Chap 11: Le forum des apprentis

Par MaxPic

Thomas passa le reste de la semaine sur sa selle, il la jugeait présentable pour l’épreuve du diplôme samedi matin. Il lui aurait fallu plus de temps pour peaufiner certains détails et la rendre parfaite, mais il n’en avait pas. Il perfectionnait son langage avec Saka dès qu’il le pouvait. Il avait décidé que nettoyer toute la bibliothèque dans les délais impartis relevait de l’impossible. Quitte à échouer, autant en profiter avant la prochaine sanction.

Ses plaies cicatrisaient bien et il avait repris l’escalade dans le parc à la poursuite de Saka qui s’amusait à tester ses limites. Il avait même tenté un saut entre deux arbres à la suite de son chat en dépit du danger. Son cœur avait battu à tout rompre pendant cette seconde de chute libre. Son esprit, enfin vide de toute pensée, avait laissé ses sens s’éveiller et appréhender pleinement l’espace et la branche qu’il devait attraper pour ne pas s’écraser plusieurs mètres plus bas. Un instant de sérénité suspendu. Cette impression de défier la mort. Et puis le contact du grain de l’écorce dans la paume de ses mains, le craquement du bois qui pliait sous son poids et l’odeur fumée, presque vanillée des vieux chênes. Quel avait été ce sentiment ? Et cette euphorie de se sentir tellement vivant ?

Saka avait acquiescé d’un signe de tête. Il était peut-être bien un singe en fin de compte.

Si Georges éprouvait quelques angoisses dans l’attente des résultats du concours d’ingénieur, il n’en laissait rien paraitre. Il avait écrit à Mr Rivet, le collègue de leur défunt père pour lui demander s’il pouvait retrouver un certain Henri Mart, un ancien de Saint-Philippe, et peut-être venir leur rendre visite. Il s’attachait aussi à maintenir ses frères informés des dernières déclarations politiques avec sa radio. Il tentait de rester discret, mais les pensionnaires étaient tous les soirs plus nombreux dans leur chambre pour écouter le radiojournal de vingt heures. Les visages se crispaient suite aux propos belligérants du parti nazi envers les pays de l’Est. Les experts continuaient à décrire la France comme une puissance militaire bien supérieure à l’Allemagne. Cela ne suffira pas à rassurer la population, songea Thomas en observant la mine fermée des orphelins qui sortaient en chuchotant : « Qu’est-ce qu’on va devenir ? » « L’armée nous protège hein ? ».

Léon fixait le ciel devant la fenêtre, les épaules tendues et les dents serrées sur un demi-mégot. Thomas le savait moins concerné par le diplôme ou la guerre que par la potentielle entrevue avec Mr Rivet, susceptible de faire ressurgir chez Georges des sentiments qu’il s’était attaché à enfouir depuis des années.

— Demain c’est le grand jour, dit Thomas, à quelle heure commence l’épreuve de ferrage ?

— Huit heures, répondit Léon sans se détendre.

— Pareil pour l’examen et les essais de ma selle. On se retrouvera l’après-midi dans la cour pour le forum.

Saka sorti de sous le lit pour se rouler en boule sur un oreiller. Thomas lui gratta la tête et demanda :

— On va faire quoi si un artisan nous embauche ?

— Quitter c’trou à rat pardi !

— On ne pourra jamais rester tous les trois ensemble hein ? Tous les quatre, se ravisa Thomas quand Saka dressa les oreilles comme s’il avait compris de qu’ils disaient.

Léon s’approcha, les mains jointes devant lui comme un enfant de chœur.

— D’abord un boulot ensuite on s’occupera du logement. Hors d’question qu’on soit séparés. On a tout l’été pour trouver une solution et si la guerre nous tombe d’ssus… dieu nous protège. Maintenant on s’couche, faudrait pas foirer demain.

Georges et Thomas acquiescèrent d’un même mouvement.

+++

L’examinateur inspectait les selles alignées dans l’atelier tout en prenant des notes de ses mains tremblantes. Des mains noueuses et déformées qui peinaient à tenir un crayon d’un côté, mais qui caressaient le cuir dans une danse expérimentée de l’autre. Ce détail marqua plus Thomas que le dos vouté et la longue barbe blanche lissée de ce vieil homme quand-il approcha enfin de sa selle. Il examina chaque couture du pommeau, des étrivières et des jointures de la bride. Pour finir, il étudia un moment la forme du mors, les sourcils froncés, si bien que ses yeux disparurent définitivement au fond de ses orbites caverneuses.

Thomas patientait en arrière avec les autres apprentis qui passaient le diplôme cette année. Delorme restait étrangement discret. L’œdème de son visage s’était résorbé, laissant son nez dévié et plus large qu’auparavant. S’il avait déjà un air sévère et bagarreur, ce nouveau détail n’arrangeait rien.

On leur demanda de sortir pour les entretiens. Ils devaient se présenter un par un pour répondre aux questions. À l’appel de son nom, Thomas entra et se plaça devant sa selle en silence.

— Ha oui ! Monsieur… Avril, dit l’examinateur d’une voix usée, le regard rivé sur ses notes.

Il releva la tête et fixa Thomas avec des yeux minuscules, mais brillants, presque malicieux, avant de poursuivre :

— Votre travail est plutôt de bonne facture, mais, dites-moi, pourquoi avoir modifié la forme du mors ? Il ne correspond pas au modèle qui vous est imposé.

— J’ai imaginé cette forme brisée pour rendre le passage de la langue moins douloureux pour le cheval.

Le vieil homme leva ses sourcils broussailleux, entassant une à une les rides de son front sous son crâne dégarni.

— Ha… et qu’est-ce qui est important mon garçon ? Le confort du cheval ou qu’il mène son cavalier dans la bonne direction ?

— Les deux… ne devraient pas être incompatibles, je crois.

Thomas n’avait jamais envisagé la selle et les rênes comme un moyen pour l’homme de dominer son cheval, mais plutôt comme un moyen de rendre supportable la présence de quelqu’un sur son dos. L’examinateur sembla dévisager Thomas un peu trop longtemps à son gout avant d’intervenir.

— Voilà un parti pris surprenant, avez-vous d’autres réalisations pour m’aider dans ma décision.

Thomas se tourna instinctivement vers son établi où siégeait sa selle pour poney à côté de… son blouson, de son sac à dos et de quelques-uns de ses sculptures en peau. Avant qu’il n’ait eu le temps de répondre, le vieil homme s’approchait déjà. Il saisit le blouson, le plia, passa les coutures entre ses doigts les yeux fermés, renifla l’odeur du cuir. Il fit de même avec le sac à dos et la petite selle. Enfin, Thomas crut le voir sourire devant ses animaux miniatures.

— Vous pouvez disposer, murmura-t-il alors que ses mains se posaient sur sa sculpture de cheval en daim.

+++

Aligné dehors avec les autres apprentis, Thomas aperçu Saka sur le toit de l’atelier. Il les observait patiemment comme s’il était venu assister à la remise des diplômes.

— Six diplômés, un recalé, dit M. Gray posté à côté de l’examinateur.

Les pensionnaires échangèrent un regard inquiet. Seul Delorme affichait son air indifférent.

— L’élève qui devra repasser l’année prochaine est déjà informée de cette décision. Les autres, vous pouvez venir chercher votre diplôme.

Thomas interrogea Clément Barre d’un signe de tête ? Celui-ci leva les épaules et avança vers M. Gray. Thomas le suivit. Ils avancèrent tous. Tous sauf Delorme.

— Vous voulez mon portrait ? cracha-t-il à ceux qui le dévisageaient.

Thomas récupéra en dernier son attestation auprès de Gray qui le félicita. Il remercia l’examinateur, le vieillard lui attrapa le poignet au passage d’une main à la fois ferme et chaleureuse avant de lui glisser quelques mots à l’oreille.

— Aux plaisirs de croiser à nouveau votre route, monsieur Avril.

Thomas acquiesça sans savoir quoi penser de ces mots, il tenta d’en déchiffrer le sens dans le regard énigmatique du vieil homme, mais celui-ci se contenta de sourire. Thomas s’éloigna vers l’atelier pour récupérer ses affaires. Il enfila son blouson, plia au fond de son sac à dos son diplôme et y fourra ses sculptures. Il prit également sa selle sous le bras, il en aurait besoin pour le forum. Enfin, un coup d’œil nostalgique à son établi avant de refermer la porte derrière lui, c’était peut-être la dernière fois qu’il viendrait ici. Un autre apprenti occuperait sa place l’année prochaine. À peine avait-il mis la tête dehors que Saka atterrit à ses côtés. Ils partirent en silence. Thomas se retourna une dernière fois vers l’atelier vouté. Il remarqua le vieillard qui les suivait du regard Saka et lui. Il… il rigolait.

+++

Dans la cour intérieure, tout le monde s’activait, chaque corps de métier s’installait et rivalisait d’ingéniosité pour promouvoir son savoir-faire dans des mises en scène soignées. Les menuisiers présentaient des chaises et ce qui ressemblait à un morceau d’escalier, les ébénistes avaient apporté des meubles à différents stades de fabrication et les horticulteurs décoraient leurs étales de fruits et légumes avec des plantes d’ornement. Thomas rejoignit son emplacement et posa sa selle sur un chevalet. Les autres apprentis installaient un établi provisoire avec des plans, des arçons et des peaux tannées. Thomas aperçut Léon un peu plus loin, un mégot fumant entre les dents. Il entassait quelques buches pour faire un feu, certainement pour chauffer des fers dans l’après-midi. Ils devaient avoir prévu des démonstrations. Thomas le rejoint. Léon leva la tête et resta la bouche ouverte.

— C’est quoi c’blouson ? Tu postules pour l’armée de l’air ?

— Un cadeau de mes parents pour fêter le diplôme.

Léon éclata de rire et s’approcha pour toucher le cuir.

— Si c’est toi qu’a fabriqué ça j’en veux un ! Sympa le sac à dos aussi. T’as l’papier dans la poche ?

— Dans le sac oui et toi ?

Léon se contenta d’un clin d’œil, prit Thomas sous le bras et l’emmena chercher Georges dans leur chambre pour aller manger.

Ils fêtèrent modestement leurs diplômes devant une plâtrée de lentille. Quelques visages souriants dans le réfectoire contrastaient pour une fois avec la morosité habituelle de ces dernières semaines. Mais pas à la table de Delorme, remarqua Thomas. Une rangée de soupes à la grimace.

Ils partirent terminer les préparatifs dans la cour. On avait approché quelques chevaux et mis des fers à chauffer sur les braises du feu. Georges s’installa dans un coin avec un livre. Les premiers visiteurs arrivaient déjà. Des artisans établis dans tout Paris qui cherchaient de la main-d’œuvre. L’objectif était de se faire recruter par des noms reconnus qui payaient mieux que la moyenne. La seule porte de sortie de l’orphelinat. Thomas remarqua des individus en habits militaires, l’armée venait-elle aussi embaucher à Saint-Philippe ?

M.Gray comme les autres enseignants s’occupait de fournir les documents administratifs. Il avait la réputation de placer tout le monde, il conviait tous ses contacts à l’évènement. Il se retrouva bientôt à discuter avec un homme relativement âgé et une femme beaucoup plus jeune. La finesse de leur tenue sauta aux yeux de Thomas. Le costume, les gants en cuir et le chapeau noir du gentleman contrastaient avec le blanc immaculé de sa moustache taillée. Sa compagne, elle, se distinguait par une robe rose pâle au discret motif quadrillé. Trois gros boutons fermaient une veste du même tissu jusqu’à son col retourné. Un foulard, qui devait être en soie, cachait son cou malgré les températures douces de l’été. Un fin béret penché couvrait la moitié droite de sa chevelure. Enfin, des mocassins à talons courts et un sac à main en trapèze d’un cuir identique finissaient de vous présenter l’image du luxe même si vous ne l’aviez jamais croisé. Le couple s’approcha ensuite des selles exposées. L’homme les manipula avec un toucher expérimenté qui n’était pas sans rappeler celui de l’examinateur du matin. Pendant ce temps, la femme avança vers Clément et Pierre, deux coapprentis en train de tendre une peau sur un troussequin.

— Bonjour les garçons.

— B... bonjour, bégayèrent-ils en découvrant sa tenue.

Elle se tourna vers Thomas qui la salua à son tour. Elle resta face à lui, plissa les yeux et s’approcha.

— Puis je ? dit-elle en le désignant.

— Pardon ?

— Votre veste.

— N’est pas à vendre, désolé, répondit Thomas.

Elle sourit et appela son compagnon en désignant Thomas d’un signe de tête.

— Qu’avons-nous là ? dit l’homme qui avançait vers eux.

— Votre femme veut mon blouson, elle n’a pas l’air d’en avoir besoin pourtant.

Le couple se mit à rire alors que M. Gray les avait rejoints. L’inconnu retira son chapeau et s’approcha un peu plus.

— Yvonne n’est pas ma femme, mais ma fille mon garçon. D’où sortez-vous cette veste ?

— Rien qu’une fantaisie Émile, coupa M. Gray, Thomas a… comment dire, des passe-temps insolites.

— Cette coupe cintrée est très originale et ce col en cuir retourné est impeccable. Le sac est aussi de toi ? demanda l’homme en désignant son sac à dos sur le sol.

Thomas se baissa pour le ramasser, enleva son blouson et leur tendit l’ensemble. Le père et sa fille examinèrent ses créations sous toutes les coutures en laissant échapper quelques « interressant » quand ils découvrirent les poches intérieures dissimulées et ses figurines.

— Bien, bien, te plairait-il de rejoindre la maison Hermès Thomas ? dit l’inconnu.

Thomas n’avait jamais entendu ce nom, il se tourna vers M. Gray soulevant un sourcil interrogateur. Il vit son maitre opiner l’air réjoui. C’était donc à cela qu’elle ressemblait, sa porte de sortie. Une porte en soie décorée avec luxe. Il y avait songé sans jamais vraiment y croire, et maintenant qu’il s’apprêtait à la franchir, il avait presque peur. La peur d’un changement qu’il appelait pourtant depuis toujours, la peur de perdre le peu de choses qu’il avait déjà : Saka et ses frères.

— Comment ça se passe ? Vos ateliers sont sur Paris ? demanda-t-il.

— Oui, faubourg Saint Honoré, viens visiter si l’on t’y autorise. Je communiquerai un contrat de travail à l’orphelinat prochainement, tu auras tous les détails dedans.

— D’accord, dit Thomas.

M. Gray leur tendit une fiche. Thomas récupéra ses affaires, salua ses nouveaux employeurs et les vit traverser la foule qui occupait maintenant la cour.

— Émile Hermès est un des meilleurs selliers de Paris, tu as de la chance, dit M. Gray. J’ai l’impression que tes penchants pour la maroquinerie lui ont tapé dans l’œil.

Thomas n’eut pas le temps de répondre, déjà d’autres artisans les abordaient. Il chercha Léon et Georges du regard pour leur apprendre la nouvelle, mais ils n’étaient plus vers les chevaux et c’est sur Saka qu’il tomba. Le chat s’approchait avec précaution, Thomas le rejoignit un peu à l’écart.

— C’est quoi tout ce monde ? demanda le Félin.

— Je viens de trouver du travail !

— Quelle drôle d’idée !

Expliquer à un chat la notion de travail attendrait un autre jour.

— As-tu vu Léon et Georges ? dit Thomas.

— Ils sont sous les arbres avec quelqu’un.

— Montre-moi.

Il suivit Saka jusqu’à l’entrée du parc où Léon tenait Georges sous son bras, assis sur un banc. Un homme en long manteau noir leur faisait face. Ils se tournèrent tous les trois à l’approche de Thomas.

— Voila Thomas, dit Léon.

— Enchanté, dit l’inconnu en lui tendant la main, je suis Louis Rivet.

Ses cheveux courts gominés sur le côté, sa moustache étroite et son regard tombant lui donnaient un air sévère et triste. Thomas lui serra la main et faillit grimacer tellement sa poigne était forte.

— Enchanté, répondit Thomas.

Georges avait glissé ses lunettes fendues dans la poche de sa chemise, des traces de larmes brillaient encore sur ses joues.

— M. Rivet s’était formé dans l’armée avec papa, dit Léon, il nous parlait un peu d’lui. C’était pt’etre bien un héros Thomas, tu sais.

— Oui, sa disparition en Allemagne était une tragédie, dit monsieur Rivet, je n’ai jamais connu quelqu’un de plus courageux. Je me suis toujours fait la promesse de m’occuper de vous quand l’heure serait venue. Je lui dois bien ça. Si vous saviez comme vous lui ressemblez les garçons.

Léon jeta un œil sur Georges qui remettait ses lunettes sur son nez avant de poursuivre :

— M. Rivet a d’importantes responsabilités et n’sera pas très présent, il dit qu'la guerre approche. Il nous propose deux chambres dans Paris et une formation dans l’armée. Georges pourra choisir d’continuer son enseignement d’ingénieur s’il est pris.

Eux aussi en avaient trouvé une, une porte de sortie. Pouvait-elle les mener sur la même route tous les quatre ?

— Vous… vous auriez pas une place pour moi ? demanda Thomas, je viens de trouver du travail de mon côté comme sellier.

— Les chambres sont grandes oui. Tu es le garçon qui a été agressé cette semaine, et qui cherche un certain Henry Mart n’est-ce pas ? dit M. Rivet en posant une main sur son épaule.

— Ha, Georges vous en a parlé ?

— Pas seulement, j’ai aussi eu accès à ta déposition. Il semble que peu de gens connaissent M. Mart sous ce nom. Tu as de la chance, j’ai retrouvé sa trace dans une brigade de maîtres chiens de nos services. Il est actuellement en mission de terrain, mais j’ai discuté avec son supérieur, un bon ami à moi. Ton histoire a attisé sa curiosité et il m’a laissé ce mot pour toi.

Thomas saisit une enveloppe que lui tendait le M. Rivet et en sortit une brève lettre qu’il lut à voix basse.

« Henri n’est pas joignable, mais moi si. Je veux bien te rencontrer si tu parviens à me trouver. Rendez-vous dimanche matin au jardin des plantes. Parle à Ronald, il te montrera le chemin. Viens seul mais accompagné. »

Sous ces lignes manuscrites, une signature et un tampon qu'il reconnu immédiatement: La tête de chien à trois faces sculptée sur la table au fond de la bibliothèque. Un sourire étira sa bouche malgré lui. Sa piste n'était pas un cul de sac, elle le menait vers l'armée et, s'il n'était pas enjoué de découvrir ce milieu en cette période instable, il se rapprochait, il le sentait.

— Seul mais accompagné… qu’est-ce que ça signifie ? demanda-t-il.

— Je n’en ai aucune idée, Boule et son chien ont toujours été… des originaux. Il m’a dit que peut-être, tu comprendrais.

Thomas jeta un coup d'oeil à Saka qui observait la scène à coté de lui. Est ce que ... ?

— Et ... il s’appelle Boule ? dit Thomas.

— C’est son surnom oui, nous sommes des militaires d’un type un peu particulier. La formation que je propose à Léon est la même que celle que j’ai suivie avec son père. Celle des services de renseignement.

Thomas ne savait pas à quoi cela pouvait bien correspondre, il se tourna vers ses frères et les interrogea d’une grimace. C’est Georges qui prit la parole pour lui répondre.

— Mr Rivet suggère à Léon de suivre les traces de papa… d'entrer au service de la France en devenant...

— Un espion, coupa Léon.

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