Chap 21 : Chasseurs et proies

Par Achayre
Notes de l’auteur : Premier jet brut non corrigé - Ecriture de la semaine 19
07/09/23 : Mise en ligne de la version corrigée

Repartir dans la forêt, à l’heure où le soleil déclinait, était une erreur. Ils auraient dû prendre une nuit pour eux avant d’enchaîner avec une autre traque. De quoi reposer leurs corps et permettre à leurs âmes de digérer les drames du jour. Personne ne fit preuve de lucidité. Cyriaque ne tenait pas en place, dévoré par l’empressement de mettre la main sur Tolen. Il en allait de même pour Moïra dont l’esprit était figé sur l’image de Lev agonisant dans son lit. Quant à Ksenia, elle ne pensait qu’à l’argent, à cette exclusivité promise sur la prime de la vhermine. Tous voulaient en finir au plus tôt, au détriment de leur santé et de la prudence.

Les dépouilles drainées avaient été découverts bien plus près du village que les autres. Elles provenaient d’ailleurs d’un coin de la forêt diamétralement opposé aux ravages de la créature. Nuls doutes que l’assassin avait pris conscience de la dangerosité de son voisin, optant pour une cachette à l’abri de ses appétits voraces. Le terrain était d’ailleurs moins accidenté et de nombreux sentiers se faufilaient entre les arbres. Pas besoin de se tailler une route, il suffisait de suivre celle le long de laquelle avait coulé le plus de sang.

Ksenia dirigeait presque une randonnée sur un terrain balisé. À chaque intersection se dressait un indice plus ou moins subtile, mais toujours déterminant pour le choix de la direction à prendre. Tantôt un corps avait été retrouvé d’un côté et non de l’autre. Là, des traces d’aménagement laissaient comprendre que quelqu’un bivouaquait régulièrement dans cette région inhospitalière. Autant de petits cailloux blancs qui mirent la puce à l’oreille de Cyriaque. Cette piste était d’une trop grande évidence. N’importe qui aurait pu mener cette traque.

— Tu devrais sortir tes lames, conseilla-t-il à Moïra.

— Vous avez vu quelqu’un ? l’interrogea-t-elle en retour.

— J’ai un mauvais pressentiment. Il y a trop de traces, trop d’indices. À moins de poser directement des écriteaux fléchés, je ne vois pas comment le tueur pourrait nous guider davantage vers sa cachette.

— Vous refusez juste de reconnaître que je suis une excellente pisteuse, le rabroua Ksenia. Votre truc, à vous, c’est de râler à longueur de journée, le mien c’est de traquer des bêtes ou des gens. Il arrive que ce soit très simple. Pourquoi est-ce qu’une chasse devrait forcément être un calvaire ?

— Parce que nous ne cherchons pas à débusquer un chevreuil, mais un être humain. Qu’il s’agisse de notre homme ou de quelqu’un à son service, il n’y a aucune chance pour que la bêtise ou la négligence fasse partie de ses traits de caractère. On nous a posé sur des rails, et nous avançons droit dans un piège.

L’archère leva les bras au ciel.

— Fichtre ! s’exclama-t-elle avant de poursuivre, la langue lourde d’ironie. Nous voilà à la poursuite d’un grand stratège, si malin qu’il devrait être introuvable, mais si sot qu’il nous guiderait dans un piège cousu de fils blancs.

Ksenia s’arrêta pour faire face à Cyriaque. Aveuglée par son égo, elle s’hasarda à mépriser l’ancien Arcane Royal.

— Vous êtes vieux et fatigué. Deux points qui expliqueraient à la fois vos sautes d’humeur et votre paranoïa. De plus, malgré vos airs de dur à cuire, je suis sûre que vous digérez mal la décision d’abandonner votre apprenti à la mort. Laissez-moi mener cette traque et profitez du paysage.

Les paroles de la pétillante brune semblaient avoir cloué le bec à Cyriaque. Satisfaite, elle reprit la tête de la colonne, vingt mètres en avance sur les mages. Son pas sautillant était horripilant, comme si sa bonne humeur s’était métamorphosée en défaut. Elle ne comprit pas que le silence du Renard n’était en rien une victoire, bien au contraire. À mesure qu’elle se révélait à lui, Cyriaque regrettait le moindre de ses compliments. Ksenia avait un superbe reflet qui savait charmer, mais, une fois le voile déchiré, le bijou valait moins que l’écrin.

— Lorsqu’il fera trop sombre, nous serons en danger de mort, chuchota-t-il à destination de son apprentie.

— Pensez-vous qu’il faille faire demi-tour et reprendre demain matin ?

— Non, nous sommes déjà enfoncés dans son piège jusqu’aux genoux, autant poursuivre et déterminer comment retourner la situation à notre avantage.

— Qu’est-ce qui vous fait dire ça ? chercha à comprendre la frêle blonde.

— Les sentiers que nous arpentons éclatent en étoile à chaque embranchement, lui expliqua-t-il. Rien de suffisamment tortueux pour s’égarer, mais bien assez pour brouiller notre sens de l’orientation.

— Vous avez noté un motif qui échappe à notre escorte ? tenta Moïra.

Cyriaque se tourna vers elle en opinant de la tête.

— Joli progrès, concéda-t-il. Je ne pensais pas que tu avais acquis ce genre de subtilités.

— Pas le choix si je veux garder une longueur d’avance sur cet idiot de L…

Le prénom de l’adolescent refusa de franchir les lèvres pâles de la jeune femme. Habituée à pester contre son rival, elle n’avait pas vu venir l’attachement de leur amitié. Voilà qu’elle le citait sans y prendre garde, alors qu’elle s’évertuait à ne pas penser à lui.

— Je suis votre meilleure apprentie, reformula-t-elle. Je me dois d’être capable de suivre vos raisonnements.

Cyriaque manquait de mots et de psychologie pour la réconforter. Il se contenta de poursuivre son explication.

— Nous avançons en S. L’amplitude est trop grande pour que Ksenia s’en rende compte, mais il y a clairement un axe central autour duquel nous oscillons. Un assaillant connaissant bien les environs pourrait rapidement nous atteindre en coupant à travers les arbres, selon cette ligne.

— Il faut la prévenir !

— J’hésite…

— Comment ça, vous hésitez ? s’inquiéta l’apprentie.

— La diversion a plutôt bien fonctionné contre le monstre, fit remarquer Cyriaque, redevenu froid comme l’acier.

— Hein ? Non ! protesta-t-elle, oubliant de contenir le volume de sa voix.

— Elle agit sans morale, rétorqua Cyriaque.

— Vous non plus ! On ne peut pas disposer des gens comme ça !

Le vieux mage n’écouta pas les arguments. Devant eux, Ksenia avait disparu au détour d’un buisson. Cyriaque dégaina Ételrune et se positionna dos à dos avec Moïra. Tous leurs sens en éveil, ils scrutèrent les alentours. Chaque ombre entre les arbres était une potentielle menace.

— Je ne suis pas une chèvre que l’on offre en sacrifice au loup pour lui couper la queue.

Moïra leva la tête à la recherche de l’origine de la voix. Au-dessus d’eux se tenait Ksenia, flèche encochée et arc bandé. La traqueuse s’était soustraite à leur vigilance, avant de se hisser sur une branche basse.

— Vous êtes drôlement agile, la complimenta Cyriaque.

— Et vous pas très discret lorsque vous complotez dans mon dos, répliqua-t-elle. Ne commettez pas l’erreur de me confondre avec l’un de ces bûcherons sans cervelle.

— Veuillez accepter mes excuses, mademoiselle, s’inclina le mage, simulant un repentir. Nous évoquions diverses hypothèses. Jamais nous n’aurions abusé de votre confiance.

— Quelle confiance ? Nous avons un contrat, et je sais comment vous traitez vos escortes. Pas une seconde il n’est question de confiance. Si vous avez découvert une piste, vous devez me le dire.

Ksenia maintint sa flèche prête à être décochée jusqu’à ce que Cyriaque accepte de lui livrer ses observations.

— Notre cible campe, très probablement dans cette direction.

Il tendit alors son bras vers les broussailles, désignant un emplacement vague au loin. Ce n’était pas suffisant pour convaincre l’archère. Le mage dut reprendre son analyse de la situation et lui détailler ses conclusions.

— C’est donc cela que vous entendiez lorsque vous parliez d’une personne habituée à être poursuivie, synthétisa Ksenia.

— Je vois mal un vieillard de plus de quatre-vingt-dix ans faire autant de détours pour atteindre sa cachette, contesta Moïra.

— Effectivement. Je ne pense pas que nous trouverons Tolen, mais peut-être quelqu’un qui travaille pour lui.

— Sous-fifre ou chef d’orchestre, notre arrangement reste inchangé ! râla Ksenia depuis sa branche.

L’erreur de vocabulaire de la traqueuse arracha un sourire moqueur à la jeune apprentie. Moïra ne prit pas la peine de la corriger, reconnaissant que la formule sonnait bien.

Cyriaque éluda la question d’un geste agacé. L’argent, le temps et les dangers ne pesaient rien dans ses décisions dès lors que le sujet était en rapport avec Tolen : son ancien compagnon d’aventure devenu traître, meurtrier, et, plus que tout, celui qui avait détruit son amour. La mort de l’un ne pourrait être que le fait de l’autre. Aucune alternative à cette justice ne serait acceptée.

Ksenia attendit que Cyriaque termine de la rassurer, en lui mentant sur ses intentions à son égard, pour descendre de son perchoir. Rassurée à tort, elle reprit la traque sans comprendre qu’elle n’était plus une chasseuse, mais une proie.

Près d’une demi-heure après que le soleil eut disparu à l’horizon, la clarté résiduelle du crépuscule se fit trop faible pour percer la canopée. Une à une, les ombres fusionnèrent pour ne plus former qu’un fond uni entre les arbres. Le bruit des animaux du jour fut remplacé par le fouissement de ceux de la nuit. Quant à la chaleur estivale, elle ne tarderait pas à s'effilocher pour laisser le bois respirer.

Viser et décocher des flèches n’était plus envisageable sans visibilité. Ksenia troqua son arc pour un sabre. La lame courbe se prêtait mieux au combat rapproché. Cyriaque et Moïra déployèrent leurs auras et s’entourèrent de leurs armes respectives. L’apprentie était désavantagée. Si l’aura sombre de son maître scintillait un peu dans le noir, la sienne, blanche et nacrée, devait se voir à une centaine de mètres.

— Réduit la longueur de tes liens autant que tu le pourras, lui suggéra l’ancien Arcane Royal. Je ne veux pas que tu te transformes en lanterne si le comité d’accueil n’est pas Fané.

Moïra rapprocha ses chakrams et affina son aura jusqu’à risquer la perte de contrôle. L’idée d’être une cible facile, véritable phare dans la nuit, la fit frissonner. Dans de telles conditions, être le premier à voir ou à être vu pouvait sceller l’issue du combat.

— Ksenia, faites attention à où vous mettez les…

Le conseil de Cyriaque arrivait avec un temps de retard sur l’empressement de la traqueuse. Sans attendre, elle s’était aventurée entre les arbres pour couper au plus court. De petites clochettes tintèrent lorsqu’elle posa son pied dans un piège qui attendait là qu’un imprudent se crût malin. Sur sa droite, elle reconnut le claquement singulier d’une arbalète, puis le sifflement de l’air autour d’un carreau. Elle contracta ses muscles, anticipant l’impact.

Grâce aux sens aiguisés et aux réflexes de Cyriaque, Ételrune s’interposa. La lame, droite sur la trajectoire du carreau, le coupa en deux dans le sens de la longueur. Une étincelle avait jailli au point de contact entre l’embout métallique du projectile et le tranchant de l’arme.

— Vous m’avez secourue ? s’étonna l’archère. Je croyais que vos escortes n’étaient que des pions sacrifiables.

— Beaucoup de monde pense beaucoup de choses à mon propos, sans vraiment savoir de quoi ils parlent, lui renvoya Cyriaque, amer. Je ne prends aucun plaisir à voir les gens mourir, même lorsque cela est rendu indispensable par les circonstances.

Ksenia dégagea son pied du fil de détente qu’elle venait de déclencher. Couper à travers bois, dans le noir, et sans connaître l’emplacement des surprises mortelles dissimulées sous les feuilles relevait du suicide. Elle regagna donc le chemin où l’attendaient les mages.

— Formation en triangle ? proposa-t-elle à ses alliés.

Aucune réponse ne fut formulée. Chacun trouva naturellement sa place dans le peu d’espace qu’offrait le passage. Ainsi, ils réduisaient les angles morts, au prix d’une progression plus lente. La tension était si forte que Moïra sentait son cœur battre jusque dans sa gorge. Une sensation, déplaisante au possible, qui lui donnait l’impression d’être à l’étroit dans son propre corps. Bouger demandait un effort supplémentaire, réfléchir devenait de plus en plus difficile, et respirer relevait de l’exploit. Cette emprise qu’avait la situation sur sa condition physique la fit douter de ses capacités. Moïra avait envie de vomir.

— Régule ton souffle et ça va passer, la rassura Cyriaque. Deux inspirations par série de trois pas. Force tes expirations au maximum.

— D’accord, hoqueta l’apprentie, rompant son apnée.

— À voir la demoiselle perdre ses nerfs, je n’ose pas imaginer dans quel état serait votre autre apprenti, marmonna Ksenia entre les dents de son sourire.

— Ils sont jeunes. Si vous n’aviez pas peur à leur âge alors vous étiez sotte, arbitra le vieux mage.

L’heure n’était pas aux disputes ni aux provocations, mais l’ambiance au sein du trio s’était considérablement dégradée. Cyriaque le savait, traîner trop longtemps avec d’autres mercenaires ne donnait jamais rien de bon. Ceux qui choisissaient ce genre de vie étaient généralement persuadés d’être plus habiles, plus rusés et plus retors que leurs semblables. Trop d’égos incompatibles ne pouvaient cohabiter plus d’une semaine, voire une paire d’heures. Il ne comptait plus le nombre de missions au cours desquelles les pertes à déplorer étaient essentiellement dues aux querelles entre les membres de l’expédition.

Monter un groupe viable relevait, en soi, de l’exploit. C’était, le premier fait d’arme d’une compagnie de héros. Bien plus de titres honorifiques étaient attribués à des aventuriers solitaires qu’à des ensembles. Les Arcanes Royaux n’avaient pas échappé à la règle. Après s’être forgés une réputation légendaire, ils avaient implosé d’une manière des plus sinistres.

Ksenia refusa de laisser les mages prendre la tête de la chasse. Sa belle prestance virait à l’obsession de faire valoir sa supériorité sur les deux autres. C’était une traque, et elle était la traqueuse. Cyriaque aurait pu la remettre à sa place, mais entre le danger qui pouvait surgir de partout et Moïra qui faiblissait, il avait déjà assez à se préoccuper.

À force de zigzaguer dans la forêt, le groupe déboucha dans une clairière comparable à celle où les attendait Taupin. Ici, personne n’avait fait construire de petite chaumière biscornue. En lieu et place de l’habitation se dressait un campement plongé dans le noir. Deux tentes rectangulaires se faisaient face, de part et d’autre des restes d’un feu. Une troisième, ouverte sur l’une de ses longueurs, abritait du matériel de recherche. La maigre lueur de la lune dans le ciel brisé offrait trop peu de lumière pour en voir plus.

Cyriaque rompit la formation et s’avança jusqu’au cercle de pierre qui délimitaient le feu. D’un survol des cendres avec sa main valide, il constata qu’elles étaient chaudes.

— Ils nous ont entendu approcher, informa-t-il les autres. Partez du principe qu’ils nous ont conduit exactement là où ils voulaient nous surprendre.

— Ou alors ils ont fui, se manifesta l’archère. Pourquoi nous laisser aller si loin s’ils nous ont tendu une embuscade ? Ils ont compromis leur position et ont préféré se sauver. Nous sommes les chasseurs, pas les proies.

— Je suis sur les traces de Tolen depuis bientôt vingt ans ! aboya Cyriaque, en poussant Moïra à l'abri d’une des toiles de tente. Mis à part mon crétin de demi-frère, tous ceux qui sont parvenus à s’approcher des rumeurs le concernant ont péri dans des circonstances improbables. Si nous sommes là c’est qu’il le voulait.

Ksenia n’écouta rien des avertissements du Renard, allant jusqu’à allumer une torche par provocation. L’éclat de la fleur de feu déchira la nuit et se refléta sur divers instruments en verre. Il y avait là des flacons de diverses tailles et formes. Certains plein de substances étiquetées, d’autres encore vides. Leur utilité échappait aux trois enquêteurs, du moins jusqu’à ce que Cyriaque mette la main sur un cristal. Cet aspect singulier, à mi-chemin entre verroterie et minéral naturel, il le reconnut sans l’ombre d’un doute. Il avait entre ses doigts un objet qui hantait ses cauchemars depuis la nuit où Ételle lui avait été arrachée.

— Cette fois, c’est la bonne, confirma-t-il à Moïra. C’est avec un truc comme ça que Tolen draine ses victimes.

— J’aurais préféré que l’on pourchasse un fantôme, lui confessa-t-elle, loin de partager son enthousiasme.

Invoqué par les paroles de la blonde, un cri spectral se fit entendre. Celui-ci raisonna de troncs en troncs, ne laissant que peu d’indices sur sa provenance exacte.

— Maître, regardez !

Moïra attira l’attention de Cyriaque sur une forme lumineuse qui dansait entre les arbres. Quelque chose s’en prenait à un homme dans l’obscurité du sous-bois. À cette distance, Cyriaque aurait juré qu’un serpent phosphorescent ondulait à la poursuite d’une silhouette lancée en pleine course. Amis ou ennemis, tous deux se précipitaient dans leur direction.

— En garde !

Le trio d’aventuriers forma une ligne, espacés chacun de cinq pas. À ce moment précis, une seule question avait de l’importance à leurs yeux : quelle était cette créature ?

Des deux, ce fut l’homme qui surgit en premier hors du couvert des branches. Il courrait comme si une meute enragée chargeait à ses trousses. Le serpent de lumière verte s’était enroulé autour de son avant-bras gauche, mais s’éteignit avant qu’ils n’atteignent le groupe. Poussant un nouveau hurlement, l’inconnu s’effondra au sol.

— Il m’a mordu ! pleurait-il. Cette saloperie m’a mordue !

Ksenia se porta à son secours et le tira au sol jusque dans le halo de lumière qu’offrait sa torche, abandonnée au sommet d’un portoir prévu à cet effet.

— Ne rompez pas la ligne ! beugla Cyriaque.

— Cet homme est blessé, lui répondit l’archère avant autant de caractère.

Cyriaque la maudit intérieurement, mais ne perdit pas sa concentration.

— Moïra, tu vois la créature ?

— Je crois qu’elle a filé dans les herbes, lui indiqua-t-elle.

— Quelles herbes ?

— Heu… devant, là… ou peut-être derrière le chêne ?

Elle n’en savait rien, et ses hypothèses ne faisaient qu’ajouter de la confusion à la situation. La forêt resta parfaitement silencieuse. À croire que les animaux de la nuit, eux aussi, guettaient la forme fantomatique qui s’était invitée dans leur jardin. Cyriaque et Moïra restèrent en alerte pendant de longues minutes, qui leur parurent des heures. Rien. Le serpent vert s’était fondu dans le décor malgré son éclat. Petit à petit, la vie nocturne reprit son cours, uniquement perturbée par les pleurs de l’homme que le groupe venait de recueillir.

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TiteTeigne
Posté le 17/05/2022
Comme le laissait présager le chapitre précédent, chacun agit dans l'optique de ses propres intérêts, quitte à mettre sa propre personne en danger. Chaque caractère s'affirme et trouve sa place dans la traque. Les comportements décrits ici sont le reflet des personnages que tu nous as peint jusqu'à présent
Ce chapitre m'a paru assez rapide à lire mais relativement dense en terme de pression : comme le mentionne son titre, les protagonistes sont-ils chasseurs ou chassés ? De nouveaux indices viennent définir l'ennemi recherché mais la menace reste invisible, planant au-dessus des héros comme une épée de Damoclès. Le fil s'amincit petit à petit mais le doute reste. Peut-être l'arrivée de l'homme proie saura révéler de nouvelles informations sur cette traque des plus périlleuses ?

Quelques corrections :
"Il en allait de même pour Moïra dont l'esprit (de) ne faisait que ressasser"
"Une cachette à l'abri de ses apPétits voraces"
"Si vous avez découvert (décourvert) quelque chose"
"Le mage dût (du) reprendre son analyse"
"Ou (où) alors ils ont fui"
Achayre
Posté le 19/05/2022
Coucou :)
Nous approchons des deux tiers de ce récit, et, comme pour le premier tiers, ça va se terminer avec un événement marquant qui se profile doucement d'un chapitre à l'autre.
A la fin du chapitre 24, tu auras tous les éléments nécessaires à la conclusion du voyage, dans la dernière partie d'Etelrune ;)
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