Chap 25 : Réveil douloureux

Par Achayre
Notes de l’auteur : Premier jet non corrigé - Ecriture de la semaine 23
07/09/23 : Mise en ligne de la version corrigée

La douleur était si forte que Moïra luttait pour respirer. Chaque fibre de ses muscles appelait à l’aide. Elle aurait juré que ses os étaient fendus et vibraient entre les articulations. Une heure, deux semaines ou trois mois, la pauvre ne savait pas depuis combien de temps elle était au supplice de la sorte. À cela s’ajoutait la faim et la soif. Sa langue sèche rappait contre ses joues, au désespoir d’y dénicher une dernière goutte de salive pour l'apaiser. Il lui était impossible d’ouvrir les yeux. Ses paupières closes refusaient de se décoller l’une de l’autre.

Quelqu’un était près d’elle. Moïra perçut qu’on la redressait légèrement. Une variation dans le flot de souffrance qui lui fit comprendre qu’elle était assise. Des doigts faisaient pression sur son menton pour la contraindre à ouvrir la bouche. Elle s’y refusa, de peur que sa mâchoire ne se décroche. Moïra était crispée à s’en fendre les dents. Persévérante, la présence extérieure parvint à y glisser le bout d’un index, qu’elle mordit jusqu’au sang.

Un râle de mécontentement répondit à sa morsure. On lui parlait, mais les mots ne supplantèrent pas le sifflement continu qui l’assourdissait. C’était une voix familière. Des paroles rondes, douces et rassurantes, murmurées au creux de son oreille par des lèvres bienveillantes. Moïra aurait aimé les comprendre.

Elle manqua de s’étouffer lorsque de l’eau fut versée dans l’interstice maintenu ouvert par le doigt. L’apprentie recracha la première vague, toussant à s’en blesser les poumons. Ce qu’il resta de l’humidité fut absorbé par ses muqueuses ratatinées. L’eau, source de vie, réveillait peu à peu les sens de Moïra. Une seconde vague, moins agressive, vint compléter cette résurrection. Guidé par ses instincts primaires, le corps de Moïra se redressa de lui-même et agrippa la gourde posée contre sa bouche. Elle but avec avidité, jusqu’à tarir la source salvatrice.

— Doucement, tu vas te faire vomir.

La première phrase qu’elle comprit sonnait comme un avertissement. Elle reconnut la voix de Cyriaque et, aussitôt, son corps cessa de hurler. Moïra se savait entre de bonnes mains, du moins celle qu’il lui restait. Son cerveau percevait moins la douleur, à mesure que l’eau se diffusait dans son corps. Trop occupé à la maintenir en vie, ce dernier ne chercha pas à comprendre ce qui leur était arrivé, ni où ils se trouvaient. Toute son énergie était focalisée sur le maintien en service des organes vitaux. L’exploration de l’environnement attendrait.

Moïra était dans les bras de Cyriaque, son dos appuyé contre le torse du vieil homme et ses jambes étendues au sol. Ils étaient assis dans une pièce entièrement faite en pierres de taille. Dans le mur arrondi était percé une ouverture circulaire, d’une dizaine de centimètres de diamètre, par laquelle pénétrait un peu de lumière. Elle n’aurait su dire s’il était tôt le matin ou tard dans l’après-midi.

— Il faut que tu bouges, lui conseilla son maître. Seul le mouvement libérera tes muscles.

— Trop mal… couina Moïra, en refusant de se lever.

C’était sans compter sur le peu de compassion dont était capable Cyriaque. Il la releva d’un bond et le choc de ses talons sur la pierre termina de réveiller la jeune femme. Le mage la força à marcher jusqu’à ce qu’elle cesse de se plaindre.

— Nous sommes prisonniers ? demanda-t-elle lorsque sa bouche le lui permit.

— Il semblerait, acquiesça Cyriaque. Je n’ai vu personne, mais la porte est fermée à clé.

L’épais panneau de bois clôturant la pièce avait fait l’objet d’un renforcement par un quadrillage métallique. Aucun des deux mages n’était assez solide pour se risquer à cogner dedans pour l’ouvrir. Moïra prit appui sur le mur et se plaça dans l’axe de la fenêtre. Au mieux, elle aurait pu y glisser son bras. Espérer sortir par-là était vain. Ils étaient en hauteur et une odeur d’iode lui titillait les narines.

— La mer ? s’étonna l’apprentie.

— Je dirais l’océan, chipota Cyriaque. Les reliefs que tu peux apercevoir au loin sont certainement l’Arc du Roi.

La formation montagneuse, qui s’étendait sur plus de trois cents kilomètres, au sud de la capitale, devait son nom à sa forme semi-circulaire qui rappelait l’arme favorite du roi Théobald Otmodes d’Arpentras.

— Mais c’est à l’autre bout du royaume par rapport à…

— Je sais, enchaîna-t-il, sans compléter les propos de son élève. Il y a de la magie là-dessous. Je déteste les sorts de déplacement. Maudit soient ceux qui s’en servent.

Moïra, encore pâlotte, se laissa glisser contre le mur. Son corps ne vibrait plus, mais ses jambes restaient capricieuses.

— Et vous, vous allez comment ? s'enquit-elle auprès de son compagnon de cellule.

— Vivant et déçu de ma propre bêtise, énuméra Cyriaque. Mais surtout, réduit à l’impuissance.

Le mage désigna le coffre en fer qui reposait dans un coin de la pièce. À l’intérieur, une chose se mit à remuer avec frénésie. Le premier réflexe de Moïra fut de craindre le contenu de la boîte, avant de comprendre ce qui y était enfermé. Affaibli, le regard de la blonde n’avait pas remarqué l’aura de Cyriaque qui s’étirait jusqu’au coffre. Ételrune était autant prisonnière que son porteur.

L’apprentie nota, alors, la présence d’impacts à divers endroits de leur geôle. Tandis qu’elle était inconsciente, Cyriaque avait passé sa rage en tentant de briser la prison de sa lame bien-aimée. Les chocs avaient dû être d’une violence terrible, mais sans résultats, malheureusement.

— Le coffre, la porte renforcée, la fenêtre ridiculement petite. Tout a été fait pour rendre Ételrune inopérante. Ils avaient bien préparé leur coup.

— Oui, oui, bougonna le mage. Ils feront moins les fiers lorsque je leur aurai fait manger cette boîte.

— Vous avez un plan ?

— Non. Il va falloir attendre que nos ravisseurs fassent le premier pas puis improviser.

— Ils m’ont confisqué mes armes et mes outils, lui fit remarquer Moïra. Je ne vous serais pas d’une grande aide.

— Vu la taille de la porte, nous n’aurons pas la place de nous battre à deux, nota Cyriaque. Tu ramasseras ce que tu pourras sur le premier que je plierai en deux.

Moïra s’accorda un demi-sourire. La situation était inextricable, mais elle se réjouissait de voir son maître si remonté. Il était d’humeur à en découdre, ce qui n’augurait rien de bon pour le malchanceux qui franchirait le seuil. Elle occupa le temps en imaginant cent façons d’encastrer un coffre en métal dans le crâne d’un garde. Cela lui permit de tromper la faim qui lui rongeait l’estomac.

Le soleil tourna jusqu’à ce que ses rayons ne puissent plus s’aventurer dans la cellule des deux mages. De longues heures, au bout desquelles, des pas se firent enfin entendre dans le couloir. Une clé s’engagea dans la serrure et cliqueta en la déverrouillant. Dès que la porte fut entrouverte, Cyriaque y propulsa le bloc de métal qui contenait sa lame. L’homme qui s’était risqué dans la cellule se protégea le visage, par réflexe, mais cela ne suffirait pas.

Il n’y eut pourtant aucun fracas. Pas de bruit de métal heurtant contre un crâne adverse, ni de cri de peur ou de douleur. Pour la simple et bonne raison que le coffre n’atteignit jamais sa cible. Ce dernier restait, là, suspendu devant leur visiteur, malgré l’énergie que Cyriaque déployait pour le frapper. L’homme écarta aisément l’objet du bout du doigt, révélant ses traits juvéniles.

— Quel accueil ! s’exclama-t-il, un large sourire étiré au-dessus de son menton fin et anguleux. Je m'attendais à un peu plus de chaleur de ta part.

— Qui êtes-vous ? cracha Cyriaque en le dévisageant.

L’inconnu, en robe blanc nacré, inspecta ses mains et se palpa le torse avant de s'effleurer l’arête du nez.

— Hum… En te retrouvant si vieux, j’ai cru que tu m’avais connu ainsi, mais il est vrai que nous n’avons fait équipe que sur les années les plus décrépies de mon ancienne vie. J’ai passé la semaine à me repaître d’enfants en pleine santé, afin de te faire face au meilleur de ma forme. Cela a restauré mon enveloppe corporelle au-delà de mes calculs. Tu admettras cependant que j’étais beau garçon dans ma jeunesse.

La mâchoire de Cyriaque se crispa lorsqu’il n’y eut plus de doutes quant à l’identité de leur hôte. Il en avait la taille, le gabarit et la manière de se mouvoir. Du haut de ses quatre-vingt-quatorze printemps révolus, Tolen n’en paraissait pas plus de vingt-cinq.

— Crève ! hurla le mage.

Incapable de rivaliser avec la force que Tolen exerçait sur le coffre, Cyriaque voulut se jeter sur le traître pour l’étrangler de son unique main. Un acte désespéré qu’il ne put mener à bien car le cordon de lumière de Teemu s’enroula autour de sa taille pour le maintenir hors de portée. Jusque-là en retrait dans le couloir, le mercenaire révéla sa présence afin de tempérer les ardeurs de leurs prisonniers. Ce qui n’empêcha pas Cyriaque d’écumer.

— Comment te sens-tu, Renard, arrivé à l’âge auquel je me suis réinventé ? lui demanda Tolen. Tu m’as l’air usé, gris et peut-être porteur de la rage.

— Tu as détruit la seule chose qui donnait du sens à ma vie, sale rat ! vociféra Cyriaque.

— Allons, allons. Nous savons tous les deux qu’une amourette en chasse une autre. Tu aurais très bien pu tourner la page et chercher ton bonheur avec une fille plus simple.

Tolen s’avança vers Moïra et tendit sa main avec l’intention de glisser ses doigts dans sa chevelure blonde. Un geste que l’apprentie refusa sans équivoque. Elle se montra imprévisible et efficace, comme le lui avait enseigné son maître. Décalant sa tête au dernier moment, elle planta ses crocs dans la tranche de la main. Les perles de son sourire percèrent la partie charnue et firent couler le sang du traître. Ce dernier se libéra d’une gifle retentissante, de son autre main. La joue marquée et le menton couvert du sang de son agresseur, Moïra ne baissa pas le regard pour autant.

— Je vois que ta hargne est contagieuse, Renard. Heureusement que je ne crains plus les mots des mortels.

Pour illustrer ses paroles, Tolen exhiba sa blessure. Le sang n’y coulait plus, pire, il refluait vers la plaie. Du moins ce qu’il en restait, car les chairs se refermaient, faisant disparaître jusqu’aux marques laissées par les dents de Moïra. Une scène qui remémora à Cyriaque la guérison miraculeuse du vieillard, le soir de sa trahison. Il comprit alors pourquoi son attaque, suivie de la chute du promontoire, n’avaient pas suffi à tuer Tolen. Ce qui posait un autre problème : comment le terrasserait-il aujourd’hui ?

— Quelle gamine ! Ravissante, raffinée en surface et sauvage à l’intérieur. Tu as toujours su les choisir, s’amusa Tolen. En revanche, ton appétence pour la jeunesse est devenue plus glauque que la mienne. Améthyste avait presque l’âge d’être ta fille, mais celle-ci pourrait être ta petite fille.

Une mimique de dégoût accompagna la dernière remarque du plus jeune homme de quatre-vingt-quatorze ans que Moïra n’ait jamais vu.

— Je n’ai jamais aimé personne d’autre qu’Ételle, se défendit Cyriaque, toujours enragé. Salis ce qu’il te plaira, tu n’atteindras jamais mes sentiments.

Tolen éclata de rire.

— Je me moque totalement de tes sentiments, mon pauvre Renard. S’il n’était question que de toi, tu serais mort depuis des lustres, comme tous ces gens que tu as eu la malheureuse idée d’envoyer à mes trousses. Une flèche dans ta gorge, du poison dans ta tasse, du feu dans ta maison au fond du bois. Ces fins ne sont jamais venues clore ton histoire uniquement parce que tu as enfreint tes propres règles.

L’expression sur le visage rajeuni de Tolen avait changé. C’en était fini des sourires provocateurs et des regards enjôleurs. Il était devenu froid et raide comme de l'acier.

— Le temps que je rassemble mes forces et que je te retrouve, tu avais scellé mon trésor dans une vulgaire lame, hors de ma portée.

— C’est-ce qui arrive quand on est un Fané, tout juste bon à accaparer les pouvoirs des autres, l’insulta Cyriaque.

La réplique fit mouche. Contrairement aux autres Arcanes Royaux, Tolen ne disposait d’aucun don naturel pour la magie. Sans ses cristaux tombés du ciel fendu, il n’était même pas capable de voir la magie. Un simple Fané, comme le lui rabâchait souvent Sire Daan.

— Tu as raison, Renard. Moque-toi de l’infirme au lieu de reconnaître ses exploits. Je suis si puissant, aujourd’hui, que nous comparer relèverait de la blague de comptoir. Alors, certes, je ne vois rien de ce monde que vous percevez par-dessus la réalité, mais, demain, le soleil se lèvera sur un homme devenu l’égal d’une Sainte.

— Tu ne vivras pas jusque-là, l’avertit Cyriaque.

Le mage mobilisa une nouvelle fois ses forces et tenta de projeter le coffre sur Tolen, mais l’objet oscilla sur place.

— Cette boîte a été enchantée pour ne répondre qu’à ma volonté, lui expliqua-t-il. Un savoir que j’ai acquis auprès d’une vieille dame dont j’ai oublié le nom, mais qui doit en avoir un dans tes souvenirs.

Tolen désigna négligemment le collier de son prisonnier. Il y pendait effectivement une languette métallique noire, en mémoire d’un service qu’elle lui devait. Une dette d’honneur que Ludwina Cestepin avait tenté de recouvrir en traquant le traître. Cyriaque résista aux pensées qui troublaient sa concentration. Se demander comment Tolen avait contraint Ludwina à lui enseigner son art ne ferait que l’affaiblir.

— Alors voyons qui est le plus déterminé d’entre nous…

Cette fois-ci, le coffre fit un bond, traversant la pièce avant de s’écraser contre le chambranle de la porte. Tolen dû s’écarter d’un pas, tandis que Teemu se jeta au sol. Effrayé, il perdit sa concentration, ce qui dissipa son filin lumineux.

Aussitôt, Cyriaque profita de sa liberté pour se précipiter sur Tolen. Il l'agrippa par le col de sa robe et le plaqua contre le mur. S’en suivit une avalanche de coups portés au visage avec son avant-bras élagué. Une pommette fendue, un sourcil entaillé, un nez cassé, un œil crevé : chaque impact laissait sa marque. Pas une seule fois, Tolen ne chercha à riposter. Il encaissait, impassible. Son visage n’était plus qu’un champ de ruine et du sang maculait sa tenue blanche.

Le jeu de massacre se termina lorsque Teemu enserra la gorge de Cyriaque avec la magie de sa chevalière. Il dû l'étrangler si fort qu’il crut un instant être à deux doigts de le tuer. La configuration de la cellule ne permit pas à Moïra d’intervenir.

Cette escarmouche se révéla vaine. Tolen n’eut qu’à attendre que son pouvoir de régénération remplisse son office. Défiguré et couvert de sang, il fixait Cyriaque droit dans les yeux. Il lui imposa le spectacle de sa guérison pour asseoir, une fois pour toute, sa domination. C’était comme regarder le temps défiler à l’envers : les hématomes se résorbaient, les plaies se refermaient, et l'œil éborgné regagna sa place ainsi que son éclat dur et froid. Seul resta le sang sur les vêtements.

— Nous ne jouons plus dans la même cour, notifia Tolen. Résigne-toi. J’ai gagné et je vais obtenir l’énergie d’Améthyste, que tu le veuilles ou non.

— Je ne vois pas comment un Fané pourrait s’y prendre pour rompre un sort d’une telle complexité.

— En effet, je ne dispose pas du talent nécessaire pour rompre ton lien avec Améthyste, admit-il. Mais je sais où trouver quelqu’un sachant percevoir ce qui m’échappe.

Le regard du traître se posa sur Moïra. Il lui adressa un sourire malveillant plein de sous-entendus.

— Plutôt me crever les yeux que de trahir mon Maître ! cria-t-elle.

Elle posa son index sur son œil droit. Le doigt en crochet, elle espérait avoir la force de se mutiler si cela devenait nécessaire.

— N'abîme pas tes mirettes, ma jolie, l’en dissuada Tolen. Tu n’es que mon second choix.

— Comment ça ? s’inquiéta Cyriaque.

Tolen fit un pas à l’entrée de la cellule, se donnant un air détaché qui tranchait avec l’ambiance lourde qui pesait sur les deux prisonniers.

— J’attends de la visite. Une personne charmante qui se fera un plaisir de m’assister dans l’opération délicate qui consiste à te tuer.

— Quel genre de charlatan vas-tu sortir de ton chapeau ? le provoqua le Renard.

— Ho, tu es bien blessant envers le génie qui a formé ce petit être fragile. Il n’est pas très brillant, mais je suis certain qu’il en sait assez pour la tâche qui l’attend.

— Il n’y a que Moïra et moi qui sachions…

Ce début d’énumération suffit à Cyriaque pour comprendre son erreur. Le piège préparé dans la forêt était beaucoup plus tordu qu’il ne l’avait présumé. Celui-ci ne s’était pas uniquement refermé sur le maître et son apprentie, mais également sur le garçon laissé pour mort.

— Tu n’as pas fait ça, se crispa Cyriaque.

— Bien sûr que si ! Pourquoi me priverai-je d’un atout ? La morale ? La bienséance ? Le respect ? Voyons, tu sais ce que je suis devenu. Crois-tu vraiment que je me serai imposé des limites ?

Toujours entravé au niveau de la gorge, Cyriaque lutta pour se tourner vers Moïra.

— J’aurai dû t'écouter, lui confia-t-il. C’est toi qui avais raison depuis le premier jour.

La frêle blonde regarda son maître sans comprendre ce qui s’était joué en coulisses depuis des années.

— Expliquez-moi, le supplia-t-elle, désemparée.

Cyriaque prit une longue inspiration, malgré le filin de lumière qui lui pressait le larynx.

— La traque, le campement dans la forêt. Tout ça, ce n’était que l’ultime étape de son plan, récapitula le mage. Le véritable piège, je nous ai jeté dedans il y a trois ans.

— Quel piège ?

— Lev, conclut-il. Le piège c’était Lev.

Moïra se souvint de ses protestations contre l’arrivée du garçon dans le giron de son maître. La clairvoyance que Cyriaque lui attribuait n’en était pas. Elle était simplement jalouse et vexée de voir débarquer un autre apprenti. Un intrus, un rival, devenu un proche à son insu.

— Il a manipulé ce pauvre gamin pour en faire un des rouages de ses manœuvre contre-nature.

Cyriaque porta à nouveau son attention sur Tolen.

— Miraa est-elle réellement morte ?

— Qui donc ai-je envoyé dans la clairière pour te foudroyer ? renvoya le traître, avec un sourire de conspirationniste satisfait.

La visite aux prisonniers se termina sur un rire sardonique qui résonna entre les pierres du phare.

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TiteTeigne
Posté le 25/06/2022
Le démon s'est enfin montré et les rouages de ses plans prennent peu à peu place dans les esprits des prisonniers. Un échange des plus intéressants qui pose le cadre des évènements à venir.
Pas grand chose à en dire car j'ai trouvé le déroulement du dialogue clair et cohérent, très visuel comme toujours !

Quelques petits points à rapporter :
"Tout a (à) été fait pour rendre..."
"Je ne vous serai (s) pas d'une grande aide"
"Contrairement aux autres Arcanes (Archanes) Royaux"
"Il l'agripPa par (pour) le col de sa robe..."
"Il dut (dû) l'étrangler si fort..."
"je suis certain qu'il en sait (sais) assez..."
"Pourquoi me priveraiS je d'un atout ?"
"un des rouages de ses manœuvreS contre-nature"
Achayre
Posté le 27/06/2022
A partir de là, il n'y a plus aucune mise en place. Il nous reste une dizaine de chapitres pour expliquer ou clore tout ce qui a été initié :) Tolen est dans la place. Reste à découvrir ses pouvoirs :p
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