[Ch. 1] Les bâtisseurs du Nouvel Ordre

Il y a longtemps, dans une galaxie lointaine...Très lointaine...

Une vieille légende raconte que la Force est. Mais que peu la ressente.
Mais elle est, elle agit en tout point, partout dans ce vaste univers.
Cette légende dit également qu'elle n'agit pas seulement sur ce qui est, mais sur ce qui fut et ce qui deviendra.
Car la force agit indépendamment de l'espace et du temps,
Sur ce qui est vivant ou non.
C'est ainsi que certains pensent, que la Force fait l'Histoire, et que chacun de nous n'est qu'un pion sur laquelle elle agit. Sans en avoir conscience.

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Ses pas raisonnaient dans le grand couloir métallique et froid de ce qui allait devenir leur nouveau fief. Ses poings se serraient et se desserraient nerveusement depuis qu'on lui avait annoncé la nouvelle et elle ne tenait plus en place. N'attendait que le moment où on lui demanderait de venir constater.
C'était maintenant.
La dernière rafle s'était passée sans encombre. Elle se voyait aujourd'hui comme une ménagère qui ramassait les débris d'un empire en ruine, récupérant au passage des éléments qui n'avaient rien à faire là, mais qui s'avéraient utiles pour la suite. C'était en tout cas ce que Hux lui avait dit.
Elle repensait à cette dernière réunion, si seulement ce type avait pu mourir comme beaucoup d'entre eux, cela aurait peut-être changé la donne. Pour l'avenir...Pour son fils.
Malgré son profond mépris pour cet homme, elle devait cependant l'admettre : Hux possédait des talents de formateur hors pair et cela constituait un atout majeur pour la reconstruction. Il formait bien mieux qu'il n'élevait son propre enfant.
Quand elle entra de la pièce, la lumière aveuglante rétracta un instant ses pupilles.

Puis elle la vit.

Elle était là, assise sur la chaise entourée par de vieux prototypes médicaux de droïdes ainsi que d'un officier, celui qui s'était occupé de la rafle sur Bonadan quelques jours plus tôt.
« Grand amirale je...
- Silence !
» Siffla Sloane en s'avançant auprès d'elle.

En l'observant de plus près, elle estima l'âge de l'enfant à environs sept ans, cela correspondait, elle savait que la fille Tarkin avait accouché peu de temps avant la destruction de l'Etoile de la Mort. Elle le savait car la nouvelle s'était répandue dans ses troupes et avait soulevé de nombreuses critiques, notamment sur le fait que la noblesse ne semblait pas se rendre compte de la gravité de la situation dans laquelle l'empire se trouvait à ce moment-là.
L'enfant était très sale, tellement que ses yeux bleus ressortaient de son visage sombre de poussière et de boue séchée. Elle avait le visage fatigué et creusé sans doute par des semaines de famine.
« Malnutrition, quelques hématomes... » les droïdes parlaient entre eux, mais Sloane n'y prêta aucune attention. Seule comptait l'enfant face à elle, qu'elle fixait droit dans les yeux et dont l'identité ne faisait plus aucun doute.
« Comment êtes-vous passé à côté de cette gamine ? » lança-t-elle à l'officier, visiblement très agacée. « Elle aurait pu partir avec les autres et vous savez ce que ça aurait signifié ? On l'aurait perdue pour de bon parmi des chiffres et des lettres.
- Madame, elle était sensée être morte avec l'empire.
»
Sloane s'arrêta. L'officier avait raison. La famille Tarkin avait été déclarée éteinte lorsqu'on avait attesté du décès de la mère.
Mais on n'avait jamais retrouvé la fille.
Pourtant ici, pour ceux qui avait connu sa mère, le lien de parenté était évident au premier regard. Sloane faisait partie de ceux-là, et il avait suffit qu'elle pose ses yeux sur la fillette pour être convaincue de son identité.
« Je veux parler à l'enfant, seule à seule. »
L'officier s'inclina légèrement et partit sans même discuter, on ne discutait pas les ordres des grands amiraux, surtout lorsque ceux-ci étaient agacés.
Sloane observa la jeune fille dont l'inquiétude se lisait sur son visage.
« N'aie pas peur...J'étais juste un peu en colère contre cet homme, mais je ne suis pas fâchée sur toi d'accord ?
- Est-ce que je vais retourner dehors ?
»
Sloane hocha négativement la tête.
« Non petite, tu n'y retourneras plus. Sois sûre que nous allons bien nous occuper de toi, tu es d'accord ?
- Les gens sont méchants dehors...
- C'est pour ça que nous sommes là. Nous retirons les enfants comme toi de la méchanceté de l'extérieur, pour les mettre en sécurité tu comprends ?
»
L'enfant hocha la tête, les traits de ses expressions semblaient se détendre davantage et Sloane en profita pour établir le contact physique avec elle, posant sa main sur la sienne.
« Te souviens-tu de quelque chose sur tes parents, ta famille ? Ou même de ce qui s'est passé avant qu'on te retrouve ?
- Marraine s'est endormie, j'ai voulu la réveiller, mais elle n'a jamais voulu. Je suis partie et je l'ai laissé là-bas...
- Sur Bonadan ?
- Oui. Je suis arrivée avec marraine et je ne suis plus partie.
- Tu veux dire que tu es restée là-bas longtemps ?
»
Elle hocha la tête.
« J'ai vu beaucoup de fois la nuit tomber, mais j'ai arrêté de compter à trois cent cinquante fois. »
Sloane se demandait sincèrement comment une enfant de sept ans parvenait à compter jusqu'à ce chiffre.
« Et comment es-tu parvenue à survivre ?
- Les méchants...Ils ont voulu m'envoyer sur une autre planète...
»
Elle savait que les rebelles exterminaient les populations des planètes impériales, Bonadan en était une, elle savait donc que la seule planète où la jeune fille était sur le point d'aller, c'était vers l'éternité...
« Mais une femme m'a pris dans ses bras, elle m'a fait passer pour sa cousine. Elle s'est disputée avec un monsieur, s'est éloignée et m'a déposée en me disant de courir par là le plus vite possible.
- Et tu as obéi ?
» Sloane était intriguée par cette intervention. Pour que les rebelles aient respecté cette femme, elle devait appartenir à leur rang...Ou les diriger.

L'enfant hocha la tête. Bien sur qu'elle l'avait fait. Qui ne l'aurait pas fait à sa place pour fuir ? Elle savait ce qu'il y avait sur Bonadan... Une certitude était mieux que mille doutes.
« Peux-tu me décrire cette femme ? »
L'enfant secoua la tête négativement. Évidemment.
« Je n'ai pas vu son visage assez longtemps, juste ses cheveux... Ils étaient si bien coiffés... »
Sloane s'asseyait à côté d'elle.
« Sais-tu ton prénom ?
- Marraine m'appelait Enael.
»
Plus aucun doute désormais, ce genre de prénom ne courait pas les galaxies, mais peu connaissait le nom que la mère Tarkin avait donné à sa fille. Un fin sourire s'esquissa sur ses lèvres alors qu'elle posait une main sur l'épaule de la fillette.
« Tu n'as plus rien à craindre désormais, tu es revenue parmi les tiens.
- L'empire ?
»
La grand amirale hocha la tête.
« Oui mon enfant, mais pas l'empire que tu as découvert dans les histoires que tu as entendues, un empire nouveau, différent.
- Pourquoi différent ?
»
Elles se regardèrent droit dans les yeux, ce regard de douceur que Sloane portât à l'enfant lui apporta chaleur et bien être, deux étranges sentiments qu'elle n'avait plus connus depuis la disparition de sa marraine.
« Car c'est à nous de le bâtir, jeune fille. Enfin, à toi, et à tous les enfants de l'Empire.
- Je ne suis pas seule ?
»
Sloane lui adressa un doux sourire et posa un doigt sur sa joue, caressant tendrement la fillette.
« Bien sur que non, tu ne l'as jamais été. »
Sloane vit perler une larme dans les yeux bleus de l'enfant, elle lui offrit un mouchoir de sa poche et se leva.
« Je dois te laisser Enael.
- Tu viendras me revoir, dis ?
- Bien sûr, mais je dois m'occuper de certaines choses. Profites-en pour te faire à ta nouvelle chambre.
- Ma chambre ?
- Oui, tu as un lit à toi désormais, repose-toi.
»
 

Lorsqu'elle sortit, elle se tourna vers l'officier, le regard sombre.
« Il est hors de question que Brendol Hux soit au courant. »
L'officier haussa un sourcil.
« Grand amirale, êtes-vous sérieuse ?
- Vous voulez être à sa merci ? Alors livrez lui la fille Tarkin sur un plateau ! Il la revendiquera comme héritière de l'empire et gagnera la confiance pour établir un nouvel ordre.
- Mais...
» L'officier n'eut pas le temps de répondre.
« Je refuse qu'il prenne l'ascendant ! Il s'occupe de former nos soldats, c'est suffisant.
- Comment allez-vous f....?
- Vous allez falsifier ses données d'identités, suffisamment longtemps pour qu'il ne puisse plus s'octroyer de droits sur cette enfant.
»
Le silence.
« Vous souhaitez peut-être un mauvais rapport, officier ? »
Il secoua vivement la tête.
« Vos ordres sont les miens, Madame. »
Elle resta silencieuse.
« La chance veut qu'elle soit Tarkin par sa mère...Son père n'est qu'un illustre inconnu et cela nous conviendra. Elle gardera son nom. Mais vous effacerez celui de sa mère.
- Très bien.
» souffla l'officier.
« Brendol est intelligent, mais il n'ira pas fouiner pour contredire des certitudes, hors l'héritage Tarkin est mort avec l'étoile. On se contentera de cette version.... Pour le moment. »
L'officier ne fit qu'acquiescer.
« Grand amirale... »
Une voix s'éleva derrière eux, un droïde accompagnait un jeune garçon à la chevelure flamboyante. Ce visage gracile et pâle comme la neige éveilla un sourire à Sloane.
« Pardon de vous déranger Madame, mais le jeune Armitage souhaitait vous parler. » Elle s'approcha du garçon. Depuis qu'elle l'avait sortie des griffes de son tortionnaire de père, un lien avait été tissé avec lui. Au départ, c'était un marché, un donnant-donnant qui consistait à se protéger l'un l'autre. Désormais, elle et lui avait lié un lien presque fraternel.
« Rae. » souffla-t-il. « Je me suis dépassé à l'épreuve physique, je suis arrivé premier. Je crois que j'ai gagné leur respect.
- C'est très bien Armi'.
» commença-t-elle enthousiaste. « Mais ne baisse pas ta garde, n'oublie pas qu'ils sont les soldats de ton père, ils ne resteront pas sur un échec.
- Je ne resterai pas sur une seule victoire non plus.
»
Elle frictionna ses cheveux jusqu'à ce que le garçon n'ait plus sur la tête qu'une masse rousse ébouriffée.
« Je suis si fière du jeune garçon que tu deviens Armi. Je suis certaine au fond de moi que tu seras un très grand soldat
- Meilleur que mon père ?
- Oh oui... J'en suis convaincue.
»
Cette phrase illumina le visage de l'enfant. Lui qui n'aspirait qu'à surpasser son père, qu'à lui montrer de quoi il était capable. Sloane entretenait la flamme en lui, comme un brasier ardent. Ce n'étaient pas des paroles en l'air, elle était convaincue que ce garçon ferait partie des grands de l'ordre qui allait naître. Il n'était certes pas un soldat, il n'en avait pas la carrure, mais son intelligence extrême lui permettrait de se hisser au sommet. Elle l'avait vu à l'œuvre, elle avait vu la façon dont, par la ruse, il avait retourné ses camarades les uns contre les autres dans le but de régner. Insidieusement, il avait insufflé dans les esprits de ses camarades de formation la méfiance et la suspicion. De sortes qu'ils étaient davantage occupés à se méfier les uns les autres que de s'en prendre à lui.
« Tu as intérêt à retourner rapidement dans tes appartements pour réviser maintenant que ton entrainement est terminé. Je passerai prendre le thé avec toi tout à l'heure, si tu es d'accord ? »
Armitage hocha vivement la tête, un sourire de contentement s'affichait sur ses lèvres.
« Millie doit mourir de faim, à tout à l'heure Rae. »

La grande amirale vit le jeune garçon s'éloigner accompagné de son droïde. Il était le parfait opposé de son père. Aussi chétif que lui était costaud, aussi réfléchit que lui était brutal. C'était pour cela qu'elle avait été d'abord prise de pitié par se situation. Mais très vite, Sloane avait pris conscience de l'énorme potentiel de leadership du jeune Armitage. Elle s'était fait le serment de le former de manière objective, aussi loin possible de l'influence de son père.
Même si pour certaines choses, il était déjà trop tard. Les cicatrices de son âme n'étaient pas réparables, à peine dissimulables...
Soudain l'idée que le garçon rencontre la jeune Tarkin émergea dans son esprit. L'idée qu'ils puissent être amis un jour la terrifia. Elle savait l'enfant fragile au niveau de sa mémoire, cela était dû, selon les droïdes médecins, aux multiples chocs post-traumatiques qu'elle avait subis. Mais elle avait conscience qu'elle allait devoir préparer la fille à qui elle était et à l'identité de ses ancêtres.
Et ce, sans que Brendol Hux ne soit au courant.
Elle savait comment les enfants pouvaient parfois parler entre eux, car eux avaient encore cette merveilleuse force de croire que le monde entier était digne de confiance.

« Une dernière chose, officier...
- Oui grand amiral ?
»
Elle hésita un instant. Cette décision ne lui revenait pas, elle forçait le destin, mais au fond, ce n'était que dévier un chemin sans garantir qu'il ne revienne pas sur leur pas. Plus tard, elle leur rendrait les rênes de leurs existences. A ce moment-là, ils seront maître de ce qu'ils font.
Du moins, elle l'espérait.

« Faites en sorte que ces deux là ne se rencontrent jamais. »

Elle n'ajouta rien d'autre. L'officier semblait avoir parfaitement compris de qui elle parlait et des moyens qu'ils devront mettre en œuvre pour que les choses se passent de la façon la plus simple qu'il soit.
 

BONADAN 7 BY – Quelques jours auparavant

Le monde s'était effondré

L'empire n'était que ruine, les survivants parlaient. Elle avait entendu les gens dire que tout était terminé désormais.
Les grands noms de l'empire s'étaient évanouis pour toujours.
Pour l'enfant, ce n'était que des pages de livre d'Histoire déchirées, des symboles en feu et des gens qui ne se réveillaient plus.
Elle avait marché des heures, échappant de justesse plusieurs fois à la rébellion. Mais cette fois-là, dans cette maison où elle avait cherché un peu de nourriture, elle s'était fait piéger. Son corps frêle et son manque de force n'avaient rien su faire face à la masse de muscle qui s'était abattue sur elle. Ensuite, se fut le noir complet pendant quelques minutes.

Elle n'avait pas trop compris ce qui lui arrivait, le rebelle l'avait entrainé là avec des groupes de personnes qui, comme elle, semblaient désorientés et paniqués. Elle regardait autour d'elle, la panique s'emparait du monde. Si à gauche elle aperçut des rebelles extirper une valise à une vieille dame en la frappant, à droite, un rang discipliné embarquait dans un vaisseau, chaque personne semblaient entravées par des attaches qui la reliait aux autres.
« Avancez ! » s'écria une voix derrière elle.
L'enfant suivait le mouvement, tous s'entassaient les uns sur les autres et certains tombaient sous le poids des autres, se faisant piétiner par l'attroupement. Beaucoup d'enfants semblaient seuls et désorienté, mais la plupart d'entre eux semblaient accompagnés d'un adulte.
Des familles...
Elle songea à la sienne, elle les imaginait tels des fantômes, sans visage, sans expression. En réalité, l'enfant avait laissé dans un coin de sa tête l'horrible réalité. Elle était seule dans ce monde
Mais alors qu'ils s'avançaient vers le vaisseau, une panique s'éleva dans les rangs. Un homme avait perdu son enfant et hurlait et s'il y avait bien un sentiment contagieux en temps de guerre, c'était la panique.
Tous commencèrent à s'agiter, des cris s'élevèrent çà et là dans les attroupements. Un tir de blaster en l'air accentua le mouvement de panique.
« Attrapez-les ! Remettez-les dans l'ordre ! On doit se dépêcher maintenant ! » hurla un soldat rebelle à l'attention des autres.
Tout sembla alors très lointain pour l'enfant, elle était là, seule, au milieu d'un chaos sans précédent. Elle avait vu des hommes et des femmes être mis sur le sol, elle avait entendu des tirs de blaster. Elle avait vu ce soldat tenir un enfant peut être encore plus jeune qu'elle dans ses bras. Ce petit garçon qui tenait un ours en peluche un peu plus grand que son ami le chat. Elle avait vu le tir de blaster transpercer cet ours en peluche, faisant voler les plumes dans les airs.
Elle avait vu le garçon tomber au sol comme un pantin désarticulé.
Peur. Avait-elle pensé. Car il n'y avait plus que ce mot-là dans sa tête alors que les larmes lui perlaient sur les joues. Elle voulait sa marraine, elle voulait sa maison, elle voulait son petit chat en peluche.
Elle voulait regarder le ciel.
« Tu es là !!! Je te cherchais partout !!! »
Une voix inconnue s'était élevée derrière elle et une main l'avait attrapée par le bras. Très vite, l'enfant s'était sentie soulevée et portée à bout de bras. Elle regarda un instant la silhouette qui s'était emparée d'elle : mince et athlétique, elle portait le blason de la rébellion sur un tissu qui lui servait de cape. C'était une femme et elle portait de long cheveux bruns attachés en une coiffure très étrange.
« As-tu complètement perdu l'esprit ? » Avait-elle entendu, elle tourna les yeux vers la voix et aperçu un homme, un peu plus âgé qu'elle, il portait un blouson en cuir noir et une blouse blanche en dessous. Une arme était attachée à sa ceinture. Mais elle perdit vite le contact visuel puisque la jeune femme s'était retournée pour regarder son ami.
« Cette gamine est des leurs et...
- ...Elle n'est rien du tout, elle n'a pas dix ans !!! Ces enfants n'ont rien à voir avec cette guerre et tu sais quoi ? Si je pouvais, j'en sauverais plus ! Bien plus !
»
Le jeune homme était resté là sans rien dire, dépité. Il souffla.
« Il se passe quoi, Princesse ? » lança un soldat qui s'était avancé vers eux.
« Ces crétins avaient pris ma cousine ! Vous vous rendez compte qu'elle serait morte si je n'avais pas été là ? »
La fillette regardait le soldat sans dire un mot, serrant le coup de l'inconnue, comprenant que grâce à elle, elle avait peut-être échappé à la mort.
L'homme la regarda l'air méfiant, mais n'ajouta pas un mot avant de partir
« Tu peux pas t'en empêcher n'est-ce pas ? Tu dois sauver tout le monde ...
- Tais-toi ! Tu veux participer à ça toi ? On massacre des innocents au nom de la paix ? Tu ne trouves pas ça ridicule ? Imagine si c'était notre fils, Han ! Notre enfant n'est encore qu'un petit garçon, il est innocent ! Voudrais-tu que lui aussi vive cela un jour ?
»
Han Solo regardait son épouse, vaincu. L'idée qu'on touche à un cheveu de son fils Ben le rendait fou. Alors un bref instant, il s'imaginait à la place des parents de cette fillette, si elle en avait encore, et ne put rien répondre aux arguments de celle qu'il aimait.
« Tu as conscience qu'on ne peut pas la garder ? »
Elle hocha positivement la tête.
« Je le sais, mais si au moins on pouvait l'éloigner de la zone, cela me tranquilliserait, je...Me sentirais moins responsable de ce qui se passe ici.»
L'enfant avait vu s'éloigner l'attroupement en panique, sentit le son s'évanouir au loin alors que la jeune femme la portait toujours à bout de bras. Après plusieurs dizaines de minutes, elle sentit une prise au niveau de ses hanches et sentit son corps se poser sur le sol.
Elles se regardèrent pour la première fois.
La jeune femme était d'une grande beauté, ses cheveux attachés de chaque côté de sa tête lui donnait une allure royale alors que sa tenue contrastait et ne laissait aucun doute sur ses origines rebelles.
« Où sont tes parents ? »
L'enfant haussa les épaules. Leïa comprit tout de suite.
« Écoute, tu ne dois plus aller par là d'accord ? C'est dangereux.
- Les navettes ne me font pas partir d'ici ?
»
La jeune femme parut désolée.
« Non, enfin...Elles ne t'emmènent pas dans un endroit sûr. Ici, c'est plus sûr. Ça sera bientôt fini, ils seront bientôt partis, tu comprends ? »
L'enfant hocha la tête.
« J'ai faim... » souffla-t-elle.
Leïa lança un regard à Han et il sut.
« Mais...C'est la friandise préférée de Chewie...
- Han !
- Ok, ok ! Ne t'énerve pas.
» il sortit de sa poche une barre de céréale sucrée.
« C'est tout ce qu'on a pour toi petite. Je suis désolé. »
Il ne le montrait pas, mais ce qui se passait ici, l'état de cette enfant, le bouleversait vraiment. Il ne voulait pas ça, et Leïa non plus.
« Tu dois partir, le plus loin possible. Entendu ? » Leïa lui indiqua la direction à prendre et la jeune fille hocha la tête.
« Merci... » souffla-t-elle doucement alors qu'elle tourna le dos au couple pour s'enfuir dans les bâtiments en ruines.

Leïa et Han avait quant à eux repris le chemin vers leur vaisseau.
« Il y avait des dizaines de gamins dans la même situation que cette fille Leïa...Pourquoi l'as-tu sauvée, elle ? Tu t'es jetée sur elle, comme si tu la connaissais vraiment. »
Les paroles de Han raisonnaient dans sa tête. Il avait raison. Au moment même où elle l'avait vue, elle avait senti son cœur se serrer si fort qu'elle fut entrainée vers elle comme un aimant. Elle n'avait pas réfléchi, elle avait agi,simplement.
Le regard dans le vide, elle sentit le vent sec et poussiéreux de Bonadan lui caresser les joues.
« Je ne sais pas. »
Le cri du Wookie s'éleva derrière eux, sortant du Faucon Millenium avec impatience.
« Ça va, deux secondes ! » pesta Han à l'attention de son ami.
Han posa une main sur l 'épaule de sa femme.
« On doit y aller chérie. Cheewie est impatient de quitter cette planète et nous devons parler de ce que nous y avons vu aux nouveaux dirigeants de la République. On doit faire cesser cela, rapidement. »
La jeune femme hocha la tête en attrapant la main de son époux. Puis, elle tourna définitivement le dos à cette planète.
Jamais, elle n'oublierait ce qu'elle a vu ici.

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MissRedInHell
Posté le 27/01/2021
Un épisode entièrement rempli de flashback ! Ca m'avait manqué et quel plaisir ! \o/
Je trouve qu'il y a toujours quelque chose d'atroce qui ressort de ces flashbacks et j'ai vraiment de la peine pour tous les personnages. ;-;

J'ai aussi un peu fangirler en voyant Han et Leia, évidemment. x')
Enaelyork
Posté le 06/03/2021
C'était mon petit caméo nécessaire, j'adore tellement le couple qu'il forme !
Les flashbacks sont toujours horribles, mais j'essaye de les rendre pas trop glauque, c'est toujours sous entendu. Je suis contente d'y parvenir.
MissRedInHell
Posté le 08/03/2021
En même temps, c'est trop bien les caméos :3

Surtout que c'est dur de rester insensible sur les flashbacks vu qu'on sait beaucoup de choses qui vont arriver dans le futur ^3^
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