Annexe : Notes sur le calendrier et l'Histoire

Par Sabi

Corvefell est un royaume disposant d'un calendrier solaire de type "grégorien". L'événement qui est la pierre angulaire sur laquelle se base le calendrier est le Débarquement. Il s'agit du moment où les ancêtres des grandes familles aristocratiques du royaume ont posé le pied sur les berges du continent et ont commencé à le coloniser.

 

L'Histoire est un élément singulier dans le savoir corvefellien. Il est à la fois source de fascination et de répulsion. Le premier élément qui constitue cette relation complexe à l'Histoire est le fait qu'aucun élément antérieur au Débarquement n'est connu des grandes familles. Rien. La tradition se borne juste à indiquer la provenance générale des bateaux sur lesquels ils avaient vogué : l'Est. Ils venaient d'Orient. Voila le tout de leur savoir sur leur origine. Que faisaient-ils avant ? Pourquoi étaient-ils ainsi à bord de ses esquifs sur l'océan ? Autant de questions à laquelles personne n'a jamais pu répondre au vu de l'absence de traces historiques.

Cette absence, voire cet oubli absolu du passé, est le grand angle mort, le grand inconscient sur laquelle s'est bâti Corvefell. D'où une certaine propension des grandes familles à se projeter dans le futur plus ou moins énergiquement.

 

Le présent prend sa source dans l'instant qui le précède et ainsi de suite, formant une chaîne ininterrompue, continue, inaltérable. Nul ne peut changer un atome de ce qui a été. Cependant, si l'on est incapable de le changer, on peut en altérer la perception, la réduire à une caricature si grossière que l'on ne saurait y reconnaître quoi que ce soit. Et le meilleur moyen d'y parvenir, c'est de provoquer une amnésie.

Sans mémoire, c'est comme si le passé n'existe plus. Sans mémoire, plus d'identité, plus de moi. C'est ainsi que Corvefel est apparue sans rien ammener avec elle. Les immigrés étaient pourtant venus à bord de bâteaux, avec des technologies inimaginables aux yeux des peuples de l'Occident qui y voyaient de la magie. 

Cependant, privés de leur mémoire, les immigrés en étaient réduits à utiliser ces outils comme des enfants. Incapables de les réparer, ou même de les comprendre, l'avance technologique dont ils bénéficiaient se dissipait génération après génération.

Un siècle après le Débarquement, les Familles ducales ne disposaient plus que de quelques outils rudimentaires comme des générateurs à combustion, des antibiotiques, etc. Moins d'un demi-siècle plus tard, presque plus rien ne les différenciait des peuples d'Occident qui les entouraient. Trois siècles après le débarquement et les souvenirs d'une technologie supérieure étaient vus comme des exagérations servant à légitimer leur pouvoir sur Corvefel. Mille ans plus tard, tout cela n'était plus que des mythes.

Et si cette perte graduelle ne concernait que la technologie...

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