[Ch01] Un cadeau céleste (1/2)

Par Lynkha
Notes de l’auteur : Les chapitres étant assez longs, ils seront découpés en plusieurs parties pour faciliter la lecture sur écran.

Chapitre 1

Un cadeau céleste

 

Joyau de la culture du Zhōngguó, capitale du royaume de Qí , la cité de Línzī s'étend majestueusement entre les berges des rivières Zī à l'est et Xī à l'ouest. Ses imposantes murailles de pisé s'élevant jusqu'à plus de six zhàng [1] forment un écrin à la hauteur du bijou qu'elles protègent. À l'abri de toute menace extérieure, les rues parfaitement alignées se croisent en une grille ordonnée qui organise toute la vie de la ville. Au sud-ouest, la vaste plateforme de terre établie sept cycles [2] plus tôt par le duc Huán domine de sa splendeur les habitations plus modestes. Dans cette cité perchée intérieure, abritée du bas peuple derrière ses propres remparts, tout n'est que richesse et opulence. Le palais royal aux toits orgueilleusement recourbés vers le ciel côtoie les demeures des ministres, les pagodes aux frontons sculptés et l'illustre académie de Jìxià.

Car Línzī est réputée aux quatre coins des Royaumes combattants pour la qualité de son enseignement, la renommée de ses maîtres de savoir, la profusion de sa grande bibliothèque et son ouverture aux étudiants de tous horizons. Depuis son accession au trône, le roi Lumière Éternelle encourage le développement des arts, invite des savants et rivalise d'ardeur pour se montrer digne du mandat céleste dont il se prétend investi.

Cette activité intellectuelle bouillonnante a transformé la capitale en une ville aux mentalités ouvertes sur la foison des philosophies du Zhōngguó. Dans les tavernes bordant le quartier universitaire, il n'est pas rare d'entendre un disciple de Kǒngzǐ [3] argumenter avec un fervent taoïste, d'assister à un débat animé entre un légiste et un moïste [4], de profiter de quelques vers de Qū Yuán [5] déclamés d'une voix avinée ou de se pencher sur une partie de go disputée entre un capitaine de l'armée royale et un étudiant du royaume de Qín.

En cette onzième lune [6] de l'année du Chien de Métal, que les historiens recensent comme l'an 882 de la dynastie Zhōu [7], l'effervescence bat son plein dans les rues. Les habitants se préparent à fêter en grande liesse le début de la vingt-cinquième année de règne du roi Lumière Éternelle. Ils ont suspendu aux maisons des lampions de toile colorés. Des effigies à la gloire des sept héros de la Bataille du Sorcier au Bì de Jade [8] ornent chaque carrefour de la ville. Les marchands ambulants vendent amulettes et statuettes pour commémorer l'événement. Dans les demeures opulentes, les cuisiniers s'affairent déjà à la préparation du repas de fête.

Insensible à toute cette agitation, Cíqiǎo resserre les pans de son épais manteau de laine sur son chángpáo pour chasser le vent hivernal. Les premières neiges ne sauraient plus tarder. Le froid qui s'insinue dans ses vieux os et fait souffrir ses articulations laisse même présager quelques flocons pour ce soir. Elle baisse la tête et ramène machinalement derrière son oreille une mèche ourlée de gris qui s'est échappée de sa longue tresse. Que n'a-t-elle écouté sa fille Chánzhé et emporté sa toque ! Elle a voulu faire la coquette pour se rendre au palais et a refusé de ressembler à une barbare des steppes.

La petite silhouette trapue se faufile dans les rues encombrées par les étals, les palanquins et la foule de fêtards. Sa main se referme sur la demi-effigie de tigre qui représente le laissez-passer royal, glissé au fond de la manche de sa tunique de soie. Que peut bien lui vouloir Lumière Éternelle après tout ce temps ? La curiosité qui la tenaille ne parvient pas à effacer une certaine appréhension.

Le sésame, après comparaison à son jumeau miroir, lui vaut un salut obséquieux des gardes au pied des deux hautes tourelles et lui ouvre les portes du palais. Dans les jardins, les guirlandes jaunes transforment les arbres dénudés par l'hiver en rayons de soleil. Les serviteurs courent, les bras chargés, sans savoir où donner de la tête. Celui qui entraîne Cíqiǎo dans son sillage la conduit en silence jusqu'aux marches surélevées du pavillon central. Les quatre ailes du bâtiment royal s'orientent sur les points cardinaux, dans le parfait respect des flux de qì . Des piliers de bois noir sculptés de vagues et de coquillages encadrent l'entrée de la porte nord.

Cíqiǎo passe sous le fronton orné d'une tête de tortue à la sagesse bienveillante et s'arrête devant l'étonnant personnage qui l'attend dans le hall. Sa silhouette longiligne est doublement accentuée par la coiffe en merisier maintenue par des cordons de soie, et par les épaisses semelles de bois de ses sandales, qui se distinguent sous les pans de sa longue tunique brodée. Ainsi juché, il domine la vieille femme de la tête et des épaules.

Cíqiǎo plonge aussitôt dans un profond salut, paume gauche dans paume droite devant sa figure. Sans l'avoir jamais rencontré, elle devine immédiatement avoir affaire au grand chambellan en personne, Zōu Hóuzhēn. Son visage imberbe et légèrement poudré, presque poupin, témoigne de son statut d'eunuque qui lui ouvre l'accès à l'intimité des appartements royaux. Un sourire distant étire ses lèvres minces tandis qu'il s'incline brièvement en retour, avec la grâce d'un funambule sur son fil.

— Vous devez être dame Lǐ, je présume. Veuillez me suivre, s'il vous plaît, ordonne-t-il d'un air pincé.

Sans même attendre confirmation, Zōu Hóuzhēn pivote sur les talons et s'enfonce à grandes enjambées dans les vastes salles de l'aile de l'eau. Cíqiǎo se retrouve à trottiner derrière lui sur ses courtes jambes pour suivre le rythme, transpirant dans son lourd manteau. Après avoir franchi un dernier paravent ajouré, le chambellan s'arrête dans une pièce aux tons ambrés plus chaleureux. Quelques luxueuses banquettes de toile sont alignées le long du mur, sous des boiseries sculptées de champs en fleurs.

— Le roi vous prie de bien vouloir patienter ici. Nous attendons encore d'autres invités.

L'eunuque ressort sur ces mots. Cíqiǎo en profite aussitôt pour ouvrir son manteau de laine et essuyer son front ridé perlé de sueur. Des braseros de bronze diffusent une chaleur intense qui rend l'épais vêtement inconfortable. Son regard erre autour de la pièce, admire la délicatesse des gravures et s'arrête un instant sur les sièges bien attractifs après sa longue marche au travers de la ville.

Des bruits de pas coupent court à son hésitation. Zōu Hóuzhēn revient en compagnie d'un homme solidement charpenté, à la courte barbe grise. Le nouveau venu est presque aussi grand que le chambellan perché sur ses cothurnes, mais doit atteindre au bas mot le double de son poids, au vu de l'imposante bedaine qui gonfle son chángpáo. Un ruban de lin écru retient une poignée de cheveux cendrés. Il ouvre ses bras épais à la vue de la bouille ronde de la vieille femme qui attend dans la pièce. Un franc sourire se dessine sur son visage buriné par les ans.

— Mais n'est-ce pas la petite Cíqiǎo que je vois ici ? tonne-t-il d'une voix qui fait vibrer le mince paravent.

Avant d'avoir pu répondre, la voilà enserrée dans une étreinte digne d'un ours. Sur un discret reniflement dédaigneux, Zōu Hóuzhēn quitte les lieux. Cíqiǎo ne lui jette même pas un regard. La légère honte face au débordement d'effusion du vieux guerrier s'estompe bien vite devant la joie de ces retrouvailles inattendues. Quand celui-ci la repose enfin à terre et qu'elle peut de nouveau respirer, elle s'étonne :

— Hǔníng ! Que fais-tu donc à Línzī ? Je croyais que tu refusais d'abandonner ton restaurant ne serait-ce qu'une seule journée !

Il se laisse tomber sur le banc le plus proche avec un profond soupir et se masse la cuisse avec une grimace. La toile craque plaintivement sous son poids, mais résiste miraculeusement.

— Je ne pouvais ignorer une convocation royale ! Éshū et les enfants tiennent la cuisine en mon absence et, heureusement, les voyageurs se font plus rares en cette saison.

— Comment se portent-ils ? Ta fille doit être une magnifique jeune femme, maintenant. Quel âge a-t-elle ?

— Tout le monde se porte à merveille. Chēn va sur ses seize ans et, à treize ans, Jiē est déjà solide comme un roc ! Tu devrais venir nous rendre visite, cela ferait plaisir à Éshū. Ce n'est pourtant pas faute de te l'avoir proposé plusieurs fois ! termine-t-il avec un clin d'œil pour adoucir son reproche.

Cíqiǎo ressent un léger pincement de regret. Si seulement Hǔníng et sa petite famille ne s'étaient pas installés à l'autre bout du royaume, ils pourraient se voir plus souvent ! Avec un soupir, elle s'assied sur le siège voisin, le dos bien droit, et réajuste les pans de son chángpáo.

— Rien ne me ferait plus plaisir ! Mais tu sais bien que je donne des cours à l'université de Jìxià. Je ne peux pas abandonner mes élèves. Et puis, depuis la mort de Ān, Lányě me cause bien du souci. Elle n'écoute rien et n'en fait qu'à sa tête. Elle passe son temps avec les soldats en permission dans la capitale et se passionne pour leurs récits de bataille plutôt que de retenir les préceptes de Kǒngzǐ !

Un rire qui s'apparente au vrombissement d'un nid d'abeilles secoue les épaules de Hǔníng :

— Je me demande bien où elle est allée chercher des idées pareilles !

La réplique un peu mordante de Cíqiǎo reste au fond de sa gorge. Leur discussion est interrompue par le claquement des semelles de bois du chambellan et l'arrivée de deux nouveaux visiteurs, aussi dissemblables que renard et mouton.

Le premier, en tenue modeste mais digne, arbore le court bonnet de soie bleue des fonctionnaires du ministère de la Justice. Une mèche blanche tranche sur la masse brune de son imposant chignon. Il incline son long nez, sa barbichette lustrée, suivi de toute sa haute et maigre carcasse, dans un salut respectueux. À ses côtés, le second mesure une bonne tête de moins. Son arrivée s'accompagne d'effluves de poisson et de varech. Un mince bandeau maintient à grand-peine le flot de sa chevelure tressée de coquillages. Il secoue ses mèches sauvages dans un léger tintement. Ses yeux s'écarquillent à la vue des occupants de la pièce qui se lèvent pour les accueillir. Cíqiǎo retient une moue désapprobatrice devant sa courte tunique de lin, ses colifichets clinquants, son pantalon de marin qui s'arrête sous le mollet et ses sandales de chanvre. Tāo n'avait-il rien de mieux à enfiler pour une entrevue royale ? Et surtout, comment parvient-il à ne pas geler dans cette tenue par ce temps hivernal ?

Hǔníng pousse un rugissement de surprise, mais Cíqiǎo se contente de lever un sourcil. Deux d'entre eux, cela pouvait encore passer pour une coïncidence, mais quatre certainement pas ! Si elle ne se trompe pas, il ne manque plus qu'un visiteur et ils seront au complet. Elle pourra enfin apprendre par quel sens de l'humour tordu le roi immortel les a tous conviés aujourd'hui. Elle craint de ne guère apprécier la réponse.

— Zhúgāng, sacré renard ! s'exclame le cuisinier d'une voix joviale qui doit s'entendre jusqu'au fond du palais. Que deviens-tu ? Toujours juge du district de Mùpíng ? Et toi Tāo, vieux forban ! Lumière Éternelle t'avait offert un poste de capitaine dans sa marine, si je ne m'abuse !

Le petit chevelu roule des épaules avec désinvolture dans un cliquetis d'amulettes.

— J'ai démissionné. Je me suis acheté une jonque et je pêche dans le golfe de Zhílì [9]. La mer est plus calme, ainsi. C'est une joie tombée du ciel de vous revoir !

Zhúgāng fait quelques pas jusqu'au milieu de la pièce et lisse sa fine moustache en plissant le nez, comme s'il sentait une odeur éminemment déplaisante.

— Est-ce que quelqu'un peut me dire ce que nous faisons tous ici ? souffle-t-il d'une voix à peine audible où pointe une sourde colère. Si c'est une plaisanterie, elle est de particulièrement mauvais goût.

— Nous n'allons sans doute plus tarder à l'apprendre, affirme Cíqiǎo avec flegme, dès que Měifèng nous aura rejoints. Elle a toujours adoré se faire désirer.

Comme pour souligner ces paroles, la retardataire fait irruption dans la pièce dans un froufrou de soierie d'un rouge flamboyant. Les pans de son chángpáo laissent entrevoir un pantalon bouffant, une chemise brodée et des formes suggestives de nature à faire tourner la tête de bien des hommes. De longues mèches brunes s'évadent de son chignon pour couler sur ses épaules dans un négligé savamment étudié. Cíqiǎo observe les discrètes pattes d'oie au coin des yeux, la peau luisante de maquillage. Quelle teinture utilise-t-elle pour obtenir ce noir profond ? Et surtout, comment fait-elle pour rester mince et gracieuse comme au premier jour ? Le visage d'ivoire de la belle courtisane se fend d'un sourire à la vue du groupe rassemblé devant elle et un rire cristallin comme le chant d'un oiseau s'échappe de ses lèvres.

— Eh bien, on peut dire que notre auguste Majesté a le sens de la mise en scène !

Un raclement de gorge réprobateur interrompt net les retrouvailles. L'eunuque se tient raide comme un piquet, en équilibre sur ses improbables sandales de bois.

— Veuillez me suivre, s'il vous plaît. Sa Majesté Lumière Éternelle souhaite vous parler, à tous les cinq, précise-t-il comme s'il croquait dans du chou macéré particulièrement amer.

Les cinq convoqués enfilent un couloir à la suite du chambellan. Ils s'arrêtent devant une double porte gravée de deux dragons serpentiformes. Le garde en faction salue militairement d'une inclinaison du buste, le point dans la paume à hauteur de poitrine. Sur un signe de main impatient de l'eunuque, il ouvre le battant et se recule pour laisser passer les visiteurs.

Cíqiǎo jette un coup d'œil vers ses compagnons et s'avance résolument vers le seuil. Rien ne sert de tergiverser !

La pièce où elle pénètre n'a pas la magnificence d'une salle d'audience officielle, mais ressemble plutôt à une antichambre ou un bureau où Sa Majesté peut recevoir avec une certaine discrétion. Une silhouette se tient en son centre, enveloppée d'un éclat presque aveuglant. Cíqiǎo plisse les yeux et s'agenouille comme il se doit face à son souverain. Une crainte révérencielle qu'elle n'avait pas ressentie depuis bien longtemps s'empare d'elle. Son cœur accélère. Elle frappe trois fois le parquet de son front et perçoit derrière elle le bruissement des vêtements de ses vieux amis qui témoignent de la même déférence.

— Merci, Zōu Hóuzhēn. Tu peux nous laisser, annonce une voix grave et harmonieuse, presque musicale.

Cíqiǎo entend le léger claquement de surprise des semelles de bois.

— Votre Majesté ?

— Je ne veux pas te retenir pendant cette journée chargée. Tu peux vaquer à tes autres tâches. Je t'appellerai pour les raccompagner.

Sans même avoir besoin de la voir, Cíqiǎo imagine parfaitement la grimace de dépit qui doit se peindre sur le visage poudré de l'eunuque. Mais les sandales repartent, obéissantes, sans ajouter un mot. Le silence retombe dans la pièce comme le battant se referme.

— Relevez-vous.

 

*  *  *

 

[1] Le zhàng est une unité de longueur qui correspond à la toise, c'est à dire 3,2 mètres environ.

[2] Les Chinois groupent les années en cycles de soixante ans.

[3] Kǒngzǐ , littéralement « maître Kong », est connu en occident sous le nom de Confucius.

[4] Le moïsme est un ancien courant philosophique chinois développé par le philosophe Mòzǐ qui était l'une des quatre principales écoles de philosophie à l'époque des royaumes combattants, aux côtés du confucianisme, du taoïsme et du légisme. Il prônait une société égalitaire et pacifique.

[5] Qū Yuán est un poète chinois du royaume de Chǔ né vers 340 av. J.-C. et mort vers 280 av. J-C. Ses poèmes ont été rassemblés dans les « Élégies de Chǔ ». Il est le premier poète chinois à voir son nom associé à ses vers.

[6] Les Chinois comptent en mois lunaires à partir de la première nouvelle lune du mois de février. La onzième lune se situe, selon les années, vers décembre janvier.

[7] L'an 882 de la dynastie Zhōu correspond à l'an -239 avant J.-C. du calendrier occidental.

[8] Un bì est un disque, généralement en jade, percé en son cœur , utilisé pour des fonctions rituelles.

[9] Ancien nom du golfe de Bohai, au nord de la mer Jaune, à proximité de Pékin.

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Cathie
Posté le 12/11/2019
Beaucoup de plaisir à lire ce début de chapitre... et j’attends la suite avec impatience.
Les descriptions de tes personnages sont très efficaces, je les ai bien identifié malgré les noms étranges. J’ai eu un peu plus de mal avec les noms de lieux, dont la description ne m’a pas gênée.
De petites suggestions, que je te livre quand un mot ou une formulation m’a arrêté :
Un écrin à la hauteur du bijou. Un écrin digne du bijou?
mandat céleste dont il se prétend investi. Qui l’a investi ? S’il s’est investi lui-même, qui remet en cause sa légitimité, comme le mot prétend semble indiquer ?
pour chasser le vent hivernal... pour se protéger du vent ?
sens du théâtre . Sens de la mise en scène ?
Je suis Aussi impatiente que tes personnages de savoir ce que manigance l’empereur ;-)
Lynkha
Posté le 13/11/2019
Merci pour ta lecture et ton retour !
Tant mieux si les noms ne posent pas trop de mal, c'est toujours un peu le problème avec les sonorités dont on n'a pas l'habitude. Pour les noms de lieu, je pense que ce n'est pas trop grave de pas les retenir.

Le mandat céleste est le mandat confié par l'Auguste Empereur de Jade au roi des hommes pour diriger l'ensemble du Zhongguo (de la Chine, donc). A cette époque, ils sont sept rois à revendiquer ce mandat, donc chacun prétend qu'il a la bénédiction des dieux, et les autres le contestent. Je peux sans doute glisser quelques explications en plus à ce sujet...

Merci pour tes suggestions, je prends bonne note !
Cathie
Posté le 14/11/2019
Je n’y connais vraiment rien, merci pour les explications. L’empereur De Jade, c’est un homme ou un dieu? Et ce mandat, il le confie comment, puisqu’il ne met pas tout le monde d’accord. Ces info ne sont peut être pas très importantes pour l’histoire, mais ça peut justifier certaines situations ?
Lynkha
Posté le 14/11/2019
C'est un dieu. En fait, ceci est dit dans le prologue, si je me souviens bien. Mais ce n'est sans doute pas clair.

Ça n'a pas vraiment d'importance en soit, c'est juste pour expliquer pourquoi les sept royaumes se font la guerre.

En fait, les Chinois croient que seul un roi ayant la faveur des dieux peut régner. Sinon, des catastrophes se produisent (inondations, famines, etc.) Un peu comme notre monarchie de droit divin en France.
Lohiel
Posté le 11/11/2019
Coucou
Alors, très jolie plume, rien à dire. Et vraiment agréable à lire. Le voyage commence et il est prometteur !

Juste ceci :

"Le sésame, après comparaison à son jumeau miroir." Qu'est ce que ça veut dire, au juste ? Tu connais si bien les rites et les usages que tu penses qu'il est inutile de nous les décrire ? ^^ J'imagine en gros ce que ça peut signifier, quand même, mais ça vaudrait bien deux petites phrases. Ce serait intéressant, en plus.

Les descriptions en bloc au début, c'est toujours un peu dérangeant. Pas pour les amateurs-amatrices (je sais que tu en es) mais pour beaucoup d'autre, si. Le pire, c'est que c'était la mode il y a un certain temps, et que maintenant, c'est le contraire ^^ Ils ont même un mot méchant pour ça : info-dumping. Se débrouiller pour les intercaler au fil de la marche d'un personnage, par exemple, ça passe toujours mieux. En les fractionnant un peu. Je sais, moi aussi j'ai souffert :-)

A bientôt ! :-)
Lohiel
Posté le 11/11/2019
Ah, j'ai repéré, enfin, la "demi-effigie", mais à ce moment, dans le texte, on ne comprend pas. Donc on oublie vite. Et je persiste à dire que cet intéressant usage vaudrait un peu plus d'explications ;)
Lynkha
Posté le 12/11/2019
Merci pour ta lecture et ce retour.

En ce qui concerne la demi-effigie qui sert de passe d'accès, je n'ai pas voulu m'appesantir dessus, pour ne pas alourdir le récit avec des explications finalement anecdotiques et qui auraient parues bizarres données du point du vue du personnage principal.. Je me disais que l'idée globale était claire. Mais je vais me repencher sur ce point, alors.

Pour le bloc de descriptions au début, ce doit être parce que les bouquins que j'ai lu datent un peu, alors ^^ Je crois que c'est le seul endroit dans tout le roman où je mets un pavé introductif comme cela. En fait, il me sert de préambule, à la manière d'un début de film où la caméra zoome au-dessus de la ville avant de se focaliser sur le personnage qui marche dans ses rues. Je n'avais pas conscience que cela pouvait rebuter (et je déteste les infos dump -- cf ma remarque sur la demi-effigie -- donc si c'est l'impression que cela donne, il faudra que je revoie tout ça).

Merci encore !
Lohiel
Posté le 12/11/2019
Coucou
Il y a aussi ce qu'on nomme "l'effet de réel". Le fait de donner des détails parfois anecdotiques sur certaines petites choses renforce la sensation de réalité.
Bon, bien sûr, quand l'objet est appelé à jouer un rôle plus tard, c'est un "fusil de Tchekhov" mais normalement à l'écriture, on appuie instinctivement de manière un peu différente.
Et dans ce cas, de toutes façons, c'est une pratique intéressante, car très originale.

Par rapport au point de vue, il n'est pas complètement interne (pas de "je"), c'est une polyphonie entre le narrateur et le personnage, plutôt une 3e personne focalisée, donc je pense que ça ne poserait aucun problème. Pour y aller délicatement, il y a toujours des astuces pour introduire l'explication (souvenirs, pensées au moment où elle le regarde, etc)
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