aurele; identité

Par oxane

A peine l’ai vu qu’il me rend malade. Impolitesse discriminatoire, l’histoire de ma vie. J’appuie sur la poignée et ouvre la porte. “ Après vous” L’homme entre sans même un signe. Il a le don pour me mettre or de moi.” Mais de rien” Il me regarde encore de son air supérieur. Ça m'agace. “ Assieds toi je t’en pris” Je le vois sortir son calepin, il gribouille. Le test a déjà commencé. Si j’avais su je ne me serais peut être pas énervé. Enfin ce qui est fait est fait. Plusieurs chaises se trouvent devant moi. Pas de doute c’est la première épreuve. Je les regarde une par une. La première, petite, colorée; on dirait une chaise de gamin. Certainement pas. La seconde ? en bois, petit coussin de grand-mère. Très rustique, encore moins. Et enfin la troisième une chaise de jardin en métal. Dans tous les cas durant l’heure qui va suivre mon corps sera mal à l’aise. Je regarde autour de moi. Une petite salle étriquée, un bureau qui prends la moitié de la place et ces trois chaises. 

    Ca y est, j’ai trouvé. L’homme me regarde d’un air déconcerté. J’ai fait buguer ses algorithmes. Je retiens un rire. C’est si plaisant. “ Et bien je vois que tu n'aimes pas les conventions.

  • Je n’avais pas envie de passer l’heure mal à l’aise sur vos chaise inconfortables. Enfin si cela vous déplais je peux me lever.”

 Toujours rester poli dans l’affront. C’en n’est que plus déconcertant pour la personne en face. “ Bien. Nom

  • A quoi bon il me semble que vous l’avez en face de vous. Si la raison de cette question stupide est l’endagement de la conversation c’est bien maladroit. Enfin sachez que je ne répondrai qu’aux questions pertinentes.”

 

 Ses paupières se ferment. Il essaye tant bien que mal de garder son calme. Son pouls accélère, faisant battre la petite veine sur son front. Quand va-t-il craquer ? Je veux voir ce qu'il a dans le ventre. “ je vois que je ne tirerai pas grand chose de toi passons. Veux-tu bien répondre à ce questionnaire ? oh et appelle moi arold" Il sort le coup de la complicité. Dommage pour toi, je le connais déjà. Je n’aime pas les humains, les adultes en particulier et Leur masque de mensonge cachant leur vrai visage. J’ai toujours vécu seul. Je vivrais seul. 

    Il me tend sont morceau de papier. Comment lui expliquer sans qu’il m’humilie. “ Je ne peux pas.

  • Qui a il encore ? T-ai je mal parlé ? T’ai je regardé de trop près. Ecoute petit, je sais que passer ce test ne te fais pas plaisir. Je vois bien que tu ne peux pas voir ma tête en peinture mais tu n’as pas le choix alors plus tu coopéreras plus vite on terminera.”

 

Son visage rougis encore et toujours. Il va exploser. “Je n’ai pas dit que je ne voulais pas. J’ai dis que je ne pouvais pas nuance.” Ca y est. La ligne est franchie. Il se met à hurler.” Mais que veux tu à la fin ? Que je me mette en slip ? Sois plus clair put**n !

  • Je ne peux pas parce que je ne sais pas lire ceci.

  • C’est ça bien sur un gamin de quatorze ans qui ne sais pas lire… Et puis quoi encore… Arrête de me sortir des m*rdes dans ce genre. Je commence à sérieusement perdre patience. Répond ! Tu m’entends ? Répond où je te mets dans l’établissement qui t'irait le moins bien. Tien. L'école Takeda Shingen serais parfaite ne penses tu pas ?

Oh nonnn. Non.Hugo m’en à parlé. Pas l'armée. Surtout pas. Mon corps et mon âme n’y résisteraient pas. Trop d’ordre, pas de place pour l’imagination, la créativité. Un pas de côté et c’est fini. Cet endroit, c’est l’enfer sur terre. Il m’a eu. Il a touché un point faible. Je baisse les yeux me préparant à l'humiliation. “ Je ne déchiffre presque rien. C’est à peine si je reconnaîtrais mon nom parmi les centaines de caractères sur cette feuille.

  • Attends. Ce n’était pas une blague ? Tu es entrain de me dire qu’il reste des illétrés dans ce pays ?

  • Je ne suis pas illettré. Je ne viens pas d’ici c’est tout. On m’a surpris sur la route pendant que j'essayais d’échapper à mes poursuivants. On m’a emmené dans un bureau, on m’a posé de multiples questions, puis quelques heures plus tard on m’a jeté ici. J’ai appris la langue avec un compagnon de route. Je ne savais même pas ce que je faisais ici. Mais à voir les visages blafards qui m’entouraient et à écouter votre ignoble discours j’ai vite compris. Je ne suis pas idiot vous savez.

  • Bien. Écoute. Je ne sais plus quoi faire. Tu ne veux pas parler, tu ne sais pas lire. Peux-tu me dire comment procéder à présent. Je suis à court d'idées, je veux bien faire preuve de bonne volonté mais arrive un moment où je ne sais plus quoi faire.”

Il se tritura la barbe pendant des secondes qui me parurent des heures. Pas l’armée, pas l’armée… Par pitié.  “ Je ferais se que vous voulez” Je ne peux plus supporter l’attente. “ Sinon laissez moi partir. Faites ce que vous voulez mais ne m’envoyez pas là bas. Je n’y survivrais pas.

  • Je ne peux pas te laisser partir. C’est impossible, on risquerait de m’envoyer en prison pour non-respect des règles du palladium. Tu comprends ? mais je sais ce que l’on va faire. Cela comporte des risques mais c’est la meilleure option pour toi.

  • Allez y je ferai tout ce que vous voulez ne m’envoyez pas la bas, pas la bas.” 

Je ne peux pas risquer d'être envoyé dans ce trou. Tant pis si je perds toute ma dignité au passage. “ Arrête avec ça veux tu ? Je ne vais pas t’y envoyer. Ok ? Je vais te poser des questions et tu devras juste y réfléchir dans ta tête. Tu ne pourras pas mentir. Et cette fois-ci c’est pas une blague. Prêt ?” Je hoche la tête. J’inspire une grande bouffée d’air, cela ne suffit pas, il est chaud et renfermé. “ Prêt” J’entends ma voix monter dans les aigus.     

  • Bien. Nous allons commencer par quelque chose de simple pour que tu comprennes le fonctionnement. Quel est ton nom ?”

Je plonge dans mes pensées et écrit en belles lettres rondes mon nom sur un tableau imaginaire. Je sens comme un souffle d’air frais entrer dans mon corps. J’ouvre les yeux. Arold, les yeux écarquillés, me fixe. “ Bien. Intéressant. Petit. Mais d’où viens-tu ?” 

    Il m’exaspère à répéter à chaque début de phrase ce même mot. Je prends sur moi pour ne pas lui hurler à la figure. “ De loin.

  • Et précisément s’il te plait.

  • D'amérique.

  • Bien. Je ne vais pas passer par Trois chemins. La menace est toujours de vigueur.

  • Maya je suis maya. C’est bon.” Je bouillonne.

 Ne pas s’énerver, ne pas exploser… “impossible.” Trop tard. “ Mais p*tain vous savez bien que c’est possible je suis là. Je suis là et vous savez pertinemment que je ne mens pas alors vous allez la fermer cinq minutes, noter vos infos et me f*utre la paix deux secondes. Il m’a eu. Les larmes commencent à couler sur mes joues. Je rougis de honte et de colère. Je veux lui sauter dessus pour le faire taire lui et ses questions indiscrètes. Je l’avais prévenu. Je l’avais prévenu.

     Mes pensées s'emmêlent, ma vision se trouble et les souvenirs ressurgissent. La mort, le sang et la guerre. Je veux que ça cesse en vain. Les images défilent et me transpercent le cœur. Je hurle. Je ne peux plus supporter la pression. Mon corps se recroqueville sur lui-même et me coupe de la réalité. “ maman… NONNNNN !” Le massacre prend fin.

    Quand je reprends enfin mes esprits, je vois l’examinateur affalé au sol. Je cours à ces côtés. Ça a recommencé. Je l’ai tué. “ Et bien petit ; quelle puissance” Je n’aurai jamais pensé être aussi content de réentendre ce “et bien” récurrent. Le poids sur mon cœur s’allège. “ J’ai cru que vous étiez…

  • Et non il en faudra plus pour m’achever. Saint James. Demain. Le bus t’attendra sur la place à cinq heures trente. Soit a l’heure ou tu auras des surprises.

Je ne pose pas de question. Je serai à l’heure. Il tient là un de mes secrets qui ne peut être dévoilé.

     Je salue d’un geste de main l'examinateur et sort de la pièce en courant.

 

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