Chapitre 1

Notes de l’auteur : hi hi la famiiiille
merci de me lire :))

j'espère que vous allez bien. n'hésitez pas à me corriger si vous voyez d'éventuelles fautes, et à me conseiller des livres à lire ! je débarque ici, donc je ne connais pas trop.

bref, passez une belle journée ♥

— Foutu soleil, je grogne. Même pas deux heures dehors et j'ai déjà un coup de soleil !

Noélia rit. Elle se prélasse tranquillement sur un transat, un verre de sirop à la main et des lunettes de soleil coincées dans sa chevelure crépue. Cliché. Moi, je suis obligée de me tartiner des tonnes de crème solaire dès qu'il y a un peu de soleil. Chiant. Et là, j'avais clairement la flemme.

Mauvaise idée.

— C'est ta peau de nordiste aussi, me nargue-t-elle. Ces gens-là n'ont aucune résistance.

Je balance ma casquette sur elle d'un geste mou. Elle l'attrape et la pose sur sa tête en haussant un sourcil narquois. Je l'entendrais presque lancer un « bah alors Nour, on a plus de force ? ». Je lui pince le bras avant de rétorquer :

— Pas ma faute s'il fait aussi moche à Paris. Comment veux-tu que je bronze correctement ou que je m'habitue à la chaleur avec un temps pareil !

— Voyage ? Tes parents ont pas l'air en manque de fric, profites-en.

— Mouais. Je suis déjà allée à Dijon et à Bruxelles, mais pas plus loin. De toute façon, c'est bientôt la rentrée. C'est mort pour cet été.

Noélia secoue la tête.

— D'ailleurs, j'espère qu'on sera dans la même classe. T'as bien pris les options qu'on avait dit, et tout ? Histoire d'optimiser les chances. Et la lettre, tu as bien envoyé la lettre ? Si c'est comme au collège...

— Oui. Déstresse No ! On a fait tout ce qu'on pouvait faire.

Elle soupire et se lève. Je l'imite et grimace quand je me cogne le coude contre mon transat.

— Ouais. N'empêche, on entre en seconde quoi, ajoute Noélia. Déjà !

— Tellement ! Tu te souviens de nous en cinquième, je ris. J'ai l'impression que c'était il y a dix ans.

— Yep. De vrais bébés. Viens, on va manger, enchaîne-t-elle. J'ai trop faim et il est presque quatre heures.

Je jette un regard envieux vers la piscine bleue qui scintille à côté. Noélia a une sacrée maison, beau jardin, grande piscine... C'est pas loin de Paris, mais quand même tranquille. L'idéal ; je squatte ici presque tout le temps, même si je ne suis pas mal lotie non plus : j'habite dans un quartier à un quart d'heure d'ici. On a un petit terrain plein de verdure et un joli pavillon en pierre.

On entre dans la maison. Élégamment décorée, moderne, elle donne toujours sur l'extérieur grâce à de belles baies vitrées. No se dirige vers la pièce de vie, qui regroupe cuisine, salon et salle à manger. Elle sort des biscuits et du jus de fruits et on s'installe à table. Nos téléphones en main, on grignote le goûter en commentant nos années de collège pour la énième fois.

Noélia est arrivée en cinquième dans mon collège, dans la banlieue de Paris. J'étais complètement paumée à l'époque, je passais mon temps à lire. Non pas que ce soit mal, mais je ne sociabilisais absolument pas. J'étais... ronchon, pas très à l'aise avec les autres. Je n'aimais pas mes camarades, et ils me le rendaient bien.

Un groupe de filles populaires me critiquait assez souvent. Avec le recul, je me rends compte que ça tournait presque au harcèlement. Bref, Noélia a débarqué dans ma classe et je suis directement tombée amoureuse d'elle. Enfin, pas vraiment d'elle, et pas vraiment amoureuse... Disons qu'elle dégageait un aura, une chose qui m'a tout de suite plu. J'étais presque sûre qu'on deviendrait de très bonnes amies. Et je crois qu'elle aussi m'a repérée rapidement.

Bon, ce qui devait arriver arriva, on s'est pas mal rapprochées, et j'ai appris à me faire des potes grâce à elle. Enfin, je crois. Mais elle m'a pas mal aidée, j'avais besoin de ce déclic pour m'épanouir. J'ai évolué, on a évolué, ensemble. Nous sommes devenues les moitiés d'une même personne.

 

Le goûter fini, je m'étire paresseusement.

— Dis, tu ne veux pas aller te baigner ? je suggère à Noélia. Étonnamment, on crève de chaud aujourd'hui.

— Nour, tu dis ça tous les jours, se moque-t-elle.

Je lève les yeux au ciel.

— C'est parce que c'est vrai ! Allez, viens ! On y va.

— Ouais, ouais. Et puis, peut-être qu'à force de t'exposer au soleil de l'été, tu apprendras à bronzer... parce que ta couleur écrevisse, ça va cinq minutes ! déclare-t-elle d'un ton rieur.


 


 

La nuit est tombée. Après une longue baignade et une bonne douche pour nous, les parents de No sont rentrés du travail et les miens sont arrivés pour prendre l'apéro. Apéro qui, bien évidemment, s'est transformé en repas complet, en soirée jeux et bientôt en nuit pour Noélia et moi. C'est toujours comme ça, on se retrouve toujours à dormir l'une chez l'autre. On laisse des affaires dans chaque maison, sa famille est devenue la mienne et inversement. Inséparables comme les doigts de la main, dit mon père.

Le repas terminé, les adultes discutent en sirotant de l'alcool. No et moi nous sommes réfugiées dans sa chambre à l'étage. Ma playlist happy à fond – et nos voix de casseroles qui l'accompagnent en beuglant, on fait le challenge de dessin des quinze secondes. Chaque fois qu'on échange nos feuilles, on part dans un fou rire. Les gribouillis n'ont plus aucun sens.

Au bout d'une demi-heure, nous affichons fièrement nos œuvres d'art sur un bout de mur encore vide de la pièce. Il y en a bien une dizaine. Les traits se chevauchent, les couleurs se mélangent, rien ne va dans ces dessins. No et moi explosons à nouveau de rire en contemplant l'ensemble.

Soudain des éclats de voix percent le cocon de bonne humeur que Enemy avait formé. On échange un regard surpris. Nos parents s'entendent bien, c'est bizarre qu'ils se disputent. Un doigt sur la bouche, Noélia me fait signe de la suivre en silence.

Mode agents secrets activé. Campées en haut des escaliers, nous tendons l'oreille. Des bouts de discussion nous parviennent, à moitié avalés par la musique derrière nous.

— … normal de l'isoler ! C'est une période dangereuse, pour elle comme pour nous ! Elle risque de d... s'exclame Joan, le père de No.

— Non ! Nous pouvons nous en occuper seuls. Je refuse qu'eux s'en mêlent !

Je sursaute en reconnaissant la voix de mon père pleine de venin. Peu importe qui sont les gens qu'il désigne par « eux », il n'a pas l'air de les porter dans son cœur.

— Bon sang, arrêtez de hurler, s'égosille à son tour ma mère. Nous ne sommes pas seuls dans cette maison je vous signale. Et vous ne nous aidez vraiment pas.

Noélia plisse les yeux. Elle m'ordonne sans bruit de rester là et court dans sa chambre. Elle revient avec son téléphone. Pour noter, articule-t-elle. Je lève le pouce d'un air approbateur. On pourra mettre tout ça au clair plus tard.

— … en attendant, ça peut revenir à tout moment, déclare sévèrement Joan. Pas question de la laisser en liberté, comme ça, sans protection. Je maintiens ce que j'ai dit, je refuse catégoriquement de ne rien faire.

— Mais bon sang, explose mon père, je ne veux pas ne rien faire ! Tu n'as rien compris, je...

Un violent coup sur l'épaule me fait hoqueter. Je me tourne vers Noélia et lui jette un regard noir, qu'elle me rend.

— Non mais ça va pas ? je chuchote furieusement. Pourquoi tu m'as frappée ?!

— Je ne t'ai pas touchée, répond-t-elle sur le même ton.

Je m'apprête à rétorquer lorsqu'un deuxième coup, plus fort me projette sur Noélia. Interloquées, nous nous regardons.

— Bordel, souffle-t-elle, c'est quoi ça ?

Ma mâchoire craque brutalement et ma tête part en arrière. Je gémis, toujours allongée sur Noélia.

— Noélia, me dis pas que ta maison et hantée !

Une force invisible attrape le col de mon t-shirt et me soulève brusquement. Mon pied bute contre la rambarde des escaliers. Je me débats en grognant. Non mais sérieux, c'est quoi ce délire ? Un fantôme vengeur m'attaque ?

Noélia me regarde fixement, les yeux écarquillés. Blême, elle lève une main tremblante et s'exclame :

— Nour, ne bouge surtout pas. Il y a un énorme truc noir autour de toi...

Je m'immobilise en retenant un cri. La chose commence à me traîner vers la fenêtre du couloir. Paniquée, je m'accroche comme je peux aux meubles et aux portes. Noélia se précipite vers les escaliers et hurle une phrase que je ne comprends pas. Puis un énorme BOUM retentit et je m'écrase lourdement sur le sol. Une épaisse fumée blanchâtre remplit le couloir, et lorsqu'elle se dissipe enfin, nos parents nous toisent d'un air étrange. Mon père, raide, crache :

— Pourrions-nous savoir ce qu'il s'est passé ?

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Shirotori
Posté le 14/05/2022
Hey !
Magnifique premier chapitre ! J'aime beaucoup ton style d'écriture. Tu arrives à rendre les dialogues très vivant en utilisant un vocabulaire assez actuel sans que ceux-ci soit toutefois trop lourd ou surfait. Ta façon de décrire également l'amitié des deux jeunes filles est simple mais ne la rend que plus réaliste. Ça me rappelle mes propres après-midi entre copines. Quant à l'intrigue, tu as réussi à me tenir en haleine.
Hâte de lire la suite !
-bambi'sfeather
Posté le 15/05/2022
Hey ! Oh wooow premier commentaire sur mon histoire si gentil 😭❤️
Merci beaucoup ! J'avoue que je remarquais souvent que dans les livres, les ados parlent comme les descriptions. Je voulais rendre mes personnages un peu plus réalistes justement. Ravie de voir que ça se sent ?
Vraiment merci d'avoir pris le temps de lire et de commenter :)
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