Chapitre 03 🧹

Pdv de Lyna

Je me suis réveillée de bonne humeur ce matin. Pour une seule et même raison: j'étais à Poudlard, et c'est la dernière année, officiellement. Du coup, ça faisait deux raisons...
Je devrais à la fois me sentir bien et triste. On disait souvent que la dernière année était souvent déterminante, soit tu la finissais en beauté, soit tu recommençais ton année, enfin je ne savais pas si c'est possible, je n'avais encore jamais entendu parler de ça.

Passons, ce n'était pas le plus important. Je me rendis à l'un de mes cours préférés : les potions. Dans la préparation des potions, j'aimais la difficulté d'être hyper attentive, c'est quelque chose que j'affectionne particulièrement même si, comme je disais, la difficulté est présente à chaque fois que l'on en concocte une.

J'appréciais le fait d'être concentrée pendant des heures sans lever le nez de ta potion et de ton bouquin car tu dois rester concentré sur la tâche. Le seul petit bémol était le professeur Rogue. C'était dommage qu'il soit aussi dur avec les gens qu'il entouraient, en tant que bon professeur, il ne lui manquait que la gentillesse, cela lui donnerait un bonus pendant ses cours et donnerait à plus de monde d'apprécier les potions. Vous aviez sans doute remarqué que personne n'aimait venir au cours de potions ?

Quand j'arrivais en cours, beaucoup de personnes étaient présentes. Je passais le pas de la porte sereinement mais quand même avec une légère crainte.La première chose que je vis en rentrant dans la salle de potion était les regards que l'on me jetait et les murmures se firent rapidement entendre dans la salle.

Pourquoi me regardent-ils comme ça? me demandai-je.

Je ravalais mes émotions au plus profond de moi. Il n'y avait que ça que je puisse faire. Je finis par m'asseoir à une table au hasard et attendais que le professeur Rogue se présente pour nous faire le cours. L'attente était longue. De nouveau, je regardais les autres qui ne se gênaient pas pour parler de moi, en me regardant et en me pointant du doigt

Mais qu'est-ce qu'il se passe? me demandai-je de nouveau. Ai-je un truc sur le visage?

Je posais mes affaires sur ma table en me demandant la chose suivante: était-ce une bonne idée de revenir à Poudlard ? Je ne puis répondre à cette question puisque je sentis une main se poser sur mon épaule.

- Hey, ça va? Fit une voix à côté de moi.

Je tournais la tête et vis Julie..

- Hey, eh bien, je crois, fis-je en lui montrant indirectement les autres.

- Ouh la, on dirait qu'on est une attraction... ou je-ne-sais-quoi-d'autre.

Je déglutis aussitôt. C'est mon premier cours et je ne ressens plus la moindre paix et euphorie que j'avais en revenant ici. C'est même tout le contraire. Je me sens emprisonnée. C'est à ce moment-là que le professeur Rogue décida de faire son apparition dans la salle. Quand il s'arrêta devant moi, il n'hésita pas à me faire savoir qu'il m'avait remarqué.

- Eh bien, Mademoiselle Hawkings, je suis très étonnée de vous voir. J'aurai pensé qu'avec les choses que vous avez traversé les années passées vous ne seriez pas là pour terminer votre scolarité à Poudlard.

Il leva un sourcil, comme pour me défier, mais au moment où j'allais répondre, Julie posa une main sur la mienne et répondit à ma place:

- Lyna vient terminer sa scolarité, monsieur.

- Ce n'est pas à vous que je m'adressais, mademoiselle Gunn, prenez la peine de vous taire quand on ne vous interroge pas, cessez d'être une mademoiselle-mêle-tout.

Julie baissa le regard et se retourna en soupirant. Pendant ce temps, je me tournais vers le professeur et le défiais à mon tour du regard.

- Je pense que Mademoiselle Hawkings est assez grande pour répondre d'elle-même.

- Julie vous a tout dit, professeur. Je viens terminer la scolarité, que cela vous plaise ou non.

Dès la fin de ma phrase, j'entendis des murmures effarés, comme si c'était la première fois que les autres entendaient ma voix, ou plutôt était-ce la première fois que je répondais à un professeur.
Ce dernier ne disait rien et s'en allait vers le milieu de la salle où tous les regards, après de longs murmures, finissaient par être braqués sur le professeur, à défaut de ma personne.

- Bien, commençons. Aujourd'hui, nous allons réapprendre la potion d'Aiguise-Méninges, potion très difficile à préparer. Seuls les meilleurs seront la faire correctement. Pour le reste d'entre vous, ne soyez pas surpris si la potion... réagit.

À peine sa phrase finie, nous entendîmes un élève accourir aussitôt dans la salle. C'était lui, le gars que j'ai vu hier, Matthew, celui qui avait fait battre mon cœur et qui en avait joué. Il s'assit rapidement à une table.

- Pardon, professeur, je m'excuse pour mon retard.

Ce dernier leva un sourcil et pinça les lèvres avant de commencer le cours.

- Quelqu'un peut rappeler à Monsieur Wilson quelle potion nous allons étudier aujourd'hui ?

- La potion d'Aiguise-Méninges, professeur, fit Julie.

Il s'approcha rapidement de Julie et posa ses mains délicatement sur la table. Il fit face à Julie qui prit légèrement peur.

- Apprenez à lever la main, petite insolente. (il se redressa) Je retire vingt points à Serdaigle...

Je soupire doucement tandis que des murmures plaignants se firent aussitôt.

- C'est-à-dire dix points pour le retard de Monsieur Wilson, et dix points pour l'insolence de Mademoiselle Gunn.

Il s'en retourna à son bureau, sa cape virevoltant derrière lui;

- Ah bah bravo ! fit un Serdaigle derrière nous. À cause de ces deux-là, on va perdre des points toute l'année.

- Pour une fois que ce n'est pas Hawkings qui fait des siennes, ricana un élève de Gryffondor en parlant à voix basse.

Je serrais les dents à l'entente de mon nom de famille. Les réflexions commençaient déjà et j'avais à peine passé deux jours dans Poudlard qu'on en vient déjà à me critiquer.

- Ne les écoute pas, fit Julie.

Les ricanements disparaissaient pour laisser place à la voix de Rogue qui semblait en alerte à ce qui était en train de se passer. Il regarda les deux de derrière d'un mauvais œil. Ces derniers se turent et plongèrent aussitôt la tête dans les bouquins. Jusqu'à la fin du cours, je ne les ai plus entendu, fort heureusement pour moi.

Après deux heures de cours intensif, nous sortîmes de la salle avec Julie pour nous rendre à mon cours préféré: les sortilèges. Je rentrais dans la salle et m'installais en début de rang avec Julie comme à mon habitude.

- Excuse-moi ?

Je tournais la tête et vis en face de moi le retardataire de toute à l'heure.

- Je peux m'asseoir à côté de toi ?

Je fuis son regard et lance un regard à Julie qui est aussi perturbée que moi par cette demande. Ne me voyant pas réagir, Matthew finit par dire.

- Si tu ne veux pas, ne t'obliges pas à dire oui, je comprendrais...

- Euh... bah... si tu veux...

Mal à l'aise, je poussais mes affaires pour lui laisser la place sans pour autant dire oui mais Julie bloqua mon geste. Elle m'interrogea du regard pour me faire comprendre que ce que j'étais en train de faire n'était pas une bonne idée. Je lui murmurais "qu'est-ce que tu fais?", elle me répondit la chose suivante "je pourrais te demander la même chose".Elle se redressa et le regarda d'un air fermé.

- Va ailleurs. Il y a d'autres places dans l'amphi.

Elle ne me regarda mais dans sa voix, je ressentis de l'impatience assez proche de la colère et de l'énervement.

- Allez, du balais! lui dit-elle.

Je tournais de nouveau la tête et le vis partir aussitôt que Julie leva le ton.Je la regardais et tentais de la questionner du regard. Pourquoi a-t-elle fait ça?

- Pourquoi...

- Mademoiselle Hawkings, je suis content de vous voir parmi nous ! Fit le professeur Flitwick. J'espère que vous n'aurez pas autant de problèmes cette année que les années précédentes et j'espère que vous êtes en forme pour attaquer cette dernière qui se verra décisive pour vous et le reste de vos camarades.

- Oui, professeur, ça serait bien, fis-je à mon tour en lui souriant.

- Vous avez tout mon soutien pour cette dernière année. Profitez-en bien! (il s'adressa au reste de la classe) Bonjour à tous!

- Bonjour professeur, fit le reste de la classe en chœur.

- J'espère que vous allez bien et que vous êtes en forme parce que cette année, nous allons encore apprendre de nouvelles choses, certes, mais la plupart du temps, ce sera des révisions intensives. Je rappelle que l'année prochaine, vous êtes dans la cour des grands peu importe le métier auquel vous serez aspirés. Le but de cette année étant de parfaire ce que vous avez appris, peu importe votre niveau en sortilège mais si vous avez réussi vos examens BUSES, c'est que vous avez plus que le niveau. Les ASPICS sont encore plus importants que les BUSES.

Il but une gorgée d'eau et reprit:

- Passons, nous allons revoir le sortilège du Charme du Bouclier. Qui peut rappeler à la classe ce que c'est ?

Personne ne leva la main. Je ne comprenais pas, c'est un sortilège que nous apprenons en deuxième et troisième année. J'étais affolée, tout comme l'était le professeur Flitwick. Je n'osais pas lever la main pour le dire à la classe. Pourtant, sans me lancer des fleurs, j'étais la meilleure de la classe en sortilège.

- Je devrais avoir toutes les mains levées. C'est désespérant...

Julie me donna un coup de coude.

- Je n'ose pas lever la main, lui répondis-je, paniquée.

- Tu es la meilleure de la classe, tu ne devrais pas hésiter à-

- Mademoiselle Gunn peut peut-être nous répondre? fit le professeur Flitwick.

Julie se tourna vers le professeur et se sentit gênée.

- Eh bien, je...

Elle baissa la tête, morte de honte, les joues en feu.

- Quelques fois, je me demande comment vous avez réussi vos examens BUSES en sortilèges, Mademoiselle Gunn. Quelqu'un d'autre?

Je finis par lever la main pour me faire interroger. Je me sentis morte de trouille.

- Je vais devoir interroger Mademoiselle Hawkings...Il me fit signe de parler.

- Alors, euh... Le charme du bouclier, connu sous l'incantation de Protego, est un enchantement utilisé pour se protéger de n'importe quel sortilège.

- Merci, Mademoiselle Hawkings. Dix points pour Serdaigle. Vous autres, vous pouvez remercier votre camarade qui est la seule à connaître parfaitement ses définitions.

Je me sentis fière et regardais autour de moi. Les élèves de ma Maison me souriaient soulagés que j'ai pris la parole pour secourir tout le monde. Je tournai la tête et vis Matthew qui me regardait, il me fit un fin sourire timide. Je ne lui répondis pas et me reconcentrais sur le cours.

- Notez bien, ajouta le professeur. vous aurez une interrogation mardi prochain sur tous les sortilèges que nous avons vu en sixième année. Pour vendredi, vous me révisez Flipendo, Rictusempra et Sourdinam.

Nous finissons par sortir de cours une bonne heure et demie plus tard. C'était l'heure d'aller déjeuner et je meurs de faim. En chemin, je reconnus Lauren et Marie.

- Salut les filles! fis-je en même temps que Julie.

- Alors vos cours, ça a été?

- Oui, ça va, fit Julie.

Pendant que les autres avancent, nous nous rendîmes en rigolant, vers l'extérieur pour aller pique-niquer.

- Je suis trop contente que l'on se retrouve toutes les quatre, j'espère qu'on aura des cours en commun, cette année, fit Lauren.

- Oui, ça serait tellement bien, fit Mary, triste. Après, rien n'empêche de nous voir entre les cours.

Nous nous installions par terre avec nos déjeunés que nous avions pris dans les cuisines, plus exactement dans l'espace où ils vendaient des sandwichs, salades ou autres petits repas du midi si tu décidais de manger dehors et non dans la cantine. Une heure de pause équivalait avec mes amies à une heure de rigolade, le bonheur, quelque chose que l'homme recherche en permanence mais qui était facile de retrouver dans les petits moments comme ceux-là. Le bonheur : chose abstraite, interprété différemment par différentes personnes, géré de différentes façons par les personnes et consommé autrement par ces personnes. Pour moi, il suffisait de vivre au jour le jour, sans prise de tête. Parfois, il suffisait juste de prendre un bouquin et de ne rien faire d'autre.

- Ne mangez pas trop les filles, y'a cours de vol, cette aprèm, fit Mary.

Mais les angoisses remontaient comme une bouffé d'air en trop, une éruption de chaleur, une inquiétude alarmante, obscure, qui ne demandait qu'à être vivante, jouée comme un instrument de musique que l'on maîtrisait peu ou pas du tout. J'appelais ça des phobies ou des craintes, appelez ça comme vous voulez mais en attendant, que faire quand tu as peur ? Une sorcière qui avait peur de voler ? On aura tout vu. Personne dans le monde de la sorcellerie n'avait encore vu ça, pas même moi.

En voyant ma tête, Mary se rendit compte de ce qu'elle venait de dire.

- Ah oui, c'est vrai, tu ne peux pas toi... Qu'est-ce que tu vas faire du coup?

- Aucune idée, je vais aller étudier ou bien me rendre utile quelque part.

- Ok, fit-elle en hochant la tête.

Pdv de Matthew

J'arrivais en cours de vol vers 13H30 un peu en avance, pour une fois. Malheureusement pour moi, dès mon arrivée, je me rendais compte que j'allais me retrouver avec les Serpentard.

Mince ! Il y avait certains Serpentard avec qui j'étais ami il y a deux ans, avant la sixième année, à qui je ne parlais plus à cause de ce qu'il s'est passé par rapport à Lyna Hawkings.

Ils s'appellaient Les Wreckers. Ils n'avaient jamais accepté mon départ de leur groupe, je croyais même que j'étais devenue une des personnes à harceler et à démolir, pour ne pas faire de jeux de mots. Pour les deux qui suivaient, je ne voulais juste pas croiser le regard de Julien Taylor, le chef, d'Aidan Murphy et de Jordan White.
Par pitié, je ne voulais pas d'emmerdes, cette année.Pour cela, je pris mon balai et m'installais sur les stands à disposition pour le nettoyer.

- Tiens, tiens, fit une voix qui me glaçait automatiquement tous mes gestes.

- Oh non, fis-je à voix basse.

Je me retourne et vis Julien.

- Julien, comment vas-tu en cette dernière année à Poudlard? demandai-je de façon hypocrite.

- Tu fais le malin parce que tu n'es plus dans le groupe et que tu es un solitaire que tout le monde déteste. Crois-moi, tu vas vite comprendre où est ta place et tu vas voir qu'on ne joue pas avec moi.

- Qu'est-ce que tu veux, Julien ? lui demandai-je, saoulé.

- Laisse-moi réfléchir : que tu dégages ou bien que tu crèves, l'un me va aussi bien que l'autre et je ne suis pas le seul, fit-il en désignant ses deux sbires.

Pendant un instant, il ne me regardait plus et jetait un coup d'œil sur une fille qui passait. Il lui fit un clin d'œil en la matant. Je mis du temps avant de comprendre qu'il s'agissait de Julie Gunn. Quel imbécile !

- Wilson, m'appela-t-il.

Je m'arrêtais et me tournais vers lui.

- Ne crois pas qu'on va te laisser tranquille. Sois sur tes gardes, Wilson.

Je ne me pose pas plus de questions et décide de reprendre l'entretien de mon balai. Je regarde derrière moi et vis que le trio était parti plus loin pour entendre le début du cours.
Madame Bibine venait d'arriver. Je pris mon balai et rejoignis le reste de la classe.

Je jetais un coup d'œil au niveau du groupe de Gunn, je remarquais qu'il manquait Lyna Hawkings. Elle n'était toujours pas présente pendant les cours de vol, je me demandais pourquoi.  Il me semblait que, pendant sept ans, je ne l'avais pas jamais vu une seule fois sur un seul balai. Elle avait peut-être peur de la réaction des autres ou d'être embêtée par les autres mais si c'était le cas, elle aurait dû déjà monter sur un balai avant.

J'essayerai d'élucider ça plus tard quand j'en aurai l'occasion mais pour l'heure, je me devais d'écouter Madame Bibine qui nous parlait des pirouettes que nous allions faire pendant les deux heures qui suivirent.