Chapitre 1 : La grandeur des petits débuts

Alek et Ace étaient deux jeunes hommes des Verts pays. Cette confédération s’étendait de la Grande Plaine de Temera à l’est, aux scandes à l’ouest. Et semblait couler des Royaumes du nord à l’empire d’Astancia au sud, le long du Rheinube. Cette région étant composée de trois pays, plus précisément du royaume de Germinia, du royaume de Dorion et de la nation d’Estancia.

Leur patrie Germinia. Abritait la charmante ville d’Augsbourg, une petite cité bordant le Rheinube sur fond de scande, abritant huit mille âmes. Elle était enlacée d’un mur de pierres et de bois jonché de tours de guets.

La majorité des maisons faites de bois et de torchis. Se collaient les unes aux autres comme un nourrisson à sa mère. Ces bâtisses semblaient se pencher sur la rue. Leurs façades étant en encorbellement. Les habitants des combles pouvaient presque se donner la main tant ils étaient proche, seul les Grands rues étaient baignée de lumière toute la journée. Les toits quant à eux d’ardoise, ou de chaume pour les plus modestes, ne pouvaient être vu depuis la rue ; les maisons allant de trois à cinq étages. Ce tout compact et sinueux formait la grande partie de la ville. Quelques quartiers bourgeois se démarquaient, autour des églises et de la grande place lieu de marchés. Cœur de la ville.

Les maisons de ces quartiers étaient de pierres et de tuiles colorées souvent munis d’un porche qui donnait sur une cour intérieure. Où on avait le luxe d’élever volaille, cochon et même parfois cultiver un petit potager. Une ville tout ce qu’il y a de plus ordinaire en Gaya et semblable à toutes les autres. Bouillonnante de vie notamment autour de ses artères principales, les deux Grands rues, allant de la porte est à la grande place, puis à la colline du seigneur et de la porte sud à la place de l’église.  

Effectivement la ville s’était répandue au-devant d’une grande colline, tête de la cité sur laquelle trônait le château du seigneur de la région. Imposantes tours de pierres taillées entourée des logis de ses chevaliers et d’une haute palissade d’épais rondins. Le reste de la colline étant composé de petit bois, de champs et de vignes.

Ce qui a fait l’essor d’Augsbourg fût le commerce avec les différentes péniches qui passaient sur le fleuve et les caravanes marchandes, qui devaient faire une escale à Augsbourg pour se reposer et vendre ou troquer quelques-uns de leurs produits. D’autant que le pont à proximité de la ville, traversant le Rheinube était le seul à plus de sept lieux à la ronde.

C’était donc une ville active vivant du commerce, de la pêche et de la chance d’être entourée de terre fertile grâce aux crus du fleuve. Ce dernier étant d’ailleurs la colonne vertébrale des Verts Pays, source de sa fertilité agricole et commerciale.

Ace aîné de son frère de deux ans, grand, les cheveux courts et brun, les yeux foncés, l’allure grave. Il y a quelques mois de cela, avait rencontré lors d’une chasse, un ours venu des Scandes. Héritant de celui-ci une cicatrice l’acérant son torse d’une épaule à l’autre. Terre à terre à la limite du cynisme, il était reconnu pour son intelligence, ses relations en ville étaient nombreuses et influentes mais il restait néanmoins humble. C’était le genre de personne à observer et réfléchir longuement avant de prendre une décision.

Il avait développé un certain goût pour la chasse, la pêche, et la poésie, car lui et son frère pouvait être fiers de faire partie des cinquante ou soixante à savoir lire et écrire correctement dans la ville. La poésie couplée à son charme naturel lui avaient déjà servi à faire craquer les plus grandes beautés d’Augsbourg. Il avait d’ailleurs, du haut de ses dix neuf ans, plus assez de doigts pour compter ses conquêtes. Mais son goût pour la poésie venait sûrement de l’intérêt certain qu’il portait à Élise, la jeune apprentie bibliothécaire de la librairie.

Ace était quelqu’un de très populaire et apprécié dans la communauté, comme son père, malgré l’avis partagé sur son frère des citadins. Et à l’exception faite bien sûr de ses quelques paires déshonorés ou jaloux de ses ébats amoureux… Le chef de la garde l’apostrophait régulièrement pour tenter de le convaincre de s’engager dans la milice ou la garde marchande ; il était sûr que ses talents de combattant pourraient servir d’une façon ou d’une autre. Pensant aussi que c’était du gâchis de se limiter à son rôle de fermier qu’il partageait avec son père et son frère. Effectivement Ace s’avait se défendre et heureusement d’ailleurs, Alek plus impulsif et fier les mettait régulièrement dans la panade.

Alek, aussi grand que son frère, aux cheveux et aux yeux plus clairs que ce dernier, se différencier plus par son comportement que son physique avantageux. Orgueilleux, impulsif et honnête sont les trois adjectifs qui le qualifient le mieux. Il avait pour mauvaise habitude de s’intéresser à la fille à laquelle il ne fallait pas et traîner dans les affaires qui ne mènent qu’à des ennuis. Néanmoins il n’hésitait pas à se comporter en héros si l’occasion s’en présentait. Au contraire d’Ace qui préférait éviter les problèmes. Alek ne supportant pas l’injustice dont il pouvait être témoins, fonçant tête baissée dans un groupe de bandits qui s’en prenaient à un innocent plutôt que de rester neutre. Il pouvait cependant toujours compter sur le soutien de son grand frère pour vaincre ses ennemis.

La poésie et la pêche ne figuraient pas dans ses activités favorites car elles requéraient bien trop de patience. Préférant passer du temps en ville afin de faire du troc, participer à des jeux d’argents et faire de charmantes rencontres. La seule activité qu’il aimait pratiquer avec son frère était la chasse ou plutôt le braconnage, car en tant que roturier ils n’avaient aucun droit sur les terres de son seigneur, mais l’appel des grands espaces et de l’adrénaline de la traque du gibier les passionnaient trop pour respecter ces lois.

Alek aimait le soir pour échapper à la rudesse de son logis, grande grange aménagée avec la plus grande simplicité pour y vivre, escalader son toit. Accrocher au sommet de la masure il pouvait alors contempler l’horizon lointain et le ciel avec son infinité d’étoiles des nuits entières rêvant d’aventures, de voyages et surtout de ce qui semblait lui manquer, quelque chose qui faisait partie de lui mais qu’il n’avait pas et qu’il devrait trouver dans ce monde par-delà ces murs et de ces frontières, sans doute la liberté, sa liberté.

Joseph leur père, du moins depuis qu’il les avait adoptés alors qu’ils étaient encore en bas âge. Arborait fièrement la cinquantaine, encore en forme et alerte pour son âge. Il avait des cheveux blancs qu’il rasait, sans doute pour faire disparaître cette preuve de son âge avancés. Des mains calleuses et un corps musclé sur lequel pesait le poids des années de dur travail de la terre, mais aussi quelques cicatrices trahissant un passé guerrier. Effectivement Joseph connaissait le travail de la terre il exploitait avec succès depuis bientôt quinze ans, les terres de la colline, avec l’aide de ses fils et de ses gens. Propriétaire de la riche ferme de la colline. Celle-ci comptait six vaches, deux cochons, de nombreuses volailles, une jument et un pigeonnier, ce qui était un inventaire dont seuls pouvait s’enorgueillir les plus riches fermiers.

Il était très mystérieux et n’aimait pas se mélanger au reste de la populace, néanmoins très respecté en ville, distribuant sous la manche les excès de récolte du seigneur aux pauvres et mendiants, ce qui lui valait régulièrement des contraventions pour ces écarts, l’empêchant de dégager quelconque bénéfice. Un tel homme se souciant de son prochain au détriment de son confort, paressait tomber tout droit du ciel. Mystérieux sauveur, d’une générosité et bienveillance remarquable.

Dans l’intimité de son logis, il affichait un humour certain qui n’était égalé que par ses deux fils. Mais possédant aussi un deuxième visage plus sombre, celui d’un vieux soldat cynique et dénué d’émotion, en particulier quand il les entraînait au combat, faisant régulièrement preuve de zèle pour tirer le meilleur de ses fils. La lecture des versets du Livre Sacré et leur éducation, apprendre à compter, écrire et lire était tout aussi important pour lui. L’équilibre entre l’esprit et le corps, comme il aimait à le rappeler.

N’hésitant pas à être dur et sans pitié avec eux pour ces choses-là. Mais il était avant tout un père aimant qui avait du mal à cacher son amour pour ses enfants.

Un matin le père, donna pour mission à ses fils, d’aller lui chercher une commande de planche qu’il avait fait dans un village à proximité d’Augsbourg. Ce qu’ils firent, habiller de leur tunique de laine et de leur veston de cuir, troquant leurs sabots de travail pour leurs bottes, ils s’en allèrent avec la remorque tirée par la vieille jument de trait. Arrivés aux portes de la ville qui pullulait de nouvelles caravanes marchandes, installant leurs campements aux pieds des murs. Ils rencontrèrent une fille avec laquelle ils avaient passé une soirée festive et qui avait bien tapé dans l’œil d’Alek.

Une belle blonde habillée d’une mignonne petite robe bien ajustée pour mettre en valeur ses formes, mais qui avait un goût certain pour le chanvre et certainement pour l’opium vu ses fréquentations. Néanmoins ils la suivirent car elle devait guider des marchands par la même route qu’eux. Des marchands tout ce qu’il y avait de plus respectable ; bien habillés de tuniques brodées de l’insigne de la guilde marchande de la « Confédération du Nord », de belles coiffes feutrées et bariolés de dagues à la ceinture. Deux gardes bien équipés les protégeaient. Leur chargement était composé de ballots de chanvre chargés sur trois mules.

Des marchands richement vêtus, mais tout à fait normaux au sein de la profession. La fille réagit bizarrement quand Alek et Ace firent signe de vouloir faire partie du voyage et prétexta que sa mère aurait plus besoin d’elle et que ça l’arrangerait que les frères s’occupent de guider les marchands. Ace remarqua ce fait mais pas Alek qui s’était fait embobiner par quelques sourires et une promesse d’un baisé contre ce service. Il convaincu Ace de baisser sa garde et de guider les marchands. D’une part grâce à la paye qui était plus qu’intéressante et aussi à la faible chance d’être attaqué sur ce trajet.

Le chemin se passa sans encombre, les marchands sympathiques au demeurant échangèrent sur leurs nombreuses aventures, notamment une plutôt salace vécût dans un bordel de la capitale. Ceci et aussi sur les bonnes affaires du moment, ce qui intéressait particulièrement Alek, féru de troc. Après plusieurs lieux, arrivés près d’une petite butte et d’un bois qu’il fallait traverser pour atteindre le village, la route fût barrée d’un tronc d’arbre. Avant qu’ils aient eu le temps de deviner le traquenard, des brigands sortirent des fourrés leur barrèrent la retraite tandis que d’autres surgissant de l’arrière du tronc et du bois pour leur barrer l’avancée. Une douzaine de brigands les entouraient, ils n’avaient pas fière allure, habillés de haillons, de chapeaux troués ou de bandeaux, armés de couteaux, de haches, de piques et de couperets, crasseux. De vrais clochards croulants. Même leur archer était muni d’un arc, ayant subi de si nombreux rafistolage, qui semblait sur le point de lâcher. Seul un d’entre eux se distinguait, il n’était pas trop mal habillé et armé d’une épée, d’un embonpoint certain, bien nourrit c’était aussi le seul à être chaussé. Les quatre marchands et leurs deux gardes sortirent leurs armes.

-« Vous avez deux solutions mes pauvres bougres. Dit le chef des brigands.

- Ah oui et lesquelles racailles ?! Rétorqua avec aplomb le meneur des marchands.

- Nous donner votre cargaison vos armes et vos bourses, ou alors vous formerez un tas fumant à côté de cette butte.

- Nous sommes huit et vous douze puants. Votre sang va couvrir nos épées. Annonçant sa volonté d’en découdre le marchand dégaina sa lame. »

Sur ces mots les brigands chargèrent. Un garde sorti une arbalète cachée sous une couverture, le voleur à l’arc tenta de tirer sa flèche mais comme pré-senti par tous ce dernier lâcha et la corde lacéra le visage du pauvre diable. Le garda tira alors sur le chef des brigands mais ce dernier esquiva de justesse et c’est un de ses compère qui prit le carreau en pleine tête et tomba comme une bûche. L’autre garde chargea un brigand avec sa lance et l’empala mais n’eut pas le temps de sortir sa dague avant qu’un autre voleur lui mette un coup de pique dans la cuisse et qu’un suivant lui saute dans le dos pour l’égorger. Un marchand fonça sur le chef des brigands et les trois autres furent rapidement acculés par le reste des voleurs. Le garde envoya l’arbalète et les carreaux à Ace et fonça avec son épée vers les quatre brigands qui attaquaient leurs arrières.

Ace rechargea en un rien de temps et envoya un carreau en plein torse d’un des quatre brigands qui s’écroula en hurlant. Les deux brigands qui venaient d’égorger le garde coururent vers le groupe des trois autres marchands pour soutenir leurs compères qui les attaquaient. Alek en profita pour récupérer la dague du garde qui baignait dans une flaque pourpre, les mains rabattues sur sa gorge entaillée d’une oreille à l’autre, les yeux grands ouverts cherchant son aire en s’étouffant dans son propre sang. Il eut un léger regard pour l’horreur de la scène et une grande peine pour ce pauvre homme, mais nul temps pour d’attrister du sort de ce malheureux, il récupéra rapidement la dague , heureusement car le chef venait d’enfoncer son épée dans le ventre du meneur des marchands, et se précipita ensuite vers le jeune homme avec la ferme intention de lui réserver le même sort. Alek avait les genoux qui tremblaient à l’idée de se faire transpercer mais il prit une grande respiration et tout devint clair, son calme revenu. Il sauta sur le côté pour éviter la première frappe de son assaillant et lui envoya avec une rapidité écrasante un coup de dague en plein dans l’œil. Le vieux brigand réussi à riposter d’un coup de poing, Alek s’écroula toucher à la mâchoire. Le chef hurla de douleur en injuriant le jeune homme. La main gauche sur son œil crevé.

-<< Enfant de putain !>> levant son épée au-dessus d’Alek qui était sonné au sol.

Ace qui tentait de soutenir le garde à l’arrière, mais ni parvenait pas car le contact était trop serré, entendit hurler, se retourna pour voir son frère en bien mauvaise posture, il pointa alors son arbalète sur l’ennemi.

-<<Eh ! Le borgne !>>. Cria-t-il pour attirer son attention.

Le chef se retourna vers lui la main toujours sur l’œil, cherchant celui qui avait osé l’apostropher de ce sobriquet, Ace profita de son moment de flottement pour bien viser. Il lui envoya un carreau qui failli le manquer mais toucha tout de même son cou avant de terminer sa course dans le tronc barrant le chemin. Le vieux brigand, la main gauche dorénavant appuyée sur son cou et le sang giclant à travers ses doigts, commença à vaciller. Il savait que ce coup lui avait était fatale et se retourna vers Alek pour le tuer. Alek récupéra la dague et se releva de justesse pour éviter la pointe de l’épée qui manqua de lui ouvrir le flanc.

Le chef s’apprêtait à frapper à nouveau mais Alek l’agrippa à l’épaule et enfonça sa dague, entre la quatrième et la cinquième cotte comme lui avait appris Joseph. L’ennemi lâcha son épée et regardant Alek dans les yeux pour lui sourir. Le jeune homme le lâcha et retira la dague de son cœur. Le laissant s’écrouler au sol il se baissa ensuite pour ramasser son épée. Des vertiges et une envie de vomir s’emparèrent de lui. Qui aurait cru que voir la mort en face fasse cet effet. Rien n’avait pu le préparer à ça, ni les entraînements rigoureux de son père, ni ses longs discours sur la manière de tuer. Une sensation hautement désagréable, le paralysait. Les cris de son frère le firent revenir à ses esprits.

-<<Alek derrière toi !>> hurla-t-il.

En effet trois brigands avaient survécu à l’affrontement avec les marchands qui gisaient dorénavant au sol, entourés des voleurs n’ayant pas eu la même chance au combat, tout ce beau monde partageait dorénavant le même destin funeste. Alek fuyait vers son frère. Le garde qui avait affronté les brigands de l’arrière avait fini par se faire avoir à son tour après avoir ardemment combattu et tué deux de ses adversaires, malgré sa vaillance et son habilité à tenir tête à trois adversaires, il était à présent étalé, le crâne fendu. Les quatre brigands restants entouraient les frères. Ace rechargea l’arbalète le plus vite qu’il put.

-<<Aller on arrête là, notre chef est mort. Laissez-nous prendre la cargaison et on s’en va>>. Proposa avec un souffle haletant le voleur à la hache qui avait brisé le crâne du garde.

Ace lui répondit en lui tirant un carreau dans l’épaule. Alek encore sous le choc des évènements, repris soudain possession de tous ses moyens, animé d’une rage folle de venger les marchands et surtout d’éliminer cette menace. Joseph leur avait toujours répété de se montrer le plus impitoyable et vicieux possible avec ses ennemis. Il fonça alors sur son adversaire blessé. Ce dernier lâcha sa hache et tenta de fuir mais fut vite rattrapé par le jeune homme qui lui sauta dans le dos afin de le transpercer de part en part. Ace le suivait tout en rechargeant son arbalète. Alek abandonnant son épée dans le corps du brigand, ramassa sa hache pour la lancer de toutes ses forces vers les voleurs qui approchaient. Ce geste fit stopper les assaillants, laissant trois secondes cruciales à son frère pour terminer de recharger son arbalète. Il tira immédiatement sur un brigand qui se prit le carreau en plein dans la tempe, tomba comme une pomme trop mûre tombe d’un arbre, sa tête faisant le même bruit en heurtant le sol. Les survivants terrorisés par la férocité des jeunes hommes prirent leurs jambes à leurs cou et disparurent dans le bois.

Les deux vainqueurs pouvaient dorénavant, après avoir vidé la bourse bien remplie du chef des brigands, voir pourquoi ils ont failli mourir. De l’opium caché à l’intérieur du chanvre voilà ce que transportaient les marchands.

-<< Sûrement une affaire qui s’est mal passée à la capitale et voilà qu’on leur tombe dessus. Remarqua Ace se remémorant les diverses anecdotes des marchands, qui semblait de moins en moins respectable en unissant les divers éléments.

- Ça va tu vas t’en remettre ? ajouta Ace en voyant son frère agenouillé dans la poussière le souffle haletant.

- C’est bon… C’est bon… Je n’aurais jamais pensé que cette fille nous enverrait dans un piège. Rétorqua-t-il accompagné d’un haussement d’épaules et d’un hochement de tête. Ace sachant très bien que son frère était éprouvé par le fait d’avoir donné la mort, fût rassuré de voir qu’il préférait invoquer un autre prétexte pour sauvegarder sa fierté. Ceci prouvait au moins qu’il ne perdait pas le nord.

- Évidement, j’espère que tu te méfieras un peu plus des belles connaissances dorénavant. Alek d’un naturel opiniâtre face aux remontrances de son frère se trouva cette fois-ci bien silencieux, ce qui fit revenir Ace sur sa première observation. Bon on remonte sur la remorque, on cherche les planches et on rentre, on laisse tout ça là on préviendra le village et les autorités à Augsbourg>>. Ordonna Ace en relevant Alek.

Les deux garçons rentrèrent avec leurs planches, enrichis de leur terrible expérience. Ils en firent part aux gardes de la ville et à leur père. Finalement après une enquête expéditivement du bailli, la fille fut attrapée et accrochée sur un poteau de la place où elle devait attendre que le seigneur décide de son sort. Alek et Ace allèrent la voir pour avoir des explications.

-<<Je suis désolée je pensais…Dit-elle en sanglotant.

- Oui tu pensais qu’on ne reviendrait pas. Lui lança Ace.

- Pourquoi nous as-tu fait ça ? Demanda Alek baignant encore dans une incompréhension aveugle.

- Ils m’ont dit que je pouvais gagner de l’opium si je m’assurais que les marchands tombent dans le piège, mais quand j’ai vu que vous vouliez venir j’ai eu peur…Répondit elle en continuant de sangloter.

- Tu n’as aucun honneur sale droguée, tu nous as vendus pour de l’opium, tu aurais dû nous prévenir mais tu as préféré nous laisser aller à la mort. Hurla Alek.

- Que je ne te croise plus jamais ou je te roue de coups>> Menaça Ace.

Le garde les força à partir. Le lendemain on apprit que la fille était morte. D’un coup de poignard qui avait bizarrement échappé à la surveillance assidue des gardes. Alek avec le soutien des siens surmonta le choc du combat, au prix de plusieurs nuits de cauchemars. Ace quant à lui encaissa l’expérience différemment, plus introverti, il se réfugia entre le travail arasant de la ferme et les bras de sa dulcinée pour noyer ces horreurs. Effectivement le travail ne manquait pas à la ferme, entre les champs, les vignes et les animaux.

Leur père, très agité suite à ces évènements promit de se charger des commanditaires de l’attaque pour s’assurer qu’ils ne puisent plus nuire à personne. Après la jeune fille les prochaines victimes de cette affaire pourraient être Alek et Ace. Joseph échangea de nombreux messages par pigeons voyageurs, les nuits suivantes. Portant des lettres couvertes de signes étranges, incompréhensible pour les deux jeunes hommes. Suite à ça il promit que la situation était réglée. Ils savaient que leur père était quelqu’un de dangereux mais ils n’ont jamais su pourquoi et d’où venait-il avant de vivre à Augsbourg avec eux, ni ce qu’il était arrivé à leur mère, de laquelle les deux garçons avaient un souvenir bien flou après toutes ces années ; Joseph refusait d’en parler, le sujet était tabou.

Quelques semaines après cette aventure des marchands arrivèrent à Augsbourg et rapportaient que des Orques les avaient attaqués, ce fut le cas de petites caravanes faiblement gardées auparavant, mais des grandes aussi plus fortement gardées avec des hommes bien équipés rapportaient des attaques maintenant. Un vent de panique envahit la ville, les tribus n’attaquent jamais aussi loin dans les terres et rarement de grandes caravanes. Le seigneur décida alors d’envoyer un groupe d’une vingtaine de ses meilleurs chevaliers pour prendre des nouvelles. En prenant le soin d’augmenter la garde et les contrôles aux portes.

La ville commençait à s’étouffer vu qu’il n’y avait de moins en moins de marchands qui arrivaient jusqu’à la ville.

Au temps de la moisson, trois mois après leur départ les cavaliers revinrent mais ils n’étaient plus que huit et les nouvelles n’étaient pas bonnes.

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