Chap 33 : Au bout du compte

Par Achayre
Notes de l’auteur : Premier jet non corrigé - Écriture de la semaine 33
07/09/23 : Mise en ligne de la version corrigée

Perdu au Loir-Gris, au pied gelé du Mont Rude, Lev n’avait reçu qu’une éducation parcellaire. Il comptait vite et juste. Quant à la lecture, le jeune homme s’en sortait convenablement dès lors qu’on lui en laissait le temps. Pour le reste des subtilités du monde, il n’était pas beaucoup plus instruit qu’un garçon de ferme qui n’aurait jamais quitté ses terres agricoles. Cependant, tant de contes et de légendes habitaient les chambres laissées vacantes dans son esprit qu’il se retrouvait savant dans un domaine singulier : les affrontements héroïques.

S’il n’avait jamais participé à aucun d’entre eux, Lev pouvait citer chaque ruse, malice ou astuce par lesquelles ses héros s’étaient tirés de mauvais pas, chaque fois que tout semblait perdu. Une bibliothèque d’idées qui, mise à profit dans le cadre de l’entraînement dispensé par Cyriaque, devenait un outil précieux. Jamais Miraa n’aurait imaginé que ses choix familiaux désastreux puissent se retourner contre elle de la sorte.

La manieuse de foudre n’avait fait preuve d’aucune pitié ou compassion pour sa progéniture. La décharge qu’elle projeta sur Lev aurait dû le tuer et le carboniser jusqu’à l’os, mais elle n’était pas en mesure de dicter sa volonté au destin.

À l’aide de son aura noire d’encre, l’adolescent se refugia derrière son bouclier. La plaque de métal mal façonnée se mit aussitôt à chauffer. Heureusement, le courant électrique ne pouvait pas remonter le lien qu’il avait établi avec la rune, sans quoi Lev aurait rôtit sur place. Miraa augmenta l’intensité de son attaque. Il n’en fallu guère plus pour que le bouclier devienne rouge, comme à la sortie de la forge. À sa surface, des arcs électriques formaient des ponts dont la proximité croissante hérissait les poils sur les bras de Lev.

Réagir vite. Imaginer une échappatoire. Le cerveau de l’apprenti était pleinement mobilisé dans cette confrontation. Des récits de tours ou d’arbres foudroyés remontèrent à la surface. La foudre suivait toujours le chemin le plus aisé pour rejoindre la terre. Lev avait un genou au sol. La distance à couvrir n’était pas très grande, mais il ne pouvait pas bouger. C’est alors qu’il pensa aux deux dagues qu’il avait récupérées chez Luzerne, avant que la toupie ne les transporte au phare. En les alignant, l’une à la suite de l’autre, Lev arriverait peut-être à relier le bouclier à la terre.

La difficulté résidait dans la manipulation de plusieurs objets en simultané. Cet exercice exigeait encore énormément de concentration et l’apprenti risquait de ne pas maintenir correctement le bouclier, lors de la manœuvre. Il n’y aurait pas d’essai, uniquement le succès ou la mort.

L’adolescent étendit son aura sous la forme de deux bras qui palpèrent ses flancs à la recherche des lames défectueuses. Une fois le lien établi avec les runes poinçonnées dans le métal, elles s’alignèrent pour constituer une chaîne entre le bouclier et le sol. Lorsque les pointes des dagues firent contact, la décharge électrique se dispersa en crépitant.

— Ne vas-tu donc jamais accepter de mourir ? s’impatienta Miraa.

— Une mère doit protéger son fils !

— Tu n’es pas mon enfant ! Tu es une maladie dont je peine à guérir, l’insulta-t-elle. Ton père m’a rendu faible, mais, ce soir, je reprends mon ancienne vie.

Miraa perdait de sa superbe à chaque fois qu’elle faisait usage de la magie. Tout comme Tolen, elle n’avait plus, à sa disposition, que l’énergie qu’elle buvait après avoir croqué dans un cristal et cette source de pouvoir s’épuisait rapidement. Les mèches grises qui apparaissaient dans sa chevelure ébène, au moindre effort, attestaient de cette précarité. Lev remarqua chez sa mère ce regard aux abois, équivoque, qu’il avait vu mille fois chez les ivrognes en manque d’alcool, au comptoir de la Rap’.

— Il n’est pas trop tard. Aide-moi à arrêter Tolen, la supplia Lev.

La manieuse de foudre éclata d’un rire franc et libérateur.

— Pauvre idiot. La fin de cette histoire est déjà écrite et c’est toi qui as cassé la seule plume qui aurait pu la rectifier.

Lev contempla le corps brisé de son maître. À l’autre bout du sommet de la tour, Tolen était en pleine forme. Bien plus jeune que la nature et les Saintes ne l’auraient accepté, il s’affairait autour du coffre contenant Ételrune.

Le mage dévoyé plongea ses mains dans le réceptacle et en extirpa la lame bourdonnante de puissance. Maintenant qu’elle ne partageait plus son aura avec celle de Cyriaque, elle avait retrouvé sa couleur améthyste. L’épée sans garde brillait à la manière d’un soleil miniature. Il était difficile de la fixer.

Elle n’avait rien d’une simple lumière. Chaque pulsation à sa surface tentait de s’exprimer au fond de tous les yeux qui se posaient sur elle. Le capitaine d’un bateau de commerce, qui croisait au large de la côte, cherchait justement l’éclat du phare qui devait s’y dresser. Il fut submergé par une intense mélancolie qui faillit le pousser à sauter par-dessus bord. Ses esprits remis en ordre, ce dernier avait tout oublié de ses ambitions économiques et ne rêvait plus que de faire voiles vers sa femme. Il en fut de même pour tous les marins qui aperçurent la puissante lueur violette au-dessus des flots noirs.

Tolen se moquait de l’infanticide qu’il avait ordonné, comme de sa première robe. Son attention toute entière était consacrée à Ételrune. Tandis que Miraa tentait d’occire son fils, lui caressait avec convoitise les runes profondément gravées à la surface de la lame. Tolen transpirait l’impatience et la voracité d’un amant éconduit avant d’avoir pu se repaître des saveurs de la belle.

Un nouvel éclair frôla le crâne du jeune homme et ramena Lev à l’urgence de sa situation. Miraa ne désarmerait pas tant qu’il n’aurait pas accepté la mort qu’elle voulait lui imposer. Baisser les bras aurait été si simple. Après tout, il ne voyait aucune issue à cette nuit, mis à part sa fin.

— Crève !

Celle qui hurlait ces invectives ne lui avait jamais dit qu’elle l’aimait. Bien qu’il luttât contre cette idée, Lev n’avait d’autre choix que d’admettre que cette femme n’avait rien d’une mère. Il l'appelait ainsi, et voilà tout. Comprendre que Miraa n’était plus la légendaire Miraaka lui avait pris moins de temps. Une fois la ligne rouge franchie, la plus grande des héroïnes ne valait guère plus que les raclures qu’elle avait pourchassées le reste de son existence. Aucune gloire n’était éternelle dès lors que son dépositaire sombrait dans les ténèbres.

Puisque Miraa tentait de le tuer et le revendiquait avec conviction, elle ne pouvait plus être sa mère. Or, si Miraa n’était plus ni l’héroïne de son enfance, ni sa mère, alors elle ne représentait plus qu’un obstacle sur la route du jeune homme. Il ne l’avait jamais mis en pratique, mais Cyriaque lui avait appris à disposer de ce genre d’impondérable.

Entre deux éclairs, dans le temps mort où Miraa reprenait son souffle, Lev projeta l’une de ses dagues vers la mage. Encore hésitant, il ne mit pas assez de hargne dans ce coup qu’elle put esquiver.

— Petite vermine ingrate ! pesta Miraa.

Elle répliqua en émettant plusieurs éclairs à hauteur de taille. Lev, qui ne pouvait pas dédoubler sa défense, préféra plonger au sol. Un choix qui ne fut pas sans conséquences.

L’arrière de la tunique de l’adolescent prit feu, du fait de la trop grande proximité des arcs électriques. Lev dut se rouler au sol pour éteindre ses vêtements. Ce n’était déjà plus qu’une question de seconde avant que des cloques de brûlure ne gonflent sur ses épaules.

Pleurer aurait sûrement atténué la douleur, mais il n’avait pas le luxe d’y consacrer la moindre seconde. Déjà, une autre décharge jaillissait des doigts tordus de Miraa. Lev en réchappa en rétractant son aura. Son corps glissa sur le sol, jusqu’à une dague plantée dans le joint, à la jonction entre trois pierres. L’apprenti avait perdu le compte des éraflures et des ecchymoses qui coloraient sa peau. Il avait mal. Cette information se suffisait à elle-même.

— Maman, ne m’oblige pas à te faire du mal.

Un dernier message vain, à celle qui fut sa mère. Lev n’assumait pas les conclusions auxquelles elle le poussait. Miraa n’était plus.

La manieuse de foudre finit par faire mouche. Un éclair atteignit la botte de l’apprenti, puis se déversa dans chacun de ses nerfs. Les muscles de Lev se contractèrent au-delà de leurs possibilités. Crier n’aurait rien changé, mais sa gorge tétanisée agonisait de ne pouvoir émettre aucun son. Dans la bouche du garçon, ses dents claquaient frénétiquement les unes contre les autres.

Il restait trop peu d’énergie dans les veines de Miraa pour paralyser le cœur de son fils du premier coup. Elle n’était plus l’impitoyable Arcane Royal capable de terrasser une dizaine d'hommes en armure, d’un sort dévastateur. Cet affrontement ne devait être que symbolique, mais il avait suffi à l’épuiser. Miraa paraissait le double de son âge.

— Tu ne m’emporteras pas avec toi, cracha-t-elle. Je vais guérir et toi disparaître.

La mage se dressa de guingois sur ses jambes chancelantes. Depuis l’enfance, sa magie lui était toujours venue naturellement et avec une grande aisance. Devoir rassembler les dernières parcelles de pouvoir, aux quatre coins de sa carcasse fanée, lui demandait un temps et des efforts inhabituels.

Lev n’était plus connecté à l’aura de Cyriaque, pourtant, il aurait juré entendre son maître lui murmurer à l’oreille.

— Maintenant ! articula-t-il en écho à cette illusion.

L’entraînement décousu que le jeune homme avait suivi, dans le Bois Sifflant, prit le pas sur épuisement et la résignation. Frémissant de la dernière décharge, il tendit un bras pour accompagner physiquement l’ordre qu’il donnait à son aura.

Au nord, un orage naturel s’était formé et s’évertuait à faire gronder des éclairs entre ses nuages pour défier Miraa. Dans la paume de sa main gauche, elle tenait une ultime écharde électrique. Ce n’était pas grand-chose, mais cela suffirait à clore la saga de son fils.

Une inspiration et elle la lancerait. Rien qu’une inspiration et… L’air refusait d’entrer dans ses poumons. À la place, un épais fluide se déversait à grand bouillon à l’intérieur de sa poitrine.

— Hurk ?! gargouilla-t-elle en palpant son buste.

Du sang imprégna aussitôt ses mains. Un abondant ruisseau écarlate prenait sa source entre ses seins. Miraa y découvrit une cavité assez large pour y engager trois doigts. Elle aussi fut privée du cri d’agonie qui cherchait son chemin dans sa trachée noyée. Sur son visage, l'incompréhension gagnait la bataille face à la peur. Que lui arrivait-il ? Elle avait gagné. Il lui suffisait de…

Miraa tomba à genoux et se retrouva plongée dans les yeux pleins de larmes de cette malédiction qu’était, pour elle, son fils. Lev venait de sauver sa vie en fauchant celle de la femme qui la lui avait donnée.

Malgré tous les malheurs qu’il avait endurés par sa faute, il pleurait avec sincérité. C’étaient ses dagues qui venaient de perforer les poumons de la légendaire Miraaka. Il mettait fin à son épopée alors qu’elle avait sombré au plus bas.

Cyriaque lui avait fait mémoriser l’emplacement du moindre vaisseau sanguin, de chaque artère, susceptible de faire se vider de son sang un colosse. Une fois sectionnée au bon endroit, il suffisait d’attendre. Lev s’interdit de détourner le regard. Si aucun parent ne se tiendrait à ses côtés au moment de quitter ce monde, il refusait d’abandonner sa mère à ce triste sort.

Une telle compassion n’existait pas dans les dernières pensées de Miraa. Elle n’était que pure rancœur. Lorsqu’elle exhala son ultime bulle de sang, la manieuse de foudre s’imaginait revenir à l’assaut.

Les Arcanes Royaux venaient de perdre quatrième un membre. De ce groupe d’aventuriers autrefois encensés par les foules dans tout le Royaume d’Arpentras, il ne restait plus qu’un mage fou et un vieillard davantage mort que vivant.

— Maman…

Lev rampa jusqu’à la mare couleur rubis dans laquelle baignait celle qui l’avait porté dans son ventre. Il aurait aimé la prendre dans ses bras, mais entrer en contact avec ce sang qu’ils partageaient le terrifiait. Assis bêtement à un mètre d’elle, il se contenta de la fixer.

Pendant ce temps, Tolen mettait en place son rituel. Son alliée venait de succomber, mais cela n’affecta pas sa détermination. À croire que rien n’aurait pu le détourner de sa tâche. Indifférent à l’issue du combat, le mage alignait des cristaux autour d’Ételrune. L’arme rayonnante reposait sur l’autel que lui et ses complices avaient installés en lieu et place du dispositif lumineux du phare.

Ses préparatifs terminés, le traître écarta les bras, dos à Lev, et se mit à psalmodier dans une langue qui avait déserté les bouches et les livres du royaume depuis des siècles. Sous l’effet de ses incantations, les cristaux et l’épée sans garde s’élevèrent à près de trois mètres de haut. Encerclée et privée de l’agilité que lui conférait le pouvoir de Cyriaque, Ételrune se retrouvait à la merci des sévices que lui réservait Tolen.

Un mot de plus, répété à l’infini, et l’énergie violette d’Améthyste fut lentement attirée par les pierres translucides. Certaines portaient déjà de nombreuses marques de dents à leur surface, signe de l’extrême voracité de leur propriétaire. Ételrune ne pouvait résister à cet écartèlement. Elle en était réduite à un clignotement désespéré, qui n'émut que ce pauvre Lev.

À cet instant, l’apprenti n’était plus qu’une ombre dans la nuit. En l’espace d’une heure, le jeune homme avait perdu ses seules amies, puis vu son maître être réduit à l’état d’épave. Sans compter le plus dramatique : il avait commis un matricide. La charge émotionnelle était si intense qu’il n’en frissonnait même plus. Lev venait de franchir un cap. Il avait basculé en dehors de tout cadre.

Il se releva par automatisme, captivé par la beauté effroyable du rituel en cours. L’essence prisonnière de la lame se concentrait dans les cristaux, avant de retomber en pluie fine sur le monstre qui jubilait devant lui. Un entonnoir invisible guidait chaque goutte vers sa bouche grande ouverte. Lev vit en Tolen l’incarnation de la créature qui avait croqué dans le monde, à ceci près qu’il dévorait Ételle, l’amour perdu de son maître.

Les yeux clos, Lev ne put affronter l’image des dagues se frayant un chemin à rebours dans le corps de sa mère, mais il avait besoin de ses armes. L’adolescent regretta de ne pas s’être également bouché les oreilles.

Son grand destin héroïque ne s’était pas révélé à lui selon le schéma ordinaire qui régissait la majeure partie des contes. Certes, Lev, l’enfant abandonné, était devenu l’apprenti d’un mentor de l’ancien temps, tombé au champ d’honneur. Oui, il avait bâti de belles amitiés improbables sur la route qui l’avait mené jusqu’à l’affrontement de son pire ennemi. Mais, cela tournait au drame à chaque chapitre qu’il tentait d’écrire.

Cyriaque s’était montré antipathique et égoïste. Lev se savait de trop dans l’intimité qui unissait les deux demoiselles qui, de toute façon, ne seraient jamais vraiment en détresse. Pire, en terrassant Miraa, il n’avait rien accompli dont il puisse être fier, bien au contraire.

Autour de son corps de grande asperge maladroite tempêtait une aura déjà trop noire pour s’obscurcir davantage. Des larmes auraient dû couler de ses yeux, par tonneaux entiers, mais il se sentait émotionnellement asséché. Ce qu’il restait du jeune Lev venait de rendre l’âme. La corniche faisait du charme à ce qui restait de sa volonté. Elle tentait de le convaincre qu’une chute de quelques secondes lui épargnerait des années à se morfondre sur son sort. L’offre était alléchante, mais il avait une tâche à accomplir, une quête à solder. Tolen le suivrait dans la tombe.

Derrière lui, portée par des bras d’aura couleur ébène, les dagues oscillaient telles deux queues de scorpion ensanglantées. Traître envers son ordre et ses compagnons, le dernier Arcane Royal encore debout ne chercha pas à l’intercepter. Sous peu, il atteindrait le rang d’unique Saint parmi les Saintes.

Lorsque la première dague transperça Tolen, il n’eut aucune réaction. L’arme ressortit par son ventre avant de plonger à nouveau dans sa chair. À mesure que la fureur et le désespoir de Lev montaient en puissance, un véritable ouragan de lames se déchaînait sur le mage immobile. Sa robe immaculée vira au rouge, aux rares endroits où elle n’était pas réduite en lambeaux.

Malgré le nombre incalculable de lacérations et de perforations béantes dont il était criblé, Tolen ne broncha pas. Son sourire victorieux immuable ornait son visage insolent. Maintes fois défiguré, ses traits se reconstituaient dès que Lev officiait sur une autre partie du corps. Aucune blessure ne parvint ne serait-ce qu’à le ralentir dans son processus d’absorption. Le don de régénération, qu’il volait à sa victime, dépassait l’entendement.

Aucune rage n’étant éternelle, Lev s’écroula aux côtés de son maître lorsqu’il l’eut épuisée. C’était trop tard. Il ne disposait plus des ressources nécessaires pour arrêter le rituel. Tolen avait remporté son duel contre Cyriaque, débuté presque vingt ans auparavant.

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TiteTeigne
Posté le 25/08/2022
Ravie de reprendre la lecture ! Mais je me retrouve dans une impasse... Je ne sais pas quoi dire, j'ai perdu mes mots. Le début m'a un peu perdue, juste me remettre dedans et retrouver le fil de l'histoire. Comme tu reviens sur le personnage de Lev, je ne savais plus où j'étais (et deux semaines quand même :p). Puis illumination et je n'ai pas perdu une miette du récit. Tout s'est enchaîné avec une clarté et une précision très fines. Lev atteint son apothéose, pas en tant que grand héros, mais dans son évolution qu'on a pu suivre jusqu'à présent. Encore une fois, tu ne le représentes pas comme un Hercule, mais comme un jeune homme confronté aux frasques du destin. J'aurais été déçue s'il y avait eu une rédemption pour Miraa, et une ovation au "héros". C'est fort, c'est cruel, c'est la vie, c'est la roue qui l'a joué ainsi. Miraa déchue au plus bas alors qu'elle était tant adulée par son fils. Et tu évoques ce changement particulièrement bien. Cela me fait penser un peu au tragédie grecque. La petite référence aux marins qui éblouis par la lumière améthyste ne pensent plus qu'à retourner auprès de leurs femmes marquent autant l'amour d'Etelle et Cyriaque, encore 20 ans plus tard et sous une forme particulière. Bref, y a de l'amour, des déchirures familiales, de la colère et de la perversité. Il y a du bon et du mauvais, c'est gris, même si ce chapitre se termine sur du noir. Comme dans toute vie, rien n'est tout noir ou tout blanc. Tu sors des codes des héros bisounours à qui tout réussit. Néanmoins, car on finit sur une note sombre, j'ose espérer que de la lumière viendra par la suite. Car au bout du compte, l'amour triomphe toujours ? (je me contredis non ? XD ce serait revenir dans les codes. Après, je peut être surprise sur la manière...)

Quelques notes :
- "sans quoi Lev aurait rôti (t) sur place."
- "Il n’en falluT guère plus pour que le bouclier devienne rouge, comme à la sortie de la forge"
- "prit le pas sur L'épuisement et la résignation."
- "l'incompréhension gagnait la bataille face à la (espace manquant) peur"
- "il avait commiS un matricide"
Achayre
Posté le 25/08/2022
Coucou !
Me replonger dans la noirceur de ces derniers chapitres n’a pas été simple pour moi non plus. Après 2 semaines de pause, dont une au chateau à faire la fête, j’allais trop bien pour coller au destin de Lev. Content de ne pas être revenu de travers :)
Les lecteurs et les éditeurs aiment bien les happy end, mais c’est un parti pris de ne pas sombrer dans le cliché. Après tout, j’en ai malmené plusieurs depuis le chap 1 alors il faut aller jusqu’au bout de la démarche.
Je ne considère pas les derniers chapitres comme un « bad ending », car il faut en faire une lecture plus large. Dans la vie, tout n’est pas rose, mais les erreurs et les blessures sont riches en enseignements.
Bref, je parle trop, on verra bien ce qu’il advient dans les 3 derniers chapitres et si les choses sont comprises comme je les ressens.

Le chap 34 sort aujourd’hui ou demain ;) Final au 36 !
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