Chapitre 1: La Vie à Rosalie

Le soleil venait de se lever et éclairait toute la ville de sa puissante lumière, bientôt, même les ruelles les plus sombres seront plus claires que pendant la longue nuit qui précédait. Dans une petite maison du quartier pauvre, au milieu des autres taudis et des sans abris, dont les seules lumières viennent des lampadaires puant l'urine de toute sorte de créatures vivant ici, habitait une famille de trois. Le père, la mère et la fille, leur vie était paisible et rien ne semblait perturber ou briser ce calme, malgré la présence des quelques bandits et autres raclures de ce genre qui logent ce quartier.

Velyn - Debout!

S'écria une voix dans une autre pièce de la petite maison en bois et pierres, la jeune fille ciblée par cet appel est Cynwale, qui est encore plongée dans son lit la tête enfoncée dans le coussin blanc, recouverte par une couette de la même couleur que le repose-tête. La mère de la dormeuse finit par triompher du sommeil de celle-ci en insistant sur les appels, bien que les cris avaient aussi fini par réveiller le voisinage qui ne sera probablement pas de bonne humeur. Cynwale observa la chambre tout en se relevant de son lit, elle se frotta les yeux par réflexe en sentant le sommeil revenir et sauta hors de son lit, elle est toujours habillée de sa robe bleue-marron dont elle prend bien soin étant donné qu'elle ne possède que peu de vêtements, les autres n'étant plus de sa taille. Elle se dirige donc vers un petit placard en bois d'où elle retira des bottes en cuir et s'en équipera pour poursuivre sa route vers l'extérieur de la chambre, en ouvrant la porte, elle ne vit personne dans le salon et il semblerait que la cuisine aussi est vide malgré la bonne odeur qui s'en dégage, qui laisse supposer quelqu'un est en train d'y préparer quelque chose et que l'abandonner comme ça ce n'est pas très commun.

Cynwale - Maman?

Cynwale appela sa mère pour espérer recevoir une réponse mais des sons qu'elle n'entendait pas tout à l'heure viendront l'alarmer et l'informer sur ce qui se passe actuellement, elle pouvait discerner plusieurs voix dont celle de sa mère à l'entrée de la maisonnette, visiblement les voisins avaient envie de casser les pieds dès le matin. La jeune fille se dirigera donc vers la cuisine en traversant le salon qui sert aussi de salle à manger familiale et pénétra la petite pièce ou elle pouvait voir des outils de cuisine basiques dont le plat qu'avait préparé Velyn pour elle et son père. Cynwale utilisera donc les différents outils et protections à sa disposition pour amener la grande casserole dans le salon afin de servir le plat dans les assiettes de tout le monde, elle n'avait que 11 ans et participait du mieux qu'elle pouvait aux tâches de la maison. Après avoir servie sa propre assiette et celle de sa mère, elle laissa celle de son père vide pour éviter que son plat refroidisse avant qu'il ne revienne à la maison.

Cynwale - Maman! Arrête de perdre ton temps avec ces gens et vient manger!

Cynwale attendait devant son assiette inquiète du fait que le plat risque de refroidir à cause de ces bouffons à l’extérieur qui retenait sa mère, car son père lui interdisait de manger sans attendre que les autres viennent à table. Elle entendait toujours la dispute de l’intérieur et cette querelle idiote commençait à l’énerver sérieusement, la jeune fille n’était pas connue pour sa patience et son calme dans ce petit village à l’intérieur du quartier pauvre.

Agacée de ne recevoir aucune réponse, elle se leva de la chaise et se dirigera furieuse vers la porte d’entrée afin de mieux comprendre ce qui amène ces gens à engueuler sa mère de si bon matin. En arrivant, elle vit Velyn sur le sol entrain de se prendre des coups de pieds par ce qui semblait visiblement être des pochards à alcool, les mêmes que ceux que son père avait battus l’autre jour en sortant de la taverne de Cédric. Cynwale prit une pelle qui traînait sur le côté de la porte d’entrée mais sa petite taille et sa maigre force ne pouvaient rien face à trois hommes adultes et l’un d’eux prit la pelle et lança visiblement content de voir une nouvelle proie à punir pour les actes d’Arthur, une provocation qui ressemblait plus à une menace aux yeux de Cynwale.

Inconnu 1 - Regardez moi ça les gars, la gamine de cette salope qui s’est faite engrosser par ce connard d’Arthur, c’est bien ma veine!

Lança le gros lard du groupe, trop enjoué d’avoir mit la main sur Cynwale.

Cynwale - Lâchez ma mère bande de porcs imbibés d’alcool!

Rétorqua la jeune fille en réponse à leurs rires gras, mais l’un d’eux n’avait aucune sorte de morale ni d’éthique et vint frapper Cynwale dans le ventre, qui se recroquevilla sur elle-même afin de protéger son petit corps, elle n’avait pas tant de résistance que ça et sentit le coup de poing que trop bien. Le gros bidon qui tenait Cynwale se mit à rire et continua ses provocations envers Velyn qui ne semblait plus consciente en ce moment même, mais celui qui avait frappé la jeune fille ira réveiller la mère d’un coup de pied dans la tête, ce qui n’avait pas l’air d’avoir fonctionné. Cynwale tentera de se glisser discrètement hors de cette mauvaise situation mais le troisième gars vint poser son pied sur son dos pour la bloquer, ce qui énervera énormément la jeune fille qui était sur l’herbe et la terre et qui en plus se prenait la chaussure sale d’un connard écervelé.

Cynwale - Laissez nous tranquille ou j’appelle la garde!

Lança Cynwale pour espérer leur faire peur, ce qui ne fonctionna pas exactement comme prévu vu que celui-ci vint envoyer un dernier coup de pied à l’arrière de son crâne pour l’enfoncer dans la terre et l’assommer violemment. Ce coup fonctionna en revanche comme prévu et la jeune fille tomba dans les pommes, sans moyen de respirer vu que la terre bloquait ses voies nasales et sa bouche.

Inconnu 1 - Faut pas les tuer, Jerrô tu prends la grande et toi Fred la petite.

Ordonna le gros lard à ses amis visiblement pas contents de voir qu’il ne portait rien lui.

Fred - Et toi en attendant tu te branles pendant qu’on fait tout?

Rétorqua l’homme qui avait envoyé un coup de poing dans le ventre de Cynwale, visiblement c’est lui Fred.

Inconnu 1 - J’ai proposé en premier donc c’est moi qui gagne, maintenant bougez-vous avant qu’Arthur revienne.

Fred et Jerrô grognèrent dans leur barbe qu’ils allaient se venger et soulevèrent avec une facilité déconcertante les deux femmes, le gros dont on ne connaissait toujours pas le nom vint mener la marche vers la zone interdite aux moins de dix huit ans pour de très bonnes raisons, les deux amis le suivirent de très près et il arrivèrent à force de marcher devant un cabaret miteux aux mauvaises fréquentations avec une enseigne mal éclairée. Le gros lard toqua trois fois à la porte de fer et un peu après un petit trou avec du verre laissa apparaître un œil qui les observera longuement mais surtout les cadeaux que les deux portaient avec eux, qui d’ailleurs ne semblaient pas très fatigués par la marche.

Inconnu 2 - C’est pourquoi?

Demanda la voix derrière la porte blindée.

Inconnu 1 - Pour le Patron, la femme et la fille d’Arthur en offrande.

Répondit le gros, un court silence s’en suivit et le petit trou se fermera et un peu de temps après la porte de fer s’ouvrira en grand et un géant homme noir leur bloqua la route en les regardant de haut. Il leur fit signe de lui donner les filles avant qu’ils ne puissent entrer dans le bâtiment, ce qu’ils firent immédiatement bien entendu, heureux de pouvoir se débarrasser du poids que représentait les femelles.

Inconnu 1 - On peut entrer maintenant? Il fait un peu froid dehors…

Inconnu 2 - Non. Répondit instantanément le videur avant de leur refermer la porte au nez, en ricanant légèrement. Il récupéra les femmes et montera les escaliers en ne passant pas par la porte ou les clients se contentaient de passer, vu que les escaliers étaient réservés au personnel de l’établissement. Au troisième étage, il toquera à la porte du bureau du Patron et on pouvait entendre un:

Patron - Entre.

Le videur s’exécuta sans attendre et ouvrit la porte avant de pénétrer la grande pièce qui servait de bureau au Patron du Cabaret, Cynwale et sa mère finirent par se réveiller à force de se faire trimballer de gauche à droite partout dans le quartier pauvre de Rosalie. Le grand homme vint déposer les filles sur les chaises en les attachants avec des menottes à celles-ci, il remarqua au passage qu’elles venaient de se réveiller et prévint le Patron d’un signe de tête. Il tourna son fauteuil vers la vitre derrière lui qui lui permet de voir à peu près tout ce qui se passe dans l’atrium du bâtiment, il avait toujours son pistolet Gerenir C3-TM sur lui, un moyen pratique de dissuader qui que ce soit de l’attaquer ou de le menacer vu que la technomagie était en pleine essor dans les grandes villes de l’Empire.

Patron - Mesdames, je vous souhaite la bienvenue dans mon établissement plus communément appelé le Cabaret de Rosalie. Vous savez probablement que votre Mari est le responsable de pleins de nos problèmes ces temps-ci et il faut bien qu’un jour il paie les dettes qu’il doit au Milieu, heureusement que je suis clément avec les ingrats et les traîtres sinon je vous aurais déjà envoyée au marché noir en tant qu’esclaves. Mais bon, vous me serez utile pour convaincre Arthur de ne pas se battre et de se rendre bien sagement, au moindre signe d’agressivité de sa part et je vous envoie faire un tour là bas, vous verrez ils vous traiteront aussi correctement que possible, pour un esclave bien entendu.

Il se remit à les regarder, mais il fixait surtout la mère qui l’intéressait plus que la gamine actuellement, étant donné son corps de bonne qualité pour les clients qui venait ici pour se satisfaire des plaisirs de la chair, interracial ou non ils apprécient généralement les humaines et les femmes elfes qui ont une apparence plus douce et belle que celles des filles mi-humaine mi-animale. Les elfes étant assez restreint et assez puissant, les criminels et vendeurs d’esclaves se contentent du coup des humaines qui sont nombreuses, pas dangereuse à kidnapper et de bonne qualité.

Patron - Dans quelques temps, je recevrais un appel sur mon récepteur et ce sera un de mes larbins qui en sera le responsable, il me préviendra qu’Arthur souhaite que je vous libère en échange de sa soumission et évidemment, gentil comme je suis, j’accepterais volontiers.

Velyn - Comment pouvez vous faire une telle chose à une enfant? N’avez vous donc aucune morale?

Cynwale se contenta de regarder l’air triste le Patron du Cabaret, impuissante et incapable d’agir d’une quelconque manière que ce soit. L’homme observera longuement la mère en souriant au passage, il aime quand ses marchandises lui posent des questions sur sa personne.

Patron - Une morale vous dites? Ridicule Madame, absolument ridicule. Ce n’est pas en s’imposant des critères moraux que la civilisation à évoluée, c’est en imposant nos envies et nos idéaux que notre société à progressée. La magie par exemple, certains trouvent la magie noire imorale et qu’elle devrait être interdite, mais les gens vraiment intelligents savent qu’il faut exploiter tout les domaines à leur paroxysme. Moi, je ne fais qu’user des armes que ma donné la vie pour me faire une place dans ce monde, et ce qui me refusent je les fait disparaître ou comme vous je les vends pour mon propre profit.

Velyn ne trouvera rien à ajouter, cet homme était corrompu jusqu’à la moile pour juste un peu de pouvoir et d’argent, à ses yeux rien ne pouvait justifier de tels actes. Cynwale observera le bureau en tentant de se libérer de ses menottes mais rien n’y fait, le fer qui les compose ne lâchent pas. Elle entendit une musique derrière le Patron du Cabaret, la jeune fille supposa que c’est pour animer les danses des filles de l’établissement, afin d’exciter les clients pour qu’ils paient plus. Elle croisera les doigts, c’est tout ce qu’elle peut faire pour espérer s’échapper de cette endroit maudit maintement.