Tapuscrit des enregistrements du Dr Gédéon Walsh
Journal du Dr Walsh. Il est... 6h51. Nous sommes le 5 janvier 2020.
Bien... Par où commencer... Je crois que mes recherches auraient pu prendre la poussière à tout jamais au fond d’un tiroir si ce drôle de bonhomme n’était pas venu frapper à ma porte. Sans matériel, impossible d’aller plus loin dans la conception de mon outil de diagnostic. Comment a-t-il fait pour me mettre la main dessus ? Fichtre, j’en ai pas la moindre idée ! Disparaître sans laisser de trace : c’était ça, le plan.
Il y a six mois, j’ai trouvé une vieille bicoque abandonnée au bord de l’océan et je me suis installé. Seul. Enfin... avec ce paresseux d’Herbert.
Un chat miaule avec humeur.
Allons donc, Herbert, avoue que ton aide n’a pas été déterminante dans les travaux de rénovation. M’enfin... Un jour, alors que je remontais la côte à pied, je suis tombé sur un pêcheur dont la vieille fourgonnette était en panne sèche à quelques mètres de la maison. J’ai rien compris à son patois islandais imbuvable. Je ne sais pas ce qui m’a pris, à croire que la solitude adoucit les mœurs. J’ai soulevé le capot de l’engin et j’ai fait redémarrer la bête. Dès le lendemain, les terreux du coin se sont mis à frapper à ma porte en file indienne. Ils avaient tous un truc à faire réparer. J’ai d’abord été très désagréable. Pas besoin de me forcer, c’est dans ma nature, enfin... c’est ce que j’ai toujours pensé. Sans effet. Les vieux se fichaient que je sois sympathique. Je me suis donc résigné à acheter ma tranquillité : j’ai accepté de réparer le moteur de leurs bateaux ou les appareils électroménagers de leurs bonnes femmes. Chaque mardi et jeudi, de sept heures à neuf heures. Point, à la ligne. Quelle connerie ! Je me demande si ce sont ces pauvres rustres qui m’ont balancé.
En tout cas, le gars m’a pisté. Il s’est pointé sans crier gare, un jour de grand vent. Un jour comme un autre, en somme. Il savait tout. J’ai cru qu’il allait sortir un insigne et me boucler. Mais non, il a viré Herbert qui pionçait sur l'accoudoir du fauteuil et il m’a demandé de lui faire du thé. Ce qu’il voulait, c’était que je continue mes recherches pour le compte de son patron. Bon...
Raclement de gorge.
Pour être plus précis, il a menacé de me balancer aux autorités alors... j’ai accepté. Le petit homme s’est levé d’un bond, il a jeté un œil à mes sculptures, a souri d’une manière ambiguë et il est parti, sans un mot, sans avoir bu une goutte du thé que je lui avais servi. Une semaine plus tard, un camion a livré tout le matériel qu’il me fallait.
On tambourine à la porte.
C’est pas vrai, il est 6h56 ! Je vais leur remonter les pendules, moi !
Fin de l’enregistrement.
Chapitre très court, mais qui ne manque pas de réalisme compte tenu de sa nature. J'aime beaucoup le lien que tu as imaginé entre ce vieux grincheux et son chat. L'histoire se met doucement en place, reste à savoir maintenant quelle relation existe entre tous ces personnages ;)
J'adore les vieux ronchons misanthropes ! Je suis vraiment curieuse de faire le lien entre Joey/siméon et ce drôle d’acariâtre !
Une petite coquille au passage :
Le petit homme s’est levé d’un bon - bond
Le mystère revient... et sa relation avec le chat est vraiment amusante.
Pas grand chose à dire, on sent que les choses se mettent en place et on se demande le lien entre tout ça.