6h du matin

Par Kieren

Il est agréable d'être réveillé par les rayons du soleil. Les rêves de la nuit s'y dissolvent doucement, les pensées émergent de la brume et le sourire que l'on porte fait alors chaud au cœur.

 

C'est ce que se disait Noé ce matin là. Il se leva, mit ses lunettes indispensables et alluma sa pipe primordiale. Il alla se nettoyer la figure, toujours en fumant. Il se regarda dans la glace et se dit que le temps l'avait épargné. Sa peau cuivrée et son corps musclé reflétaient sa vie de tous les jours sous le tournesol céleste. Ses cheveux couleur neige coulaient sur son crâne, et par la fenêtre, la mer se jetait dans le bleu de ses yeux. Seules quelques rides marquaient son visage, rendant son âge charmeur.

 

De bonne humeur, il prit sa sansula. Ce petit piano à pouce posé sur un tambourin lui permettait tous les matins de réveiller Iris, la petite fille qui partageait sa cahute. Celle-ci murmura dans son sommeil et la tendresse de l'innocence ressortit sur son visage. Noé continua de jouer de son instrument jusqu'à ce que la pitchoune vienne le serrer dans ses bras.

 

« Bonjour Grand Père. »

 

« Bonjour Iris. »

 

Noé sortit du pain et le trancha avec son couteau noir. Chacun eut droit à deux tartines à la confiture de lotus. Puis il couvrit ses épaules de son manteau de cuir, coiffa ses cheveux blancs de son chapeau haute forme gris clair et attendit la jeune fille devant la porte d'entrée. Celle-ci arriva avec dans ses bras deux cannes à pêche, chacun la sienne. Le vieil homme succomba alors à sa lubie et la prit en photo. La surprise se voyait beaucoup sur l'image qui sortit du polaroid.

 

Satisfait, Noé ouvrit la porte et ses yeux furent aveuglés. Quelques instants plus tard, la ville se dévoila, les toits du moins, car s'était tout ce qui dépassait de l'eau. La mer s'étendait jusqu'à l'horizon et le sommet des maisons formaient un archipel complexe à perte de vue.

 

Les vagues portaient l'iode jusqu'aux poumons de nos personnages et cela leur plu. Iris prit alors le masque de lapin qui était suspendu à la porte d'entrée et le mit sur son visage.

 

« Grand Père, toi qui sauvegarde les instants de la vie, quelle est l'histoire de ton appareil photo ? »

 

Et il lui raconta.

 

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Djina
Posté le 13/11/2020
Un univers tout doux comme d'habitude, cela fait du bien à lire et à sentir, ça réchauffe et fait sourire. Je poursuis ma lecture quelque peu charmée par tant d'amour.

Petite remarque sur e paragraphe où tu désignes Iris comme sa compagne, c'est étrange je trouve comme terminologie pour un grand père et sa petite fille, j'ai cru que c'était sa femme dont tu parlais ^^'
Kieren
Posté le 15/11/2020
Ouais, j'avais butté aussi lorsque j'avais écrit ce chapitre. Je vais trouver autre chose.
Merci d'être toujours là =)
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