Jane.
Voilà le premier nom qui me vient à l’esprit quand mon esprit brumeux se remit lentement à fonctionner. J’essaya immédiatement d’ouvrir les paupières mais la clarté des rayons du soleil me forcèrent à les garder fermer.
Je n’étais pas dans mon lit, ça c’est sûr, j’avais le dos mouillé par l’herbe trempé que j’arrivais à sentir sous mes doigts. De la terre, des feuilles mortes, tout un écosystème était collé a mon corps à travers mes habits.
Une odeur de mousse fraîchement humidifié par la rosée du matin vient me caresser les narines. Poussée par la curiosité, je finis par m’asseoir difficilement et entrouvrir les yeux en plaçant une de mes mains en visière au-dessus de ma tête.
- C’est quoi ce bordel…soufflai je du bout des lèvres
J’étais allongé au milieu de…comment définir un endroit pareil ? Une sorte de forêt d’arbres géants ? Non sérieusement ils devaient au moins faire une cinquantaine de millier de mètres. Leurs branches s’élevaient tellement haut que je n’arrivais même pas à en voir la cime.
Où est ce que j’étais ? Je ne me rappelais pas mettre jamais trouver dans une tel foret avant. Enfaite, je ne me rappeler pas non plus comment j’étais arrivé aux milieux de tous ses arbres anormalement immenses. J’aurais bien pensée au foret de sequoia géant de Californie, mais, ce ne ressemblait vraiment pas aux images que j’en avait vu sur internet. Ce labyrinthe végétal était luxuriant, empli de fougères, de plantes et de fleurs en tous genres, poussant partout dans les racines enchevêtrer de ses arbres gigantesques.
Les sequoias de Californie ? Je fronçai les sourcils en me rendant compte de l’absurdité de mes propres pensées. J’étais incapable de dire comment j’avais atterri entre ses rochers de mousses terreuses et pourtant je me souvenais d’une information aussi inutile qu’une recherche internet datant probablement de plusieurs années ?
Jane.
Le prénom me revient encore à l’esprit. Qui était Jane ? Pourquoi je n’avais absolument aucune idée d’où je me trouvais ? Quelle était cet endroit étrange qui semblait totalement irréel ?
Les bruissements provenant du feuillage dans mon dos me firent soudainement sursauter de peur. Surpris et paniqué, ainsi qu’aveuglait par cette lumière au rayons radioactifs, je m’écrasa sur le sol moussus, trempant mes mains de plus belle.
M’avait ont enlevé ? C’était la seule explication plausible qui me venait en tête. On avait dû me droguait et m’emmener dans cette foret perdu au milieu de nulle part. Je tremblais déjà à l’idée de voir mes kidnappeurs apparaitre derrières ses buissons. Les battements de mon cœur s’accélèrent, je sentais la terreur montée en moi. Je n’avais absolument aucun moyen de défense, j’étais seulement un garçon totalement perdu et apeuré étendu sur un sol boueux. Pas de quoi faire peur à qui que ce soit. Enfaite, si des gens cherchaient à me faire du mal, il n’aurait aucun problème à mettre leur plan à exécution.
Alors que j’allais atteindre des nouveaux records de stress, un animal sauta du feuillage, me tirant un glapissement étranglé.
Un lapin. Géant. Avec des cornes. C’était un lapin qui devait mesurer au moins 5 mètres de haut, des bois ressemblant à ceux d’un cerf trônant fièrement derrière ses deux oreilles grisâtres. Je n’étais pas particulièrement douée à l’école, mais si je savais une chose, c’est que la créature qui se tenait devant moi n’était pas sensé exister.
- Ok, là c’est bon j’en suis sûr, c’est un rêve. Assurai-je en fixant toujours l’animal avec étonnement
- C’est tout ce qu’il y a de plus réel.
Je laissa échapper un second cri de surprise. J’essaya de me relever le plus vite possible, près à me battre contre la personne a qui appartenait cette voix, mais je glissa sur le sol humide et m’écrasa au sol de nouveaux. Décidément, ce n’était vraiment pas mon jour. L’ombre de ce qui devait être mon kidnappeur était dressé devant moi, le soleil brillant si fort dans son dos que je n’arrivais pas à percevoir les traits de son visage. Le timbre de sa voix résonnait encore dans mes oreilles l’effroi me paralysant maintenant complètement au sol.
- Comment t’appelles-tu ? Demanda de nouveau l’étranger
Étrangler de peur, je n’arriver même pas à réfléchir correctement, les mots s’embrouillaient dans mon esprit et je balbutia des paroles sans queue ni tête. Il s’avança de quelques pas me permettant finalement de voir à qui j’avais à faire. Enfin était ce plutôt : à quoi ? La personne que j’avais en face de moi n’avais rien d’humain. Il me faisait face, ses yeux verts aussi vif que la végétation environnante rivé sur moi. Il avait de long cheveux corbeaux nouée en une tresse descendant jusqu’à ses chevilles. Je découvris alors avec stupeur ses pieds. Ils étaient nus, mais surtout de longues griffes lui faisait office d’ongles. Ses mains à la peau blafarde possédées les mêmes terminaisons monstrueuses et tenait fermement une longue branche taillée qui devait bien faire deux fois sa taille. Mais le plus étrange restait définitivement son accoutrement ridicule. Fais d’un tissu kaki qui m’était inconnu, une combinaison lui couvrait l’entièreté corps. Il portait une sorte de cape totalement translucide, la capuche rabattue sur sa tête. Une ceinture emplie d’objets étranges étaient fixé autour de sa taille et ce qui ressemblait à dés bracelets de pierres rondes lui couvraient les poignées. Qui était donc ce personnage tout droit sorti d’un conte de fée ?
- Comment t’appelles-tu ? Répéta-t-il en s’avançant d’un pas.
Le ton menaçant de sa voix me fit comme un électrochoc, je me dépêcha de me relever frottant mes mains tachées de terres à mon t-shirt. Nous nous fixions du regard, une animosité électrisante se créant entre nous. J’avais peur mais je ne voulais pas qu’il pense que du fait de ses longues griffes et sa gigantesque taille il pourrai arriver à me tuer sans résistance de ma part.
- Comment t’appelle-tu ? je te préviens c’est la dernière fois que je le demande.
Je me rendis alors compte avec stupéfaction que j’étais en réalité incapable de répondre à sa question. Comment m’appelai-je ? Pourquoi mon cerveau était vide de tout souvenirs concernant mon identité alors que le nom de Jane était gravé au fer blanc à l’interieur ? Des émotions totalement contradictoires me secouaient, je sentais une boule se crée au niveau de ma gorge, rendant m respiration de plus en plus sifflante. Qui étais-je ? Qui étais Jane ? Mais surtout Qu’elle était cette créature aux griffes acérés se tenant devant moi ?
- Qui êtes-vous ? Répliquai-je de la voix la plus confiante que je pouvais adopter dans mon état agité
- Saarinati Orthosea. Mais tu peux m’appeler Saari.
- Saari…souffle ai-je, un léger sourire apparaissant sur mes lèvres malgré moi
Bientôt, sans que je n’arrive à me contrôler, j’étais plié de rire devant l’incrédulité de ma situation. Je n’arrivais même plus à craindre que Saari m’attaque, parce que j’avais maintenant la preuve formelle que j’étais au milieu d’un rêve totalement dingue. J’allais me réveiller surement d’un moment a l’autre, le stress avait totalement disparu laissant place à un soulagement bienvenue.
- Je ne savais pas que mon nom était aussi drôle.
La froideur de son ton ne réussit même pas a écarter mon hilarité.
- Il ne l’est pas. Saarinati n’est juste pas un nom. Tout ça n’est pas réel ! Je vais me réveiller d’un moment à l’autre.
- Non, enfaîte, tu viens de te réveiller. Assura-t-il d’un ton toujours aussi monocorde
- Je veux dire, me réveiller de tout ça. Tu n’es pas réel. Ces arbres de 100 mille mètres de hauts ne le sont pas non plus ni ce…lapin à cornes. Je ne pensais pas avoir autant d’imagination pourtant…
Saari resta plantée devant moi, le visage toujours aussi inexpressif jusqu’à ce que je me calme et que les bruits sourd de la forêt nous entourent de nouveau.
- Tout d’abord, reprit-il en plongeant son regard déstabilisant dans le miens., je suis tout ce qui a de plus réel et mon nom a beau être rare, il ne suscite aucune moquerie de ce genre. De plus ses "arbres", comme tu l’as dit, sont l’essence même de notre vie, les érafles nous apporte protection, alimentation et même vitalité, nous leurs sommes extrêmement reconnaissant.
Des érafles ? Je n’avais jamais entendu parler de cette variété. Normale, me repris je soudainement, c’est un rêve. Mon cerveau est en train de crée un monde ou les hommes ont des griffes a la place des ongles et des espèces inexistantes prennent vie.
- Et pour finir, poursuivit Saari, ne t’avise plus jamais de traiter un Woopie de la sorte devant moi. Ses êtres sont les plus pur ainsi que sage du continent. Ils sont aussi très rares, et ne se montrent pratiquement jamais. C’est suspect que celui-ci se soit approché d’un étranger tel que toi d’ailleurs...
Donc maintenant les lapins à cornes avaient un nom, et on leur attribuée un respect supérieur à une personne. J’avais le tournis à l’idée de tout ce que mon esprit endormi était capable d’élaborer. Inspectant le visage fermé de Saari, j’essayai de déterminer si oui ou non cette personne m’avait kidnappé et me raconter maintenant tout un tas de bêtises dans le but de m’embrouiller encore plus que je ne l’étais déjà.
Et puis même, des Woopie ? Qu’elle genre d’animal avait un nom pareil ?
- Maintenant qu’on a éclairé certain point, peux-tu répondre à ma fameuse question ; comment t’appelles-tu ?
- Je…je ne sais pas.
Je le vis esquisser un sourire entendu qui troubla l’impassibilité de son visage le temps d’une seconde. Je ne comprenais pas se qu’il y avait de drôle dans le fait de se retrouver face a une personne amnésique, c’était même totalement tordu.
- Tu fais alors bien partie dès notre, bienvenue. Annonça Saari, toute trace de méfiance ayant disparu de son regard comme par magie
- Dès votre ? répétai-je perplexe
Je le voyais déjà essayer de me rallier à une secte ou un groupe d’amoureux de la nature vivant au milieu d’un foret tellement reculée que personne ne la connaissait.
- Le peuple des érafles, ou, plus communément appelé : les érafliens.
Une envie soudaine de rire de nouveau me pris quand j’entendis ses paroles insensées. Je ne savais pas qui était Saari mais une chose était sûre ; il n’avait pas la lumière a tous les étages. Bizarrement, j’apprécier le fait d’être le plus sensé de nous deux, j’étais face a une personne dérangée, ce qui voulait dire que j’avais encore toute ma tête.
- Je n’ai rien à voir avec toi ni ton… peuple rétorque ai-je en croisant les bras de satisfaction. Je ne me rappelle peut-être pas qui je suis, mais je sais que toi et moi n’avons rien en commun. A commencer par le fait que je suis un humain. Je ne sais pas si c’est un déguisement que tu portes ou si tu as subi de la chirurgie pour ressembler a je ne sais quoi, mais une chose et sur, il faut que tu te fasses soigner.
Mes mots, que je pensais assez dur pour provoquer la colère de mon interlocuteur, lui tirèrent une expression totalement différente. Ses immenses yeux émeraude étaient écarquillés me fixant intensément, un voile empli de terreur et confusion se rajoutant à son évidente surprise.
- Regarde tes mains.
J’obéis en levant les yeux au ciel, que cherchait il a me prouver a la fin ?
Les longues griffes couvrant mes doigts me firent tomber de stupeur. Les battements de mon cœur résonnaient dans mon crâne tellement fort que je n’entendais plus rien de ce que m’expliquer Saari. Qu’est-ce que c’était que ça ? Ou étaient passer mes ongles ? M’avait on fait subir à moi aussi une chirurgie dans mon inconscience ?
Je porta une de mes mains à mon visage par pur réflexe. Mes yeux, mon nez, tout y était, pourtant…mes cheveux. Je tira une mèche devant mon regard paniqué et faillit m’évanouir d’horreur.
- Mes cheveux ! M’exclamai-je affolé. Pourquoi ? Comment ? Je suis blond ! BLOND ! J’ai des cheveux décolorés et bouclée, pas brun et raides ! Et c’est quoi ses trucs qui sortent de mes mains ? Et mes pieds ! MES PIED BORDEL !
- Calme-toi.
- Non, non, et non. C’est quoi ses fringues ?! Je n’ai jamais porté ça de ma vie. D’ailleurs, je n’ai jamais vu personne porter ce genre de trucs. Ils sont faits en quoi vos vêtement en feuilles ?! Plaisantai-je au bord de la crise de panique
Saari me lança un regard moqueur qui me fit réaliser que : oui, j’étais bien vêtu de feuilles. Cette histoire commencée a réellement m’énerver, je ne comprenais absolument rien de ce qui était en train de se passer et Saari ne s’emblait pas vraiment pressé de répondre à ma multitude de questions. Je ne savais pas si tout ça était le fruit de mon imagination mais il devenait vraiment urgent que mon réveil se mette à sonner et que j’ouvre les yeux, bien au chaud dans mon lit.
Quelque chose d’autre clochait. Je ne me rappelais pas mon nom, pourtant j’avais toute ses réminiscences très claires de ce qu’était ma vie avant cet enlèvement, je me souvenais de mon apparence qui, soit redit en passant, n’avait rien à voir avec mon physique actuelle.
- Tu ETAIS blonds et tu ETAIS humain Natao. Déclara Saari d’un air légèrement agacé. Je peux t’appeler Natao d’ailleurs ?
- Non !
La peur se transformer en colère. Je la sentais monter en moi. L’incompréhension que m’évoquer ses informations toutes plus excentriques les unes que les autres me mettait dans tous mes états. Saari devait arrêter de se moquer de moi et m’expliquer réellement ce que je faisais ici, quitte à ce que se soit pour m’annoncer qu’il s’apprêtait à me tuer et m’enterrait sous un de ses grands arbres.
- D’accord, d’accord, pas besoin de t’énerver. Tu sais, personne ne se rappelle son nom. Il faudra t’en choisir un nouveau de toute façon.
Pourquoi rester-t-il si impassible, si suffisant face à la panique qui m’enivrait ?
- J’ai déjà un nom. Et pas un nom tiré par les cheveux inventé à l’instant par un lutin géant qui vit dans les arbres !
Ma fureur qui m’avait emporté encore quelques secondes plus tôt était en train de se perdre malgré moi. Je n’étais pas particulièrement courageux, la vérité était que je mourrai de peur et que mon seul et unique souhait se résumé à me délivrer de cette situation dont je ne comprenais rien. Saari se pencha vers moi, me lançant un regard rassurant qui calma légèrement mon bouleversement général. C’était bizarre, j’avais beau être persuadé qu’il était totalement perché, il n’avait pas l’air d’être méchant pour autant. Et puis, s’il avait vraiment voulu m’éliminer, il aurait eu le temps de le faire au moins vingt fois sans problème.
Mes yeux s’étant habitué à la luminosité ambiante, j’arrivais maintenant à discerner tous les traits de son visage parfaitement. Ses lèvres fines, ses pommettes saillantes et son nez droit décoré d’un anneau argenté. Et puis, Ses grand yeux vert reflétant les couleurs de la foret autour de nous. Une dizaine de boucles d’oreilles habillaient ses oreilles jusqu’à leurs pointes.
Une minute. Leurs pointes ? Je resta une seconde stupéfait de ne pas avoir remarqué ça avant. Avec hésitation, je porta une main tremblante à mes propres oreilles, qui, bien que dénude de tout bijoux, avait l’air aussi pointu que les siennes.
- Qu’est-ce que j’ai pu fumer pour imaginer tout ça... Murmure ai-je tristement.
Car j’étais maintenant persuader de rêver. Ça ne pouvait pas être un enlèvement, tout ça était juste un voyage dans mon subconscient, engendrée par mon imagination que je ne pensais pas aussi développé. La question qui persistait maintenant étant : pourquoi ne me réveillai je pas ?
- Rien du tout je te l’assure. Le réveil est toujours compliqué, mais, d’habitude, on ne se rappelle de rien. Ni de son ancienne apparence ni son existence passée, ce qui facilite l’assimilation de toute ses informations.
- Que veux-tu dire par ancienne apparence ?
- Ta forme humaine.
- Je suis humain.
- Tu l’étais, comme nous tous. Mais maintenant tu fais partie d’un autre peuple je te l’ai dit. Tu es un érafliens. Tu es dès notre.
Sa voix était maintenant douce et rassurante. La panique ainsi que la terreur avaient laissé place chez moi a un ennuie triste. Je ne cessai de me pincer la main, attendant patiemment se moment de bonheur ou j’échapperai à toutes ses sottises.
- Pourquoi ? Lâche ai-je en entrant dans son jeu. Comment serais-je devenu autre chose qu’un humain ?
- Parce que ta vie humaine a pris fin.
***
- Tu veux dire que…je suis mort ? Assurai-je d’une voix tremblante
Ma main était en sang et je ne me réveillai toujours pas de ce mauvais rêve. Et s’il me disait la vérité depuis le début ? Je ne savais plus quoi penser ou qui croire. Totalement perdu, j’envisageai malgré moi que Saari n’était pas si dément que je le croyais il y a encore quelques minutes.
- Eh bien…oui. Du moins ton enveloppe et tes souvenirs humains le sont. Exposa t il me regardant avec pitié
Je fixa l’herbe mouillé par la rosée du matin, ne sachant quoi penser. Toutes ses informations se bousculer dans ma tête. Mort ? Enterré ? Comment était-ce possible ? Comment…une violente nausée me secoua d’un coup et j’expectora ce qui devait, apparemment, être mon dernier repas au milieu de la végétation luxuriante. L’agressivité et l’incompréhension sortie elle aussi, comme si je lâchais toutes les émotions accumulées depuis mon réveille pour ne laisser qu’un vide terrifiant.
- Ça va aller ? Demanda Saari un œil inquiet posé sur moi.
Il posa gentiment sa main sur mon épaule et je senti une chaleur bienvenue irradier ma peau. Saari me souriait tristement, toute la froideur qui émanait de lui il y a encore quelques instants avait disparu. Comme si elle avait fondu à la chaleur du soleil.
Tiens, je l’avais oublié celui-là. J’arrivais à voir parfaitement maintenant malgré l’environnement anormalement lumineux. Le feuillage épais des érafles ne me permettaient pas d’apercevoir la couleur du ciel qui devait être d’un grand bleu sans nuage. Je n’arrivais pas à concevoir comment la clarté du soleil arrivait à traverser cette nuée de feuilles dont je ne voyais pas même la cime. L’atmosphère avait quelque chose de…magique ?
- je dois te ramener au camp maintenant, affirma-t-il en m’aidant a me mettre debout, tu dois rencontrer notre guide.
- Votre guide ? Répétai-je d’une voix dénudée de toute émotion.
Je me sentais tellement perdu par les propos de Saari et toute cette histoire que je n’arrivais même plus à être surpris de l’entendre m’expliquer le rôle de ce qu’il appelait un guide. Apparemment c’était l’équivalent d’un chef de tribus. Une sorte de président dont il parlait avec un respect inimaginable. Saari m’expliqua aussi qu’un guide était une représentation morale de la sagesse ce qui expliquait l’importance qu’on lui donné.
Il me conduisait maintenant dans la foret, a travers les arbres qui se ressemblaient tous.
- Dépêche-toi ! Elle t’attend avec impatience.
- Eh bien moi je ne suis pas pressé de la rencontrer ta fameuse guide. Rétorque ai-je en trainant le pas. Et puis d’ailleurs, pourquoi m’attendrait-elle ?
- Ce n’est pas tous les jours que notre peuple accueil un nouveau membre.
Alors ça s’était là chose la plus stupide que j’avais entendu jusqu’ici, et pourtant j’avais le choix. Si j’étais belle et bien mort, comme me l’avait très gentiment avoué Saari, si toutes les personnes, ses érafliens, étaient mort eux aussi alors ils devraient être des milliards. Des gens sur Terre mourraient à chaque seconde de la journée, ce village ou il m’emmenait devrait être surpeuplé.
Sari se tourna vers moi voyant que j’avais stopper ma marche, perdu dans mes pensées.
- Natao, reprit-il d’un ton beaucoup trop sérieux à mon gout, tu as quelque chose de spécial, tu…
- Je ne m’appelle pas Natao !
- Très bien, très bien ! Accélère, la guide t’expliquera tout ça mieux que moi de toute façon.
J’obéis en silence. Des milliards de questions fusaient dans mon esprit et m’empêchaient de me rendre compte que j’étais en train de suivre un inconnu dans un endroit qui m’étais totalement étranger sans poser la moindre question. L’histoire du kidnapping refit surface et je pris peur, peut être m’emmener t il dans un endroit propice à un meurtre ? Non, finit je par me reprendre en me rappelant son regard, Saari n’était pas un tueur j’en était convaincu.
Bientôt, nous arrivions devant le plus grand des arbres que j’avais croiser jusqu’ici. Il s’arrêta devant le tronc qui devait bien faire 100 fois sa largeur et posa sa main griffue sur un enchevêtrement de mousse et champignons pris dans l’écorce. Aussitôt, les champignons s’éclairèrent d’une douce lumière bleutée et une porte se creusa dans le bois tacheté.
- Tu m’expliques ?
- Pas le temps. Viens.
Et sans me laisser le temps de répliquer, Saari s’engouffra dans la cavité qui venait de s’ouvrir sous nos yeux. Ben voyons, pourquoi étais je surpris ? S’il y avait des lapins à cornes et des lutin elfes géants alors comment pouvait ai-je être étonné de voir des champignons brillants ou une porte dans un arbre ?
- Je sens que je vais le regretter. Murmure ai-je en suivant les traces de l’Eraflien
Au moment même ou j’eu traversé, l’ouverture se ferma violemment derrière moi, emportant avec elle toute la lumière et la chaleur de la forêt. Le noir complet dans lequel je me trouvais maintenant me tira un frisson.
- Je le savais. Assurai-je d’une voix tremblante
- Par ici.
Une seconde plus tard, les mêmes champignons éblouissants qui avait ouvert l’entrée se mirent à briller, faisant apparaître le visage de mon guide a quelques pas de moi. L’endroit dans lesquels nous nous trouvions était très étroits, bien plus étroit que je ne l’avais imaginé. Je me sentais même légèrement serré, ma respiration se fit plus rapide. Sérieusement vu la largeur de l’arbre ils auraient pu creuser un petit peu plus. J’étais tellement étonné par cette sorte de grotte humide et obscur que je n’avais pas remarqué l’échelle creuser qui s’élever vers la hauteur de l’arbre. Enfin, encore une fois, j’imaginais seulement que l’échelle montait jusqu’à la cime de l’érafle car les échelons se perdaient dans la noirceur environnante. Je jetai alors des coups d’œil perplexe autour de moi et découvrit que ce minuscule couloir ne s’arrêtait que sur cela : une échelle. Voyant Saari se hisser sur les premières barres de bois je declara d’un air peu convaincu :
- On va sérieusement monter jusqu’en haut sur ça ? Ta guide sera morte avant qu’on arrive, t’en est conscient ?
- A quoi te servent tes griffes à ton avis ?
D’un coup Saari se propulsa en avant et disparu dans les ténèbres. A chaque monté de plusieurs mètres, des champignons s’allumaient pour éclairer son incroyable agilité.
Donc…j’étais sensé faire ça ? J’essaya de me pincer une nouvelle fois, mais rien ni fit, je ne me réveillai pas. Je n’avais jamais été très bon pour grimper aux arbres mais là, cela révéler de l’impossible. Même avec ses choses acérés ayant remplacé mes ongles, je ne voyais pas comment je pouvais arriver a reproduire les sauts surréalistes de l’Eraflien.
Comme s’il avait lu dans mes pensée, la voix de Saari à plusieurs mètres au-dessus de moi me parvient comme un écho :
- Tu n’as besoin d’aucun entraînement. C’est inné chez toi. Ai confiance, ton instinct d’eraflien va te guider.
J’esquissa un sourire dépité. Mon instinct eraflien, évidemment, comment je n’avais pu ne pas y penser ? Si c’était inné alors pourquoi s’inquiéter ? Pourquoi craindre de tomber en s’écrasant au sol après une chute de plusieurs kilomètres de long ?!
- Dépêche-toi Natao, monte !
J’étais tellement perdu que je ne répliqua pas, mais mon esprit lui hurler : JE NE M’APPELLE PAS NATAO, C’EST SI COMPLIQUE A COMPRENDRE ?!
- Après tout, Peut être que si je m’écrase au sol je me réveillerai enfin de se rêve à rallonge…
- Tu parles souvent seul ?
- Tais-toi je me concentre. Rétorque ai-je violemment
Après une grande inspiration et un élan de courage, j’agrippa les premiers échelons et me propulsa en avant de seulement quelques centimètres pour commencer. A contre cœur, je dus admettre que Saari avait raison. Je n’avais pas besoin de réfléchir, comme si ses griffes aussi pointue qu’une aiguille me guidaiennt, comme si elles pensaient par elles même.
Bientôt, la peur d’être précipité dans le vide fut remplacer par l’adrénaline d’aller toujours plus haut, et surtout, de percevoir jusqu’où nous emportait cette mystérieuse échelle. Je m’élevais de plus en plus vite, de plus en plus loin tout en admirant les champignons révéler leur éclat bleuté à mon passage.