Atalapatala

Par Milyana
Notes de l’auteur : Cette fois le thème imposé était "un martien bleu visite un château de princesse pour Noël" ...

Atalapatala venait de l’étoile R2-26B9. Il y avait grandi, heureux, entouré de sa famille et de son gnou de compagnie. Atalapatala avait maintenant 426 ans, l’âge de la majorité. Alors, comme le lui imposait la troisième loi sacrée des martiens bleus (lesquels se différenciaient justement de leurs cousins verts par cette coutume), alors, donc, Atalapatala devait réaliser son vœu le plus cher.

Il ne s’y trompait pas, ce n’était pas une simple coutume, mais bien une épreuve de force. Sur R2-26B9, les enfants apprenaient dès le plus jeune âge à former des rêves aussi grands que l’espace, aussi beaux que les anneaux de Saturne et aussi fous qu’une équation polynômiale. Mais, il fallait savoir faire preuve de tempérance ! Un rêve irréalisable est comme un Flamby sans caramel : fade et sans intérêt.

Cela, Atalapatala l’avait bien compris. Dès son cent dix-septième anniversaire, il s’était mis à y réfléchir. Il y avait occupé tout son temps libre, dédié toute son énergie, et il avait fini par trouver : il voulait visiter un château de princesse.

L’idée lui était venue presque naturellement, après qu’il ait achevé de lire des contes d’humains. Son premier réflexe avait été de constater à quel point les princesses étaient étranges. Prenez Blanche-neige, par exemple : non contente de porter un nom digne d’un rouge-gorge, elle roupillait sous une cloche de verre comme le plat du jour dans un grand restaurant. Prenez aussi Raiponce, qui avait porté le culte capillaire à son plus haut niveau et n’avait donc jamais mis les pieds à l’école de peur d’attraper des poux ; ou encore Cendrillon qui démissionne de son CDD pour les beaux yeux d’un inconnu ! Il y avait quand même de quoi s’interroger …

Que voulaient donc les petites filles qui rêvaient d’être des princesses ? Qu’est-ce qui pouvait leur faire tant envie ? Pas la beauté ni l’intellect, non, pas le dragon ni le prince charmant. Le seul intérêt à être une princesse était de vivre dans un immense château.

Alors, Atalapatala avait décidé de devenir hermite, de se retirer sur une lointaine planète dans un château de princesse, pour réfléchir au sens de la vie, à la raison d’être des trampolines et autres questions existentielles.

Mais, Atalapatala ne devait pas attendre : Noël approchait, et le jeune martien bleu devait avoir réalisé son rêve avant que sonne l’heure du jugement avant-dernier. S’il n’avait rempli sa tâche à temps, Atalapatala serait banni. Pour toujours. Ce qui faisait environ 480 ans.

Autant dire que le martien n’avait pas l’intention d’attendre aussi longtemps.

Fort de cette résolution, Atalapatala enfourcha son gnou et partit visiter un château de princesse pour Noël.

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Bleuet
Posté le 08/12/2019
Le ton décalé de tes histoires, le style d'écriture particulier, reconnaissable, font d'elles de délicieuses dégustations (désolé, c'est pas très beau, mais j'ai pas d'autre mot). En quels cours on vous demande d'écrire sur de tels thèmes ? C'est absolument génial ! rafraîchissant comme un jus d'orange ! La seule critique qui me vienne à l'esprit, c'est la longueur : certaines réflexions, comme celle sur les princesses, mériteraient d'être plus approfondies (mais peut-être avez-vous un temps limité?) En tout cas, c'est un plaisir de te lire.
Milyana
Posté le 08/12/2019
Bien le bonjour !
Tout d'abord, merci d'avoir pris le temps de lire mon histoire ;)
J'ai écrit dans le cadre d'un cours d'écriture créative, en licence de lettres. Et en effet, le temps était limité : 20 minutes seulement. Je n'ai pas voulu modifier l'histoire après-coup, parce que je trouvais que ça lui aurait fait perdre sa spontanéité.

Au plaisir de te lire !

Milyana
Fannie
Posté le 21/03/2018
Re-coucou,
L’humour et la dérision, c’est une bonne manière d’exploiter ce thème. D’ailleurs, pourrait-on le traiter de manière sérieuse ? J’ai quelques doutes.<br /> La vision que notre Martien a des princesses de conte de fées est intéressante. C’est vrai qu’on peut se demander quel est leur but dans la vie : épouser un prince, procréer et habiter dans un château n’est pas forcément l’existence la plus enviable. (J’ajouterai au passage que si Cendrillon a quitté un CDD pour les beaux yeux d’un prince, elle n’a peut-être pas sacrifié grand-chose, finalement…) Mais celle d’ermite dans un château de princesse l’est probablement encore moins. Mais bon, comment comprendrais-je les aspirations d’un Martien ?
Coquilles et remarques :
Il y avait grandi, heureux, [la virgule avant « heureux » n’est pas nécessaire]
loi sacrée des martiens bleus [des Martiens]
qu’une équation polynômiale [polynomiale]
comme un Flamby sans caramel [La marque s’écrit « Flanby » ; jeu de mots ? clin d’œil à Flammy, parfois surnommée Flamby?]
après qu’il ait achevé de lire [« après qu’il avait achevé » ; « après que » doit être suivi de l’indicatif]
Prenez Blanche-neige, par exemple [Blanche-Neige]
ou encore Cendrillon qui démissionne [tu as tout écrit au passé : ce n’est pas logique d’avoir un présent ici]
avait décidé de devenir hermite [ermite ; selon le dictionnaire historique, « la graphie faussement étymologique hermite se trouve jusqu’au XIXe siècle ».]
et le jeune martien bleu devait / le martien n’avait pas l’intention [le Martien]
Milyana
Posté le 21/03/2018
Rebonjour Fannie,
 Une fois de plus merci pour ce retour plus que constructif ! 
 Je m'en vais de ce pas corriger les erreurs et autres fautes de frappe. 
 
Au plaisir de te lire, 
Milyana 
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