Chapitre 06 🧹

Pdv de Matthew

J'étais encore dans le couloir avec le professeur McGonagall, le professeur Rogue et Julian. Nous sommes tous les deux en train de passer un sale quart d'heure.

- Qu'est-ce que vous comptiez faire dans ce couloir ? Vous battre ? Vous vous croyez au cirque ou dans une cour de récréation ?

- Mais Madame, je-

- Taisez-vous Monsieur Taylor sinon, je serai contraint de vous mettre aux travaux forcés ! gronda Rogue.

Alors que Julian se faisait petit, McGonagall reprit la parole.

- Surtout que ce n'est pas la première fois que je vous vois vous tourner autour pour vous battre. Si cela devait se produire, je peux vous assurer que vous seriez tous les deux virés pendant quinze jours, avec le soutien du Professeur Rogue et du professeur Dumbledore. Wilson, vous venez. Severus, je vous laisse votre élève.

***

Plus tard, je me retrouvais dans la salle de classe de métamorphose du Professeur McGonagall en compagnie du Professeur Flitwick, le professeur de ma maison. J'étais en train de me faire remonter les bretelles en compagnie de mes deux enseignants préférés et j'osais espérer que la situation s'améliorerait à mon avantage mais il n'en était rien.

- Monsieur Wilson, vous rendez-vous compte que ce que vous vous apprêtiez à faire est grave ?

- Oui, Madame, répondis-je en bon élève. Bien sûr que je sais...

Je savais que ce que je m'apprêtais à faire relevait d'une sanction haute. Mais ma colère était plus grande que ce que j'aurai imaginé, elle me rongeait de l'intérieur.

- Ce genre de chose est passible d'une exclusion de l'école, vous le saviez j'espère ?

Je hochais la tête suite à sa réponse, tout en baissant mon regard.

- Une question me trotte l'esprit, si je peux me permettre, se réveilla aussitôt mon professeur de Maison. Pourquoi est-ce que vous comptiez faire ça ?

Je levais la tête pour la regarder. Je comptais bien lui parler de ce qu'il se passait dans les couloirs pour qu'elle en soit informée. Surtout pour que Lilly soit plus tranquille à l'avenir.

- La vérité, Professeur, c'est que je voulais venger une amie, Lyna Hawkings, pour être plus exact.

- Que voulez-vous dire ? demanda McGonagall impatiente.

Avant de lui répondre, je remarquais une chose. Me posait-elle la question car elle ignorait la réponse ou bien faisait-elle exprès de ne pas comprendre ?

- Lyna se fait encore harceler par Julian, Madame. Pour tout vous dire, tout à l'heure elle est tombée parce qu'il l'avait poussé et elle a dû aller à l'infirmerie. Ce n'est pas la première fois depuis le début de l'année qu'il fait ça.

- Et vous pensez qu'en venant aux mains, cela arrangerait la situation de Mademoiselle Hawkings ? persifla McGonagall.

Suite à la question du professeur, je baissais la tête. Au fond de moi, je ressentais une honte me prendre au niveau de la poitrine mais également une fierté insoupçonnée. J'avais l'impression que je pouvais accomplir de grandes choses mais ma sagesse de Serdaigle reprenait le dessus à chaque fois.

- Non, en effet...

Flitwick, qui jusque-là regardait, appuya le propos de McGonagall.

- Au contraire, cela rendrait moins légitime de la défendre. Vous devriez éviter de vous mêler de ce qui ne vous regarde pas et vous concentrer davantage sur vos cours, même si vous êtes un bon élève en règle générale.

- Alors on doit laisser Julian et ses amis se moquer d'elle et la tabasser ? fis-je en haussant un peu le ton.

- Non, bien évidemment mais il faut trouver un moyen moins... physique et plus pédagogique, répondit mon professeur de Maison. Après tout, même si ce qu'ils ont fait est inapproprié, cela ne veut pas dire qu'on doit leur rendre la pareille. Monsieur Wilson, vous êtes un Serdaigle, vous devriez avoir la sagesse, l'intelligence et la réflexion pour comprendre cela.

McGonagall rendit l'appareil à Flitwick qui avait appuyé son propos quelques minutes avant.

- Pour ma part, je m'en chargerais avec leur professeur de maison, nous allons réfléchir à une punition méritée et des excuses seront exigées. Je vous ferai très vite savoir, Monsieur Wilson, les mesures que nous aurons prises.

- Je vous remercie, Professeur, répondis-je. Je vous laisse...

Au moment où je m'apprêtais à sortir de la salle, Flitwick m'interpella.

- Monsieur Wilson, vous savez sans doute que j'attends de vous un comportement irréprochable de votre part. Le moindre écart et je vous mets en colle.

- Bien sûr, Professeur, j'acquiesce en hochant la tête.

Cette fois, je sortis de la salle de métamorphose. La première chose que je voulais faire était la suivante : il faut que je parle à Lyna.

Pdv de Lyna

Le lendemain, c'était samedi. Je décidais de me reposer un maximum.

Je réfléchissais à ce qu'il s'était passé ces dernières années. Tout tournait en boucle dans ma tête depuis hier et je ne pouvais pas m'empêcher de penser à toutes les fois où j'ai cru que le monde entier était contre moi... et que j'allais devenir folle. Oui, j'ai sincèrement pensé que j'allais le devenir. J'étais même allée jusqu'à me dire que c'était moi qui avais un problème. Comment retourner la situation soi-même ?

Pourtant, je n'avais rien fait pour mériter ça. Je n'étais personne, juste une jeune fille qui voulait grandir dans la plus belle et grande école de la magie qui puisse exister. Julian et sa clique avaient pour ordre de ne pas m'approcher du milieu de la cinquième année jusqu'à... maintenant bizarrement. D'ailleurs, je ne savais pas comment a-t-il pu avoir de nouveau l'autorisation ou je-ne-sais-quoi pour m'approcher. Peut-être qu'avec la notoriété de son père, il a pu se permettre certaines choses, qui sait. Encore un petit fils pourri gâté qui s'est cru tout permis.

Je me rappelais quand il avait essayé d'être sympa avec moi ou du moins, se jouer de moi. Je me rappelle à un moment, j'étais actuellement dans les toilettes des filles. J'avais perdu mes affaires de cours et je pensais qu'elles seraient peut-être là, dans les cabines. Au final, elles avaient été éparpillées dans les toilettes comme si c'était de vulgaires chiffons. C'était lui. Il l'avait fait devant moi. Pour une raison étrange, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. J'étais complètement seule au monde.

Aujourd'hui encore, j'avais peur de laisser mes affaires posées quelque part et qu'on me les vole à la dérobée. J'en étais devenue presque paranoïaque tellement j'avais peur de ne plus les retrouver. Elles étaient si importantes pour moi. Si on y touchait pour une raison ou pour une autre, j'avais toujours peur qu'on puisse lire en moi comme dans un livre ouvert. C'était toujours d'actualité maintenant. Pourtant, je savais que mes affaires de cours n'auraient pas permis d'en savoir davantage sur moi. Mais même un petit détail, pour moi, pourrait laisser penser que.

- Lyna, tu deviens parano, fis-je à moi-même.

Personne n'était venu m'aider tout de suite jusqu'à ce que je sente une main se poser sur mon épaule : je venais de rencontrer celle qui deviendrait ma meilleure amie : Julie. Elle était venue m'aider à ramasser tout ce qui m'appartenait. Elle m'avait appris le sort réparo, qui m'a été drôlement utile à ce moment-là pour récupérer ce qui traînait par terre.
Je ne savais pas pourquoi mais même encore aujourd'hui, je me sentais en quelque sorte... redevable.

Même si cette année, ça allait un peu mieux grâce à mes amies et à la bienveillance des profs. J'ai toujours eu peur - encore une fois - que cela recommence, que tout reparte à zéro et que je sois obligée de subir encore et encore. Cette année pourrait être réussie si je m'en donnais les moyens, et j'y comptais bien, qu'on me soutienne ou pas pour terminer mon année dans cette école. Rien ne m'empêchera de réussir mon année.

- Allez Lyna, soit courageuse. Tu vas y arriver...

Je pris mon mascara et me maquillais les yeux très légèrement. Je n'oubliais pas de mettre légèrement - très légèrement car pas autorisée - du fond de teint qui me permettait de corriger ma mauvaise mine et les deux, trois boutons de stress que j'avais. Peu importe ce qu'il se passait, j'essayais toujours de garder bonne figure.

Mais mon épaule me faisait encore mal. Je grimaçais dès que je me penchais un peu trop vers le miroir installé au-dessus de la commode de la chambre. La douleur m'était insupportable. Malheureusement pour moi, ce sont des choses qui doivent guérir naturellement. J'étais humaine après tout. Madame Pomfresh m'a prescrit des anti-douleurs et donné une attelle que je n'ai pas encore mise ce matin car ça allait mieux. Mais certains gestes restaient encore impossibles à faire.

Mon épaule gauche était touchée mais heureusement pour moi, je suis ambidextre ce que Julian n'avait jamais remarqué, trop occupé à faire genre qu'il n'avait même pas vu ce détail. Je suis gauchère à la base mais j'ai appris à écrire aussi avec la droite. C'était un rêve pour moi !

Ma technique a bien fonctionné jusqu'à présent car je pouvais continuer de m'entraîner même avec ma main droite. Ils vont penser que je ne peux pas m'en servir. C'était une bonne chose.

Les duels arrivaient bientôt et je sentais un stress monter chez chacun des étudiants. Heureusement pour moi, mes quatre colloc' : Julie, Stéphanie, Alexandra et Amy, trois filles que je connaissais peu, sont des filles adorables et on rigolait bien toutes les cinq dans notre chambre. J'avais au moins ça de bien.

J'attendais avec impatience les duels mais une partie de moi voulait y aller à reculons. Je ne tenais pas à me donner en spectacle de sitôt.

- Lyna ?

- Oui ? répondis-je dans un sursaut, sortie de mes pensées.

Julie fit son apparition dans la chambre.

- Ça te dit qu'on aille pique-niquer avec Mary et Lauren ce midi ?

- Bonne idée !