6. Trucage

Par Romane

Trois jours passèrent durant lesquels Viya prit doucement ses marques. Elle arpenta de long en large l’hôtel particulier. Elle découvrit qu’il possédait neuf de chambres réparties entre le premier et le troisième et dernier étage, dont six étaient inoccupées. Depuis son arrivée, Viya n’avait vu aucun autre Légendier en dehors de George et de Fid. Elle ne les côtoyait pas beaucoup. L’Intendant vaquait à ses occupations, son mentor partageait ses journées entre de longues séances avec le Conseil des Corporations qui débattait sans fin de l’affaire du trucage des Joutes Automnales et son travail de conteur. Il la laissait le plus souvent apprendre par elle-même.

Elle en avait été déstabilisée, au début. Elle aimait se sentir entourée et soutenue. Chez les Orateurs, les journées étaient réglées par un emploi du temps millimétré où des cours s’enchaînaient à une cadence infernale. Viya avait fini par comprendre que Fid ne possédait en réalité aucun programme d’enseignement à lui faire assimiler. Il lui avait juste ouvert les portes d’une bibliothèque et attendait d’elle qu’elle crée des liens avec les textes qui l’attiraient. Elle s’y employait donc, au cœur de cette bâtisse plongée dans un quasi perpétuel le silence, et elle devait avouer qu’elle appréciait désormais cette liberté.

Lorsqu’elle descendit au matin du quatrième jour, un homme qu’elle ne connaissait pas était attablé. Les cheveux roux, les yeux bleus, il portait une chemise blanche dont il avait retroussé les manches, sous un gilet noir. Une extravagante lavallière couleur or ceignait son cou. Il avait posé sur la table une redingote d’un violet vif et un haut-de-forme assorti.

– Oh, George m’a prévenu qu’il y avait une nouvelle ! s’exclama-t-il en la voyant entrer. Bonjour, je suis Archie.

Elle serra la main qu’il lui tendait.

– Viya.

– Tu arrives chez nous à un bien mauvais moment.

Elle voulut demander pourquoi, mais la porte d’entrée s’ouvrit soudain sur Fid. Il claqua le battant avec une violence telle que le choc se réverbéra dans le couloir. Il demeura un instant dans le vestibule, le temps d’ôter sa redingote et d’essuyer ses bottines trempées de pluie sur le paillasson.

Lorsqu’il apparut enfin dans l’encadrement de la porte de la cuisine, il avait les traits graves. Son regard glissa sur Viya comme si elle était transparente.

– Je reviens du Conseil Extraordinaire, grommela-t-il en se dirigeant vers le placard où il préleva la boîte de thé. Nous avons été désignés principaux suspects dans l’affaire du trucage des Joutes. Ils n’ont pas encore trouvé qui exactement, mais ils ont établi que ça vient de chez nous, sur une base bien évidemment nébuleuse et infondée.

Archie eut une moue boudeuse.

– On s’en doutait. Il va falloir batailler. J’imagine que tout Hydendark nous pense coupables et ne parlera plus que de ça ces prochains jours.

Il fit un clin d’œil à Viya :

– Désolé, mon cœur, on te vole la vedette.

Elle s’empourpra. Fid se tourna brièvement vers elle, comme s’il se rappelait soudain sa présence.

– J’aurais préféré que l’attention reste braquée sur ce scandale-là. J’ignore qui a orchestré ce foutu trucage, mais la presse pourra le remercier. Deux esclandres pareils en si peu de temps doit être un bonheur pour eux.

– Vois le bon côté des choses, mon cher : cela épaissira notre aura de mystère. Imagine ! Comment quelques originaux ont-ils bien pu s’infiltrer au cœur de l’événement le plus sacré d’Hydendark et en modifier le cours ? Ont-ils acquis quelques secrets auprès de la Sororité ? Est-ce Fid qui a monté ce plan pour se venger d’avoir été exclu des Orateurs et charmé avec sa voix d’or quelques organisateurs pour qu’il le laisse entrer dans la salle du tirage ? Les aurait-il subjugués ? Et si oui, où s’arrête donc son pouvoir ?

– Arrête, grogna-t-il en posant un peu brusquement sa tasse sur la table.

– Tu manques d’humour.

– La situation ne prête pas à rire, Archibald.

Le rouquin grimaça en entendant son nom complet.

– On est à Hydendark, Fid. Les gens adorent le drame ! Le Conseil va creuser, il va chercher à nous inculper, comme toujours il ne trouvera rien, et nous serons relaxés. Mais pendant ce temps, le peuple se sera passionné pour la querelle et nous ressortirons grandis de tout ça !

Fid secoua la tête d’un air abattu.

– Quelle que soit la passion du peuple pour le drame, il viendra un jour où quelqu’un trouvera de quoi nous abattre, tu le sais. Et puis, Dan est impliqué. Il a gagné contre un apprenti Orateur, sur une récitation de monologue. C’est un affront pour l’Ordre, qui voudra prouver que nous avons orchestré cette victoire. Dan a beaucoup souffert la dernière fois qu’il s’est retrouvé dans un scandale et je ne veux pas que ça recommence.

– Il a grandi depuis, il est parfaitement capable de gérer ces accusations !

Le front de Fid se barra d’un pli inquiet.

– Il n’a même pas encore vingt ans…

Un lourd silence tomba entre eux.

– Qui est Dan ? demanda Viya en espérant mettre fin à cette conversation qui lui donnait la désagréable impression d’être en trop.

– Un de nos jeunes Légendiers, répondit Archie. Il y a deux ans, il a été victime d’une série d’attaques en tout genre. Depuis, il ne vient pas souvent à Hydendark. Il doit demeurer le plus possible sur l’Archipel, pour sa propre sécurité.

– Il est brillant, comme tous ceux que j’ai recrutés, marmonna Fid. Ça lui a attiré des inimitiés.

Un pincement d’angoisse serra le ventre de Viya. Elle n’était pas brillante, elle en avait conscience. Fatalement, elle allait le décevoir.

– Si le trucage est confirmé… Ça doit remettre en cause les résultats des Joutes, non ?

Elle se mordit la langue à peine la question posée. Qu’avait-elle dit ?

Fid déjà fronçait les sourcils et répliqua :

– Pourquoi cette question ? Ça changerait quelque chose pour toi ?

La phrase lui fit l’effet d’une gifle. « Tu veux déjà nous quitter, Viya ? Nous ne sommes vraiment qu’un pis-aller ? Mais rends-toi à l’évidence : tu aurais pu affronter n’importe qui d’autre qu’Eugénia, tu aurais quand même perdu ta place. »

Ils avaient tous les deux perçu son trouble. Archie la regardait avec compassion, mais Fid la sondait avec froideur, comme s’il avait capté son stupide espoir et tentait de le lui faire avouer.

– Si tu pars…

– Je ne veux pas partir !

Elle avait articulé avec force. Les yeux de Fid entrèrent dans les siens pour étudier sa sincérité.

– Tant mieux, parce que je doute que les Orateurs te reprennent, réévaluation des Joutes ou non.

Cette fois, elle ne se laissa pas atteindre. Il avait raison, elle devait être lucide à ce sujet.

– Je sais.

– Les Légendiers sont ta famille, maintenant. Ta loyauté doit aller vers nous.

« Et si j’échoue encore ? », pensa-t-elle. « Et si je vous fais honte ? Serez-vous encore ma famille ? »

La jeune fille garda ces mots enfermés en elle.

– Je sais, se contenta-t-elle de répéter.

Archie se leva pour passer derrière elle et poser une main sur son épaule, dans un geste apaisant. Les yeux de Fid quittèrent les siens pour trouver ceux du rouquin, au-dessus de sa tête. Ils se tintèrent d’une lueur d’avertissement à laquelle le jeune homme ne prit pas garde. Il articula, sans lâcher le mentor de Viya du regard, avec un sourire espiègle dans la voix :

– Ne l’écoute pas, mon cœur. Fid est un indécrottable sentencieux.

L’intéressé ne répondit rien.

– Arrête de la torturer, insista Archie. Si j’avais vécu ce qu’elle a traversé, je me serais aussi posé la question.

– Certes, mais toi, tu en aurais la légitimité. Ton éviction aurait été suspecte. Celle de Viya est compréhensible.

Archie suffoqua face à la dureté du propos. Viya, elle, ne ressentit rien. Elle commençait à s’habituer à son caractère.

– Tu es toujours aussi agréable !

– Je suis lucide. J’ai payé sa dette qui s’élève à soixante mille pièces d’argent, ce n’est pas pour qu’elle file à la première occasion.

– C’est notre alliée ! Elle a vécu Place des Orpailleurs, elle sait peut-être quelque chose !

– Je l’ai déjà interrogée, elle ne nous sert à rien là-dessus. Je veux dire, se reprit-il en voyant le regard mauvais de son confrère, qu’elle ne sait rien. Bon sang, Archie ! Je suis pragmatique, c’est tout ! Encore une fois, désolé si selon toi je manque aux politesses d’usage.

– D’empathie.

Fid écarta la remarque d’un geste de la main.

– Oui, appelle ça comme tu veux.

Viya se redressa et prit une profonde inspiration, qui les fit taire tous les deux. Elle avait prévu de confier plus tard son passé à Fid, lorsqu’elle lui ferait confiance, mais elle sentait qu’elle devait lui prouver sa loyauté. Et pour cela, lui révéler une information d’importance.

– Je crois que la Sororité a truqué les votes.

Ses mots n’eurent pas l’effet escompté. Face à leurs airs sceptiques, la jeune fille expliqua :

– Je me suis échappée de la Sororité, elle a sans doute cherché à m’évincer de l’Ordre des Orateurs afin que je revienne chez elle. Elle veut me récupérer. La Sororité a besoin de moi, elle veut que je rentre au Prieuré. Je n’ai eu de cesse de recevoir des lettres de sa part, Place des Orpailleurs.

Il eut un long moment de silence.

– Et pourquoi la Sororité s’intéresserait-elle à ce point à quelqu’un comme toi ? demanda son mentor d’une voix sombre.

Il ne la croyait pas, ça se voyait.

Parvenues à l’âge adulte, beaucoup de petites filles de l’Académie demeuraient dans la communauté. Elles tenaient l’intendance, classifiaient les objets recrachés par la faille, géraient l’instruction des novices. Il devait s’imaginer qu’elle avait refusé cette chance inespérée d’avoir pour le reste de sa vie un toit au-dessus de sa tête pour poursuivre ses rêves de gloire. Cependant, Viya avait fui la Sororité pour une tout autre raison.

– J’avais un rôle haut placé dans la hiérarchie du Prieuré, expliqua-t-elle cette fois d’une toute petite voix. Je devais être initiée pour devenir l’une des Douze. Je devais remplacer la prochaine Protectrice qui mourra et veiller sur la faille entre les mondes.

Fid la dévisagea avec stupeur.

– Mais qu’est-ce que tu racontes ?

– C’est la vérité ! Je devais devenir l’une des douze gardiennes de l’Intermonde ! Mais je ne le voulais pas. Je n’ai jamais voulu. Alors une nuit, je suis partie pour Hydendark… J’avais douze ans…

Archie se rassit et Fid l’imita, sonné. Viya avait sur les lèvres un goût amer, celui de ce secret qui débordait d’elle.

– Je voulais devenir Oratrice. Je pensais que si je partais assez loin, je serais libre. Mais les Sœurs n’ont jamais cessé de me chercher.

Son formateur posait sur elle un regard sidéré. Elle avait l’impression qu’il allait la houspiller. Mais lorsqu’il parla, ce fut d’un ton étonnamment neutre :

– Bien sûr qu’elles n’ont jamais cessé… On n’échappe pas si facilement à son destin quand on est élue par la Montagne pour la protéger.

Viya sentit son cœur s’embraser à ces mots.

– Je refuse de retourner là-bas, coupa-t-elle. Je refuse, vous entendez ? Je ne reviendrais pas à la Sororité et…

Elle se tut. Fid venait de l’envelopper dans l’étreinte de son regard et sa rage mourut.

– Je ne te le demande pas.

 Tout en elle s’apaisa, comme une vague qui retombe.

– L’enquête déterminera les responsables. Je doute fortement que la Sororité ait le pouvoir d’intervenir à Hydendark.

Il prit une courte inspiration.

– En revanche, il serait peut-être nécessaire que tu renoues le dialogue avec le Prieuré.

Elle secoua la tête.

La main de Fid se posa sur son poignet.

– Écoute… commença-t-il.

– Non, ne dites rien. Vous ne comprenez pas…

– Tu as raison, je ne comprends pas. Je ne comprends pas tout. C’est pour ça que je crois qu’il est temps de parler toi et moi.

Elle acquiesça, la bouche sèche.

– Archie, tu veux bien… ?

Il opina et se leva.

– J’avais prévu d’aller conter, de toute façon.

Il enfila ses habits violets.

– Pas de huées, que des lauriers, prononça Fid.

– Pour seules offrandes, quelques légendes, répondit Archie avec un clin d’œil.

Et il sortit.

– C’est une devise, cette phrase ? demanda Viya d’une voix enrouée.

– Un porte-bonheur tout à fait informel, mais globalement partagé par les Légendiers.

« Et par moi, un jour ? » se demanda-t-elle.

George était parti faire des commissions, ils étaient seuls.

Ils préparèrent ensemble du thé. Viya se sentait lointaine. La scène qui venait de se jouer avait-elle vraiment eu lieu ? Avait-elle vraiment laissé s’échapper ce secret qui l’avait hantée cinq ans durant ?

Alors qu’elle plongeait un sachet qu’elle avait préparé dans la théière, des larmes se mirent à couler toutes seules sur ses joues. Elle les essuya d’un geste rageur. Elle oscillait entre soulagement de s’être libérée de ce poids et terreur. Lorsqu’il saurait toute la vérité, le Légendier n’oserait peut-être pas s’opposer à la Montagne. Elle craignait plus que tout qu’il ne la renvoie de force dans le Nord. Elle en avait assez d’errer, de faire de mauvais choix, de n’être nulle part à sa place.

– Ça va aller.

Le baume magique de la voix de Fid fonctionna à nouveau. Elle reprit le contrôle de sa respiration et le poids sur sa poitrine s’allégea.

Ils s’installèrent dans le jardin d’hiver.

La pluie clapotait sur le toit de la serre. Il montait de la terre des parfums d’herbes humides et de la théière des fragrances de bergamote.

Viya prit une gorgée du breuvage brûlant, Fid l’imita avec un temps de retard. Il se taisait, il l’observait, sa mauvaise jambe étendue devant lui, le bassin un peu désaxé. Un carreau de la véranda était cassé, laissant entrer un courant d’air chargé d’un parfum de pluie.

Un homme brisé dans une maison délabrée.

Une fille au cœur en morceaux qui échouait en tout.

Deux personnes en miette qui allaient pouvoir se parler.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Edouard PArle
Posté le 16/12/2022
Coucou !
Sympa de terminer le chapitre par un mini-poème, j'aime beaucoup ce choix.
Bonne révélation, qui permet enfin de mieux comprendre Viya (j'espère quand même qu'elle ne nous a pas livré tous ses secrets ^^). Son choix de rejoindre les orateurs, la fuite de la Sororité. Je me demande encore pourquoi elle a été choisie pour une tâche aussi prestigieuse, et pourquoi elle ne voulait pas l'assumer (elle ne se sentait pas à la hauteur ? ça collerait avec son caractère).
Je suis toujours très convaincu par le caractère de Fid, sa brusquerie maladroite et ses accès de bienveillance réconfortante. C'est vraiment un bon personnage. Son passé m'intrigue d'ailleurs beaucoup. Archibald est un peu plus lisse pour l'instant mais plutôt sympathique. Le contraste avec Fid fonctionne bien.
J'ai hâte de voir Viya ou un autre Légendier à l'œuvre devant un public. J'ai un très bon souvenir de la joute orale alors je suis curieux de voir ce que donnera un conte !
Mes remarques :
"Elle arpenta de long en large l’hôtel particulier." long en large à la fin de la phrase ? (c'est une préférence personnelle, à toi de voir)
"Elle découvrit qu’il possédait neuf de chambres" "de" en trop
"cette bâtisse plongée dans un quasi perpétuel le silence," -> dans un silence quasi perpétuel ?
"– Il n’a même pas encore vingt ans…" j'aurais enlevé soit "même" soit "encore"
"– Certes, mais toi, tu en aurais la légitimité. Ton éviction aurait été suspecte. Celle de Viya est compréhensible." ouch, elle fait mal celle là
"– Oui, appelle ça comme tu veux." je pense que ce serait encore plus percutant sans le "oui"
"de n’être nulle part à sa place." -> de ne jamais trouver sa place ?
Un plaisir,
A bientôt !
Romane
Posté le 24/12/2022
Bonjour Edouard ! Et merci pour ce beau commentaire qui me fait chaud au cœur !

Je suis contente de savoir que tu comprends un peu mieux Viya, j'espère que ce sera de mieux en mieux le cas ! :-)

Et merci beaucoup pour ce que tu me dis sur Fid ! <3
Je note pour le côté plus lisse d'Archie, je vais voir si j'arrive à rectifier ça ^^

Merci beaucoup pour tes suggestions !
Contesse
Posté le 19/05/2021
Me revoilà après quelques jours d'absence !

J'ai beaucoup apprécié ce chapitre, moins descriptif et plus dynamique que les précédents (ce n'est pas une critique envers les descriptions, j'ADORE les descriptions). Et plein de révélations aussi ! J'étais contente de savoir enfin pourquoi Viya avait fui.
C'est très intriguant de savoir que malgré qu'elle apparaisse comme bonne à rien à Hydendark (je savais que ce n'était qu'une apparence cela dit, je l'ai dit dans un commentaire précédent xP), elle était en réalité promise à une tâche immense ! On comprend mieux pour la Sonorité la harcèle. Et je me demande ce que Fid va faire de ses infos. Il va peut-être changer d'avis sur elle et va enfin reconnaitre sa vraie valeur, alors qu'avant il pensait juste être généreux à accueillir une pauvre gamine abandonnée...

Et Archibald a l'air sympa, ça fait un beau contraste avec l'austérité de Fid.

Petites remarques :
"Elle découvrit qu’il possédait neuf de chambres réparties" --> coquille : le "de" est en trop non ?
"Encore une fois, désolé si selon toi je manque aux politesses d’usage.
– D’empathie." --> la réponse "d'empathie" a sonné un peu étrangement à mon sens, car au-dessus tu as une construction du type "manquer à", et la réponse est construite sous la forme "manquer de". J'ai trouvé ça un peu bizarre comme enchainement, je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire ? Je te conseillerais d'écrire peut-être "je manque de politesse", comme ça la correction d'Archibald "d'empathie" sonne mieux, ou alors de rédiger la réponse en entier : "Tu manques d'empathie". Mais bien sûr, ce n'est que mon avis ;)

Hâte de voir ce que vont se dire ces deux-là. Je vais lire ça de suite.
Romane
Posté le 24/05/2021
Merci pour ton retour, Modeste !

Je ne vais pas te spoiler pour la suite, mais je trouve ton hypothèse intéressante !

Hmmm, tu as tout à fait raison pour le "d'empathie", ça ne coule pas de source avec la formulation précédente.
Louison-
Posté le 14/05/2021
J'aime comment s'enchaînent les choses ! Déjà, point d'honneur pour les dialogues. Ils ont un tel naturel et une telle puissance, je sais pas mais je trouve qu'ils sonnent très juste et qu'on sent bien la voix interne de chaque personnage à travers eux. Chacun s'exprime différemment :)

Aussi un peu plus de mystère distillé, quelques éléments de réponses avec Viya qui s'ouvre, c'est très agréable ! Après, un petit point qui m'a fait tiquer : je trouvais que la confidence de Viya était un peu précipité. Enfin il me semble que c'est un personnage qui ne s'ouvre pas facilement, et là, elle annonce à Fid et à Archie (un inconnu) une vérité sur elle, à propos du fait qu'elle était censée être l'une des 12 gardiennes. Enfin je ne sais pas jusqu'à quel point la connaissance de cette information, pour les autres personnages, met Viya dans une position délicate, mais j'aurais préféré qu'elle dise cela à Fid uniquement, dans un moment plus intime et ainsi plus propice à une telle confidence. Là, devant Archie, ça me donne un peu l'impression : je dis ça comme si j'annonçais que j'allais acheter du pain.
Enfin voilà, c'est l'impression que ça me laissait, il faudrait voir ce que d'autres en pensent :)

Mais pour le reste, comme d'habitude un excellent chapitre. J'aime de plus en plus Fid et ses sauts d'humeur, et Archie m'intrigue pas mal non plus, je sens qu'il va me plaire aussi celui-là ^^

Merci pour ce doux moment de lecture, un vrai plaisir ton univers, à tout bientôt !
Romane
Posté le 15/05/2021
Merci pour ton beau commentaire sur les dialogues !

Je note ce que tu me dis pour la confidence de Viya ! Depuis que je suis sur PA, j'ai reçu beaucoup de pistes d'amélioration très pertinente. je note tout ça sur un document et je reprendrais toutes les remarques par la suite ! (Je sais que certaines Plumes modifient directement les chapitres au fur et à mesure des retours, mais je préfère avoir une vue d'ensemble )

Emrys
Posté le 26/04/2021
Encore une fois, une très jolie fin de chapitre ! J'aime beaucoup ce nouveau personnage d'Archie et la relation qu'on devine entre lui et Fid. Et ce passage :

"– Pas de huées, que des lauriers, prononça Fid.
– Pour seules offrandes, quelques légendes, répondit Archie avec un clin d’œil."

Très bien trouvé !

C'est amusant parce que j'utilise aussi le terme "intermonde" dans l'un de mes romans, mais pas du tout de la même façon (enfin je ne pense pas). Je le prends dans sa définition très classique, frontière/espaces entre deux mondes, puisque je situe mon intrigue dans une dualité "basique" monde magique/monde non magique. Du coup je suis captivée par ce que tu en fais, la Sororité, les Gardiennes, la Montagne ça ne fait que six chapitres et on est plongés dans l'intrigue, le mystère, on a envie de lire la suite et c'est le gage d'une très bonne histoire !

En tout cas, malgré sa rudesse, j'aime beaucoup Fid. Les personnages un peu cassés comme lui, difficiles à approcher pour les recoller, sont les plus jolis à voir évoluer. J'aime bien Viya, évidemment, mais j'ai un petit attachement particulier pour Fid. Et Archie aussi ! Il me fait un peu penser à Archi(Bald) de la Passe-Miroir, et il faisait partie de mes personnages préférés.
Romane
Posté le 26/04/2021
Bonjour Emrys !

Heureuse que tu apprécies le cri de ralliement des Légendiers, ahah. J'ai mis du temps à le trouver !


Ah oui, tu utilises ce terme aussi ? ^-^ C'est vrai que je ne l'utilise pas selon l'étymologie classique... et en même temps, la complexité de la faille fait que ce n'est pas complètement faux. Honnêtement, je me suis demandée si je ne devais pas changer le nom. Mais je n'ai rien trouvé... J'aime bien l'idée que c'est un nom donné par la population "faute de mieux", faute de connaissances suffisantes, et que ce soit en léger décalage avec la réalité ^^

Je te rejoins sur les personnages brisées. Viya l'est aussi, à sa façon, mais elle a moins vécu. J'aime écrire Fid. Je suis allée puiser profondément en moi pour trouver les mots justes pour lui... Il me ressemble un peu, sur certains points !

Ah, pour Archie, serait-ce une inspiration inconsciente de ma part ? C'est un prénom que j'ai toujours associé à des persos doux et joyeux en même temps ! Je crois qu'Archie n'a cependant pas la souffrance qui transparaît chez Archibald.
dodoreve
Posté le 26/04/2021
J'aime vraiment énormément le personnage de Fid. On sent sa présence à la moindre ligne et j'aime beaucoup ce qui transparaît de son caractère et de sa "philosophie", si on peut dire ça.
La révélation sur le passé de Viya arrive à point ! On a eu le temps de se familiariser avec ses craintes et son caractère à elle, et on peut mieux le comprendre désormais (même si on attend les détails, bien sûr). C'est une explication intéressante et intrigante. Je me demande comment tout ça va se lier ensemble, et je ne doute pas un instant que ce sera bien ficelé comme à ton habitude depuis le début :D !

Petites choses relevées :
"il possédait neuf de chambres" le "de" est en trop ?
"cette bâtisse plongée dans un quasi perpétuel le silence" le "le" en trop aussi ?
"Je ne reviendrais pas à la Sororité" reviendrai* (futur plutôt ?)
Romane
Posté le 26/04/2021
J'aime Fid aussi <3 Il m'a bouleversée, questionnée, comme aucun personnage auparavant.
Très heureuse que tu trouves cette révélation à-propos. Je ne voulais pas conserver un mystère trop opaque trop longtemps, pour qu'on puisse cerner Viya !
Normalement, les choses devraient se tenir et se répondre par la suite, si j'ai bien fait mon travail ^^

Merci d'avoir relevé ces coquilles !
Prudence
Posté le 25/04/2021
Me revoilà ! J'ai pris mon rythme de croisière, on dirait ^^

Quelques coquillettes :

- "Elle découvrit qu'il possédait neuf de chambres" -- > je crois que le "de" est intrus ?
- Dans l'un des chapitres précédents j'ai croisé un "Orapilleur", et en lisant la suite j'ai vu que tu parlais de "Orpailleur", généralement.

La fin est sublime. Elle donne envie de lire la suite, surtout de part les révélations que tu nous donnes. C'est super car ce fameux sentiment d'être frustré ne revient pas et est justement effacé.

C'est une histoire merveilleuse que tu nous offres ! Merci <3 Je suis toujours autant captivée. On fait la connaissance d'Archie et je trouve que c'est une bonne chose ; il y a une rupture avec le silence (quotidien qui s'installe) et la solitude dans laquelle Viya est plongée. J'aime beaucoup les échanges qu'il a avec Fid, c'est cohérent. On ressent que leur relation est vieille de plusieurs années ^^

"– Je crois que la Sororité a truqué les votes.

Ses mots n’eurent pas l’effet escompté. Face à leurs airs sceptiques, la jeune fille expliqua :"

J'ai beaucoup aimé ce passage car Viya place beaucoup d'importance dans sa révélation et, en même temps de compatir avec sa (petite) désillusion, on est surpris par le scepticisme des deux autres personnages. J'ai trouvé ça inattendu, et drôle, de ce fait. C'est un détail, mais ça joue beaucoup, je pense :-)
Romane
Posté le 26/04/2021
Bonjour Prudence !

Merci d'avori signalé les coquilles ! Je trouve que j'en ai quand même beaucoup, ça m'énerve xD C'est très aimable à toi de me les pointer ^^


Merci pour ton retour sur la fin du chapitre !
S'il y a une petite frustration, elle est intentionnelle (il faut bien que le lecteur aie envie de lire la suite ;-) ). Mais c'est vrai que j'avais envie qie le passage soit beau. Je m'autorise peu de métaphores filées (sinon, ça alourdit le récit, à mon goût), mais celle-ci est essentielle.

Merci pour tes mots, qui me touche vraiment ! Oh oui, Archie et Fid, c'est une longue histoire ! Tu en découvriras davantage !
Archie est en effet un perso que j'ai voulu solaire et joyeux !

Et oui, pour le petit passage sur la Sororité... c'est aussi parce que la vision que Viya a de son propre passé est en décalage avec la réalité. J'aime bien le fait que ça renforce son côté un peu """"looseuse"""" (avec beaucoup de guillemets, parce que je l'adore malgré tout) !
Vous lisez