— Le diable appelle ses petits.
Albert Brown se tenait accroupi au bord du bassin souterrain dans lequel se déversaient quatre conduites odorantes. Au centre du plan d’eau s’ouvrait un tourbillon dont le grondement rappelait le râle d’une créature infernale. Déchets, étrons et cadavres de rongeurs disparaissaient dans cette gueule insatiable.
— Arrête avec tes histoires ! le tança Margaret. Tu ne rends pas service au groupe en essayant de faire peur à la petite.
L’homme dégarni grogna sans interrompre sa contemplation.
— Faut qu’elle sache, Maggy. Les égouts, c’est pas un endroit pour les gamines. Si y avait pas toute cette flotte, les démons pourraient remonter par les canalisations.
— D’où tu sors ces histoires d’ivrognes ? se moqua Justin. Oh ! Attends ! La réponse est dans la question.
Albert décolla un morceau de crasse du sol, avec la pointe de son couteau, et le lança vers l’insolent. Dans l’obscurité ambiante, le jeune charognard ne put esquiver l’attaque de l’éclaireur. Une substance non identifiable lui zébra la joue droite.
— Putain de bouffeur de rats ! l’insulta Justin.
— Il est tard, fit remarquer Margaret. Vous réglerez vos comptes à la surface.
Minuit approchait à grands pas. Chaque minute inutilement dépensée à se disputer manquerait à leur temps de sommeil. Alors, si glaner des trésors sous les pavés leur permettait d’arrondir les fins de mois, il ne fallait pas que ces expéditions les affaiblissent au point de ne pas pouvoir pointer à l’usine. Mieux valait optimiser les raids nocturnes.
— On doit encore visiter la station 53 et voir si la 37 est accessible, lista Albert.
L’eau était omniprésente dans les égouts. Il pleuvait tant dans les rues de Londres et la campagne avoisinante que la Tamise refoulait par les évacuations censées drainer la cité. Descendre dans ce labyrinthe sans en connaître les méandres était périlleux. En surface, on échappait à une soudaine montée des eaux en grimpant les marches d’un immeuble ou en nageant jusqu’à une zone moins inondée. Mais, là en-dessous, les issues pouvaient disparaître en quelques secondes et piéger les explorateurs. Plus d’un pouilleux y laissait sa peau chaque semaine.
Face à la montée des eaux, même le métro avait reculé. Il n’était pas rare que les stations les plus proches du fleuve soient contraintes de fermer leurs portes. Rendues obligatoirement étanches à partir de dix-huit cent soixante treize, les rames supportaient assez bien la contrainte, mais ne pouvaient ouvrir leurs portes aux voyageurs lorsque les quais étaient recouverts. Des travaux pharaoniques étaient en cours. Le nom des Driscoll s'étalait en lettres géantes sur la moindre bâche. Une famille qui ne savait rien des difficultés auxquelles était confrontée celle de Margaret. La mère de quatre enfants se serait bien passé d’emmener sa première dans les égouts. Pourtant, Dotzy était descendue, car cela garantissait une paire de bras en plus au groupe.
— Ouvre la voie, ordonna-t-elle à son éclaireur.
Albert était un homme grand et fin aux longs membres. La gamine de huit ans trouvait qu’il ressemblait à l’un de ces insectes bizarres qui savent marcher sur l’eau. Ce n’était pas le cas d’Albert, mais ses jambes lui permettaient de se risquer là où d’autres n’avaient pas pied. Il se déplia, plus qu’il ne se releva.
Sur son épaule reposait une tige en bois, composée de plusieurs sections mises bout à bout, qui se terminait par un bougeoir. Aussi rudimentaire fut-il, ce dispositif permettait au groupe de détecter les recoins où l’oxygène faisait défaut. Le piège sournois de l’anoxie les effrayait davantage que la perspective d’une noyade. Albert ralluma la bougie piquée sur cet improbable support et s’engagea dans l’escalier. Ce dernier descendait vers la station 53 : une installation de pompage destinée à alimenter le quartier de Clapham en eau pour ses chaudières à vapeur.
Clapham accueillait encore la bourgeoisie londonienne, dans des résidences si cossues qu’elles en étaient insultantes pour des gens comme Margaret Duval. Heureusement, ces privilégiés étaient aussi riches que négligents et leurs égouts pouvaient se transformer en aubaine financière pour qui savait où fouiller. L’un de ces endroits se trouvait justement dans la station 53. Afin de préserver la pompe contre les débris charriés par le fleuve, d’imposantes grilles se dressaient à l’entrée des prises d’eau. Toutes sortes de déchets venaient s’y incruster, happés par le flot continu. Six fois par jour, les griffes gigantesques du dégrilleur raclaient ces barreaux pour les délester du trop plein d’ordures et empêcher que le débit ne soit altéré.
Margaret et ses acolytes ciblaient le bac dans lequel le racleur se débarrassait de sa prise. Il s’agissait d’une large surface en béton s’étendant en contrebas du dégrilleur. Les parois biseautées à quarante-cinq degrés n’offraient aucun obstacle à la descente, mais le film visqueux qui les recouvrait rendait la remontée impossible sans une corde.
— Parfait ! s’exclama Justin. Les équipes de maintenance n’ont pas vidé le bac depuis un moment. Je suis sûr qu’on va faire une belle prise.
Albert sonda les environs avec sa bougie. La flamme dansait, mais ne faiblissait pas, signe qu’il y avait de l’oxygène en bas. Au fond de la pyramide inversée, diverses matières organiques gorgées d’eau se décomposaient dans un milieu semi-clos. L’odeur fit grimacer Dotzy.
— Maman, je peux surveiller la corde ?
La jeune fille rentra la tête dans les épaules et supplia sa mère du regard. Margaret se pencha sur sa fille et attrapa ses épaules.
— Dorothée Louise Duval, comptes-tu annoncer à tes petits frères qu’ils ne mangeront pas de pain ce mois-ci car tu as eu peur d’une poubelle ?
Culpabilisatrice, plus que menaçante, la formule exagérément théâtrale titilla l’embryon de fierté que l’enfant tenait de sa mère. L’enfant se raidit un instant puis retrouva ses moyens. Dotzy déroula le sac à patates en toile qu’elle avait dans son paquetage et le déposa au bord du bac. Trois secondes plus tard, elle s’en servait comme d’une luge pour dévaler la pente poisseuse. Arrivée en bas, Dotzy fit face à sa mère et lui adressa un simulacre de salut militaire, accompagné d’un pouce levé pour signifier qu’elle allait bien.
— Elle n’a rien à foutre, là, avec nous, commenta Albert.
— Si on avait vraiment le choix, je l’enverrai à l’école, mais tu sais bien que sa seule chance de survivre c’est l’usine et ce genre de plans désespérés.
Albert connaissait bien l’absence d’espoir. Orphelin à cinq ans, il s’était en partie élevé tout seul. Cinquante ans d’une vie grise, partagée entre les souterrains et le ciel éternellement nuageux de Londres. Derrière les mots cinglants et l’amertume constante de cette vieille punaise d’eau, il y avait un cœur dont l’affection ne se manifestait que très rarement. Râler à propos de Dotzy, c’était sa façon à lui d’exprimer son envie de la voir mener une vie meilleure que la leur.
— T’es trop fatiguée pour aller patauger dans la vase, maugréa Albert. Surveille la corde, je surveille ta gamine.
Margaret n’eut pas le temps de protester. Le grand escogriffe rejoignit Justin et Dotzy dans la fosse.
— Ne touche à rien de pointu, cria-elle à destination de sa fille. Si tu trouves quelque chose d'intéressant, préviens les autres.
— Je vais remonter un trésor, maman, s'époumona la petite. Un truc si gros, qu’on aura jamais à venir ici.
La bravade, destinée à Margaret, servait à masquer une partie de la peur qui faisait trembler les genoux de Dotzy. Dans ces amas nauséabonds, elle avait plus de chance de se faire mordre par un rat que de faire fortune. Courageuse pour ses huit ans, elle se servait d’un bâton pour soulever les dépôts pouvant dissimuler d’autres surprises.
Sa crainte la plus forte lui donnait des cauchemars récurrents. Au fond de son esprit impressionnable de petite fille, si des immondices demeuraient en tas pendant une semaine entière, elles risquaient de prendre vie. Comble de l’horreur, l’irrationalité de sa peur la poussait à croire que de telles créatures démoniaques rêvaient de dévorer une enfant innocente. Après tout, Albert le disait, dans les égouts il y avait le diable et ses serviteurs.
— Je suis courageuse et pas John. Je suis courageuse et pas Bryan, murmurait-elle en boucle, à propos de ses frères. C’est Tommy le trouillard.
Le dénommé Tommy n’ayant que deux ans, il était aisé de le dépasser sur le plan de la bravoure. Pour sa logique d’enfant, c’était suffisant. Dotzy se déplaçait prudemment. Un pas après l’autre, jamais à moins d’une longueur de bras de la pile de déchets la plus proche. Elle déboucha dans une sorte de clairière au milieu de laquelle trônait une étrange commode. Le meuble avait connu des jours fastueux à en croire ce qu’il restait de ses dorures, mais le bois avait souffert dans l’eau. Un unique tiroir restait fermé, tandis que les autres étaient manquants ou donnaient l’impression d’avoir été fracassés à coups de masse.
— Filoche ! crut-elle jurer dans son jargon personnel. Comment t’es arrivée là, toi ? T’es plus grande que mon lit.
Déçue par l’absence de réponse, Dotzy s’approcha de la commode et en inspecta chaque recoin. Il n’y avait rien d’utile à récupérer, la vase et les feuilles mortes ayant remplacé les vêtements. Elle s’attarda sur le tiroir intact. Habile, Dotzy glissa son bâton dans la poignée et tira vers elle. Coincé ! Le bois boursouflé exerçait trop de pression sur la structure pour qu’il puisse coulisser.
— Albert ! J’arrive pas à l’ouvrir, appela-t-elle à l’aide.
L’homme aux bras et jambes à rallonges lui accorda un coup d'œil, mais ne se détourna pas de ses propres recherches.
— Tu as des outils, démerde toi.
Dotzy se mordit la lèvre inférieure. Il se fichait totalement qu’elle ne soit qu’une enfant de moins de dix ans. Pour lui, dès lors qu’elle participait à l’expédition, la petite se devait d’être autonome. Du haut de son mètre trente-deux, elle n’était pas chétive ni empotée. Dotzy compensa son inexpérience par une quadruple dose de détermination. Avec la tête plate d’un tournevis, elle fit sauter des éclats de bois jusqu’à ce que la face avant du tiroir ne touche plus le cadre.
— Si y a pas au moins un collier de perles dans ce machin, je vais l’avoir mauvaise, annonça-t-elle au moment de tirer sur la poignée.
Cette fois-ci, le tiroir accepta de s’ouvrir. Emporté par son poids, il se désolidarisa de la commode et tomba au raz des orteilles de la petite. La stupeur passée, Dotzy afficha un air dépité. De l’eau noire comme de l’encre : voilà tout ce que contenait ce fichu tiroir. A moins que… À travers le liquide, une forme se dessinait en filigrane.
Ne jamais s’approcher à moins d’une longueur de bras d’un danger potentiel. Elle connaissait la règle, mais la curiosité l’emporta. Pour dénicher un trésor, il fallait parfois se salir les mains, rabachait Justin. Alors, n’écoutant que sa témérité, la petite plongea les siennes dans l’eau croupie et empoigna un long ruban noir gélatineux.
Dotzy venait de ramasser une anguille. Le poisson avait épuisé l’oxygène présent dans le liquide. Morte étouffée, enfermée dans une prison de bois, l’animal aux allures de serpent faisait écho à la peur que le groupe tentait de canaliser. Un cri de terreur couvrit le grondement régulier de l’eau dans les canalisations.
Les nerfs à vif d’avoir laissé sa fille descendre dans la rétention, Margaret se tendit si fort qu’elle crut sentir son cœur rater un battement. Elle était sur le point de se lancer à sa rencontre lorsqu’elle croisa le regard dur d’Albert. Il avait dit qu’il s’occuperait de Dotzy et elle de la corde. Le grand échassier au caractère volatile n’aurait pas toléré qu’elle se détourne de sa charge. Margaret le vit filer vers le cri qui semblait ne jamais vouloir s’arrêter. De tas en tas, sans être ralenti par le chaos du terrain, Albert fut à portée de Dotzy en un éclair. La petite hurlait en fixant l’anguille dans ses mains.
— Lâche cette saloperie !
Obéissant à l’injonction, les doigts de Dotzy s’ouvrirent, mais cela ne calma en rien la gamine. A nouveau capable de se mouvoir, elle se mit à courir entre les dépôts du fleuve. Des branches lui griffèrent l’épaule gauche, ce qui la fit tourner dans la direction opposée. Paniquée, elle confondit un manteau en laine sombre avec la tête d’un chien monstrueux et dévia une seconde fois. Quelque chose lui courrait après, Dotzy devait fuir. Ses jambes d’enfants ne tenaient pas la distance contre son poursuivant. Par réflexe, elle fit face à la créature qu’elle pensait avoir à ses trousses.
Ce n’était qu’Albert qui tentait de la rattraper pour éviter qu’elle ne se blesse dans sa course. Cette révélation atteignit le cerveau de Dotzy avec un temps de retard. Elle avait pris trop d’élan et sa soudaine rotation lui fit perdre l’équilibre. Dotzy tomba, les fesses en avant sur quelque chose de mou qui se mit à gargouiller. L’impact de son derrière venait de chasser l’eau d’une paire de poumons encore en vie.
Dans sa précipitation, la fille de Margaret n’avait pas vu le corps étendu parmi les détritus. Albert la fit se relever et l’éloigna de l’inconnu qui gisait à leurs pieds. Sans l’action involontaire de la petite, l’homme en question serait mort noyé. Et il n’était pas à exclure qu’il y reste malgré tout. Au prix d’un effort surhumain, ce dernier roula sur le flanc et continua à vomir toute l’eau noire que contenait son estomac et ses bronches. En le voyant faire le nécessaire pour rétablir sa respiration, Albert frissonna à l’idée que l’homme n’en était pas à ses premiers déboirs aquatiques. D’un autre côté, une telle rage de vivre forçait le respect.
— Dotzy ?! appela Margaret, au loin.
— Ta mioche va bien, répondit Albert. Je crois qu’elle vient de sauver la vie d’un barboteur.
Tant pis pour le mauvais caractère de la punaise d’eau, Margaret abandonna son poste et glissa dans la fosse.
— La corde ! lui aboya Albert, alors qu’elle soulevait Dotzy et la serrait dans ses bras.
— Va au diable !
L’éclaireur répondit à cette invective par un grand sourire provocateur.
— Désolé, mais il ne travaille pas ce soir. La preuve : ils ont refoulé celui-là à la porte de l’enfer.
Margaret découvrit l’homme que sa fille avait réanimé par inadvertance. Un peu moins grand qu’Albert, il était beaucoup plus en muscles. Son teint hâlé lui donnait un air exotique qu’elle n’aurait pas su situer sur une carte. Peut-être le sud de l’Europe ou l’Amérique du Sud. Sa tenue noire, d’une simplicité notable, n’offrait aucun indice quant à sa profession ou ses intentions. Le reste de ses affaires reposaient probablement au fond du fleuve.
Il n’était pas si rare qu’un corps soit aspiré dans la Tamise, puis raclé par un dégrilleur, mais le groupe ne tombait jamais sur un survivant. A y regarder de plus près, l’homme ne survivrait pas longtemps si sa blessure à la cuisse continuait à saigner aussi abondamment.
— Ramassez vos trouvailles, trancha Margaret. On rentre, maintenant.
— Va vérifier la corde, le temps que je lui fasse un bandage et on te rattrape. Justin, allège toi, tu vas m’aider à le porter.
— Non, non, non, protesta la mère de Dotzy. On ne sait pas qui c’est. Il reste là.
— Si tu veux que je lâche une de mes prises, tu vas devoir payer sa valeur au marché noir, ajouta Justin, peu enclin à perdre une pièce au profit d’une bonne action.
Albert se dressa devant les deux pilleurs d’égouts. Sa carrure fine et sèche, aux airs d’insecte menaçant, pouvait impressionner lorsqu’il perdait son calme.
— Le révérend Simons n’accepterait pas que l’on abandonne une âme à cet enfer.
— Oh, arrête ! fulmina Margaret. Le révérend, il n’a même pas les couilles de descendre avec nous.
— Parce que toi, t’auras le cran de lui répéter en face ? la moucha l’éclaireur.
Margaret ouvrit la bouche, mais se trouva à court d’arguments contre le ministre du culte.
— Y a qu’une vérité, enchaîna Albert. En tombant sur lui, Dotzy l’a sauvé de la noyade. Maintenant, on est responsable s’il crève avant d’être remonté à la surface. Alors, t’as deux choix : tu m'aides ou tu l'achèves ?
La mère de famille exprima sa frustration en serrant les poings et en intériorisant un cri qui fit trembler son buste.
— Me dis pas que tu vas l’aider, si ? cracha-t-elle à l’attention de Justin.
— Tant que j’y trouve mon compte, je m’en branle de porter des bibelots ou un bonhomme, se justifia ce dernier. D’ailleurs, il est lourd, alors il y aura un supplément.
— Deux descentes, à mes frais, dans le souterrain de ton choix et l’assurance que la sœur de Bishop entendra parler de toi en bien, ça te va ?
L’éclaireur tendit une main vers son comparse pour acter un accord.
— Vendu ! accepta Justin.
Une fois la poignée de main échangée, les deux hommes se désintéressèrent de Margaret et de sa fille. Le plus jeune se délesta du guéridon en fer forgé qu’il avait subtilisé dans une cave lors de la descente. De son côté, Albert se concentra sur la blessure de leur nouveau colis. Il n’était pas infirmier, mais, avec la vie qu’il menait, mieux valait savoir prodiguer des premiers soins. Après tout, un client qui ne remontait pas, c’était un client qui ne payait pas. Par intérêt, les habitants des bas fonds de Londres pouvaient faire des miracles. L’inconnu, quant à lui, flottait entre conscience et cauchemar. Il avait donné ses dernières forces pour libérer ses poumons de l’eau.
Loin au-dessus d’eux, des bateaux sillonnaient la Tamise à la recherche d’un corps. Personne à l’Institut Driscoll n’avait commenté ou explicité la raison d’une telle agitation sur le fleuve, si tard dans la nuit. Une Cendre, affectée à la garde de la famille du Comte, se tenait à bord de chaque embarcation avec pour ordre de retrouver un fugitif. Une consigne complémentaire, murmurée à l’oreille de ces employés dévoués, leur intimait de mettre à mort l’objet de cette traque, si jamais celui-ci avait l’audace de ne pas avoir déjà rendu l’âme.
L’opération se prolongea jusqu’à l’aube, mais l’assassin du Comte Oswald James Driscoll s’était volatilisé. Au matin, dans la presse mondiale, il ne fut fait mention d’aucune violence. Tous les gros titres louaient les exploits d’un grand homme, mort paisiblement dans son sommeil. Nul investisseur étranger n’avait à savoir que l’Empire des Driscoll pouvait saigner.
De la tour des lumières, nous passons dans les bas-fonds de la ville. Une pièce à deux faces, le jour et la nuit. Le décalage est violent et nous ne pouvons qu'être touchés par ce groupe qui doit prendre des risques pour alors survivre. Nous ne sommes pas dans le monde des Bisounours : là où le feu brûle, la suie laisse sa trace. Noir et sombre, personne n'est épargnée pour la grandeur d'un Empire. Ce chapitre est plus posé que le précédent et apporte des détails sur l'univers décrit.
Pour compléter :
-"La mère de quatre enfants se serait bien passéE d’emmener sa première dans les égouts."
-"Quelque chose lui cou(r)rait après
-"Maintenant, on est responsableS"
Me voilà dans les égouts avec cette petite qui fait peine au cœur, mais tellement valeureuse que cette Gavroche souterraine a toute ma sympathie.
Les retranscriptions des odeurs de ce lieu lugubre sont très bien réussies.
La découverte de la petite fille est un peu attendue au vue de la fin du chapitre precedent mais la lecture reste très plaisante. Tout se met petit à petit en place et des histoires dans l'histoire prennent forme.
Hâte de découvrir tout ça.
"Si on avait vraiment le choix, je l’enverrai à l’école" > l'enverrais
"L’homme aux bras et jambes à rallonges lui accorda un coup d'œil, mais ne se détourna pas de ses propres recherches." > rallonge
"Tu as des outils, démerde toi" > démerde-toi
"la commode et tomba au raz des orteilles de la petite " > orteils
"Morte étouffée, enfermée dans une prison de bois, l’animal aux allures de serpent" > mort étouffé, enfermé ... le sujet n'est plus l'anguille mais l'animal
"Le reste de ses affaires reposaient probablement au fond du fleuve" > reposait
"Justin, allège toi, tu vas m’aider à le porter." > allège-toi
Merci pour les coquilles. Je vais les intégrer dans mon original.
Dans le ciel, dans les égouts, à Londres, à Paris, dans des usines, dans la forêt, sous la mer... c'est une aventure qui va se balader dans beaucoup d'endroits :)