentaire.

Kristoff continua de visiter les zones de l’académie accessibles aux premières années. Il put ainsi parcourir le premier étage de la bibliothèque, l’arène de combat, le réfectoire, son dortoir et tous les autres lieux de vie tel que les jardins.

La fatigue remplaça peu à peu l’excitation de Kristoff. Il était arrivé en début d’après-midi et il avait passé le reste de celle-ci à visiter l’académie.

Le soleil finissait sa course derrière les montagnes de l’Est. La cérémonie élémentaire allait pouvoir débuter. Elle se déroulerait le soir même, au milieu de la nuit, car le moment était le plus propice pour communiquer avec le plan élémentaire. Mais avant ça, d’après « Madame La-Carte », tous les étudiants étaient conviés à un banquet en l’honneur de la nouvelle promotion.

 

 

Le réfectoire était assez grand pour accueillir tous les élèves, il y avait une table pour chaque promotion. Sur chaque table de grandes assiettes étaient déjà remplies de mets variés et originaires de toute l’île. Kristoff était affamé, il s’assit enfin pour pouvoir se remplir le ventre. Mais au moment de s’asseoir, il sentit quelque chose.

— Aïe !! Attention, tu écrases ma queue. La voisine de Kristoff était une Vulpine.

Kristoff connaissait bien ce peuple, sa mère lui en avait souvent parlé. Il repensa à ce qu’elle lui avait dit à leur sujet. Les Vulpins sont des créatures vivantes dans les grandes forêts depuis des générations. Ils vivaient dans de grandes tanières sous les plus vieux arbres des bois. Ils avaient une connaissance de la faune et de la flore très développée et étaient réputés pour leur habilité à l’arc. Ils possédaient une agilité hors pair et un charisme extraordinaire. Les hommes-fennecs étaient des êtres rusés et malins, qui étaient aussi connus pour leur sens aiguisé des affaires. Les Vulpins constituaient un peuple grégaire. Ils étaient nyctalopes et possédaient un flair plus évolué que la moyenne. Les Vulpins avaient une bonne connaissance des objets de tout Eldari. Il est important de se rappeler qu’ils étaient aussi très susceptibles vis-à-vis de leur petite taille.

Kristoff ne savait plus où se mettre, il devint tout rouge de honte.

— Je… je… pardon, à vrai dire je ne pensais pas trouver ça… Ici.

La vulpine, le visage grave, un sourcil levé, observa Kristoff qui essayait de se dépêtrer, puis éclata de rire.

— Rah ne t’inquiète pas je te fais marcher, tu sais « Ça » c’est sensible, mais très résistant et je n’ai qu’a pas la faire traîner partout. Moi c’est Idrile Al' Renne.

— Je m’appelle Kristoff Stewin.

Kristoff souffla un bon coup puis un sourire se dessina sur son visage. Il passa ensuite le reste du repas à discuter avec la Vulpine. Idrile était très souriante, elle avait deux grandes et belles oreilles velues, une caractéristique de sa race. Elle était vraiment belle avec ses cheveux attachés qui mettaient en valeur ses deux grands yeux vert foncé. Sous ses yeux se dégageait un petit museau pointu suivi d’une bouche malicieuse. L’ensemble était entouré d’un visage fin et espiègle. Idrile avait un caractère bien trempé, elle était dynamique, joyeuse, brillante et curieuse de tout. Elle pouvait paraître mature puis l’instant d’après devenir très taquin.

— C’est marrant ça, on a un point commun tu as grandi près d’une forêt toi aussi.

— Oui, ma maison est à la lisière de la forêt primaire

— Nous sommes presque voisins, les vulpins vivent près des Forêts-Emeraude, tu t’y connais en plantes ?

— Oui ma mère était la druidesse de mon village, elle m’a enseigné sa passion pour les plantes et les animaux, et je connais tous ceux de ma forêt.

Idrile eu une mou d’hésitation quand elle entendit le « était » puis elle reprit

— Génial ! Je pratique l’alchimie depuis toute petite, j’adore ça d’ailleurs, du coup j’ai une connaissance de la flore qui entoure ma forêt natale. On pourra partager nos recherches perso si ça te… Branche ?

Les deux amis se mirent à rire de bon cœur, en voyant qu’ils partageaient une passion commune.

 

À la fin du repas, les étudiants devaient se rendre sur l’île du rituel pour commencer la cérémonie. Petit à petit, le réfectoire se vida. Kristoff et Idrile quittèrent alors eux aussi la salle du banquet et s’arrêtèrent devant un petit plan de l’académie.

— Bonsoir, madame la carte, je suis confuse de vous déranger en une heure si tardive, mais mon ami et moi-même avons besoin de vos précieuses indications, tellement précises et utiles à l’académie. Expliqua Idrile avec un air sérieux. Elle jouait son rôle à merveille et Kristoff dû se concentrer pour ne pas éclater de rire.

Les traits d’un visage se dessinèrent sur le plan

— Ah enfin une élève agréable et courtoise, je ne peux rien vous refuser, ma chère enfant que voudriez-vous savoir ?

— Nous aimerions nous rendre sur le lieu où se déroulera la cérémonie élémentaire

Madame la carte indiqua avec précision le lieu de rendez-vous. Il fallait sortir de l’académie par la porte principale et prendre directement le sentier de gauche qui menait enfin au passage permettant d’accéder au rituel.

— Je vous remercie pour vos lumières, puisse la nuit vous être agréable ; Idrile finit par une révérence puis elle donna un petit coup de pied à Kristoff, qui réalisa une révérence maladroite.

 

 

¹ : La larme embrasée : Plante qui pousse à l'ombre, entre les rochers, si elle est en contact avec de trop forts rayons de lumière elle s'embrase.

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